Migration des contenus du site en 2021
Le site La Grande Guerre et le Limousin a été créé dans le cadre du CRDP du limousin au cours de l'année 2014.
A partir de 2015, les CRDP ont été restructurés dans le cadre du réseau Canopé.
Avec le démantèlement du réseau Canopé, la suppression du site dans sa version WordPress est programmée pour 2021.
Pour sauver le contenu du site, une version Canoprof a été élaborée en 2020. Elle est proposée à partir du site du Rectorat de Limoges.
La version Canoprof classe géographiquement et thématiquement les 230 articles du site.
Un index chronologique permet de rechercher les titres des articles et d'avoir une idée du contenu avec les tags associés.
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Comment rechercher des articles dans la version Canoprof de La Grande Guerre et le Limousin ? La suite éditoriale Canoprof ne comportant ni moteur de recherche ni tags, il est difficile de trouver ou de retrouver des articles ou des thèmes qui figuraient dans la version WordPress du site. Faute de mieux, nous vous proposons deux instruments à télécharger pour pouvoir effectuer des recherches :
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Intégralité des 230 articles publiés sur les site de 2014 à 2020 sans les images et les liens.
La Grande Guerre et le Limousin
Présentation du site
29 octobre 2014 Luc Fessemaz
Cliquez sur les images pour rejoindre les principaux articles du site
1. La base des Morts pour la France de Haute-Vienne
2. Les Limousins pendant la guerre de 1914-1918
3. Les victimes de la Grande Guerre de Panazol
4. Les Morts pour la France de Tulle
5. La carte des Morts pour la France de Tulle
6. Les Morts de la Grande Guerre de Guéret
7. La carte des Morts de la Grande Guerre de Guéret
8. Les Morts pour la France de Limoges
9. En mémoire d'elles
10. L'odyssée des soldats d'Orient
Une plateforme animée par le Canopé de l'Académie de Limoges
La justification du projet
L'année 2014 initie le cycle des commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale. La note de service du 7 juin 2013 présente les implications de l'éducation nationale à ce sujet et précise que les CRDP et CDDP constituent des « centres ressources » à la disposition des équipes pédagogiques locales.
Le CRDP du Limousin, en mutation vers le réseau CANOPÉ, se doit de participer à cet événement.
Le projet « 14-18 » consiste à créer un portail spécifique en rapport avec les commémorations du Centenaire et privilégiant la dimension régionale.
Les objectifs du site « 14-18 »
• Informer le public du Limousin sur les préparatifs et les manifestations du Centenaire ;
• Produire et diffuser des ressources sur la Grande Guerre ;
• Accompagner les projets des classes, des écoles et établissements scolaires de l'académie de Limoges.
Les contenus du site « 14-18 »
• Agenda : un calendrier des commémorations, conférences et expositions, centré sur le niveau régional.
• Articles : une sélection de ressources sur la Grande Guerre déclinée en différentes catégories :
Arts – Discours – Films – Images – Livres – Presse – Revues – Romans – Sites – Son – Télévision – Vidéos – Webdocumentaires.
Quelques références sont proposées en langues étrangères (anglais, allemand, espagnol, italien).
La catégorie « Canopé » désigne les ressources produites en interne, essentiellement par le Canopé de Limoges.
• Espaces pédagogiques : les projets sur la Grande Guerre des établissements de l'Académie de Limoges ; la charte qui permet d'héberger un projet sur le site.
Image d'arrière-plan du site : « Mobilisation à Limoges en août 1914 », Pierre LISSAC. Huile sur toile 50 x 73 cm. © Musée des Beaux-Arts de Limoges.
Contacts : Luc Fessemaz, professeur chargé de mission Arts Culture et Société
luc.fessemaz@ac-limoges.fr
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1. Apocalypse : la 1ère Guerre mondiale
1 avril 2014 Luc Fessemaz
Objectif de la série documentaire
“Dans les tranchées, dans la tête des soldats, des gouvernants et à travers le quotidien des civils à l'arrière, découvrez l'un des conflits les plus dévastateurs de l'humanité.”
Contenu du site
Le site de France 2 présente des entrées vers les 5 épisodes de la série, avec pour chaque épisode un synopsis et des extraits.
1. Furie : Avant-guerre – Août. Diffusé le 18 mars 2014.
2. Peur : Août 1914 – Août 1915. Diffusé le 18 mars 2014.
3. Enfer : Septembre 1915 – Novembre 1916. Diffusé le 25 mars 2014.
4. Rage : Février 1917 – Septembre 1917. Diffusé le 25 mars 2014.
5. Délivrance : Octobre 1917 – Juin 1919. Diffusé le 1 avril 2014.
Tous les extraits de la série sont regroupés dans une bibliothèque que l'on peut consulter par type de contenus :
– par grandes périodes
– par ordre alphabétique
ou par thèmes : Vie militaire – Vie Civile – Événements – Grandes figures – Art & Culture – Médecine – Industrie & Technique.
Une carte interactive permet pour chacun des 5 épisodes de la série de localiser les principaux événements et d'en voir les extraits, des bonus et les protagonistes.
Adresse du site
http://apocalypse.france2.fr/premiere-guerre-mondiale/fr/home
MAITRISER, Sites, Télévision Armes, Armistice, Arrière, Batailles, Bilan de la guerre, Blessés, Colonies, Femmes, Front, Maladies, Mobilisation, Mutineries, Personnages, Sarajevo, Tranchées
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2. Honoré-Jean Champcommunal : carnets de campagne 1915-1920
8 avril 2014 Luc Fessemaz
Honoré-Jean Champcommunal
Carnets de campagne 1915-1920
ISBN : 978-2-911167-84-3 – Broché 256 pages – 16×24 cm 24€ €
Un livre édité par Culture Patrimoine en Limousin
http://www.cultureetpatrimoine.fr/livre-Carnets_de_campagne_1915_1920-57-1-1-0-1.html
Convaincu de défendre le droit et la civilisation et prêt à mourir pour la patrie, comme il l'écrit solennellement au début de son premier carnet, Honoré-Jean Champcommunal, en 1915, a tout du parfait soldat.
Plusieurs fois blessé, gazé, il fait preuve d'un comportement irréprochable, mais ne dit rien de ses distinctions militaires. Ni vantardise, ni apitoiement appuyé ; il enregistre durant cinq ans ce dont il est témoin, sans complaisance.
N'écrivant que pour lui-même, secret sur ses sentiments profonds, il relate l'incurie du commandement, la barbarie des poilus ivres, l'absurde et l'horreur du quotidien, avec une sobriété qui rend le tableau encore plus accablant.
L'armistice signé, il fait partie des troupes d'occupation et découvre un peuple bien différent de celui que la propagande guerrière lui avait dépeint. Il constate aussi, désabusé, l'empressement du pays à l'oublier.
De retour en Limousin, dans le calme de Saint-Sylvestre, c'est à froid qu'il rédige un épilogue, véritable manifeste pacifiste, où il démonte, en quelques pages, les mécanismes de la manipulation des peuples, clame son indignation et rêve de fraternité universelle.
L'ouvrage a reçu le soutien du label la mission du centenaire.
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Deux vidéos des Archives municipales de Limoges sur Honoré-Jean Champcommunal
Paroles d'un poilu limousin
Durée : 8min 40sec | Postée : 13/11/2013 | Chaîne : Culture festivité.
Elisabeth Saby, directrice des archives municipales de Limoges, nous présente le témoignage écrit du poilu Honoré-Jean Champcommunal, né en 1896 en Haute-Vienne, à St Sylvestre. A travers ses 4 carnets personnels, il décrit jour après jour ses années de guerre. La précision des détails, souvent horribles, la lucidité de l'auteur, la qualité des écrits et l'orthographe montrent toute la dimension humaine et vécue du chant de des souffrances de cet homme. Au fil de la lecture, on partage ses moments de doute, de peur, les blessures, l'intensité des brefs retours au pays. On mesure son courage, son sens élevé du devoir pour la patrie menacée. On découvre un homme intelligent, posé, critique, lucide. Ses réflexions sur le sens de la guerre, le sacrifice ultime, l'humain, le politique donnent à réfléchir.
http://www.7alimoges.tv/Paroles-d-un-poilu-limousin_v1817.html
Carnets de mémoire 14-18
Durée : 5min 37sec | Postée : 10/01/2014 |Chaîne : Culture festivité.
Quand les enfants d'un poilu découvrent la vie et l'univers quotidien de leur père durant la Grande-Guerre, à travers ses carnets mystérieusement disparus et retrouvés.
http://www.7alimoges.tv/Carnets-de-memoire-14-18_v1958.html
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Présentation du livre “Honoré-Jean Champcommunal : carnets de campagne 1915-1920”
Article créé le 03/04/2014 Mis à jour le 08/04/2014
Source : site de la Préfecture de la Haute-Vienne.
Michel JAU, préfet de la Haute-Vienne, a préfacé le livre “Honoré-Jean Champcommunal : carnets de campagne 1915-1920”.
Le livre, qui reprend les textes consignés dans des carnets par Honoré-Jean Champcommunal pendant 5 ans, est publié dans le cadre du Centenaire de la première Guerre Mondiale par les Editions Culture et Patrimoine en Limousin.
Il a été présenté jeudi 3 avril par Mme Josépha Herman-Bredel, éditions culture et patrimoine en Limousin, et M. Philippe Grandcoing, historien, en présence des enfants et petits-enfants de M. Honoré-Jean Champcommunal.
Un enfant de la Haute-Vienne
Né à Saint-Sylvestre, cultivateur, Honoré-Jean Champcommunal est mobilisé à 19 ans (avril 1915) et part, muni de son certificat d'études – signe, pour l'époque, de certaines capacités scolaires. Bon élève, Honoré-Jean sera aussi un bon soldat.
Défendre « le droit et la civilisation »
C'est la devise qu'il inscrit sur son premier carnet. Il se comportera de façon exemplaire jusqu'à sa démobilisation (septembre 1919) : citations, croix de guerre, médaille militaire, grade de caporal...
Plusieurs fois blessé et gazé, atteint de sclérose pulmonaire, il sera plus tard réformé et poursuivra une carrière de Trésorier général d'Algérie jusqu'en 1959.
Le mystère des carnets
Longtemps perdus, ces carnets ont suivi les voies du hasard pour, finalement, être acquis en 2008, par les Archives municipales de Limoges : 4 carnets sur 5 sont ainsi réapparus. C'est en 2013, quand se précise le projet de publication, que les descendants directs sont retrouvés et consultés sur ce projet: ils ignoraient eux-mêmes l'existence des écrits de leur père à l'époque de la « Grande Guerre ».
Des écrits singuliers
La particularité de ces manuscrits est de ne pas être destinés à une quelconque publication, ni postérité. Écrits « pour soi », à la première personne, leur sincérité, leur authenticité n'en rendent le récit que plus saisissant ; ils disent le quotidien d'un soldat ordinaire qui veut en fixer le souvenir.
Passé certaines pages aux détails minutieux, au vocabulaire quasi militaire, le lecteur sera entraîné dans les tribulations subies, dans des scènes surréalistes brossées sans complaisance ni recherche d'effets. Face aux visions d'horreur, Honoré-Jean réagit en homme de la terre, bouleversé par les carnages subis par les paysages... mais toujours sensible aux chants des oiseaux.
L'émancipation d'une pensée
Traversant les régions de combats, affrontant l'ennemi, sûr de sa mission, il fera partie des troupes d'occupation en Allemagne, l'armistice signé. Il porte alors un regard objectif – étonné – sur l'adversaire avec qui il dialogue. On sent l'affirmation d'un esprit critique qui, déjà, s'exprimait de plus en plus au cours de sa dernière année de guerre.
Impartial, toujours fidèle à ses valeurs morales, il finira, 3 mois après sa démobilisation, par reprendre son dernier carnet pour y inscrire un épilogue vigoureux ; le ton, lyrique, est celui d'un tribun. Son violent réquisitoire contre la guerre s'achève sur l'appel à un pacifisme universel.
voir le dossier de presse
Archives, ECLAIRER, Haute-Vienne, Livres Témoignages
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3. Décade Cinéma et Société : 1914-1918, maudite soit la guerre
30 avril 2014 Luc Fessemaz
La programmation de la 9ème édition de la Décade Cinéma et Société est consacrée à la Première Guerre mondiale.
Organisé par : Autour du 1er mai / Peuple et Culture
Voir le site de l'événement →
Adresse : 19000 Tulle
Source : Site de la Mission Centenaire.
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Décade Cinéma et Société : 1914-1918, maudite soit la guerre
Corrèze, ECLAIRER, Films Cinéma de guerre
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4. Exposition et Conférence sur la Grande Guerre à Limoges
5 mai 2014 Luc Fessemaz
Les archives Municipales de la ville de Limoges présentent leur collection sur la Grande Guerre
Dans le cadre du Centenaire de la Grande Guerre, les Archives Municipales de la ville de Limoges exposent les écrits et les témoignages de quatre soldats du Limousin qui ont rendu compte de cet événement dans leur production personnelle.
Qu'il s'agisse de la correspondance à leur famille, de carnets de guerre, recueils de souvenirs, poèmes ou gravures, tous évoquent leur condition de soldat mais aussi la manière dont leur regard sur la société a été profondément marqué par l'expérience de la guerre.
L'Exposition “Ecrits et Témoignages de la Grande Guerre” se tiendra du 22 mai au 31 août 2014 dans le Hall du Musée de la Résistance. L'entrée est gratuite.
Par ailleurs le samedi 24 mai après-midi de 14h à 17h une conférence intitulée “Regards croisés sur la Grande Guerre” se tiendra de 14h à 17h espace C.I.T.E rue de la Providence, sous le parrainage de Catherine Milkovitch-Rioux, maîtresse de conférences à l'Université de Clermont-Ferrand, Centre de recherche sur les littératures et la socio-poétique et Institut d'histoire du temps présent / CNRS et Frédéric Rousseau, professeur d'histoire contemporaine et chercheur à l'Université Montpellier 3 (Centre de recherches interdisciplinaires en sciences humaines et sociales).
Pour télécharger le programme de l'exposition :
Agenda, Archives, Conférences, ECLAIRER, Expositions, Haute-Vienne Limoges, Témoignages
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5. Académie de Limoges : les ressources locales sur le Centenaire
9 mai 2014 Luc Fessemaz
Les professeurs documentalistes bénéficient d'une journée de présentation des ressources locales sur la Grande Guerre
Le jeudi 05 juin prochain, le réseau Canopé de l'Académie de Limoges propose une journée professionnelle en partenariat avec les archives municipales de Limoges et la BFM à destination des professeurs-documentalistes de l'Académie, sur la thématique de la célébration du Centenaire de la Première Guerre Mondiale. L'objectif de cette journée est de présenter les ressources patrimoniales locales sur ce sujet, et de réfléchir ensemble aux possibilités d'exploitations pédagogiques qui pourront y être rattachées. 20 documentalistes participeront cette année à cette journée qui pourra être reconduite l'année prochaine en fonction des demandes et étendue aux enseignants d'autres disciplines.
Agenda, ECLAIRER
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6. 14, des Armes et des Mots
13 mai 2014 Luc Fessemaz
Une série documentaire diffusée sur Arte
Le projet
La Première Guerre mondiale, « catastrophe originelle du XXe siècle » comme la qualifient certains historiens, aura fait des millions de victimes et dévasté des régions entières pour plusieurs années. Elle aura été fatale aux vieilles monarchies et porte en elle le germe d'un conflit encore plus destructeur, celui de 39-45.
L'année 2014 est marquée par le centenaire du début des hostilités de la Grande Guerre. Pour commémorer cet événement, ARTE et l'ARD présentent une production TV en plusieurs volets ainsi qu'un webdocumentaire intitulés « 14, des armes et des mots ».
C'est à partir du 29 avril 2014 que cette programmation spéciale – à l'antenne et sur le Web – mettra en lumière ce conflit qui fut, à l'époque, le pire qu'ait connu l'humanité. La perspective adoptée – c'est une première – est à la fois multinationale et individuelle, brossant le portrait d'anonymes qui ont vécu cette guerre.
Les émissions TV
La série est structurée en 8 épisodes qui permettent de croiser les journaux intimes écrits pendant la Première Guerre mondiale de 14 protagonistes.
Épisode 1 : Le gouffre
L'Europe en 1914, un continent marqué par les tensions. Les grandes puissances se tiennent mutuellement en respect avec le jeu des alliances. Quand l'héritier de l'empire austro-hongrois est assassiné à Sarajevo, le système des alliances se déclenche.
Épisode 2 : L'assaut
Le conflit se transforme en une guerre mondiale. Plus de 20 millions d'hommes portent les armes. Des stratégies militaires surannées sont associées à des systèmes d'armement des plus modernes. La guerre de mouvement devient une guerre de position.
Épisode 3 : L'angoisse
Les chants patriotiques saluant le début de la guerre ont fait place à des hurlements de douleur. Face aux blessés plus nombreux chaque jour, médecins et infirmières sont débordés.
Épisode 4 : La nostalgie
Des millions de mères et de femmes souffrent d'être séparées, parfois des années durant, de leurs fils ou de leurs maris. Certaines sont torturées par l'incertitude, d'autres savent qu'elles ont perdu à tout jamais l'être cher.
Épisode 5 : Le désastre
1916 sera l'année des plus terribles batailles matérielles. La guerre a désormais une dynamique propre. Sous-marins, avions, chars et gaz toxique participent d'une mécanique mortelle inédite, qui anéantit les hommes comme de la vermine.
Épisode 6 : La patrie
Dans cette guerre totale, la première de l'histoire, l'expression de « front civil » fait son apparition. On combat dans les tranchées, mais aussi dans les usines, dans les champs, dans les salles de classe.
Épisode 7 : L'insurrection
L'ennemi, c'est désormais la guerre. Durant l'été et l'automne 1917, des révoltes éclatent qui touchent quasi tous les belligérants. La population s'insurge contre les terribles conditions de vie et le sacrifice absurde que la guerre lui impose.
Épisode 8 : Les ruines
Au printemps 1918, l'empire allemand lance l'offensive la plus importante depuis le début des hostilités. L'issue de la guerre est une fois de plus sur le point de basculer, mais l'épuisement des allemands est trop grand.
Le site de la série
Le site qui accompagne la série présente :
– les portraits des 14 protagonistes ;
– 14 lieux d'une importance symbolique pour le déroulement de la Première Guerre mondiale ;
– Une chronique de la perception de la Première Guerre mondiale en 14 questions.
L'adresse du site : http://www.14-des-armes-et-des-mots.fr/page/fr/
MAITRISER, Sites, Télévision Alliances, Armes, Batailles, Blessés, Femmes, Révolution, Témoignages
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7. L'année 14
15 mai 2014 Luc Fessemaz
L'année 1914 est un ouvrage publié en 2004 par Jean-Jacques Becker né en 1928, Professeur émérite d'Histoire contemporaine à l'université de Paris-X Nanterre et président du Centre de Recherche de l'Historial de la Grande Guerre de Péronne. Il s'adresse aux étudiants, enseignants, au grand public et a été réédité en 2013, dans la collection Armand Colin Poche au prix de 11,90 €. En ce début des commémorations du centenaire de la Grande Guerre, ce livre offre un récit au quotidien des premiers mois d'une année qui marque une rupture dans l'histoire de l'Europe. Á partir de l'attentat du 28 juin contre François-Ferdinand, à Sarajevo, s'enclenche un processus de décisions qui va déboucher sur un conflit mondial.
Depuis un siècle, une énorme quantité de livres ont été écrits par les plus grands historiens sur les responsabilités et les origines de cette guerre. Jean-Jacques Becker tente de répondre à son tour à plusieurs questions : Comment cela-a-t-il été possible ? Quels étaient les objectifs des acteurs ? Quel était l'état d'esprit des populations ?
Couverture de la Première édition (2004)
Dans l'introduction du livre, l'auteur rappelle que « la constitution des États nationaux fut une des principales réalisations du XIXe siècle », avec pour conséquence l'émergence de citoyens ayant pour devoir la défense de leur pays. Les dirigeants et les peuples n'avaient pas pris conscience de cette mutation qui changeait aussi la nature et le risque de la guerre : « on a toujours dit que les Balkans étaient le tonneau de poudre de l'Europe, mais en réalité, par la multiplication des « patries », c‘était toute l'Europe qui s'était transformée en tonneau de poudre ». Avec le développement du nationalisme, les voisins deviennent facilement des adversaires ou des ennemis, et dans ce contexte, les dirigeants européens considéraient que faire la guerre pour se défendre était une chose naturelle. Certes il y avait aussi en Europe des parties de l'opinion dont l'objectif était la paix, comme les Églises et le mouvement ouvrier, mais pour ce dernier le risque de guerre résidait d'abord dans les rivalités capitalistes, et il avait tendance à sous-estimer les rivalités nationales.
L'élément déclencheur du conflit s'est produit dans l'empire austro-hongrois, assemblage complexe d'une dizaine de peuples, et qui se sentait menacé dans sa survie historique. En cette année 1914, la conviction générale était que le conflit serait bref, personne n'imaginait que la guerre allait durer 52 mois et tuer plus de dix millions de personnes.
Couverture de la Deuxième édition (2013)
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Pour percevoir les changements dans l'approche historique de la Grande Guerre, on peut également lire l'article de Jean-Jacques Becker paru dans la Revue historique des armées de 2006 n°242, pages 4-15, sous le titre L'évolution de l'historiographie de la Première Guerre mondiale.
Résumé de l'article : « L'historiographie de la Grande Guerre n'a cessé d'évoluer. À l'origine, elle s'intéressait essentiellement à la question des responsabilités et à l'étude des opérations militaires. À notre époque, elle a replacé l'homme au centre de cette histoire et a privilégié les représentations à travers la culture de guerre. Dans cet article, l'auteur a opté pour trois approches. Le passage d'une histoire où les origines de la guerre étaient vues essentiellement sous l'angle des responsabilités à une histoire où on essaie de mettre en évidence les mentalités des peuples et le poids des sentiments nationaux, le passage d'une histoire militaire concentrée sur les opérations, mais où apparaissaient peu les combattants, à une histoire où les combattants, les morts, les blessés, les fronts et les arrières sont au centre de l'étude, cette place des hommes se traduisant ensuite par l'importance des commémorations, le passage enfin d'une vision traditionnelle de la guerre à un type nouveau, la guerre industrielle qui rend en partie obsolète l'ancienne opposition entre guerre de mouvement et guerre de tranchée. »
►Le texte intégral de l'article est disponible en PDF à l'adresse suivante : http://rha.revues.org/4152
ECLAIRER, Livres Batailles, Mobilisation, Personnages, Sarajevo, Union sacrée
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8. Une chronologie de la Grande Guerre
15 mai 2014 Luc Fessemaz
Sur le site de l'Assemblée Nationale on trouve une chronologie des principaux événements de la Grande Guerre. Elle débute par l'attentat à Sarajevo le 28 juin 1914 ; se prolonge jusqu'à la signature du Traité de Versailles, le 28 juin 1919 ; et se termine le 11 novembre 1920 par la cérémonie à l'Arc de Triomphe pour l'inhumation du Soldat inconnu choisi la veille dans la citadelle de Verdun.
Chronologie ►Liste des liens
1914
►Sarajevo et les déclarations de guerre
►L'invasion de la Belgique et de la France
►Première bataille de la Marne (6 -14 septembre 1914)
►La course à la mer
1915
►Les offensives des belligérants sur le front ouest – La stabilisation du front – Chaque camp rassemble ses ressources en vue d'une guerre longue
1916
►Verdun (21 février-18 décembre 1916)
►La bataille de la Somme (1er juillet – 18 novembre 1916)
1917
►Les révolutions russes – L'effondrement du front est
►L'entrée en guerre des États-Unis
►L'échec de l'offensive du Chemin des Dames – Le doute des combattants – La crise politique
►Clemenceau, président du Conseil : « Je fais la guerre »
1918
►Les offensives allemandes (mars et juillet 1918)
►Le commandement unique des Alliés
►Les contre-offensives finales
►L'armistice
1919
►Le traité de Versailles
1920
►Se souvenir
La chronologie est illustrée par des photos, des images d'affiches et de journaux de l'époque, des cartes des différents fronts, des vidéos de l'INA. En cliquant sur les noms des hommes politiques on peut accéder à des informations sur leur biographie et leur carrière politique.
Pour rentrer dans le détail des événements, on peut aussi consulter :
– 4 août 1914 (éloge funèbre de Jaurès, message de R. Poincaré, déclaration de R. Viviani)
– 23 décembre 1914 (ajournement de toutes les élections jusqu'à la fin de la guerre)
– 30 novembre 1915(discussion du projet de loi relatif à l'appel sous les drapeaux de la classe 1917)
– 20 novembre 1917 (déclaration ministérielle de Clemenceau)
– 28 décembre 1917 (appel de la classe 1919)
– 5 septembre 1918 (Clemenceau : « La victoire s'affirme, mais il faut l'achever »)
– 11 novembre 1918 (Clemenceau annonce les termes de la convention d'armistice)
– 30 juin 1919 (dépôt du Traité de paix sur le bureau de la Chambre)
– 8 novembre 1920 (discussion du projet de loi relatif à la translation des restes du soldat inconnu)
Source : Site de l'Assemblée Nationale
Accueil > Histoire et Patrimoine > 11 novembre 1918, lecture de l'Armistice à la chambre des députés > La Grande Guerre (1914-1918) : chronologie
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/guerre_14-18/chronologie.asp#16
ECLAIRER, Sites Chronologie
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9. Exposition à Limoges “l'art des tranchées”
17 mai 2014 Luc Fessemaz
Exposition temporaire “L'art des tranchées”
A l'occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, la Ville de Limoges présente au musée de la Résistance une exposition sur « L'Art des tranchées », du 17 mai au 31 décembre 2014, manifestation labellisée par la mission du Centenaire soutenue par les ministères de la Défense, des Affaires étrangères et de l'Éducation nationale.
Cette exposition rassemble plus de 250 pièces réalisées par les poilus, au combat dans les tranchées, blessés dans les hôpitaux ou retenus prisonniers : objets sculptés, documents inédits et photographies prises dans différents régiments racontant comment le conflit a touché toutes les couches de la société, dans toutes les provinces françaises.
Les œuvres de près de 40 prêteurs locaux, habitant dans le Limousin, ont été retenues pour l'exposition; essentiellement des douilles d'obus sculptées mais également des objets plus rares comme des broderies réalisées dans des hôpitaux militaires, des feuilles d'arbres décorées, etc. A cette occasion, une dizaine de prêteurs ont décidé de faire définitivement don de ces objets au musée. D'autres musées se sont associés à cette présentation en prêtant des pièces : Mémorial de Verdun à Fleury-Devant-Douaumont, l'Historial de Péronne, le musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, le musée des Troupes de Marine de Fréjus, le musée René Baubérot de Châteauponsac.
Parallèlement, dans le hall du musée, du 22 mai au 31 août 2014, le service des archives municipales exposera des archives de la Première Guerre mondiale, des écrits et témoignages de soldats limousins qui ont vécu la Grande Guerre.
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L'Art des Tranchées
Exposition au musée de la Résistance de Limoges
Du 17 mai au 31 décembre 2014
7 rue Neuve Saint-Etienne – Tél : 05 55 45 84 44
www.resistance-massif-central.fr
Du 17 mai au 15 juin et du 16 septembre au 31 décembre
Ouvert tous les jours sauf le mardi et le dimanche matin de 9h30 à 17h
Du 15 juin au 16 septembre : ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h
Entrée : 2 €
(entrée libre le 17 mai pour la Nuit des musées et les Journées du Patrimoine les 20 et 21 septembre)
Gratuit pour les moins de 18 ans, les étudiants, les demandeurs d'emploi, les bénéficiaires de minima sociaux, les anciens combattants et veuves de guerre, les handicapés, les titulaires de la carte ICOM et les membres des Amis du musée de la Résistance.
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Ecrits et Témoignages et la Grande Guerre
Dans le hall du musée de la Résistance du 22 mai au 31 août 2014
Heures d'ouverture du musée – Entrée libre
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Voir une vidéo de l'exposition sur le site du Musée :
http://www.resistance-massif-central.fr/site/muse-de-la-rsistance-de-limoges/vidos
Agenda, Arts, Expositions, Haute-Vienne, Musées Témoignages, Tranchées
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10. Les Limousins pendant la guerre de 1914-1918
20 mai 2014 Luc Fessemaz
Références de l'ouvrage
Les Limousins pendant la guerre de 1914-1918
Par Gabriel de Llobet. Professeur chargé du Service Éducatif des Archives Départementales de la Haute-Vienne. 2e édition CRDP 1988.
Propositions d'éléments pédagogiques, d'une bibliographie et d'une sitographie pour redécouvrir l'ouvrage dans le cadre de la commémoration du centenaire de la Grande Guerre.
Le document initial se compose d'une série de 24 diapositives assorties d'un livret imprimé de 32 pages qui apporte des informations sur chaque diapositive. L'intégralité du livret n'est pas reproduit, mais des résumés avec mise en avant de notions sont associés à chaque image.
Thèmes autour des images
□ Notions associées aux images
● Références bibliographiques et sitographiques
Liste des Thèmes
Thème 1. Le début de la Grande Guerre : la mobilisation générale d'août 1914
Thème 2. Les caractéristiques militaires du conflit
Thème 3. La mise en place d'une économie de guerre
Thème 4. Le financement de l'effort de guerre
Thème 5. Les effets économiques du conflit sur la population civile
Thème 6. Le contrôle de l'opinion publique
Thème 7. La guerre totale contre l'ennemi
Thème 8. L'enlisement du conflit et le mouvement révolutionnaire en 1917
Thème 9. La fin de la Grande Guerre : l'armistice de 1918
Thème 10. Le bilan humain de la Grande Guerre
Thème 11. La reconversion de l'économie de guerre
Thème 12. La responsabilité du conflit et le paiement des réparations
Les principales références
INSEE
INA
Mémoires des hommes
Mission du Centenaire
Auvergne-Limousin
Limousin 14-18
Histoire et mémoire des deux guerres mondiales
Cité de l'Économie et de la Monnaie
L'histoire par l'image
Presse limousine
Thème 1. Le début de la Grande Guerre : la mobilisation générale d'août 1914
Image n°1. Ordre de mobilisation générale du 2 août 1914.
L'Ordre de mobilisation générale du 2 août 1914 se présentait sous la forme d'une affiche, 90 x 70 cm, imprimée dès 1904. Il a été fixé par simple “décret du Président de la République”. – ADHV, R 241.
La mobilisation générale de 1914 fut une réussite car elle avait été préparée de longue date. Elle était basée sur le principe de la Nation armée qui impose à chacun de défendre la Patrie selon ses moyens. Elle concerne “tout Français soumis aux obligations militaires” : en principe tous les hommes de dix-huit à soixante ans. En fait, les réformés et ceux qui ont plus de quarante-huit ans ne sont pas directement concernés.
□ Notions : mobilisation générale, Nation armée, défense de la Patrie.
● Livre : Limousin 14-18, un abécédaire de la Grande Guerre en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne, par Stéphane Capot et Jean-Michel Valade. Les Ardents éditeurs, 2008.
– Article « Mobilisation » pages 89-92. La position de Léon Betoulle, maire de Limoges, et l'organisation de la mobilisation générale en Limousin.
● Site « Mission Centenaire 14-18 ». Portail officiel du centenaire.
http://centenaire.org/fr/espace-pedagogique/pistes-pedagogiques/lordre-de-mobilisation-generale
Des ressources pédagogiques pour analyser l'affiche de la mobilisation générale (repères pour l'enseignant, présentation du document, objectifs et notions des programmes, mise en œuvre pédagogique, prolongements). Auteur : CNDP, 25 septembre 2011.
● Site de l'INA. L'INA a développé, avec le concours du Ministère de l'Éducation Nationale, un site éducatif Jalons pour l'histoire du temps présent qui propose de découvrir et décrypter à travers 1500 documents provenant des archives de la radio, de la presse filmée et de la télévision, l'histoire du monde contemporain depuis 1914.
http://centenaire.org/fr/espace-pedagogique/ressources-pedagogiques/deuxieme-degre/ina-les-jalons-de-la-premiere-guerre
On peut voir par exemple une vidéo sur « la mobilisation générale du 2 août 1914 et le départ des soldats pour le front ». (durée 1m22s, vidéo accompagnée sur le site du rappel du contexte historique et d'un éclairage média)
► Téléchargement : Thème 1 Limousins 14-18
Thème 2. Les caractéristiques militaires du conflit
Images n°2 et 3. Tranchées et masques à gaz.
Photographies 18 x 13 cm. – ADHV, 1 W 4.
Les deux photographies ont été prises sur le front de la Somme, entre le 14 août et le 3 septembre 1916, par un poilu du 78e R.I, régiment que tenait garnison à Limoges et à Guéret.
La première photographie montre un soldat dans une tranchée en position d'attente. Il fume la pipe et semble lire un journal. Il porte le casque Adrian introduit en septembre 1915, ainsi que la tenue bleu horizon. À proximité on distingue le “barda” du poilu : un sac d'environ 20 kg auquel s'ajoutent l'armement, la cartouchière et les musettes. La tranchée constitue un abri bien sommaire, elle ne comporte ni bois ni ciment, mais seulement quelques sacs de sable.
La seconde photographie montre un groupe de militaires lors d'un exercice d'installation de masques à gaz. Cet équipement fait son apparition suite à la première attaque allemande par des armes chimiques en avril 1915. Les premiers masques à gaz sont d'une efficacité limitée car ils ne comportent pas encore de cartouche filtrante amovible.
□ Notions : poilu, guerre de tranchées, armes chimiques, barda.
● Revue : La vie dans les tranchées, Textes et Documents pour la classe, TDC n°1024, 15 novembre 2011.
« Les historiens de la Grande Guerre insistent aujourd'hui, à travers les témoignages des soldats eux-mêmes, sur l'« expérience combattante », qui permet de mieux comprendre comment a été possible le sacrifice de toute une génération. »
http://www.reseau-canope.fr/tdc/tous-les-numeros/la-vie-dans-les-tranchees.html
● Livre : Limousin 14-18, un abécédaire de la Grande Guerre en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne, par Stéphane Capot et Jean-Michel Valade. Les Ardents éditeurs, 2008.
Article « Régiments » pages 133-137. Les cinq régiments limousins : le 63e de Limoges, le 100e de Tulle, le 126e de Brive, le 78e de Limoges et Guéret, le 138e de Magnac-Laval et Bellac.
● Site « Mémoire des hommes »
Site du Ministère de le Défense qui comporte : une base de données des 1,3 million de Morts pour la France de la Première Guerre mondiale ; les historiques régimentaires et les journaux des marches et opérations (JMO) des unités engagées (on peut ainsi trouver des informations sur les régiments limousins).
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
● Livre : Historique du 63 régiment d'infanterie. France 1914-1918. Édition Henri Charles-Lavauzelle, 1920, monographie de 52 pages.
http://argonnaute.u-paris10.fr/search/result#viewer_watch:a011403267960fU5dR8/a0114157863502wp10f//
● Site du 63e Régiment d'Infanterie de ligne de Limoges, guerre 1914-1918.
Site personnel de Christian Faurillon créé en 2005. Pour découvrir l'histoire d'une guerre, d'une caserne, d'une région, d'un village, d'un poilu...
http://www.faurillon.com/
► Téléchargement : Thème 2 Limousins 14-18
Thème 3. La mise en place d'une économie de guerre
Image n°4. Circulaire de l'Inspecteur d'académie aux enseignants et aux élèves de la Haute-Vienne pour employer la main d'œuvre scolaire aux travaux de la moisson, le 25 juillet 1916.
21 x 29 cm, Limoges, Imp. Ouvrière. – ADHV, R 345.
Il y a un siècle, les Français -et particulièrement les Limousins- sont en majorité des paysans. Suite à la mobilisation générale, la main d'œuvre est insuffisante dans les campagnes car il ne reste que plus que des vieillards, des femmes et des jeunes. Le principe de la nation armée justifie que ceux de l'arrière, dans la mesure de leurs moyens, rivalisent de patriotisme avec ceux qui sont au front. Comme lors des étés 1914 et 1915, il est ainsi fait appel à la mobilisation des élèves pour participer aux travaux de la moisson.
□ Notions : front / arrière, population active (main d'œuvre).
● Revue : 1914-1918 Auvergne Limousin, hors-série du Populaire du Centre et de la Montagne, 162 pages, novembre 2013.
Article : Les campagnes limousines dans la guerre, pages 44-45.
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Image n°5. Appel du préfet de la Haute-Vienne à la population apte à travailler dans les administrations ou services de la Défense nationale, le 27 novembre 1916.
Affiche 60 x 50 cm, Imp. Dulac, Limoges. – ADHV, R 241
L'appel à la population vise les anciens fonctionnaires, retraités, citoyens dégagés des obligations militaires qui pourraient être utilisés dans les administrations et services de la Défense nationale. Ceux de l'arrière doivent faire preuve d'un dévouement égal à celui des Limousins du front dont les régiments se comportent héroïquement, allusion à la remarquable résistance des 63e et 78e R.I. à Verdun au printemps 1916. La mise en place d'une économie de guerre et d'une production de masse, se traduisent à Limoges, par la conversion d'ateliers de mécanique dans la fabrication en série d'obus et de maisons de chaussures dans la production de brodequins pour l'armée.
□ Notions : Défense nationale, économie de guerre, production de masse.
● Site « Histoire et mémoires des deux guerres mondiales ».
Site créé en 2000 par Jean-Pierre Husson, professeur. Voir aussi les liens qui permettent d'accéder à une liste de sites sur la Première guerre mondiale.
http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/
> enseigner les deux guerres mondiales > enseigner l'histoire de la 1ère guerre mondiale en Première > l'économie de guerre
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Image n°6. Ordre de réquisition des laines de la tonte de 1918 donné par le sous-intendant militaire de Limoges, le 30 décembre 1917.
Affiche 60 x 40 cm. – ADHV, R 333.
Le droit de réquisition de l'armée remonte à 1793, il introduit une sérieuse exception au libéralisme économique. Il était au départ limité au blé, au fourrage, aux chevaux et aux chemins de fer. Mais à mesure que la guerre s'est prolongée, il a fallu l'étendre à d'autres produits comme les laines. Cela concerne le Limousin en tant que producteur traditionnel de laines. L'élevage du mouton y était alors en recul avec la diminution des landes, mais le troupeau, avoisinait encore le million de têtes.
□ Notions : réquisition, libéralisme / dirigisme.
► Téléchargement : Thème 3 Limousins 14-18
Thème 4. Le financement de l'effort de guerre
Image n°7. « Comité départemental de la Haute-Vienne de l'or, des bons et des emprunts de la Défense nationale ».
Affiche 45 x 30 cm, suppl. au Réveil du Centre du 18 septembre 1916. – ADHV, R 393.
L'appel au bas de laine des particuliers est un moyen pour l'État de financer les dépenses de guerre. L'opération est présentée comme une bonne affaire, conseillée et garantie par les plus hautes autorités. L'État draine l'or en circulation et celui qui est thésaurisé, pour tenter de maintenir la couverture-or des billets de banque, et payer les importations exceptionnelles. Cependant, l'État fera émettre par la Banque de France beaucoup trop de billets et la couverture-or baissera de 69,4 % en 1914 à 21,5% en 1918.
En contrepartie de cet or, l'État émet soit des Bons de la Défense nationale, sortes de bons du Trésor à court terme ; soit des emprunts à long terme.
□ Notions : “bas de laine”, étalon-or, importations, thésaurisation, dépenses de l'État, Banque de France, billets et couverture-or, dette de l'État (bons et emprunts), patriotisme.
● Site de la cité de l'économie et de la monnaie : une frise chronologique « 10000 ans d'économie » (dates clés : 1914-1918 Première guerre mondiale : aspects économiques, 1914-1920 Les « billets de nécessité » pendant la première guerre mondiale en France, 1917 Révolution russe)
http://www.citedeleconomie.fr
● Site « l'Histoire par l'image ». L'Histoire par l'image explore l'Histoire de France à travers les collections des musées et les documents d'archives. Ce site s'adresse aux enseignants et à leurs élèves mais aussi aux curieux et à l'amateur d'art et d'histoire.
Dans la recherche par l'index au mot-clé « Guerre de 14-18 » on trouve 100 réponses ...
Deux exemples concernant le financement de la guerre : « Les emprunts nationaux de 1916 et 1917 » ; « Les emprunts nationaux pendant la guerre de 1914-1918 ».
http://www.histoire-image.org
● Revue : 1914-1918 Auvergne Limousin, hors-série du Populaire du Centre et de la Montagne, 162 pages, novembre 2013.
Article : La monnaie de nécessité entre en circulation, page 41. Dès 1914, pour pallier le manque de billets en circulation, les Chambres de commerce se sont mises à battre monnaie.
► Téléchargement : Thème 4 Limousins 14-18
Thème 5. Les effets économiques du conflit sur la population civile
Image n°8. « Le triumvirat limousin contre la vie chère. Limoges aura sa carte de sucre et ses bons de consommation ».
ADHV, R 308.
Le document se compose d'un article paru dans Le Petit Journal du 29 novembre 1916, accompagné de la reproduction d'un bon pour 200 grammes de sucre. L'économie de guerre contraint les autorités locales (maire, préfet, président de la chambre de commerce) à prendre des mesures dirigistes pour protéger les plus démunis par la taxation et le rationnement. Le correspondant local du Petit Journal, quotidien parisien, cite Limoges en exemple. La capitale de la Haute-Vienne, de tradition et de direction socialistes montre la voie en instituant une “carte de sucre qui ne verra le jour au plan national qu'au 1er mars 1917. La vie chère est due à l'action conjuguée des trop nombreux billets en circulation et de la pénurie de certaines denrées comme le sucre, dont les trois-quarts provenaient avant la guerre du Nord et de l'Est qui sont envahis.
□ Notions : socialisme, inflation, taxation, rationnement, pénurie.
► Téléchargement : Thème 5 Limousins 14-18
Thème 6. Le contrôle de l'opinion publique
Image n°9. « L'alarme, société française d'action contre l'alcoolisme » : appel du comité national.
Affiche illustrée par Abel Faivre, 50 x 32 cm, Paris, s.d., Impr. Devambez. – ADHV, R 241.
L'affiche du comité national contre l'alcoolisme s'adresse aux Françaises et aux jeunes Français de l'arrière. Elle dénonce deux dangers : l'un immédiat : la défaite. “Ce que nous n'avons pu faire l'alcool le fera” dit l'Allemand de l'illustration. Il faut donc en préserver les soldats permissionnaires. L'autre plus durable : l'avilissement de la population et la ruine de l'économie.
Des affiches contre la prostitution sont de la même inspiration.
□ Notions : les effets de l'alcoolisme.
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Image n°10. « N'écoutez pas les mauvais bruits ».
Carte animée, illustrée par Saumier, format carte postale, Paris, Impr. Chambrelent, s.d. – ADHV, R 241.
Une carte animée, au format carte postale, délivre un message clair à l'ensemble de la population : pour garder courage, ne prêtons pas l'oreille aux bruits lancés par l'ennemi.
Elle se présente sous la forme d'une carte évidée à l'emplacement de la fenêtre et des yeux du personnage bilieux. Un disque sous-jacent, que l'on devine en noir, peut pivoter et faire apparaître successivement à la fenêtre les différentes formes prises par la propagande ennemie : “von Boche, Hindenburg, Germania, le Junker, le Turc, herr doktor”, ici “l'espionne” ; personnages de plus en plus typés et enrichis de mythes à mesure que se prolonge la guerre. Ils atteindront leur forme définitive lors des propositions de “paix blanche” de 1917. A chaque apparition les yeux du malheureux Français tournent, s'exorbitent, se révulsent, exprimant toujours l'anxiété.
□ Notions : propagande, « paix blanche ».
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Image n°11. « Aux habitants de la 12e région de Corps d'Armée » : le Général Pélecier menace d'une « impitoyable répression » les auteurs de propos défaitistes. Limoges, le 25 août 1914.
Affiche 60 x 50 cm, Limoges, Impr. du Courrier du Centre. – ADHV, R 241.
La 12e région militaire se situait à l'arrière, elle comprenait les trois départements du Limousin, la Charente et la Dordogne. À la date du 25 août 1914, la défaite se dessine ; en faire état, c'est l'accepter et répandre la panique. Au nom de la raison d'État qui s'oppose au “crime de lèse-patrie”, l'armée veut contrôler l'opinion publique. Le pays se trouve sous le régime de “l'état de siège” car tout est subordonné à l'autorité militaire. Les autorités civiles doivent “déférer aux tribunaux militaires” les auteurs de propos défaitistes. Les “coupables... peuvent s'attendre à une impitoyable répression“.
□ Notions : défaitisme, opinion publique, état de siège, répression.
● Livre : Limousin 14-18, un abécédaire de la Grande Guerre en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne, par Stéphane Capot et Jean-Michel Valade. Les Ardents éditeurs, 2008.
Article « opinion publique » pages 113-115. Les évolutions de l'opinion publique en Limousin.
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Image n°12. « Le Populaire, hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste.
№ 24, 9 au 15 octobre 1916, 8 p., 32 x 25 cm. – ADHV, I/L 240
Il s'agit de la première page de l'hebdomadaire, numéro 24 de la semaine du 9 au 15 octobre 1916. Au sein de la S.F.I.O, le courant pacifiste fut effacé dès les premiers jours de la guerre par l'assassinat de Jaurès et l'enthousiasme patriotique général. Cependant, la Fédération socialiste de la Haute-Vienne joue un rôle décisif dans la renaissance de ce pacifisme malgré la censure qui l'assimile au défaitisme. Le titre de l'éditorial est significatif : « Sous le Bâillon », ainsi que les blancs qui hachent l'article avec l'indication du nombre de lignes censurées.
□ Notions : pacifisme, internationalisme, censure.
● Livre : Limousin 14-18, un abécédaire de la Grande Guerre en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne, par Stéphane Capot et Jean-Michel Valade. Les Ardents éditeurs, 2008.
Article : « Presse en Limousin » pages 127-128. Les publications limousines et les contrôles subis.
● Revue : 1914-1918 Auvergne Limousin, hors-série du Populaire du Centre et de la Montagne, 162 pages, novembre 2013.
Article : « La guerre déclarée au trust de la panique », pages 20-21. Dans le Limousin, relayés par le Populaire, les socialistes appellent à déclarer la guerre à la guerre.
Article : Les journaux accusés de « bourrage de crâne », page 38.
● Site de la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges.
Deux siècles de presse limousine : la Bfm a mis en ligne 137 ans de presse quotidienne régionale (sept titres de 1810 à 1947). Il est ainsi possible de retrouver les articles parus dans le Populaire du Centre pendant la Grande Guerre.
http://www.bm-limoges.fr/limousin_collections_numerisees.html
► Téléchargement : Thème 6 Limousin 14-18
Thème 7. La guerre totale contre l'ennemi
Image n°13. État nominatif des individus de nationalité allemande résidant à Limoges à la date du 17 septembre 1914.
33 x 22 cm. – ADHV, R 397.
Dès le début de la guerre, les sujets des puissances ennemies (allemands et autrichiens principalement) font l'objet d'une surveillance particulière et sont classés en plusieurs catégories : les hommes mobilisables sont neutralisés dans des camps de concentration ; les notables sont susceptibles d'être considérés comme otages ; les femmes et les vieillards, espions potentiels, sont expulsés du territoire. Dans la dernière catégorie, les seuls à pouvoir obtenir un permis de séjour sont ceux qui ont un fils, un mari ou un père engagé dans l'armée française ou qui sont Alsaciens.
□ Notions : camps de concentration, permis de séjour.
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Image n°14. « Le touriste boche ».
Silhouette de 13 cm de haut s'ouvrant comme un triptyque. Verger frères et Cie, Paris, s.d. – ADHV, I W 45
Une Silhouette de 13 cm de haut s'ouvrant comme un triptyque présente l'Allemand comme un fourbe, sous couvert de tourisme, il est venu espionner. En fait, c'est un barbare qui détruit les œuvres d'art qu'il est incapable d'apprécier. L'image repliée présente l'Allemand sous l'aspect innocent du touriste arborant plume au chapeau, guide et appareil photographique. Cependant les bottes trahissent déjà le soldat incendiaire qui se révèle, dans l'image ouverte, par le bombardement de la cathédrale de Reims.
□ Notions : espionnage.
● Livre : Limousin 14-18, un abécédaire de la Grande Guerre en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne, par Stéphane Capot et Jean-Michel Valade. Les Ardents éditeurs, 2008.
Article « Espionnite » pages 44-45. Des illustrations de la vague d' « espionnite » qui déferle sur l'ensemble du pays et qui n'épargne pas le Limousin.
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Image n°15. « Une usine française avant la guerre. Les boches détruisent tout ».
Image 14 ou 12 x 8 cm à panneaux coulissants faisant voir tantôt l'illustration du premier titre, tantôt celle du second. – ADHV, IW 45
D'après cette image à panneaux coulissant, l'Allemagne a voulu assurer sa prospérité économique aux dépens de celle de la France. L'explication au dos avance qu'avant la guerre, “l'industrie française était florissante » et que « les boches... ont déclaré la guerre dans l'espoir de supprimer notre concurrence. »
□ Notions : guerre économique.
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Image n°16. Description et photographie d'une machine incendiaire, envoyée en France par le service d'espionnage allemand pour détruire les établissements travaillant pour la Défense nationale.
Circulaire de la direction de la Sûreté générale adressée au préfet de la Haute-Vienne, 21 mars 1917, 21 x 27 cm et photogr. 9,5 x 12,5 cm. – ADHV, R 250.
Une circulaire de la direction de la Sûreté générale adressée au préfet de la Haute-Vienne, le 21 mars 1917, avec la mention : “secret et urgent”.
L'ennemi peut frapper même à l'arrière : « le service d'espionnage allemand en Suisse a envoyé en France des agents dont les noms sont inconnus ». Le texte décrit minutieusement l'engin incendiaire. Sous l'apparence inoffensive d'une boîte de corned beef, se cache une poudre chimique qui, mêlée au liquide de l'ampoule, “s'enflamme et communique le feu aux objets qui l'environnent”. Il en résulte qu'il faut ” fouiller minutieusement les voyageurs en provenance de Suisse, garder à vue tous ceux qui seront porteurs de boîtes du type ci-dessus décrit”.
□ Notions : espionnage, sabotage.
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Image n°17. « Interdiction des annonces, panneaux-réclames, etc. concernant des produits...d'origine allemande, austro-hongroise et turque ». Limoges, 9 mai 1915.
Affiche 60 x 50 cm, Imp. Dulac. – ADHV, R 397.
Le titre vise les produits des trois empires centraux. Parmi les attendus, imprimés en petits caractères, le préfet de la Haute-Vienne invoque le décret du 28 septembre 1914 qui a interdit toute relation commerciale et industrielle avec les sujets des puissances ennemies; il invoque aussi la proclamation de l'état de siège, principe de la guerre totale.
□ Notions : empires centraux / puissances alliées, protectionnisme, guerre totale.
● Livre : Limousin 14-18, un abécédaire de la Grande Guerre en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne, par Stéphane Capot et Jean-Michel Valade. Les Ardents éditeurs, 2008.
Article « Foire de Lyon ou prenons la clientèle des maisons allemandes » pages 52-54.
Article « Le jouet en guerre ou la poupée boche détrônée ! pages 67-70.
Des illustrations de la guerre économique contre l'Allemagne.
► Téléchargement : Thème 7 Limousin 14-18
Thème 8. L'enlisement du conflit et le mouvement révolutionnaire en 1917
Image n°18. Incident en gare de Limoges au départ d'un train de permissionnaires pour le front. Rapport de police du 28 juin 1917.
Trois pages dactylographiées 21 x 27 cm. – ADHV, R 263. (La diapositive reproduit la 1ère moitié de la 2e page).
Le rapport envoyé par le commissaire central de police de Limoges au préfet de la Haute-Vienne, se présente sous la forme de trois pages. Il faut replacer l'incident dans le contexte de l'époque. Depuis longtemps, la lassitude, l'horreur même, ont remplacé l'enthousiasme des débuts de la guerre. Au lendemain de l'échec de l'offensive de Nivelle, elles se transforment parfois en révolte. À l'arrière, de nombreux départs de trains de permissionnaires pour le front sont ainsi perturbés, malgré les précautions prises pour interdire l'accès des quais de gare à la foule. La plupart des incidents en gare de Limoges eurent lieu du 20 juin, date à laquelle le service d'ordre fut renforcé, au début de juillet 1917. L'incident du 27 juin semble avoir été l'un des plus importants.
► Voir en annexe du PDF sur le Thème 8 (à télécharger) le texte publié intégralement et le commentaire .
□ Notions : offensive Nivelle, mutinerie.
● Livre : Limousin 14-18, un abécédaire de la Grande Guerre en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne, par Stéphane Capot et Jean-Michel Valade. Les Ardents éditeurs, 2008.
Article « Nivelle, le Tulliste » pages 107-108. La carrière de l'officier corrézien de son ascension à sa chute.
Article « Mutinerie russe à la Courtine » pages 102-106. La rébellion du corps expéditionnaire russe et sa répression.
● Revue : 1914-1918 Auvergne Limousin, hors-série du Populaire du Centre et de la Montagne, 162 pages, novembre 2013.
Article : « le général Nivelle, un bouc-émissaire idéal » pages 74-75.
Article : « Un milliers d'étrangers internés à La Courtine » pages 42-43.
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Image n°19. Un appel à la révolution pour la paix (décembre 1917).
Couverture de papier à cigarettes intitulée “Le Coque¬licot” , Imp. Coop. Ouvrière, Périgueux, 11 x 7 cm. – ADHV, R 259.
Le document incriminé consiste en une couverture de papier à cigarettes intitulée « Le Coquelicot », et imprimée par une coopérative ouvrière de Périgueux. Le titre, la couleur rouge du document et les slogans qu'on peut y lire indiquent clairement son origine révolutionnaire : « L'émancipation des travailleurs ne peut être l'œuvre que des travailleurs eux-mêmes » ; « Camarades en achetant le COQUELICOT, vous fournissez des munitions pour votre émancipation» ; « Prolétaires de tous les pays unissons-nous ». Il faut replacer ce document dans le contexte politique de l'époque : les socialistes français ont rompu l'union sacrée ; les événements de Russie transcendent, pour certains, le problème de la guerre par l'espoir d'une révolution prolétarienne et internationaliste.
Le document n'est pas daté, mais le ministère de l'Intérieur en avait saisi un semblable dans la zone des armées. Il en envoya au préfet de la Haute-Vienne la description et lui demanda d'en rechercher la provenance. Le préfet de la Haute-Vienne répondit en donnant l'identification et l'adresse du fabricant afin de supprimer cette propagande.
□ Notions : union sacrée, révolution russe, prolétariat, lutte des classes
● Livre : Limousin 14-18, un abécédaire de la Grande Guerre en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne, par Stéphane Capot et Jean-Michel Valade. Les Ardents éditeurs, 2008.
Article « Internationalisme » page 66. L'exemple du Monument aux Morts de Saint-Junien.
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Image n°20. « Que dirais-tu si.. » (1919).
Affichette de propagande antibolchévique, illustrée par Guy Arnoux, 31 x 23 cm, Paris, s.d. – ADHV, R 241.
Le document consiste en une affichette de propagande antibolchévique, illustrée par Guy Arnoux. Les deux dessins et les commentaires qui les accompagnent s'adressent aux paysans français, qui au lieu de vendre leurs récoltes, risquent de voir leurs terres et leurs fermes dévastées comme en Russie. Le message est explicite : la guerre internationale, à peine terminée, risque de se transformer en guerre sociale.
□ Notions : bolchévisme / antibolchevisme.
► Téléchargement : Thème 8 Limousins 14-18
Thème 9. La fin de la Grande Guerre : l'armistice de 1918
Image n°21. « La guerre est finie ! ».
Carte postale. Jové, Limoges, coll. Brun.
Il s'agit d'une carte postale de Limoges réalisée par Jean Jové. La vue représente la rue du Clocher à son débouché sur la rue Jean Jaurès. On y observe une foule très dense avec des drapeaux français et américains. On peut lire au verso : « 11 novembre 1918. Unis pendant la guerre les Limousins le sont dans la joie. Vive la France ! Vive les Alliés ! ».
Le Populaire du 13 novembre décrit ainsi la journée du 12 novembre à Limoges : « ...la plupart des maisons de commerce et des établissements industriels avaient donné congé à leur personnel ; aussi, dès 9 heures du matin, ouvriers et ouvrières se répandirent dans la ville, formant de bruyants cortèges. Pendant toute la journée, la rue du Clocher présenta une animation extraordinaire : les marchands de confetti, de serpentins, de petits drapeaux et de cocardes tricolores furent dévalisés... Les employés des Nouvelles Galeries faisaient pleuvoir de la toiture de l'établissement une pluie de confetti et de serpentins... Poilus et soldats américains fraternisaient, comme lundi, parcourant les rues bras-dessus bras-dessous... Tous les magasins... avaient conservé leur pavoisement de la veille : les drapeaux français et alliés claquaient joyeusement au vent... ».
□ Notions : armistice.
● Livre : Limousin 14-18, un abécédaire de la Grande Guerre en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne, par Stéphane Capot et Jean-Michel Valade. Les Ardents éditeurs, 2008.
Article « Armistice » pages 15-18. Extraits de la lettre du préfet de Haute-Vienne aux maires du département ; photos du retour des régiments en Limousin (63e RI et 138e RI) ; évocation des cérémonies organisées pour accueillir les troupes limousines.
Article « Jean Jové, un photographe dans la guerre » pages 75-78.
Juanito Jové (1876-1957), né à Barcelone et auteur d'images documentaires sur le conflit éditées en cartes postales.
● Revue : 1914-1918 Auvergne Limousin, hors-série du Populaire du Centre et de la Montagne, 162 pages, novembre 2013.
Article : L'armistice signé, « la Vie triomphait de la Mort » pages 138-139.
● Site « Histoire et mémoires des deux guerres mondiales ».
http://www.cndp.fr/pour-memoire/larmistice-du-11-novembre-1918/presentation.html
> Pour mémoire : consulter le dossier « L'armistice du 11 novembre 1918 »
► Téléchargement : Thème 9 Limousins 14-18
Thème 10. Le bilan humain de la Grande Guerre
Image n°22. Tableau statistique des vides créés dans l'agriculture en Haute-Vienne.
Moitié de la dernière page d'un cahier de 8 p., 43 x 27 cm, département de la Haute-Vienne, s.d. – ADHV, R 349.
Le document statistique montre que sur près de 35 000 agriculteurs mobilisés en Haute-Vienne, plus d'1/5 sont morts et plus d ¼ sont morts ou mutilés. Dans les campagnes limousines, les pertes en vies humaines liées à la Grande Guerre sont extrêmement lourdes, surtout chez les hommes jeunes. La situation est aggravée par le déracinement de nombreux soldats attirés par la ville, et explique en grande partie, l'effondrement de la démographie limousine dans l'entre-deux-guerres.
□ Notions : morts pour la France, mutilés de guerre.
● Livre : Limousin 14-18, un abécédaire de la Grande Guerre en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne, par Stéphane Capot et Jean-Michel Valade. Les Ardents éditeurs, 2008.
Article « Monuments aux morts » pages 94-98. Les caractéristiques des monuments aux morts érigés en Limousin.
● Site de l'INSEE. Retrouvez 150 ans de démographie en Limousin : les populations de toutes les communes depuis 1846 (tableaux Excel téléchargeables par département) et des résultats synthétiques (en PDF). Des tableaux qui présentent des séries longues issues des recensements avec la possibilité de chiffrer l'effet démographique de la guerre de 1914-1918.
http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?reg_id=9&ref_id=898
● Site INSEE Limousin : Activités, les services succèdent à l'élevage, Maryse Aguer.
