73. Images et violence 1914-1918 : Quand Le Miroir racontait la grande guerre...
24 septembre 2014 Luc Fessemaz
Un ouvrage sur Le Miroir, un hebdomadaire français de presse illustrée pendant la Grande Guerre
” Il évolue subrepticement du pittoresque au sensationnel, du reportage factuel au choc moderne des photos, passant en quatre ans et demi de 300 000 exemplaires à un million chaque semaine.” (introduction page 8)
L'ouvrage est structuré en quatre parties : la première partie analyse les tâtonnements et mutations de l'information photographique. La seconde partie traite de l'apport du Miroir comme reflet d'une “culture de guerre” à la française. La troisième partie montre comment Le Miroir dit autrement la guerre sur la période 1915-1918, à travers trois types d'images : les photographies du champ de bataille, les photographies de combat, les photographies de morts. La quatrième partie est consacrée à la relative impuissance de la censure à l'égard de ce type d'illustrés.
“Véritable interface entre le monde de la guerre et celui des non-combattants, la presse est investie, en 1914, d'une mission essentielle, quand le public devient l'arrière. Les lecteurs impliqués affectivement, mais tenus physiquement éloignés du conflit, sont habités par une soif de savoir qui s'accroît au fil des semaines. Rapidement, ils veulent voir. Cette étude de la presse illustrée de l'époque révèle que les hebdomadaires traquent le scoop ou inventent de nouvelles formes de reportage pour immerger le lecteur dans la sensation d'une guerre vécue. Corps propulsés dans les arbres ou jambe abandonnée sur le No man's Land, paysages de forêts dévastées ou champs de bataille poubelles, soldats qui sautent le parapet. Contrairement à la vulgate, les thèmes que Le Miroir aborde sont particulièrement brûlants, les photographies qu'il publie, exceptionnellement parlantes, grâce en partie aux concours qu'il organise dès 1915. Les pires horreurs du conflit, le public les avait vues, tirées à un million d'exemplaires chaque semaine. Parce qu'il était la victime humiliée dans la chair de son territoire ruiné et dans la blessure ravivée de la défaite passée, l'arrière avait quand même consenti.”
Source : Quatrième de couverture du livre Images et violence 1914-1918 : Quand Le Miroir racontait la grande guerre... de Joëlle Beurier (chercheure à l'institut universitaire de Florence auteure d'une thèse sur la Grande Guerre, matrice des médias modernes). Nouveau monde éditions, janvier 2007.
Notes de lecture :
Gérald Arboit, « Joëlle Beurier, Images et violence 1914-1918. Quand Le Miroir racontait la Grande Guerre », Questions de communication [En ligne], 12 | 2007, mis en ligne le 05 avril 2012. URL : http://questionsdecommunication.revues.org/2525
Alexandre Lafon, « Joëlle Beurier, Images et violence 1914-1918. Quand Le Miroir racontait la Grande Guerre », recension sur le site du CRID Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918. URL : http://www.crid1418.org/bibliographie/commentaires/beurier_lafon.html
Pour consulter Le Miroir sur le site Gallica de la Bnf (8 années de publication disponible ou 332 unités ; 1912/1914/1915/1916/1917/1918/1919/1920) :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb40360453x/date.langFR
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