Un travail « à quatre mains »

Le tissage d’une tapisserie d’Aubusson ou d'un tapis ras, caractérisés par leur tissage dit de basse-lisse, repose sur deux axes essentiels : l’existence d’une communauté professionnelle et le travail d’interprétation des lissiers, qui réalisent une tapisserie à partir d’une maquette de créateur. Produire une tapisserie est un travail « à quatre mains », qui naît des échanges entre le créateur, auteur d’une intention artistique, et le lissier, détenteur du savoir-faire.

La tâche du lissier est de « mettre en laine » l’œuvre de l’artiste. Cet artisan d'art allie compétences techniques (les gestes artisanaux du tissage) et artistiques, mises en œuvre dans la « traduction textile », l’interprétation, par la recherche des combinaisons de fibres et de couleurs. Le nom de basse-lisse provient du terme « lisse », qui désigne la cordelette fixée sur un fil de chaîne pour le relier à une « marche » (pédale), actionnée avec le pied pour écarter les fils pairs et impairs de la chaîne, ce qui permet de passer les fils de trame − une tapisserie étant réalisée par le recouvrement total d'une chaîne par une trame −, à l'aide d'une flûte, généralement en bois.

Vue d’un atelier de manufacture © Cité internationale de la tapisserie, 2015