Article de 3 pages présentant l'évolution de la population active en Limousin sur un siècle.
http://www.insee.fr/fr/insee_regions/limousin/themes/focal/la_revue/rev20F.pdf
► Téléchargement : Thème 10 Limousins 14-18
Thème 11. La reconversion de l'économie de guerre
Image n°23. « Commerçants, Industriels, Agriculteurs ! Nos soldats libérés ne demandent qu'à travailler. Employez-les ! »
Sur cette affiche un enfant montre à son père démobilisé des usines à l'horizon. Le message s'adresse aux employeurs de tous les secteurs d'activité et il indique qu'un sous-secrétariat d'État à la démobilisation a été créé, et qu'il comporte un Office de réception des offres d'emploi aux démobilisés. Le pays est confronté en 1919 à la reconversion de l'économie de guerre en économie de paix, et à la nécessité de créer en masse des emplois pour les poilus revenus dans leurs foyers.
□ Notions : démobilisation, reconversion.
► Téléchargement : Thème 11 Limousins 14-18
Thème 12. La responsabilité du conflit et le paiement des réparations
Image n°24. « Le réveil de Germania – Ils ont dit que l'addition ça regardait madame ». Dessin paru dans le journal La Baïonnette, le 5 décembre 1918.
Dessin de Gus Bofa dans La Baïonnette. 4e année, 5 décembre 1918, (l'Edition Française illustrée), 30 x 23 cm, Corbeil, Imp. Crété. – ADHV, R 241
Il s'agit d'un dessin paru dans le journal La Baïonnette, le 5 décembre 1918.
« Germania » en fin d'orgie est abandonnée par ses compagnons. Les pichets de bière sont vides. Mais était-ce vraiment de la bière qu'ils contenaient, n'était-ce pas plutôt le sang des braves Français -et alliés- dont Germania s'est empiffrée ? Voyez son embonpoint mais en même temps son teint dont on ne sait s'il est dû à son tempérament de vampire ou à la nausée. Face à elle, un garçon de café cadavérique, en partie délégué par ses anciennes victimes et en partie de son propre chef, appuie son moignon sur la table avec l'autorité d'un huissier et lui présente une note qui n'en finit pas : « Ils ont dit que l'addition, ça regardait madame ».
Au point de vue moral, les Français sont alors certains que l'Allemagne est seule à l'origine de la guerre ; d'ailleurs, c'est elle qui fut l'envahisseur. Au point de vue matériel, elle est battue et ne peut que s'exécuter. “L'Allemagne payera” : est le dernier mythe de la Grande Guerre.
□ Notions : réparations, traités de paix, presse satirique.
● Site « Histoire et mémoires des deux guerres mondiales ».
http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/
> enseigner les deux guerres mondiales > enseigner l'histoire de la 1ère guerre mondiale en Première trois entrées : > La conférence de la Paix ; > Les Traités de paix ; > Chronologie des réparations allemandes
● Site du Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918
Le bilan de la guerre. Cours de troisième. Il peut également être proposé en Première, en étant peut-être étoffé, les notions approfondies. Séquence d'une heure, en fin de thème : « La Première Guerre mondiale et ses conséquences ». Un PowerPoint du cours est téléchargeable.
http://www.crid1418.org/espace_pedagogique/cours/bilan_guerre.html
● Le journal « La Baïonnette » (1915 -1918)
La Baïonnette de 1915 à 1918 soit 99 numéros. La Baïonnette était un hebdomadaire satirique français créé en 1915, publié à Paris. Il est tout entier consacré à la Grande guerre, tout en charge contre l'ennemi et traite avec humour de la vie des soldats et de nombreuses situations liées au conflit et à la société française. La revue ouvrit ses pages à de grands auteurs reconnus comme par exemple De la Nezière, Rabier, Robida ou Tap.
Source : Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l'Image.
http://collections.citebd.org/labaionnette/
Autre site qui propose de parcourir les plus belles pages du journal La Baïonnette de 1915 à 1920 :
http://labaionnette.free.fr/
► Téléchargement : Thème 12 Limousins 14-18
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La Première Guerre Mondiale et les programmes scolaires
● Site : Mission Centenaire 14-18. Portail officiel du centenaire.
http://centenaire.org/fr/enseignement/la-place-de-la-premiere-guerre-mondiale-dans-les-programmes-scolaires
Un historique des programmes et les contenus des programmes actuels des trois niveaux d'enseignement (primaire, collège, lycée).
Lexique des termes employés en 1914-1918
● Site du Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918
« Afin de faciliter la lecture des sources et en particulier des témoignages de combattants, le CRID 14-18 propose un lexique des termes employés en 1914-1918. En effet, les textes et les mots des contemporains de la Grande Guerre sont loin de nous être transparents. Certains mots sont apparus et ont disparu avec le conflit, d'autres ont changé de sens, beaucoup sont incompréhensibles ou n'évoquent rien de bien précis pour un lecteur d'aujourd'hui. Dans sa volonté d'encourager une histoire de la Grande Guerre fortement étayée par des sources, le CRID 14-18 espère que ce lexique permettra à tous ceux qui s'intéressent à la période, enseignants et étudiants en particulier, de se familiariser avec le langage employé par les acteurs du conflit ».
►Il est possible de télécharger le lexique (44 pages, format PDF)
http://crid1418.org/espace_pedagogique/lexique/lexique_ini.htm
Canopé, MAITRISER Armes, Armistice, Censure, Economie de guerre, Espionnage, Mobilisation, Mutineries, Pacifisme, Propagande, Réparations, Révolution, Traités de Paix, Tranchées, Union sacrée
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11. Creuse : Appel à projet sur la Grande Guerre
20 mai 2014 Luc Fessemaz
Le Conseil Général, la Fondation Varenne, les services de l'Éducation nationale et le Centre Départemental de Documentation Pédagogique ont proposé à l'ensemble des collèges creusois des projets destinés à commémorer la Grande Guerre.
Dans le cadre d'un partenariat signé entre le Conseil Général de la Creuse et la Fondation Varenne, avec l'appui des services de l'Éducation Nationale et du Centre Départemental de Documentation Pédagogique (CDDP), un appel à projets a été lancé aux collèges creusois, afin de participer aux commémorations de la Grande Guerre.
Divers thèmes ont déjà été évoqués : la « mobilisation » morale des enfants pendant la Grande guerre, le rôle et l'influence des femmes, les supports de propagande pendant la guerre, l'impact de la guerre sur les sciences et technologies...
Un accompagnement éducatif est proposé par la Fondation Varenne, dont une des missions consiste à éduquer les jeunes aux médias. Les Archives Départementales de la Creuse et la Bibliothèque Départementale de la Creuse, services du Conseil Général, ainsi que le CDDP mettent également à disposition des établissements et des enseignants leurs ressources, leurs documents.
Enfin, le Conseil Général de la Creuse prévoit une dotation du dernier hors-série du groupe Centre France intitulé « 1914-1918 Auvergne Limousin ». L'ouvrage rassemble des témoignages de Poilus, lettres et carnets de guerre. Il rappelle également des faits marquants et des aventures humaines, à travers la presse de l'époque, et constitue un support pédagogique adapté.
(Source article : http://www.creuse.fr/spip.php?article1404)
Agenda, Appel à projet, Creuse, ECLAIRER Femmes, Mobilisation, Propagande, Sciences et technologies, Témoignages
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12. Ressources locales : fonds d'archives et bibliographie sur la guerre de 1914-1918
5 juin 2014 Luc Fessemaz
Lors de la journée de formation des documentalistes organisée par le Canopé de Limoges le 6 juin 2014, les Archives municipales de Limoges et la Bibliothèque francophone multimédia ont chacune proposé un fascicule sur les ressources qu'elles possèdent sur le thème de la Grande Guerre.
Le fascicule des Archives municipales de Limoges présente des fonds sur la guerre 1914-1918 et des pistes d'exploitation pédagogique :
– fonds général relatif à l'administration de la commune de Limoges (décisions prises par le Maire et le Conseil municipal, gestion de la guerre par la commune) ;
– fonds d'origine privée (correspondance de Pierre Soulignac, Carnets de campagne d'Honoré Champcommunal, correspondance et poèmes de Roger Allard...) ;
– fonds iconographiques (affiches, cartes postales) ;
– pistes pour une exploitation pédagogique des archives (suggestions thématiques...)
Le fascicule de la Bibliothèque francophone multimédia présente une bibliographie structurée autour de cinq thématiques :
– récits personnels ;
– les Femmes et la Grande Guerre ;
– la presse, information et désinformation ;
– pacifisme, rebellions et mutineries ;
– le Guerre et l'Art.
Liens pour accéder aux fascicules en version PDF :
Archives et pistes d'exploitation pédagogique
Bfm Biblio.guerre14.18
Archives, ECLAIRER, Livres Arrière, Economie de guerre, Femmes, Mutineries, Pacifisme, Propagande, Représentation de la guerre, Témoignages
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13. Dix romans sur la Grande Guerre
12 juin 2014 Luc Fessemaz
Une sélection de dix romans
” Comment raconter la guerre ? Dès 1915, les premiers romans apparaissent et présentent l'événement tragique comme une aventure, avec un souffle épique et un regard forcément manichéen. Mais cette vision n'est pas en adéquation avec ce que vivent les soldats au quotidien : c'est alors que des écrivains-combattants viennent raconter leur guerre, très différente de celle que l'arrière s'imagine. Après 1918, le spectacle des blessures physiques et psychiques causées par le conflit soulève l'horreur et le dégoût, ce qui donne un ton pessimiste, désabusé et désillusionné à la littérature de guerre. Les romans portant sur 1914-1918 sont très nombreux, faire un choix n'est donc pas facile, mais les dix retenus ici permettent de retracer l'évolution dans le temps de ce genre littéraire et vous donnerons, on l'espère, l'envie d'aller voir de plus près. ”
Source : La Première Guerre mondiale pour les Nuls, Jean-Yves le Naour. Éditions First, 2008.
Pour en savoir plus : consulter le site de l'historien Jean-Yves Le Naour, spécialiste de la Première Guerre mondiale et de l'Histoire du XXe siècle.
http://www.jeanyveslenaour.com/
La liste des dix romans
(lire les descriptions dans le chapitre 26 p.291-296)
1° Gaspard, René Benjamin, 1915.
2° Le Feu, Henri Barbusse, 1916.
3° Les Croix de bois, Roland Dorgelès, 1919.
4° Orages d'acier, Ernst Jünger, 1920.
5° Le Diable au corps, Raymond Radiguet, 1923.
6° Force-Bonté, Bakary Diallo, 1926.
7° Á l'ouest rien de nouveau, Erich Maria Remarque, 1928.
8° L'Adieu aux armes, Ernest Hemingway, 1929.
9° Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline, 1932.
10° Les Âmes grises, Philippe Claudel, 2003.
Les éditions les plus récentes
1° René Benjamin - Gaspard, 1915.
Archipoche, 3 janv. 2014 – 288 pages
Depuis les premiers jours d'août 1914, René Benjamin, jeune journaliste mobilisé en Lorraine, tient un carnet de « choses vues ». « Avec de l'eau plein nos chaussures et ma culotte, je me dis encore : il y a une page épatante à faire là-dessus », écrit-il à sa mère.
Dès mars 1915, ses notes fournissent la matière d'un feuilleton que publie Le Journal. Lorsque, après une blessure, Benjamin est rapatrié en Anjou, il décide de tirer de ces croquis un roman mettant en scène un Parisien truculent et hâbleur : Gaspard, qui compte rentrer du front « pour les vendanges », et que nous suivons en campagne, dans le train des blessés ou choyé par de jolies infirmières...
Couronné par le prix Goncourt 1915, le livre connaîtra un vif succès jusqu'à la fin 1916. Il apparaît alors que le conflit va s'éterniser : à Gaspard succéderont des œuvres plus noires : Le Feu de Barbusse, Ceux de 14 de Genevoix, Les Croix de bois de Dorgelès.
Gaspard est sans doute le premier roman inspiré par la mobilisation et par l'euphorie de l'été 1914, que caractérisaient « deux traits : l'élan charmant de cette race qui courut au feu ; puis la criminelle incurie de la plupart de ceux qui nous menèrent : politiques ou officiers. C'est le double sujet de mon livre, qui est un livre triste. On y rit ? Rien n'est plus triste que le rire dans le drame. »
2° Henri Barbusse - Le feu. Journal d'une escouade, 1916.
Collection Folio (n° 5660), Gallimard. Parution : 31-10-2013
«– Ils te diront, grogna un homme à genoux, penché, les deux mains dans la terre, en secouant les épaules comme un dogue : ‘‘Mon ami, t'as été un héros admirable!'' J'veux pas qu'on m'dise ça!
Des héros, des espèces de gens extraordinaires, des idoles? Allons donc! On a été des bourreaux. On a fait honnêtement le métier de bourreaux. On le r'fera encore, à tour de bras, parce qu'il est grand et important de faire ce métier-là pour punir la guerre et l'étouffer. Le geste de tuerie est toujours ignoble – quelquefois nécessaire, mais toujours ignoble. Oui, de durs et infatigables bourreaux, voilà ce qu'on a été. Mais qu'on ne me parle pas de la vertu militaire parce que j'ai tué des Allemands.»Prix Goncourt en 1916, Le feu est le témoignage poignant de l'horreur des tranchées par un survivant. Il reste un chef-d'œuvre de la littérature de guerre.
3° Roland Dorgelès - Les Croix de bois, 1919.
Date de publication: 8 septembre 2010 | Série: Le Livre de Poche (Livre 189)
Les Croix de bois, chef-d'œuvre de Roland Dorgelès, engagé volontaire, est un témoignage exceptionnel sur la Première Guerre mondiale.
Avec un réalisme parfois terrible mais toujours d'une généreuse humanité, la vie des tranchées nous est décrite dans toute son horreur et aussi sa bouffonnerie, son quotidien et ses moments d'exception.
4° Ernst Jünger - Orages d'acier, 1920.
Lire le portrait de l'auteur sur les site du Crid 14-18 à Dictionnaire et guide des témoins de la Grande Guerre :
http://www.crid1418.org/temoins/2010/05/14/ernst-junger-1895-1998/
Date de publication: 31 décembre 2002 | Série: Biblio Romans (Livre 3110)
« Le grand moment était venu. Le barrage roulant s'approchait des premières tranchées. Nous nous mîmes en marche... Ma main droite étreignait la crosse de mon pistolet et la main gauche une badine de bambou. Je portais encore, bien que j'eusse très chaud, ma longue capote et, comme le prescrivait le règlement, des gants. Quand nous avançâmes, une fureur guerrière s'empara de nous, comme si, de très loin, se déversait en nous la force de l'assaut. Elle arrivait avec tant de vigueur qu'un sentiment de bonheur, de sérénité me saisit.L'immense volonté de destruction qui pesait sur ce champ de mort se concentrait dans les cerveaux, les plongeant dans une brume rouge. Sanglotant, balbutiant, nous nous lancions des phrases sans suite, et un spectateur non prévenu aurait peut-être imaginé que nous succombions sous l'excès de bonheur. » Ernst Jünger. Le livre d'Ernst Jünger, Orages d'acier, est incontestablement le plus beau livre de guerre que j'aie lu. André Gide.
5° Raymond Radiguet - Le Diable au corps, 1923.
Date de publication: 23 février 2013 | Série: GF Etonnants classiques
Alors que la Première Guerre mondiale bat son plein, un adolescent noue une relation amoureuse avec une jeune femme de trois ans son aînée, fiancée à un soldat parti au front. Le temps du conflit – « quatre années de grandes vacances » –, les amants goûtent un bonheur aussi intense qu'illusoire. Portrait féroce d'une adolescence meurtrie par l'ennui, roman d'initiation amoureuse, mais aussi atteinte portée à la stature héroïque du soldat, Le Diable au corps déroute la critique lors de sa parution, en 1923, et provoque le scandale des lecteurs. La mort prématurée de son auteur, âgé de dix-neuf ans seulement, ajoute encore à l'agitation qui entoure alors l'oeuvre. En classe de Troisième, le texte sera étudié pour traiter l'objet d'étude sur le récit, qui recommande la lecture de textes « porteurs d'un regard sur l'histoire et le monde contemporains ». En classe de Première, il servira de support à l'étude du personnage de roman. Illustrée d'un cahier photos couleurs de 8 pages pour l'enseignement de l'histoire des arts, l'édition présentera notamment des séquences de l'adaptation cinématographique du Diable au corps par Claude Autant-Laura en 1947 (un classique du cinéma disponible en DVD, et sur lequel les professeurs pourront par ailleurs s'appuyer).
6° Bakary Diallo - Force-Bonté, 1926.
Édition: Paris – Agence de coopération culturelle et technique, 1985. Description: 171 p. ; 21 cm
7° Erich Maria Remarque - Á l'Ouest rien de nouveau, 1928.
Date de publication: 14 juin 1973 | Série: Littérature & Documents (Livre 197)
« Quand nous partons, nous ne sommes que de vulgaires soldats, maussades ou de bonne humeur et, quand nous arrivons dans la zone où commence le front, nous sommes devenus des hommes-bêtes? »Témoignage d'un simple soldat allemand de la guerre de 1914-1918, À l'ouest rien de nouveau, roman pacifiste, réaliste et bouleversant, connut, dès sa parution en 1928, un succès mondial retentissant. Il reste l'un des ouvrages les plus forts dans la dénonciation de la monstruosité de la guerre.
8° Ernest Hemingway - L'Adieu aux armes, 1929.
Date de publication: 8 février 1972 | Éditeur : Gallimard – Série: Folio (Livre 27)
Frédéric Henry, jeune Américain volontaire dans les ambulances sur le front d'Italie, pendant la Première Guerre mondiale, est blessé et s'éprend de son infirmière, Catherine Barkley. Avec Catherine, enceinte, il tente de fuir la guerre et de passer en Suisse, où le destin les attend. Un des meilleurs romans de guerre. Un des plus grands romans d'amour.
9° Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit, 1932.
Date de publication: 16 février 1972 | Éditeur : Gallimard – Série: Folio (Livre 28)
Le Mot de l'éditeur
“- Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal ! – T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre... On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger... Pour des riens, il vous étrangle... C'est pas une vie...
– Il y a l'amour, Bardamu !
– Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds.”
10° Philippe Claudel - Les Âmes grises, 2003.
Date de publication: 28 février 2006 | Série: Littérature & Documents (Livre 3051)
Le Mot de l'éditeur
A l'hiver 1917, dans un village du nord de la France tout près duquel les combats font rage, une fillette d'une dizaine d'années est retrouvée morte, assassinée sur le bord d'un petit cours d'eau.
Des années plus tard, retraité, le policier qui a mené l'enquête raconte ce qui a suivi. Qui a tué Belle ? Un maraudeur de passage ? Le petit soldat breton déserteur ? La solidarité de classe n'aurait-elle pas épargné le coupable en la personne du procureur Destinat, personnage impitoyable et glacé ? Et comment expliquer le suicide de la jeune institutrice, Lysia, si pleine de vie ?
A partir d'une énigme à la Simenon, Philippe Claudel a construit un roman puissant, à la progression dramatique impressionnante, tableau saisissant d'une France provinciale plongée dans le cauchemar de la guerre. Il a aussi analysé, avec une lucidité et une finesse psychologique sans faille, les rapports troubles que le bien et le mal entretiennent en chacun de nous, faisant à jamais de nos âmes des « âmes grises ».
Couronné par le prix Renaudot 2003, ce roman a revécu à l'écran dans le film d'Yves Angelo, magistralement interprété par Jean-Pierre Marielle et Jacques Villeret.
ECLAIRER, Romans Littérature de guerre
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14. Dix films sur la Grande Guerre
17 juin 2014 Luc Fessemaz
La sélection des dix films
“Comme les rescapés de la Shoah, certain poilus ont pu soutenir que jamais on ne pourrait raconter ce qu'ils avaient vécu. Il est vrai que les mots, les chiffres et les descriptions peinent parfois à rendre compte du ressenti des individus... mais ce n'est pas le cas pour le cinéma qui suscite émotions et sentiments bien plus facilement qu'un récit historique. La dimension tragique de la guerre est évidemment une source d'inspiration de premier ordre pour le 7e art qui aborde le premier conflit mondial sous des angles différents, de comique burlesque façon Charlie Chaplin jusqu'à la profession de foi pacifiste de Joyeux Noël en passant par la fresque épique de Lawrence d'Arabie.”
Source : La Première Guerre mondiale pour les Nuls, Jean-Yves le Naour. Éditions First, 2008.
Pour en savoir plus : consulter le site de l'historien Jean-Yves Le Naour, spécialiste de la Première Guerre mondiale et de l'Histoire du XXe siècle.
http://www.jeanyveslenaour.com/
La liste des dix films
(lire les descriptions dans le chapitre 27 p.297-303)
1° Charlot soldat, Charlie Chaplin, 1918.
2° J'accuse, Abel Gance, 1919.
3° La Grande Illusion, Jean Renoir, 1937.
4° Les Sentiers de la gloire, Stanley Kubrick, 1957.
5° Lawrence d'Arabie, David Lean, 1962.
6° Johnny s'en va-t-en guerre, Dalton Trumbo, 1971.
7° La Vie et rien d'autre, Bertrand Tavernier, 1989.
8° La Chambre des officiers, François Dupeyron, 2001.
9° Un long dimanche de fiançailles, Jean-Pierre Jeunet, 2004.
10° Joyeux Noël, Christian Carion, 2005.
Références de dossiers pédagogiques sur les films
1° Charlot soldat, Charlie Chaplin, 1918.
Dossier pédagogique conçu par Yves Legay pour le 19e festival du film d'histoire 1914-1919 la Guerre et la Paix, à Pessac du 11 au 17 novembre 2008.
http://crdp.ac-bordeaux.fr/cddp33/Cinema/Festival_Pessac2008/Charlot%20soldat.pdf
2° J'accuse, Abel Gance, 1919.
Résumé du film : un réquisitoire contre la guerre
L'histoire tourne autour de trois personnages centraux : Jean, François et son épouse Édith, mariée par contrainte. Jean et Édith tombent amoureux pendant la guerre. Mais elle est emmenée, avec les autres femmes du village, par les Allemands qui les violent. Elle rentre chez elle. François est mort à la guerre et Jean est devenu fou (il a des visions : il voit des soldats et des cadavres qui reviennent à la vie). Il finit par mourir.
Pour lire la suite du dossier :
http://www.cndp.fr/pour-memoire/larmistice-du-11-novembre-1918/la-grande-guerre-sur-les-ecrans-de-cinema/jaccuse-dabel-gance/
Pour découvrir l'œuvre du réalisateur :
Abel Gance, cinéaste à l'œuvre cicatricielle, article de Laurent Véray, dans 1895, revue de l'association française de recherche sur le cinéma, p. 19-52.
http://1895.revues.org/54
3° La Grande Illusion, Jean Renoir, 1937.
Résumé du film
Première Guerre mondiale. L'avion du capitaine de Boeldieu et du mécanicien Maréchal est abattu lors d'une opération de reconnaissance. Les deux soldats français sont faits prisonniers par le commandant von Rauffenstein, un Allemand raffiné et respectueux qui les accueille à sa table. Conduits dans un camp de prisonniers, ils aident leurs compagnons de chambrée à creuser un tunnel secret. Mais à la veille de leur évasion, les détenus sont transférés. Maréchal et de Boeldieu sont finalement emmenés dans une forteresse de haute sécurité dirigée par von Rauffenstein. Celui-ci traite les prisonniers avec courtoisie, se liant même d'amitié avec de Boeldieu. Mais les officiers français préparent une nouvelle évasion...
Source : Site de la Mission du Centenaire, publié le 11 septembre 2013.
Pour lire la suite :
http://centenaire.org/fr/autour-de-la-grande-guerre/cinema/la-grande-illusion-de-jean-renoir
Proposition d'exploitation pédagogique du film :
http://www.ia22.ac-rennes.fr/jahia/webdav/site/ia22/shared/Education%20artistique%20et%20culturelle/Coll%C3%A8ge%20et%20cin%C3%A9ma/2013-2014/exploitation%20p%C3%A9dagogique%20du%20film%20La%20grande%20illusion.pdf
4° Les Sentiers de la gloire, Stanley Kubrick, 1957.
Résumé du film
Lors de la guerre de 1914-1918, tandis que le conflit s'est enlisé depuis longtemps dans la guerre de tranchées, l'état-major français décide une offensive quasiment impossible sur la « colline aux fourmis ». Repoussé par le feu ennemi, le 701e régiment, commandé par le colonel Dax, doit se replier. Le général Mireau, chef de l'offensive, demande alors de traduire en conseil de guerre le régiment pour « lâcheté ». Malgré l'opposition de Dax, trois hommes tirés au sort seront condamnés à mort et exécutés. Dax avait entre-temps soumis au général Broulard, chef de l'état major, les preuves que le général Mireau avait fait tirer sur sa propre armée pendant l'attaque. Broulard révoque celui-ci et propose son poste à Dax en croyant que celui-ci avait agi par simple ambition. Dax refuse.
Pour en savoir plus
KAGAN Norman, Le Cinéma de Stanley Kubrick, L'Âge d'homme, 1979.
CIMENT Michel, Stanley Kubrick, Calmann-Lévy, 2001.
Sur le site CinéHig, un long texte suggère une utilisation du film de Kubrick dans le cadre du cours d'histoire.
www.cinehig.clionautes.org/
Un bref rappel des films qui ont pour cadre la guerre de 1914-1918.
www.ecrannoir.fr/
Source : CNDP, Les dossiers de Télédoc.
http://www2.cndp.fr/tice/teledoc/dossiers/dossier_sentiers.htm
5° Lawrence d'Arabie, David Lean, 1962.
En 1916, pendant la Première Guerre mondiale, les Turcs persécutent les tribus arabes, soutenues par l'armée anglaise. Lawrence, un simple lieutenant, est envoyé en reconnaissance en Arabie. Peu à peu, il lève une armée et multiplie les victoires. Mais son rêve d'une nation arabe indépendante finit par inquiéter l'état-major britannique...
Sous les traits de Peter O'Toole, Lawrence d'Arabie est aussi mystérieux qu'une légende ancienne. Héros insolite, il incarne le rêve panarabe, toujours caressé, sans cesse compromis.
Comment ce soldat anglais peu gradé a-t-il pu acquérir une telle légitimité, dans une société qui n'était pas la sienne ? Comment a-t-il pu mettre en échec la redoutable armée turque, à la tête d'une poignée de Bédouins ? David Lean ne répond pas à ces questions. Il procède à une soigneuse reconstitution historique, et lui insuffle une dimension éperdument épique, incomparable. Contée comme une chanson de geste, l'aventure de Lawrence d'Arabie est une épopée amère, qui se termine par le renoncement et le dégoût. Le film est avant tout un univers. Celui du désert, immense, hostile. Et fascinant.
Source : Cécile Mury, Télérama.
En savoir plus :
http://www.telerama.fr/cinema/films/lawrence-d-arabie,16105.php#LchfcOU2huQw0F83.99
6° Johnny s'en va-t-en guerre, Dalton Trumbo, 1971.
Dans le cadre de son cycle de films autour du centenaire de la Guerre de 14-18 ARTE diffuse ce soir à 22h30 (24 février 2014) un long métrage exceptionnel à plus d'un titre : Johnny s'en va-t-en guerre (Johnny Got his Gun, 1971.) Le premier jour de la Première Guerre mondiale, un jeune engagé volontaire américain est grièvement blessé par un obus. Amputé des quatre membres, défiguré, aveugle, sourd et muet, il est cruellement maintenu en vie par les médecins. Il ne lui reste plus que son cerveau pour se souvenir et rêver.
Johnny s'en va-t-en guerre est l'unique film réalisé par le scénariste Dalton Trumbo, célèbre pour avoir été un des « dix d'Hollywood », victime du maccarthysme qui fut contraint après un séjour en prison de travailler plus de dix ans sous pseudonyme à Hollywood avant de pouvoir retrouver son vrai nom au générique d'un film (pour Exodus d'Otto Preminger et Spartacus de Stanley Kubrick.) En adaptant son propre roman (écrit en 1939) à l'écran, Trumbo signe un pamphlet antimilitariste et pacifiste – mais aussi un plaidoyer pour la mort assistée – rendu bouleversant par le sort atroce de son personnage principal, que le spectateur accompagne dans son calvaire grâce à une voix-off. La mise en scène de Trumbo fait alterner le noir et blanc et de la couleur et organise les multiples souvenirs et voyages mentaux de son protagoniste, dont une rencontre avec le Christ, interprété par Donald Sutherland. Luis Buñuel, grand admirateur du film à l'instar de Jean Renoir, fut également tenté d'adapter le roman avant que Trumbo ne le mette lui-même en scène. Johnny s'en va-t-en guerre, sélectionné de justesse au Festival de Cannes en 1971, y obtenait le Grand prix spécial du jury et le Prix de la Critique Internationale. Le réquisitoire de Trumbo contre l'absurdité de toutes les guerres trouvait un écho retentissant auprès des opposants à l'intervention américaine au Viêt Nam.
A noter : du 26 mars au 5 mai la Cinémathèque française proposera un cycle d'une soixantaine de titres autour du Centenaire de la Première Guerre mondiale, avec bien sûr les films proposés sur ARTE et bien d'autres chefs-d'œuvre et classiques de l'histoire du cinéma évoquant directement (La Grande Parade, Les Ailes, Pour l'exemple, Les Hommes contre, ...) ou indirectement (La Chambre verte) ce conflit, avec une approche patriotique, belliciste ou au contraire pacifiste selon les pays ou les époques. Plus une table ronde sur le sujet. Source : site d'Arte.
7° La Vie et rien d'autre, Bertrand Tavernier, 1989.
Résumé du film
Après la guerre, le commandant Dellaphane (joué par Philippe Noiret) a pour mission de recenser les soldats disparus. Son travail est colossal et long car le nombre de soldats à identifier est énorme. Au fur et à mesure, le commandant désobéit à sa hiérarchie qui lui demande de trouver rapidement le corps d'un soldat inconnu afin de le déposer sous l'Arc de Triomphe et de cesser ainsi la recherche des soldats car son travail est jugé trop coûteux.
Première ressource :
http://www.cndp.fr/pour-memoire/larmistice-du-11-novembre-1918/la-grande-guerre-sur-les-ecrans-de-cinema/la-vie-et-rien-dautre-de-bertrand-tavernier/
La collection « Pour mémoire » a été conçue pour accompagner les enseignants et leurs élèves à l'occasion des commémorations, anniversaires et rendez-vous qui jalonnent l'année scolaire.
Les dossiers pédagogiques proposés font un point historiographique et scientifique sur un thème donné, et mettent à la disposition des professeurs des documents variés, souvent inédits, accompagnés d'un commentaire pédagogique argumenté.
Seconde ressource :
Mag film(*) propose un dossier pédagogique sur le film
http://www.cndp.fr/mag-film/films/la-vie-et-rien-dautre/le-film.html
(*) Une collection du CNDP avec des dossiers extraits de la collection Télédoc et de nouveaux dossiers pédagogiques sur des films et des thèmes destinés à accompagner les enseignants de toutes les disciplines dans l'utilisation du cinéma en classe.
Troisième ressource :
Le regard de Jean-François Jagielski sur le site du CRID 14-18
http://www.crid1418.org/espace_pedagogique/filmo/vie_rien_dautre.htm
8° La Chambre des officiers, François Dupeyron, 2001.
Résumé du film
En 1914, sur un quai de gare, les soldats partent en fanfare sur le front. Parmi eux, Adrien, un jeune officier. Quelques jours plus tard, il tombe sur le champ de bataille, blessé par un obus. Un long trajet cahoteux le conduit en camion à l'hôpital du Val-de-Grâce, où on le place dans la «chambre des officiers». Grièvement blessé au visage, Adrien réalise, lorsqu'il reprend connaissance, qu'il n'a plus ni dents ni palais. Bientôt, d'autres officiers arrivent, blessés eux aussi au visage. Soignés par un chirurgien dévoué avec l'aide d'une infirmière pleine d'abnégation, Anaïs, tous doivent surmonter l'horreur que leur inspire un visage en lequel ils ne se reconnaissent pas, et réapprendre à vivre... Source : Télérama.
Première ressource :
Le regard de Benoît Coliou sur le site du CRID 14-18.
http://www.crid1418.org/espace_pedagogique/filmo/chambre_officiers.htm
Seconde ressource :
Un exemple de travail en première S dans le cadre de la leçon sur le souvenir de la Grande Guerre.
http://www.cinehig.clionautes.org/spip.php?article203#.U6KqNvsQca9
Troisième ressource :
Un exemple de dossier sur le film réalisé par des élèves de l'académie de Grenoble.
http://www.ac-grenoble.fr/webcurie/pedagogie/histgeo/jpm_film/1S2_chambre-officiers.pdf
9° Un long dimanche de fiançailles, Jean-Pierre Jeunet, 2004.
Résumé du film
En 1919, Mathilde, une jeune handicapée, tente de retrouver son fiancé, Manech, disparu lors de la guerre qui vient de s'achever. Accusé de mutilation volontaire, Manech avait été abandonné, avec quatre autres soldats, en plein no man's land. Tous les témoignages concordent : les cinq condamnés à mort ont bien été tués dans la journée qui a suivi. Mais Mathilde s'obstine. Elle est persuadée que Manech est encore en vie et explore toutes les pistes disponibles. Elle engage un détective privé du nom de Pire, qu'elle charge de retrouver tous les vétérans qui ont croisé la route du disparu. L'un d'eux, Célestin Poux, pourrait détenir des informations sur Manech...
Source : Télérama.
Ressource :
Le dossier du site Educiné (*)
http://www.educiné.org/educine/Un_long_dimanche/Entrees/2011/5/3_Un_long_dimanche..._,_une_autre_vision_de_la_guerre.html
(*) Site qui s'adresse aux enseignants, étudiants, lycéens, à tous ceux qui souhaitent voir s'affirmer et se développer, à tous les niveaux du système éducatif, la place du cinéma en tant qu'art, objet d'analyse et ouverture culturelle.
10° Joyeux Noël, Christian Carion, 2005.
Résumé du film
1914, la déclaration de guerre jette des millions d'hommes dans la bataille. Nikolaus Sprink, un célèbre ténor de l'Opéra de Berlin, est mobilisé du côté allemand. Il laisse derrière lui sa maîtresse, la soprano danoise Anna Sörensen. En Ecosse, Jonathan et son frère William quittent leur village natal en compagnie du prêtre anglican de leur paroisse. Enfin, du côté français, le lieutenant Audebert, dont la femme est enceinte, est désigné pour rejoindre les tranchées. Le soir de Noël, Anna obtient du Kronprinz l'autorisation de rejoindre Nikolaus pour chanter avec lui devant les officiels. Le récital achevé, Nikolaus décide de retourner dans les tranchées, égayer la nuit de ses camarades de combat. A la faveur des chants de Noël, les belligérants fraternisent. Une trêve de Noël est décidée... Source : Télérama.
Première ressource :
Le regard d'André Loez sur le site du CRID 14-18
http://www.crid1418.org/espace_pedagogique/filmo/joyeuxnoel_01.htm
Seconde ressource :
Un exemple d'exploitation pédagogique en classe de Troisième ou Première dans l'académie de Poitiers.
http://ww2.ac-poitiers.fr/hist_geo/spip.php?article305
Troisième ressource :
Notes de projection de Gilles Sabatier, professeur d'histoire-géographie de l'académie de Lyon.
http://cinehig.clionautes.org/spip.php?article192#.U6Kz3PsQca8
Quatrième ressource :
Une vidéo sur le site de l'INA
Reportage sur le film “Joyeux Noël” basé sur l'histoire de cette fraternisation entre soldats français et allemands lors du premier Noël de la guerre de 14-18. Les interviews du réalisateur Christian CARION, de Dany BOON et de l'historien Marc FERRO alternent avec des archives de la Première Guerre mondiale et des extraits de “Joyeux Noël”. Date : 05 nov. 2005 – Durée : 03min 04s.
http://www.ina.fr/video/2958610001030
ECLAIRER, Films Cinéma de guerre
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15. Exposition à Tulle « André Mazeyrie, carnet d'un médecin dans la guerre 1914-1918 »
21 juin 2014 Luc Fessemaz
Exposition à Tulle du 21 juin au 24 novembre 2014
Cette exposition met en lumière le parcours d'André Mazeyrie (1876-1953), médecin mobilisé pendant le premier conflit mondial, à travers son carnet de dessins originaux. Adresse : Pôle musées Place Berteaud, 19000 Tulle.
L'exposition « André Mazeyrie, carnet d'un médecin dans la guerre 1914-1918 »Source : site de la Mission Centenaire.
Agenda, Arts, Corrèze, ECLAIRER, Expositions Témoignages
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16. Colloque sur la Grande Guerre le 28 juin 2014 à Tulle
26 juin 2014 Luc Fessemaz
La prochaine journée d'études « visages de la Grande Guerre » aura lieu sous forme de colloque le 28 juin à l'amphithéâtre du Conseil général de la Corrèze à Tulle, à l'initiative de la préfecture et de l'ONAC et organisée par Jean-Michel Valade, professeur au lycée Cabanis à Brive.
Cette manifestation ouvre officiellement le cycle mémoriel du centenaire de la Première Guerre mondiale dans le département de la Corrèze. Elle a reçu le label de la Mission du Centenaire.
Le flyer à télécharger ici
Agenda, Corrèze, ECLAIRER Arrière, Commémorations, Fusillés, Mémoire, Mobilisation, Morts pour la France, Pacifisme
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17. La Grande Guerre sur euronews
27 juin 2014 Luc Fessemaz
Centenaire de la Grande Guerre
La Première guerre mondiale fait désormais partie des moments clés de l'histoire de l'humanité. Elle a défini les frontières de la géographie et de la politique modernes au prix de dizaines de millions de vie perdues sur des théâtres militaires partout dans le monde. Surnommée « la der des ders », elle a surtout modifié la manière dont ont été menées les guerres par la suite et a transformé de multiples aspects de la société civile du début du siècle.
A l'occasion du centenaire de la Grande Guerre, euronews vous propose une chronologie, des reportages spéciaux et des histoires personnelles publiées tout au long des commémorations.
Une frise chronologique permet d'accéder à différents articles traitant des principales phases de la Grande Guerre entre le 28 juin 1914 et le 11 novembre 1918.
► http://fr.euronews.com/special-coverage/centenaire-de-la-premiere-guerre-mondiale
En allemand, Sites Armistice, Batailles, Sarajevo
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18. 28 juin 1914 : l'attentat de Sarajevo
27 juin 2014 Luc Fessemaz
Attentat de Sarajevo : Gavrilo Princip, héros ou terroriste ?
© Musée de Sarajevo | Gavrilo Princip dans la prison de Theresienstadt.
Le 28 juin 1914 à Sarajevo, Gavrilo Princip, un jeune étudiant serbe de Bosnie, abat l'archiduc François-Ferdinand et son épouse. Cent ans plus tard, ce nationaliste yougoslave reste une figure controversée. Mais qui était-il vraiment ?
Source : Site de France 24, texte par Séphanie Trouillard, 26/06/2014.
Lire la suite de l'article :
http://www.france24.com/fr/20140618-attentat-sarajevo-gavrilo-princip-heros-terroriste-polemique-serbie-bosnie-centenaire/
A lire également sur le site de France 24
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Attentat de Sarajevo : “Nous avons fait la paix avec Gavrilo Princip”
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Reportage : le business de “l'attentat” de Sarajevo
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En images : 28 juin 1914, deux tirs qui embrasèrent le monde
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Meurtre à Sarajevo
Pour une analyse détaillée de l'attentat, des premières réactions et des débuts de l'enquête, on peut lire le chapitre 7 (pages 369-402) du livre de l'historien Christopher Clark, Les Somnanbules. Été 1914 : comment l'Europe a marché vers la guerre.
Editions Flammarion, 2013 pour la traduction française.
Lire sur ce site l'article de présentation du livre.
Le débat sur la responsabilité du déclenchement de la Première Guerre mondiale est toujours d'actualité...
Les autorités françaises, qui ont réussi le tour de force de mettre au point une semaine riche en commémorations en Bosnie-Herzégovine, ont toutefois échoué à organiser un colloque international d'histoire. L'historien bosniaque Husnija Kamberovic organise une conférence à l'institut historique de Sarajevo du 19 au 21 juin. 120 historiens originaires de 28 pays y sont attendus. L'intention de ce colloque programmé dès 2010 est d'interroger la façon dont l'histoire de la première guerre mondiale a été écrite dans les Balkans, mais également dans le monde.
Une initiative que les Serbes de Bosnie ont peu goûtée. Pour eux, l'auteur de l'assassinat du 28 juin, Gavrilo Princip, reste un héros, un défenseur de l'identité nationale serbe. Très irrités par le succès éditorial rencontré en Europe par les Somnambules de l'historien australien Christopher Clark qui leur attribue la responsabilité du déclenchement de la première guerre mondiale, les Serbes organisent un colloque en septembre à Belgrade. Dépêché par la Mission du centenaire, l'historien français Robert Frank n'a pas réussi à convaincre ses homologues bosniaques et serbes de fusionner leurs colloques. (...)
Source : Extrait de l'article d'Antoine Flandrin, Dix jours de commémorations pour le centenaire de l'attentat de Sarajevo
Le Monde.fr | 20.06.2014.
Agenda, Livres, MAITRISER, Sites Personnages, Sarajevo
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19. Erster Weltkriek auf ARD.DE
28 juin 2014 Luc Fessemaz
ARD.de-Spezial zum Beginn des Ersten Weltkriegs
Urkatastrophe des 20. Jahrhunderts
Der Erste Weltkrieg (1914 – 1918) war der erste industriell geführte Massenkrieg in der Geschichte der Menschheit. Niemals zuvor kämpften Armeen in solch gigantischen Größenordnungen gegeneinander. Am Ende befanden sich drei Viertel der Weltbevölkerung im Kriegszustand – mehr als 17 Millionen Menschen starben. Ein ARD.de-Spezial anlässlich des Kriegsbeginns vor 100 Jahren.
http://www.ard.de/home/wissen/ARD_de_Spezial_zum_Beginn_des_Ersten_Weltkriegs_vor_100_Jahren/629098/index.html
ECLAIRER, En allemand Armes, Bilan de la guerre, Blessés, Commémorations, Mobilisation, Plans de guerre, Propagande, Sarajevo
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20. Themenportal Erster Weltkrieg
28 juin 2014 Luc Fessemaz
Nunmehr 100 Jahre nach dem Beginn des Ersten Weltkrieges – oft als ‘Urkatastrophe des 20. Jahrhunderts' bezeichnet – gelangt die Forschung zu neuen Analysen eines Themas, das bedeutungsvoller für die europäische Ordnung nicht sein kann. Gesellschaftliche, soziale und kulturelle Aspekte wurden lange zu Gunsten von politischen und militärischen Untersuchungen zurückgestellt.
Das Themenportal “Erster Weltkrieg” versucht die Vielschichtigkeit und Komplexität dieses Themas aufzugreifen: einzelne Beiträge beleuchten Nachwirkungen und die Rezeption des Ersten Weltkrieges. Umfangreiche Artikel und Verweise zu Spezialsammlungen und Literaturdatenbanken sowie Verzeichnisse zu Internetressourcen und Institutionen bieten Zugriff auf Forschung, Publikationen und zahlreiche weitere Materialien
http://www.erster-weltkrieg.clio-online.de/
ECLAIRER, En allemand Témoignages
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21. Erster Weltkrieg auf DW.DE
28 juin 2014 Luc Fessemaz
http://www.dw.de/themen/erster-weltkrieg/s-101010
Zum 100 jährigen Gedenken
♦ Das fatale Erbe von Sarajevo
100 Jahre nach dem Attentat auf den österreichischen Thronfolger werden in Sarajevo nicht nur Erinnerungen an den Ersten Weltkrieg wach. Serbische Nationalisten nutzen die Feierlichkeiten für ihre Zwecke.
♦ Kommentar: Feuer außer Kontrolle
Auch 100 Jahre nach dem Attentat von Sarajevo wird dieses Ereignis in verschiedenen Ländern Europas unterschiedlich gedeutet. Dragoslav Dedović plädiert für mehr Gelassenheit.
♦ Sarajevo – Das Attentat
Das Attentat auf Erzherzog Franz Ferdinand und dessen Frau am 28. Juni 1914 war der Funke, der das Pulverfass zur Explosion brachte. Die Dokumentation schaut hinter die Kulissen dieses unheilvollen Tages in Sarajevo.
Erinnern in ...
♦ Der Erste Weltkrieg: In Deutschland vergessen?
Britische Schulkinder besuchen die Schlachtfelder in Flandern, in Frankreich ist der Tag des Waffenstillstands von 1918 nationaler Feiertag. In Deutschland dagegen schien der Erste Weltkrieg lange vergessen. Bis jetzt.
♦ Serbien 1914: Der Streit um die Kriegsschuld
♦ 1914-18: Afrikas missachtetes Leid
♦ 1914: Das lange Nachkriegsbeben in Nahost
Ausstellungen
♦ Die Urkatastrophe des 20. Jahrhunderts
Im Sommer vor 100 Jahren begann der Erste Weltkrieg. Das Deutsche Historische Museum in Berlin gedenkt dieses unfassbaren Gemetzels in einer breit angelegten Ausstellung. Und zeigt, wie rasant die Gewalt eskalierte
Bildergalerien
♦ Der Erste Weltkrieg und die Kunst
Wie der Erste Weltkrieg die Kunst der klassischen Moderne geprägt hat. Die Veränderungen reichen weit über die Zeit nach Kriegsende hinaus
Literatur zum Thema
♦ “Schlump”: Eine literarische Wiederentdeckung
Diesen Roman kannten nur Spezialisten. Auch den Autor kennt kaum jemand. “Schlump” von Hans Herbert Grimm erzählt von der Kriegsbegeisterung eines jungen Deutschen. Jetzt wurde er wiederveröffentlicht.
♦ Die Benjamins: eine Jahrhundert-Familie
Erster Weltkrieg, Nationalsozialismus, DDR-Geschichte – in den einzelnen Lebenssträngen der Benjamins spiegelt sich die Wucht des 20. Jahrhunderts wider. Ein Buch wagt eine Nahaufnahme.
♦ Verdichtetes Grauen: Romane zum Ersten Weltkrieg
Historische Abhandlungen über den 1. Weltkrieg gibt es reichlich. Romane und Erzählungen über die “Urkatastrophe des 20. Jahrhunderts” hingegen nicht. Es dominieren Neuerscheinungen aus Frankreich und England.
♦ Literatur und 1. Weltkrieg: “Tobys Zimmer”
Was löst das große Schlachten bei den Menschen aus? Die englische Autorin Pat Barker verfolgt in ihrem Roman “Tobys Zimmer” das Schicksal ihrer Protagonisten nach den Grabenkämpfen. Es ist ein hinreißendes Buch.
♦ Antipoden des Krieges
Sie bannten das Grauen des Ersten Weltkrieges in ihren Büchern. Erich Maria Remarque wurde dafür gefeiert, Ernst Jünger kritisiert – zu Unrecht! Ein Blick auf zwei Schriftsteller und ihre Literatur voller Widersprüche
ECLAIRER, En allemand Sarajevo
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22. Les articles du Populaire du Centre sur l'attentat de Sarajevo
30 juin 2014 Luc Fessemaz
LE POPULAIRE DU CENTRE – MARDI 30 JUIN 1914
Source : Première page du journal Le Populaire du Centre.
Site de la Bfm de Limoges, Limousin et patrimoine > Les collections numérisées > Deux siècles de presse limousine.
Pour voir l'ensemble du journal sur le site de la Bfm de Limoges :
http://83.206.139.119/le_populaire_du_centre/_images/PDF/1914/B870856101_LEPOP_1914_06_30.pdf
LE POPULAIRE DU CENTRE – MERCREDI 1ER JUILLET 1914
LE POPULAIRE DU CENTRE – JEUDI 2 JUILLET 1914
LE POPULAIRE DU CENTRE – VENDREDI 3 JUILLET 1914
LE POPULAIRE DU CENTRE – SAMEDI 4 JUILLET 1914
LE POPULAIRE DU CENTRE – DIMANCHE 5 JUILLET 1914
(en page 2)
Canopé, ECLAIRER, Haute-Vienne, Presse Sarajevo
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23. Dossier pédagogique de la BDIC : la Première Guerre mondiale, le quotidien sur le front de l'ouest
1 juillet 2014 Luc Fessemaz
Le site de la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine propose un dossier pédagogique sur la Première mondiale conçu à partir de ses collections.
Au cours du premier conflit mondial, d'août 1914 à novembre 1918, 8 millions de soldats français ont combattu. La guerre a constitué pour eux un véritable traumatisme, une perte de repères. La confrontation à la violence, à la mort et à la souffrance était quotidienne même si les temps de combat alternaient avec des périodes de repos voire d'ennui. La vie collective et l'éloignement des proches ont favorisé la solidarité mais ont réduit les moments d'intimité. Toutefois, les combattants qu'ils aient accepté ou subi la continuation de la guerre pendant plus de quatre ans ont « tenu ». Cette ténacité qui peut sembler admirable ou inconcevable reste un sujet de débat entre historiens.Conçu dans la foulée du programme de numérisation de documents originaux datant de la Première Guerre mondiale mené par la BDIC, ce dossier pédagogique s'adresse avant tout aux enseignants du secondaire et à leurs élèves.
Il aborde la vie quotidienne des soldats français sur le front de l'ouest à partir d'une sélection de peintures et de dessins réalisés par des artistes mobilisés, complétés d'autres sources d'information, journaux de tranchées, lettres et carnets de soldats, fonds d'archives. L'ensemble de ces documents est conservé à la BDIC-MHC, qui possède sur ce sujet des collections d'une richesse et d'une variété exceptionnelles.
Pour lire la suite du dossier :
http://www.bdic.fr/accueil-249
Sommaire du dossier
Présentation
COMBATTRE
Equipement et armement du poilu
Organisation des tranchées
Sous le feu
Pour approfondir
ENDURER
Les intempéries et l'absence d'hygiène
La faim et la soif
La souffrance morale
Pour approfondir
VIVRE EN COLLECTIVITE
La solidarité
L'argot des tranchées
Les journaux de tranchées
Pour approfondir
ATTENDRE
Le temps de l'écriture
L'artisanat des tranchées
S'éloigner du front
Pour approfondir
DESOBEIR
Vivre et laisser vivre
Les mutineries de 1917
La justice militaire
Pour approfondir
Pour en savoir plus
Repères historiques et chronologiques
La BDIC et la première guerre mondiale
Bibliographie sélective
Iconographie
Documents audio-visuels
Liens web
Glossaires
Album
Arts, MAITRISER, Sites Front, Témoignages
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24. 1914-2014 – le réseau Canopé accompagne la commémoration de la Grande Guerre
7 juillet 2014 Luc Fessemaz
Pour accompagner la commémoration du centenaire de la première guerre mondiale (1914 – 2014), le réseau Canopé propose un kit pédagogique de plus de 50 ressources transmédia regroupées autour du thème de la Grande Guerre.
Cette offre pédagogique complète met en avant des productions d'œuvres documentaires dans une démarche transmédia, de nombreux documents d'archives ainsi qu'un accompagnement collectif ou individuel au sein des ateliers Canopé.
Retrouvez toutes les informations sur le kit Grande Guerre ainsi que le teaser de présentation dans la rubrique Animations/ Ressources/1914-2014 – Commémoration de la Grande Guerre.
https://youtu.be/leynHvpKRVs
Canopé, ECLAIRER Mémoire
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25. Exposition sur la Grande Guerre à Panazol
8 juillet 2014 Luc Fessemaz
Exposition sur la Grande Guerre dans le salon d'honneur de la mairie de Panazol du 17 juillet au 14 septembre 2014
Source : Panazol Magazine n°100. Trimestriel 2014, page 25.
Agenda, ECLAIRER, Expositions, Haute-Vienne Mémoire
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26. Dossier pédagogique : la représentation du soldat pendant la Grande Guerre
12 juillet 2014 Luc Fessemaz
Dossier du service éducatif et culturel de l'Historial de Péronne
« La représentation du soldat pendant la Grande Guerre »
Outil pédagogique destiné aux enseignants et élèves du primaire et du secondaire,
ce dossier aborde le thème de la représentation du soldat. Une figure combattante, reflet des valeurs nationales et culturelles des pays belligérants dans une « guerre de civilisations ». Tenter de définir ces valeurs, de les confronter, de les comparer, d'en saisir les éléments de continuité, de rupture et d'évolution, constitue l'objectif principal de ce corpus documentaire.
L'originalité de ce dossier tient dans la multiplicité des supports utilisés : sources iconographiques (affiches, cartes postales, photographies de guerre) et textuelles (carnets et correspondances de soldats) représentent une banque de données de près de 400 documents extraits des collections de l'Historial.
Une approche thématique fournit les renseignements et les précisions historiques nécessaires à la compréhension du thème et des enjeux qu'il conditionne.
Chacun des supports fait l'objet d'une présentation spécifique et de séquences pédagogiques de tous niveaux, à caractère interdisciplinaire et, le plus souvent, commentées.
Source : CRDP – Académie d'Amiens, septembre 2004.
Lien pour accéder au plan du dossier :
http://crdp.ac-amiens.fr/historial/soldat/plansite.html
Archives, MAITRISER Représentation de la guerre
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27. Chroniques radio de l'historien Antoine PROST : « Si nous vivions en 1913 »
15 juillet 2014 Luc Fessemaz
Alors que la France s'apprête l'an prochain à commémorer le centenaire de la guerre 14-18, France Inter vous invite a revivre comme... en 1913. L'été avant l'entrée en guerre, comment vivions-nous ?
Les chroniques radio de l'historien Antoine PROST « Si nous vivions en 1913 » ont été diffusées dans la Matinale de France Inter, au cours de l'été 2013. Elles ont été prolongées par l'ouvrage du même titre : Si nous vivions en 1913 (Grasset, 2014).
Description de l'ouvrage
Date de publication: 5 mars 2014 | Série: Essais Français
« Si nous vivions en 1913, nous aurions déjà enterré bien des amis. Si nous vivions en 1913, nous serions surpris de voir autant de militaires. Si nous vivions en 1913, nous serions paysans, maréchaux-ferrants, couturières ou bourgeois, peut-être même rentiers. Si nous vivions en 1913, nous travaillerions beaucoup. Si nous vivions en 1913, nous serions fiers d'être une République. »
A travers une série de chroniques originales et passionnantes qui réveillent le passé dans tout ce qu'il a de plus quotidien, Antoine Prost nous dresse un portrait de la société française en 1913 tel qu'on ne l'apprend pas dans les manuels scolaires. Une façon d'entrer dans la grande Histoire par une petite porte. Un livre qui nous en dit long sur cette « Belle Epoque », si lointaine, comme exotique, ce monde d'avant auquel mit fin la Grande Guerre.
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les 30 émissions à (ré)écouter
La République du 23/08/2013
Nous allons quitter cette France de 1913 qui va bientôt basculer dans la guerre. Il me reste à vous dire sa fierté d'être une république...
La loi de 3 ans du 22/08/2013
Si nous discutions politique en 1913, nous parlerions probablement de la loi de 3 ans. C'était le grand sujet de débat, c'était de cela que l'on discutait. La question était assez simple...
L'Armée du 21/08/2013
Si nous vivions en 1913, nous serions très surpris de la présence des militaires. On les voyait beaucoup. On voyait d'abord les casernes construites pour la plupart depuis 1871...
Le service militaire du 20/08/2013
Le service militaire a aujourd'hui disparu. En 1913, c'était une institution majeure de notre société. Cette année là sa durée fût portée de deux à trois ans...
La France serait un Empire du 19/08/2013
Nous condamnons aujourd'hui la colonisation et le colonialisme mais ce n'est pas une raison pour l'oublier. Ce fût un fait et un fait mondial. Au 19ème siècle la plupart des nations d'Europe occidentale possédaient des colonies...
Le cinéma du 16/08/2013
Si nous vivions en 1913, nous irions au cinéma avec nos enfants le samedi ou le dimanche. Vous me direz quelle différence avec aujourd'hui. La différence, c'est que c'était très nouveau...
La question religieuse du 15/08/2013
J'ai tenté de vous raconté hier, la guerre que les radicaux avaient mené une dizaine d'années avant 1913 contre les congrégations catholiques. En 1913 elle couvait encore et les catholiques s'estimaient persécutés...
Les catholiques du 14/08/2013
Si nous vivions en 1913, il nous faudrait changer de repères politiques car la question religieuse tenait une place qu'elle a perdue. L'affaire Dreyfus avait coupé la France en deux...
L'aristocratie du 13/08/2013
J'aimerais vous faire rencontrer aujourd'hui, chers auditeurs, quelques familles pas beaucoup qui constituaient à elles seules un autre monde dans le monde de 1913, l'aristocratie.
Les artisans et les commerçants du 12/08/2013
La société était globalement divisée en deux. D'un côté le peuple, paysans ou ouvriers qui travaillaient durement....
Les bébés de 1913 du 09/08/2013
1913, naissance de la puériculture... Je voudrais aujourd'hui vous présenter les bébés de 1913. Nous n'irons pas dans une maternité, elles étaient rares. La plupart des femmes dans tous les milieux accouchaient chez elle assistées par une sage-femme. Le médecin n'intervenait guère que dans les milieux privilégiés... La principale cause de mortalité était la gastro-entérite, qui était due à l'alimentation. Les médecins recommandaient donc de nourrir les bébés au sein, car le lait maternel est aseptique. Mais pour cela il fallait avoir les moyens de consulter un médecin... Les enfants étaient aussi vêtus d'une robe jusqu'à l'âge de six ou sept ans, filles et garçons confondus !
Les bourgeoises du 08/08/2013
La vie quotidienne au début du XXe siècle, racontée par l'historien Antoine Prost. Aujourd'hui, les jeunes filles de bonne famille...
La bourgeoisie du 07/08/2013
La bourgeoisie n'a pas disparu depuis la grande guerre mais elle c'est beaucoup transformée. Pour elle 1913 c'était vraiment la belle époque.
Le Baccalauréat du 06/08/2013
Le baccalauréat ne faisait pas la une des quotidiens. Un peu moins de 8 000 mille lycéens l'ont obtenu cette année là...
La plupart d'entre nous n'auraient même pas le Certificat d'études du 05/08/2013
Aujourd'hui, l'école et le certificat d'études...
Les travaux domestiques nous prendraient beaucoup de temps du 02/08/2013
Il y a un siècle, les travaux domestiques nous prennaient beaucoup de temps, et pas seulement le ménage ou la vaisselle. Retour dans la France de 1913 avec Antoine Prost, historien et président de la mission du centenaire de la première guerre mondiale
Nous sentirions mauvais du 01/08/2013
Retour un siècle en arrière avec Antoine Prost, historien et président de la mission du centenaire de la première guerre mondiale, dont France Inter est partenaire... Dans la France de 1913, nous sentions mauvais et l'eau courante était rare...
Nous nous retrouverions au café du 31/07/2013
En 1913, nous nous serions certainement retrouvés au café : le lieu de sociabilité par excellence. On comptait 482 000 débits de boisson pour 42 millions d'habitants, soit un bar pour 83 habitants, contre 25 000 cafés aujourd'hui...
Nous souffririons déjà de la crise du logement du 30/07/2013
En 1913, un an avant la grande guerre, nous souffririons déjà d'une crise du logement. Seule une minorité habitait un appartement avec un minimum de confort. Le logement populaire est différent : une pièce unique dans laquelle on faisait tout...
Nous marcherions beaucoup du 29/07/2013
En 1913, nous marcherions beaucoup : pour aller à l'école ou pour les travaux des champs. On prend les transports de façon exceptionnelle : pour le certificat d'étude ou les grandes foires. C'est l'époque où l'on construit des tronçons des chemins de fer
Nous serions peut-être une travailleuse du 26/07/2013
Retour un siècle en arrière. Aujourd'hui le quotidien des femmes ouvrières. On croit souvent que les femmes ne travaillaient pas. Or elles représentaient le tiers de la main d'œuvre, et c'est presque la moitié des femmes qui travaillent...
Nous ferions la grève du 25/07/2013
Retour il y a 100 ans. Aujourd'hui, la grève. A cette époque, les syndicats étaient faibles. Il existait une mystique de la grève. Plus qu'une action, elle éduque, aguerrie, entraide et crée... Et elle avait des répercussions sur la vie privée.
Nous aurions peut-être visité l'usine Renault du 24/07/2013
Poursuite de notre remontée en 1913, un an avant la seconde guerre monde. Aujourd'hui, visite de l'usine Renault de Boulogne-Billancourt. Elle ressemblait plutôt à une multitude d'ateliers, employait 4000 ouvriers, et produisait 4500 voitures par an...
Nous mangerions surtout du pain du 23/07/2013
Retour un siècle en arrière, comme chaque jour. Antoine Prost nous parle ce matin du pain, qui constituait en 1913 la base de notre alimentation.
Nous vivrions à la campagne du 22/07/2013
Retour un siècle en arrière. Même s'il n'y avait pas que des paysans à la campagne, en 1913, il y avait entre 7 et 8 millions d'agriculteurs qui vivaient en zone rurale. Avec Antoine Prost, historien et président de la commission du centenaire de 14-18
Nous ne serions pas en vacances du 19/07/2013
A cette époque, très peu de personnes partaient en vacances. Seuls les rentiers, les professions libérales, les commerçants, ou les enseignants pouvaient se le permettre. Les ouvriers, ne s'arrêtaient jamais de travailler par choix.
Nous ne travaillerions pas tous du 18/07/2013
L'historien Antoine Prost redessine pour nous la France de 1913, juste avant que n'éclate la grande guerre, dont on marquera bientôt le centenaire. Aujourd'hui, le travail. A l'époque, les bourgeois, les propriétaires rentiers ne travaillent pas.
Nous travaillerions beaucoup du 17/07/2013
L'historien et Président du conseil scientifique de la mission du centenaire de la 1ère guerre mondiale, Antoine Prost, continue de nous ramener chaque jour un siècle en arrière, pour plonger dans la France de l'avant grande guerre.
Nous aurions déjà enterré beaucoup de proches du 16/07/2013
Alors que la France s'apprête l'an prochain à commémorer le centenaire de la guerre 14-18, France Inter vous invite a revivre comme... en 1913. L'été avant la guerre, comment vivions-nous ? Aujourd'hui, l'espérance de vie.
Nous n'écouterions pas la radio du 15/07/2013
France Inter vous invite a revivre comme... en 1913. L'été avant l'entrée en guerre, comment vivions-nous ? Nous n'écouterions pas la radio, puisqu'elle n'existait pas. Mais alors, comment s'informait-on ?
Livres, MAITRISER, Son Belle Epoque
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28. Archives nationales : fiche sur les livres d'or des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale
19 juillet 2014 Luc Fessemaz
Plan de la fiche :
1. Présentation
1. Qu'est-ce que le livre d'or?
2. Contexte d'élaboration
3. Sources complémentaires
2 – La recherche pas à pas
1. Conservation
2. Modalités de consultation, reproduction et réutilisation
Source : Archives nationales, 2013. Fiche rédigée par Damien Richard, 2010. Version mise à jour en juillet 2013.
Pour accéder à l'ensemble de la fiche :
https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/cms/content/display.action?uuid=16e841bb-ffaa-4359-bf09-9714cb25c1ac&version=2&preview=false&typeSearch=&searchString=
Un exemple : le livre d'Or des Morts pour la France de la commune de Panazol (Haute-Vienne).
Les références du document auprès des Archives nationales
La première page du livre d'Or des Morts pour la France de la commune de Panazol (en date du 29 novembre 1930)
Le livre d'Or d'une commune est présenté par ordre alphabétique. La première page du livre d'Or de Panazol ne comporte qu'un seul nom à la lettre A. Au total le livre d'Or de la commune de Panazol comporte 13 pages avec 55 noms. 45 noms de la liste du livre d'Or figurent sur le monument aux morts de Panazol qui comporte 60 noms de “Victimes de la Guerre” . 4 Morts pour la France du monument de Panazol ne figurent pas dans le livre d'Or.
Cet exemple illustre la complexité des relations entre les fiches des Morts pour la France rédigées au lendemain de la Grande Guerre, les monuments aux morts érigés pour la plupart dans les années 1920 (le monument de Panazol date de 1922), et la liste du livre d'Or élaborée dans les années 1929-1930.
AGIR, Archives Morts pour la France
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29. Un webdocumentaire en sept langues : dix historiens racontent 1914-1918
23 juillet 2014 Luc Fessemaz
La Première Guerre mondiale : “L'histoire d'un conflit international”
Le Monde.fr propose de découvrir un webdocumentaire conçu par The Guardian, traduit en sept langues, raconté par dix historiens du monde entier, à partir d'images d'archives inédites.
Le webdocumentaire est structuré en sept parties (les origines, les tranchées, les empires, les fronts, le massacre, la fin, les conséquences) qui durent chacunes quelques minutes.
http://www.lemonde.fr/centenaire-14-18/visuel/2014/07/23/l-histoire-d-un-conflit-international_4461481_3448834.html
En allemand, En anglais, En italien, MAITRISER, Webdocumentaires Armes, Armistice, Empires, Origines, Révolution
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30. Exposition sur la Grande Guerre du Pays Monts et Barrages
30 juillet 2014 Luc Fessemaz
L'équipe du Pays d'art et d'histoire de Monts et Barrages a le plaisir de vous annoncer l'ouverture de l'exposition : “14-18, Poussières de guerre”.
Lire l'article de présentation de l'exposition « 14-18, Poussières de guerre »
Cette exposition sera itinérante sur la plupart des communes du Pays Monts et Barrages jusqu'en 2018.
Adresse du site du Pays Monts et Barrages pour télécharger le calendrier des animations de l'été au format PDF :
http://www.monts-et-barrages-en-limousin.fr/index.php?id=fr55
Agenda, ECLAIRER, Expositions, Haute-Vienne Monuments, Témoignages
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31. Célébrations nationales 2014 des Archives de France : Jean Jaurès (1859-1914)
30 juillet 2014 Luc Fessemaz
Jean Jaurès
Castres (Tarn), 3 septembre 1859 – Paris, 31 juillet 1914
Programme des manifestations
La foule devant le café du Croissant, 146, rue Montmartre, après l'assassinat de Jean Jaurès
Paris, 31 juillet 1914
© Albert Harlingue / Roger-Viollet
«Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho contre son âme aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques » : voici Jaurès pour l'essentiel. Pour ce qu'il sera bon de commémorer cent ans après son assassinat. (...)
Auteur de l'article : Jean-Pierre Rioux, inspecteur général honoraire de l'Éducation nationale.
Suite de l'article sur le site des Archives de France :
http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/action-culturelle/celebrations-nationales/recueil-2014/1914/jean-jaures
Voir aussi la généalogie de Jean Jaurès disponible sur Geneastar, un service de Geneanet
Sites Internet consacrés à Jean Jaurès :
• Jaurès.info, site de la Société d'études jaurèssiennes
• Jean Jaurès Fondation
• Jaurès 2014
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32. L'Album franco-allemand de la Grande Guerre
30 juillet 2014 Luc Fessemaz
Il y a cent ans, la Grande Guerre déchirait les nations européennes. En 2014, tous les pays européens vont commémorer, ensemble, cet événement traumatique et fondateur. La France et l'Allemagne seront au cœur de ce processus mémoriel. C'est pourquoi l'Institut historique allemand de Paris et la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale ont décidé de s'associer pour proposer un “Album franco-allemand de la Grande Guerre “. En se fondant sur la richesse des échanges scientifiques et intellectuels entre les deux pays, cet album veut participer à la construction d'un regard commun sur le premier conflit mondial, sans gommer les particularités du vécu et de la mémoire des deux nations.
Source : site de la Mission du Centenaire
>> deutsche Version
http://centenaire.org/de/international/das-deutsch-franzoesische-album-des-ersten-weltkriegs
Conçu dans le but de toucher un large public aussi bien en France qu'en Allemagne, l'album sera disponible pour tous, en français et en allemand, sur le site de la Mission du Centenaire. Chaque quinzaine, à partir du 11 novembre 2013, seront proposés deux documents originaux, expliqués par un historien français et un historien allemand, sur une thématique précise. Ces regards croisés permettront au lecteur de bénéficier d'un double éclairage sur les événements connus et moins connus du conflit, de manière accessible et pédagogique.
Six institutions françaises et allemandes participent à ce projet, en donnant accès à leurs fonds documentaires : le Musée historique allemand de Berlin (Deutsches Historisches Museum), la Bibliothèque pour l'histoire contemporaine de Stuttgart (Bibliothek fur Zeitgeschichte) et la Bibliothèque d'Etat de Berlin (Staatsbibliothek zu Berlin); la Bibliothèque nationale de France, la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg et la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine. Les historiens qui contribuent à ce projet comptent parmi les meilleurs spécialistes de la Première Guerre mondiale en France et en Allemagne.
Liste des documents
– Août 1914, par Gerd Krumeich et Jean-Jacques Becker
– Enfance en guerre, par Rainer Bendick et Manon Pignot
– Le Kaiser Guillaume II, figure centrale de la propagande de guerre, par Martin Kohlrausch et Sébastien Bertrand
– Une démobilisation incomplète : la poursuite des conflits, par Frédéric Guelton et Jan-Philipp Pomplun
– Bien traiter les prisonniers : le devoir d'une nation « civilisée » ? par Uta Hinz et Alexandre Lafon
– Le culte des chefs militaires, par Jesko von Hoegen et Charles Ridel
– À l'arrière : approvisionnement et disette, d'Emmanuelle Cronier et Silke Fehlemann
– Croix de guerre, croix de fer : la patrie reconnaissante, de Sébastien Bertrand et Ralph Winkle
– Verdun : un enjeu crucial pour les deux camps ? de François Cochet et Holger Afflerbach
– Écrire la guerre : les littératures combattantes, de Nicolas Beaupré
– L'aviateur, héros de la guerre industrielle, de Bernd Hüppauf et Bénédicte Chéron
– Les atrocités de guerre, enjeu de propagande, d'Annette Becker et Larissa Wegner
– Le poids des alliances, de Jean-Jacques Becker et Holger Afflerbach
– Le casque : protéger les soldats, de Thomas Weissbrich
– L'Alsace : un enjeu de guerre, de Jérôme Schweitzer
– De la guerre imaginée à la guerre réelle : la fin des illusions, de Marcus Pöhlmann
En allemand, Images, MAITRISER, Sites Alliances, Arrière, Batailles, Buts de guerre, Déclaration de guerre, Démobilisation, Enfance en guerre, Littérature de guerre, Personnages, Prisonniers, Propagande
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33. Portal des Bundesarchivs zum Ersten Weltkrieg
30 juillet 2014 Luc Fessemaz
Im August 2014 jährt sich zum hundertsten Mal der Ausbruch des Ersten Weltkriegs. Das Bundesarchiv präsentiert zu diesem Anlass mehr als 700.000 digitalisierte Seiten aus den Akten des Ersten Weltkriegs, Dokumente und Fotos zu zahlreichen Einzelthemen und weitere Angebote für Recherche und Weiterbildung rund um den Ersten Weltkrieg. Die Angebote werden laufend ergänzt und erweitert !
http://www.ersterweltkrieg.bundesarchiv.de/
Ressource en français :
Les archives allemandes publient 700.000 documents inédits sur la Grande Guerre
http://www.rfgenealogie.com/s-informer/infos/1914-18/les-archives-allemandes-publient-700.000-documents-inedits-sur-14-18
Archives, ECLAIRER, En allemand Témoignages
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34. Les articles du Populaire du Centre : l'Autriche déclare la guerre
31 juillet 2014 Luc Fessemaz
L'Autriche et la Grande Guerre
LE POPULAIRE DU CENTRE – JEUDI 30 JUILLET 1914
Source : Première page du journal Le Populaire du Centre.
Pour voir l'ensemble du journal sur le site de la Bfm de Limoges :
http://83.206.139.119/le_populaire_du_centre/_images/PDF/1914/B870856101_LEPOP_1914_07_30.pdf
LE POPULAIRE DU CENTRE – VENDREDI 31 JUILLET 1914
Source : gros titre et carte de la première page du Populaire du Centre.
http://83.206.139.119/le_populaire_du_centre/_images/PDF/1914/B870856101_LEPOP_1914_07_31.pdf
LE POPULAIRE DU CENTRE – SAMEDI 1 AOUT 1914
Source : gros titre de la première page du Populaire du Centre.
http://83.206.139.119/le_populaire_du_centre/_images/PDF/1914/B870856101_LEPOP_1914_08_01.pdf#page=1&zoom=100,0,1400
Canopé, ECLAIRER, Haute-Vienne, Presse Déclaration de guerre
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35. Canopé commémore le centenaire de l'assassinat de Jean Jaurès
31 juillet 2014 Luc Fessemaz
Jean Jaurès (3 septembre 1859-31 juillet 1914)
Canopé commémore le centenaire de l'assassinat de Jean Jaurès avec 4 ressources originales, conçues pour éclairer la vie de ce personnage historique, dont les engagements restent résolument modernes.
Complémentaires, ces ressources revêtent une dimension transmédia et constituent un point d'entrée naturel dans l'étude de la Grande Guerre.
Les ressources suivantes sont consultables via une plateforme pédagogique (en ligne mi-juillet) :
– deux films documentaires : coproduits dans le cadre de la commémoration du centenaire de l'assassinat de Jaurès.
– une exposition pédagogique mobile : accessible à tous pour comprendre le cheminement de Jaurès.
– “une application géolocalisée “Jaurès pas à pas: une expérience ludique et immersive pour découvrir Jaurès autrement
– un accompagnement pédagogique : les pistes d'exploitations pédagogiques possibles, au collège et au lycée, sont multiples et seront prochainement disponibles.
Agenda, Canopé, ECLAIRER Personnages
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36. Quatre documentaires de l'INA sur Jean Jaurès
31 juillet 2014 Luc Fessemaz
Jean Jaurès (1859-1914)
“Jaurès assassiné”, titrait le journal “L'Humanité” le samedi 1er août 1914, au lendemain de la mort du dirigeant socialiste. Retour en 4 documentaires sur sa vie et sur cet événement historique qui précéda de trois jours seulement le basculement de la France dans la Première Guerre mondiale.
Pack de 4 vidéos à télécharger ou à graver sur DVD. Les vidéos sont payantes mais on peut voir des extraits gratuits à l'adresse suivante :
http://boutique.ina.fr/video/politique/partis-politiques/PACK207924572/jean-jaures.fr.html
• Vidéo – Date / 08/05/1978 – Durée : 58min22s
L'assassinat de Jaurès
Alain DECAUX raconte la vie et le parcours politique de Jean JAURES, éditorialiste et député qui fut assassiné pour ses idées, à la veille de la Première Guerre mondiale le 31 juillet 1914 par Raoul VILLAIN. Il replace cet évènement dans le contexte politique français de l'avant guerre.Le récit d'Alain DECAUX est illustré à l'image par des gravures et des photographies (documents d'origine non identifiée).
Collection : Alain Decaux raconte – Production : Antenne 2.
• Vidéo – Date : 29/11/1977 – Durée : 13min57s
Un capitoul nommé JAURES : juillet 1890- janvier 1893
Rolande TREMPE, spécialiste du socialisme à l'UER d'Histoire de Toulouse Mirail, retrace la carrière politique de Jean JAURES, conseiller municipal à Toulouse de 1890 à 1893. Claude MARCAN, qui incarne pour cette émission le personnage de JAURES, nous amène sur les lieux qu'il aimait : sa maison, les berges de la Garonne... La reconstitution mimée d'extraits de séances du conseil municipal où Charles de FITTE donne la réplique au tribun, met en évidence les méthodes et les grands thèmes de lutte de JAURES. Des photos extraites des Archives Municipales de Toulouse et de CASTRES complètent, avec des bustes du politicien, l'illustration du récit.Collection : Caractères – Production : France Régions 3 Toulouse.
• Vidéo – Date : 03/09/1959 – Durée : 19min58s.
Jean Jaurès
A l'occasion du centenaire de la naissance de Jean JAURES, portrait de cet homme politique à travers les images des lieux qu'il a fréquentés, de dessins, de photographies et d'interviews. Plusieurs personnes viennent apporter leur témoignage sur Jean JAURES : un habitant de Carmaux à propos de son élection comme député, Maurice DOMMANGET, historien, à propos de son charisme, l'ancienne servante de la mère de Jean JAURES à propos de sa bonté et une ancienne collaboratrice du journal “L'humanité” racontant quelques anecdotes.
Commentateur : Rabaut, Jean – Participant : Dommanget, Maurice Production : Office national de radiodiffusion télévision française.
• Vidéo – Date : 31/07/1964 – Durée : 29min13s.
Il y a cinquante ans, Jaurès
Documentaire commémorant le cinquantième anniversaire de la mort de Jean JAURES le 31 juillet 1914.Les différents témoignages sont illustrés par des films d'époque, des dessins, des caricatures et des photographies et des coupures de presse. – Jean RABAUT interviewe Georges WEILL, dernier témoin vivant de l'assassinat. Il raconte le déroulement du meurtre sur le lieu même, au Café du Croissant. – Evocation des ennemis politiques de Jean JAURES, notamment Charles MAURRAS. – Georges WEILL rappelle la position de Jean JAURES sur la politique militaire de la France. – Pierre BRASSEUR lit un texte de Jean Jaurès sur la prescience de son assassinat, sur une photographie de Raoul VILLAIN son assassin. – Interview de Bernard LECACHE dans son bureau à propos de l'assassinat de Jaurès. – Un homme de Carmaux, ville dont Jaurès était l'élu, évoque l'atmosphère du village à l'annonce de la mort de l'homme politique. – Sur des images de l'intérieur de la Cathédrale de Bâle, PIERRE BRASSEUR relate la réunion de l'Internationale socialiste qui s'était tenue dans cette cathédrale. – L'homme de Carmaux évoque l'autorité naturelle de Jean Jaurès ; ses rapports avec les paysans. – Une femme âgée, qui fut une servante de Jaurès, évoque son ancien maître. – Un homme non identifié évoque le talent d'orateur de Jaurès au travers d'une anecdote. – Un homme non identifié évoque la condition de vie des ouvriers, la grève des cheminots. – Un homme non identifié (Ludovic Larroque?) évoque les débuts en politique de Jean Jaurès. – Un homme non identifié évoque, dans le préau de l'école de Carmaux, l'élection de Jaurès dans la ville. – Evocation de l'affaire Dreyfus sur la lecture d'un texte, par des photographies, des archives, des “une” de journaux. – Pierre BRASSEUR lit un texte de Jean Jaurès sur des images non identifiés de manifestation. – Evocation en images de l'acquittement du meurtrier de Jean Jaurès, qui entraîna des manifestations. Georges WEILL décrit le meurtrier ; Joseph PAUL BONCOUR, avocat, à propos de la décision des jurés ; Bernard LECACHE commente la décision du jury. – Evocation du transport du corps de Jean Jaurès au Panthéon par un texte de Jaurès lu par Pierre BRASSEUR, sur des images d'archives de la cérémonie.
Commentateurs : Marin, Antoine ; Mery, Michel Interprète : Brasseur, Pierre. Participants : Paul Boncour, Joseph ; Weil, Georges.Production : Office national de radiodiffusion télévision française.
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37. La base des Morts pour la France de Haute-Vienne construite par Canopé Limoges
1 août 2014 Luc Fessemaz
14 058 Morts pour la France de Haute-Vienne liés à la Première Guerre mondiale
C'est à partir d'une exploitation des fiches des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale, en ligne sur le site Mémoire des hommes du ministère de la défense, que la base des Morts pour la France de la Haute-Vienne a été confectionnée. Dans la base nationale des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale, le seul critère de recherche qui permet une réponse exhaustive est celui du département de naissance. Tous les autres critères de recherche ne sont pas exploitables car ils sont fondés sur une indexation collaborative.
Au moment de la confection de la base de la Haute-Vienne en mai 2014, le site Mémoire des hommes permettait d'obtenir 14 842 réponses pour le département 87. Ce total des réponses n'est pas le nombre de Morts pour la France nés dans le département de la Haute-Vienne : il faut y retrancher 222 réponses liées à des erreurs de classement au niveau du critère du département (les fiches sont classées Haute-Vienne, alors qu'elles proviennent d'autres départements...) ; 551 réponses liées à des fiches en double, plus rarement en triple (il s'agit souvent de fiches d'officiers) ; 9 réponses liées à des fiches créées postérieurement et sans image (il s'agit de quelques cas de combattants ayant obtenu la mention “Mort pour la France” suite à un décès qui peut s'étaler de 1922 à 1949) ; et 2 réponses qui après vérification correspondent à des “non Morts pour la France”. Au final, il reste un ensemble de 14 058 Morts pour la France nés en Haute-Vienne et décédés entre le 5 août 1914 et le 23 décembre 1919. (*)
Ce chiffre donne un ordre de grandeur des pertes pour le département de la Haute-Vienne (en données relatives il représente environ 1% du total des Morts pour la France et 3,7% de la population du département au recensement de 1911). Il sous-estime le total des morts car il faudrait y rajouter les combattants nés en Haute-Vienne et dont les fiches ont été classées par erreur dans d'autres départements (On peut estimer cette lacune à au moins 200 cas, par symétrie avec les erreurs inverses citées plus haut), et les combattants décédés mais qui n'ont pas obtenu la mention officielle “Mort pour la France” (Au niveau national, le site Mémoire des hommes comporte 1 300 000 fiches individuelles de Morts pour la France et le site genealogie.com estime à environ 100 000 les “non Morts pour la France” : proportionnellement cela représente environ 1 100 morts à rajouter au chiffre initial). En tenant compte de ces corrections, le véritable chiffre des morts de la Haute-Vienne est probablement de l'ordre de 15 300.
Félix Vallotton, Le Cimetière de Châlons, huile sur toile, 54 x 81 cm, image de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BCDI).
L'exploitation pédagogique de la Base des Morts pour la France de la Haute-Vienne peut-être envisagée à partir de la déclinaison des différents critères de classement présents dans les fiches individuelles.
Plusieurs présentations des données de la base seront proposées dans le cadre de ce site. Au fur et à mesure du déroulement du calendrier du Centenaire, il sera proposé des données de la base en fonction des dates de décès et des lieux de décès. Il sera ainsi possible de retrouver les grandes phases de la Première Guerre mondiale (bataille des frontières, grande retraite, bataille de la Marne, course à la mer, bataille de Verdun...) et les localisations du conflit ( cartes plus au moins détaillées de la ligne du font en France : du Pas-de Calais à l'Alsace, mais aussi en dehors du territoire national : Belgique, Italie, Grèce, Serbie, Turquie...).
Il sera également proposé des données de la base en fonction des communes de naissance et des communes de transcription du décès. Dans cette seconde approche, on peut imaginer exploiter les informations de la base pour étudier les parcours individuels et collectifs des combattants présents sur le monument aux morts d'une commune. Les parcours militaires peuvent être précisés à l'aide de plusieurs critères : la date de naissance (elle indique la classe de recrutement), le centre de recrutement, le matricule de recrutement, le grade et le régiment.
Une troisième approche est également envisageable à partir du critère du genre de mort : de nombreux militaires sont morts sur le front “tués à l'ennemi” ou “disparus”, par “blessures de guerre” ou de “maladie en service” (On peut par exemple suivre l'évolution de la fièvre typhoïde, de la grippe et de la tuberculose). D'autres sont morts loin du front dans des camps de prisonniers, dans des hôpitaux, et parfois chez eux, des “suites de blessures” ou des “suites de maladies”.
(*) Après plusieurs vérifications la liste est passée de 14064 Morts lors de sa première édition en août 2014 à 14058 lors de sa dernière révision en avril 2018.
Source : Luc Fessemaz, Base des Morts pour la France de Haute-Vienne.
Carte de la répartition des 14058 Morts pour la France nés en Haute-Vienne dans les 201 communes du département
► Lien vers la carte https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=1hF_LpxyW2Buce5qNBPtdVaYjge0&ll=45.93264108516398%2C1.2008441402343806&z=9
Liste alphabétique de fichiers Excel comportant pour chaque commune de Haute-Vienne deux tableaux :
Tableau n°1 : Morts pour la France de la Première Guerre mondiale nés à ... (colonne L)
Tableau n°2 : Morts pour la France de la Première Guerre mondiale dont les décès ont été transcrits à ... (colonne M)
Attention ! De par la construction de la Base, le second tableau ne comporte pas les décès transcrits des Morts pour la France nés en dehors du département de Haute-Vienne.
Tableau de synthèse des MPLF dans les 201 communes de Haute-Vienne : Haute-Vienne MPLF par commune.xlsx
Sur la première feuille ce tableau comporte les communes par ordre alphabétique avec les populations aux recensements de 1911 et 1921, le nombre de MPLF, le % de MPLF par rapport à la population de 1911, le taux de variation de la population totale de la commune de 1911 à 1921.
Les autres feuilles présentent les différentes variables statistiques avec un découpage des communes en 5 groupes (quantiles).
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Liste alphabétique des fichiers Excel comportant pour chaque commune de Haute-Vienne deux tableaux :
Tableau n°1 : Morts pour la France de la Première Guerre mondiale nés à ... (colonne L)
Tableau n°2 : Morts pour la France de la Première Guerre mondiale dont les décès ont été transcrits à ... (colonne M)
Attention ! De par la construction de la Base, le second tableau ne comporte pas les décès transcrits des Morts pour la France nés en dehors du département de Haute-Vienne.
La liste comporte les 207 communes qui existaient en 1914-1918, aujourd'hui suite à des fusions il restait 201 communes en 2015.
MPLF Aixe-sur-Vienne.xlsx MPLF Ambazac.xlsx MPLF Arnac-la-Poste.xlsx MPLF Augne.xlsx MPLF Aureil.xlsx MPLF Azat-le-Ris.xlsx MPLF Balledent.xlsx MPLF Beaumont.xlsx MPLF Beaune.xlsx MPLF Bellac.xlsx MPLF Berneuil.xlsx MPLF Bersac.xlsx MPLF Bessines.xlsx MPLF Beynac.xlsx MPLF Billanges.xlsx MPLF Blanzac.xlsx MPLF Blond.xlsx MPLF Boisseuil.xlsx MPLF Bonnac.xlsx MPLF Bosmie.xlsx MPLF Breuillaufa.xlsx MPLF Buis.xlsx MPLF Bujaleuf.xlsx MPLF Burgnac.xlsx MPLF Bussière-Boffy.xlsx MPLF Bussière-Galant.xlsx MPLF Bussière-Poitevine.xlsx MPLF Chaillac.xlsx MPLF Chamboret.xlsx MPLF Champagnac.xlsx MPLF Champnétry.xlsx MPLF Champsac.xlsx MPLF Chaptelat.xlsx MPLF Cheissoux.xlsx MPLF Châlus.xlsx MPLF Château-Chervix.xlsx MPLF Châteauneuf-la-Forêt.xlsx MPLF Châteauponsac.xlsx MPLF Chéronnac.xlsx MPLF Cieux.xlsx MPLF Cognac.xlsx MPLF Compreignac.xlsx MPLF Condat.xlsx MPLF Coussac-Bonneval.xlsx MPLF Couzeix.xlsx MPLF Cromac.xlsx MPLF Cussac.xlsx MPLF Darnac.xlsx MPLF Dinsac.xlsx MPLF Dompierre.xlsx MPLF Domps.xlsx MPLF Dournazac.xlsx MPLF Droux.xlsx MPLF Eybouleuf.xlsx MPLF Eyjeaux.xlsx MPLF Eymoutiers.xlsx MPLF Feytiat.xlsx MPLF Flavignac.xlsx MPLF Folles.xlsx MPLF Fromental.xlsx MPLF Gajoubert.xlsx MPLF Glandon.xlsx MPLF Glanges.xlsx MPLF Gorre.xlsx MPLF Isle.xlsx MPLF Jabreilles.xlsx MPLF Janailhac.xlsx MPLF Javerdat.xlsx MPLF Jouac.xlsx MPLF Jourgnac.xlsx MPLF La Bazeuge.xlsx MPLF La Chapelle-Montbrandeix.xlsx MPLF La Croisille.xlsx MPLF La Croix.xlsx MPLF La Geneytouse.xlsx MPLF La Jonchère.xlsx MPLF La Meyze.xlsx MPLF La Porcherie.xlsx MPLF La Roche-L'Abeille.xlsx MPLF Ladignac.xlsx MPLF Landouge.xlsx MPLF Laurière.xlsx MPLF Lavignac.xlsx MPLF Le Chalard.xlsx MPLF Le Châtenet-en-Dognon.xlsx MPLF Le Dorat.xlsx MPLF Le Palais.xlsx MPLF Le Vigen.xlsx MPLF Les Cars.xlsx MPLF Les Grands-Chézeaux.xlsx MPLF Les Salles-Lavauguyon.xlsx MPLF Limoges.xlsx MPLF Linards.xlsx MPLF Lussac-les-Eglises.xlsx MPLF Magnac-Bourg.xlsx MPLF Magnac-Laval.xlsx MPLF Mailhac.xlsx MPLF Maisonnais.xlsx MPLF Marval.xlsx MPLF Masléon.xlsx MPLF Meilhac.xlsx MPLF Meuzac.xlsx MPLF Milhaguet.xlsx MPLF Moissannes.xlsx MPLF Montrol-Sénard.xlsx MPLF Mortemart.xlsx MPLF Morterolles.xlsx MPLF Mézières-sur-Issoire.xlsx MPLF Nantiat.xlsx MPLF Nedde.xlsx MPLF Neuvic-Entier.xlsx MPLF Nexon.xlsx MPLF Nieul.xlsx MPLF Nouic.xlsx MPLF Oradour-Saint-Genest.xlsx MPLF Oradour-sur-Glane.xlsx MPLF Oradour-sur-Vayres.xlsx MPLF Pageas.xlsx MPLF Panazol.xlsx MPLF Pensol.xlsx MPLF Peyrat-de-Bellac.xlsx MPLF Peyrat-le-Château.xlsx MPLF Peyrilhac.xlsx MPLF Pierre-Buffière.xlsx MPLF Rancon.xlsx MPLF Razès.xlsx MPLF Rempnat.xlsx MPLF Rilhac-Lastours.xlsx MPLF Rilhac-Rancon.xlsx MPLF Rochechouart.xlsx MPLF Roussac.xlsx MPLF Royères.xlsx MPLF Roziers-Saint-Georges.xlsx MPLF Saillat.xlsx MPLF Sauviat.xlsx MPLF Solignac.xlsx MPLF St. Amand-le-Petit.xlsx MPLF St. Amand-Magnazeix.xlsx MPLF St. Auvent.xlsx MPLF St. Barbant.xlsx MPLF St. Bazile.xlsx MPLF St. Bonnet-Briance.xlsx MPLF St. Bonnet-de-Bellac.xlsx MPLF St. Brice.xlsx MPLF St. Cyr.xlsx MPLF St. Denis-des-Murs.xlsx MPLF St. Gence.xlsx MPLF St. Genest.xlsx MPLF St. Georges-les-Landes.xlsx MPLF St. Germain-les-Belles.xlsx MPLF St. Gilles-les-Forêts.xlsx MPLF St. Hilaire-Bonneval.xlsx MPLF St. Hilaire-la-Treille.xlsx MPLF St. Hilaire-les-Places.xlsx MPLF St. Jean-Ligoure.xlsx MPLF St. Jouvent.xlsx MPLF St. Julien-le-Petit.xlsx MPLF St. Junien-les-Combes.xlsx MPLF St. Junien.xlsx MPLF St. Just.xlsx MPLF St. Laurent-les-Eglises.xlsx MPLF St. Laurent-sur-Gorre.xlsx MPLF St. Léger-la-Montagne.xlsx MPLF St. Léger-Magnazeix.xlsx MPLF St. Léonard.xlsx MPLF St. Martial.xlsx MPLF St. Martin-de-Jussac.xlsx MPLF St. Martin-le-Mault.xlsx MPLF St. Martin-le-Vieux.xlsx MPLF St. Martin-Terressus.xlsx MPLF St. Mathieu.xlsx MPLF St. Maurice-les-Brousses.xlsx MPLF St. Méard.xlsx MPLF St. Nicolas-Courbefy.xlsx MPLF St. Ouen.xlsx MPLF St. Pardoux.xlsx MPLF St. Paul-d'Eyjeaux.xlsx MPLF St. Priest-le-Betoux.xlsx MPLF St. Priest-Ligoure.xlsx MPLF St. Priest-sous-Aixe.xlsx MPLF St. Priest-Taurion.xlsx MPLF St. Sornin-la-Marche.xlsx MPLF St. Sornin-Leulac.xlsx MPLF St. Sulpice-Laurière.xlsx MPLF St. Sulpice-les-Feuilles.xlsx MPLF St. Sylvestre.xlsx MPLF St. Symphorien.xlsx MPLF St. Victurnien.xlsx MPLF St. Vitte.xlsx MPLF St. Yrieix-sous-Aixe.xlsx MPLF St. Yrieix.xlsx MPLF Ste. Anne-St. Priest.xlsx MPLF Ste. Marie-de-Vaux.xlsx MPLF Surdoux.xlsx MPLF Sussac.xlsx MPLF Séreilhac.xlsx MPLF Tersannes.xlsx MPLF Thiat.xlsx MPLF Thouron.xlsx MPLF Vaulry.xlsx MPLF Vayres.xlsx MPLF Verneuil-Moustiers.xlsx MPLF Verneuil-sur-Vienne.xlsx MPLF Veyrac.xlsx MPLF Vicq.xlsx MPLF Videix.xlsx MPLF Villefavard.xlsx
Base, Canopé, Cartographie, Haute-Vienne, MAITRISER Morts pour la France 27 Commentaires
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38. Arts et littérature de la Grande Guerre
1 août 2014 Luc Fessemaz
TDC N°1069 – 1er mars 2014
Si les écrivains et les artistes ont payé un lourd tribut à la guerre de 14-18, ceux qui ont survécu ou se sont exilés en ont été profondément marqués, comme en témoignent les œuvres qui évoquent l'expérience combattante ou ses effets.
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Sommaire (pdf – 787 ko)
L'article en ligne
« Combattre, écrire, témoigner », par Nicolas Beaupré.
(pdf – 1,55 Mo)
Auteurs confirmés ou débutants, les écrivains combattants ont inscrit la guerre dans la littérature européenne, entre chronique au jour le jour, œuvre littéraire et travail de mémoire. [...]
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39. Le programme du Centenaire sur le site de la Mission du Centenaire
1 août 2014 Luc Fessemaz
Site Mission Centenaire
Documents à télécharger
Le programme du Centenaire
Document pdf (14.05 Mo)
Brochure de présentation de la campagne d'affichage d'août 2014
Document pdf (1.71 Mo)
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La sélection du Centenaire
Chaque semaine, la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale propose une sélection parmi les manifestations labellisées en France et dans le monde, fragments d'une saison culturelle à part entière. Expositions, conférences, spectacles, actions pédagogiques sont au rendez-vous et témoignent de la grande diversité des voix de cette commémoration. Ce dossier regroupe toutes les sélections déjà publiées. Consultez l'intégralité des manifestations sur l'agenda du Centenaire en ligne.
Source : Site de la Mission du Centenaire.
Canopé, ECLAIRER, Sites
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40. Archives départementales de la Corrèze : des documents du fonds 1914-1918
1 août 2014 Luc Fessemaz
Les Archives départementales de la Corrèze ont sélectionné dans leur fonds 1914-1918 ces documents inédits.
Drapeau du 100e Régiment d'Infanterie de Tulle et sa garde. 1912. Aux batailles victorieuses déjà inscrites sur le drapeau vont se rajouter celles de Vitry (1914), Verdun (1916), Reims (1918), Aisne (1918). La solidité, l'esprit de dévouement et de sacrifice du 100e R.I. durant le conflit seront récompensés par l'attribution de trois citations à l'ordre de l'armée. Cote 65Num (1/3), Collection Lascaux.
© Archives départementales de la Corrèze
Premier Bataillon du 126e Régiment d'Infanterie dans la caserne Brune de Brive. s.d. La caserne fut construite entre 1874 et 1877. En forme de U, elle accueille en son centre une cour d'exercice. Avant l'installation définitive du 126e R.I. en 1907, plusieurs régiments d'infanterie (63e, 14e et 80e) y ont été successivement logés. Carte postale ancienne, cote 5Fi 31/418.
© Archives départementales de la Corrèze
Ballon captif et sa nacelle. 20 août 1917. Henri Lacombe, adjudant, était observateur dans le premier groupe d'aérostation, IVe armée, 90e compagnie. Surnommé “saucisse”, ce ballon de modèle Caquot, construit à partir de 1916, peut s'orienter et s'immobiliser dans le vent grâce à ses empennages. Les aérostats sont utilisés en particulier afin d'observer le terrain, les positions et les mouvements des troupes, ainsi que pour orienter les tirs d'artillerie. Depuis leur nacelle, les aérostiers communiquent les renseignements par signaux optiques ou téléphone. Ce fonds privé, donné en 2013 par les descendants d'Henri Lacombe, comprend des clichés et plaques de verre couvrant des vols depuis la première jusqu'à la seconde Guerre mondiale. On y trouve entre autres des photographies des membres de l'escadrille, des ballons, et des photographies aériennes. Fonds Lacombe-Juillac, cote 119J 86.
© Archives départementales de la Corrèze
Carte postale envoyée par Jean Alphonse Soulier à son épouse Françoise. s.d. Jean Soulier, né en 1885, est affecté au 100e régiment d'infanterie de Tulle au début de la guerre, puis passe dans le premier bataillon de chasseurs à pied en juin 1915. Il est réformé en 1917 suite à une grave blessure reçue à Verdun le 31 mars 1916 (fracture du crâne par éclat d'obus). Il est décoré de la croix de guerre en 1963. Ce document est un excellent exemple des cartes postales envoyées par les soldats à leurs familles et bien-aimées. Le montage permet d'assembler le nom du régiment, la caserne, le portrait du soldat, et des pensées. Le tout est ensuite colorisé manuellement. Fonds Soulier, cote 66Num (nc).
© Archives départementales de la Corrèze
Extrait de l'album photographique du Dr. Louis Bussy, de Lubersac (1885-1971), médecin auxiliaire dans le 63e Régiment d'infanterie. À sa mobilisation, en 1914, il a tout juste terminé ses études de médecine et n'a pas encore exercé. Il tient un carnet de guerre, entretient une correspondance soutenue avec sa famille et réalise quantité de photographies qui sont autant de jalons de son parcours au front. Fonds Bussy, cote 63Num 5_19.
© Archives départementales de la Corrèze
“Une lettre peu banale”, extrait d'un article du Corrézien. 27 janvier 1915. Durant toute la durée du conflit, la Corrèze ne compte guère qu'un titre quotidien comme source d'information, le journal Le Corrézien. Sa publication connaît seulement une brève interruption de la mi-décembre 1914 au 15 janvier 1915 suite à la parution d'un article dénonçant l'illégale exemption du service armé d'un habitant de Tulle, immédiatement réprimée par la censure militaire. Au-delà du discours officiel, certains traits d'humour percent ici et là, comme cet article le laisse entendre. Extrait du journal Le Corrézien du 27 janvier 1915. Cote 8Pr 81.
© Archives départementales de la Corrèze
Entrée de la Manufacture d'armes de Tulle, 1916. Sollicitée pour la réalisation du programme de guerre, la transformation de l'usine avec la construction de nombreux ateliers et l'augmentation des effectifs vont permettre d'atteindre des records de production, notamment pour la fabrication du fusil 1886 dit “fusil Lebel” et la réparation des affûts de canon 75. Durant la guerre, une surveillance civile et militaire est exercée avec de nombreux postes de gardes répartis sur tout le site. Carte postale ancienne. Cote 2Fi 3624.
© Archives départementales de la Corrèze
Partie de boules improvisée par les soldats blessés et convalescents dans l'enceinte de l'hôpital auxiliaire n° 201 de Tulle, 1915-1917. Installé successivement dans les bâtiments de l'ancienne école du Sacré-Cœur puis dans l'école normale d'institutrices ainsi que dans le palais de justice à Tulle, cet hôpital militaire temporaire de 43 lits géré par l'association des Dames françaises fonctionne de décembre 1914 à janvier 1919. Fonds Corbel, cote 21Fi 11.
© Archives départementales de la Corrèze
Photographie de classe des filles de l'école d'Alsaciens-Lorrains de Brive. s.d. Parallèlement à l'afflux des évacués de la zone des armées vers Brive, une école est créée spécifiquement dès décembre 1914 pour accueillir les enfants d'Alsace-Lorraine. Sous l'autorité du caporal-instituteur Chaumeil, l'école reçoit jusqu'à 37 garçons et 31 filles en 1915. Cote 4M 233.
© Archives départementales de la Corrèze
Pêle-mêle de cartes, tickets et carnets d'alimentation. 1914-1918. Un Comité départemental de ravitaillement de la population civile est chargé d'encadrer et de réglementer la vente et la consommation de certaines denrées de première nécessité (sucre, pain, farine, céréales, charbon...). En ce sens, chaque consommateur ou chef de ménage est tenu, pour lui et sa famille, d'établir sur un carnet une déclaration des quantités consommées. Cote 6M 459 (montage).
© Archives départementales de la Corrèze
Défilé militaire du 100e Régiment d'Infanterie à Tulle. 1919. Après une absence de plus de cinq ans, le 22 septembre 1919, le 100e R.I. est rassemblé entièrement au siège de la garnison. À cette occasion, pour célébrer dignement le retour de ses héros, une fête et un défilé militaire sont organisés à travers toute la ville. Cote 22Fi 237.
© Archives départementales de la Corrèze
Affiche pour l'emprunt de la paix. 1919. Après avoir répondu aux quatre emprunts successifs lancés par le gouvernement durant la guerre, la générosité des Corréziens est à nouveau sollicitée par voie d'affichage pour participer à la reconstruction et à la relance économique du pays.nc.
© Archives départementales de la Corrèze
Meisseix (Puy-de-Dôme).1959. On est en 1959, le traditionnel “verre de rouge” est sorti sur la table de campagne pour accueillir le photographe. Henri Manuby, sa petite fille sur ses genoux, a décroché d'entre les calendriers le cadre qui renferme son diplôme d'ancien combattant de 14-18. Cote 35Fi 488, cliché Simon Louradour.
sources
Archives départementales de la Corrèze
www.archives.cg19.fr
Archives, Corrèze, ECLAIRER Témoignages
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41. Images de 14-18
1 août 2014 Luc Fessemaz
Images de la Grande Guerre
Un site spécialisé sur la guerre 14-18 avec plusieurs milliers d'images fixes, animées et en relief.
© Conservatoire Régional de l'Image / Nancy Lorraine. Tous droits de reproduction et de représentation réservés. Les images et les textes contenus dans ce site sont protégés par le Code de la Propriété Intellectuelle. Par conséquent, toute communication, utilisation, reproduction des informations et/ou des images est soumise aux dispositions de la loi du 11 mars 1957 et du 3 juillet 1985 et ne peut se faire sans l'accord préalable écrit du Conservatoire Régional de l'Image.
► Lien pour accéder au site : http://www.imagesde14-18.eu/
ECLAIRER, Images, Sites Armes, Armistice, Arrière, Artisanat, Destructions, Economie de guerre, Front, Personnages, Propagande, Santé, Transports
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42. Les ressources du journal Le Monde sur le Centenaire de la Grande Guerre
1 août 2014 Luc Fessemaz
Le site Centenaire 14-18 du journal Le Monde
Pour parcourir les articles du journal Le Monde (enquêtes, entretiens, récits, reportages...) consacrés au Centenaire de la Grande Guerre :
http://www.lemonde.fr/centenaire-14-18/1.html
Le blog 14-18 Chroniques du Centenaire
Sur le blog du journaliste Antoine Flandrin, vous trouverez l'actualité du centenaire de la Grande Guerre en France et dans le monde : Revues de presse, sorties littéraires et cinématographiques, expositions, commémorations et débats d'historiens.
http://lagrandeguerre.blog.lemonde.fr/
MAITRISER, Sites Commémorations
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43. Le dossier “1914-1918 : un monde en guerre” du site Géopolis
1 août 2014 Luc Fessemaz
1914-1918 : un monde en guerre
2014 marque le centenaire des débuts de la Première Guerre mondiale. Géopolis revient à sa manière sur ce premier conflit de l'ère moderne, avec ses millions de morts. De la déclaration de guerre de l'Allemagne à l'armistice, des tranchées aux premiers blindés, du gaz moutarde aux gueules cassées, retour sur les petites histoires qui firent la grande.
Source : Géopolis, le site de France Télévisions, qui décrypte les enjeux de la vie internationale.
Quelques exemples de documents du dossier :
• Peut-on vraiment dresser un bilan des victimes de la Première guerre mondiale ?
• Le phénoménal succès du livre «A l'Ouest, rien de nouveau»
• Première guerre mondiale: le jazz arrive avec les Américains
• La Grande guerre s'est déroulée aussi en Afrique
• Les espionnes de la Première guerre mondiale
• 3 août 1914: l'Allemagne déclare la guerre à la France
• 14-18 : l'image de la femme change
• Mortalité infantile, guerre, grippe : un homme sur deux ne verra pas 1940
http://geopolis.francetvinfo.fr/guerre-14-18
MAITRISER, Sites Déclaration de guerre, Espionnage, Femmes, Littérature de guerre, Morts pour la France, Musique, Santé
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44. Le début de la Première Guerre mondiale sur le site de l'INA
2 août 2014 Luc Fessemaz
Déclaration de guerre : l'anniversaire
Vidéo : date 2 août 1994 – 13798 vues – durée : 02min 16s
https://www.ina.fr/video/AMC9408036486
À l'occasion du 80e anniversaire du début de la Première Guerre mondiale, rappel de l'enchaînement de l'entrée en guerre des nations européennes. Le commentaire sur des cartes animées et des images d'archives du monde avant-guerre et de la mobilisation alterne avec les interviews des historiens Jean-Jacques BECKER et M. STRENGERS, de l'université libre de Bruxelles.
• Emission : JT FR3 Picardie – Production : France 3 Amiens
ECLAIRER, Images, Sites Déclaration de guerre, Mobilisation
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45. Les Somnambules. Été 1914 : comment l'Europe a marché vers la guerre.
2 août 2014 Luc Fessemaz
Quatrième de couverture
« Le 28 juin 1914, dans Sarajevo écrasée de soleil, un certain Gavrilo Princip se réfugie à l'ombre d'un auvent pour guetter le cortège officiel de l'archiduc François-Ferdinand... Cinq semaines plus tard, le monde plonge dans une guerre qui entraînera la chute de trois empires, emportera des millions d'hommes et détruira une civilisation. Pourquoi l'Europe, apparemment prospère et rationnelle, était-elle devenue si vulnérable à l'impact d'un unique attentat perpétré à sa périphérie ? Quels formidables jeux d'alliances géopolitiques toujours fluctuantes et d'intérêts nationaux contradictoires se mêlaient-ils ? Quelles craintes ancestrales, quelles mythologies nationales animaient les opinions publiques et influencèrent les décisions des diplomates ? C'est ce que raconte cette fresque magistrale.
Multipliant les points de vue et faisant dialoguer avec brio études classiques et sources inédites (en anglais, allemand, français, bulgare, serbe et russe), Christopher Clark replace les Balkans au cœur de la crise la plus complexe de l'histoire moderne et en décrit minutieusement les rouages. Plus clairement que jamais, il montre que rien n'était écrit d'avance : l'Europe portait en elle les germes d'autres avenirs, sans doute moins terribles.
Mais de crise en crise, les personnages qui la gouvernaient, hantés par leurs songes et aveugles à la réalité des horreurs qu'ils allaient déchaîner, marchèrent vers le danger comme des somnambules. »
Biographie de l'auteur
Spécialiste de l'Europe centrale, Christopher Clark est né en 1960 à Sydney et enseigne l'histoire à l'université de Cambridge. Il est l'auteur d'une Histoire de la Prusse traduite en plusieurs langues et devenue un best-seller en Allemagne.
Traduit de l'anglais par Marie-Anne de Béru. Paru le : 28/08/2013.
Dans l'introduction du livre, l'auteur nous livre une réflexion intéressante sur les multiples problèmes de l'historien qui cherche à comprendre la genèse de la Première Guerre mondiale. Les sources sont surabondantes et à manipuler avec précaution.
Les nombreux volumes des dépêches diplomatiques publiés dans l'entre-deux-guerres par les États belligérants “trahissent un partie pris apologétique”. Ils ont une valeur indéniable pour les chercheurs mais comportent des omissions tendancieuses qui n'en font pas des sources objectives.
Une autre source indispensable, les Mémoires des hommes d'État, et autres hauts responsables civils et militaires, est encore plus problématique. “Certains montrent des réticences frustrantes à parler de sujets d'intérêt crucial”, d'autres “se perdent en conjectures verbeuses, pompeuses, parfois mensongère” ou “contiennent plus de propagande que de révélations”.
Quand des historiens ont cherché à recueillir les témoignages des acteurs impliqués dans le crise internationale et le déclenchement du conflit, ils ont été frappés par l'incapacité à se remettre en cause, les défaillances de mémoire, les silences, les déclarations erronées ou enjolivées de nombre d'entre eux.
D'autres obstacles à la connaissance consiste en l'absence de traces écrites à certains échanges entre les acteurs ou à la perte de certains documents.
D'autres difficultés de compréhension proviennent de la structure exceptionnellement complexe de la crise de l'été 1914 qui combine des interactions entre de multiples pays et où les processus de prise de décisions manquent souvent de transparence.
Les caractéristiques des sources expliquent ainsi “l'extrême diversité d'interprétations sur le déclenchement du conflit” et la profusion des ouvrages sur “les origines de la Première Guerre mondiale”.
Christopher Clark termine l'introduction en pointant l'intérêt du sujet et l'optique dans laquelle il le traite : ” ce qui frappe le lecteur du XXIe siècle qui s'intéresse à la crise de l'été 1914, c'est sa modernité brutale. (...). Ce livre s'efforce donc de comprendre la crise de juillet 1914 comme un événement moderne, le plus complexe de notre époque, peut-être de tous les temps. Son propos est moins d'expliquer pourquoi la guerre a éclaté que comment on en est arrivé là.”
Source : Luc Fessemaz, Canopé Limoges.
À l'occasion de la sortie de la traduction française du livre Les Somnambules de Christopher Clark, la Maison Heinrich Heine, en coopération avec l'Institut historique allemand, a accueilli l'auteur australien le temps d'un débat modéré par l'historien Arndt Weinrich (IHA) sur « Les Somnambules, été 14 : comment l'Europe a marché vers la guerre », avec Nicolas Offenstadt, historien spécialiste de la Grande Guerre (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Georges-Henri Soutou, membre de l'Institut de France.
Les Somnambules, un succès critique ? Un article de Nicolas Patin, Chargé de recherches à l'Institut historique allemand, publié le 17 Janvier 2014 sur le site de la Mission du Centenaire.
Pour lire l'article : http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/colloquesseminaires/les-somnambules-ete-1914-comment-leurope-marche-vers-la
ECLAIRER, Livres Déclaration de guerre, Mobilisation, Personnages, Sarajevo
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46. Les articles du Populaire du Centre : l'assassinat de Jaurès, la mobilisation générale et le début de la guerre
2 août 2014 Luc Fessemaz
L'assassinat de Jean Jaurès (1859-1914)
LE POPULAIRE DU CENTRE – DIMANCHE 2 AOUT 1914
Pour lire le contenu du journal sur le site de la Bfm de Limoges :
http://83.206.139.119/le_populaire_du_centre/_images/PDF/1914/B870856101_LEPOP_1914_08_02.pdf
LE POPULAIRE DU CENTRE – LUNDI 3 AOUT 1914
Source : les gros titres de la première page du Populaire du Centre.
http://83.206.139.119/le_populaire_du_centre/_images/PDF/1914/B870856101_LEPOP_1914_08_03.pdf
LE POPULAIRE DU CENTRE – MARDI 4 AOUT 1914
Source : gros titre de la première page du Populaire du Centre.
http://83.206.139.119/le_populaire_du_centre/_images/PDF/1914/B870856101_LEPOP_1914_08_04.pdf
LE POPULAIRE DU CENTRE – MERCREDI 5 AOUT 1914
http://83.206.139.119/le_populaire_du_centre/_images/PDF/1914/B870856101_LEPOP_1914_08_05.pdf
LE POPULAIRE DU CENTRE – JEUDI 6 AOUT 1914
” C'est la guerre ! Cette chose maudite, dont la seule évocation faisait pleurer les mères, que l'on croyait impossible entre de grands peuples civilisés, va devenir, est déjà la sombre et douloureuse réalité. (...) “
Le début de l'éditorial de Paul Faure indique clairement l'orientation pacifiste du journal.
http://83.206.139.119/le_populaire_du_centre/_images/PDF/1914/B870856101_LEPOP_1914_08_06.pdf
Canopé, ECLAIRER, Haute-Vienne, Presse Déclaration de guerre, Mobilisation, Personnages
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47. Un centenaire de la Grande Guerre très consensuel
2 août 2014 Luc Fessemaz
François Hollande, Manuel Valls et Claude Bartolone assistent au défilé militaire des Champs-Élysées, le 14 juillet 2014, placé sous le signe du centenaire de la Grande Guerre.
Analyse
Conçu comme une saison mémorielle et culturelle, le centenaire de la Grande Guerre n'a pas généré de mobilisation politique ni de débat de fond.
Source : Article d'Antoine Flandrin, Le Monde du samedi 2 août 2014.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/08/02/un-centenaire-de-la-grande-guerre-tres-consensuel_4465919_3232.html
Agenda, ECLAIRER, Presse Commémorations
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48. France 3 Picardie : la carte interactive de la ligne de Front de la Grande Guerre 14-18
3 août 2014 Luc Fessemaz
Sur le site de France 3 Picardie : la carte interactive de la ligne de Front
Depuis août 2014 nous suivons l'évolution de la Grande Guerre sur la carte interactive le long de la ligne de Front. C'était il y a cent ans. Pendant les années à venir de 14 à 18 (de 2014 à 2018 ) la carte va évoluer et présenter, au fil des semaines, des histoires dans la Grande Guerre.
Nous vous raconterons l'histoire du caporal Peugeot, premier mort pour la France en août 14 à Joncherey, celle du bombardement de la cathédrale de Reims en septembre 14, ou encore la course à la mer en Flandres et en Artois et l'enlisement du conflit en octobre et novembre 14.
Pendant les années à venir de août 14 à novembre 18, nous vous présenterons une collection vidéo de 680 histoires de 14-18, nous vous raconterons la Grande Guerre dans des HISTOIRES 14-18 il y a cent ans et sur la carte interactive de la ligne de Front
Repères : les déclarations de guerre en 1914
Après avoir envahi la Belgique le 4 août, l'armée allemande progresse rapidement dans le nord-est de la France. Fin août début septembre, l'armée allemande est à 50 kilomètres de Paris (ligne rouge )
En septembre, les troupes françaises et anglaises repoussent l'armée allemande lors de la première bataille de la Marne ( 5 au 12 septembre )
En octobre 1914, la ligne de Front se stabilise et s'étend de la côte belge jusqu'aux Vosges. La guerre de mouvement laisse place à une guerre de position. Des 2 côtés de la ligne de front, les soldats creusent des tranchées. Les forces françaises et britanniques d'un côté et l'armée allemande de l'autre s'enterrent et s'affrontent sur une zone de combat de 800 kilomètres de long (ligne noire ) ... pour une longue période.
• 28 juillet 1914 : l'Empire austro-hongrois déclare la guerre à la Serbie
• 1 août 1914 : l'Allemagne déclare la guerre à la Russie
• 3 août 1914 : l'Allemagne déclare la guerre à la France
• 4 août la Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne
• 13 août la Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie
Pour en savoir + sur Histoires 14 / 18 : il y a cent ans
Pendant les 4 années à venir, Histoires 14 / 18 il y a cent ans racontera en vidéos des histoires de la Première Guerre mondiale. Ces histoires des hommes, des sites et des événements de la guerre 1914 – 1918 seront présentées en images sur les lieux où se sont déroulés les combats il y a cent ans.
De l'Alsace, terre de l'Empire allemand, aux Ardennes, département entièrement occupé, des régions meurtries par les combats, jusqu'à la France de l'arrière, pas une famille n'a été épargnée par la guerre 14-18 qui a profondément marqué les hommes, la terre et l'histoire des régions du Front et les mentalités des populations françaises.
ECLAIRER, Sites, Vidéos Front
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49. La commémoration du centenaire de la déclaration de guerre au Hartmannswillerkopf
3 août 2014 Luc Fessemaz
Le 3 août 2014, François Hollande, président de la République française, et Joachim Gauck, président de la République fédérale d'Allemagne, se sont rendus sur le site du Hartmannswillerkopf pour commémorer le centenaire du début de la Grande Guerre.
http://www.lepoint.fr/societe/guerre-14-18-hommage-franco-allemand-au-hartmannswillerkopf-03-08-2014-1851123_23.php
https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=1ILoHjh-3S-kcQd0caLJAFWzYO9o&ll=47.83951691753985%2C7.164914950000025&z=12
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D'après la base des Morts pour la France de la Haute-Vienne, construite par le Canopé de Limoges, 33 militaires nés dans ce département du Limousin sont morts au Hartmannswillerkopf durant la Première Guerre mondiale (voir le tableau en PDF). Le capitaine Léon Ernest Bouffard est tombé le premier, le 5 mars 1915. On peut ensuite distinguer trois périodes qui correspondent aux combats les plus intenses (offensives françaises et contre-offensives allemandes) sur le “Vieil Armand” : du 23 au 26 mars 1915 (5 morts), du 4 au 30 avril 1915 (8 morts), du 21 au 23 décembre 1915 (11 morts). En dehors de ces trois périodes, il y a encore 1 soldat tué le 16 octobre 1915, 5 soldats et un sergent tués dans les six premiers mois de 1916. Un dernier soldat de Haute-Vienne est décédé au Hartmannswillerkopf le 12 décembre 1917. La plupart des militaires tués appartenaient au 152e régiment d'infanterie (15 morts) ou au 15e bataillon de chasseurs à pied (8 morts).
Tableau des 33 Morts pour la France de Haute-Vienne au Hartmannswillerkopf : Hartmannswillerkopf 33 MPLF
Source : Luc Fessemaz, Canopé de Limoges, août 2014.
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Bibliographie :
Pour aller plus loin, on peut lire les souvenirs d'un ancien soldat du 152e RI, et l'article de la Revue d'Alsace consacré à ce livre (ci-dessous)
CHAPATTE (Auguste), Hartmannswillerkopf 1915-1916 : Souvenirs d'un poilu du 15-2, Bernard Giovanangeli Éditeur, 2011, 157 p.
Haut lieu de la Grande Guerre, l'Hartmannswillerkopf fut l'enjeu de combats acharnés durant l'année 1915. Attaques et contre-attaques ensanglantèrent les pentes de ce belvédère surnommé le « mangeur d'hommes ». Le 152e régiment d'infanterie fait partie des unités françaises qui s'y sont particulièrement distinguées, à la fois par la vaillance des soldats et par les pertes consenties. Les éditions Bernard Giovanangeli, spécialisées en histoire militaire, nous proposent ici la réédition des souvenirs d'un ancien du 15-2, Auguste Chapatte, qui participa à deux attaques mémorables du sommet de la montagne en 1915. Ce jeune comptable, fils d'un boulanger du Haut-Jura, commença son service militaire en 1913 à l'âge de 20 ans. Après la déclaration de guerre, il termina son instruction à Hûmes, au dépôt du 152e régiment d'infanterie, avant d'être envoyé sur le front en janvier 1915 à Steinbach, au lendemain de la prise du village par son régiment. Auguste Chapatte a participé à l'attaque française du 23-26 mars 1915 à l'Hartmannswillerkopf, puis subi la reprise par les Allemands (25 avril) du terrain conquis en mars. Légèrement blessé à l'œil le 17 juin, il fut renvoyé au Vieil-Armand à la fin du mois d'août. Il a été à nouveau blessé, beaucoup plus gravement cette fois-ci, lors de l'offensive française du 21 décembre 1915.
Ce récit, écrit dans les années 30, est empreint de patriotisme, mais aussi du pacifisme alors extrêmement répandu chez les anciens combattants : tout en affirmant la nécessité de faire son devoir, le scripteur insiste sur la barbarie de la guerre. Bien entendu, il a effectué un tri dans ses souvenirs, et ne raconte que les événements les plus marquants : sa première nuit de sentinelle, les attaques auxquelles il a participé, la remise de la croix de guerre au 15-2, l'attente angoissante pendant des heures avant d'être relevé par les brancardiers après sa blessure, mais aussi son séjour dans les différents hôpitaux de l'avant et de l'arrière. Chapatte émaille son récit d'anecdotes sur les combats et la vie quotidienne du soldat. Ainsi, quand un assaut de l'adversaire était craint, on donnait l'ordre aux hommes de tirer sans arrêt à ras du sol, devant eux. Mais les fusils chauffaient très vite à ce rythme et il devenait rapidement impossible de les tenir, les soldats étaient donc obligés de se relayer tous les quarts d'heure environ. En novembre 1915, la neige ayant complètement comblée les tranchées, les soldats français et allemands ont été obligés de passer sur celles-ci pour aller aux corvées : impossible de ne pas être vu. Une trêve d'un jour fut alors tacitement respectée par les deux camps. D'autres anecdotes courantes sont évoquées dans le récit et lui donne consistance : la ration de gnôle avant l'attaque, les nettoyeurs de tranchées ou encore la confession, la veille de l'offensive, auprès du camarade prêtre. Écrits simplement, sans emphase ni sentimentalisme mièvre, les souvenirs d'Auguste Chapatte sont très plaisants à lire. Ils sont porteurs de la portée morale d'un vétéran qui raconte son expérience de guerre.
Source de l'article : Thérèse Krempp, « CHAPATTE (Auguste), Hartmannswillerkopf 1915-1916 : Souvenirs d'un poilu du 15-2 », Revue d'Alsace, 139 | 2013, 456-457.
Sur le site de Gallica, on peut également télécharger l'historique du 152e régiment d'infanterie : Le 15-2 pendant la Grande Guerre. De l'Alsace aux Flandres, 1914-1918. Imprimerie Berger-Levrault, Nancy-Paris-Stasbourg, 1919. 115 p.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6235405h
Il y a un chapitre entièrement consacré à l'Hartmannswillerkopf (pages 31 à 47 du document PDF)
“L'Hartmannswillerkopf n'était hier gu'un belvédère pittoresque. Quand, plus tard, du Molkenrain, le voyageur jettera sa vue sur ce modeste promontoire des Vosges, il se demandera pourquoi tant de milliers d'hommes se sont pendant la guerre disputé ces pentes.”
Le 15-2 pendant la Grande Guerre, page 22.
Photo du sommet de l'Hartmannswillerskopf au lendemain de sa reprise (le 26 mars 1915) par le 7e bataillon de chasseurs alpins
Source : Historique du 7e bataillon de chasseurs alpins, page 17.
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Les vidéos du site de France bleu
Centenaire de 14-18 au Hartmannswillerkopf : la visite qui attend François Hollande et Joachim Gauck.
http://www.francebleu.fr/infos/centenaire/video-centenaire-de-14-18-au-hartmannswillerkopf-la-visite-qui-attend-francois-hollande-et-joachim-g-1673707
Le Hartmannswillerkopf / Vieil-Armand / 1914... par francebleu-grandest
“Le Hartmannswillerkopf après 1915 : une guerre... par francebleu-grandest
Sur l'histoire du Hartmannswillerkopf:
– Le site de la mission centenaire avec d'éclairantes explications en images et en vidéos
– “Champ de Bataille – Lieu de Mémoire”, site avec de nombreuses photos d'archives
– “Front-Vosges 14-18”, qui propose une vision plus large
– “Expédition Hartmannsweilerkopf”, en allemand
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Liens externes :
Le site de la Mission du Centenaire présente de nombreuses informations sur le Hartmannswillerkopf.
http://centenaire.org/fr/haut-rhin/le-hartmannswillerkopf
Le site de l'Abri-Mémoire, 1 rue du Ballon, 68700 UFFHOLTZ, avec en particulier un site pédagogique “Histoire de Guerre, Parcours de Paix” adapté à trois niveaux scolaires : CM1-CM2, 3ème de collège, 1ère de lycée.
http://www.abri-memoire.org/
Agenda, Canopé, En allemand, MAITRISER, Sites Morts pour la France
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50. France 3 Limousin : 14-18 Paroles de Guerre
3 août 2014 Luc Fessemaz
Paroles de Guerre, tous les dimanches soirs dans le journal de France 3 Limousin.
Aujourd'hui, l'exemple du témoignage de Marie-Laure Conchon habitante de Haute-Vienne près de Bessines, recueilli par Jean-Martial Jonquard, à propos de la correspondance du soldat Sylvain Coudoin à son épouse Mélanie...
Vidéo dans le JT de France 3 Limousin du dimanche 3 août 2014. Durée 4: 35 – Positionnement dans le JT : de 6:15 à 10:50. Le podcast du journal est disponible sur itunes à l'adresse suivante :
https://itunes.apple.com/fr/podcast/journal-france-3-19-20-limousin/id285420496?i=317199041&mt=2
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D'après la base des Morts pour la France de la Haute-Vienne, constituée à partir des fiches du site Mémoire des hommes du Ministère de la défense, Sylvain Coudoin est un exemple des 14 072 soldats du département décédés de la Grande Guerre. Sylvain Coudoin est né le 7 septembre 1882 à Morterolles dans le nord de la Haute-Vienne. Soldat au 138e régiment d'infanterie, il est “tué à l'ennemi” le 27 mai 1916 à Bras dans la Meuse. Son acte de décès est transcrit à Bessines le 30 juillet 1916. Source : Luc Fessemaz, Canopé de Limoges, août 2014.
ECLAIRER, Haute-Vienne, Télévision Morts pour la France
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51. Le président de la République Raymond Poincaré et le discours de l'Union sacrée du 4 août 1914
4 août 2014 Luc Fessemaz
4 août 1914 : la naissance de l'Union sacrée
« Dans la guerre qui s'engage, la France aura pour elle le droit, dont les peuples, non plus que les individus, ne sauraient impunément méconnaître l'éternelle puissance morale.
Elle sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi l'union sacrée et qui sont aujourd'hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l'agresseur et dans une même foi patriotique. »
Raymond Poincaré, Président de la République, message aux assemblées du 4 août 1914.
Portrait officiel de Raymond Poincaré
Président de la République française (1913-1920)
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Dès la proclamation de l'état de siège sur l'ensemble du territoire le 2 août 1914, le président de la République, Raymond Poincaré, convoque le Parlement en session extraordinaire pour le 4 août.
Dans son message aux Chambres, lu par le président du Conseil René Viviani, Poincaré introduit le terme d'« Union sacrée », traduisant la nécessaire solidarité face à l'ennemi, qui va guider la politique des groupes parlementaires jusqu'à l'été 1917.
Les 18 projets de loi présentés par le gouvernement pour mettre le pays en état de guerre, hâtivement examinés par les commissions, sont adoptés sans débat, à l'unanimité à la Chambre comme au Sénat.
À la fin de la séance, les Chambres décident de s'ajourner sine die et s'en remettent au gouvernement pour la conduite de la guerre, permettant ainsi aux députés mobilisés de rejoindre leur affectation sous huit jours. La conviction d'une guerre courte – et victorieuse – explique largement cette décision. La session parlementaire reste théoriquement ouverte puisque l'état de siège l'exige.
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« Globalement, l'Union sacrée c'est la décision spontanée d'oublier toutes les divisions et toutes les querelles au bénéfice d'une cause qui, très soudainement, apparaît comme la plus haute de toutes : la défense de la patrie que l'on estime injustement attaquée par un agresseur, lequel au surplus passe pour l' “ennemi héréditaire”. Ce n'est pas la disparition des divergences, mais un accord pour les passer sous silence. [...] C'est un enthousiasme fragile, lié à la croyance en une guerre courte. Sur le plan pratique, l'union faisant la force, il faut taire la divergence des buts particuliers et mettre seulement en valeur un but suprême : la défense de la patrie. » (Jean-Baptiste Duroselle, La Grande guerre des Français, Perrin, 1994)
Source : http://www.assemblee-nationale.fr
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Lecture de René Viviani aux Chambres du message de Raymond Poincaré prônant l' « Union Sacrée », 4 août 1914
« Messieurs, j'ai l'honneur de saisir la Chambre, au nom de M. le Président de la République, du message suivant : (La Chambre écoute, debout, la lecture du message)
Messieurs les députés,
La France vient d'être l'objet d'une agression brutale et préméditée, qui est un insolent défi au droit des gens. Avant qu'une déclaration de guerre nous en eût été adressée, avant même que l'ambassadeur d'Allemagne eût demandé ses passeports notre territoire a été violé. L'empire d'Allemagne n'a fait hier soir que donner tardivement le nom véritable à un état de fait qu'il avait déjà créé.
Depuis plus de quarante ans, les Français, dans un sincère amour de la paix, ont refoulé au fond de leur cœur le désir des réparations légitimes.
Ils ont donné au monde l'exemple d'une grande nation qui, définitivement relevée de la défaite par la volonté, la patience et le travail, n'a usé de sa force renouvelée et rajeunie que dans l'intérêt du progrès et pour le bien de l'humanité.
Discours de l'Union Sacrée
Depuis que l'ultimatum de l'Autriche a ouvert une crise menaçante pour l'Europe entière, la France s'est attachée à suivre et à recommander partout une politique de prudence, de sagesse et de modération.
On ne peut lui imputer aucun acte, aucun geste, aucun mot qui n'ait été pacifique et conciliant.
À l'heure des premiers combats, elle a le droit de se rendre solennellement cette justice qu'elle a fait, jusqu'au dernier moment, des efforts suprêmes pour conjurer la guerre qui vient d'éclater et dont l'empire d'Allemagne supportera, devant l'histoire, l'écrasante responsabilité. (Applaudissements unanimes et répétés)
Au lendemain même du jour où nos alliés et nous, nous exprimions publiquement l'espérance de voir se poursuivre pacifiquement les négociations engagées sous les auspices du cabinet de Londres, l'Allemagne a déclaré subitement la guerre à la Russie, elle a envahi le territoire du Luxembourg, elle a outrageusement insulté la noble nation belge (Vifs applaudissements unanimes), notre voisine et notre amie, et elle a essayé de nous surprendre traîtreusement en pleine conversation diplomatique. (Nouveaux applaudissements unanimes et répétés)
Mais la France veillait. Aussi attentive que pacifique, elle s'était préparée; et nos ennemis vont rencontrer sur leur chemin nos vaillantes troupes de couverture, qui sont à leurs postes de bataille et à l'abri desquelles s'achèvera méthodiquement la mobilisation de toutes nos forces nationales.
Notre belle et courageuse armée, que la France accompagne aujourd'hui de sa pensée maternelle (Vifs applaudissements), s'est levée toute frémissante pour défendre l'honneur du drapeau et le sol de la patrie. (Applaudissements unanimes et répétés)
Le Président de la République, interprète de l'unanimité du pays, exprime à nos troupes de terre et de mer l'admiration et la confiance de tous les Français. (Vifs applaudissements prolongés)
Étroitement unie en un même sentiment, la nation persévèrera dans le sang-froid dont elle a donné, depuis l'ouverture de la crise, la preuve quotidienne. Elle saura, comme toujours, concilier les plus généreux élans et les ardeurs les plus enthousiastes avec cette maîtrise de soi qui est le signe des énergies durables et la meilleure garantie de la victoire. (Applaudissements)
Dans la guerre qui s'engage, la France aura pour elle le droit, dont les peuples, non plus que les individus, ne sauraient impunément méconnaître l'éternelle puissance morale. (Vifs applaudissements unanimes)
Elle sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi l'union sacrée et qui sont aujourd'hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l'agresseur et dans une même foi patriotique. (Vifs applaudissements prolongés et cris de : « Vive la France »)
Elle est fidèlement secondée par la Russie, son alliée (Vifs applaudissements unanimes) ; elle est soutenue par la loyale amitié de l'Angleterre. (Vifs applaudissements unanimes)
Et déjà de tous les points du monde civilisé viennent à elle les sympathies et les vœux. Car elle représente aujourd'hui, une fois de plus, devant l'univers, la liberté, la justice et la raison. (Vifs applaudissements répétés)
Haut les cœurs et vive la France ! (Applaudissements unanimes et prolongés) »
Source : http://www.verdun-meuse.fr
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Biographie de Raymond Poincaré (1860-1934)
Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)
Député de 1887 à 1889, né à Bar-le-Duc (Meuse) le 20 août 1860, fils d'un inspecteur des ponts et chaussées, étudia le droit et se fit recevoir docteur. Inscrit au barreau de Paris, il devint secrétaire de la conférence des avocats, fut quelque temps attaché au journal le Voltaire comme rédacteur judiciaire (1882), puis fut nommé chef de cabinet du ministre de l'Agriculture (janvier 1886).
Il était conseiller général du canton de Pierrefitte (Meuse), lorsque le décès de M. Liouville détermina une vacance dans la représentation de ce département. M. Poincaré se présenta pour lui succéder, le 31 juillet 1887, et fut élu par 34 796 voix (46 944 votants, 82 994 inscrits), contre 3 705 à M. Hurel, 1 145 au général Boulanger et 1 582 à M. Gérardin.
Il se trouva alors un des plus jeunes membres de la Chambre, prit place dans les rangs de la majorité, parut quelquefois à la tribune, fut rapporteur des projets de loi sur les acquits de chemins de fer et sur le contrat de louage, et vota, dans la dernière session, pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (12 février 1889), pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution, pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes, pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour les poursuites contre de général Boulanger.
Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)
Né le 20 août 1860 à Bar-le-Duc (Meuse).
Mort le 15 octobre 1934 à Paris.Député de la Meuse de 1887 à 1903.Sénateur de la Meuse de 1903 à 1913 et de 1920 à 1934.Ministre de l'Instruction publique, Beaux-Arts et des Cultes du 4 avril au 3 décembre 1893.Ministre des Finances du 30 mai au 1er juillet 1894.
Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes du 26 janvier au 1er novembre 1895.
Ministre des Finances du 14 mars au 25 octobre 1906.
Président du Conseil et Ministre des Affaires étrangères du 14 janvier 1912 au 21 janvier 1913.
Président de la République de 1913 à 1920.
Président du Conseil et Ministre des Affaires étrangères du 15 janvier 1922 au 29 mars 1924.
Président du Conseil et Ministre des Finances du 23 juillet 1926 au 11 novembre 1928.
Président du Conseil du 11 novembre 1928 au 29 juillet 1929
Raymond Poincaré naquit en 1860 à Bar-le-Duc au sein d'une famille d'excellente bourgeoisie lorraine, féconde en hommes de haute valeur, dont son cousin germain, Henri Poincaré, mathématicien de génie, a contribué avec lui à illustrer le nom.
Antony Poincaré, son père, ancien élève de l'Ecole polytechnique, était ingénieur des Ponts et Chaussées et devint plus tard inspecteur général de l'hydraulique.
Tout enfant le jeune Lorrain fut témoin de la défaite de 1870 et en resta marqué comme ceux de sa génération d'un ardent patriotisme. Excellent élève au lycée de Bar-le-Duc puis à Paris où il passa brillamment son baccalauréat après une année au lycée Louis-le-Grand, il opta par goût de la rigueur mais sans passion pour les études juridiques. A 20 ans il obtenait sans difficulté sa licence de droit et sa licence ès lettres et décidait de se consacrer au barreau de Paris tout en préparant sa thèse. Admis à la conférence des avocats avec le titre de premier secrétaire, il y prononça un éloge de Dufaure très remarqué par ses collègues. C'est à cette époque qu'il fit son apprentissage de juriste rigoureux en étudiant les dossiers de Maître Du Buît, l'un des avocats d'affaires les plus occupés du Palais.. Parallèlement, il rédigeait la chronique judiciaire au « Voltaire ». En 1886 l'occasion se présenta pour Poincaré de suivre certains de ses amis comme Hanotaux ou Millerand sur les chemins hasardeux de la politique. Jules Develles, député de la Meuse et vieil ami de sa famille, alors ministre de l'Agriculture, lui offrit à ses côtés le poste de chef de cabinet, qu'il occupa pendant dix-huit mois, et le fit élire conseiller général de Peyrefitte-sur-l'Ayre dans son département natal.
En 1887, décédait le député de la Meuse Henri Liouville. Le jeune avocat, de tempérament libéral et profondément républicain, présenta sa candidature aux élections sous l'étiquette progressiste, c'est-à-dire gouvernementale. Il fut aisément élu au premier tour le 31 juillet avec 34 984 suffrages contre 1 287 au conservateur, 3 484 au radical et 684 au général Boulanger. L'électorat meusien auquel il avait d'emblée inspiré confiance malgré ses 27 ans devait constamment lui renouveler son mandat jusqu'en 1903, date à laquelle les électeurs sénatoriaux de son département lui ouvraient les portes de la Haute Assemblée.
Dès 1890 Poincaré entrait à la commission du budget de la Chambre. Il s'y acquit une réputation de compétence financière qui le porta en 1893, à l'âge de 33 ans, au poste de rapporteur général. Dès lors et pendant trois ans, il participa activement à l'exercice du pouvoir, titulaire tantôt du portefeuille de l'Instruction publique – cabinet Dupuy, d'avril à décembre 1893 ; cabinet Ribot, de janvier à novembre 1895 – tantôt du portefeuille des Finances – cabinet Dupuy, de mai à juillet 1894. A l'Instruction publique, il créa un doctorat en sciences politiques et prépara un projet de loi sur la personnalité civile et l'autonomie des universités qu'il devait faire voter plus tard comme rapporteur. Aux Finances, il proposa à la Chambre, en même temps que la suppression de l'impôt sur les portes et fenêtres et son remplacement par une taxe proportionnelle, une réforme du régime des successions où apparaissait le principe de progressivité.
En 1896, Poincaré abandonna toute fonction gouvernementale. Il – devait se tenir écarté du pouvoir pendant dix années, au cours desquelles, de retour au Palais, il se constitua un cabinet d'avocat. Ses qualités d'orateur et de civiliste lui assurèrent une clientèle de choix dans les milieux littéraires qu'il avait fréquentés lors de ses passages à l'Instruction publique. Avocat conseil de la Société des gens de lettres, il plaida à ce titre l'affaire du testament d'Edmond de Goncourt.
Mais Poincaré n'abandonna pas pour autant ses activités parlementaires : il prononça devant la Chambre qui l'avait élu vice-président en 1895, deux discours restés célèbres : l'un en 1896 contre les projets fiscaux du gouvernement Léon Bourgeois, l'autre en 1898 pour dénoncer les procédés du ministère des Armées, dans l'affaire Dreyfus, et « libérer sa conscience ».
Ce n'est qu'en 1906 qu'il accepta à nouveau un portefeuille, celui des Finances, dans le cabinet radical Sarrien. Entre temps, il était entré au Sénat le 22 février 1903, avec 774 voix sur 908 votants.
Ayant démissionné des Finances à la suite d'un désaccord avec le cabinet sur la réforme fiscale, il passa six nouvelles années à l'écart du pouvoir au cours desquelles il fut élu au conseil de l'Ordre du Palais et entra, en 1909, à l'Académie française.
Le 14 janvier 1912, le président Fallières l'appela pour former le gouvernement. Le cabinet Caillaux venait de tomber sur la ratification du traité franco-allemand signé au terme de la crise d'Agadir que Poincaré était chargé de rapporter devant le Sénat. Avec Briand et Delcassé comme principaux collaborateurs, il suscita un ministère d'union nationale. La priorité fut accordée aux ‘ problèmes extérieurs : le président du Conseil qui avait pris les Affaires étrangères, obtint du Parlement la ratification du traité franco-allemand ; il s'efforça de resserrer nos liens diplomatiques avec l'Angleterre et la Russie ; la France put jouer le rôle de médiateur dans le conflit balkanique. A l'intérieur, Poincaré fit voter, malgré l'opposition des radicaux, la réforme électorale tendant à instituer la représentation proportionnelle.
Les succès obtenus par sa politique conduisirent le président du Conseil à présenter sa candidature à la Présidence de la République. Il incarnait alors dans l'opinion la défense de la Patrie et l'autorité du pouvoir exécutif. Il fut élu à la magistrature suprême le 17 janvier 1913 au second tour de scrutin, avec 482 voix. Son principal adversaire, Jules Pams, que lui opposait Clemenceau, en avait obtenu 296. Ce résultat fut accueilli avec enthousiasme par une large fraction de l'opinion.
Raymond Poincaré sut, durant les dures années de son septennat, user des prérogatives que lui conférait la Constitution pour agir à chaque occasion dans le sens de l'intérêt national. Pendant les mois qui précédèrent la première guerre mondiale, il soutint la politique à la fois pacifiste et réaliste des gouvernements Briand, Barthou puis Viviani. C'est ainsi qu'il appuya de son prestige moral le vote de la loi de trois ans, et multiplia personnellement les contacts avec la Grande-Bretagne et la Russie dans le but de consolider les alliances du pays. A la veille du déclenchement des hostilités, il s'était rendu, accompagné du président du Conseil, jusqu'à Saint-Pétersbourg.
A chaque phase nouvelle du conflit, il n'hésita pas à appeler à la direction du pays l'homme que les circonstances exigeaient. C'est ainsi que Clemenceau, son adversaire de toujours, put mener la France à la victoire.
Son mandat expira peu après l'armistice. Poincaré désirait continuer à servir son pays dans les assemblées parlementaires et recouvra son siège de sénateur. Le 17 janvier 1920 les représentants qualifiés de tous les groupes de la Chambre, à l'exception des socialistes unifiés, lui rendirent un solennel hommage en inscrivant son nom parmi ceux des Français qui avaient bien mérité de la Patrie et le Sénat, à l'unanimité, s'associa à cet acte de reconnaissance nationale.
Nommé président de la commission des réparations, il se fit le défenseur de l'exécution stricte du traité de Versailles et ne cessa de réclamer une juste contribution de l'Allemagne au relèvement de la France épuisée économiquement et moralement par la guerre.
Le 15 janvier 1922 Poincaré revenait à la présidence du Conseil à la chute du cabinet Briand, suspecté de manquer de fermeté à l'égard de l'ennemi vaincu. Il prit le ministère des Affaires étrangères et mit toute son énergie à défendre les intérêts du pays. Malgré l'Angleterre et les Etats-Unis, il décida, avec le soutien italien, de faire occuper la Ruhr par les troupes françaises. La résistance passive des allemands finit par céder et les usines du pays furent alimentées par le charbon rhénan. Mais le président du Conseil, respectueux de la légalité, ne voulut pas user de sa position de force et choisit de reprendre les conversations avec les anglo-saxons pour aboutir à un accord sur le problème des réparations. Cette attitude temporisatrice devait susciter des critiques contradictoires ; après la victoire du cartel des gauches aux élections de 1924 Poincaré préféra se retirer.
Le 23 juillet 1926, au paroxysme de la crise financière que les cabinets du cartel n'étaient pas parvenus à contenir, le sage Lorrain apparut comme le seul homme d'Etat susceptible de rétablir la confiance. Il constitua un ministère d'union nationale en s'entourant principalement de Briand aux affaires étrangères, Barthou, André Tardieu et Edouard Herriot. Les radicaux-socialistes devaient quitter le gouvernement le 11 novembre 1928.
S'étant chargé lui-même du portefeuille des Finances, Poincaré entreprit tout d'abord l'assainissement des finances publiques et le redressement de la situation monétaire. Onze milliards d'impôts nouveaux furent votés pour 1927. Une caisse d'amortissement de la dette publique fut créée par une loi constitutionnelle. La situation financière s'étant nettement améliorée en moins de deux ans, grâce au soutien de la Banque de France et sans appel à d'impopulaires emprunts extérieurs, les chambres purent voter la loi monétaire du 25 juin 1928 qui stabilisait le franc au cinquième de la valeur du franc germinal.
La politique sévère de restriction des dépenses publiques menée par le gouvernement avait été l'occasion de procéder à une importante réforme administrative : suppression d'une centaine de sous-préfectures ; réorganisation des conseils de préfecture ; nouvelle répartition des compétences entre le pouvoir central et les pouvoirs locaux dans le sens de la décentralisation.
Il faut ajouter à l'actif du bilan des 4e et 5e cabinets Poincaré une réforme judiciaire (les tribunaux d'arrondissement furent remplacés par des tribunaux départementaux), et une législation sociale non négligeable (loi Loucheur établissant un programme d'habitations à loyer bon marché ; loi du 5 avril 1928 créant un système d'assurances sociales). A l'extérieur, les préoccupations dominantes étaient le désarmement, les réparations, les dettes de guerre envers les alliés, problèmes au sujet desquels Poincaré soutint la politique conciliatrice de son ministre Briand.
Il tentait de convaincre la Chambre de ratifier les accords de Washington et de Londres tendant au règlement des dettes françaises, condition préalable aux conversations sur le Plan Young, lorsqu'il tomba subitement malade le 17 juillet 1929. Il fut contraint d'adresser sa démission au Président de la République, Briand prenant sa succession pour faire aboutir la politique entreprise.
Raymond Poincaré ne put reprendre ses activités politiques. Il eut la consolation d'être élu en juin 1931 au bâtonnat de l'Ordre des avocats de Paris et, l'année suivante, de voir renouveler son mandat sénatorial, quoiqu'il ne fût pas en mesure de siéger à la Haute Assemblée.
Il mourut à Paris le 15 octobre 1934, à l'âge de 74 ans, peu après l'assassinat de son ami Barthou. Le pays, au salut duquel il avait consacré son énergie à tant d'occasions dramatiques, lui fit des funérailles nationales.
Raymond Poincaré avait lui-même choisi pour ses mémoires de guerre un titre significatif : Au service de la France.
Source : http://www.assemblee-nationale.fr
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52. Les premiers Morts pour la France de Haute-Vienne : des circonstances diverses de décès
7 août 2014 Luc Fessemaz
D'après la base des Morts pour la France de Haute-Vienne, constituée par le Canopé de Limoges, le tout premier décès lié au début de la Première Guerre mondiale est celui du soldat François Delbrut. Il est né le 3 novembre 1889 à la Porcherie (commune au sud-est du département). De la classe 1909, il est passé par le centre de Brive en Corrèze, et fait partie lorsque la Grande Guerre éclate du 7e régiment d'infanterie de Cahors. Le contenu de sa fiche sur le site Mémoire des hommes pose des interrogations : il serait décédé le 5 août 1914, “tué à l'ennemi”, mais aucun lieu de décès n'est indiqué...
Le genre de mort indiqué est surprenant, seulement trois jours après la déclaration de guerre de l'Allemagne à France. Pour faire avancer l'enquête, on peut consulter le JMO du 7e régiment d'infanterie (Journal des Marches et Opérations en ligne sur le site Mémoire des hommes) , qui donne des indications sur les activités du régiment dans les premiers jours d'août 1914. On apprend ainsi que l'ordre de mobilisation est arrivé au régiment le 1er août à 16h35 et commence le 2 août à 0h. Les opérations prévues au journal de mobilisation durent trois jours : du 2 au 4 août. Le 5 août, le régiment effectue une marche d'épreuve de roulement des voitures de 5h30 à 8h30. En milieu d'après-midi, le régiment commence à embarquer en chemin de fer à la gare de Cahors. Le régiment comporte trois bataillons avec chacun quatre compagnies. Un tableau indique les grades et les effectifs des 12 compagnies. Au total l'effectif de départ est de 3297 hommes et de 175 chevaux. Le 1er bataillon commence à embarquer à 16h23, le 2e bataillon suit à partir de 21h04 et le 3e bataillon termine l'embarquement à partir de 23h44. La journée du 6 août est consacrée au voyage en chemin de fer en direction de Valmy dans la Marne.
Source de l'illustration : article de Jean Mallouy « Les Transport stratégiques » dans Armée et Marine : revue hebdomadaire illustrée des armées de terre et de mer, n° 24, 14 juin 1914, p. 615, disponible sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5730840s/f7
Tous ces détails montrent que le 5 août on est encore loin du champ de bataille, et que l'expression d'usage “tué à l'ennemi” qui figure sur la fiche du soldat François Delbrut n'est pas compatible avec la date de décès indiquée... Pour trouver une éventuelle explication, il faut alors consulter le registre matricule n° 1841 de la classe 1909 qui contient tout le parcours militaire de notre soldat. Les registres matricules des soldats de Haute-Vienne sont disponibles aux Archives départementales, mais ils ne sont pas encore en ligne, il faut se rendre en salle de lecture pour les consulter...
En dehors de ce premier cas litigieux, il y a ensuite trois autres décès de soldats de la Haute-Vienne qui se produisent le 7 août 1914.
Le caporal Louis Bernard du 107e régiment d'infanterie caserné à Angoulême , né à Saint-Cyr en Haute-Vienne le 18 janvier 1891, est décédé des “suites de blessures de guerre” à l'hospice mixte de Cosne dans la Nièvre. La fiche indique aussi à la rubrique genre de mort : “tir”, sans autres précisions. Faut-il interpréter cela comme un accident lors du transport en chemin de fer vers le front ? Son nom figure sur le monument aux morts de Chaillac-sur-Vienne (commune de domicile à la date du décès).
Le brigadier Jean Brun du 11e régiment de dragons, unité de cavalerie casernée à Belfort, né à Oradour-sur-Glane le 16 novembre 1891, est décédé de “blessures de guerre” à Altkirch en Alsace (La Grande Guerre en dates – Les Français tentent de prendre pied en Alsace : http://centenaire.org/fr/la-grande-guerre-en-dates#8). Son nom figure sur le monument aux morts d'Oradour-sur-Glane. Pour plus de détails sur les circonstances de la mort de Jean Brun on peut consulter le JMO du 11e régiment de dragons vue 44/59.
Le cavalier Henri Vallade du 4e régiment de chasseurs, né à Saint-Yrieix le 10 octobre 1891, est décédé à l'hôpital de Limoges d'une “appendicite en forme suraigüe”. Genre de mort correspondant à la catégorie “maladie en service”, il a aussi la mention Mort pour la France. Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Yrieix.
Pour cette date du 7 août, le site Mémoire des hommes fournit également la fiche d'un quatrième décès, mais il s'agit d'un second cas litigieux. Le soldat Emile Fernand Pouret du 2e régiment de zouaves, né le 19 juillet 1888 à Limoges, est considéré comme “disparu au combat” à Ham-sur-Sambre en Belgique. Son décès est fixé le 7 août 1914 par jugement déclaratif du tribunal de Limoges rendu le 8 avril 1921 et son nom figure également dans le Livre d'or de Limoges confectionné dans les années 1929-1930 avec cette même date du 7 août.
Il est légitime de douter de cette date qui est trop avancée dans le calendrier : tous les recoupements avec les soldats du 2e RMZ décédés à Ham-sur-Sambre en Belgique se font sur une période comprise entre le 22 et le 24 août 1914... Les journaux des marches et opérations (JMO) du 2e RMZ ne sont pas disponibles sur le site de Mémoire des hommes, par contre on y trouve l'historique du régiment qui confirme les doutes : le baptême du feu du 2e RMZ a eu lieu à la bataille de Charleroi qui se déroule en Belgique du 21 au 23 août 1914. Une autre piste de vérification consisterait à se rendre aux Archives départementales de la Haute-Vienne pour consulter le registre matricule d'Emile Fernand Pouret afin de voir quelles informations sur son décès y sont inscrites (date, lieu, genre de mort).
Source : Extrait de la page 6 de l'historique du 2e Régiment de Zouaves. Oran, sans date d'édition. Disponible en ligne sur Gallica.
Agenda, Base, Canopé, ECLAIRER, Haute-Vienne Morts pour la France
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53. Les registres matricules en ligne
18 août 2014 Luc Fessemaz
Les sites des Archives départementales proposent désormais l'indexation et/ou la publication des registres matricules des soldats jusqu'à 1921.
En 2013, dans le cadre des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés a autorisé la publication et l'indexation des registres matricules jusqu'à 1921, ce qui permet aux généalogistes de retracer le parcours militaire de soldats de la Grande Guerre. Cette page renvoie vers l'ensemble des sites des Archives départementales qui proposent les registres et/ou les tables alphabétiques des registres matricules. Elle sera régulièrement mise à jour.
Source : site de la Mission Centenaire.
Corrèze
Les registres matricules des Archives départementales et les tables alphabétiques sont accessibles en ligne.
>>www.archinoe.fr/cg19
Creuse
Les registres matricules des Archives départementales et les tables alphabétiques sont accessibles en ligne.
>>archives.creuse.fr
Haute-Vienne
Les registres matricules ne sont pas en ligne, il faut se rendre aux Archives départementales pour les consulter.
AGIR, Sites Matricules
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54. “Mes jours de guerre”,1914-1918 d'Aimé Boursicaud (1892-1958)
22 août 2014 Luc Fessemaz
Le témoignage d'un Limousin : les jours de guerre d'Aimé Boursicaud, 8 août 1914-30 août 1919.
Citation
Chapitre III Le baptême du feu
Les premiers instants de la bataille d'Ethe, un village de Belgique, le 22 août 1914.
“Je commençais à rouler une cigarette et un grand nombre m'imitèrent. Tout en la fumant voilà-t-il pas qu'une balle arrive et frappe le fusil d'un camarade et le perce, puis une deuxième, puis une troisième sifflait autour de nous, si bien qu'une arrive en pleine tête d'un camarade. Il s'évanouit, et peu de temps après, il expira.”
Source : Jean-Louis Aimé Boursicaud, Mes jours de guerre, 1914-1918. Editions La Veytizou, octobre 2004, page 33.
Le mot de l'éditeur
Né à Ambazac (Haute-Vienne), appelé le 10 octobre 1913 à vingt et un ans pour effectuer son service militaire, démobilisé le 30 août 1919 à vingt-sept ans, Jean-Louis Aimé Boursicaud passera six ans sous les drapeaux dont quatre ans de guerre. Il ne partit pas la fleur au fusil, mais en patriote. Quatre années terribles qui entamèrent ces certitudes. Il nous livre ses “Jours de guerre” dans un récit poignant et fort, teinté de pudeur.
Jean-Louis Aimé Boursicaud est décédé en mai 1958 en laissant à ses enfants ce récit de guerre, rédigé en 1919, sans jamais en avoir parlé.
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Lire la fiche sur le site du CRID 14-18 qui présente le témoin, le témoignage et l'analyse du livre
http://www.crid1418.org/temoins/2013/03/22/boursicaud-aime-1892-1958/
ECLAIRER, Haute-Vienne, Livres Témoignage
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55. 22 août 1914 : le jour le plus meurtrier de l'histoire de France
25 août 2014 Luc Fessemaz
Il y a 100 ans, le 22 août 1914, 27 000 soldats français ont perdu la vie au cours d'une seule journée. La bataille des frontières est pourtant moins connue que celles de la Marne, de Verdun ou du Chemin des Dames.
Au mois d'août 1914, au début de la Première Guerre mondiale, l'armée française est engagée dans des premiers combats lors de la bataille des frontières, le long de la Belgique et de l'Allemagne. Le 22 août, elle connaît la pire journée de son histoire. En l'espace de quelques heures, près de 27 000 soldats tombent au champ d'honneur. Pour comparaison, autant de militaires ont été tués durant la guerre d'Algérie entre 1954 et 1962. Auteur d'un ouvrage sur cette journée sanglante (“Le jour le plus meurtrier de l'histoire de France, 22 aout 1914“), Jean-Michel Steg revient pour FRANCE 24 sur les circonstances de ce désastre militaire.
Lire l'entretien de Jean-Michel Steg sur France 24 :
https://www.france24.com/fr/20140812-22-aout-1914-jour-plus-meurtrier-histoire-france-premiere-guerre-mondiale-belgique-rossignol
Voir la carte du village de Rossignol en Belgique : lieu du massacre de la 3e division d'infanterie coloniale du général Raffenel
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Voir l'extrait du documentaire de France 2, Apocalypse 1ère Guerre mondiale : Le fantassin français en 1914.
Pantalon rouge voyant, vieux fusil Lebel, instruction rudimentaire : le soldat français de 1914 est inadapté à la guerre moderne qui débute.
http://apocalypse.france2.fr/premiere-guerre-mondiale/fr/biblio/45/le_fantassin_francais_en_1914
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Voir le reportage de France 2 : 20-22 août 1914, 40.000 soldats français morts dans la bataille des frontières. Durée 4'35.
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Un article sur le site de francetvinfo : Le 22 août 1914, jour le plus sanglant de l'histoire de France
Ce jour-là, 27 000 soldats français ont perdu la vie. Un ouvrage explique les raisons de cette hécatombe et pourquoi notre histoire l'a quelque peu oubliée.
http://www.francetvinfo.fr/societe/guerre-de-14-18/le-22-aout-1914-jour-le-plus-sanglant-de-l-histoire-de-france_606567.html
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Un article du journal Le Monde : Le massacre du 22 août 1914
Charleroi, Rossignol, Morhange : trois défaites cuisantes dont la France n'a jamais voulu se souvenir. Le 22 août 1914, sous un soleil de plomb, des dizaines de milliers de soldats tout juste mobilisés, épuisés par des jours de marche forcée dans leur pantalon rouge garance, vont brutalement connaître leur baptême du feu. Foudroyée par la puissance de feu de l'artillerie allemande, l'armée française vit alors les heures les plus sanglantes de son histoire : 27 000 soldats sont tués dans la seule journée du 22 août, soit autant que pendant toute la guerre d'Algérie (1954-1962).
http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/08/22/le-massacre-du-22-aout-1914_4475342_3224.html
Livres, MAITRISER, Vidéos Batailles
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56. La bataille des frontières : du 7 au 23 août 1914
25 août 2014 Luc Fessemaz
Carte : la progression des armées allemandes en Belgique et en France du 17 août au 5 septembre 1914
Le plan XVII élaboré par le chef d'état-major Joseph Joffre et qui entre en application en avril 1913, prévoit en cas de guerre avec l'Allemagne, une offensive en Lorraine (P.55)
Un assaut préliminaire censé préparer la grande offensive française est déclenché dès le 7 août 1914 : le 7e corps du général Bonneau, basé à Besançon avance lentement vers Mulhouse, il s'en empare deux jours plus tard, mais en est chassé dès le lendemain par une contre-attaque des Allemands (P.116)
L'offensive en Lorraine débute le 14 août, lorsque le1ère armée du général Dubail et la 2e armée du général Castelnau, traversent la frontière et avancent vers Sarrebourg (P.118). La VIe armée allemande commandée par le Kronprinz Rupprecht de Bavière et la VIIe armée commandée par le général prussien von Heeringen passent à la contre-attaque le 20 août (P.119). Le 23 août les deux armées françaises doivent se replier le long de la Meurthe et tiennent la position face à l'offensive des deux armées allemandes du 26 août au 7 septembre (P.120).
Plus au nord la 3e armée française commandée par le général Ruffey et la 4e armée commandée par le général de Langle de Carry ont pour mission de pénétrer le massif des Ardennes, au sud de la Belgique en direction des villes d'Arlon et de Neufchâteau. Elles entrent en collision avec la IVe armée allemande commandée par le duc de Wurtemberg, et la Ve, commandée par le Kronprinz. Le 22 août (voir l'article sur le site consacré à cette terrible journée), l'avance des deux armées françaises est arrêtée net et elles subissent de très lourdes pertes. Pour se protéger les deux armées doivent se replier derrière la Meuse (P.122).
Les opérations se déplacent alors vers la frontière franco-belge, ligne qui correspond au plan Schlieffen des Allemands et qui doit aboutir à une victoire en six semaines. Le 24 août, avec la chute des forteresses belges de Liège et de Namur, les armées allemandes n'ont plus d'obstacles pour exécuter leur plan stratégique. La 5e armée du général de Lanrezac doit faire face aux assauts de la IIe armée de von Bülow et de la IIIe armée de von Hausen lors de la bataille de la Sambre, alors que plus a gauche les alliés britanniques commandés par le général French doivent affronter le Ire armée de von Kluck lors de la bataille de Mons. La défaite de la 5e armée française entraîne à son tour le repli de l'armée britannique. Au matin du 24 août, le général en chef Joffre explique dans un message au ministre de la Guerre Messimy pourquoi tout le front doit reculer (...). La grande retraite va durer quatorze jours et ramener les armées française et britannique aux environs de Paris (P.130).
Source : d'après La Première Guerre mondiale, John Keegan. Édition initiale 2003. Collection Tempus, janvier 2014.
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57. L'organisation de l'armée française et les combats d'août 1914 en quelques chiffres...
26 août 2014 Luc Fessemaz
Dans les deux premières semaines d'août 1914, 3 700 000 Français sont mobilisés, dont 800 000 soldats d'active et 2 900 000 réservistes et territoriaux affectés à des opérations secondaires et à la défense des forteresses. Cette troupe est répartie dans cinq armées composées de 84 divisions d'infanterie, 10 divisions de cavalerie et 950 batteries de canons de 75. Le fusil Lebel qui équipe le fantassin peut tirer douze coups à la minute et il est prolongé par la baïonnette pour les combats rapprochés. Sources : d'après Max Gallo, Une histoire de la Première Guerre Mondiale. 1914, le destin du monde. Éditions Pocket, mars 2014, page 212.
Lors de la bataille des frontières, que ce soit dans la défensive à l'ouest ou dans l'offensive à l'est, les armées françaises sont défaites et subissent des “pertes effroyables”. D'après l'historien Henry Contamine, du 20 au 23 août 1914, 40 000 français ont été tués dont 27 000 pour la seule journée du samedi 22 août, “le jour le plus sanglant de notre histoire”. Les pertes allemandes avaient été très lourdes, mais très sensiblement inférieures : les Allemands avaient rarement attaqué en rangs serrés. Pour l'ensemble du mois d'août, les pertes allemandes furent d'un peu moins de 57 000 morts pour environ 80 000 morts français. Source : d'après Jean-Jacques Becker, L'année 14. Éditions Armand Colin Poche, septembre 2013, page 198.
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58. La voix de M. René Viviani, Président du Conseil des ministres. Extraits des discours du 4 août et du 26 août 1914.
26 août 2014 Luc Fessemaz
Extrait du discours de clôture de la séance du parlementaire du 4 août 1914, René Viviani, Président du Conseil des ministres.
Première Guerre Mondiale (1914-1918) : discours d'hommes politiques et témoignages
“... Je salue enfin la France. Regardez-là telle qu'elle est : elle a le torse droit ; elle porte d'une main qui ne tremble pas le drapeau de l'espérance...”
Disque SD 78 30-7244 face B – Durée 01:52
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k129784k/f2.item
Extrait du discours d'investiture du 26 août 1914 de René Viviani, Président du Conseil des ministres
René Viviani, Président du Conseil durant la crise diplomatique de l'été 1914, remanie son gouvernement le 26 août 1914 pour marquer par l'inclusion de deux socialistes (Jules Guesde et Marcel Sembat) l'Union sacrée, sur laquelle il revient dans son discours d'investiture. C'est le thème principal de ce discours, exemplaire de l'éloquence et du style politique de la IIIe République, et des représentations dominantes au début du conflit (guerre pour la liberté, combat sans merci, ennemi aveugle). Il est à noter que, bien que le terme de « tranchées » soit utilisé, il est ici largement métaphorique, l'enterrement effectif dans les tranchées ayant lieu à partir d'octobre 1914.
Durée 01:02
http://www.crid1418.org/doc/media/viviani260814.mp3
Biographie de 1925) extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)
Né le 8 novembre 1862 à Sidi-Bel-Abbès (Algérie),
mort le 6 septembre 1925 au Plessis-Robinson (Seine).
Député de la Seine de 1893 à 1902 et de 1906 à 1910.
Député de la Creuse de 1910 à 1922.
Sénateur de la Creuse de 1922 à 1925.
Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale du 25 octobre 1906 au 3 novembre 1910.
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts du 9 décembre 1913 au 9 juin 1914.
Président du Conseil du 13 juin au 26 août 1914 et Ministre des Affaires étrangères du 13 juin au 3 août 1914.
Président du Conseil du 26 août 1914 au 29 octobre 1915 et Ministre des Affaires étrangères du 13 au 29 octobre 1915.
Ministre de la Justice du 29 octobre 1915 au 12 décembre 1916
Ministre de la Justice et de l'Instruction publique du 12 décembre 1916 au 17 mars 1917.
Ministre de la Justice du 20 mars au 7 septembre 1917.
Avocat, publiciste, homme politique, fils d'un conseiller général d'Oran, René Viviani fait ses études dans cette ville et étudie le droit à la faculté de Paris. Après avoir obtenu la licence, il s'inscrit d'abord au barreau d'Alger puis il revient à Paris où il est secrétaire de la conférence des avocats, puis secrétaire de Millerand.
Rédacteur en chef à la Petite République quand cet organe devient socialiste, il se signale dès lors par ses plaidoiries pour les grévistes poursuivis devant les tribunaux de province. Il proteste contre les agissements de la police à Paris lors des troubles du Quartier latin et ce d'une façon si vive que le ministre de la Justice demande contre lui des mesures disciplinaires au Conseil de l'ordre (1893). Durant cette période, il est l'avocat-conseil du syndicat général des ouvriers et employés de chemin de fer et l'un des arbitres des ouvriers dans la grande grève de Carmaux.
Candidat socialiste aux élections législatives du 20 août 1893 dans la 1re circonscription du Ve arrondissement de Paris, René Viviani est élu au second tour de scrutin, le 3 septembre, par 3 874 voix contre 3 685 à Sauton, radical, sur 7.774 votants. Il est réélu le 8 mai 1898, au premier tour, par 6.050 voix contre 2 844 à Gardain, libéral, sur 9 643 votants.
A la Chambre des députés, Viviani soutient à plusieurs reprises à la tribune les revendications socialistes, comme il le fait au dehors. Il va dans les départements haranguer les grévistes ou plaider divers procès politiques.
En 1894, la façon dont il qualifie devant le tribunal correctionnel d'Albi les poursuites du maire de cette ville contre son client, le fait condamner à la peine disciplinaire d'un mois de suspension, peine que confirme la Chambre des appels correctionnels de Toulouse malgré la défense présentée par Maître Cartier, doyen du barreau de Paris, en faveur de son collègue.
Au cours de ses deux premiers mandats, René Viviani dépose sur le bureau de la Chambre divers textes, notamment une proposition de loi tendant à abaisser de dix à cinq ans la durée de l'engagement contracté par certains jeunes gens, une proposition de loi d'amnistie, un rapport au nom de la commission d'enquête sur le Panama touchant les responsabilités qui incombent à la magistrature dans la recherche et la poursuite des délits et des crimes commis par les administrateurs du Panama.
C'est lors de la discussion des conclusions de ce rapport que Viviani fit l'un de ses plus beaux discours. A peine avait-il terminé que l'affichage était voté par 311 voix contre 174 et Viviani était loin, à l'époque, d'appartenir à la majorité de la Chambre.
L'ordre du jour flétrissant les défaillances de certains magistrats, proposé par Viviani, fut voté par 515 voix contre zéro.
Aux élections législatives du 27 avril 1902, René Viviani, après une campagne électorale très passionnée, n'obtient au second tour de scrutin que 5 075 voix contre 5 567 à Auffray, nationaliste, qui est élu. Mais il se voit confier un nouveau mandat de député, le 20 mai 1906, au deuxième tour de scrutin, par 5 762 voix contre 4 964 à Auffray, député sortant.
Premier titulaire du ministère du Travail et de la Prévoyance sociale, en octobre 1906, dans le cabinet Clemenceau, il fait voter les lois sur le repos hebdomadaire, les assurances du travail, le bien de famille insaisissable, le salaire de la femme mariée. C'est volontairement qu'il abandonne ce poste, en novembre 1910.
Il fait à nouveau acte de candidature aux élections législatives du 24 avril 1910, mais dans la Creuse cette fois, et il est élu député de l'arrondissement de Bourganeuf par 4 808 voix contre 2 300 à Aucante sur 8 522 votants. Il est réélu le 26 avril 1914 par 4 835 voix sur 7.543 votants, et le 16 novembre 1919 par 33 139 voix sur 52.467 votants.
C'est au cours de ces mandats successifs que la vie politique de René Viviani sera la plus intense. Après avoir décliné les offres de Monis en 1911, de Poincaré en 1912 et de Barthou en 1913, il accepte le portefeuille de l'Instruction publique et des Beaux-arts dans le cabinet Doumergue, du 9 décembre 1913 au 9 juin 1914.
Il est alors fait appel à Viviani pour constituer un nouveau cabinet. Mais diverses circonstances font échouer ses démarches. On à recours à Ribot dont le ministère, constitué le 10 juin 1914, sombre le 13, le jour même de sa prise de contact avec la Chambre. Rappelé le soir même à l'Elysée, Viviani, brusquant les choses, aboutit dans la nuit.
Comme la plupart des hommes d'Etat, il ne se doutait guère alors de ce que méditait l'Allemagne. Favorable à une organisation pacifique du monde, confiant dans l'esprit international et dans la vertu des arbitrages, il a sans doute été de ceux que la brusque apparition de la force et la brutale négation du droit ont surpris.
C'est durant le voyage qu'il accomplit en Russie aux côtés du Président de la République qu'est lancé l'ultimatum à la Serbie, premier acte où s'affirme la volonté de guerre de l'Allemagne et de l'Autriche. Secondant les efforts de Poincaré, Viviani fait tout pour conjurer le péril, multiplie les tentatives de médiation, réitère les assurances de notre désir de paix et donne le fameux ordre de recul de nos troupes à dix kilomètres de la frontière.
Le 1er août, il décide la mobilisation générale. Le 3 août, après que l'ambassadeur d'Allemagne lui eut remis une lettre dans laquelle il lui faisait connaître que « l'empire allemand se considère en état de guerre avec la France du fait de cette dernière puissance », Viviani procède à un léger remaniement – que le Président de la République aurait souhaité plus large - et dont le résultat le plus important est que le président du Conseil se trouve dorénavant sans portefeuille, fait assez rare dans notre histoire constitutionnelle.
Le 4 août 1914, lorsqu'il annonce la guerre qui s'engage et demande l'ajournement de la Chambre, il fait le discours le plus pathétique de sa vie. Il est, à cette heure inoubliable, l'interprète de sa patrie.
Après avoir été président du Conseil, Viviani fait partie, d'octobre 1915 à septembre 1917, de divers ministères où il est titulaire du portefeuille de la Justice. A partir de 1917, il ne joue plus de rôle dans la politique active qu'en quelques circonstances : en 1916, où il est chargé de mission en Russie avec Albert Thomas ; en avril-mai 1917, où il accompagne le maréchal Joffre dans sa mission de propagande aux Etats-Unis et où son action est déterminante pour l'entrée de ce pays dans la guerre ; en 1921, où il retourne en Amérique avec Briand pour assister à la conférence navale de Washington. En 1920 et 1921, il représente la France au Conseil de la société des nations. Au cours de ces différentes missions, il exposa, comme il savait le faire, les vues de la France.
Le 15 octobre 1922, René Viviani est élu sénateur de la Creuse par 466 voix sur 633 votants.
Viviani a brillé au barreau comme au parlement. Il a connu de ces succès qui, en se renouvelant, attestent un talent véritable et créent une sorte de prestige. Ardent et sensible, prompt à être ému et habile à provoquer l'émotion, aussi capable de brusques emportements que de causeries aisées, il donnait l'impression d'une nature accessible à toutes les images et à tous les sentiments, les rassemblant en soi et les exprimant ensuite immédiatement.
Peu d'orateurs ont eu une facilité plus vraie, un don plus authentique.
Après avoir été rédacteur en chef de la Petite République, René Viviani fut rédacteur en chef de l'Humanité et de la Lanterne. Il fut l'un des promoteurs du Congrès du parti socialiste français réuni à Rouen, en mars 1905, et il prit part à la formation du parti socialiste unifié.
Il publia divers ouvrages, notamment : L'action du parti socialiste au Parlement et dans le pays, en 1902, en collaboration avec Jaurès, Briand et Millerand ; Histoire de la Restauration, en 1906 ; République, Travail, Discours, en 1907 ; Les retraites ouvrières et paysannes, en 1911.
Très affecté par le décès de son beau-fils, mort au champ d'honneur, et celui de sa femme survenu en février 1923, René Viviani ne s'était jamais bien remis de ce double deuil.
Le 8 juin 1923, à la première Chambre de la Cour, devant une assemblée d'avocats illustres, Viviani, dressé soudain à la barre, demeura sans parole. Retiré dans une maison de convalescence et de repos aménagée dans un ancien château, au Plessis-Robinson, c'est là qu'il s'éteignit le 6 septembre 1925.
Discours, ECLAIRER, Son Personnages, Union sacrée
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59. Le 28 août 1914 : le jour le plus meurtrier de l'histoire de la Haute-Vienne
28 août 2014 Luc Fessemaz
Une histoire méconnue : 863 combattants nés en Haute-Vienne sont morts le 28 août 1914, jour le plus sanglant de la Première Guerre mondiale pour le département.
Pour l'ensemble du pays, on retient le 22 août 1914 comme jour le plus sanglant de l'histoire de France (voir l'article consacré à cette date sur le site). Il n'en est pas de même pour le département de la Haute-Vienne, la défaite des armées françaises dans le cadre de la bataille des frontières est déjà consommée, et c'est au cours de ce que les historiens appellent la “grande retraite” que le 28 août 1914, plusieurs régiments comportant des soldats originaires du Limousin sont engagés dans des combats effroyablement meurtriers. D'après la base des Morts pour la France de la Haute-Vienne élaborée par le Canopé de Limoges, 863 combattants (officiers, sous-officiers, soldats) sont décédés le 28 août 1914 dans plusieurs lieux de combats (voir plus bas la carte des principaux combats sur Google Maps).
► Lien vers la carte Google https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=1b3OF0RCnlFyKSUvEMK_8Y1VHZdY&ll=47.66690886845348%2C2.6065669500000013&z=7
Deux divisions d'infanterie appartenant à la 4e armée de Langle de Cary sont engagés ce jour-la dans des combats dans les Ardennes : la 23e division d'infanterie et la 24e division d'infanterie. Au niveau de la 23e division d'infanterie, trois régiments d'infanterie sont concernés : le 107e RI d'Angoulême perd 16 hommes à Beaumont, le 63e RI de Limoges perd 156 hommes à La Besace, le 78e RI de Limoges et Guéret perd 39 hommes à Raucourt. Au niveau de la 24e division d'infanterie, trois régiments sont concernés : le 100e RI de Tulle perd 17 hommes à La Besace et 33 hommes à Yoncq, les 126e et 326e RI de Brive perdent respectivement 11 et 9 hommes à Yoncq.
Le même jour, la 62e division d'infanterie de réserve est engagée dans des combats à la limite des départements du Pas-de-Calais et de la Somme : le 263e RI de Limoges perd 189 hommes à Rocquigny, le 338e RI de Magnac-Laval perd 275 hommes à Rocquigny et le Transloy (voir dans le dossier PDF les détails de ces combats), le 307e RI et le 52e RAC (Régiment d'artillerie de campagne) perdent respectivement 10 et 13 hommes à Moislains.
Source : Luc Fessemaz, base des Morts pour la France de la Haute-Vienne.
Autres documents de l'article
• Tableau Excel des 863 Morts pour la France de Haute-Vienne du 28 août 2014 : 1914-08-28 MPLF HV
• Dossier documentaire en PDF sur les combats de Rocquigny et Le Transloy du 28 août 1914 : Dossier de l'article du 28 08 2014
Base, Canopé, Haute-Vienne, Livres, MAITRISER, Revues Morts pour la France
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60. Les « Mémoires de guerre » du Lieutenant Charles Rungs du 78e RI de Guéret
30 août 2014 Luc Fessemaz
Andrée Rungs a trouvé dans les archives familiales, les mémoires de Charles Jean Théodore Rungs, Lieutenant au 78e Régiment d'Infanterie quand la Première Guerre mondiale éclate. Ils permettent de suivre les premières semaines de la Grande Guerre vues du côté d'un officier : de son départ de Guéret à son évacuation pour blessure le 28 août 1914.
L'historique du 78e régiment d'infanterie est laconique sur cette période :
« Après avoir été rassemblé à Guéret pour les opérations de la mobilisation, le régiment est passé en revue par le colonel Arlabosse ; en présence des autorités civiles, et embarqué en trois trains dans la nuit du 5 au 6 août 1914.
Après la concentration de la division dans la zone de Sainte-Menehould et une quinzaine passée dans l'Argonne, le régiment, avec le 12e corps d'armée, rattaché à la IVe armée (de Langle de Cary), entre en Belgique le 22 août et y reçoit le baptême du feu » [1].
Le récit du Lieutenant Rungs est passionnant ! Il fourmille de détails sur la mobilisation, la concentration des troupes en Argonne, la marche aux frontières de l'Est, les premiers combats en Belgique, la Retraite des Armées.
[1] Sur la composition de la IVe Armée, voir le document Pdf ci-dessus extrait des « Armées françaises dans la Grande Guerre ». Vous trouverez dans cet organigramme les régiments cités au fil du récit.
Pdf Les armées françaises dans la Grande Guerre : ordre de bataille de la IVème armée en août 1914
Source : extrait de l'article du site histoire-genealogie.com par Andrée Rungs, Michel Guironnet, jeudi 19 septembre 2013.
L'historique du 78e RI et les J.M.O sont disponibles sur le site Mémoire des hommes du ministère de la défense.
Les « Mémoires de guerre » du Lieutenant Charles Rungs sont publiés en huit épisodes :
– 2 au 14 août : mobilisation et concentration en Argonne.
– 15 au 21 août : marche aux frontières de la Belgique.
– 22 et 23 août : entrée en Belgique, premiers combats et retraite vers la France.
– 24 août : bataille de Carignan.
– 25 août : combats de Yonck.
– 26 et 27 août : retraite sur Beaumont puis Raucourt et préparatifs du combat
– 27 et 28 août : aux combats de Raucourt
– 28 au 30 août : blessure et évacuation.
Pour lire le 1er épisode cliquez sur le lien suivant : http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article2396
Creuse, MAITRISER, Sites Batailles, Mobilisation, Témoignages
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61. 1332 morts pour la France originaires de Haute-Vienne en août 1914
31 août 2014 Luc Fessemaz
Un mois d'août 1914 très meurtrier...
Symboliquement, les premiers soldats de Haute-Vienne sont tués dans l'offensive française en Alsace déclenchée le 7 août 1914 : on compte un mort par “blessures de guerre” à Altkirch le 7 août et deux “tués à l'ennemi” à Mulhouse le 9 août. Les pertes deviennent plus importantes en Belgique (Izel, Bertrix) lors de la bataille des frontières. Mais c'est lors de la grande retraite des armées françaises que le bilan devient effroyable le 28 août 1914 (voir l‘article consacré à cette date sur le site) . C'est le jour le plus meurtrier de l'histoire de la Haute-Vienne : on recense 863 morts liés à des combats dans deux zones, dans les Ardennes (La Besace, Raucourt) et dans le Pas-de-Calais (Rocquigny, Le Transloy) et la Somme (Moislains et Sailly-Saillisel). Au total, 1332 militaires de Haute-Vienne sont morts le premier mois du conflit. Cela représente 9,5 % de l'ensemble des Morts pour la France de Haute-Vienne durant toute la durée de la Première Guerre Mondiale (1332 morts dans un total de 14 064 morts).
Évolution du nombre de morts pour la France de Haute-Vienne en août 1914
Des morts de Haute-Vienne concentrés dans le Pas-de-Calais et les Ardennes
La répartition géographique des 1332 décès du premier mois de conflit est particulière par rapport aux mois suivants : elle ne concerne que 17 départements français ( 9 sont représentés individuellement dans la graphique circulaire et 8 autres sont regroupés dans la catégorie “Autres départements”) et 2 pays étrangers, la Belgique et l'Allemagne avec les deux provinces annexées d'Alsace et de Lorraine (Moselle). Il s'agit d'abord des départements du front où se déroulent les premiers combats, et il y a encore peu de départements de l'arrière car les trains d'évacuation des blessés et des malades ne commencent à fonctionner que dans les derniers jours d'août.
En complément du graphique chronologique, le graphique circulaire précise que le département le plus meurtrier pour les soldats de Haute-Vienne est le Pas-de-Calais avec 502 morts (38% du total), avec des décès qui se concentrent en deux lieux : Rocquigny (328 morts) et le Transloy (159 morts). En seconde position, on trouve les Ardennes avec 391 morts (29% du total), avec des décès qui se concentrent principalement à La Besace (177 morts) , Yoncq (59 morts) et Raucourt (44 morts). On trouve également des traces de l'offensive française en Belgique (146 morts) et en Alsace (53 morts) lors de la bataille des frontières. Les départements restants du graphique, Somme, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Vosges, Aisne, Marne et Nord alignent des pertes liées à la grande retraite des armées françaises qui commence à partir du 24 août. On remarquera qu'à cette étape du conflit, la Marne, qui deviendra par la suite le département le plus meurtrier, ne compte que 7 morts de Haute-Vienne.
1332 morts de Haute-Vienne répartis dans 150 régiments
Au niveau de la répartition des morts par régiment, on retrouve l'impact des deux chocs géographiques analysés plus haut. Les régiments les plus frappés sont deux régiments de réserve engagés dans le Pas-de-Calais : 283 morts pour le 338e RI de Magnac-Laval et 217 morts pour le 263e RI de Limoges. Le choc dans les Ardennes explique largement les 177 morts du 63e RI de Limoges et les 84 morts du 100e RI de Tulle.
On retiendra que d'une façon générale, les régiments massivement touchés sont des régiments d'infanterie : sur le graphique, sur les 20 régiments ayant le plus de morts, il n'y a que le 52e régiment d'artillerie de campagne d'Angoulême qui se distingue avec 18 morts. A ce stade de la guerre, les régiments de territoriaux de Haute-Vienne ne connaissent pas de pertes importantes : 2 morts pour le 89e RIT de Limoges et aucun pour le 90e RIT de Magnac-Laval.
On notera enfin que les 1332 morts de Haute-Vienne se répartissent dans 150 régiments (pour les détails, téléchargez le document Excel en bas de page et consultez le tableau 3 des feuilles 1 et 3), chiffre considérable qui traduit l'engagement massif des unités d'active et de réserve des armées françaises dans ce premier mois de conflit. On retrouvera un chiffre similaire en septembre (1310 morts répartis dans 152 régiments). Par la suite les morts et le nombre de régiments concernés seront moindres...
La brutalité des combats d'août 1914 se lit dans le graphique circulaire des genres de mort : par rapport aux mois qui vont suivre, 83% pour le genre “tué à l'ennemi” représente un niveau très élevé. En considérant que le genre “disparu” (11%) et les non classés dans le genre “Mort pour la France ” (2%) dissimulent le plus souvent des tués au combat ; il ne reste plus qu'une infime part pour les morts de “blessures de guerre” (3%) ou de “suites de blessures” (1%). La part du genre “maladie en service” (2 morts) est négligeable, elle ne prendra de l'importance qu”avec l'arrivée de la mauvaise saison et le passage à la guerre des tranchées.
Téléchargez le fichier Excel des 1332 Morts pour la France de Haute-Vienne en août 2014 : 1914-08 1332 MPLF HV
• Feuille 1 : le Tableau n°1 donne un tri par date de décès (colonne O)
• Feuilles 1 et 2 : le Tableau n°2 donne un tri par département et par lieu de décès (colonnes Q et P)
• Feuilles 1 et 3 : le Tableau n°3 donne un tri par régiment (colonne I)
• Feuilles 1 et 4 : le Tableau n°4 donne un tri par genre de mort (colonne R)
Source : Luc Fessemaz, base de Morts pour la France de Haute-Vienne, Canopé Limoges, août 2014.
Base, Canopé, ECLAIRER, Haute-Vienne Batailles, Morts pour la France
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62. Les livres d'or des militaires morts pour la France sont en ligne sur le site des Archives Nationales
1 septembre 2014 Luc Fessemaz
Mode de consultation des livres d'or des morts pour la France
On trouve sur les monuments aux morts de toutes les communes de France les noms des soldats morts au champ d'honneur, et Geneanet vous propose depuis des années de les photographier et d'en relever les noms. Mais savez-vous que ces mêmes soldats, dont les noms ont été gravés dans la pierre, figurent également dans ce qui a été appelé les “livres d'or“... disponibles depuis peu sur Internet.
Ces livres d'or constituent un excellent complément aux noms figurant dans les monuments aux morts. Complément, parce que des différences peuvent apparaître. En effet, ces livres d'or ont été rédigés en 1929 dans le but de recenser les soldats ayant bénéficié de l'appellation “Mort pour la France”, à partir des informations fournies par les mairies, mais les monuments ont quant à eux été construits plus tôt, entre 1920 et 1925, il peut donc y avoir des différences.
En début d'été, les Archives Nationales annonçaient la numérisation de 54 départements, le reste étant prévu pour la fin de cette année.
Le principal intérêt de ces livres d'or est de fournir des éléments qu'on ne trouve pas sur les monuments aux morts, à savoir la date et le lieu de naissance et de décès, ainsi que le grade du soldat. En grande majorité, vous retrouverez également ces renseignements sur les fiches de Mort pour la France disponibles sur le site du ministère de la défense, Mémoire des Hommes (voir notre mode d'emploi ici), mais cette ressource numérisée inédite permet en un clin d'œil de voir tous les soldats d'une commune et constitue un complément non négligeable à ce que l'on sait déjà.
Le procédé de consultation étant assez complexe, voici comment procéder : ...
http://blog.geneanet.org/index.php/post/2014/09/Les-livres-d-or-des-soldats-morts-pour-la-France-sont-en-ligne.html#c69681
Source : Le Blog Généalogie du site Geneanet, 1er septembre 2014.
Archives, ECLAIRER Morts pour la France
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63. Un webdocumentaire de RFI sur les fusillés pour l'exemple de la Première guerre mondiale
2 septembre 2014 Luc Fessemaz
L'ultime combat pour les fusillés
Ils sont morts « par la France ». Obstinée, la mémoire du malheur nous rappelle ces 740 « fusillés pour l'exemple » en ce centenaire de la Grande Guerre. Certes, ils ne font pas le poids face au million et demi de soldats « morts pour la France » au cours des 52 mois qu'a duré ce conflit interminable. Mais, malgré tout, ils hantent nos esprits et nos cœurs, ces jeunes soldats qui n'ont pas su, pas pu survivre à la peur, au devoir, à la folie qui les a meurtris jusqu'à la mort.
http://webdoc.rfi.fr/fusilles-premiere-guerre-mondiale-14-18/#Accueil
MAITRISER, Webdocumentaires Fusillés
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64. La sélection pour le Centenaire de la Grande Guerre de la librairie de Canopé Limoges
3 septembre 2014 Luc Fessemaz
Sélection pour le Centenaire de la Grande Guerre
Des ouvrages pour vous aider à aborder cette période de notre histoire avec vos élèves.
Dans le cadre du Centenaire de la Grande Guerre, la librairie vous propose :
Notre coup de cœur
Le casque d'Opapi
Cet album, inspiré de « La Partie de cartes » de Fernand Léger, parle d'un grand-père qui raconte la guerre 14-18 à son petit-fils au travers du destin de son propre grand-père.
Un album accompagné d'un dossier pédagogique téléchargeable gratuitement sur www.collection-pontdesarts.fr.
Pour consulter la fiche complète.http://www.sceren.com/cyber-librairie-cndp.aspx?l=le-casque-d-opapi&prod=1031734&cat=591635
Une autre approche
Lettres de femmes
Sur le front de la Grande Guerre, l'infirmier Simon répare chaque jour les gueules cassées des poilus avec des mots de femme qui ont le pouvoir de guérir les blessures de ces soldats de papier. Simon semble à l'épreuve des trous grâce à sa marraine de guerre qui occupe toutes ses pensées et la savoir à l'abri lui donne l'énergie pour affronter l'horreur et la mort. Mais lorsque la mort frappe là où on ne l'attend pas, des mots couchés sur le papier peuvent-ils encore effacer les douleurs ?
Pour consulter la fiche complète.
Autres références
La Première Guerre mondiale
DVD paru le 01/10/2008
Pour consulter la fiche complète.
Arts et littérature de la Grande Guerre
TDC 1069, 1er février 2014
Pour consulter la fiche complète.
L'héroïque cinématographique. Comment filmer la Grande Guerre ?
DVD paru le 01/10/2010
Pour consulter la fiche complète.
Source : Librairie de Canopé Limoges, septembre 2014.
ECLAIRER, Livres, Vidéos Cinéma de guerre, Femmes, Littérature de guerre, Poilus
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65. La Grande Guerre en Limousin : acteurs et monuments
3 septembre 2014 Luc Fessemaz
Sommaire du dossier d'Archives en Limousin, n°41, 2013-1.
LA GRANDE GUERRE EN LIMOUSIN : ACTEURS ET MONUMENTS
• P. 4 Sources conservées dans les archives départementales de la Corrèze.
• P. 8 Sources conservées dans les archives départementales de la Creuse.
• P. 16 Sources conservées dans les archives départementales de la Haute-Vienne.
• P. 25 Sources conservées dans les archives municipales de Brive-la-Gaillarde.
• P. 29 Sources conservées dans les archives municipales de Limoges.
• P. 31 Sources conservées dans les archives municipales de Saint-Junien.
• P. 33 Sources conservées dans les archives municipales de Tulle.
• P. 34 Sources conservées dans les archives municipales d'Ussel.
• P. 38 La Grande Guerre en Limousin, une histoire évanescente ? Quelques propositions. Clotilde Druelle-Korn
• P. 42 Deux hôpitaux temporaires à Brive-la-Gaillarde pendant la Grande Guerre. Jérémy Brunet
• P. 48 La Manufacture d'armes de Tulle pendant la première guerre mondiale. Alain Parnois
• P. 52 Le «camp de concentration» d'Ajain (Creuse), 1914-1919.
Daniel Dayen
• P. 58 Du fonds Jeanjean au site web 14-18 en 14×9: mémoire et histoire. Un exemple de valorisation et de mise en ligne. Jean Péchenard
• P. 66 «Je suis en bonne santé, ne vous faites pas de mauvais sang !». Correspondance d'un poilu, 1916-1918. Marcelle Sage-Pranchère
• P. 74 En mémoire d'elles. La statuaire féminine dans les monuments aux morts du Limousin, 1914-1918. Janette Cathalifaud et Josépha Herman-Bredel
Site Internet de la revue : http://www.archivesenlimousin.com/
Résumé de l'article P. 38 : “La Grande Guerre en Limousin, une histoire évanescente ? Quelques propositions”
Si on résume eu quelques lignes l'article de Clotide Druelle-Korn, maître de conférences au Centre de Recherche Interdisciplinaire en Histoire, Histoire de l'Art et Musicologie de l'Université de Limoges, on retiendra le constat d'un faible présence de travaux universitaires sur la Grande Guerre en Limousin. Elle cite cependant les mémoires de Florence Planchat, La Haute-Vienne en guerre, 1914-1918 ; Dominique Danthieux, Le Socialisme en Haute-Vienne, 1914-1918 et Christophe Goujaud, Les organisations d'Anciens combattants en Haute-Vienne, 1919-1945. Plus récemment, elle cite également les travaux de Jérémy Brunet sur les fonds des archives médicales et hospitalières des Armées (SAMHA) conservés à Limoges et ceux de Myriam Ayache sur la présence des soldats américains en Limousin.
Á l'inverse, l'auteur retient ” de belles entreprises des services d'archives et du patrimoine” : les expositions des Archives départementales de la Corrèze, La Grande Guerre à travers la presse corrézienne, 1998 et Art et Mémoire, les monuments aux morts de la Grande Guerre, 2001. De même, elle retient le très bel ouvrage de Stéphane Capot et de Jean-Michel Valade des archives municipales de Limoges, Limousin 14-18. Un abécédaire de la Grande Guerre en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne, 2008 ; et le remarquable guide sous la direction de Michel Manville, La Creuse dans la Grande Guerre, 2009.
Une troisième source est mobilisable, celles des “écrits du for privé” qui désignent les correspondances, les journaux et mémoires intimes. L'auteur met en avant trois publications des Presses Universitaires de Limoges : Souvenirs de la Grande Guerre (PULIM, 2005) de Léon Jouhaud (1874-1950) ; Destins ordinaires dans la Grande Guerre : un brancardier, un zouave, une religieuse (PULIM, 2012) ; Un évêque aux armées en 1916-1918, Lettres et souvenirs de Mgr de Llobet (PULIM, 2003). Elle invite également à consulter le fonds Baptiste Lapouge du Centre Edmond Michelet de Brive et le fonds Jeanjean en ligne à l'adresse http://epublications.unilim.fr/jeanjean/.
Pour terminer l'auteur indique une des rares études des sociétés savantes du Limousin : Le corps expéditionnaire russe en France pendant la Première Guerre mondiale et la mutinerie au camp de La Courtine, Laurent-Yves Giloux,
ECLAIRER, Revues Monuments
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66. La bataille de Guise du 28-30 août 1914
7 septembre 2014 Luc Fessemaz
La Bataille de Guise
Auteur du livre : Colonel E. Valarché. Éditions Le Livre d'histoire, 2014, 196 pages. (voir la présentation du livre en fin d'article)
La bataille de Guise ou bataille de Saint-Quentin pour les Allemands des 28, 29 et 30 août 1914, reste méconnue dans l'histoire de la Première Guerre mondiale. Pourtant, son importance n'est pas négligeable, puisqu'elle permit de ralentir la progression des Ire et IIe armées ennemies.
Deux autres ressources sur la bataille de Guise...
Le rôle du général Franchet d'Esperey
” Franchet d'Esperey se taille une solide réputation à Guise. Surnommé “Desperate Frankie” (“Frankie l'acharné”) par ses admirateurs britanniques, il va succéder à Lanrezac à la tête de la 5e armée. Cette récompense est on ne peut plus méritée : sa spectaculaire intervention a arrêté net les Allemands. De plus, elle a fait gagner à l'armée le jour et demi nécessaire pour se repositionner en vue du retour offensif que Joffre est toujours déterminé à livrer.”
Source du passage cité : John Keegan, La Première Guerre mondiale. Éditions Perrin, collection Tempus, janvier 2014, page 135.
Un non-lieu de mémoire de la Première Guerre mondiale : la bataille de Guise
A travers l'exemple de la méconnue bataille de Guise, qui se déroule à la fin août 1914, Erwan Le Gall examine les éléments faisant qu'un événement passe ou non à la postérité. C'est alors un étonnant portrait de la bataille de Guise qui se dessine, celui d'un non-lieu de mémoire.
Source : article du site En Envor, revue d'histoire contemporaine en Bretagne.
http://enenvor.fr/eeo_revue/numero_1/un_non_lieu_de_memoire_de_la_premi%C3%A8re_guerre_mondiale_la_bataille_de_guise.html
Présentation détaillée du livre La Bataille de Guise
Elle fut « la préface nécessaire de la bataille de la Marne » dont elle prépara le succès, selon l'auteur, propos confirmés par le général Joffre qui s'attribuait les mérites de la victoire. Edmond Valarché est alors capitaine adjoint à l'état-major du 10e corps d'armée, qui fait partie de la 5e armée. L'intérêt de son ouvrage est qu'il rapporte les combats des petites unités du 10e corps d'armée racontés par les exécutants. « Ils montrent les effets foudroyants de la surprise sur des soldats physiquement exténués, la vertu rassurante du sang-froid des chefs petits et grands, l'efficacité de la volonté de vaincre pour rétablir les affaires. »
Le 27 août, le général Joffre ordonne au général Lanrezac de lancer le 29 une attaque de flanc contre la Ire armée allemande en direction de Saint-Quentin, avec l'aide de l'armée britannique. Les opérations ne se déroulent pas comme prévu et le 10e corps d'armée rencontre les avant-gardes allemandes qui ont franchi la rivière entre Guise et Étréaupont. La présence de troupes allemandes au sud de l'Oise, le 29 août, motivera une bataille d'arrêt sur l'Oise. E. Valarché relate heure par heure la progression des combattants sur les différents sites : Audigny, Puisieux, Colonfay, Le Sourd, La Vallée-aux-Bleds, Richaumont, Lemé, Les Bouleaux, La Grande Cailleuse. Le 28, les troupes sont fatiguées, mais le moral est bon, même si elles sont privées de sommeil et mal ravitaillées : « On commence à manger du pain bleu » et on n'a pas le temps de faire cuire la viande.
« Les éclopés sont très nombreux ; on les voit en grand nombre derrière toutes les voitures, s'y accrochant comme ils peuvent, traînés par les attelages. » Le 29, la marche de flanc s'effectue dans le brouillard et à partir de 8 h de nombreuses surprises jettent « le désarroi le plus complet dans une partie du corps d'armée ». Le 30, l'ordre d'une retraite générale est donné, ce qui pour les troupes ignorant la situation d'ensemble ressemble à un aveu d'échec. « Du coup, les meilleurs soldats eux-mêmes sont déconcertés. Quant aux mauvais, tous les bas instincts en sont maintenant débridés ».
L'indiscipline sera impitoyablement réprimée par le général Joffre. Pourtant, « le coup de boutoir de Guise avait préparé la victoire de la Marne », von Bülow quittant délibérément la direction de Paris, pour prendre celle d'Épernay.
Source : site Geneanet, septembre 2014.
ECLAIRER, Livres, Revues Batailles
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67. Un webdocumentaire : 1914-1918 – La Grande Guerre à travers les arts
8 septembre 2014 Luc Fessemaz
Ce documentaire interactif de Pierre-Henri Gibert, Adrien Minard et Cellules s'attache à raconter l'histoire de la Grande Guerre à travers les représentations artistiques dont elle a été l'objet, de 1914 à aujourd'hui.
1914-1918 – La Grande Guerre à travers les arts a reçu le label « Centenaire » décerné par la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale.
On y suit, à travers cinq grandes thématiques (« L'autre et l'ennemi », « Les tranchées », « Les femmes et les enfants », « Désobéissance et révolte », « La blessure »), le destin et le travail d'artistes impactés par la guerre – qu'ils l'aient vécue directement ou non. Le cinéma, la peinture, la littérature, la bande-dessinée et l'art de la propagande nourrissent le webdocumentaire. Site de la semaine soumis le 23/09/2014 par la revue Historia : “Un remarquable documentaire interactif.”
► Découvrez le webdocumentaire www.guerre-14-18-arts.fr
Arts, MAITRISER, Webdocumentaires Représentation de la guerre
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68. Retrouver un soldat de 1914-1918
10 septembre 2014 Luc Fessemaz
... et le détail de ses quatre années de guerre
Parution le 10 septembre 2013, 112 pages 17 x 24, brochées, ISBN 978-2-35077-232-5, 12 €
Auteur : Yves Buffetaut
Docteur en histoire, Yves Buffetaut a publié de nombreux ouvrages sur les deux conflits mondiaux, ainsi que des guides de généalogie aux Éditions Ysec, Autrement ou Hachette. Il est le créateur de la revue Tranchées, consacrée à la Grande Guerre.
Quatrième de couverture
À la veille des commémorations de la Grande Guerre, il était indispensable de permettre aux historiens et aux généalogistes de retrouver les souvenirs du « grand-père qui a fait 14 ». Pas seulement son nom, mais le détail de ce qu'il a pu vivre pendant quatre ans
Parce qu'il a disparu, on pourrait croire que ses souffrances ou ses actes d'héroïsme sont oubliés, qu'ils sont partis avec lui. Or, il n'a jamais été aussi facile qu'aujourd'hui de collecter des informations individuelles précises sur un ancêtre soldat, sous-officier ou officier, sur l'un de ces huit millions de « poilus » de la Grande Guerre, quel que soit son grade. Le ministère de la Défense a mis en ligne des bases de données d'une importance capitale pour les chercheurs. Des associations, des bénévoles et des bibliothèques françaises ou étrangères offrent également des sites remarquablement conçus, avec des renseignements de premier plan aux chercheurs: forums d'entraide, historiques régimentaires, documents d'archives...
Cet ouvrage vous servira de guide dans le foisonnement des fonds et des bases de données. Grâce à lui, vous pourrez retracer en détail la biographie du militaire qui vous intéresse, parfois même son quotidien, jour après jour, attaque après attaque, bombardement après bombardement... C'est l'histoire, mais une histoire qui rejoint la vôtre : celle de votre ancêtre soldat dans les tranchées de 1914-1918.
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69. Registres matricules : le Grand Mémorial sera lancé le 11 novembre 2014
10 septembre 2014 Luc Fessemaz
Le portail national des registres matricules a un nom, le Grand Mémorial et il sera lancé le 11 novembre 2014. Cette mise en ligne sera très officielle, annoncée depuis l'Elysée par le président de la République, entouré de la ministre de la Culture, Fleur Pellerin et du secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants, Kader Arif.
On en sait un peu plus sur ce Grand Mémorial dont les grandes lignes avaient été esquissées dans les colonnes de La Revue Française de Généalogie par le directeur du Service interministériel des Archives de France, Hervé Lemoine et détaillées sur le site du Ministère de la Culture.
Ce site Internet sera accessible à l'adresse www.legrandmemorial.fr et donnera accès dans un premier temps aux registres matricules d'une quinzaine de départements avec une bonne surprise : l'indexation. Vous pourrez interroger le moteur de recherche directement par nom, mais pas seulement. L'outil national d'interrogation (encore en cours de développement) portera en effet sur 13 champs différents (nom, prénoms, lieux, dates, etc.) et permettra par exemple de demander la liste de tous les Poilus d'un village.
Toutefois la mise en place de ce système national suppose encore bien des efforts. Certes, la numérisation des registres matricules est quasiment achevée dans toute la France, même s'il reste ça et là quelques points noirs. Mais le problème de l'indexation est loin d'être réglé : seuls une poignée de services d'archives départementales ont effectué cette indexation. Et la plupart restent confrontés à un problème de moyens et l'indexation peut se faire seulement de trois manières différentes.
1. en interne et cela nécessite de mobiliser plusieurs agents sur un temps assez long,
2. de manière collaborative en sollicitant de bonnes volontés (bénévoles, associations, généalogistes, etc.)
3. ou enfin en sollicitant un fournisseur spécialisé qui de toutes les façons passera obligatoirement par Madagascar ou l'Ile Maurice, aucun prestataire n'étant capable d'effectuer une opération d'indexation massive en France.
Avant la fin du Centenaire, c'est à dire avant le 11 novembre 2018, le Grand Mémorial donnera accès à l'intégralité des registres matricules français. Une intégration des fiches des morts pour la France du site Mémoire des hommes est également prévue.
Source : site de la Revue française de généalogie le 10 Septembre 2014 par Guillaume de Morant.
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70. Le centenaire de la première bataille de la Marne
12 septembre 2014 Luc Fessemaz
Peut-on parler de “miracle de la Marne” ?
” Victoire incontestable, la Marne fut bien, comme l'a jugé Pierre Renouvin, une victoire du commandement. Animées du plus ardent patriotisme, les armées des deux camps s'étaient battues avec un égal acharnement, subissant des pertes considérables. Mais les deux commandements n'avaient pas fait preuve de qualités égales. Du côté des Alliés, la maîtrise de Joffre, le coup d'œil de Gallieni, l'impétuosité de Foch, la volonté tenace de Sarrail, l'esprit de solidarité de French avaient permis d'élaborer et de faire triompher une manœuvre qui, en rendant aux troupes alliées l'initiative, relevait leur moral et ressuscitait leur mordant. Du côté des Allemands, au contraire, la discorde ne cessa de régner entre von Klück et Bülow, jaloux l'un comme l'autre, de chausser le premier les bottes de la victoire : ils coordonnèrent d'autant plus mal leurs mouvements que le généralissime resta à son G.Q.G de Luxembourg, chargeant un lieutenant-colonel de prendre, sur place et en son nom, les décisions que la situation pourrait commander. Ces circonstances furent à l'origine de maladresses tactiques si nombreuses qu'il est des historiens pour juger, qu'en fin de compte, la “victoire de la Marne” fut le fait du hasard. ”
Source : Marc Ferro, La Grande Guerre, 1914-1918. Éditions Gallimard, collection folio histoire, 1990, page 103.
” Une analyse plus approfondie de l'ensemble des journaux montre qu'ils ont dans l'ensemble montré une certaine prudence. Leur aspect resta terne, les journalistes exprimèrent leur satisfaction, mais avec des formules circonspectes. En fait plus que d'enthousiasme, ils donnent une impression de soulagement. Le Temps multiplie les réserves. Il ne faut pas confondre “une grande victoire” avec la “victoire”, écrivait-il le 15 septembre. (...) Reste que le retournement de la situation fut si rapide et si inattendu que, par la suite, on a souvent parlé de miracle. En vérité, c'est seulement avec un décalage de quelques mois et non sans quelquefois une idée apologétique : on trouve le terme plutôt sous des plumes catholiques. De fait, il s'en était fallu de peu que la bataille de la Marne tourne autrement. ”
Source : Jean-Jacques Becker, L'année 14. Éditions Armand Colin Poche, 2013, pages 210-211.
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Sur le site de la Mission du centenaire :
12 septembre : la commémoration de la bataille de la Marne
La première bataille de la Marne est l'un des événements marquants de la “Grande Guerre des Français”. Le Centenaire sera l'occasion de rappeler une nouvelle fois la geste épique du “miracle de la Marne”. En cette période de rentrée des classes, une attention particulière sera porté à la transmission de la mémoire de la Grande Guerre aux jeunes scolaires.
http://centenaire.org/fr/en-france/champagne-ardenne/marne/12-septembre-la-commemoration-de-la-bataille-de-la-marne
La première bataille de la Marne
Des ressources pédagogiques (repères pour l'enseignant, documents, mise en œuvre pédagogique) proposées par le CNDP pour le premier degré...
Missel du miracle de la Marne (édité par P. Mellottee, Limoges, 448 pages. Relié en cuir brun. Doré sur la tranche. Couverture illustrée de filets et rinceaux. Préface de l'abbé Coubé)
Maurice Genevoix, Sous Verdun, dans Ceux de 14, Paris, Flammarion, 1950, pp. 41-44.
Mobilisé comme sous-lieutenant au 106e R.I., Maurice Genevoix part avec son unité dans les premiers jours d'août1914. Il participe à la bataille des frontières et après avoir connu la retraite, mène avec ses hommes un combat défensif pendant la bataille de la Marne à la Vaux-Marie, près de Verdun.
Jean Galtier-Boissière ,La Fleur au fusil, Paris, Baudinière, 1928.
Jean Galtier-Boissière est un journaliste et écrivain né en 1871, et mort en 1966.
Mobilisé au 31eRI, il participe à la bataille de la Marne. Son récit, construit à partir d'un carnet de route bien tenu, est
l'un des meilleurs concernant le début de la guerre. Les extraits choisis révèlent la dureté des combats, et l'angoisse de la défaite qui marquait les soldats et l'ensemble de la société française au début du mois de septembre 1914.
http://centenaire.org/fr/espace-pedagogique/ressources-pedagogiques/premier-degre/la-premiere-bataille-de-la-marne
Dans les collections presse et périodiques de la Bnf : la bataille de la Marne
Une sélection commentée d'articles des journaux de l'époque consacrés à la bataille de la Marne...
http://centenaire.org/fr/tresors-darchives/fonds-publics/bibliotheques/archives/dans-les-collections-presse-et-periodiques–5
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Sur le site officiel de la France :
Le Centenaire de la première bataille de la Marne (6 au 12 septembre 1914)
Photo datant du 05 septembre 1914, des centaines de taxis parisiens devant les Invalides à Paris. © AFP
Après la déclaration de guerre, le 3 août 1914, le plan du grand état-major allemand est simple : vaincre la France en six semaines, de façon à reporter tout l'effort de guerre contre la Russie. Mais alors que les Allemands envahissent la Belgique et le Nord-Est de la France, et s'apprêtent à une victoire rapide sur le front de l'Ouest, la première bataille de la Marne permet d'arrêter l'armée allemande qui se trouve alors à moins de 50 km de Paris, et la fait reculer jusqu'au Nord de l'Aisne.
http://www.france.fr/paris-et-ses-alentours/centenaire-de-la-premiere-bataille-de-la-marne-6-au-12-septembre-1914.html
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Bibliographie
La bataille de la Marne
Pierre Miquel (Auteur) – Essai (poche) Collections Tempus n°72, Éditions Perrin. Paru le 01/08/2004
La Marne est à la France ce que Tannenberg est aux Allemands, Stalingrad aux Russes, la bataille d'Angleterre pour les Anglais : une bataille d'arrêt où s'engagent toutes les forces d'une nation contre l'invasion. C'est pourquoi on parle du miracle de la Marne. Du 15 août au 5 septembre 1914, le bilan est de 250 000 morts, blessés et disparus. La France est envahie jusqu'à la Marne. Les soldats de Joffre font retraite depuis quinze jours. Le gouvernement est parti à Bordeaux. Trois armées allemandes marchent sur Paris. La guerre est perdue. Et c'est le miracle. Sur 245 kilomètres, de Meaux à Verdun, la résistance s'organise. Les civils aident les soldats, les soignent, les enterrent, renseignent, nourrissent, abritent, cachent. Et subissent les exactions, l'occupation, les bombardements, les incendies, les pillages, les massacres de chevaux. Cinq journées atroces, durant lesquelles les pantalons rouges prennent leur revanche, et gagnent. Le miracle, c'est leur courage et celui des populations. Les poilus de la Marne ont sauvé le pays. Ils ne savent pas qu'ils en ont encore pour quatre ans. Mais la France ne connaîtra plus d'invasion.
Livres, MAITRISER, Sites Batailles
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71. Le Comité départemental du Centenaire de la Creuse
21 septembre 2014 Luc Fessemaz
Le Comité départemental du Centenaire de la Creuse s'est réuni pour la première fois le 21 septembre 2012.
Le compte rendu de la réunion d'installation du CDC
Dans le cadre des travaux du comité départemental de pilotage différents groupes de travail ont été constitués :
• – groupe spectacle “fresque de Bridiers” (projet proposé à la labellisation nationale)
• – groupe “la place des femmes dans le conflit”
• – groupe concernant les recherches biographiques sur les poilus
• – groupe mémoire et patrimoine.
Consulter les comptes-rendus des groupes de travail Source : Site de la Mission du Centenaire.
Agenda, Creuse, ECLAIRER Femmes, Mémoire, Monuments, Poilus, Représentation de la guerre
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72. Cartes interactives des Morts pour la France de Haute-Vienne de la Grande Guerre
22 septembre 2014 Luc Fessemaz
La première carte indique pour les 201 communes actuelles de Haute-Vienne, le nombre de Morts pour la France de la Grande Guerre natifs de la commune considérée. La population statistique représentée peut se recouper partiellement avec le nombre de morts de 1914-1918 qui figurent sur les monuments aux morts de chaque commune (tous ne sont pas nés dans la commune et n'ont pas obtenu la mention “Mort pour la France”). Sans surprise, c'est à Limoges que le nombre de Morts pour la France est le plus élevé avec 1878 natifs décédés. La comparaison du nombre de morts entre les différentes communes du département n'a pas beaucoup de sens compte tenu de la taille très différente de leurs populations totales. On peut retenir pour cette carte que la médiane est à 49 morts.
La seconde carte indique les populations totales des communes de Haute-Vienne en 1911, dernier recensement disponible avant le début de la Première Guerre mondiale. Avec 384 736 habitants en 1911, la Haute-Vienne est encore très proche de son maximum démographique atteint en 1906. Limoges domine les autres communes avec 92 973 habitants, mais la répartition de la population est moins déséquilibrée qu'aujourd'hui. Un quart des communes du département comptent plus de 2 000 habitants et la médiane se situe à 1 225 habitants.
La troisième carte fait le rapprochement entre les deux premières en fournissant le pourcentage de Morts pour la France dans la population totale de la commune en 1911. On constate un écart considérable entre les communes. Aux deux extrêmes on trouve Augne avec 8,12 % de natifs morts dans sa population, et Glandon avec seulement 0,44%, la moyenne pour la Haute-Vienne étant de 3,66 %. Il est impossible d'apporter une explication détaillée à ces variations. On peut cependant observer que les petites communes rurales sont en tendance plus frappées que les communes urbaines. C'est particulièrement net pour les communes du plateau de Millevaches, des Monts de Châlus et des Monts d'Ambazac qui se situent souvent au dessus de 5% de natifs morts.
La quatrième carte indique les taux de variation des population totales des communes entre le recensement de 1911 et le recensement de 1921 (premier recensement d'après-guerre). Le constat du déclin démographique est évident : la Haute-Vienne perd sur la décennie 9 % de sa population avec 193 communes en décroissance contre seulement 7 en croissance. L'impact de la Grande Guerre dans ce déclin est incontestable à travers l'augmentation de la mortalité et la baisse de la natalité liée aux “classes creuses”. Il est cependant impossible d'établir une corrélation solide avec la carte précédente car les variations de population peuvent aussi s'expliquer par des migrations (exode rural en particulier) entre communes de la Haute-Vienne et aussi en direction d'autres départements français. Pour ne donner que deux exemples : Rempnat connaît une part élevée de natifs morts avec 6,58 % de sa population de 1911, et en parallèle un déclin considérable de sa population totale de 1911 à 1921 chiffré à – 24,2% ; Bellac au contraire ne compte que 2,48 % de natifs morts mais enregistre le plus fort déclin de population totale avec – 31,1%.
► Pour confectionner les quatre cartes interactives, il faut se rendre sur le site de Géoclip à l'adresse suivante :
http://franceo3.geoclip.fr/#v=map12;l=fr;z=35210,5852618,212334,169686
Pour remplir la carte des communes de la Haute-Vienne il faut cliquer sur CHARGER > des données personnelles > puis 1° copier coller les deux colonnes (code Insee des communes ; indicateur représenté) que vous trouverez dans le tableau excel ci-joint : Haute-Vienne MPLF par commune ;
> 2° géocoder les données > 3° configurer les colonnes (type de représentation graphique, nom, source, unité) > 4° visualiser le résultat (vous pouvez changer les couleurs avec “options” dans la légende de la carte).
Pour enregistrer les cartes sur votre ordinateur, vous devez créer un géosignet et ensuite cliquer sur SAUVER CETTE ÉTUDE.
Version Google Map confectionnée en juillet 2016
Lien vers la carte ► https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=1hF_LpxyW2Buce5qNBPtdVaYjge0&ll=45.93264108516398%2C1.2008441402343806&z=9
Lien vers la carte ► https://www.google.fr/maps/d/u/0/viewer?mid=1e1JQkIPTCE0r9FD_jZ5UheYBcro&hl=fr&ll=45.94748469823622%2C1.1899406210937968&z=9
AGIR, Base, Canopé, Cartographie, Haute-Vienne Morts pour la France
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73. Images et violence 1914-1918 : Quand Le Miroir racontait la grande guerre...
24 septembre 2014 Luc Fessemaz
Un ouvrage sur Le Miroir, un hebdomadaire français de presse illustrée pendant la Grande Guerre
” Il évolue subrepticement du pittoresque au sensationnel, du reportage factuel au choc moderne des photos, passant en quatre ans et demi de 300 000 exemplaires à un million chaque semaine.” (introduction page 8)
L'ouvrage est structuré en quatre parties : la première partie analyse les tâtonnements et mutations de l'information photographique. La seconde partie traite de l'apport du Miroir comme reflet d'une “culture de guerre” à la française. La troisième partie montre comment Le Miroir dit autrement la guerre sur la période 1915-1918, à travers trois types d'images : les photographies du champ de bataille, les photographies de combat, les photographies de morts. La quatrième partie est consacrée à la relative impuissance de la censure à l'égard de ce type d'illustrés.
“Véritable interface entre le monde de la guerre et celui des non-combattants, la presse est investie, en 1914, d'une mission essentielle, quand le public devient l'arrière. Les lecteurs impliqués affectivement, mais tenus physiquement éloignés du conflit, sont habités par une soif de savoir qui s'accroît au fil des semaines. Rapidement, ils veulent voir. Cette étude de la presse illustrée de l'époque révèle que les hebdomadaires traquent le scoop ou inventent de nouvelles formes de reportage pour immerger le lecteur dans la sensation d'une guerre vécue. Corps propulsés dans les arbres ou jambe abandonnée sur le No man's Land, paysages de forêts dévastées ou champs de bataille poubelles, soldats qui sautent le parapet. Contrairement à la vulgate, les thèmes que Le Miroir aborde sont particulièrement brûlants, les photographies qu'il publie, exceptionnellement parlantes, grâce en partie aux concours qu'il organise dès 1915. Les pires horreurs du conflit, le public les avait vues, tirées à un million d'exemplaires chaque semaine. Parce qu'il était la victime humiliée dans la chair de son territoire ruiné et dans la blessure ravivée de la défaite passée, l'arrière avait quand même consenti.”
Source : Quatrième de couverture du livre Images et violence 1914-1918 : Quand Le Miroir racontait la grande guerre... de Joëlle Beurier (chercheure à l'institut universitaire de Florence auteure d'une thèse sur la Grande Guerre, matrice des médias modernes). Nouveau monde éditions, janvier 2007.
Notes de lecture :
Gérald Arboit, « Joëlle Beurier, Images et violence 1914-1918. Quand Le Miroir racontait la Grande Guerre », Questions de communication [En ligne], 12 | 2007, mis en ligne le 05 avril 2012. URL : http://questionsdecommunication.revues.org/2525
Alexandre Lafon, « Joëlle Beurier, Images et violence 1914-1918. Quand Le Miroir racontait la Grande Guerre », recension sur le site du CRID Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918. URL : http://www.crid1418.org/bibliographie/commentaires/beurier_lafon.html
Pour consulter Le Miroir sur le site Gallica de la Bnf (8 années de publication disponible ou 332 unités ; 1912/1914/1915/1916/1917/1918/1919/1920) : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb40360453x/date.langFR
Images, Livres, Presse Violence
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74. 1310 morts pour la France originaires de Haute-Vienne en septembre 1914
30 septembre 2014 Luc Fessemaz
Un mois de septembre 1914 aussi meurtrier que le mois précédent...
Avec 1310 morts pour la France nés en Haute-Vienne, le mois de septembre 1914 est presque aussi meurtrier que le mois d'août 1914 qui en comptait 1332. En réalité la comparaison est trompeuse : en août 1914 les morts sont concentrés sur les 13 derniers jours (du 19 au 31 août) et en particulier la terrible journée du 28 août (863 morts, 65% des pertes du mois !) ; en septembre 1914 le décompte journalier varie de 11 à 39 morts pendant 19 jours et dépasse 40 morts pendant 10 jours. Quatre jours se détachent (voir le graphique), le 8 septembre avec 82 morts, le 20 septembre avec 106 morts, le 24 septembre avec 130 morts et le 26 septembre avec 178 morts.
Si l'on examine la géographie des décès, on constate que l'on comptabilise des Morts pour la France de Haute-Vienne dans 43 départements en septembre 1914 (voir la carte). Les départements qui se trouvent à l'arrière du front (en bleu sur la carte) n'enregistrent que quelques décès, le plus souvent dans des hôpitaux des suites de blessures ou de maladies. Á l'opposé, les départements sur ou à proximité du front connaissent le plus grands nombre de décès (en rouge sur la carte). La Marne se détache avec 813 morts (62 % du total des morts du mois), viennent ensuite l'Oise avec 136 morts et la Meuse avec 89 morts.
Si l'on précise la géographie des décès à l'aide du tableau n°3 (Document Excel à télécharger), on peut retenir les 25 morts du 138e régiment d'infanterie à Somme-Py dans les trois premiers jours de septembre, on trouve ensuite des lieux de combats liés à la bataille de la Marne (6 au 12 septembre, voir la page Les Batailles de Champagne extraite du Guide Michelin de 1921) comme Châtelraould (54 morts) et Vitry-le François (80 morts), mais les régiments auxquels appartiennent les soldats de Haute-Vienne sont plus engagés dans des combats qui ont lieu autour de Reims* dans la seconde moitié du mois : le Fort de la Pompelle et la Pompelle cumulent 107 morts (voir le dossier documentaire plus loin), Auberive (31 morts), Minaucourt (32 morts), Saint-Léonard* (140 morts) pour la plupart du 63e ou du 138e régiment d'infanterie.
(*) pour des détails sur les combats voir les les pages des sites sur les combats du 63e RI à Saint-Léonard et la défense de Reims par le 78e RI)
Dans la Meuse on compte 25 morts à Osches, tués pour la plupart le 6 septembre et appartenant au 211e régiment d'infanterie. Dans les Vosges 22 des 23 morts d'Entre-deux-Eaux sont tombés le 1er septembre, ils appartenaient tous au 5e bataillon de chasseurs à pied (BCP)
Dans la deuxième quinzaine du mois de septembre, les décès dans l'Oise sont concentrés à Attichy (32 morts) essentiellement du 338e régiment d'infanterie, Moulin-sous-Touvent (19 morts) et Touvent (44 morts) pour la plupart du 278e régiment d'infanterie.
Source : Google Maps. Carte élaborée par Luc Fessemaz à partir du Tableau Excel n°3 : tri par lieu de décès
1914-09 1310 MPLF HV
Les couleurs des étoiles sur la carte sont associées à des intervalles en nombre de morts (dizaine, vingtaine, trentaine...)
Lien vers la carte ►
https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=1LAk3uG1bQ7p0eWCQZJtHReZ2P6o&ll=48.84718149154194%2C5.02030400000001&z=8
Source : Les Batailles de Champagne, page 5. Collection des guides illustrés Michelin des champs de bataille (1914-1918), Clermont-Ferrand, 1921. Téléchargeable sur Gallica.
Si l'on analyse le nombre de morts par régiment (tableau Excel n°4), on observe que la répartition se fait dans 152 régiments. Sur le graphique ci-dessous ne figurent que les 21 régiments qui ont plus de 10 morts au cours du mois de septembre 1914. En dehors du 52e régiment d'artillerie de campagne originaire d'Angoulême (garnison), tous les autres régiments sont des régiments d'infanterie ce qui rappelle combien les fantassins ont été les premières et principales victimes de la Grande Guerre. Sans surprise, les plus touchés sont des régiments casernés en Limousin (138e RI, 63 RI, 78e RI, 100e RI, 126e RI) avec leurs régiments de réserve (278e RI, 338e RI, 263e RI). Le reste des régiments les plus touchés sont originaires du sud-ouest (Angoulême, Cahors,Montauban, Toulouse), à l'exception des fantassins de Langres (21e RI) , des chasseurs de Remiremont (5e BCP) et des Zouaves d'Oran (2e RZ). Les 131 “autres régiments” ayant moins de 10 morts comptent majoritairement des fantassins, mais on y trouve aussi quelques artilleurs, cavaliers ou cyclistes.
Si l'on analyse le genre de mort (voir le graphique circulaire), il y a d'abord ceux qui sont morts directement sur le champ de bataille : on recense 863 militaires (66%) déclarés “tué à l'ennemi”, sans que l'on puisse détailler l'origine de leur mort (par éclat d'obus, par balle...). On peut y rajouter la catégorie des 154 militaires (12%° ) “disparus” qui représentent ceux dont on a pas retrouvé les corps après les combats. Il y a ensuite la catégorie des 176 militaires (13%) morts de “blessures de guerre”, ils sont décédés le plus souvent à proximité du front dans des ambulances de campagne et des hôpitaux temporaires. S'y ajoute les 53 militaires (4%) morts des suites de blessures, ils ont probablement été évacués dans des hôpitaux plus en arrière du front mais n'ont pas survécu. Il reste trois autres catégories : les 45 militaires (3%) “morts pour la France” sans que le genre de mort soit précisé, les 12 militaires morts de maladie en service (1%) et le cas unique d'un militaire mort “en service commandé”...
Pour connaître dans le détail les 1310 militaires Morts pour la France en septembre 1914, téléchargez le document Excel qui contient cinq types de tableaux : 1914-09 1310 MPLF HV
Tableau n°1 : tri par date de décès > Régiment > Nom
Tableau n°2 : tri par département de décès (colonne Q)
Tableau n°3 : tri par lieu de décès (colonne P)
Tableau n°4 : tri par régiment (colonne I)
Tableau n°5 : tri par genre de mort (colonne R)
Dossier documentaire sur le Fort de la Pompelle et le 138e Régiment d'Infanterie
1. Le site du Musée du Fort de la Pompelle
Le Fort de la Pompelle, désarmé depuis 1913, fut occupé sans combat par les troupes allemandes le 4 septembre 1914 ; Après la victoire de la Marne, il fut reconquis de haute lutte par le 138e Régiment d'Infanterie le 24 septembre 1914 devenant dès lors la clé de voûte de la défense du secteur de Reims. Durant plus de quatre années, l'armée allemande multiplia, en vain, les assauts contre le Fort : attaques d'infanterie, bombardements intensifs, attaques par les gaz, mines, attaques de chars... A tour de rôle, 180 régiments concoururent à la défense du Fort dont deux brigades d'infanterie russes prêtées par le tsar Nicolas II en 1916 et 1917...
Source : site du Musée du Fort de la Pompelle.
Lien vers le site ► http://musees-reims.fr/fr/musees/musee-du-fort-de-la-pompelle/
2. Vidéo : visite du Fort de la Pompelle près de Reims. Par la rédaction de l'Union-Ardennais, publié le 21/06/2014.
Lien vers la vidéo ► https://dai.ly/x1zymei
3. Historique du 138e Régiment d'Infanterie : Historique du 138e RI – BDIC
4. Avis administratif du 20 octobre 1920 concernant la disparition du soldat DAUBROCHE Etienne au combat du Fort de la Pompelle, le 24 septembre 1914. Source : site europeana 1914-1918, pour plus de détails sur le soldat : http://www.europeana1914-1918.fr/fr/contributions/11422
5. Histoire d'Eugène Tribolle et de ses frères
L'aîné, Louis Tribolle, né le 31 janvier 1881 à Roussac, s'était marié le 26 février 1907 avec Marie Guillemy. Cultivateur comme ses parents, il était de la classe 1901, et son livret militaire le décrit comme châtain de cheveux, de sourcils et d'yeux, d'une taille d'1,60 m. Il effectua son service au 3e régiment d'infanterie coloniale. Libéré le 23 septembre 1905 de ses obligations militaires, il est rappelé en activité le 20 août 1914 et disparaît le 24 septembre 1914 au fort de la Pompelle (Reims), à l'âge de 33 ans, laissant cinq enfants. Son corps ne fut jamais retrouvé et le tribunal de Bellac le déclara décédé le 18 mai 1920. Il fut déclaré mort pour la France.
Pour plus de détails sur le parcours des frères Tribolle pendant la guerre de 1914-1918 : http://www.europeana1914-1918.fr/fr/contributions/10427
L'entrée du fort de la Pompelle, lieu de la mort de Louis Tribolle, photographiée en 2014 par Valérie Riffaud.
Base, Canopé, Haute-Vienne, MAITRISER Marne, Morts pour la France
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75. Une brochure consacrée au Front d'Orient
2 octobre 2014 Luc Fessemaz
L'Ambassade de France à Skopje propose sur son site une brochure consacrée au Front d'Orient.
« Cette brochure retrace l'histoire de la Première Guerre mondiale, qui a marqué de son empreinte le XXe siècle dans cette partie des Balkans, où un lourd tribut humain a été payé. Elle porte sur le patrimoine de cette époque et présente plusieurs lieux de mémoire à visiter en République de Macédoine. Elle s'adresse au visiteur intéressé par la découverte des vestiges ou la recherche d'un parent disparu.
En 1914 débutait une guerre encore sans équivalent dans l'histoire de l'Humanité. Cent ans plus tard les témoins directs de ces événements ont disparu, mais la mémoire collective de ce conflit mondial demeure. La Première Guerre mondiale imprègne toujours les esprits et marque définitivement les régions, en particulier les zones de front ainsi que les territoires sous occupation. Les Balkans furent à la fois l'un et l'autre.
La Grèce, la Bulgarie, la Serbie (qui englobe à l'époque la Macédoine serbe – aujourd'hui devenue République de Macédoine) et l'Albanie furent pendant trois ans au cœur d'un front souvent oublié. Pourtant, près d'un million de soldats d'une dizaine d'armées différentes se sont affrontés entre l'automne 1915 et septembre 1918 et, parmi eux, environ 350 000 soldats français de l'Armée française d'Orient. 70 000 d'entre eux ont trouvé la mort. »
Source : Site de la Mission du Centenaire
► La brochure Le Front d'Orient sur le site de l'Ambassade de France à Skopje
Brochures, ECLAIRER Front d'Orient
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76. Des cartes anciennes et un cahier pédagogique sur la bataille de Verdun proposés par édugéo
6 octobre 2014 Luc Fessemaz
Dans le cadre de la célébration du centenaire de la Première Guerre mondiale, l'IGN met à disposition des documents tirés des archives du Service géographique de l'armée sur la bataille de Verdun : des cartes anciennes sont proposées au téléchargement et des croquis sont utilisables en superposition sur édugéo.
Un cahier pédagogique accompagne ces documents : la première partie propose une lecture de cartes historiques qui permettent de retracer les différentes étapes de la bataille de Verdun ; la deuxième présente des pistes pédagogiques d'exploitation des documents.
L'ensemble des données géographiques d'édugéo est accessible gratuitement aux professeurs inscrits sur « éduthèque » ; un onglet cahiers pédagogiques permet le téléchargement de ce document.
Source : Actualités du portail éduthèque.
Cahier pédagogique Spécial commémoration “LA GRANDE GUERRE 1914-1918” – hors-série
Conseil d'ouverture du cahier pédagogique:
Avec le navigateur Mozilla Firefox, il vous est proposé d'ouvrir le pdf avec Acrobat reader ce qui permettra de rendre actifs les liens vers les images.
Avec le navigateur Internet Explorer, les liens s'ouvrent directement. Il est conseillé de les ouvrir dans un nouvelle onglet pour faciliter la lecture.
• La BATAILLE DE VERDUN: lecture des cartes historiques
• LA BATAILLE DE VERDUN: approche pédagogique
Source : https://edugeo-site-qualif.ign.fr/support/teaching-book/view/14
Cartographie, MAITRISER Batailles, Verdun
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77. Concours Eustory sur la Première Guerre mondiale : inscription avant le 7 novembre 2014
6 octobre 2014 Luc Fessemaz
Concours Eustory sur la Première Guerre mondiale
Quatre associations françaises et allemandes, dont l'Association des Professeurs d'Histoire-Géographie (APHG), organisent un concours historique pour les élèves de la 4e à la terminale portant sur le thème : L'Europe sur le champ de bataille : que nous reste-t-il de la Première Guerre mondiale ?
Les élèves sont invités à réfléchir à l'inscription de l'histoire locale ou nationale dans l'histoire européenne. Leurs travaux pourront prendre des formes très diverses (livres, blogs, expositions, films, etc.) et seront récompensés par des prix allant jusqu'à 10000 euros, des voyages, des séminaires...
Le site propose d'ores et déjà quelques pistes de réflexion :
• Que reste‐t‐il de la Guerre aujourd'hui, quelles traces, quelles mémoires ?
• Que pensent les autres élèves de ma classe, de mon école, de ma ville, de ma région de la Première Guerre mondiale, et qu'en est‐il dans la ville partenaire ?
• Que pensaient les jeunes de la Guerre à cette époque ? Comment en étaient‐ils informés ?
• Quelle a été la situation de ma commune, de ma région ou de mon établissement scolaire en 1914, au début de la Première Guerre mondiale ?
Vous pouvez remplir le formulaire d'inscription jusqu'au 7 novembre.
Actualités à exploiter avec :
• Collège / Quatrième / Troisième / Histoire
• Lycée général, technologique et professionnel / Tous niveaux / Histoire
Actualité en lien avec :
• Concours Eustory ( Publié le 07.10.2014 )
• Europeana 1914-1918 : site de la Bibliothèque Numérique Européenne consacré à la Grande Guerre ( Publié le 04.02.2014 )
Source : site eduscol.education.fr publié le 06.10.2014
Agenda, AGIR Mémoire
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78. Exposition itinérante “René Viviani (1863-1925)”
8 octobre 2014 Luc Fessemaz
L'exposition des Archives Départementales de la Creuse présente en 15 panneaux le parcours de René Viviani : l'homme privé ; sa philosophie politique (socialisme indépendant, refus du socialisme organisé, pragmatisme et réformisme modéré) ; ses combats (le féminisme, l'anticléricalisme, l'attachement à l'Algérie) ; sa relation avec la Creuse (député de la Creuse, circonscription de Bourganeuf de 1910 à 1922, Conseiller général de Pontarion de 1912 à 1925, Sénateur de la Creuse de 1922 à 1925) ; l'homme d'État ( premier titulaire en 1906 du ministère du Travail et de la prévoyance sociale, Président du Conseil en 1914-1915) ; son action pendant et après la Grande Guerre , sa postérité (de l'apothéose républicaine à l'oubli, un regain d'intérêt aujourd'hui).
Sur le site des Archives Départementales de la Creuse :
► Descriptif et modalités d'emprunt
► Consulter le contenu de l'exposition
► Consultez l'article consacré à René Viviani (1862-1925) sur le site des Archives Départementales de Seine-et-Marne.
Archives, Creuse, Expositions Personnages
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79. La Grande Guerre en Creuse
8 octobre 2014 Luc Fessemaz
Dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale, les Archives départementales ont réalisé une exposition intitulée : “La Grande Guerre en Creuse”. Celle-ci s'articule autour de trois thèmes: participer, honorer, soutenir.
Exposition du 6 octobre 2014 au 3 avril 2015. Du lundi au jeudi de 8h30 à 17h00 et le vendredi de 8h30 à 16h00.
Renseignements complémentaires au 05-44-30-26-50, archives@cg23.fr
Consultez la plaquette de présentation
► Consultez l'article du Populaire du Centre du 8 octobre 2014 : “La Creuse s'est-elle relevée de 1914-1918 ?
Agenda, Archives, Conférences, Creuse, ECLAIRER, Expositions Arrière, Censure, Mobilisation, Monuments, Morts pour la France, Propagande, Témoignages
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80. 1914-1918-on line, une encyclopédie internationale
10 octobre 2014 Luc Fessemaz
1914-1918-online. International Encyclopedia of the First World War
Since 2011 the international joint research project“1914-1918-online. International Encyclopedia of the First World War” has been developing an English-language virtual reference work on the First World War. Released in October 2014, the online encyclopedia is the result of an international collaborative project to make available a multi-perspective, public-access knowledge base on the First World War.
• is the largest network of First World War researchers worldwide with participants in more than 50 countries
• is the most comprehensive encyclopedia of the First World War
• is accessible worldwide by Open Access publishing in English
• has innovative navigation and search based on semantic wiki technology
http://www.1914-1918-online.net/
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Sur le blog du journal Le Monde : 14-18 chroniques du centenaire
Le 8 octobre 2014, l'encyclopédie internationale “1914-1918 Online” était lancée à Bruxelles.
Entretien avec son rédacteur en chef, Oliver Janz, professeur d'histoire contemporaine à l'Université libre de Berlin :
http://lagrandeguerre.blog.lemonde.fr/2014/10/09/une-encyclopedie-internationale-14-18-en-ligne/
ECLAIRER, En anglais, Site
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81. Les victimes de la Grande Guerre de la commune de Panazol
11 octobre 2014 Luc Fessemaz
La carte des lieux de décès des victimes de la Grande Guerre de la commune de Panazol en Haute-Vienne
► Lien vers la carte : https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=10kqYPsq0DSuBtvkbwv814Vabplw&ll=48.48951052631039%2C3.2314420000000155&z=7
► Téléchargez une exploitation de la carte : Fiche d'activités sur les victimes de la GG de Panazol
Les sources pour dresser la liste des victimes de la Grande Guerre de la commune de Panazol
En cette période de commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, cette étude se propose de mieux connaître les citoyens de Panazol qui sont morts lors de ce conflit.
Pour en dresser la liste, le monument aux morts de la commune édifié en 1922 est la première source qui vient à l'esprit. Il est situé place de la République, à proximité du bâtiment de l'ancienne mairie et en face de l'église. D'un point de vue architectural et esthétique, le monument n'a rien de remarquable. Il s'agit d'une stèle accompagnée d'ornements classiques : rameaux d'olivier et feuilles de chêne, casques de soldats et croix de guerre. Par contre son inscription est beaucoup plus originale : « La commune de Panazol à ses enfants victimes de la guerre ». La formule « victimes de la guerre » a une signification pacifiste que l'on ne retrouve que dans des municipalités socialistes SFIO de l'époque. Le monument permet de recenser soixante noms présentés dans l'ordre alphabétique et, accompagnés de la première lettre du prénom. Cette présentation ne facilite pas l'identification des victimes car on se heurte à une double difficulté : la présence d'homonymes pour des noms très fréquents dans le département comme ceux de DELAGE, DELAURENT, DENANOT, FAUCHER, et ensuite l'incertitude sur le prénom. Par exemple un L est le plus souvent la première lettre de Léonard, prénom très fréquent dans le sud-est de la Haute-Vienne à l'époque, mais cela peut aussi signifier Louis ou Lucien. Plus troublant encore, il y a des exemples de non correspondance entre la première lettre du prénom inscrite sur le monument aux morts et celle du prénom de l'état civil de la victime. Sauf erreur de la part de l'artisan qui a gravé la stèle, il est possible que les familles aient choisi d'inscrire le prénom d'usage plutôt que le prénom officiel...
Les noms des 60 victimes de la Grande Guerre figurant sur le monument aux morts de Panazol (87350), place de la République. Photographie prise le 2 mars 2014.
Muni de la liste des soixante victimes issue du monument aux morts, il s'agit ensuite de préciser leur identité à l'aide d'autres sources.
La seconde source incontournable est constituée par la base des Morts pour la France en ligne sur le site Mémoire des hommes du ministère de la défense. Il faut rappeler que « Mort pour la France » est une mention officielle créée par la loi du 2 juillet 1915 et qui concerne les actes de décès de militaires ou civils « tués à l'ennemi ou morts dans des circonstances se rapportant à la guerre ». La constitution du fichier par le ministère de la Guerre et des Pensions a duré au moins deux ans (1921-1922) (1). Chaque fiche contient de précieuses informations : le nom, le ou les prénoms ; le grade, le corps (dernier régiment d'affectation), le numéro de matricule au corps (utile pour retrouver d'éventuelles citations individuelles dans le JORF en ligne sur Gallica), la classe (année de naissance plus 20 ans), le numéro de matricule et le lieu de recrutement (deux informations nécessaires pour retrouver la fiche matricule aux archives départementales) ; la date et le lieu du décès, le genre de mort, la date, le lieu et le département de naissance ; la date et le lieu de transcription de l'acte de décès ou du jugement du Tribunal civil.
(1) Christian Lemarchand, « Le fichier général des militaires de l'armée française décédés au cours de la Première Guerre mondiale », Revue historique des armées, 252 | 2008, 132-133.
Fiche “Mort pour la France” du soldat Pierre Paul DEYSSET (1878-1916). Source: site Mémoire des hommes.
La troisième source pour compléter la liste des victimes de la Grande Guerre de la commune de Panazol est constituée par le Livre d'or des Morts pour la France. C'est par la loi du 25 octobre 1919, « relative à la commémoration et à la glorification des morts pour la France au cours de la Grande guerre », que l'Etat à lancé le projet d'un Livre d'or comprenant tous les noms des Morts pour la France, et qui serait déposé au Panthéon. Le ministère des Pensions a effectué ce vaste travail consistant à dresser la liste pour chaque commune partir du fichier national existant. Ce n'est qu'à partir de 1929, que la liste est envoyée aux communes pour contrôle et rectification (2). On peut aujourd'hui se faire communiquer le livre d'or d'une commune en faisant une demande en ligne sur le site des Archives nationales. Le livre d'or de la commune de Panazol comporte 13 feuilles avec un tampon daté du 29 novembre 1930. Il se présente sous la forme d'un tableau par ordre alphabétique avec 4 colonnes : nom et prénoms, date et lieu de naissance, régiment et grade, date et lieu de décès.
(2) 106 – « Les livres d'or des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale », Archives nationales, 2013. Fiche rédigée par Damien Richard.
Les informations tirées des trois sources (monument aux morts, fichier des Morts pour la France, Livre d'or) ne se recoupent pas totalement compte tenu des écarts de dates dans leur élaboration.
Première différence : les 60 victimes de la Grande Guerre qui figurent sur le monument aux morts de Panazol de 1922 n'ont pas toutes obtenues la mention « Mort pour la France ». C'est le cas de 8 d'entre elles, ce qui représente 13% du total des victimes figurant sur le monument. Dans 6 cas, il s'agit de soldats qui ont été réformés : on compte 3 cas de réforme n°1 des suites de blessures ou maladies en service (affaiblissement intellectuel, mauvais état général, tuberculose pulmonaire), et 3 cas de réforme n°2 pour maladies non imputables au service (arthrite rhumatismale, tachycardie, tuberculose pulmonaire). Il y a le cas particulier du soldat Pierre FAUCHER disparu au combat le 28 août 1914, mais dont le registre matricule comporte une condamnation « pour bris de clôture » antérieure à la guerre et, qui est cependant amnistié par la loi du 29 avril 1921. Il y a enfin le cas du soldat Jean-Baptiste BEYLY qui a fait toute la guerre, a été blessé quatre fois, mais est mort le 28 juin 1920, quelques mois après son congé illimité de démobilisation prononcé le 9 septembre 1919.
Seconde différence : le Livre d'or des Morts pour la France de la commune de Panazol de 1930 comporte 55 noms, 45 noms figurent sur le monument aux morts, mais 10 noms n'y figurent pas. Dans ce dernier groupe, pour la moitié d'entre eux cela s'explique par le fait qu'ils figurent sur un autre monument aux morts : 3 se trouvent sur le monument de Saint-Just-le-Martel, 1 sur le monument de Feytiat, 1 sur le monument de Mialet en Dordogne en tant que lieu de naissance. Pour l'autre moitié, il s'agit probablement de familles qui n'ont pas fait la demande pour que le nom du soldat décédé soit gravé sur le monument de Panazol en 1922.
Seconde feuille (noms commençant par B) du Livre d'or des morts pour la France de la commune de Panazol. Source : Archives nationales.
En cumulant les informations des différentes sources, on a retenu dans cette étude le chiffre de 70 victimes de la Grande Guerre de la commune de Panazol: les 60 inscrites sur le monument au morts et les 10 non inscrites sur le monument mais figurant dans le Livre d'or.
Schématisation de la composition des 70 victimes de la Grande Guerre de la commune de Panazol
AGIR, Canopé, Cartographie, Haute-Vienne Morts pour la France Laisser un commentaire
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82. Petit atlas en ligne : 40 cartes sur la première guerre mondiale.
14 octobre 2014 Luc Fessemaz
40 maps that explain World War I
by Zack Beauchamp, Timothy B. Lee and Matthew Yglesias on August 4, 2014
One hundred years ago today, on August 4, 1914, German troops began pouring over the border into Belgium, starting the first major battle of World War I. The Great War killed 10 million people, redrew the map of Europe, and marked the rise of the United States as a global power. Here are 40 maps that explain the conflict — why it started, how the Allies won, and why the world has never been the same.
http://www.vox.com/a/world-war-i-maps
Map 5 The German and French war plans emphasized attacks
German and French war planners both believed the war was going to be an offensive one. The German plan, conceived by strategist Alfred von Schlieffen, envisioned a rapid German march primarily through Belgium into French territory. The French strategy, Plan XVII, sent French troops directly across Franco-German border, as well as through Luxemburg and Belgium. This partially explains where the main battle lines were during the war, but according to some historians it means much more than that. A very contentious line of scholarship holds that World War I was caused by these plans, because every state believed that the key to victory was a quick offensive strike and that a war, under those terms, could be won quickly and comparatively cheaply.
Titles of the 40 maps
Background
1. European alliances in 1914
2. The unification of the German Empire
3. Two wars in the Balkans fail to settle regional rivalries
4. European powers carve up Africa
5. The German and French war plans emphasized attacks
6. Ethno-linguistic map of Austria-Hungary
War breaks out
7. Franz Ferdinand is assassinated
8. The world mobilizes for war
9. WWI's first battle: the attack on Liège
10. Paris is saved in the Battle of the Marne
11. Germany routs Russia in the Battle of Tannenberg
12. The British blockade the German Empire
13. German submarine warfare, 1915
Major European battles
14. Austria-Hungary conquers Serbia
15. The 12 battles of the Isonzo
16. The Gallipoli campaign: the Allies try to invade Turkey
17. Bloody battle at Verdun
18. The high point of the Russian war effort
19. The Battle of Jutland: the biggest naval fight of World War I
20. Where the war stood in 1916
The war outside Europe
21. German colonies in Southwest Africa and elsewhere come under attack
22. Germany's most famous naval raider, the Emden
23. Britain conquers Palestine
24. Lawrence of Arabia and Britain's betrayal of Arab allies
25. Ottoman Turks commit genocide against the Armenians
The technology of the Great War
26. Trench warfare on the Western Front
27. This German supergun could hit a target 80 miles away
28. The tank makes its debut
29. The 80 victories of the Red Baron
30. The French rail network in 1914
Allied victory
31. Germany resumes submarine warfare against American ships
32. The Zimmermann telegram: Germany proposes a Mexican war against the US
33. The United States mobilizes for war
34. Russia capitulates in the Treaty of Brest-Litovsk
35. Spring 1918: Germany's last offensive
36. A continent on the brink of famine
Consequences of the war
37. Changes to Europe after World War I
38. The war devastated European economies
39. Sykes-Picot and the breakup of the Ottoman empire
40. The Bolshevik revolution sparks civil war in Russia
Cartographie, En anglais, MAITRISER, Sites Alliances, Armes, Batailles, Colonies, Empire ottoman, Front de l'Ouest, Front italien, Génocide, Marne, Personnages, Révolution, Sarajevo, Verdun
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83. Les instructions officielles pour les Commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale de l'année scolaire 2014-2015
15 octobre 2014 Luc Fessemaz
Enseignements primaire et secondaire
Actions éducatives
Commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale – année scolaire 2014-2015
NOR : MENE1423904N
note de service n° 2014-133 du 15-10-2014
MENESR – DGESCO B3-4
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Texte adressé aux rectrices et recteurs d'académie ; aux vice-rectrices et vice-recteurs ; aux inspectrices et inspecteurs – directrices et directeurs académiques des services de l'éducation nationale
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Les commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale ont été officiellement lancées par le Président de la République le 7 novembre 2013.
Ce temps mémoriel, qui marquera l'année scolaire 2014-2015, est porteur de plusieurs enjeux importants, précisés dans la note de service n° 2013-094 du 7 juin 2013 parue au Bulletin officiel n° 24 du 13 juin 2013 :
– la compréhension d'une épreuve qui engagea l'ensemble de la société française ;
– la transmission de cette mémoire aux Français d'aujourd'hui ;
– l'hommage rendu à ceux qui vécurent la guerre et firent le sacrifice de leur vie ;
– l'appréhension du conflit dans la perspective d'une histoire nationale et européenne partagée.
L'éducation nationale prend pleinement part à cette commémoration et s'applique à transmettre aux jeunes générations l'Histoire et les mémoires de ce conflit. Elle s'appuie, d'une part, sur les enseignements en classe depuis l'école primaire jusqu'au lycée (sur ce point, on pourra se reporter à la note de service du 7 juin 2013 précitée) et, d'autre part, sur les actions éducatives.
Les équipes éducatives veilleront en outre à associer les élèves aux cérémonies et manifestations locales ou nationales rendant hommage aux combattants et aux victimes de la guerre qui rythmeront les commémorations au cours de l'automne 2014 (notamment le 11 novembre) et du début de l'année 2015.
Je vous rappelle que le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, est membre fondateur du Groupement d'intérêt public (GIP) « Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale » chargé de mettre en œuvre les commémorations de ces événements. Ce dernier accompagne la coordination des projets pédagogiques menés par les classes et les établissements par le biais des comités académiques du Centenaire pilotés par les référents académiques « mémoire et citoyenneté ».
1. Actions éducatives nationales
Deux dispositifs qui ont marqué l'année scolaire 2013-2014 sont reconduits : la « Grande collecte » et le concours « Les petits artistes de la mémoire » du Centenaire. Deux nouvelles opérations, proposées par la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale font leur apparition cette année : la « Photographie du Centenaire » et le concours « Eustory ».
Vous trouverez ci-après une brève description de ces différentes actions. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Éduscol à l'adresse suivante : eduscol.education.fr/centenaire-premiere-guerre-mondiale.
1.1. Pour les écoles, les collèges et les lycées : la « Grande collecte »
En novembre 2013, sous l'impulsion, notamment, de la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale, de la Bibliothèque nationale de France (BnF) et du Service interministériel des archives de France (SIAF), s'est tenue la « Grande collecte ». Cette opération nationale visait à encourager les Français à faire numériser gratuitement dans des centres de collecte mis en place pour l'occasion, leurs documents et objets familiaux liés à la Grande Guerre, dans le but d'alimenter le fond de la bibliothèque en ligne Europeana.
Cette opération, qui a rencontré un vif succès en 2013 (plus de 10 000 participants, environ 250 000 pages numérisées), notamment auprès du public scolaire, est reconduite cette année sous une forme légèrement différente puisqu'elle permettra la mise en ligne des documents les plus emblématiques sur un site dédié, créé par la BnF.
Elle se tiendra les vendredi 14 et samedi 15 novembre 2014, dans des lieux de collecte prévus à cet effet, sur l'ensemble du territoire national. Les enseignants des classes souhaitant s'associer à cette collecte sont priés de prendre contact préalablement avec les services éducatifs des archives départementales. Au-delà de cette opération, les équipes éducatives sont encouragées à développer, tout au long de l'année scolaire, des projets pédagogiques en lien avec ces services.
1.2. Pour les écoles : le concours « Les petits artistes de la mémoire » du Centenaire
Les classes de CM2 sont encouragées à participer au concours « Les petits artistes de la mémoire » du Centenaire, organisé en 2014-2015 par l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) en lien avec la Dgesco et la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale.
Cette action éducative, qui a suscité un engouement remarquable des équipes éducatives l'an dernier (plus de 500 classes participantes sur l'ensemble du territoire national et à l'étranger) permet aux enseignants de faire travailler les élèves sur le parcours de guerre d'un combattant de leur commune et d'élaborer un carnet artistique sur le modèle de celui de l'artiste combattant Renefer. Pour cette session particulière de l'année 2014-2015, les équipes pédagogiques sont invitées à porter leurs réflexions sur l'héritage du conflit dans le cadre de la construction européenne.
1.3. Pour les collèges et les lycées : la « Photographie du Centenaire »
Les classes de 4e et de 3e des collèges et de 1re des lycées généraux, technologiques et professionnels sont invitées pour l'année 2014-2015 à réaliser une photographie du Centenaire dans le cadre de l'appel à projet soutenu par la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale.
Ce projet doit permettre aux élèves de s'engager dans un travail autour de la photographie et de sa pratique, lié à une réflexion plus large sur l'image, en lien avec les mémoires et l'Histoire du conflit. Il s'agit pour les élèves de s'approprier ainsi l'événement et d'en comprendre les enjeux contemporains. Dans ce cadre, les classes qui le souhaitent sont invitées à déposer sur le portail national du Centenaire une ou deux photographies symbolisant à leurs yeux le conflit et ce qui en reste cent ans après. Ces photographies seront accompagnées d'un commentaire justifiant le choix opéré.
Les clichés sélectionnés seront présentés sous une forme de mur ou d'exposition lors du festival du film de Compiègne 2015. Ils seront également mis en ligne sur le portail national du Centenaire ainsi que sur les sites Internet des autres partenaires du dispositif : celui de la fondation Alexandre Varenne et, à l'occasion de la 26e semaine de la presse et des médias à l'école, celui du Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information (Clemi).
Les comités académiques du Centenaire pourront accompagner la diffusion de l'appel à projet et utiliser les clichés réalisés dans leur académie à des fins pédagogiques et commémoratives.
1. 4. Pour les collèges et les lycées : Le Concours « Eustory »
Les classes de 4e et de 3e des collèges et de 1ère des lycées généraux, technologiques et professionnels sont invitées à participer au concours « Eustory » pour l'année scolaire 2014-2015. Ce concours d'Histoire à dimension européenne, soutenu par la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale, est co-organisé par l'Association des professeurs d'histoire-géographie (APHG), la Fédération des maisons franco-allemandes, la fondation Körber, et Notre Europe – institut Jacques Delors.
À l'occasion des commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale, les élèves sont invités à étudier la question suivante : « L'Europe sur les champs de bataille : que nous reste-t-il de la Première Guerre mondiale ? »
Les recherches menées par les élèves français portent sur le quotidien de leurs aïeux de 14-18. Elles doivent être confrontées à la dimension européenne du conflit. Les élèves pourront s'appuyer en parallèle sur les travaux d'établissements européens travaillant sur le même thème.
2. Labellisation nationale des meilleurs projets
Les comités académiques du Centenaire proposeront les projets les plus pertinents à la labellisation de la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale. Ils adresseront les dossiers sélectionnés à la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale entre le 17 et le 21 novembre 2014. Chaque comité académique adoptera dans ce cadre un calendrier qui lui est propre.
Les projets ainsi reconnus feront l'objet d'une publication dans l'espace pédagogique du portail national de la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale. Il appartiendra également à chaque comité académique de trouver les modalités appropriées de valorisation des projets à l'échelle de l'académie.
En outre, certains projets labellisés pour l'année 2014-2015 pourront obtenir un soutien financier de la part de la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale. Les référents académiques « mémoire et citoyenneté » seront chargés de communiquer, auprès des porteurs de projets, des modalités de demande de subvention et d'assurer la transmission des dossiers à la Mission du Centenaire qui examinera les demandes lors du premier semestre de l'année 2015.
3. Journée portes ouvertes dédiée au Centenaire dans le réseau Canopé
Les ateliers des Canopé académiques (CRDP) sont des centres ressources mobilisés dans la préparation des commémorations du Centenaire. L'ensemble du réseau organise, le mercredi 12 novembre 2014, une journée portes ouvertes, à l'intention des équipes éducatives, portant sur le Centenaire de la Première Guerre mondiale (présentation des outils pédagogiques, sensibilisation aux actions éducatives, conseils pratiques, etc.)
Vous trouverez enfin des informations complémentaires relatives aux ressources utiles et aux différents partenaires en soutien, sur le site Éduscol du ministère : eduscol.education.fr/centenaire-premiere-guerre-mondiale.
Je vous remercie pour l'intérêt que vous voudrez bien apporter à l'implication de l'ensemble de la communauté éducative dans ce moment important de rassemblement et de cohésion nationale.
Pour la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche
et par délégation,
La directrice générale de l'enseignement scolaire,
Florence Robine
Agenda, ECLAIRER Commémorations, Mémoire
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84. Le projet “la photographie du centenaire”. Date limite de dépôt : 21 avril 2015.
15 octobre 2014 Luc Fessemaz
Les classes des collèges (4e et 3e) et des lycées généraux et professionnels (1ère) sont invitées pour l'année 2014/2015 à produire une « photographie du Centenaire ». Les classes qui le souhaitent peuvent envoyer à la Mission du Centenaire une ou deux photographies accompagnées d'un commentaire qui symbolisent, cent ans après, le conflit et ses traces mémorielles.
Pourquoi avoir retenu le thème de la photographie ?
Il s'agit pour les élèves de s'approprier l'événement à travers la photographie, objet commun et très utilisé aujourd'hui dans les médias et l'espace public.
La photographie, dont la pratique s'est accélérée pendant la guerre de 1914-1918, se prête très bien comme support de réflexion et de réalisation pédagogique.
Ce projet doit permettre aux élèves impliqués de proposer un travail autour de la photographie et de sa pratique, lié à une réflexion plus large sur l'image et la mise en mémoire de la Grande Guerre et donc de son histoire.
Il mêle ainsi une approche plurielle et croisée de l'événement, mettant en œuvre connaissances et compétences dans des disciplines différentes (histoire, histoire des arts, arts plastiques, lettres...).
Comment participer ?
Le projet laisse toute liberté aux classes dans le choix du sujet et du support photographique.
La nature des réalisations peut être ainsi variée sur le fond et la forme. Les classes peuvent proposer des photographies couleur ou noir et blanc, des photographies d'objets, de lieux, de paysages, des photomontages...
Afin de participer à ce dispositif, les classes sont invitées à envoyer leur(s) réalisation(s) accompagnée(s) d'une fiche explicative. Les modalités d'envoi sont précisées sur la fiche suivante.
> Télécharger la fiche d'accompagnement
Date limite de dépôt : 21 avril 2015
Les clichés sélectionnés seront présentés sous une forme de mur ou d'exposition lors du festival du film de Compiègne en novembre 2015. Une sélection pourra être publiée également sur le portail national du Centenaire à partir du printemps 2015, sur le site de la Fondation Varenne, sur le site du Centre de Liaison de l'Enseignement et des Médias d'Information (CLEMI) lors de la 26e Semaine de la Presse et des médias à l'école.
Ils pourront également être valorisés sur d'autres supports non commerciaux dans les académies qui le souhaitent à partir de la base collectée par la Mission du Centenaire.
Agenda, AGIR, Appel à projet Mémoire
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85. Exposition à Ambazac : 14-18 L'itinéraire d'un soldat pendant la Grande Guerre
15 octobre 2014 Luc Fessemaz
Exposition du Pays d'Ambazac
3 avenue du Général de Gaulle 87240 AMBAZAC
Tél : 05 55 56 70 70
contact@tourisme-ambazac.fr
Descriptif
L'OT MAVAT a le plaisir d'accueillir l'exposition présentée par l'Association de Collectionneurs du Pays d'Ambazac qui a choisi d'aborder la guerre à travers le parcours d'un jeune soldat de notre territoire. Ce soldat vous le découvrirez tout au long de l'exposition sous le prénom de François. Afin d'honorer la mémoire de ces soldats et de leurs compagnons de misère, l'exposition retrace le parcours de l'un d'entre eux, François né le 16 juin 1892 à St Junien, mobilisé le 2 août 1914 à l'âge de 22 ans affecté au sein du 63ème régiment d'infanterie de Limoges. Cette exposition est complétée par la présentation d'effets d'uniforme et d'objets d'époque permettant une visualisation plus concrète de ce qui fut le quotidien des « poilus ». (casques, képis, étuis d'obus, éclats d'obus, journaux,...etc). Outre un aperçu des différentes armes engagées dans le conflit par une mise en évidence de coiffures militaires françaises et allemandes et de certains équipements, cette exposition présente un condensé de la vie quotidienne du combattant au travers de dessins et de petits objets réalisés lors des périodes dites « de repos » ou dans les hôpitaux du front, afin d'échapper un instant à l'enfer des combats, à la boue, au froid, à la faim, à la soif, à la vermine ou aux rats. Enfin, la vie de l'arrière est également rappelée notamment par une présentation de différents périodiques, cartes postales, objets en porcelaine où caricature de l'ennemi et « bourrage de crâne » sont outrancièrement exploités.
Visible jusqu'au 19 novembre 2014, mardi, mercredi et vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h30 et le jeudi et samedi de 9h à 12h.
Entrée libre et gratuite. Présentée par l'Association de Collectionneurs du Pays d'Ambazac avec la participation de la Cinémathèque du Limousin.
Source : site tourisme-hautevienne.com
Agenda, ECLAIRER, Expositions, Haute-Vienne Arrière, Artisanat, Front, Mémoire
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86. Le projet “la Grande Collecte”, vendredi 14 et samedi 15 novembre 2014
15 octobre 2014 Luc Fessemaz
La Grande Collecte
Histoire et mémoire
Le ministère chargé de l'Éducation nationale s'associe au Service interministériel des archives de France (SIAF), à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à la Mission du centenaire de la Première guerre mondiale et à d'autres partenaires, afin de mettre en œuvre une collecte de souvenirs familiaux relatifs à la Première Guerre mondiale dans toute la France. Les élèves des écoles, collèges et lycées sont invités à participer à ce projet, intitulé “la Grande Collecte”, les vendredi 14 et samedi 15 novembre 2014.
• Préserver, partager et transmettre pour enrichir la mémoire collective
• Participer à la Grande Collecte
Préserver, partager et transmettre pour enrichir la mémoire collective
En 2014, l'Europe et le monde entier commémorent le centenaire du début de la Première guerre mondiale qui a marqué la mémoire et l'histoire de la France et a touché, par son ampleur et sa durée, l'ensemble de la population française.
Les quatre années de conflit ont donné naissance à de multiples documents d'archives personnelles, qui sont autant de témoignages directs de la vie des soldats et des populations civiles : correspondances entre les soldats et leurs proches, carnets de croquis pris sur le vif au milieu des combats, souvenirs écrits après la guerre, etc. Ces documents d'archives privées se complètent parfois de souvenirs familiaux, objets d'époque ou anecdotes.
L'existence et la richesse de ce patrimoine sont à l'origine d'une vaste opération européenne. La bibliothèque en ligne Europeana propose une collecte numérique par le biais du site www.europeana1914-1918.eu afin de sauver ces ressources de l'oubli voire de la disparition.
Rapprochant les pays d'Europe dans un esprit fédérateur, la Grande Collecte s'inscrit dans le cadre de cette opération à laquelle neuf pays européens ont déjà participé. Elle est également l'occasion d'appréhender une autre facette de la Grande Guerre : les comportements collectifs et individuels suscités par le conflit.
Participer à la Grande Collecte
Dans les écoles, collèges et lycées
Les vendredi 14 et samedi 15 novembre 2014, les élèves peuvent apporter dans leur école, leur collège ou leur lycée, avec l'accord de leur famille, des documents ou objets privés relatifs à la Grande Guerre. L'équipe éducative organise une remise de ces documents, par les élèves, au point de collecte le plus proche. En cas d'absence de point de collecte à proximité de l'école ou de l'établissement, il est également possible de s'adresser au Centre départemental de documentation pédagogique (CDDP) ou au Centre régional de documentation pédagogique (CRDP).
Après numérisation, documents et objets originaux sont restitués aux élèves. Les données ainsi numérisées viennent enrichir la mémoire collective en alimentant le fond de la bibliothèque européenne en ligne gratuite “Europeana“. Les documents les plus emblématiques seront mis en ligne sur un site dédié mis en place par la Bibliothèque nationale de France (BNF).
Les enseignants souhaitant participer à la Grande Collecte doivent prendre contact préalablement avec les services éducatifs des archives départementales.
Au delà de cette opération, les équipes éducatives sont encouragées à développer tout au long de l'année scolaire des projets pédagogiques en lien avec ces services.
Un espace pédagogique sur le portail de la Mission du Centenaire permet aux enseignants de retrouver les projets éducatifs menés, ainsi que des pistes pédagogiques en lien avec leurs enseignements.
Accéder à l'espace pédagogique
Dans toute la France
Toutes les personnes ou familles qui conservent des documents datant de la Première Guerre mondiale sont invitées à les faire numériser. Il peut s'agir de :
• journaux intimes
• carnets
• correspondances
• photographies
• tracts
• affiches
• etc.
Les objets d'époque sont également recherchés, comme par exemple l'artisanat de tranchées.
La Grande Collecte en 2013
La Grande Collecte en 2013, c'étaient :
• plus de 10 000 participants
• plus de 250 000 pages numérisées
En savoir plus
Sites à consulter
La Mission du centenaire de la Première guerre mondiale
• En France
• Dans le monde
• Trésors d'archives autour de la Grande Guerre
• Espace scientifique
• Espace pédagogique
centenaire.org
Europeana 1914-1918
• Ajouter une histoire
• Consulter les histoire
• Voir l'exposition en ligne
europeana1914-1918.eu
Bibliothèque nationale de France
La Grande Collecte – Europeana 1914 -1918
• L'opération de collecte
• Les objets recherchés
• Les lieux de collecte
BNF – La Grande Collecte – Europeana 1914 -1918
BNF : Dossier de presse BNF – La Grande Collecte – Europeana 1914 -1918
Pages à consulter
Les partenaires liés à la mémoire
• Institutions
• Fondations et associations de mémoire
• Musées et lieux de mémoire
Les partenaires liés à la mémoire
11 novembre : mémoire des combattants et victimes de la guerre
• Participation aux cérémonies commémoratives
• Projets pédagogiques liés à l'histoire de soldats
• Étude du patrimoine artistique et culturel lié à la guerre
11 novembre : mémoire des combattants et victimes de la guerre
Textes de référence
Commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale – année scolaire 2014-2015
Note de service n° 2014-133 du 15 octobre 2014
Source : site education.gouv.fr
Agenda, AGIR Mémoire
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87. Hôpitaux et blessés de guerre, 1914-1918, du front vers la Corrèze
15 octobre 2014 Luc Fessemaz
Dans le cadre du centenaire de la Grande Guerre, les Archives départementales de la Corrèze proposent une exposition itinérante consacrée à l'action du service de santé militaire déployée dans le département durant le conflit. L'exposition circulera d'octobre 2014 à a mai 2015 dans les communes suivantes : Tulle, Uzerche, Objat, Brive, Argentat, Ussel.
Cette exposition présente les grandes étapes logistiques de prise en charge et de transport des soldats blessés du front vers la Corrèze. La chaîne d'évacuation des blessés et malades, la constitution des hôpitaux temporaires dans le département et, surtout, la formidable mobilisation de la population corrézienne y sont tour à tour dévoilées.
Trois thèmes sont déclinés en 18 panneaux :
1 – Les formations sanitaires de l'avant.
2 – Les formations de l'intérieur.
3 – Le soutien aux blessés.
Pour plus de détails téléchargez le PDF de présentation de l'exposition des Archives départementales de la Corrèze : hôpitaux et blessés ad19
Agenda, Archives, Corrèze, ECLAIRER, Expositions Blessés
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88. Le Petit quizz de la Grande Guerre
25 octobre 2014 Luc Fessemaz
Le premier livre “ludique” et pédagogique sur 14-18
Dans le cadre du centenaire, cet ouvrage permet de (re)donner des repères simples sur ce conflit majeur de l'histoire de France, d'illustrer les principaux faits, de combattre quelques idées reçues mais aussi de parler de l'histoire à hauteur d'hommes grâce à des anecdotes fortement évocatrices.
“A travers son petit format et l'originalité de sa présentation à travers les questions qu'il pose, c'est le plus grand et le plus terrible pan de l'histoire de France et des Français que ce quizz éclaire”.
Préface de Jean-Jacques Becker – Professeur émérite à l'université Paris X- Nanterre – Président d'honneur du Centre de recherche de l'Historial de la Grande Guerre de Péronne.
C'est un ouvrage facile d'accès pour tous les publics (fond, forme, prix).
Source : http://lepetitquizzdelagrandeguerre.blogspot.fr/
ECLAIRER, Livres Batailles, Bilan de la guerre, Femmes, Tranchées
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89. Cartographie de la Grande Guerre sur atlas-historique.net
28 octobre 2014 Luc Fessemaz
Un site pour comprendre la Grande Guerre à travers les cartes
ATLAS-HISTORIQUE.net
1914-1945 Guerres et totalitarismes
http://www.atlas-historique.net/1914-1945/index.html
1914-1918 la première guerre mondiale
• Les alliances en Europe durant le premier conflit mondial
• Le monde et le premier conflit mondial
• Le front Ouest en 1914
• Le front Ouest entre 1915 et 1916
• Le front des Balkans en 1915
• Le front moyen-oriental (1914-1916)
• les élections présidentielles américaines (1916)
• Le front Ouest en 1917
• Le front moyen-oriental (1917-1918)
• Les offensives allemandes sur le front Ouest en 1918
• La victoire des Alliés sur le front Ouest en 1918
• La percée des Alliés sur le front de Macédoine en septembre 1918
• La victoire alliée dans les Balkans (1918)
• Les conditions de l'armistice et du Traité de Versailles sur le front Ouest
1918-1939 l'entre-deux-guerres
• La Société des Nations
• Les répercussions du conflit sur l'Océanie (1919)
• Les élections présidentielles américaines (1920)
• Le démembrement de l'Empire ottoman en 1920
• La Turquie et le Traité de Sèvres (1920)
• Le démembrement de l'Autriche-Hongrie
• La formation de la Tchécoslovaquie (1919-1920)
• La formation de la Pologne (1918-1923)
• La Hongrie et le traité de Trianon (1919-1945)
• La création de la Yougoslavie (1921)
• La première indépendance des pays baltes
• La situation de l'Europe en 1923, l'après-guerre
• La Turquie et le Traité de Lausanne (1923)
• Les élections présidentielles américaines (1924)
• La situation de l'Afrique en 1925
• La Turquie et le Moyen-Orient en 1925
Cartographie, ECLAIRER
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90. Cartographie de la Grande Guerre sur mon-atlas.fr
28 octobre 2014 Luc Fessemaz
Un site pour comprendre la Grande Guerre à travers les cartes
MON-ATLAS.fr
Le site d'Alain Houot propose des cartes et des fonds de carte sur la Première Guerre mondiale.
http://www.monatlas.fr/Hist/guerre14_18/gun.html#europ14
La 1ère guerre mondiale
L'Europe en 1914
La guerre en 1914
• Le font Ouest
• Le font Est
La guerre de 1915 à 1918
• Le font Ouest
• Le font Est
• La guerre dans les Balkans
• La guerre dans l'Empire Ottoman
Les conséquences de la guerre
• Les traités de paix
• Le bilan de la guerre
Cartographie, ECLAIRER
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91. Cartographie de la Grande Guerre sur cyberhistoiregeo.fr
28 octobre 2014 Luc Fessemaz
Un site pour comprendre la Grande Guerre à travers les cartes
CYBERHISTOIREGEO.fr
Un site avec des cartes animées et des séries de cartes pour suivre l'évolution de la Première Guerre mondiale
http://www.cyberhistoiregeo.fr/spip.php?rubrique5
• l'Europe en 1914
• Cartographie : Le front oriental pendant la Première Guerre Mondiale
• Le génocide arménien
• La vague révolutionnaire en Europe
• l'Europe en 1923
Cartographie, ECLAIRER Génocide
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92. Cartographie de la Grande Guerre sur educreuse23
28 octobre 2014 Luc Fessemaz
Un site pour comprendre la Grande Guerre à travers les cartes
EDUCREUSE23
Le site d'Yves Guiet avec des animations (schémas, croquis, cartes, analyse d'images...) pour enseigner l'histoire-géographie.
http://www.educreuse23.ac-limoges.fr/loewy/swf/
L'imagerie nationale à la veille de 1914. La conquête de la LorraineClasse de 1ère ES/L (748 Ko) L'imagerie nationale à la veille de 1914. Les deux côtés de la frontièreClasse de 1ère ES/L (897 Ko)
De Sarajevo à la Grande Guerre...L'Europe à la veille de la Première Guerre mondialeClasse de 1ère ES/L (514 Ko) Didacticiel réalisé avec DidapagesTémoignages et “bourrage de crâne” durant la guerre de 14-18Panique aux archives !Classe de 1ère ES/L (514 Ko)
L'Europe au lendemain de la Première Guerre mondialeClasse de 1ère (131 Ko)
La montée des périls en Europe avant-guerreClasse de 1ère (106 Ko) La montée des périls en Europe avant-guerre – ChronologieClasse de 1ère (35 Ko)
Cartographie, Creuse, ECLAIRER
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93. 352 Morts pour la France originaires de Haute-Vienne en octobre 1914
31 octobre 2014 Luc Fessemaz
Avec 352 Hauts-Viennois décédés en octobre 1914, le département enregistre environ mille morts de moins que les deux premiers mois du conflit.
La diminution du nombre de morts en octobre 1914 s'explique par l'épuisement des hommes et des matériels (pénurie de munitions) à la suite de la guerre de mouvement qui caractérise le début du conflit. Le nombre de morts est plus élevé en début de mois avec sept jours avec 20 morts et plus. Il tombe ensuite à moins de 10 morts par jour, avec un minimum de 2 morts le 15 octobre et deux exceptions à 14 morts (25 octobre) et 18 morts (30 octobre).
Au niveau des départements de décès, on peut retrouver l'évolution de la géographie des combats. Le département de la Marne reste le premier lieu de décès des Hauts-Viennois avec 117 morts (33% du total), mais sa part était presque du double en septembre 1914 (62 %). Ce que l'on a appelé “la course à la mer” justifie la présence en seconde part du département de la Somme avec 65 morts (18 %), du Pas-de-Calais avec 31 morts (9%), de la Belgique avec 17 morts (5%) ainsi que pour des parts moindres des départements du Nord et de l'Aisne. Plus à l'est on trouve également la Meuse avec 32 morts (9%) et la Meurthe-et-Moselle avec 7 morts.
Les principaux lieux de décès en octobre 1914 se concentrent dans le département de la Marne avec 20 morts à Saint-Léonard, 19 morts dans les hôpitaux et ambulances de Châlons-sur-Marne, 18 morts à Jonchery, 11 morts à Jonchery et encore 8 morts au fort de la Pompelle à proximité de Reims.
Les combats ont aussi été intenses dans le département de la Somme avec 12 morts à Andechy, 9 morts à Le Quesnoy, 8 morts à Popincourt, 7 morts à Dancourt, 5 morts dans les hôpitaux de Montdidier et enfin 4 morts à Andechy.
Dans le département du Nord on signalera 5 morts à Ronchin près de Lille et dans le département du Pas-de-Calais 3 morts à Monchy-au-Bois.
Il faut noter la présence de 5 morts à Noordschote en Belgique dans le cadre de la bataille de l'Yser qui se déroule du 17 au 31 octobre 1914. (télécharger le fichier PDF L'inondation de la plaine de l'Yser).
Plus à l'est dans le département de la Meuse, on relève 8 morts au bois d'Ailly, 5 morts dans les hôpitaux de Verdun et 4 morts à Vaux-Lès-Palameix.
► Lien vers la carte : https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=1NpIPRcviLMWD2yDf-oUkAyHog3Q&ll=47.41051123119823%2C3.947614499999986&z=5
Les 352 Hauts-Viennois morts en octobre 1914 se répartissent dans 85 régiments. Comme en septembre 1914, le régiment le plus lourdement frappé est le 138e Régiment d'Infanterie de Magnac-Laval (45 morts) (pour plus de détails aller sur le site le 138e RI dans la Grande Guerre). Viennent ensuite les réservistes du 338e également de Magnac-Laval (29 morts) et le 63e de Limoges (28 morts).
Au niveau du genre de mort, d'un mois sur l'autre la part de la catégorie “tué à l'ennemi” reste majoritaire avec 184 morts (52 %) , mais son poids relatif diminue avec la baisse de l'intensité des combats (la part était de 66 % en septembre 1914). Il en est de même avec la catégorie “disparu” dont la part passe de 12% en septembre à 4% en octobre. A l'inverse les parts des catégories “blessures de guerre” et “suites de blessures” passent de 17 % (13% + 4%) en septembre à 36 % (24% + 12%) en octobre. On observe également une forte augmentation de la part des morts pour “maladie en service” qui passe de 1% en septembre à 7% (23 morts) en octobre. Les détails de la maladie ne sont pas toujours indiqués sur les fiches individuelles des Morts pour la France, mais on relève que 12 des 23 morts pour maladie en service le sont à cause de la fièvre typhoïde (tableau n°4 du fichier Excel). Ces données révèlent la détérioration des conditions sanitaires liées au passage à la guerre de tranchées : la fièvre typhoïde est transmise par des eaux contaminées et elle est typique des troupes en campagne. Elle va brutalement se propager pendant la première année du conflit avant que n'intervienne une vaccination permettant d'éteindre l'épidémie (*).
(*) À corps défendant : vacciner les troupes contre la typhoïde pendant la grande guerre. Publié dans Corps 2008/2 n°5. Article sur le site cairn.info)
Pour connaître dans le détail les 352 militaires Morts pour la France en octobre 1914, téléchargez le fichier Excel qui contient quatre types de tableaux : 1914-10 352 MPLF HV
Tableau n°1 : tri par date de décès > Régiment > Nom (colonnes O,I,D)
Tableau n°2 : tri par département de décès et par lieu de décès (colonnes Q et P)
Tableau n°3 : tri par régiment (colonne I)
Tableau n°4 : tri par genre de mort (colonne R)
Base, Canopé, Haute-Vienne, MAITRISER Batailles, Course à la mer, Maladies, Morts pour la France, Tranchées
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94. Un dossier du CNDP sur l'armistice du 11 novembre 1918
31 octobre 2014 Luc Fessemaz
L'armistice, signé le 11 novembre 1918 entre les Alliés et l'Allemagne marquant la fin de quatre années de guerre, constitue un moment clé de la conscience nationale et européenne. « L'École a pour mission l'enseignement de l'histoire de la Grande Guerre, et également la transmission de la mémoire » (*). La commémoration de l'armistice permet de mener un travail d'Histoire ancré dans un enseignement de la citoyenneté et des valeurs de la République.
(*) Commémoration du 90e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, Bulletin officiel de l'Éducation nationale, n° 24 du 12 juin 2008.
• Présentation
• 1918 : le dénouement
• La guerre des tranchées
• La première guerre totale
• Les civils dans la guerre
• 1918 : une Europe meurtrie
• 1918 : une Europe bouleversée
• La mémoire de la guerre
• Pédagogie
• La Grande Guerre sur les écrans de cinéma
• Représentations artistiques de la Grande Guerre
• Ressources
• Téléchargez le dossier en PDF
Source : dossier de la collection Pour mémoire du CNDP.
Canopé, MAITRISER Armistice
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95. Cartographie de la Grande Guerre sur le site Odyssée de l'académie de Poitiers
31 octobre 2014 Luc Fessemaz
Comprendre la Grande Guerre à travers les cartes
http://ww2.ac-poitiers.fr/hist_geo/IMG/swf/cartes_europe.swf
Cartographie, ECLAIRER Alliances, Frontières, Régimes politiques
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96. Cartographie de la Grande Guerre sur carto1418.fr
31 octobre 2014 Luc Fessemaz
Un site pour comprendre la Grande Guerre à travers les cartes
http://www.carto1418.fr/index.php
Cartographie, ECLAIRER
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97. Deux cartes sur le nombre de Morts pour la France
31 octobre 2014 Luc Fessemaz
La géographie des « morts pour la France »
Des surmortalités à l'Ouest et sur les contreforts du Massif central. Carte réalisé à partir de l'étude d'Henri Gilles, Jean-Pascal Guironnet et Antoine Parent parue dans la Revue économique de mai 2014.
Pour lire l'article paru dans le journal Le Monde le 13/05/2014 : http://www.lemonde.fr/centenaire-14-18-decryptages/article/2014/05/13/la-geographie-des-morts-pour-la-france_4415163_4366930.html#
Centenaire de la Première Guerre mondiale: combien de «poilus» de votre département parmi les victimes?
http://www.slate.fr/story/79759/carte-morts-premiere-guerre-mondiale
Carte réalisée par Jean-Marie Potier à partir de la base de données Mémoire des hommes, avec l'aimable collaboration de Pierre Breteau/Passion Dataviz. Pour lire le bilan des pertes des troupes coloniales et d'Outre-mer, cliquer ici.
Cartographie, ECLAIRER Morts pour la France
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98. Cartographie de la Grande Guerre sur pearltrees.com
31 octobre 2014 Luc Fessemaz
Des sites pour comprendre la Grande Guerre à travers les cartes
http://www.pearltrees.com/askellek/cartes-1ere-guerre-mondiale-14/id6410311
Cartographie, ECLAIRER
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99. “14-18, La catastrophe”, Les Collections de l'Histoire
1 novembre 2014 Luc Fessemaz
La catastrophe
A l'orée des commémorations qui vont marquer le centenaire de la Première Guerre mondiale, des historiens reviennent sur l'événement fondateur du XXe siècle. L'ébranlement de l'Europe commence bien avant l'attentat de Sarajevo du 28 juin 1914 et les soubresauts du conflit s'arrêtent des années après l'armistice du 11 novembre 1918. Au-delà du Vieux Monde, tous les continents sont touchés, comme le sont, partout, les hommes couchés dans les tranchées, les femmes en première ligne de la production, les savants, les artistes. Les survivants en sont conscients : plus rien ne sera comme avant. Nous sommes aussi les héritiers de 14-18. Une historiographie renouvelée nous permet de mesurer en quoi.
Auteurs des articles :
Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Jean-Jacques Becker, Bruno Cabanes, Sophie Delaporte, Jean-Michel Gaillard, John Horne, Jean-Noël Jeanneney, Gerd Krumeich, André Loez, Pap Ndiaye, Nicolas Offenstadt, Manon Pignot, Antoine Prost, Anne Rasmussen, Yannick Ripa, Emmanuel Saint-Fuscien, Leonard V. Smith, Gene Tempest, Arndt Weinrich, Nicolas Werth, Jay Winter, Joseph Zimet.
Source : Revue L'Histoire, Les collections n°61 daté novembre 2013.
Quatre fois par an, Les Collections de l'Histoire publient 100 pages de synthèse de qualité autour d'un thème de référence.
http://www.histoire.presse.fr/collections/14-18
MAITRISER, Revues Armes, Chronologie, Femmes, Littérature de guerre, Mémoire, Représentation de la guerre
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100. Une exposition sur les Morts pour la France de la commune d'Uzerche
4 novembre 2014 Luc Fessemaz
Centenaire de la guerre 14-18 à Uzerche
Suite au travail de fourmi du groupe conduit par Marie-Françoise Flageolet, une exposition commémorative de la guerre 1914-1918 voit le jour. L'objectif étant de faire savoir qui étaient ces soldats décédés durant le conflit et plus particulièrement ceux dont le nom figure sur le monument aux morts d'Uzerche. Suite à un travail de recherche minutieux et à la participation d'Uzerchois qui ont mis documents de famille, lettres, cartes postales, objets, journaux, photos à la disposition du groupe de travail, chaque combattant uzerchois tombé pour la France verra sa mémoire honorée. Pour essayer de mieux comprendre les causes de ce conflit et la France telle qu'elle était à ce moment-là, une partie de l'exposition sera consacrée à ce que fut le quotidien des soldats, des Français vivant en zone occupée et de tous ceux qui, à l'arrière, ont travaillé pour une guerre qui a fait plus d'un million trois cent mille victimes Françaises de 18 à 40 ans, disparues dans cet enfer. salle Espace Vézère – 10h/12h – 14h/17h30 – gratuit.
GPS lat. 45° 25′ 27″ – long. 1° 33′ 46″
Ouverture
• Du 01 novembre 2014 au 16 novembre 2014
• lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche
Source : site tourismelimousin.com
Agenda, ECLAIRER, Expositions Morts pour la France
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101. La Grande collecte en Creuse
5 novembre 2014 Luc Fessemaz
Grande collecte: découvrez les documents et objets relatifs à la Grande guerre déposés auprès des Archives départementales de la Creuse
Depuis novembre 2013, nombre de contributeurs ont répondu présent à l'opération de la grande collecte organisée dans le cadre de la commémoration du centenaire de la guerre 14-18. Des lettres, des médailles, des obus ciselés, des revues et beaucoup d'autres documents nous ont été confiés afin que nous puissions les numériser, les photographier et les mettre en ligne. Ce sont autant de témoignages précieux qui permettent à chacun de sonder le quotidien de ces soldats mais aussi celui des familles restées à l'arrière.
Formulaire de recherche: grande collecte
Archives, Creuse, ECLAIRER Témoignages
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102. La Grande Guerre à travers la presse corrézienne
5 novembre 2014 Luc Fessemaz
La grande guerre (1914-1918) à travers la presse régionale
De nombreux articles ont paru dans la presse écrite corrézienne pendant la première guerre mondiale. Informations nationales ou locales, vie quotidienne, nouvelles du front: les Corréziens sont tenus informés par le seul moyen qu'ils avaient à cette époque, leurs journaux. La TSF était loin de se trouver dans tous les foyers. Cette exposition réalisée par les archives départementales de la Corrèze, présente des journaux de la période 1914-1918 issus de ses collections.
Exposition présentée aux Archives départementales de la Corrèze en 1998.
La Grande Guerre 1914-1918 à travers la presse corrézienne.pdf (format pdf – 325.45Ko)
Archives, Corrèze, ECLAIRER, Expositions, Presse Arrière, Front
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103. Un dossier du CNRS : 14-18, un monde en guerre
5 novembre 2014 Luc Fessemaz
Un dossier sur la Première Guerre mondiale et ses conséquences démographiques, politiques, économiques, sociales et culturelles.
https://lejournal.cnrs.fr/dossiers/14-18-un-monde-en-guerre
Éditorial par Antoine Prost
L'histoire s'écrit au croisement des questions et des sources. Les questions changent avec le temps, et les historiens cherchent des sources pour y répondre. Aussi l'historiographie évolue-t-elle : les récits élaborés à une époque perdent leur intérêt pour l'époque qui suit. Les « vérités » se succèdent. Ainsi n'est-il pas étonnant que le dossier que l'on va lire témoigne d'un renouvellement de l'histoire de la Grande Guerre. L'histoire diplomatique tente de dépasser la querelle des responsabilités pour démonter le fonctionnement des pouvoirs, tandis que se développent des approches plus sociologiques ou comparatives. C'est l'aboutissement d'une évolution qu'il convient de mettre en...
Lire la suite de l'éditorial
Dossiers, MAITRISER Animaux, Jaurès, Mémoire, Origines
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104. Le comité du centenaire de la guerre de 1914-1918 du Haut-Limousin
5 novembre 2014 Luc Fessemaz
Des photos, des vidéos, des expositions sur la Grande Guerre dans le pays du Haut-Limousin...
Lien vers le site : http://centenaire1418hautlimousin.jimdo.com/
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Les expositions : Exposition à Chateauponsac – Exposition à Bellac – Exposition à Mézières sur Issoire – Exposition au Dorat – Exposition Saint Pardoux – Exposition à Magnac laval
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Lettres des poilus – Les lettres pendant la guerre – Lettres des poilus (audio) – Lettres de poilus et des familles
Pour en savoir plus – Les causes et les origines du conflit – La mobilisation
Marche commémorative du 6 août 1914
Manifestations religieuses
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Les 3 régiments partis de Magnac Laval : le 338ème RIR – le 138ème RIR – le 90ème territorial
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les artistes – la peinture – la poésie
Contact – Partenaires – Boutique du centenaire 14 18 Haut Limousin
Agenda, ECLAIRER, Expositions, Haute-Vienne, Sites
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105. Les illustrations de l'encyclopédie de la Grande Guerre en ligne
6 novembre 2014 Luc Fessemaz
L'encyclopédie de la Grande Guerre
À l'occasion de la reparution en poche de L'encyclopédie de la Grande Guerre dirigée par Stéphane Audoin-Rouzeau et Jean-Jacques Becker en deux volumes (Perrin, coll. Tempus, 2012) le Centre International de Recherche de l'Historial de la Grande Guerre met à disposition de tous les illustrations commentées présentes dans l'édition originale (Paris, Bayard, 2004).
► Lien pour accéder aux illustrations : https://www.historial.fr/ressources/centre-international-de-recherche/encyclopedie-de-la-grande-guerre/
Cartographie, ECLAIRER, Livres
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106. Une exposition sur la Grande Guerre à Aubusson
7 novembre 2014 Luc Fessemaz
La mairie accueille, jusqu'au 19 novembre 2014, une exposition consacrée à la Grande Guerre
Depuis lundi 5 novembre 2014, l'Amicale laïque propose une exposition à la mairie d'Aubusson. Celle-ci s'inscrit dans le cycle des animations prévues dans le cadre de la commémoration du centenaire de la Grande Guerre.
Cette exposition, baptisée « Le départ des tapissiers : Aubusson face à la Grande Guerre », souhaite faire découvrir aux visiteurs les éléments qui ont conduit les peuples européens au conflit puis, à compter de l'Ordre de mobilisation du 2 août 1914, d'en suivre le déroulement. A travers une collection privée jusqu'alors jamais exposée, le public peut découvrir les tenues portées par des soldats, la vie de tous les jours dans les tranchées, les ustensiles de la vie quotidienne, les objets de l'art des tranchées mais aussi la malle du capitaine d'Haraill du 78 e régiment d'infanterie de Guéret, tué à Verdun en 1916.
Lire la suite sur le site du Populaire du Centre
Agenda, Creuse, ECLAIRER, Expositions
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107. Une exposition sur la presse pendant la Grande Guerre aux Archives municipales de Brive
7 novembre 2014 Luc Fessemaz
La Grande Guerre à travers les unes de la presse
L'assassinat de l'archiduc d'Autriche à Sarajevo le 28 juin 1914
Dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale, la Fondation Varenne présente, aux Archives municipales de Brive, jusqu'à dimanche, une exposition du Centre de la presse. L'association gère une collection de plus de 300.000 revues et journaux...
Lire la suite de l'article sur le site de la Montagne : http://www.lamontagne.fr/limousin/actualite/departement/correze/brive/2014/11/07/la-grande-guerre-a-travers-les-unes-de-la-presse_11210590.html
Agenda, Archives, ECLAIRER, Expositions
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108. La commune de Vaulry en Haute-Vienne pendant la Grande Guerre
7 novembre 2014 Luc Fessemaz
Dès le 2 août 1914, la commune de Vaulry bascule dans la guerre... Loin du front, les habitants voient partir leurs enfants, arriver les réfugiés et se multiplier taxes et réquisitions.
Source : La commune de Vaulry plonge dans la vie de son Conseil municipal durant la Première Guerre, article du Populaire du centre du 10 août 2014. (cliquez sur le lien pour lire l'intégralité de l'article)
Première page du document réalisé par M. Michel Boyé, conseiller municipal de Vaulry
Lien pour télécharger le document : Vaulry 14-18 (22 03 14)
Quelques extraits
La séance du Conseil municipal de Vaulry du 9 Août 1914 :
Il est dit que, suite à la mobilisation générale décrétée le 2 Août, les hommes mobilisables ont rejoint leurs régiments « dans le plus grand calme et dans la rapidité » et cela dès le lendemain. « Au vu des circonstances le Conseil Municipal se réunira tous les dimanches à 14h et le Maire sera à la Mairie tous les matins de préférence de10 h à midi. « Il est donné lecture des communications transmises par la Préfecture : état de siège proclamé, attroupements, circulation sur les routes, horaires des débits, lever et battre immédiatement les récoltes...
Le Maire déclare également « qu'étant donné la misère et l'absence des mobilisés, les Conseillers doivent relever les noms des nécessiteux en vu d'établir des bons de pain ».
« Il faut que chacun fasse preuve d'initiative et de bonne volonté, venir en aide par tous les moyens aux familles des mobilisés qui sont à la frontière. C'est un devoir que de répondre à toute demande de réquisition concernant le ravitaillement ».
La séance du Conseil municipal de Vaulry du 11 Novembre 1918 :
« Jour de délivrance et de Victoire. Les évènements se précipitent : l'Armistice est signé, l'Allemagne repoussée sur tous les fronts, abandonnée par ses alliés en proie aux dissensions intérieures, manquant de réserves et de ravitaillement. Les dures conditions imposées par le Maréchal Foch ont toutes été acceptées. L'Alsace-Lorraine, séparée de la mère patrie depuis 48mois, va nous être rendue. La Justice et le Droit, indignement violés, obtiennent les réparations nécessaires et c'est dans l'enthousiasme et la joie générale que se termine enfin cette longue angoisse qui étreint les cœurs Français depuis 4ans et 3 mois. Laguerre avait commencé le 3 Août 1914. Elle se termine aujourd'hui. La France n'oubliera pas ses morts. Puisse-t'elle maintenant retrouver à jamais la paix, le calme, l'union la prospérité nécessaire et marcher de nouveau toujours plus fort vers de glorieuses destinées !' »
M.Maurat-Ballange, Maire de Vaulry.
Le monument aux morts de la commune de Vaulry
Source : documents extraits de 1914 -1918. La Commune de Vaulry (Hte-Vienne) pendant la «Grande Guerre». Ouvrage édité en mars 2014.
Carte des lieux de décès des Morts pour la France de la commune de Vaulry
https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=1wk8FLLKgH7ep7UZ1Cu1ZLQ7CcS0&ll=47.81612832851729%2C1.3477205312500473&z=6
Source : carte élaborée à partir des données du site MemorialGenWeb et de celles de la Base des Morts pour la France de Haute-Vienne. Luc Fessemaz, Canopé Limoges, novembre 2014. Vous pouvez télécharger le fichier Excel ayant servi à élaborer la carte Google : Vaulry Monument aux morts et Morts pour la France
Brochures, Cartographie, Haute-Vienne, MAITRISER Arrière, Morts pour la France
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109. Un webdocumentaire sur les traces du conflit 14-18 en Auvergne et Limousin
8 novembre 2014 Luc Fessemaz
Sept thématiques abordent, par l'image et le son (chansons d'époque) , les figures locales (René Viviani, Etienne Clémentel), les innovations (l'aviation), les faits marquants (présence des alliés américains, des prisonniers de guerre), qui ont survécu à la Grande Guerre.
En Auvergne comme en Limousin, la “Der des Ders” ne s'est pas achevée à la 11e heure, du 11e jour, du 11e mois de l'année 1918. Ni avec la disparition, en 2008, à Brioude (Haute-Loire), de Louis de Cazenave, l'avant-dernier poilu français survivant.Des villes en campagnes, dans la pierre et dans les mémoires, en Auvergne comme en Limousin, si loin du front, les maux de l'histoire, un siècle après l'Armistice, ont laissé des traces indélébiles.
Cliquer sur le lien pour voir le webdocumentaire : http://www.lamontagne.fr/paget/gf/webdocumentaire-14_18-en-auvergne-et-limousin.html
En introduction du webdocumentaire, un entretien avec l'historien Jean-Jacques Becker, spécialiste de la 1ère Guerre mondiale (durée 1:19)
Lire l'article du Populaire du Centre du 7/11/2014 sur le sujet : Les traces du conflit 14-18 en Auvergne et Limousin dans un webdocumentaire.
ECLAIRER, Webdocumentaires Américains, Aviation, Fusillés, Mémoire, Personnages, Témoignages
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110. Mémoire restaurée : retour sur l'histoire du film “Les croix de bois”
11 novembre 2014 Luc Fessemaz
Le film vient d'être restauré. Sorti en 1932, “Les Croix de bois” est un des chefs d'œuvre du cinéma parlant français.
Il fut tourné avec un réalisme saisissant, avec une majorité d'anciens combattants. Le film montre la guerre à hauteur d'homme, d'où sa dimension presque documentaire. “Je n'avais qu'une idée, c'était ne pas trahir l'idée initiale de Roland Dorgelès, c'est de montrer la guerre pour faire haïr et mépriser la guerre”, explique Raymond Bernard, réalisateur des “Croix de bois” dans une interview datant de 1973.
Un exemple frappant de reconstitution de la Grande Guerre
Roland Dorgelès, engagé volontaire, a écrit un livre à succès dans lequel il décrit la vie des Poilus. “Je dis toujours que rien n'était sérieux et c'est vrai. Et la guerre, même, ne m'a pas fait changer d'avis et la guerre était aussi une bouffonnerie tragique”, explique Roland Dorgelès, auteur des “Croix de bois”.
“C'est caractéristique de l'ironie un peu sarcastique de ces anciens combattants qui avaient cette capacité d'autodérision aussi”, explique Laurent Veray, directeur artistique du festival du film de Compiègne.
Source : site francetvinfo.fr
ECLAIRER, Vidéos Cinéma de guerre
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111. Les fusillés de la Grande Guerre du Limousin
14 novembre 2014 Luc Fessemaz
Pour l'historien Antoine Prost, président du conseil scientifique de la Mission du centenaire de la première guerre mondiale, la mise en ligne des dossiers des fusillés, consultables sur le site Mémoire des hommes et au Musée de l'armée, permet la réintégration de ces hommes dans la mémoire nationale. Il explique dans un entretien donné au journal Le Monde combien « Il est très difficile de faire le tri entre les fusillés »
http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/10/31/antoine-prost-il-est-tres-difficile-de-faire-le-tri-entre-les-fusilles_4515057_3224.html
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La mise en ligne le 11 novembre 2014 de la base des fusillés de la Première Guerre mondiale
Base de données des militaires et civils fusillés en application d'une décision de la justice militaire ou exécutés sommairement durant la Première Guerre mondiale
Fruit d'un travail de dépouillement qui n'avait jamais été réalisé de manière systématique dans les archives des conseils de guerre, la base ici présentée permet de consulter intégralement les dossiers de procédure et les minutes de jugement conservés au Service historique de la Défense à Vincennes, pour chaque individu – militaire ou civil, français ou étranger – fusillé par la justice militaire française au cours du conflit, pour quel que motif que ce soit, aussi bien au front qu'à l'arrière.
Les 1008 fusillés et exécutés sommaires recensés, relèvent donc aussi bien de cas de désobéissance militaire que d'affaires d'espionnage ou de droit commun. Du fait des lacunes causées par les aléas de l'histoire, qui ont pu être en partie compensées par le fichier des militaires morts de la Première Guerre mondiale, tous les fusillés connus ne sont pas documentés.
La numérisation des archives des conseils de guerre et leur mise en ligne répondent à la demande formulée par le Président de la République lors du lancement des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale le 7 novembre 2013. Ce projet a par ailleurs reçu l'autorisation de la CNIL dans une délibération en date du 10 juillet 2014.
Source : site Mémoire des hommes.
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L'évolution du nombre de soldats fusillés pendant la Grande Guerre
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Pour aller plus loin dans l'étude des fusillés de la Grande Guerre, deux documents à télécharger :
• QUELLE MÉMOIRE POUR LES FUSILLÉS DE 1914-¬1918 ? UN POINT DE VUE HISTORIEN
Rapport présenté à Monsieur le Ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens Combattants par un groupe de travail animé par M.Antoine Prost, président du conseil scientifique de la Mission du Centenaire. Paris, le 1er octobre 2013. 74 pages.
• POUR MÉMOIRE : LES FUSILLÉS DE LA GRANDE GUERRE – DOSSIER PÉDAGOGIQUE DU CNDP. 2011, 76 pages.
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Les fusillés de la Grande Guerre du Limousin
Téléchargez le fichier Excel des 19 fusillés du Limousin : Base des fusillés de la 1GM du Limousin
Dans la base des fusillés de la Première Guerre mondiale du du site Mémoire des hommes, en faisant une recherche par département, on recense 5 fusillé nés en Corrèze, 6 fusillés nés en Creuse et 8 fusillés nés en Haute-Vienne, soit un total de 19 fusillés pour le Limousin.
Cette comptabilité ne distingue pas les fusillés en fonction des motifs de leur exécution (pour l'exemple, désertion, espionnage, crime de droit commun). Pour les découvrir, il faut parcourir les dossiers des fusillés, mais ils ne sont pas toujours complets. On peut également retrouver les registres matricules auprès des Archives départementales (ils sont en ligne en Creuse et en Corrèze) et les actes de décès auprès de l'état civil des mairies (en utilisant les dates de transcription des actes).
Pour le Limousin, on retiendra que quatre fusillés ont été officiellement réhabilités : il s'agit du caporal Antoine Morange et des soldats Félix Baudy et Jean Henri Prébost, fusillés pour l'exemple le 20 avril 1915 à Flirey-Manonville (ils étaient tous les trois maçons et syndicalistes de la CGT) , réhabilités par l'annulation du jugement de la cour spéciale de justice militaire le 29 juin 1934 ; et du sous-lieutenant Pierre Millant, fusillé pour l'exemple sans jugement le 16 juin 1916 à Fleury, réhabilité par l' arrêt de la cour d'appel de Colmar du 20 mai 1926 ;
Le cas du soldat Léonard Leymarie, fusillé pour l'exemple le 12 décembre 1914 à Fontenoy est plus ambigu. Sur sa fiche figure “fusillé réhabilité” et son acte de décès comporte la mention “Mort pour la France”, cependant il n'y a pas de date officielle de réhabilitation car les demandes entreprises dans les années 1920 ont échoué. 94 ans jour pour jour après son exécution, un hommage officiel lui est rendu le 12 décembre 2008 au monument aux morts de Seilhac (commune de naissance) par l'inscription de son nom.
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Hommage à Jean-Henri Prébost, maçon creusois fusillé pour l'exemple
L'association Éclats de Rives propose, du 29 juillet au 16 août, une exposition consacrée à Jean-Henri Prébost, maçon creusois, qui fut fusillé pour l'exemple en avril 1915 avec trois autres de ses camarades, sur le front de Lorraine à Flirey.
L'exposition, composée de documents d'archives et de photographies anciennes et récentes, résultat d'un patient travail d'enquête, est installée à l'auberge de la Cascade.
Éclats de Rives, basée à Saint-Martin-Château où elle organise, entre autres activités, des événements festifs, est d'abord une association d'habitants. Se consacrant d'ordinaire à des sujets moins tragiques, ceux-ci ont choisi cette année de faire revivre la mémoire d'un enfant oublié du pays, dont les traces s'étaient perdues en dépit d'une réhabilitation posthume par la justice militaire en 1934.
Une plaque commémorative à la mémoire de Jean-Henri Prébost sera posée dimanche 28 juillet à 18 heures, sur la place de la Mairie. Le même jour à 21 heures, Éclats de Rives projettera le film de Stanley Kubrick : « Les sentiers de la gloire » au cinéma de Peyrat-le-Château.
Source : article du site de La Montagne.fr, Limousin > Creuse > Saint-Martin-Château 26/07/13.
Exposition Jean-Henri Prébost, maçon creusois fusillé pour l'exemple au théâtre de l'Union à Limoges le samedi 15 novembre 2014
Adresse : 20 Rue Des Coopérateurs – 87000 Limoges
Bibliographie et sitographie
• Article paru dans 1914-1918, Auvergne-Limousin, hors-série de la Montagne et du Populaire du Centre, novembre 2013 : “Deux creusois fusillés pour l'exemple en 1915” page 92.
• Site mémoire dédié au 63e Régiment d'infanterie de ligne 1914-1918 : http://www.faurillon.com/Flirey.htm
Agenda, Base, Dossiers, Expositions, MAITRISER Fusillés
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112. Quiz sur les Morts pour la France de Haute-Vienne
14 novembre 2014 Luc Fessemaz
Ils partirent nombreux en août 1914 des casernes de Haute-Vienne...
Le départ du 78e RI à la gare de Limoges. Photo du site Europeana.
Et nombreux sont morts dans les deux premiers mois du conflit...
Le Monument aux morts de Le Transloy (Pas-de-Calais). Photo du site Mémoires de pierre.
les Morts pour la France de Haute-Vienne pendant la Grande Guerre : août et septembre 1914
Pour pouvoir répondre au mieux, vous êtes invité à lire les articles se rapportant à la période concernée. Vous les trouverez en cliquant sur l'onglet "Base" du menu de la barre supérieure.
Départ
AGIR, Haute-Vienne, Quiz Armes, Batailles, Front de l'Ouest, Marne, Morts pour la France, Tranchées
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113. La vie dans les tranchées
15 novembre 2014Luc Fessemaz
TDC N°1024 – 15 novembre 2011
Les historiens de la Grande Guerre insistent aujourd'hui, à travers les témoignages des soldats eux-mêmes, sur l' « expérience combattante », qui permet de mieux comprendre comment a été possible le sacrifice de toute une génération.
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Éditorial (pdf – 87 ko)
Sommaire (pdf – 272 ko)
L'article en ligne
« Soigner et reconstruire », par le capitaine Xavier Tabbagh
(pdf – 197 ko)
L'adaptation rapide du service de santé des armées aux conditions du conflit a permis des avancées médicales et chirurgicales considérables. [...]
Séquences pédagogiques : analyse des documents
• Cycle 3 / Histoire – Français
• Une guerre sans précédent (TDC, pp. 28-32)
• Cycle 3 / Histoire – Français
• L'homme des tranchées (TDC, pp. 33-37)
• 3e – 1re / Histoire
• L'expérience combattante (TDC, pp. 38-42)
• 2de – 1re / Français
• Apollinaire, un poète au front (TDC, pp. 43-47)
L@ngues en ligne
Voir le site
En lien avec le thème de ce numéro, des dossiers pédagogiques pour l´enseignement au collège et au lycée.
Sur la toile
Notre sélection de liens autour de la vie dans les tranchées.
En savoir plus
Une sélection de ressources imprimées et audiovisuelles en catalogue Scérén.
Vidéos
•
03'28” La guerre de position
•
07'50” Les tranchées de Verdun
MAITRISER, Revues Tranchées
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114. La mission centenaire de la Première Guerre Mondiale 14-18
18 novembre 2014 Luc Fessemaz
Le site d'accompagnement et l'opération “La Grande Collecte”
La Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale 1914-2014
Cette mission a été créée par arrêté le 5 avril 2012. Ce groupement d'intérêt public (GIP) a pour vocation de concevoir, de préparer et d'organiser le programme commémoratif officiel du centenaire de la Première Guerre mondiale. Cette structure nationale est dirigée par M. Joseph ZIMET et le Conseil d'administration est présidé par le Général Elrick IRASTORZA.
Constitué initialement de sept ministères, six établissements publics, deux associations nationales, une université et une mutuelle, ce groupement est doté d'un budget triennal (2012-2014) et d'effectifs propres, mis à disposition par les départements ministériels et les établissements publics fondateurs du groupement.
La Mission du centenaire définit les orientations interministérielles du centenaire de la Première Guerre mondiale et organise les six manifestations de référence prévues au cours de l'année 2014 proposées dans le rapport de préfiguration (“Commémorer la Grande Guerre 2014-2020”) remis au Président de la République, Nicolas Sarkozy, en septembre 2011.
Le site d'accompagnement de cette manifestation est accessible sur : http://centenaire.org/fr
Opération “La grande collecte”
Du 9 au 16 novembre, dans le cadre de la mission centenaire 14-18, les particuliers ont été invités à apporter dans plus de soixante-dix points de collecte, répartis sur tout le territoire national, leurs archives familiales relatives à la Première Guerre mondiale, dans le cadre de l'opération « La Grande Collecte ».
Cette opération est prolongée quelques jours pour la Haute-Vienne, devant l'abondance d'appels à ce sujet.
Si vous étiez intéressés pour participer, vous pouvez prendre rendez-vous avec les archives départementales de la Haute-Vienne au 05-55-50-97-60, pour un entretien d'environ une heure, au terme duquel vous confierez vos documents en vue de leur numérisation. Le site ressource est le suivant : http://centenaire.org/fr/la-grande-collecte
Agenda
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115. La Haute-Vienne dans les collections de l'ECPAD
19 novembre 2014 Luc Fessemaz
La manufacture de porcelaine Haviland, à Limoges. Juin 1916. Photographe : Boussuge, Gabriel. Référence : SPA 34 P 361.
© ECPAD
L'ECPAD conserve un reportage photographique relatif, totalement ou en partie, au département de la Haute-Vienne, reportage qui évoque la production de porcelaine à la manufacture Haviland, à Limoges (SPA 34 P).
Les archives de la SPCA sur la Haute-Vienne
Nombre de reportages : 1
Nombre de films : 0
Si vous souhaitez recourir aux images de l'ECPAD pour mener à bien vos projets culturels, vous pouvez consulter les images en médiathèque, commander les images ou commander une prestation.
Source : Site de la Mission du Centenaire.
ECLAIRER, Haute-Vienne, Images Arrière
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116. Exposition numérique “14-18” de l'Institut français
20 novembre 2014 Luc Fessemaz
Numérique et interactive, l'exposition « 14-18 » vient accompagner les multiples événements qui, dans de nombreux pays, marquent la commémoration de la Grande Guerre. Diffusée dans le monde entier, elle est présentée à Paris du 26 novembre au 16 décembre 2014.
Présentation de l'exposition: en français, en allemand, en anglais, en espagnol
► Découvrez le contenu de l'exposition : http://www.institutfrancais.com/fr/14-18
Agenda, ECLAIRER, En allemand, En anglais, En espagnol, Expositions Arrière, Economie de guerre, Front
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117. Un ouvrage sur le Front d'Orient 1914-1919
24 novembre 2014 Luc Fessemaz
Nous avons le plaisir de vous informer de la sortie éditoriale de l'ouvrage :
Front d'Orient (les soldats oubliés) 1914-1919. 130E4342 Pvttc: 6€
Résumé :
Le front d'Orient a joué un rôle majeur dans la première guerre mondiale, dont les conséquences sont encore fort sensibles aujourd'hui.
Pourtant son histoire, comme les troupes qui y ont combattu, ont curieusement disparu de la mémoire collective.
La commémoration de ce conflit mondial est l'occasion de retracer les jeux de pouvoir des puissances impliquées sur ce front, mais aussi
de faire sortir de l'ombre les soldats oubliés– dont 400 000 Poilus – mobilisés bien au-delà de l'armistice, jusqu'en 1919.
Complément autonome de l'exposition éponyme du musée d'Histoire de Marseille se tenant du 14 novembre 2014 au 17 mai 2015, cette brochure commente et replace dans leur contexte historique et culturel de nombreux documents exposés : cartes d'époque, affiches, peintures,
objets, photographies... Elle propose également des pistes d'exploitation pédagogique et des références biographiques.
Auteur : Serge Truphémus, enseignant d'histoire- géographie
Niveau: Tout public, collège (3 eme) , Lycée
Discipline: Histoire Géographie
Flyer_Front_orient
ECLAIRER, Livres Front d'Orient
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118. Les Archives départementales de Haute-Vienne et la Grande Guerre
24 novembre 2014 Luc Fessemaz
Dans la cadre du centenaire de la Grande Guerre, Jacques Audrerie et Sophie Sicot du service éducatif des Archives départementales de la Haute-Vienne proposent d'accueillir élèves et enseignants pour leur faire découvrir les fonds documentaires conservés dans la tour située 1, rue Alfred Leroux à Limoges.
Les élèves peuvent partir des noms présents sur un monument aux morts, pour ensuite aller chercher sur le site Mémoire des hommes, la classe, le lieu et le numéro de recrutement des soldats. Munis de ces informations, ils peuvent alors repérer l'année et le volume de la série R qui contient le registre matricule de chacun des soldats étudiés. Le registre matricule fournit une multitude d'informations sur l'identité et le parcours du soldat : état civil, description physique, métier, degré d'instruction, régiments d'affectation, campagnes militaires, citations et blessures éventuelles, et pour les militaires décédés, la date, le lieu et les circonstances du décès. Il est ensuite possible de positionner les lieux de décès des soldats sur la carte IGN Grande Guerre 1914-1918, et de contextualiser le cadre de vie de l'époque avec la collection de cartes postales des Archives sur les communes de naissance ou de résidence.
Sur le site de Archives départementales, le service éducatif propose également un dossier pédagogique en ligne intitulé “Commémorer 14-18 : le monument aux morts d'Aixe-sur-Vienne“. Il s'agit d'un document PowerPoint composé de 30 diapositives pour analyser le monument de type patriotique de cette commune.
Archives, ECLAIRER, Haute-Vienne Monuments, Morts pour la France, Registres matricules
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119. La Grande Guerre au musée de la Résistance de Limoges
24 novembre 2014 Luc Fessemaz
Le Service éducatif du musée de la Résistance de Limoges
Dédié à tous ceux qui se sont sacrifiés pour défendre les valeurs fondamentales de la République, le nouveau musée de la Résistance de Limoges offre une page d'Histoire et transmet la mémoire de la Seconde Guerre mondiale notamment au jeune public. De nombreuses animations sont proposées gratuitement aux scolaires par le service éducatif du musée : visites générales et thématiques, ateliers pédagogiques dans une salle réservée à cet effet, préparation au concours de la résistance, accompagnement et élaboration de projets, interventions dans les classes... De nombreux supports pédagogiques servent de support aux animations.
Toutes les animations pédagogiques, gratuites et adaptées aux scolaires dès la classe du CM2, doivent faire l'objet d'une réservation auprès du service éducatif (Tel : 05 55 45 84 43 Mél : museeresistance_educatif@ville-limoges.fr ).
L'effectif du groupe ne doit en aucun cas être supérieur à 40 enfants afin d'assurer la qualité des animations pédagogiques et de respecter les normes de sécurité (en cas d'effectifs plus importants, les groupes sont scindés en deux).
Exposition l'Art des tranchées du samedi 17 mai 2014 au mercredi 31 décembre 2014
Musée de la résistance – Limoges
Dans le cadre des commémorations du centenaire de la Grande Guerre, le musée de la résistance de Limoges présente son exposition sur l'art des tranchées. Elle expose l'artisanat réalisé par les soldats durant le conflit. Ce sont des objets directement façonnés par les poilus, avec des obus sculptés à partir du reste de laiton, des photographies et des documents. L'exposition présente, à travers ces objets, le développement de la culture et de la civilisation des tranchées.
Le musée de Limoges complète sa collection avec des objets provenant d'un appel au prêt auquel le musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux a participé, ainsi que la participation de 40 prêteurs locaux. L'exposition a reçu le label national de la Mission centenaire de la Première Guerre mondiale.
Site du musée de la Résistance de Limoges.
Actuellement il est encore possible de visiter l'exposition l'Art des tranchées qui concerne la Grande Guerre.
Dans l'espace pédagogique du site vous pouvez télécharger un questionnaire relatif à l'exposition “L'art des tranchées”
Une première partie vous permet de retracer les évènements de la Grande Guerre et une seconde vous permet de découvrir les objets réalisés par les Poilus dans les tranchées. Préparez ou complétez votre visite en le remplissant !
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120. Les fonds des Archives municipales de Limoges sur la Grande Guerre
24 novembre 2014 Luc Fessemaz
Les sources sur la Première Guerre Mondiale conservées aux Archives municipales de Limoges se composent de trois types de fonds :
– le fonds général relatif à l'administration de la commune se compose des décisions prises par le maire et le conseil municipal que l'on découvre avec les procès-verbaux des séances, les extraits et les minutes des délibérations, les correspondances du cabinet du maire Léon Betoulle ; des mesures de gestion de la guerre par la commune comme le recrutement militaire (recensement, engagement, mobilisation), l'envoi des militaires blessés dans les hôpitaux, la liste des prisonniers, la liste des militaires décédés, les avis d'inhumation et de transfert des corps, les allocations aux réfugiés, le ravitaillement des populations, l'assistance aux retraités et aux familles...
– les fonds privés composés principalement de quatre sources : le fonds Soulignac avec la correspondance de Pierre Soulignac (1896-1955) à sa mère (1134 lettres) ; les carnets de campagne (1915-1919) d'Honoré Jean Champcommunal (1896-1991) ; Le livre de poèmes Les Élégies martiales de Roger Allard illustré par Raoul Dufy. Le carnet de guerre et de captivité réalisé en 1958 par Elie Lascaux pour son petit-fils et édité en 2014, a été préfacé par les Archives municipales de Limoges mais ne fait pas partie de ses fonds.
– les fonds iconographiques composés d'affiches, de cartes postales et de journaux de la presse locale.
Les Archives municipales de Limoges proposent également aux établissements scolaires une exposition itinérante “Écrits et témoignages de la Grande Guerre” et des ressources autour de l'exposition (dépliant de présentation, restitution de la conférence du 24 mai 2014*, vidéos)
(*) Un livret de trente-cinq pages intitulé Regards croisés sur les témoignages restitue la conférence qui s'est tenue dans le cadre de l'exposition « Écrits et témoignages de la Grande Guerre ».
La publication est disponible auprès des Archives municipales de Limoges :
1, place des Jacobins, 87031 Limoges Cedex
Tél. 05 55 45 84 70
archives@ville-limoges.fr
www.ville-limoges.fr
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121. Jean Jamet, un soldat creusois pendant la Grande Guerre
26 novembre 2014 Luc Fessemaz
La correspondance de Jean Jamet n'est pas celle d'un héros de la Grande Guerre mais d'un père de famille de deux enfants qui écrit à sa femme pour la rassurer sur sa santé et lui raconter son quotidien de soldat au dépôt de Périgueux, sur le front à Verdun et à l'usine de Chambon-Feugerolles.
Jean-Baptiste Jamet est né le 22 août 1879 dans la commune des Mars du canton d'Auzances en Creuse. On en déduit qu'il appartient à classe 1899, ce qui permet de retrouver son registre matricule n°1150, en ligne sur le site des Archives départementales de Creuse. On apprend ainsi qu'il est le fils de Pierre Jamet et d'Hélène Bouchet, domiciliés aux Mars, et qu'au moment du recrutement, il exerce la profession de maréchal-ferrant.
Jean (Jean-Baptiste est le prénom de l'état civil, mais dans la courrier qu'il échange avec sa femme pendant la Grande Guerre, il signe Jean) n'a pas fait de service militaire actif car le Conseil de révision de Guéret l'a ajourné pour faiblesse en 1900 et en 1901. Il est classé dans les services auxiliaires en 1902 et passe dans la réserve de l'armée active le 1er novembre 1903.
Source : Recensement de population de mars 1901 de la commune de Mars. Site des Archives départementales de la Creuse. On apprend sur ce document que Jean est l'aîné âgé de 21 ans et qu'il a trois frères : Louis (15 ans) et deux frères jumeaux Victor et Eugène (10 ans).
Dix ans plus tard, suivant le parcours classique des obligations militaires, il passe dans l'armée territoriale le 1er octobre 1913. Entretemps, il s'est marié le 21 mai 1906 dans sa commune de naissance des Mars, avec Marie Eugénie Renard (indication en mention marginale sur son acte de naissance).
Au moment de la Mobilisation générale du 1er août 1914, Jean est un père de famille bientôt âgé de 35 ans. Il est classé service armé par la Commission spéciale de réforme de Guéret du 18 novembre 1914, et il est dirigé sur le 34e Régiment d'artillerie de Périgueux où il arrive le 14 janvier 1915.
Les lettres qui suivent proviennent d'un don du petit-fils de Jean Jamet aux Archives départementales de la Creuse qui en ont cédé gracieusement les images au Canopé de la Creuse. Il ne s'agit que d'une sélection et non de la correspondance intégrale.
► Lien vers la carte : https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=1FFIQaOyRA3sC3l5GmwQQiVUyE8A&ll=47.20870334729611%2C3.053935949999982&z=7
Lettres écrites par Jean Jamet depuis le 34e régiment d'artillerie à Périgueux en février 1915
Périgueux, le 4 février 1915
Dans cette lettre à sa femme Eugénie, Jean Jamet raconte qu'il est “toujours en bonne santé”, qu'il n'a pas pu encore rencontrer deux camarades qui doivent rejoindre le régiment, et que dans le cadre de son instruction militaire il n'a monté que trois fois des chevaux car il n'y en a pas assez pour tous les soldats. Malgré les chevaux reçus d'Amérique, il en manque car il en part régulièrement sur le front, il en est de même des artilleurs du régiment et des fantassins du 50e de ligne. Il décrit également le temps (la neige, le gel, la boue) et ses sorties du dimanche dans la ville de Périgueux. Il termine en évoquant ces trois frères “toujours en bonne santé (mais) plus à plaindre que moi”.
Périgueux, le 14 février 1915
Dans cette lettre Jean Jamet commence par évoquer les jeunes instructeurs (de futurs sous-lieutenants) et regrette qu'ils soient plus stricts sur le règlement que leur ancien “margis” (maréchal des logis de la classe 1890) parti sur le front et blessé... Il aborde ensuite la perspective de sa mutation dans un autre régiment d'artillerie pour faire des réparations urgentes ou ferrer les chevaux (Jean est maréchal-ferrant de profession).
Il raconte également qu'il a été vacciné contre la variole, mais que la campagne de vaccination contre la typhoïde (tous les dix jours) ne concerne que les jeunes soldats. Il faut savoir que la fièvre typhoïde frappe mortellement de nombreux soldats depuis le passage à la guerre de tranchées à partir d'octobre 1914.
Plus surprenant, la lettre nous apprend qu'il ne couche pas à la caserne mais en dans une chambre en ville qu'il loue avec d'autres camarades à une jeune veuve de soldat.
Il enchaîne ensuite sur les lettres reçues de ses frères Louis et Eugène en apportant trois informations caractéristiques de soldats au front : la bonne santé, l'ennui et l'attente de colis. En ce qui le concerne, étant originaire du monde rural, il espère obtenir une permission de 15 jours, car il a été informé par la presse de la circulaire du Ministre de la Guerre qui autorise des “permissions agricoles” pour les soldats territoriaux. Dans ce but, il invite sa femme à faire une démarche auprès de la mairie pour obtenir un certificat appuyant sa demande. La lettre se termine par un couplet classique sur sa bonne santé, seulement contrariée par un rhume lié à une pluie continue.
Périgueux le 17 février 1915
Dans cette lettre plus courte, Jean se félicite de la carte qu'il a reçue de sa fille Cécile qui fait des progrès et qui est bien sage. Il indique ensuite le modèle de certificat que le Maire de la commune des Mars devrait lui rédiger pour qu'il puisse partir en permission le 7 mars 1915...
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Lettre de sa fille Cécile
Les Mars le 3 mars 1915
Il s'agit de la lettre d'une petite fille qui parle de sa grande poupée, de son petit frère Fernand et de sa maman, et qui tous attendent avec impatience la permission de Jean.
Lettres écrites par Jean Jamet depuis le 34e régiment d'artillerie à Périgueux en avril et mai 1915
Périgueux dimanche 18 avril 1915
Dans cette lettre Jean Jamet raconte son voyage d'une semaine en direction du front. Ce fut un véritable périple avec un long trajet en train ou il détaille chaque gare traversée. Parti de Périgueux, le terminus du train était Toul, où il a fallu débarquer des chevaux pour ensuite les conduire à pied sur la ligne de front. Jean se montre très impressionné sur place par le balais continuel des trains, des autos, des ambulances, spectacle de la logistique de guerre que l'on imagine pas à l'arrière.
Périgueux le 27 avril 1915
Jean commence par un petit reproche à sa femme car il lui a envoyé quatre lettres et il n'en a reçu qu'une seule. Il raconte ensuite que le “métier militaire” devient de plus en plus dur car il faut se lever très tôt pour être prêt pour l'appel à 5 heures du matin et ensuite affronter une longue manœuvre à cheval. Derrière ces entraînements, il y a toujours la perspective d'un départ pour le front...
Périgueux le 19 mai 1915
Dans cette lettre on apprend que le nouveau lieutenant qui commande la batterie est un prêtre et qu'il devrait se montrer conciliant dans l'obtention des permissions. L'essentiel de la lettre est motivée par ce thème : Jean espère obtenir, par la même procédure que celle utilisée en mars, deux permissions de 15 jours, l'une comme forgeron-mécanicien pour la période du 1er au 15 juin et l'autre, l'autre comme agriculteur aidant son père propriétaire pour la période du 1er au 15 juillet.
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D'après le registre matricule, Jean Jamet quitte Périgueux pour être affecté au 11e Régiment d'artillerie à pied à partir du 20 juillet 1915.
Lettres écrites par Jean Jamet depuis Verdun de septembre 1915 à septembre 1916
Verdun vendredi 24 septembre 1915
Jean Jamet se retrouve sur le front et s'efforce de rassurer sa femme : en tant qu'artilleur, il est moins exposé que les fantassins, il n'est là que depuis quelques semaines alors que ses trois frères y sont depuis le début de la guerre, il est protégé par de solides abris de bombardement. Il évoque également sont attente de colis et sa garde à un poste d'observation face à des “Boches qui ne sont pas si méchants que cela ” ...
Verdun dimanche 26 septembre 1915
Une courte lettre qui détaille le contenu du colis reçu et évoque le mauvais temps (la pluie) et les bombardements de l'ennemi.
Verdun 20 novembre 1915
Il s'agit d'une lettre à sa petite fille Cécile qu'il incite à bien travailler en classe et à être sage et dans laquelle il promet en échange de lui faire une autre bague.
Verdun 7 février 1916
Le début de la lettre traite du sort de Victor, un des trois frères de Jean qui doit comparaître devant le conseil de guerre de la 12e Région militaire. Le fond de l'affaire n'est pas précisé, mais Jean espère que son frère sera acquitté ou amnistié après guerre en cas de condamnation. La fin de la lettre avance l'idée d'un affaiblissement de l'ennemi qui a tendance à se rendre. On peut d'interroger sur cette perception de la situation deux semaines avant le début de la bataille de Verdun...
Verdun 12 février 1916
Dans cette lettre, Jean remercie sa femme pour le contenu du colis reçu : du beurre, de l'andouille et des œufs durs. Il pressent l'imminence de la grande offensive allemande sur Verdun qui va se déclencher dix jours plus tard, le 21 février 1916 : ” Je crois que ça va barder ces temps-ci, tout fait prévoir cette affaire, c'est le cri unanime, chacun dit qu'on en finisse d'un côté ou d'un autre”.
Verdun 17 mars 1916
L'entête de la lettre précise la nouvelle adresse car Jean a changé de secteur et se retrouve cantonné dans les bois. La tonalité est plus grave car cela fait presque un mois que la bataille de Verdun est engagée et Jean en constate les effets dans sa batterie : il y a quelques morts et prisonniers, et beaucoup d'évacués pour blessures et maladies. Il avoue “être un peu fatigué” mais ne pas avoir réussi à se faire évacuer. Il évoque les noms de ses copains de régiment dont on peut penser qu'ils sont importants pour garder le moral, mais termine sur une note sombre qui traduit son ressenti de combattant : “Je ne compte plus de voir la fin de cet enfer je crois qu'il va devenir perpétuel, car on y voit pas d'issue possible ce sera bien la destruction du genre humain”.
D'après le registre matricule, Jean Jamet est passé au 5e Régiment d'artillerie à pied le 1er avril 1916.
Verdun 27 avril 1916
Cette lettre traite de la vie quotidienne en donnant des détails sur la toilette du matin et la distribution de la soupe.
Verdun 29 avril 1916
Dans cette lettre, Jean Jamet écrit sur l'intensité du travail qu'il fournit et de la bataille qu'il subit et qui se traduit par une “pluie de ferraille” et des “hécatombes humaines de part et d'autre”. Pour échapper à ce “carnage”, il rêve d'une permission et encore de façon plus durable d'une nouvelle affectation qui l'éloignerait du front. Mais en réalité, l n'y compte pas trop car il a été affecté à la défense de la forteresse de Verdun “à perpétuité”...
Verdun 28 mai 1916
Une lettre de soulagement après avoir passé dix jours de position au service d'une pièce avancée, et d'y avoir subi un long travail de réparation des abris et un mauvais ravitaillement.
Verdun le 12 juillet 1916
Une lettre qui témoigne de la satisfaction de recevoir deux fois par semaine des colis, et en particulier de la nourriture comme un rôti de veau jugé “excellent”. Autre bon point pour la vie quotidienne, le fait que les officiers aient trouvé un ravitaillement supplémentaire en vin en plus de la ration ordinaire.
Verdun 30 août 1916
Dans cette lettre, il est question d'une nouvelle adresse mais sans qu'elle soit indiquée. Il s'agit cependant d'une position plus éloignée du front car “on y entend guère le canon”. Le moral est en baisse car il y a toujours beaucoup de travail et des conditions de vie pénibles à cause d'une mauvaise nourriture et de la présence de puces et de rats.
Verdun 9 septembre 1916
Le moral s'améliore car Jean Jamet est rappelé à Avranches pour y être désarmé et s'attend à être affecté dans un dépôt de métallurgistes, 10 rue d'Astrées à Paris.
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Lettres écrites par Jean Jamet depuis les établissements Claudinon à Le Chambon-Feugerolles (Loire) de septembre 1916 à février 1917
Le Chambon-Feugerolles 18 septembre 1916
La lettre permet de déduire que Jean Jamet est arrivé au Chambon-Feugerolles le 16 septembre, après être passé par la gare de Saint-Étienne. La première préoccupation a été de trouvé une pension pour dormir, et ce n'a pas été facile car le logement est saturé par la présence de plus de quatre mille mobilisés (la commune comptait 12 714 habitants au recensement de 1911). Au niveau de l'usine métallurgique, Jean n'est pas employé à la forge mais à la fonderie, il devrait gagner 6 francs par jour consacrés en grande partie à financer la pension...
Le Chambon-Feugerolles 21 septembre 1916
Jean Jamet décrit ses nouvelles conditions de travail à l'usine : il doit affronter de longues et dures journées de travail, mais il se console en se disant que c'est toujours mieux que d'être au front. Il indique qu'il aura moins de temps pour écrire et il détaille le contenu de ses repas. Il demande enfin à sa femme de lui envoyer des vêtements, du linge et des sabots.
Le Chambon-Feugerolles 20 février 1917
Jean Jamet demande à sa femme de réclamer le rétablissement de son allocation qu'il pense suspendue à tord, suite à son passage du front à l'usine. Il espère que la santé d'Eugénie s'améliore suite à sa maladie (sa nature n'est pas indiquée). Il exige de se fille Cécile qu'elle se comporte mieux et qu'elle lui écrive tous les jeudis.
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D'après le registre matricule, Jean Jamet est passé au 86e Régiment d'infanterie le 1er juillet 1917.
Il est envoyé le 15 mars 1919 en congé illimité de démobilisation par le 21e Régiment d'artillerie et se retire à Les Mars. Le registre comptabilise la compagne contre l'Allemagne du14 janvier 1915 au 15 mars 1919 et indique l'obtention de deux médailles : la médaille commémorative et la médaille interalliée.
D'après les Archives départementales de la Creuse, Jean Jamet est décédé âgé de 74 ans le 25 avril 1954 dans la commune « les Mars ». Sa femme Marie Eugénie Jamet, née Renard, est décédée quatre mois plus tard, le 6 septembre 1954 dans la commune « les Mars ». Ils ont eu deux enfants :
• Cécile, Marie, Louis née le 15 avril 1907 dans la commune « les Mars »
• Louis, Fernand, Elie né le 24 août 1913, et décédé le 13 décembre 1969 dans la commune « les Mars ».
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122. Quiz sur Jean Jamet, soldat creusois pendant la Grande Guerre
28 novembre 2014 Luc Fessemaz
Le parcours militaire de Jean Jamet à travers la correspondance
avec sa femme entre février 1915 et septembre 1917
Source : Extrait du registre matricule de Jean Jamet, Archives départementales de la Creuse.
Jean Jamet, un soldat creusois pendant la Grande Guerre
Pour pouvoir répondre au mieux, vous êtes invité à lire l'article du site "Jean Jamet, un soldat creusois pendant la Grande Guerre" qui contient des indications biographiques et des résumés de la correspondance avec sa femme.
Départ
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123. Archives municipales de Limoges et Centenaire
29 novembre 2014 Luc Fessemaz
Les Archives municipales de Limoges ont sélectionné des documents dans leur fonds 1914-1918.
• la vidéo Paroles d'un poilu limousin dans laquelle la directrice des archives municipales de Limoges présente le témoignage du poilu Honoré-Jean Champcommunal à travers ses quatre carnets personnels ;
• la vidéo Elégies martiales...poésies du front dans laquelle Bénédicte Sardin, assistante de conservation aux Archives Municipales de Limoges, présente l'ouvrage de poésies et gravures de Roger Allard et Raoul Dufy édité en 1917.
Source : Archives municipales de Limoges
http://www.ville-limoges.fr/index.php/fr/culture/les-structures-culturelles/les-archives
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124. 274 Morts pour la France originaires de Haute-Vienne en novembre 1914
30 novembre 2014 Luc Fessemaz
Le nombre de Morts pour la France nés en Haute-Vienne est en diminution de 20% par rapport à octobre 1914, mais beaucoup de pères de famille sont tombés parmi les territoriaux.
En moyenne le nombre journalier de Morts pour la France de Haute-Vienne est passé de 11 en octobre à 9 en novembre 1914. On partait du niveau très élevé de 43 en août (la moyenne journalière n'est pas très significative car les combats sont concentrés sur deuxième quinzaine du premier mois de conflit) et 42 en septembre. Le massacre continue, mais l'évolution de cet indicateur prouve que les ressources en hommes ont tendance à s'épuiser. Le premier graphique montre que pour les soldats de Haute-Vienne, le jour le plus meurtrier du mois de novembre est le 10 avec 58 morts. Les deux jours suivants comptent encore 18 et 19 morts. A l'opposé, et pour la première fois depuis le 12 août 1914, il n'y a aucun mort de Haute-Vienne le 26 novembre 1914.
Après la bataille de la Marne, les combats se sont progressivement déplacés de septembre à novembre vers l'extrémité occidentale de la Belgique, dans un mouvement qualifié de “course à la mer”. Du début du mois d'octobre à fin novembre, se livre une longue bataille, dans un premier temps sur les rives de l'Yser et ensuite dans la région d'Ypres. Lors de cette première bataille d'Ypres, les pertes allemandes portant sur des étudiants volontaires sont énormes face aux britanniques (en particulier à Langemarck). Du côté français, l'exemple des Morts de Haute-Vienne montre que les pertes se concentrent dans les Flandres belges qui représentent près de la moitié des 274 morts (49 %, portion en jaune sur le graphique circulaire). Les affrontements se poursuivent cependant sur l'ensemble du front, le département de la Marne n'est plus le plus meurtrier, mais il vient en seconde position avec 16% des pertes.
Si l'on rentre dans le détail des lieux de décès (tableau n°2 du fichier Excel téléchargeable), on retrouve la trace de l'héroïsme de fusiliers marins à Dixmude, mais cela ne concerne que quatre militaires de Haute-Vienne. D'autres noms résonnent plus fortement en Belgique : il s'agit de Noordschote (29 morts), de Pipegaele et des rives de l'Yser (13 et 12 morts). Dans la Marne c'est à Jonchery que l'on enregistre le nombre le plus élevé de morts en novembre (19 morts).
Lien vers la carte ► https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=1DLLtBiqrU0m-cTLGW7obuiV_mVo&ll=50.00621979516051%2C4.1745500000000675&z=7
L'hécatombe dans les rangs des régiments de l'armée d'active et de la réserve, consécutive au trois premiers mois du conflit, fait que l'on envoie en première ligne des régiments de l'armée territoriale. Le graphique des pertes par régiment monte que deux régiments territoriaux de Haute-Vienne sont fortement frappés : le 90e RIT de Magnac-Laval (59 morts) et le 89e RIT de Limoges (43 morts). c'est autant de veuves et d'orphelins à déplorer, car les soldats territoriaux sont des hommes âgés de 34 à 49 ans, pour la plupart mariés et pères de famille.
“Quand on connaît l'historique de ce régiment, quand on lit ce titre : « 90e R. I. T., HISTORIQUE », on ne peut dissimuler son émotion. Régiment de braves gens et de gens braves, presque tous pères de famille, régiment d'infanterie territoriale qui pendant toute la campagne a été sur la brèche, régiment qui fait l'honneur de ce beau pays Limousin. (...) Certes, leur vaillance n'a pas été méconnue ; rares sont les régiments territoriaux qui ont rapporté la fourragère ; le 90e R. I. T., comme son voisin de Limoges, le 89e R. I. T., a été jugé digne de cette distinction.”
Source : Introduction de l‘Historique du 90e Régiment Territorial d'Infanterie, Limoges, 1920.
Au niveau du genre de morts, la catégorie “tué à l'ennemi” représente environ 2/3 des décès en novembre 1914, on retrouve une part comparable à celle de septembre 1914 ( 65 % contre 66 %, part en rouge sur le graphique circulaire), alors qu'elle était descendue à 52 % en octobre. On peut interpréter cette variation comme une augmentation de la violence des combats. Inversement, les parts des catégories “blessures de guerre” et “suites de blessures” diminuent de plus de moitié en passant à 11 % et 5 %. La part de la catégorie “disparu” reste stable à 4 %. On notera un nouvelle augmentation de la part de la catégorie “maladie en service” qui passe de 7 % en octobre à 11 % en novembre. Sur les 29 morts de maladie en service, 15 sont causés par la fièvre typhoïde (tableau n°4 du fichier Excel téléchargeable). Plusieurs malades sont morts dans des hôpitaux de la Marne, on peut penser que ce développement de la maladie est lié à l'installation de la guerre des tranchées dans ce secteur du front.
►Téléchargez le fichier Excel qui contient les détails des pertes de novembre 1914 : 1914-11 274 MPLF HV
Base, Canopé, Haute-Vienne, MAITRISER Course à la mer, Morts pour la France
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125. Un hors-série : 1914-1918, la Grande Guerre vécue d'Auvergne et du Limousin
1 décembre 2014 Luc Fessemaz
1914-1918 AUVERGNE LIMOUSIN – Hors-série 164 pages
Le Populaire du Centre et La Montagne, novembre 2013, 7,5€.
Dans le cadre du centenaire de la Grande Guerre, les journaux La Montagne (siège à Clermont-Ferrand) et Le Populaire du Centre (siège à Limoges), avec le soutien de la Fondation Alexandre Varenne, publient un hors-série sur le thème suivant : 1914-1918, la Grande Guerre vécue d'Auvergne et du Limousin.
Cet ouvrage est construit autour de témoignages de poilus recueillis dans des lettres et carnets de guerre conservés dans les familles en Auvergne et Limousin, autour de reportages sur des sites du Massif central qui gardent le souvenir de cette guerre vécue de l'arrière.
L'équipe de journalistes qui a mené à bien ce projet a recherché le souvenir et les témoignages du quotidien de la France pendant le conflit.
Les textes publiés montrent les traces de ce conflit qui ont pu subsister avec le souvenir de quelques grands noms ; généraux, écrivains, hommes politiques, enracinés en Auvergne et Limousin et qui ont marqué la période. C'est ainsi que le général Nivelle, à l'origine de la bataille du Chemin des Dames est né à Tulle, que le général Mordacq, originaire de Clermont-Ferrand, fut le chef de cabinet de Georges Clemenceau. On retrouve aussi d'autres grandes figures comme Alexandre Varenne qui fut censeur auprès du général Gallieni, René Viviani, député de la Creuse, président du Conseil, signataire de l'ordre de mobilisation générale, etc.
Plus encore que les grandes figures, c'est bien le quotidien des hommes et des femmes qu'évoque cet ouvrage. Avec par exemple les pages de la manufacture d'armes de Tulle qui embauche des femmes dans ses ateliers, l'entreprise Michelin à Clermont qui réoriente son activité vers la fabrication d'aéroplanes, la création de monnaies locales de nécessité dans le Puy-de-Dôme, la présence nombreuse d'hôpitaux auxiliaires pour poilus blessés, etc.
Sous la plume d'un collectif d'une dizaine de journalistes ce hors série réveille les souvenirs d'une guerre qui a marqué dans leur chair les familles et a laissé de nombreuses traces dans chacun des foyers d'Auvergne et du Limousin.
MAITRISER, Revues Economie de guerre, Femmes, Personnages, Poilus, Santé, Témoignages
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126. Le témoignage de Marguerite Genès, une briviste dans la Grande Guerre
5 décembre 2014 Luc Fessemaz
Dans le cadre des commémorations du centenaire de la Grande Guerre, les archives municipales de Brive ont lancé depuis l'été 2014 un site internet consacré aux écrits de Marguerite Genès (1868-1955) spécialiste de la langue occitane, enseignante et infirmière bénévole. Les cahiers qu'elle a rédigés consignent ses impressions et ses points de vue et permettent de découvrir la vie quotidienne et l'ambiance qui régnait à Brive pendant le conflit.
Les écrits de Marguerite Genès sont mis en ligne sur le blog au fur et à mesure du déroulement du centenaire. Ils sont complétés par des textes explicatifs élaborés par des élèves du Lycée Cabanis, partenaire de ce travail labellisé par la Mission du Centenaire.
Le site permet de suivre chronologiquement les écrits, et propose dans son menu trois autres entrées : une présentation du projet , un focus sur Brive à la veille de la Grande Guerre, une biographie de l'auteure des écrits. En bas de page on peut également accéder à la consultation d'un glossaire.
Pour accéder au site cliquez sur l'adresse suivante : http://14-18.brive.fr/
Pour avoir plus de détails sur le contenu du site vous pouvez aussi parcourir les liens suivants :
http://www.brivemag.fr/2014/07/24/brive-au-quotidien-pendant-la-guerre-14-18/#more-114354
http://www.brivemag.fr/2014/11/11/des-lyceens-sur-les-traces-de-la-grande-guerre/#more-117472
Agenda, Archives, Corrèze, ECLAIRER Arrière, Blessés, Femmes, Personnages, Témoignages
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127. La commémoration du Centenaire de la Première Guerre mondiale sur le site éduscol
6 décembre 2014 Luc Fessemaz
En 2014 débute le cycle des commémorations nationales et internationales du Centenaire de la Première Guerre mondiale. L'éducation nationale prend pleinement part à cet événement et s'applique à transmettre aux jeunes générations l'histoire et les mémoires de ce conflit.
• Dimensions pédagogiques de la commémoration
• La Première Guerre mondiale dans les programmes d'enseignement
• Des actions éducatives ouvertes à tous les élèves
• La coordination des actions menées dans le cadre de la commémoration
© Archives départementales de l'Aisne
Source : Portail national des professionnels de l'éducation
Dimensions pédagogiques de la commémoration
L'inspection générale de l'éducation nationale a défini quatre objectifs :
• Insister sur la force de l'événement (violence de masse à une échelle sans précédent)
• Mettre en exergue l'épreuve nationale (répercussion du conflit sur l'ensemble de la société)
• Avoir une approche interdisciplinaire et ouverte sur les mémoires portées par d'autres pays
• Faire le lien avec la Seconde Guerre mondiale et le développement de l'idée européenne
La Première Guerre mondiale dans les programmes d'enseignement
L'histoire de la Première Guerre mondiale est enseignée :
• au cycle 3 de l'école primaire ;
• en classe de troisième ;
• en classe de première des séries générales et technologiques.
Différents aspects peuvent également être abordés dans le programme d'histoire des classes préparatoires au certificat d'aptitude professionnel et au baccalauréat professionnel.
Par ailleurs, cette thématique peut être abordée lors de l'enseignement du français, des langues vivantes étrangères, des arts plastiques, etc.
Des actions éducatives ouvertes à tous les élèves
• Pour les écoles : le concours “Les petits artistes de la mémoire”
Cette opération organisée chaque année, depuis 2006, par l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), permet aux élèves de s'intéresser au parcours de guerre d'un combattant de leur commune et d'élaborer un carnet artistique sur le modèle de celui de l'artiste Renefer. Ce concours prend une dimension particulière en 2013/2014.
Plus d'informations sur le concours
• Pour les collèges et les lycées : l'appel à projet “Mémoires héritées, histoire partagée”
Ce projet doit permettre aux élèves français de découvrir et confronter leurs mémoires locales et nationales du conflit avec des élèves d'établissements étrangers, en particulier européens, engagés dans une démarche similaire.
Plus d'informations sur l'appel à projet
La coordination des actions menées dans le cadre de la commémoration
• Elle est assurée, au niveau national, par la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale (groupement d'intérêt public placé sous l'autorité du ministre délégué chargé des anciens combattants), qui travaille en lien avec les différents ministères concernés (affaires étrangères, défense, culture, éducation nationale, etc.)
Plus d'information sur la mission du Centenaire
• Il existe également des comités académiques du Centenaire, associant les représentants des services de l'éducation nationale et de ses principaux partenaires (DAAC, IEN, IA-IPR, CRDP, ONACVG...) qui sont chargés de la coordination des projets pédagogiques locaux. Les comités académiques du Centenaire sont pilotés par les référents académiques mémoire et citoyenneté.
Plus d'information sur les comités académiques du Centenaire
Plus d'informations sur les référents académiques mémoire et citoyenneté
• Les comités académiques du Centenaire sont chargés de proposer les projets pédagogiques les plus marquants à la labellisation de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale. Les projets ainsi reconnus seront publiés dans l'espace pédagogique du portail national de la mission.
A consulter
Note de service n° 2013-094 du 7 juin 2013 (BOEN n° 24 du 13 juin 2013) relative aux commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale
Ressources et partenaires
Éducation nationale
Le portail du Centre national de documentation pédagogique (CNDP)
Le CNDP, à la tête du réseau SCÉRÉN, propose un site de ressources pédagogiques et documentaires à destination de la communauté éducative, en faveur de la réussite des élèves.
Le portail national de ressources éduscol Histoire des arts
Le portail national éduscol Enseigner avec le numérique Langues vivantes
Défense et anciens combattants
Le site de la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives
Relevant du secrétariat général pour l'administration du ministère de la défense, la DMPA a notamment la charge de la politique culturelle, éducative et de mémoire de ce ministère.
Le site « Éduc@déf » (http://www.defense.gouv.fr/educadef)
Espace du site du ministère de la défense dédié aux questions d'éducation à la défense, Éduc@déf comporte notamment une partie consacrée à la mémoire.
Le site « Mémoire des hommes »
« Mémoire des hommes », site du ministère de la défense, est destiné à mettre à la disposition du public des documents numérisés et des informations issues des fonds d'archives et des collections conservés par le ministère de la défense.
Le site « Chemins de mémoire »
Le site « Chemins de mémoire » du ministère de la défense permet de chercher les lieux de mémoire et de préparer leur visite au moyen d'un outil de recherche incluant une géo-localisation des lieux.
Le portail de l'Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (ECPAD)
Parmi ses nombreuses missions, l'ECPAD collecte, conserve, décrit et enrichit les archives audiovisuelles et photographiques de la défense.
Le portail de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG)
L'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) est l'opérateur majeur de la politique de mémoire combattante du ministère de la défense. Il est chargé de la déclinaison locale des thématiques liées au calendrier commémoratif.
Coordination interministérielle des commémorations du Centenaire
Le portail de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale
La Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale est un groupement d'intérêt public créé en 2012 par le Gouvernement dans la perspective de préparer et de mettre en œuvre le programme commémoratif du centenaire de la Première Guerre mondiale.
Associations et fondations
Le site « Itinéraire de citoyenneté » de l'association « Civisme et démocratie » (CIDEM)
Le CIDEM est un collectif d'associations ayant pour but de mener toute action en faveur de l'éducation à la citoyenneté.
Le site de la Fédération « André Maginot »
La Fédération André Maginot est une association œuvrant dans l'entraide au profit des membres des familles des anciens combattants et au souvenir de ces derniers.
Mis à jour le 06 décembre 2013 AGIR
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128. L'album de cartes postales de la Grande Guerre de Simon Jeanjean
11 décembre 2014 Luc Fessemaz
Le site hébergé par le Service Commun de la Documentation de l'Université de Limoges présente l'album de cartes postales, la correspondance et les archives familiales de Simon Jeanjean (1886-1964).
Le fonds Jeanjean est une collection de plus de six cent cartes postales, principalement sur la période de la Grande Guerre (Simon Jeanjean, simple soldat d'août 1914 à mars 1919, est plusieurs fois blessé ou malade). Le verso des cartes comporte la correspondance régulière de Simon Jeanjean avec sa famille. L'ensemble des cartes, recto et verso, a été numérisé et mis en ligne sur le site 14-18 en 14×9 l'album de cartes postales des Simon Jeanjean.
Lien pour accéder au site : http://epublications.unilim.fr/jeanjean/
Pour plus de détails sur la correspondance de Simon Jeanjean, vous pouvez lire l'article de la Montagne : http://www.lamontagne.fr/limousin/actualite/departement/correze/brive/2014/01/30/une-correspondance-de-guerre-a-travers-des-cartes-postales_1854021.html
Les trois entrées du site
L'album des cartes postales
L'album est classé par lieux. Reproduction fidèle de celui de Simon Jeanjean, il se présente en 162 pages, format paysage. Sur chaque page, 4 cartes postales de format 14 x 9 cm. Chaque carte, analysée du point de vue de la face illustrée, ou côté recto (légende, lieu, éditeur, etc.), donne également accès à la correspondance.
La correspondance
La correspondance est classée chronologiquement : 20 périodes successives, principalement de août 1914 à mars 1919, suivant les lieux où Simon Jeanjean fut envoyé à l'arrière et au front. C'est pour l'essentiel un discours à une seule voix, puisque la plupart des cartes de l'album étaient celles qu'il avait envoyées à sa famille et destinées à l'album. L'enchaînement s'étant perdu, caché au verso, il a fallu le reconstituer à la façon d'un puzzle...
Les archives
Les archives familiales (images, textes, courriers, documents administratifs...) trouvées pour la plupart auprès de l'album dans le grenier Jeanjean, fourniront un complément d'information et de matière pour l'étude et la recherche. L'accès aux archives complètes (Fonds Jeanjean) est réservé aux chercheurs sur autorisation des ayants-droit.
Source : page d'accueil du site “14-18 en 14×9, l'album de cartes postales de Simon Jeanjean”.
Haute-Vienne, Images, MAITRISER, Sites Arrière, Front, Témoignages
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129. Financement de projets et de voyages pédagogiques
15 décembre 2014 Luc Fessemaz
La direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du secrétariat général pour l'administration (SGA/DMPA) et la direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO) du ministère de l'éducation nationale ont souhaité intensifier leur coopération dans le domaine des projets pédagogiques.
C'est pourquoi, une commission bilatérale de coopération pédagogique (CBCP) a été mise en place afin de soutenir des voyages pédagogiques sur les lieux de mémoire des conflits contemporains.
La dernière CBCP s'est tenue le 29 octobre 2014, pour connaître les suites réservées aux dossiers présentés, contacter le 01.44.42.10.52.
La prochaine session se déroulera courant février 2015, la date limite de dépôt des dossiers étant fixée au 31 décembre 2014.
Pour plus de détails allez sur le site du ministère de la Défense : http://www.defense.gouv.fr/educadef/defense-et-citoyennete/partenariat-defense-education-nationale/financement-de-projets-et-de-voyages-pedagogiques
Agenda, AGIR, Appel à projet
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130. Le concours « Les petits artistes de la mémoire, la Grande Guerre vue par les enfants »
17 décembre 2014 Luc Fessemaz
Les “petits artistes de la mémoire” racontent les Poilus, un concours à destination du premier degré
La Fondation Varenne est l'un des partenaires du concours scolaire « Les petits artistes de la mémoire, la Grande Guerre vue par les enfants » organisé par l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONAC-VG), dans le cadre du Centenaire de la Première Guerre Mondiale.
Ouvert aux classes du primaire (niveau CM2 ou mixtes CE2/CM1/CM2), il invite les jeunes à réaliser une « œuvre mémorielle » en trois étapes sous la forme d'un carnet de guerre artistique alliant expression littéraire, plastique ou numérique.
1ère étape : Sélection par la classe d'un Poilu idéalement originaire de leur commune, dont le nom figure sur le monument aux morts, de leur département ou ascendant d'un membre de la classe participante.
2ème étape : Recherche d'informations sur la Grande Guerre et le parcours du Poilu sélectionné, avec le concours du service départemental de l'ONAC-VG. Cette enquête documentaire amène les élèves à consulter les archives municipales et départementales, tout en découvrant le fonctionnement des services administratifs, rencontrer les descendants du Poilu et les associations locales d'anciens combattants, et visiter des musées et lieux emblématiques de 14/18.
3ème étape : Réalisation par la classe d'une œuvre mémorielle, papier ou numérique, à la manière d'un carnet de guerre de l'artiste Renefer, pour rendre compte du travail de recherche et de réflexion sur l'héritage de son Poilu et, plus globalement, de la Grande Guerre.
Des prix sont remis, de l'échelle locale à l'échelle nationale, par un dispositif filtrant de sélection et de récompense.
Ainsi, au niveau local, un jury se réunit pour décerner un prix Départemental si plusieurs productions candidatent au sein du même département. Les premiers prix départementaux sont ensuite présentés à des Comités académiques du Centenaire qui retiennent une œuvre départementale par académie pour le Prix National.
Enfin, un jury composé d'un représentant de chacun des partenaires du concours remet un Prix National parmi les lauréats académiques.
La remise des prix se tiendra au mois de novembre 2014 en présence de représentants des trente académies et deux vice-rectorats (Polynésie et Nouvelle-Calédonie).
Pour ce concours, la Fondation Varenne offre des ordinateurs et des appareils-photo d'une valeur de 5 000 euros.
Agenda, AGIR Poilus, Représentation de la guerre
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131. Quiz sur Marguerite Genès, une briviste pendant la Grande Guerre
18 décembre 2014 Luc Fessemaz
Sur le blog 14-18.brive.fr, les extraits des carnets de Marguerite Genès commencent le 24 juillet 1914.
Questions sur les carnets de juillet à décembre 1914
Thèmes des 25 questions
1. La date et le lieu de naissance de Marguerite Genès
2. Le fondateur du mouvement félibréen limousin
3. La population de Brive en 1911
4. Le régiment d'infanterie caserné à Brive à partir de 1907
5. La date de l'assassinat de François Ferdinand
6. Un monument inauguré à Brive en juillet 1914
7. Les comportements liés à la mobilisation générale
8. Les fausses rumeurs des premiers jours du conflit
9. Les évènements en Belgique et aux Pays-Bas
10. La cause des premiers morts et blessés
11. Les réquisitions
12. L'argot de la Grande Guerre
13. La grande bataille de septembre 1914
14. Les structures du service de santé aux armées
15. Le vocabulaire sur les militaires
16. Le développement des maladies au front à l'automne 1914
17. Les opinions politiques de Marguerite Genès
18. Les troupes coloniales qui passent par Brive
19. L'extension du conflit avec l'entrée en guerre d'un nouveau pays en novembre 1914
20. L'accueil des réfugiés de Belgique et du nord de la France
21. Le pillage et la destruction d'œuvres d'art par les Allemands
22. La désignation de l'ennemi allemand
23. Une « victoire russe » sur le front de l'est en novembre 1914 ?
24. Le sentiment d'union nationale de la population française
25. Les opérations du 126e régiment d'infanterie dans la Marne en novembre-décembre 1914
Marguerite Genès, une briviste pendant la Grande Guerre
Pour pouvoir répondre au mieux, vous êtes invité à lire les carnets de "Marguerite Genès, une fleur en guerre", sur le site 14-18.brive.fr
Départ
AGIR, Corrèze, Quiz Arrière, Batailles, Marne, Personnages, Santé, Témoignages
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132. Histoire des hôpitaux militaires temporaires de Brive sur la période 1914-1917
19 décembre 2014 Luc Fessemaz
Quand la Grande Guerre s'invite à Brive 1914 – 1917 – Histoire de deux hôpitaux de l'arrière
Un livre de Jérémy Brunet , paru aux éditions PULIM, 2014, 25€.
Brive, dimanche 30 août 1914 : la population attend, fébrile, l'arrivée de « ses » premiers blessés de guerre. « Un spectacle à la fois pénible et grandiose » l'attend. Brive entrevoit les premiers indices du drame qui se joue déjà sur le front. Les hôpitaux corréziens accueillent des soldats martyrisés par l'armement moderne de cette première guerre de masse industrielle. Très vite on s'organise pour porter assistance à ces hôtes exceptionnels nimbés de prestige. Une vague de générosité les enveloppe. Elle ne sera pas de trop pour pallier aux insuffisances initiales d'un service de santé qui entame le conflit avec une doctrine de prise en charge erronée. À l'orée de la guerre, un dépôt de blessés s'installe dans la caserne Brune. Rapidement prise de court, la structure ne doit son salut qu'au soutien de la population civile. Au début de l'année 1915, un nouvel hôpital est aménagé dans le collège Cabanis. Son installation n'est pas exempte de rebondissements malgré l'élan de solidarité locale dont elle fait l'objet. Bien desservie, Brive fait partie intégrante du vaste dispositif d'hospitalisation militaire de l'intérieur qui se construit et évolue au fil de la guerre. L'intrusion soudaine des blessés et des hôpitaux affecte la vie quotidienne de la population civile. La générosité spontanée des premiers temps se trouve peu à peu confrontée au prolongement imprévu de la guerre. La situation s'éternise, l'endurance charitable locale s'étiole...
Les archives du fonds 1914-1918 du service des archives médicales et hospitalières des armées, du centre de documentation du musée du service de santé ainsi que la presse locale corrézienne ont permis de reconstituer l'histoire des hôpitaux militaires temporaires qui ont fonctionné à Brive et dans ses environs pendant la Grande Guerre.
Découvrez le sommaire du livre sur le site des Presses Universitaires de Limoges
Corrèze, Livres Blessés
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133. 443 Morts pour la France originaires de Haute-Vienne en décembre 1914
31 décembre 2014 Luc Fessemaz
Une hausse de plus de 60% des décès de Hauts-Viennois de novembre à décembre 1914, avec une concentration des morts en fin de mois.
En passant de 274 Morts pour la France nés en Haute-Vienne en novembre 1914, à 443 Morts pour la France en décembre 1914, l'augmentation est de 61,7%. Certes on ne retrouve pas les niveaux de pertes faramineux des deux premiers mois de la guerre (1332 morts en août et 1310 morts en septembre), mais les chiffres traduisent une reprise de l'intensité des combats. En moyenne les pertes s'élèvent en décembre 1 914 à 14 morts par jour contre une moyenne de 9 morts en novembre. Les vingt premiers jours du mois sont en dessous de la moyenne, sauf le 14 décembre avec 16 morts. Par contre le dernier tiers du mois est nettement plus meurtrier, le 20 décembre compte 46 morts et le maximum du mois est atteint le 21 décembre avec 89 morts. En ce qui concerne les soldats de Haute-Vienne, la trêve de Noël n'existe pas aux endroits du front où ils se trouvaient car on compte 30 morts ce jour de fête.
Derrière ces dates on trouve l'offensive de la première bataille de Champagne, qui commence le 20 décembre 1914 et va se prolonger jusqu'au 17 mars 1915*.
* La Première Guerre mondiale, John Keegan, collection Tempus des Éditions Perrin, 2005. Chapitre 6 L'impasse, p.227.
Pourquoi la Marne ?
Dès la fin de la bataille de la Marne, l'état-major allemand développe une stratégie défensive sur le front de l'Ouest de façon à envoyer des troupes sur le front de l'Est pour soutenir l'allié autrichien. Avec la fin de la “course à la mer”, la ligne de front se trouve bloquée des Flandres à l'Alsace, et pour les soldats de Haute-Vienne le premier département de décès en décembre 1914 redevient la Marne (48% des morts contre 16% en novembre), alors que la Belgique retombe en seconde place (12% des morts contre 49% en novembre). Du côté de l'état-major français, Joffre subdivise le front en secteurs défensifs (les zones humides des Flandres et les hauteurs de la Meuse et des Vosges) et secteurs offensifs (entre les deux extrémités du front, avec en particulier les régions calcaires d'Arras dans le Pas-de-Calais et de Reims en Champagne).
Dans le détail et sans surprise, les principaux lieux de décès se situent dans le département de la Marne : on compte 27 morts aux Hurlus, 22 morts à Perthes-les-Hurlus, 17 morts à Mesnil-les-Hurlus, mais le premier lieu de décès se situe à Jonchery avec 76 morts, dont 72 pour le seul 21 décembre 1914.
En Belgique, il faut retenir 10 morts à Zonnenbecke et 5 morts à Poelcapelle.
Dans l'Artois (département du Pas-de-Calais) on trouve les traces d'assauts les 27 et 28 décembre à Carency qui se traduisent par 17 morts, tous du 226e RI.
Dans l'Oise, on relève 20 morts au bois Saint-Mard près de Tracy-le Mont, dont 14 morts du 42e RI le jour de Noël.
On constate une dispersion plus grande des morts au niveau des régiments. En novembre 1914, il y avait 274 morts de Haute-Vienne répartis dans 71 régiments ; en décembre 1914, il y a 443 morts répartis dans 95 régiments (pour les détails voir le fichier Excel, feuille 1 tableau 3 et feuille 3). Parmi les plus frappés, on retrouve les deux régiments de l'armée d'active casernés à Limoges : le 63e RI avec 60 morts et le 78e RI avec 31 morts. Les deux régiments de l'armée territoriale du département subissent des pertes moindres par rapport à novembre, avec 21 morts pour le 89e RIT et 10 morts pour le 90e RIT.
La répartition des décès en fonction du genre de mort (terme utilisé dans les fiches individuelles des Morts pour la France) est sensiblement identique à celle de novembre 1914 : la part du genre “tué à l'ennemi” reste dominante avec 61% des morts, elle recule cependant de 4 points au profit du genre “blessures de guerre” qui passe de 11% à 15% des morts.
Téléchargez le fichier Excel qui contient le détail des pertes de décembre 1914 :1914-12 443 MPLF HV
Base, Canopé, Haute-Vienne, MAITRISER Artois, Champagne, Morts pour la France
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134. Les vœux du Populaire du Centre du 1er janvier 1915
1 janvier 2015 Luc Fessemaz
“Voilà cinq mois que nous vivons nuit et jour, sans trêve, dans l'épouvante et dans l'horreur,...”
L'éditorial de nouvel an de Paul Faure (1), rédacteur en chef du Populaire du Centre met en avant le contraste entre les souvenirs des fêtes de famille des années précédentes et le deuil ou l'angoisse qui dominent le 1er janvier 1915, frappé par la “guerre sauvage”. En faisant le bilan de l'année écoulée, Paul Faure rappelle que “1914 avait pourtant été pour nous socialistes une année de fières espérances”, combats, réunions et résultats faisaient que “la Haute-Vienne devenait le premier département socialiste de France”.
Source : Première page du Populaire du Centre du 1er janvier 1915. Disponible en ligne sur le site de la Bfm de Limoges.
Mais avec le conflit austo-serbe, l'assassinat de Jean Jaurès et la mobilisation générale, le pays a basculé dans l'horreur de la guerre. Paul Faure reconnait que l'activité du Parti est paralysée depuis cinq mois (2). Il réfute toute “faillite du pacifisme”, affirme que le “socialisme ne peut pas mourir”. Dans un élan d'espoir fondé sur les réalités sociales et économiques, il termine par la certitude du “triomphe” des doctrines socialistes “qui seul permettra l'établissement d'une paix stable, l'harmonie et l'entente européennes et mondiales”.
Notes :
(1) Paul Faure (1878-1960)
Né à Périgueux, Paul Faure vient très jeune au socialisme et adhère au Parti ouvrier français de Jules Guesde. Élu à la direction du parti, il y représente la Haute-Vienne, dont la fédération est des plus actives : en 1904, son organe, Le Populaire du Centre, est le seul journal fédéral qui soit quotidien. Pendant la Première Guerre mondiale, Faure est minoritaire au sein de la S.F.I.O. : son pacifisme le conduit à condamner la politique d'Union sacrée et la participation des leaders socialistes au gouvernement. Cependant, il récuse tout autant le défaitisme révolutionnaire de la gauche zimmerwaldienne. Source : Encyclopaedia Universalis.
(2) Pour approfondir le sujet, lire les passages sur la Grande Guerre de l'ouvrage : Le département rouge: république, socialisme et communisme en Haute-Vienne (1895-1940), par Dominique Danthieux, Pulim 2005.
” La poursuite du conflit condamne les organisations ouvrières à l'immobilisme. La mobilisation des militants perturbe profondément leur vie interne, sans hommes et sans guère de directives sinon celles de de se soumettre à l'Union sacrée, sections socialistes et syndicats sombrent dans l'inaction”. Page 227.
Canopé, ECLAIRER, Haute-Vienne, Presse Pacifisme, Socialisme
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135. Le Populaire du Centre du 1er janvier 1915 : la Guerre
1 janvier 2015 Luc Fessemaz
La poursuite de l'offensive...
Cinq mois après le début du conflit, la lecture du communiqué officiel donne l'impression d'une lente progression : dans le cadre de “violents combats”, les troupes françaises gagnent quelques mètres de tranchées (1) ou une moitié de village, maison par maison. Les descriptions détaillées des neufs jours de combats (du 16 au 25 décembre) ne font que renforcer l'impression générale d'un blocage sur l'ensemble du front. Des noms de lieux devenus tristement célèbres, se répètent à longueur de page : la ferme d'Alger près de Sillery, la ferme de Beauséjour près de Mesnil-les-Hurlus, le bois de Mortmart (Mort-Mare en Meurthe-et-Moselle)... Et l'on pourrait rallonger la liste de ces lieux de combats que l'on retrouve sur les fiches individuelles des Morts pour la France. Avec la mauvaise saison, la boue et le froid ne font que rajouter à l'horreur d'une guerre dont on ne sait pas qu'elle va encore durer 47 mois...
On retiendra également de cette lecture, des détails sur la guerre aérienne, qui s'illustre par des bombardements de villes ennemies, des combats aériens, des réglages de tirs d'artillerie ou de navires, des activités de surveillance et de reconnaissance. De même, alors que l'Italie n'est pas encore entrée dans la guerre au côté des pays de l'Entente, on apprend la mort d'un petit-fils de Garibaldi, qui à la tête des volontaires italiens est tombé dans les tranchées de l'Argonne.
(1) Pour en savoir plus: Jean-Yves Le Naour, 1915. L'enlisement (Paris, Perrin, 2013, 408 pages). L'auteur dénonce la stratégie du “grignotage” de Joffre qui coûte la vie inutilement à 320 000 hommes en 1915.
Source : première page du Populaire du Centre du 1er janvier 1915. Disponible sur le site de la Bfm de Limoges.
Canopé, ECLAIRER, Haute-Vienne, Presse Argonne, Champagne, Front de l'Ouest, Guerre aérienne
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136. 1915. L'enlisement
2 janvier 2015 Luc Fessemaz
Jean-Noël Grandhomme propose une analyse de l'ouvrage de Jean-Yves Le Naour, 1915. L'enlisement (Paris, Perrin, 2013, 408 pages).
Cet ouvrage est également cité dans le diaporama des essais historiques sur le site de la Mission du Centenaire.
Si 1914 est l'année de l'entrée en guerre, de la Marne et de Tannenberg ; si 1916 est celle de Verdun et de la Somme ; 1917 celle des révolutions russes, de l'entrée en guerre des États-Unis et du Chemin des Dames ; et enfin 1918 celle de la victoire des Alliés, 1915 a souvent été qualifiée d'« année inutile ». Elle est pourtant riche en événements dramatiques, que nous retrace ici Jean-Yves Le Naour.
Pour les deux camps, 1914 se clôt sur le même constat : démesurément étendu à l'ouest comme à l'est, le front est désormais figé et semble hermétique. Ce constat amène pays de l'Entente et puissances centrales à réfléchir à des solutions alternatives afin de « percer ». Plusieurs stratégies sont mises en œuvre du côté des Franco-Britanniques. D'une part un « grignotage » incessant, mais pour l'essentiel vain. Dans une guerre d'usure, il faut épuiser l'adversaire sans craindre ses propres pertes. Les hommes deviennent alors des éléments de statistique. Cette stratégie, vouée à l'échec, est maintenue au-delà du raisonnable par Joffre et, alimentée par les Allemands, conduit aux hécatombes des « combats locaux » dans les Vosges, au Bois-le-Prêtre, aux Éparges, dans l'Argonne, les Flandres et ailleurs. Joffre donne, d'autre part, deux gigantesques coups de bélier dans la forteresse ennemie, en Artois et en Champagne en mai et en septembre, sans pouvoir l'ébranler. À la fin de l'année, épuisés, les Alliés ont perdu l'initiative des opérations.
Il faut féliciter Jean-Yves Le Naour de n'avoir pas fait l'impasse sur les enjeux militaires de la guerre, que beaucoup d'autres historiens jugent superflus (un comble !). De belles pages sont consacrées à la vie quotidienne des combattants, dans un temps de mutation où se généralisent les nouveaux uniformes, le casque, le masque à gaz, le crapouillot, le lance-flammes, les mines. On s'installe pour longtemps dans un conflit dont l'issue semble particulièrement incertaine.
L'auteur évoque aussi longuement la vie des civils, obligés de s'organiser dans la durée sans les « hommes dans la fleur de l'âge », que leur ramènent pourtant de temps à autre les premières permissions. Les premières lézardes dans l'union sacrée ou le Burgfrieden apparaissent aussi, avec le congrès socialiste de Zimmerwald (Suisse) ou la « rumeur infâme » lancée en France par les anticléricaux dans le but de faire passer les catholiques pour des « embusqués » (ce qu'ils ne sont certes pas).
Les fronts « secondaires » ne sont pas oubliés non plus : l'échec de l'Entente aux Dardanelles ; l'océan, où la guerre sous-marine irrite les Américains et les autres neutres (avec le torpillage du Lusitania en mai). Tandis que l'entrée en guerre de l'Italie n'apporte pas de changement significatif à la situation militaire, les Russes s'effondrent en Pologne et en Ukraine, offrant un boulevard vers le blé des plaines fertiles à des Empires centraux où la pénurie commence à se faire durement sentir. Le tsar remporte, en revanche, des victoires contre les Turcs dans le Caucase, dont l'Empire ottoman se venge en exterminant ses citoyens arméniens, perpétrant ainsi le premier génocide du xxe siècle.
Comme toujours, le propos de Jean-Yves Le Naour est fluide et synthétique. Le récit est accessible sans pour autant que les faits soient simplifiés à l'extrême. Il est seulement dommage qu'hors des notes de fin de volume, les sources et la bibliographie n'apparaissent pas. Espérons que cet oubli sera réparé dans 1916, 1917, 1918 et peut-être 1919, que nous attendons avec intérêt.
Jean-Noël Grandhomme. Cette recension d'ouvrage est issue de Politique étrangère (1/2014).
ECLAIRER, Livres Artois, Champagne, Génocide
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137. Cartes du front en 1914
2 janvier 2015 Luc Fessemaz
Le Front : Atlas dépliant de 32 cartes en six couleurs sur le site gallica.bnf.fr
Préface du général Cherfils (1849-1933). Éditeur : Berger-Levrault (Paris), date d'édition : 1915.
Les cartes présentent l'évolution du front occidental (16 cartes) et celle du front russe (16 cartes) du 10 août au 31 décembre 1914.
Vous avez la possibilité de récupérer un fichier informatique contenant les pages de l'ouvrage au format PDF ou JPEG.
Cartographie, ECLAIRER Front
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138. Le Limousin, une région de l'arrière
6 janvier 2015 Luc Fessemaz
Mardi 10 février, Conférence 14-18 « Le Limousin, une région à l'arrière ». Par Monsieur Thierry Beaubiat, agrégé d'histoire. A 14h – Salle des Congrès à Saint-Yrieix
La commémoration du premier conflit mondial 14-18 offre l'occasion de très nombreux débats et réflexions à ce sujet. La Ville de Saint-Yrieix en a pris dès 2014 la mesure en organisant expositions participatives, programmation cinématographique, spectacles, collecte de souvenirs et témoignages ainsi qu'aide logistique aux enseignants d'histoire et élèves de lycée qui préparent leurs propres évènements.
De cette guerre dont Marcel Gauchet a dit « qu'elle ne fût que surprise », il reste souvent à en éclairer et à en comprendre le déroulement et les conséquences dans les territoires. Le Limousin, loin du front, rural, a été profondément marqué par ce conflit. Mais de quelle manière a-t-il fallu apprendre à vivre et travailler sans les hommes au front ? Quelles conséquences a eu « l'économie de guerre » sur cette région ? A travers la conférence que donnera Thierry Beaubiat, des éléments seront donnés, grâce notamment aux documents des Archives Départementales, sur une approche de la vie au quotidien dans la région tant dans les villes que dans les campagnes.
Source : Site de la Communauté de Communes du Pays de Saint-Yrieix
► Consultez l'article du Populaire du Centre du 22 février 2015 : Le Limousin pendant la guerre de 14-18 était la deuxième région militaire de France.
Agenda, Conférences, ECLAIRER, Haute-Vienne Arrière
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139. Le périodique Limoges Illustré en janvier 1915
15 janvier 2015 Luc Fessemaz
Les extraits de Limoges Illustré donnent des informations sur le vécu de la Grande Guerre dans une ville de l'arrière. Dans ce numéro de janvier 1915, sont évoqués le bon comportement au front des soldats du 89e RIT, la création d'un nouvel hôpital pour accueillir des blessés et des convalescents, l'incorporation de la classe 1915, la vente de petits drapeaux belges en faveur des réfugiés, le transfert des prisonniers allemands...
On notera également la publication d'une longue liste des morts au champ d'honneur qui concerne des militaires du département la Haute-Vienne, mais il s'agit souvent de gradés et de fils de notables.
LIMOGES-ILLUSTRÉ
PUBLICATION BI-MENSUELLE
DIRECTEUR: DOCTEUR PIERRE CHARBONNIER
SOMMAIRE des 1er et 15 Janvier 1915
QUINZAINE LIMOUSINE
La direction et l'administration de Limoges Illustré présentent aux abonnés et aux lecteurs leurs vœux ardents pour leur contentement et leur bonheur en cette année 1915 qui, hélas! ne s'annonce pas bien belle pour un grand nombre de Français.
Animés du même esprit et de la même espérance que leurs compagnons de la réserve et de l'active, nos territoriaux du 89e, plus mûrs, mais aux ardeurs ralenties par l'âge, ont fait preuve sur le front, durant ces derniers mois, d'une grande vigueur et d'un esprit hautement patriotique. Aussi l'ordre du jour de félicitations qui leur a été adressé n'est-il qu'un juste hommage rendu à leur courage.
Un nouvel hôpital, destiné à remplacer les hôpitaux installés dans les casernes de Limoges — évacués pour permettre de loger les soldats récemment incorporés de la classe 1915—a été créé à l'école du Pont-Neuf, rue d'Auzette. Deux cents lits sont déjà occupés par des blessés et des convalescents. Les habitants des quartiers voisins ont prodigué les dons à cet hôpital, accomplissant ainsi un louable devoir de solidarité. (...)
MORTS AU CHAMP D'HONNEUR (Liste de décembre1914) – Le capitaine Arsène Berger, cité à l'ordre du jour, fils de M. Berger, directeur honoraire des contributions directes et neveu de M. Elie Berger, professeur honoraire de rhétorique au lycée de Limoges ; M. Louis Thomas, caporal-fourrier au 211e d'infanterie, de Verneuil-sur-Vienne ; M. François Trapinaud, du 9e d'infanterie, de Limoges ; M. Jean Penaud, du 211e, de Glanges ; M. Lucien Bailer, du 4e génie, de Limoges ; M. Jean Anglard, du groupe cycliste, de Limoges ; M. Gaston Hodeau, du 138e de Saint-Laurent-sur-Gorre ; M. Emile Dunègre, du groupe cycliste, de Limoges ; le sous-lieutenant Adrien Sylvain, du 107e de Limoges ; l'adjudant-chef Victor Rouffignac, du 2e zouaves, de Razès ; les deux frères Joseph et André Labesse, respectivement des 211e et 100e d'infanterie, du Vigen ; le lieutenant Léon Cordonnier, du 1er tirailleurs algériens, neveu du général Deffontaines (tué dès le début des hostilités), ancien élève de l'école Montalembert ; M. Paul Challiès, caporal au 296e, de Limoges ; M. Jean Régnier, caporal au 209e, de Limoges ; M. Louis Michaud, du 24e d'infanterie, de Limoges; M. René Lemasson, du 126e, de Limoges M. Jean-Baptiste Bouchemousse, du 89e territorial, de Limoges ; le commandant Guy de Selve de Saran, du 78e ,beau-frère de M. Henri de Labrouhe de Laborderie ; M. Henri Bournazaud, du 63e, de Limoges ; M. J.-B. Goudoud, du 4e génie, de Feytiat; le commandant Quilliet, du 1er zouaves, de Limoges ; M. Jean Delage, du 63e, d'Eyjeaux ; M. François Ribierre, du 250e, de Limoges, neveu du sympathique receveur municipal, M. Reynaud ; M. Eugène Courvoisier, du 63e, de Saint-Gence ; M. André Rousset, caporal au 138e, de Limoges ; M. Pierre Peynichou, du 107e, d'Aixe-sur-Vienne ; M. André Terrier, du 63e, de Limoges ; M. Louis Villetelle, du 138e, de Linards ; le sergent-major Pierre Soumagnas du 89e territorial, de Châteauneuf-la-Forêt ; M. Louis Mouline, du 89e territorial, de Limoges ; M. Pierre Faye, du 42e d'infanterie, entrepreneur à Limoges ; M. Paul Vialle, brigadier au 20e dragons, de Limoges ; M. Albert Ferrand, instituteur à Linards ; M. Récochet, professeur d'allemand au de Limoges ; le sergent Pierre Aymard du 89e territorial, de Saint-Jouvent ; M. J-B Boutet, du 12e dragons, de Limoges ; le sous-lieutenant Henri-Paul Gorceix, du 27e d'infanterie, de Limoges ; M. Pierre Biarnais, du 263e, de Panazol ; M. Michel Barthélémy, caporal au 89e territorial, de Limoges ; M. Théophile Taboury, soldat au 89e territorial, de Limoges ; M. Louis Lamand, du 144e, de Saint-Léonard; M. Jean Gaillard, sergent-fourrier au 21e d'infanterie, de Bellac; le capitaine F. Nebout, du 63e d'infanterie, de Limoges ; M. Robert Roux, de Droux, soldat, au 238e ; le capitaine René de Montlevier-Reynac, du 138e ,chevalier de la Légion d'honneur ; le lieutenant Antonin Lalue, du 7e colonial, de Magnac-Laval ; le lieutenant Nepveu, du 7e d'infanterie, mort en Allemagne des suites de ses blessures, fils du sympathique professeur de mathématiques au lycée de Limoges ; M. Jules Raymond, caporal au 89e territorial, de Limoges ; M. Alexandre Valbousquet, caporal au 278e, d'Isle ; M. François Concher, du 2e zouaves, de Feytiat ; l'adjudant Louis Bouchard, du 138e ,de Bellac ; M. René Mazurier, fils de M. Mazurier, maire et conseiller général de Châteauponsac ; M. Louis Codet, sous-lieutenant au 90e territorial, ancien député de Rochechouart et fils de M. Jean Codet, sénateur de la Haute-Vienne.
Les jeunes soldats de la classe 1915 ont été incorporés les 17 et 18 décembre 1914. Environ 1200 ont été affectés par le recrutement au 63e d'infanterie, un très petit nombre a été versé dans les régiments de cavalerie. Les opérations du conseil de révision pour la formation de la classe 1916 s'effectueront dans le département de la Haute-Vienne du 4 au 28 janvier 1915.
Malgré le temps affreux qu'il a fait le dimanche 20 décembre, la vente des petits drapeaux belges a été très fructueuse à Limoges, grâce au dévouement des charmantes petites filles qui ont affronté tout le jour la pluie et le vent pour offrir le noble emblème belge qui, selon l'expression de Maeterlinck, « a palpité comme un symbole d'amour et de reconnaissance dans toutes les mains françaises.»
Le jeudi soir 24 décembre a eu lieu, au Cirque municipal, la fête en l'honneur des réfugiés de la Belgique et des départements envahis et de leurs enfants. Il y eut distribution de jouets, de friandises. Un superbe concert suivit au cours duquel d'excellents artistes improvisés obtinrent des applaudissements mérités. Une représentation cinématographique termina la fête fort bien réussie, qui fut comme un salut sympathique de notre ville hospitalière aux malheureux émigrés. (...)
Le conseil municipal de Limoges, dans sa séance du 4 décembre, a décidé de supprimer les fêtes de Noël qui se tiennent sur la place de la République en raison des circonstances actuelles. Il a également arrêté définitivement le budget communal pour l'exercice 1915. (...)
L'usage s'est maintenant établi d'une façon définitive d'accompagner au cimetière de Louyat les convois des soldats décédés dans les hôpitaux de Limoges des suites de leurs blessures. Un piquet d'honneur escorte les cercueils. C'est un devoir patriotique à accomplir que de rendre ce suprême hommage à ceux qui sont morts pour leur pays.
On a évacué le mois dernier de la caserne de Beaupuy les prisonniers allemands qui s'y trouvaient depuis assez longtemps, pour les diriger vers le Midi. Parmi eux était le prince Carolath, dont le séjour à Limoges défraya la chronique humoristique. Au moment du départ il réclama, vainement d'ailleurs, une voiture pour se rendre à la gare. Alors il prit la tête de la colonne d'un air dépité. (...) P. LIMOGEOIS.
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
ECLAIRER, Haute-Vienne, Presse Arrière, Blessés, Limoges
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140. Limoges 14-18. Être artiste dans la Grande Guerre
14 février 2015 Luc Fessemaz
Une exposition sur la Grande Guerre et Limoges, la ville artiste et industrielle. Comment la ville industrielle, céramiques et ses créateurs se sont-ils inscrits dans les ruptures artistiques liées au premier conflit mondial ? Quelles modifications la Grande Guerre a-t-elle entraînées pour l'industrie de la porcelaine ?
En réponse à ces questions, l'exposition proposera : une sélection d'œuvres photographiques, picturales, sculpturales, céramiques ou graphiques des années de guerre, un regard inédit sur l'histoire au travers de plus de 300 œuvres évoquant notamment l'importance de Limoges et le rapport qu'entretenait la capitale limousine avec les avant-gardes picturales dans les arts plastiques et les arts décoratifs industriels durant cette époque.
Une sélection de près de 300 œuvres photographiques, picturales, sculpturales, céramiques et graphiques couvrant les années 1900-1929 est ainsi présentée pour mettre en perspective la période de la Grande Guerre, période faite de ruptures et de continuités.
Exposition ouverte au public du 14 février au 30 septembre 2015
Musée de la Résistance, 7 rue Neuve Sainte-Etienne 87000 Limoges
► Consultez l'article et la vidéo de l'exposition sur le site de la ville de Limoges http://www.ville-limoges.fr/index.php/fr/component/content/article/2615?layout=actualites
► Téléchargez le dossier pédagogique du Musée national Adrien Dubouché de Limoges sur La Porcelaine et la Grande Guerre
Agenda, Arts, ECLAIRER, Expositions, Haute-Vienne, Musées Arrière, Limoges
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141. Les Morts pour la France de Tulle
16 février 2015 Luc Fessemaz
Portrait statistique des Morts pour la France de Tulle pendant la Grande Guerre (1914-1919)
Cet article se propose de dresser le portrait statistique des 648 Morts pour la France de Tulle à partir des informations contenues dans la liste dressée par les Archives Municipales de Tulle, liste publiée sur le site de la ville. Il s'agit essentiellement d'une analyse descriptive conduite à partir de onze indicateurs présents sur les fiches individuelles des Morts pour la France que l'on trouve sur le site Mémoire des hommes du ministère de la défense.
[1] Le classement des Morts pour la France de Tulle selon le nom
Un siècle après la Grande Guerre, se souvenir de ceux qui sont décédés lors de ce conflit, c'est d'abord leur donner un nom. Dans les petites communes, les noms sont gravés à jamais sur le monument aux morts, ce qui n'est pas le cas de villes plus importantes comme Tulle ou Limoges. D'où l'importance du travail mené par les Archives municipales de ces villes pour dresser cette liste de noms qui répond au devoir de mémoire.
Dans la liste des Morts pour la France de Tulle, 362 noms figurent une seule fois et 286 noms figurent de deux à sept fois (graphique circulaire 1). Ces statistiques traduisent la grande diversité du stock des noms en France par rapport à de nombreux autres pays. Cette diversité est cependant moindre que celle que l'on peut observer aujourd'hui, car la liste porte sur des générations nées à la fin du XIXe siècle, époque où l'effet des migrations de population de niveau national ou international reste faible dans un département comme la Corrèze. Les trois noms les plus fréquents apparaissent sept fois dans la liste, il s'agit de Bachellerie, Verdier et Vialle. On peut supposer qu'il s'agit le plus souvent de membres d'une même famille (des frères ou des cousins), mais il faudrait mener une enquête généalogique auprès de l'état civil pour le confirmer. Vergne qui est le nom le plus fréquent en Corrèze sur la période 1891-1990 (1) apparait seulement en 16e position avec 22 autres noms qui figurent trois fois dans la liste des Morts de Tulle (pour plus de détails ►téléchargez le tableau Excel [1]). Des noms typiquement corréziens comme Bouillaguet, Leyrat ou Verlhac sont : absent de la liste pour le premier, en trois exemplaires pour le second, et présent avec l'orthographe Verlhiac pour le troisième.
(1) Article Patronymes et toponymes courants en Limousin : un déterminisme géographique. Auteur : Joselito Mancuso – Insee Limousin, novembre 2007.
Graphique 1
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
► Téléchargez le fichier qui détaille les 648 Morts selon le nom
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[2] Le classement des Morts pour la France de Tulle selon les prénoms
Le prénom est le second marqueur d'identité pour une personne. Sur les monuments aux morts ne figurent parfois que l'initiale du prénom d'usage, par contre sur les fiches individuelles des Morts pour la France on trouve l'ensemble des prénoms dans l'ordre de l'état civil. La majorité des Morts pour la France de Tulle s'inscrit encore dans ce que la sociologie des prénoms (2) appelle le modèle classique caractérisé par un prénom unique transmis par parrainage (3). Mais si on compte 380 Morts ayant un prénom unique, il y a aussi 268 Morts avec deux prénoms ou plus.
Les premiers prénoms
Pour les premiers prénoms, les 648 Morts mobilisent un stock de 106 prénoms. Dans ce stock de premiers prénoms, la concentration est forte car les dix prénoms les plus fréquents rassemblent 56% des Morts (4). Trois prénoms se détachent : Jean est nettement en première position (92 Morts ; 14,2%), Antoine vient en seconde position (55 Morts ; 8,5%) et Pierre en troisième position (48 Morts, 8,5%). Ces trois premiers prénoms correspondent aux grands prénoms chrétiens qui se sont imposés en France à partir du XIIIe siècle. Dans le classement des dix premiers prénoms de la liste, on trouve dans la même logique Jean-Baptiste (4e position) qui s'est développé au XVIIIe siècle et Joseph (8e position) qui a progressé à partir du XVIe siècle. Il y a également des prénoms royaux comme Louis (5e position seulement alors qu'il est le premier prénom en France sur la période 1890-1899), François (6e position, prénom doté de saints patrons importants) et Henri (10e position, ce prénom ne bénéficiant pas d'un saint patron important n'a pas été courant avant la fin du XIXe siècle). On retiendra enfin la présence de prénoms typiquement limousins avec Léonard (9e position) et son diminutif Léon (7e position), et plus loin dans le classement Martial (15e position) (5). A l'inverse ne figurent pas dans ce classement les prénoms de Marcel, Georges, Paul et Émile situés de la 5e à la 10e position dans le classement des dix premiers prénoms masculins en France sur la période 1890-1899 (3).
(2) Sociologie des prénoms, Baptiste Coulmont, collection Repères, Éditions La Découverte, octobre 2014.
(3) La Cote des prénoms (ouvrage annuel), Philippe Besnard, Guy Desplanques, Éditions Balland.
(4) De Jean à Théo, de Marie à Léa : un siècle de prénoms. Auteur : Joselito Mancuso – Insee Limousin, novembre 2005.
L'article montre que le stock des prénoms a quadruplé en Limousin en un siècle : ” Jusqu'à la fin des années 1940, la palette des prénoms attribués oscillait entre 200 et 300 prénoms pour les femmes, et entre 150 et 200 prénoms pour les hommes. (...) Au début du siècle dernier, les dix prénoms les plus fréquemment attribués représentent plus de la moitié des naissances. Aujourd'hui, seulement un nouveau-né sur cinq porte l'un des dix prénoms les plus couramment donnés aux enfants.”
(5) Léonard, Marie, Jean et les autres : les prénoms en Limousin depuis un millénaire [par] Louis Perouas, Bernadette Barrière, Jean Boutier, Jean-Claude Peyronnet, Jean Tricard et le groupe Rencontre des historiens du Limousin. Éditions du Centre national de la recherche scientifique, 1984.
Graphique 2.1
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
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Les seconds prénoms
268 Morts pour la France de Tulle (41,3%) ont un second prénom et mobilisent un stock de 76 prénoms. Dans ce stock de seconds prénoms, la concentration est un peu moins forte car les dix prénoms les plus fréquents rassemblent 48 % des Morts. Par rapport au classement des premiers prénoms, Antoine (1ère position) passe devant Jean (2e position) et Louis se retrouve en 3e position. On constate trois mouvements importants dans ce classement : Pierre passe de la 3e à la 10e position, Paul arrive en 4e position à la place de Jean-Baptiste, Marie (prénom féminin protecteur) et Baptiste font leur entrée à la place de Léonard et Henri.
Graphique 2.2
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
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Les troisièmes prénoms
87 Morts pour la France de Tulle (13,4%) ont un troisième prénom et mobilisent un stock de 40 prénoms. Le prénom féminin Marie occupe la première position ce qui montre l'ancrage religieux d'une partie de la population de Corrèze. On retrouve également des prénoms classiques qui dominaient les deux classements précédents : Antoine, Léon, Baptiste, Pierre et Henri. On note aussi l'apparition dans ce classement de trois autres prénoms : Eugène, prénom à la mode dans la seconde moitié du XIXe siècle, Albert qui se développe à la fin du XIXe siècle et René, un prénom typique de l'Anjou.
Graphique 2.3
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
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Les quatrièmes et cinquièmes prénoms
Plus marginal statistiquement, on observe que 20 Morts Pour la France de Tulle ont un quatrième prénom (3,1%) et que seulement 4 d'entre eux ont un cinquième prénom. Parmi les prénoms rares de ces deux classements, on peut retenir Raphaël (1 exemplaire) et Gustave (1 exemplaire).
Graphique 2.4
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
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Grade et nombre de prénoms
On observe une relation entre le grade et le nombre de prénoms : les gradés au sens large (officiers, sous-officiers et petits gradés) représentent 39% des Morts pour la France de Tulle, cette part passe à 52% dans Les Morts pour la France de Tulle ayant un second prénom et atteint 100% dans les Morts pour la France ayant un cinquième prénom. Cette relation obéit à une logique sociale : le choix de prénoms multiples qui se développe au cours du XIXe siècle est plus souvent effectué par les catégories sociales moyennes et supérieures auxquelles appartiennent en tendance les gradés.
Graphique 2.5
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
► Téléchargez le fichier qui détaille les 648 Morts selon les prénoms
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[3] Le classement des Morts pour la France de Tulle selon la date de naissance
La répartition des Morts pour la France de Tulle selon les générations est liée à l'organisation de l'armée française et à sa mobilisation à partir du 2 août 1914. Les hommes de 21 à 23 ans de l'armée d'active et les hommes de 24 à 34 ans de la réserve de l'armée d'active sont mobilisés en premier et envoyés au front. Les hommes de 35 à 41 ans de l'armée territoriale et ceux de 42 à 49 ans de la réserve de l'armée territoriale sont mobilisés plus tardivement et à l'arrière du front. Cette structure par âge de l'armée française explique que les décès se concentrent sur les générations nées entre 1881 (classe 1901 âgée de 33 ans à la mobilisation générale en août 1914) et 1896 (classe 1916 mobilisée en avril 1915). Les deux générations les plus frappées sont celles de 1892 avec 43 Morts et de 1894 avec 44 Morts. Dans les générations les plus âgées, on compte un ou deux Morts pour ceux qui sont nés entre 1858 et 1871. Dans les générations les plus jeunes mobilisées au cours de la guerre, on recense également deux Morts pour ceux nés en 1899 et un Mort pour ceux nés en 1900.
Graphique 3
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
► Téléchargez le fichier qui détaille les 648 Morts selon la date de naissance
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[4] Le classement des Morts pour la France de Tulle selon le lieu de naissance
La liste des 648 Morts pour la France de Tulle est construite à partir de deux critères : le lieu de naissance et le le lieu de résidence. 479 Morts sont nés à Tulle, soit une proportion proche de trois sur quatre (74%). Le quart restant rassemble des Morts dont la commune de résidence au décès est Tulle mais qui sont nés dans une autre commune : 120 sont nés dans des communes de Corrèze en dehors de Tulle et 49 sont nés dans des communes du reste de la France. On peut avancer que ces proportions reflètent la situation démographique de la ville de Tulle (15 942 habitants au recensement de 1911) à la veille de la Première Guerre Mondiale, mais il faudrait connaître les flux migratoires et comparer avec d'autres villes pour pouvoir les apprécier.
Graphique 4.1
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
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Les Morts pour la France de Tulle nés en Corrèze
Les 120 Morts pour la France de Tulle nés en Corrèze, en dehors de Tulle, se répartissent dans 46 communes (voir la carte et le tableau qui l'accompagne). Les communes les plus concernées se situent à la périphérie de Tulle (Naves arrive en première position avec 18 Morts nés dans cette commune) ou ont une taille démographique relativement importante (Brive, première ville de Corrèze avec 21 486 habitants en 1911, arrive en seconde position avec 7 Morts).
Carte 4.2
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
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Les Morts pour la France de Tulle nés dans le reste de la France
Les 49 Morts pour la France de Tulle nés dans des communes du reste de la France, en dehors de la Corrèze, se répartissent dans 34 départements (voir la carte et le tableau qui l'accompagne). La Creuse et la Dordogne, deux départements limitrophes de la Corrèze, arrivent en tête de ce classement avec 4 Morts. Il est impossible, dans le cadre de cet article, d'expliquer cette répartition géographique car il faudrait pour cela connaître l'histoire de chaque famille conduisant, à un moment donné, à une migration vers Tulle.
Carte 4.3
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
► Téléchargez le fichier qui détaille les 648 Morts selon le lieu de naissance
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[5] Le classement des Morts pour la France de Tulle selon la date de décès
Le nombre de Morts par année
Les deux premières années de la Grande Guerre sont les plus meurtrières : on compte 197 Morts pour la France de Tulle en 1915 (30%) et 152 Morts en 1914 (24%). Les années 1916 et 1918 enregistrent des données assez similaires avec 112 Morts (17%) et 110 Morts (17%). L'année 1917 est la moins meurtrière avec 70 Morts (11%), si on met à part l'année 1919 qui fait suite à l'Armistice du 11 novembre 1918 et qui ne compte que 7 Morts (5 sont morts de “maladie en service” et 1 de “blessures de guerre” dans des hôpitaux français, 1 seul est mort “tué à l'ennemi” en Russie où la guerre se poursuit).
Graphique 5.1
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
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Le nombre de Morts par mois
Si l'on examine le nombre de Morts par mois, on observe que trois mois se détachent nettement avec une moyenne de 51 Morts alors que la moyenne sur les 52 mois du conflit est de 12 Morts. Les deux premiers mois de la guerre sont très meurtriers avec 47 Morts en août 1914 et 54 Morts en septembre 1914 (maximum absolu). Cette période correspond à la guerre de mouvement qui a vu le choc brutal des armées française et allemande se dérouler en plusieurs phases : échecs des offensives françaises et grande retraite, arrêt de l'offensive allemande avec la bataille de la Marne et poursuite. D'octobre 1914 à juin 1915, le nombre mensuel de Morts reste a un niveau élevé variant de 12 à 32 Morts : après la phase de la course à la mer, les armées s'installent dans la guerre des tranchées. La stratégie du “grignotage” de général en chef Joffre coûte la vie inutilement à des milliers de soldats français (6). Un second sommet dans l'horreur est atteint avec les pertes catastrophiques liées à l'échec de la grande offensive française en Artois et en Champagne. Cela se traduit par 51 Morts en septembre 1915. L'année 1916 connaît des fluctuations mensuelles en rapport avec la bataille de Verdun et la Bataille de la Somme, un sommet relatif étant atteint en septembre 1916 avec 17 Morts. Le nombre de Morts s'élève de nouveau de juin (16 Morts) à octobre 1918 (22 Morts), au moment de la contre-offensive des Alliés qui allait mener à la Victoire.
(6) 1915. L'enlisement. Jean-Yves Le Naour, Éditions Perrin, 2013.
Graphique 5.2
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
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Les trois mois les plus meurtriers
Si on se focalise sur les trois mois les plus meurtriers, on observe que les profils journaliers sont très différents.
Dans la première quinzaine d'août 1914, il n'y a pas de Morts car c'est la phase d'acheminement des troupes vers le front. Le premier Mort pour la France de Tulle est tombé le 16 août 1914, mais les pertes se concentrent sur deux journées très sanglantes : le 22 août 1914, il y a 10 Morts lors de la bataille des frontières et, le 28 août 1914, il y a 15 Morts lors de la Grande Retraite des armées françaises.
En septembre 1914, suite à la bataille de la Marne et à la poursuite des armées allemandes, on observe pas de jours de pertes qui se détachent nettement. La moyenne est de 1,8 Mort par jour, avec des fluctuations allant d'un minimum absolu de 0 Mort (8 jours dispersés dans le mois) à un maximum relatif de 5 Morts le 3 septembre 1914.
Par contre en septembre 1915, le profil journalier des Morts est très irrégulier. Dans l'attente de l'offensive, les pertes sont minimes, mais le 25 septembre 1915 elles grimpent à un maximum absolu de 29 Morts. Le premier jour de la double offensive en Artois et en Champagne est le jour le plus meurtrier de la Grande Guerre pour les poilus de Tulle. Dans les jours qui suivent, Il y a encore 5 Morts le 26 septembre et 6 Morts le 28 septembre. Face à l'ampleur des pertes, l'offensive est stoppée le 29 septembre, avant de reprendre du 6 au 8 octobre 1915.
Graphique 5.3
Graphique 5.4
Graphique 5.5
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
► Téléchargez le fichier qui détaille les 648 Morts selon la date de décès
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[6] Le classement des Morts pour la France de Tulle selon l'âge au décès
L'âge au décès est en rapport avec la date de naissance, dont on a vu qu'elle déterminait l'appartenance aux différentes structures de l'armée française (armée d'active, armée de réserve, armée territoriale). On retrouve donc un profil de graphique qui est comparable à celui fonction de la date de naissance. L'écart entre les deux provient de la date de décès : pour une même année de naissance, l'âge au décès peut varier selon que le soldat est mort au début de la guerre ou 4 ans plus tard, à la fin de la guerre. L'âge au décès le plus fréquent des Morts pour la France de Tulle est de 22 ans avec 58 Morts. Les âges de 20 à 33 ans rassemblent 508 Morts, soit presque les 4/5 de l'ensemble (78%). Parmi les plus jeunes, il y a cependant des décès à 18 et 19 ans ; et à l'opposé l'âge au décès s'étale de 34 à 58 ans, mais en voyant le nombre de Morts diminuer. Cela fait que l'âge moyen au décès se situe à 28,2 ans.
Graphique 6
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
► Téléchargez le fichier qui détaille les 648 Morts selon l'âge au décès
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[7] Le classement des Morts pour la France de Tulle selon le lieu de décès
Les principaux départements de décès se trouvent sur la ligne de front (voir le graphique 7.1 et la carte de France 7.2) : on trouve 141 Morts dans la Marne (22%), 103 Morts dans la Meuse (16%), 71 Morts dans le Pas-de-Calais (11%), 66 Morts dans l'Aisne (10%) , 43 Morts dans la Somme (7%), 25 Morts en Meurthe-et-Moselle (4%), 24 Morts dans les Ardennes (4%) et 21 Morts dans l'Oise (3%). Ces huit départements rassemblent les 3/4 des Morts pour la France de Tulle. La Corrèze, en tant que lieu d'origine des soldats, est le département de l'arrière qui compte le plus de Morts (16 Morts de “maladie en service” dans les hôpitaux de Tulle et de Brive, 2%).
Viennent ensuite avec 8 Morts, la ville de Paris et le département actuel du Haut-Rhin, qui fait partie à l'époque de l'Alsace annexée à l'empire allemand depuis 1870 ; et avec 5 Morts, les trois départements de l'Aube, du Nord et du Rhône (hôpitaux). Le reste des Morts en France se répartit dans 33 autres départements (51 Morts ; 8%), il s'agit pour l'essentiel de décès dans des hôpitaux liés à des maladies ou des suites de blessures.
L'immense majorité des décès de la Grande Guerre se situe en France (91% des Morts) car le pays doit faire face pendant plus de quatre ans à l'occupation d'une partie de son territoire par l'Allemagne. On compte cependant 35 Morts en Belgique (5%) et 22 Morts dans une dizaine d'autres pays étrangers.
Graphique 7.1
Carte 7.2
Source : Canopé de l'académie de Limoges, révisé en juin 2015.
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Les Morts dans les pays étrangers
La plupart des 35 Morts pour la France de Tulle décédés en Belgique l'ont été au moment de le bataille des frontières (21-22 août 1914) ou pendant la bataille des Flandres (novembre-décembre 1914).
14 Morts dans six autres pays étrangers sont associés au parcours de l'Armée d'Orient : on compte 2 Morts à la Bataille des Dardanelles en Turquie (juin-juillet 1915), 11 Morts dans différents pays des Balkans (Albanie, Bulgarie, Grèce, Serbie), et même 1 Mort dans un affrontement avec l'armée bolchévique à Berezowska le 18 mars 1919 (Berezivka en ukrainien, petite ville à 80 km au nord d'Odessa).
On compte également 3 Morts sur le front italien en 1917 et 1918 et 2 Morts en mer suite à des torpillages (le 27 avril 1915, le croiseur cuirassé Léon Gambetta, est torpillé à l'entrée du canal d'Otrante en mer Adriatique par un sous-marin autrichien ; le 19 juillet 1917, le cargo Eloby sous pavillon britannique est torpillé au large de Malte par un sous-marin allemand).
Il y a aussi 2 morts en Allemagne, décédés en captivité.
Graphique 7.3
Source : Canopé de l'académie de Limoges, révisé en juin 2015.
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[8] Le classement des Morts pour la France de Tulle selon le lieu de résidence
La liste des Morts pour la France de Tulle étant construite à partir de ceux qui y sont nés et de ceux qui y ont leur résidence au moment de leur décès à la Grande Guerre, sa structure en fonction du lieu résidence est influencée par des mouvements migratoires.
61% des Morts pour la France de Tulle ont Tulle comme lieu de résidence au décès. Dans cet ensemble de 395 Morts on trouve deux cas de figure : 227 Morts (57% des résidents de Tulle) sont nés à Tulle et y ont certainement résidé jusqu'au début de la guerre ; 168 Morts sont nés ailleurs (43 % des résidents de Tulle) et sont venus à un moment donné résider à Tulle (119 sont nés dans des communes de Corrèze et 49 sont nés dans des communes du reste de la France).
Les 39% restants sont nés à Tulle, mais en sont partis pour résider ailleurs au moment de leur décès à la Grande Guerre. Si on décompose cet agrégat, on observe des migrations liées à la proximité géographique ou à l'attrait économique : 73 Morts nés à Tulle ont une résidence au décès en Corrèze ; 73 autres ont une résidence au décès dans le département de la Seine (département qui regroupe à l'époque Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne) ; 12 ont un résidence en Gironde (attrait de Bordeaux), 7 en Dordogne (attrait de Périgueux), 5 dans le Lot-et-Garonne, 3 en Tunisie (pays qui fait partie de l'empire colonial français), et 65 autres se répartissent dans 38 autres départements. Pour être complet, il faut rajouter 17 Morts dont le lieu de résidence n'est pas renseigné dans les fiches individuelles.
Graphique 8
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
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[9] Le classement des Morts pour la France de Tulle selon le régiment
Le régiment au décès est une information importante pour dresser le parcours individuel d'un soldat, car cela permet ensuite de consulter sur le site Mémoire des hommes, les Journaux des Marches et Opérations et l'Historique de ce régiment pendant la Grande Guerre. Il n'est pas envisagé dans le cadre de cet article de passer en revue tous les régiments associés aux 648 Morts pour la France de Tulle. Pour donner une vision synthétique, on a regroupé les données des régiments appartenant à une même catégorie d'un point de vue militaire.
Les statistiques illustrent le fait que les Morts se concentrent très fortement sur l'infanterie : toutes catégories rassemblées (chasseurs, coloniaux, actifs, réservistes, territoriaux) on est presque à la proportion de 9/10 (89%). Dans cet ensemble, les 343 Morts de l'infanterie d'active sont majoritaires (53%), ils se répartissent dans 107 régiments (les deux régiments corréziens sont les plus frappés avec 62 Morts pour le 100e RI de Tulle et 20 Morts pour le 126e RI de Brive). En seconde position, on trouve l'infanterie de réserve avec 146 Morts (26%) répartis dans 58 régiments (le 300e RI de Tulle est le plus frappé avec 48 Morts). En troisième position on trouve les régiments coloniaux au sens large (infanterie coloniale, tirailleurs, zouaves) avec 55 Morts (8%), ils devancent les bataillons de chasseurs qui comptent 17 Morts (3%) et les soldats plus âgés de l'infanterie territoriale qui comptent 14 Morts (2%).
Dans les autres catégories, on relève 36 Morts dans les régiments d'artillerie (6%), 10 Morts parmi les sapeurs du génie, 8 Morts dans les escadrons du train des équipages militaires (transport et logistique), 7 Morts dans les sections d'infirmiers, 5 Morts dans l'aviation (nouvelle arme rattachée à l'armée de terre jusqu'en 1934), 3 Morts dans l'administration, et seulement 2 Morts pour la marine et 1 Mort pour la cavalerie.
Graphique 9
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
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[10] Le classement des Morts pour la France de Tulle selon le grade
Toute la hiérarchie militaire est touchée par l'ampleur des pertes. Dans le cas des Morts pour la France de Tulle, on peut retenir les ordres de grandeur suivants : un officier mort pour trois sous-officiers et petits gradés et six hommes de troupe.
Dans le détail, les officiers comptent 71 Morts (11%), les sous-officiers 89 Morts (14%) de même que les petits gradés (brigadiers et caporaux).
Les Morts des hommes de troupe rassemblent 373 soldats d'infanterie (58%), 11 canonniers, 6 sapeurs, 3 tambours, 1 brancardier, 1 conducteur et 1 mitrailleur.
Graphique 10
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
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[11] Le classement des Morts pour la France de Tulle selon le genre de mort
Le genre de mort est une indication essentielle dans les fiches individuelles car il détermine l'attribution de la mention Mort pour la France fixée par la loi du 2 juillet 1915. Cette mention est attribuée à tout militaire tué à l'ennemi ou mort de blessures de guerre, ou à tout militaire décédé de maladie ou lors d'un accident survenu en service. La Première Guerre mondiale est synonyme de “mort industrielle de masse” (7), elle se traduit par plus de 1,3 million de militaires décédés avec la mention Mort pour la France.
La première origine des décès est la mort trouvée directement lors des combats : dans cette étude, le genre “tué à l'ennemi” rassemble 371 Morts (57%), les fiches précisant parfois les armes qui ont tué (tué par balle ou par éclat d'obus). La seconde origine est la mort de “blessures de guerre” ou des suites de ces blessures, elle rassemble 127 Morts (20%). Dans le premier cas le décès se produit à proximité du front dans des ambulances ou hôpitaux d'évacuation, dans le second cas le décès se produit plus tardivement dans les hôpitaux de l'arrière. La troisième origine est la “maladie en service” avec 72 Morts (11%), ce genre de mort rassemble plusieurs types de maladies largement liées aux mauvaises conditions de vie dans les tranchées : fièvre typhoïde, typhus, pneumonie, tuberculose, grippe... La quatrième origine concerne les militaires “disparus” au combat avec 61 Morts (9%), une proportion importante qui résulte de la violence de la guerre qui fait disparaitre les corps des victimes (7). Administrativement c'est une position provisoire entre prisonnier et tué, et qui a pu se prolonger jusqu'à un jugement déclaratif de décès prononcé par un Tribunal civil après la fin de la guerre. On compte encore 6 Morts pour lesquels le genre de mort n'est pas renseigné et 11 Morts liés à des circonstances diverses : accident en service, combat aérien, captivité, intoxication par gaz, noyade, service commandé...
(7) André Bach, « La mort en 1914-1918 », Revue historique des armées, 259 | 2010, 23-32.
Graphique 11
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2015.
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Auteur de l'article : Luc Fessemaz, professeur chargé de mission au service Documentation du Canopé de l'académie de Limoges.
Prolongement : les Archives Municipales de la ville de Tulle poursuivent le travail de mémoire sur les Morts pour la France de Tulle, à travers la collecte de photographies et l'élaboration de notices biographiques.
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Quiz sur le Portrait statistique des Morts pour la France de Tulle
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142. Diaporama sur les Morts pour la France de Tulle
16 février 2015 Luc Fessemaz
Portrait statistique des Morts pour la France de Tulle (1914-1919)
Le diaporama comporte 35 diapositives qui permettent de visualiser de façon synthétique le Portrait statistique des Morts Pour la France de Tulle. On y retrouve les graphiques et les cartes analysés par ailleurs de façon détaillée dans un article de 24 pages.
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Vous pouvez également télécharger la version PowerPoint http://14-18.crdp-limousin.fr/wp-content/uploads/2015/02/Portrait-statistique-des-Morts-pour-la-France-de-Tulle1.pptx
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143. Les enfants et la Grande Guerre
16 février 2015 Luc Fessemaz
Documents des Archives Départementales de la Creuse sur la mobilisation morale des enfants
Document 1 – Réquisitions d'écoles pour le service sanitaire. Article paru dans l'Annonciateur de la Creuse du 25 octobre 1914.
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Document 2 – Lettre de remerciement pour l'envoie d'étrennes sur le front. Article paru dans Le Réveil de la Creuse du 17 janvier 1915.
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Document 3 – Lettre d'un jeune parti au front. Article paru dans l'Annonciateur de la Creuse du 21 mars 1915.
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Document 4 – Lettre de remerciement d'un soldat. Article paru dans l'Annonciateur de la Creuse du 27 juin 1915.
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Document 5 – Affiche administrative : “A toute la jeunesse scolaire”. Service de la main d'œuvre scolaire du Ministère de l'Agriculture. Sans date, vers 1916.
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Document 6 – Note sur le régime du transports par réquisitions des élèves du département de la Seine afin de participer aux travaux agricoles. Ministère du travail et de la prévoyance sociale, 1er août 1916.
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Document 7 – Note sur l'accueil par les agriculteurs d'élèves du département de la Seine occupés à des travaux agricoles. Ministère du travail et de la prévoyance sociale, 4 août 1916.
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Document 8 – “Une bonne surprise” : composition française d'un écolier, 12 mai 1917.
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Document 9 -Barbarisme. – Monsieur, qu'est-ce-que ça veut dire “défaitiste” ? – C'est un mot qui n'est pas français. Dessin de Lucien Métivet, paru dans l'École et la Vie N°18 du 12 janvier 1918.
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Document 10 – “Mon cher petit Noël”. Affiche de Poulbot du journal La Baïonnette N°191 du 19 décembre 1918.
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Pour aller plus loin sur le sujet
Stéphane Audoin-Rouzeau, La Guerre des enfants : 1914-1918 : essai d'histoire culturelle, Paris, Colin, 1993.
Présentation de l'éditeur
“La guerre de 1914-1918 marque l'avènement d'une violence nouvelle : l'immensité, la démesure des enjeux pouvaient – croyait-on – tout justifier.
Dans cette barbarie, l'enfance devint l'instrument d'une mobilisation générale et intellectuelle sans précédent dans l'histoire. Durant les années 1914-1918, la culture de guerre à l'usage des enfants fut partout appliquée : l'école dispense un code moral d'embrigadement systématique tandis que l'Église exalte et justifie la nécessité de l'engagement. Les loisirs, les jeux, les jouets gomment peu à peu l'espace du rêve inhérent à l'enfance pour éduquer et convaincre ; les lectures mêmes – des « Livres roses pour la jeunesse » aux périodiques illustrés – exhortent le petit enfant au sens du devoir et du sacrifice : l'« enfant-héros » est né.
C'est l'effort dont l'enfant fut l'objet qui est au centre de ce livre non seulement en Angleterre et en France mais symétriquement en Allemagne ; et tout ce qui fut dessiné, écrit et composé pour lui.
Dans la tourmente des conflits du XXe siècle et du début du siècle suivant, l'ouvrage de Stéphane Audoin-Rouzeau est précieux : il nous permet d'appréhender les mécanismes culturels contemporains des sociétés en guerre, mécanismes de propagande aujourd'hui banalisés, mais qui trouvèrent leur origine et leur impulsion dans le premier conflit mondial.”
Document 10 – Notes critiques de Michel Manson sur le livre de Stéphane Audoin-Rouzeau, La Guerre des enfants : 1914-1918 : essai d'histoire culturelle, Paris, Colin, 1993. Source de l'article : Histoire de l'éducation, 1994, vol. 61, n° 1, pp. 107-115.
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144. La vie du soldat pendant la Grande Guerre
17 février 2015 Luc Fessemaz
Documents des Archives départementales de la Creuse
Les engagés
Document 1 – Acte d'engagement pour la durée de la Guerre de M. Petit Georges, le 4 juillet 1914.
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Document 2 – Acte d'engagement pour la durée de la Guerre de M. Lardy Gabriel, le 8 septembre 1914.
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Document 3 – Acte d'engagement pour la durée de la Guerre de M. Depoux François, le 16 septembre 1914.
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Les exemptés
Document 4 – Certificat d'Exemption du Service Militaire de M. Meunier Albert, fait à Guéret, le 4 août 1914.
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Document 5 – Télégramme de demande d'un certificat d'exemption de M. Durochat Eugène, 6 août 1914 ? (timbre à date peu lisible)
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Document 6 – Certificat d'exemption du service militaire de M. Fonty Émile, fait à Guéret, le 18 novembre 1914.
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Les réformés
Document 7 – Lettre de demande d'un certificat de réforme de M. Deplagne François-Auguste, Paris le 20 août 1914.
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Document 8 – Lettre de demande d'un certificat de réforme de M. L' HABITANT Albert, Paris le 15 août 1914.
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Les conditions de vie
Document 9 – Un remède contre le rhume pour nos soldats. Article paru dans Le Courrier de la Creuse, le 31 janvier 1915.
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Document 10 – Nouvelles permissions pour les cultivateurs. Article paru dans Le Courrier de la Creuse, le 23 février 1915.
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Les décorations et les uniformes
Document 11 – Le nouvel uniforme. Article paru dans Le Courrier de la Creuse, le 14 mars 1915.
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Document 12 – La création de la Croix de Guerre. Article paru dans L'Annonciateur de la Creuse, le 11 avril 1915.
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Les prisonniers
Document 12 – Images de monnaies des camps de prisonniers en France. 20 mai 1916.
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Document 13 – Arrivée de prisonniers allemands à Aubusson. Article paru dans Le Réveil de la Creuse, le 25 février 1915.
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Document 14 – Les prisonniers allemands dans la Creuse. Article paru dans Le Réveil de la Creuse, le 25 février 1915.
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Document 15 – État nominatif des étrangers concentrés au camp de la Courtine.
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Document 16 – Fiche d'envoi de vêtements au soldat Appert Élie, prisonnier en Allemagne. Le 10 novembre 1916.
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Document 17 – Fiche d'envoi de vêtements au soldat Brisebois Joinville, prisonnier en Allemagne. Le 10 novembre 1916.
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Document 18 – Convention pour l'emploi de la main d'œuvre des prisonniers de guerre. D.M. du 26 juillet 1917.
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Document 19 – Circulaire de la Préfecture de Creuse sur l'emplie de la main d'œuvre des prisonniers de guerre aux travaux agricoles. Guéret, le 6 août 1917.
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Document 20 – Fiche d'envoi de vêtements au soldat Beauchamp Sylvain, prisonnier en Allemagne. Le 23 octobre 1916.
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Document 21 – Courrier du sous-secrétaire de l'Administration Générale au préfet de la Creuse, au sujet de la maltraitance envers les prisonniers français. Paris, le 23 avril 1917.
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Document 22 – Courrier du maire de Marsac pour obtenir des nouvelles de soldats prisonniers. Le 15 août 1918.
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Document 23 – Courrier du Ministre des Affaires Étrangères au préfet de la Creuse, au sujet de l'absence de nouvelles de soldats français prisonniers. Paris, le 23 septembre 1918.
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Document 24 – État des centimes de poche attribués aux prisonniers pour les travaux agricoles. Guéret, le 4 novembre 1918.
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Les permissionnaires américains
Document 25 – Courrier officiel adressé à la préfecture de la Creuse, au sujet de la création de centre d'hébergements pour les permissionnaires américains. Limoges, le 26 août 1918.
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Document 26 – Courrier d'une entreprise proposant des chambres meublées pour les permissionnaires américains. Aubusson, le 18 septembre 1918.
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Les malades
Document 27 – Courrier du Comité Départemental d'Assistance aux militaires tuberculeux informant de l'ouverture de consultations gratuites au Sanatorium de Sainte-Feyre. Guéret, le 24 mai 1917.
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Archives, Creuse, ECLAIRER, Presse Engagés, Exemptés, Maladies, Permissionnaires, Prisonniers, Réformés
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145. Les familles et la Grande Guerre
17 février 2015 Luc Fessemaz
Documents des Archives départementales de la Creuse
Les allocations aux familles
Document 1 – Procès-verbal des admissions aux allocations journalières. 4 août 1914.
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Document 2 – Allocation journalière à la famille du militaire Aumeunier Henri. Boussac, 6 août 1914.
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Document 3 – Allocation journalière à la famille du militaire Cherbouquet Jean-François. Bellegarde, le 8 août 1914.
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Document 4 – Droits à la pension des veuves ou orphelins militaires. Article paru dans L'Annonciateur de la Creuse du 10 janvier 1915.
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Document 5 – Circulaire sur les allocations aux victimes civiles de la guerre. Paris, 30 octobre 1916.
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Les facilités de transport pour les familles des blessés
Document 6 – Circulaire sur les facilités de transport aux familles des blessés. Bordeaux, 3 octobre 1914.
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Document 7 – Circulaire sur les facilités de transport pour les familles des blessés. Paris, le 12 septembre 1915.
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Document 8 – Télégramme officiel dénonçant l'abus dans la délivrance de certificat d'indigence par les maires. Paris, le 26 juin 1916.
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Les décès
Document 9 – Circulaire du Préfet de la Creuse aux Maires du département relative aux annonces de décès aux familles. Guéret, le 10 janvier 1915.
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Document 10 – Les renseignements aux familles des mobilisés. Article paru dans L'Annonciateur de la Creuse, le 12 décembre 1915.
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Document 11 – Avis de décès du soldat Auroux Henri. Fait à Rodez, le 4 février 1916.
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Document 12 – Acte de décès du tirailleur Hassin ben Belgacem Guelissa, le 13 novembre 1914. Copie conforme délivrée à Aubusson, le 27 septembre 1916.
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Document 13 – Acte de décès du soldat Derechev Casimir, le 27 mars 1915. Copie conforme délivrée à Aubusson, le 14 octobre 1916.
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Document 14 – Avis de décès du soldat Dumontet Jean, décédé le 4 mai 1917. Fait à Montluçon, le 30 juin 1917.
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Document 15 – Avis de décès du soldat Danchaud Jules, tué à l'ennemi le 9 octobre 1918.
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Les dons
Document 16 – Les dons de la Creuse. Article paru dans L'Union démocratique du 10 janvier 1915.
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Document 17 – Les dons de la Creuse. Article paru dans L'Annonciateur de la Creuse du 17 janvier 1915.
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Document 18 – Pour les rapatriés des départements envahis. Article par dans Le Mémorial de la Creuse du 25 janvier 1917.
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Document 19 – Le ravitaillement en sel par la Compagnie des Salins du Midi. Montpellier, le 2 janvier 1918.
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Les réfugiés
Document 20 – Télégramme sur les offres d'emplois aux réfugiés belges de la part des fabriques d'armes de Saint-Étienne. 23 septembre 1914.
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Archives, Creuse, ECLAIRER, Presse Allocations, Blessés, Décès, Dons, Familles, Réfugiés
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146. L'après-guerre en Creuse
18 février 2015 Luc Fessemaz
Documents des Archives Départementales de la Creuse
Dans la période d'après-guerre en Creuse, l'administration dresse des statistiques sur les morts et disparus par profession, en particulier dans l'agriculture ; les communes érigent des monuments aux morts ; des veuves et des soldats invalides font des démarches pour obtenir des pensions auxquelles ils pensent avoir droit ; des corps de militaires morts dans toutes les régions de France sont exhumés et transportés pour être restitués aux familles qui en font la demande...
Listes de décès militaires
Document 1 – Liste de douze militaires allemands morts en Creuse en 1914.
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Document 2 – Extrait du registre des décès militaires des années 1914 à 1920. Transcription en 1920, domicile habituel à Guéret.
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Statistiques des morts et disparus par profession
Document 3 – Circulaire du Préfet de la Creuse aux Maires du département dans le but d'établir des statistiques communales de morts et disparus. Guéret, le 9 juillet 1919.
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Document 4 – Statistique des morts ou disparus par profession de la commune d'Ajain, 25 juillet 1919.
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Document 5 – Statistique des morts ou disparus par profession de la commune d'Aubusson, 27 août 1919.
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Document 6 – Statistique des morts ou disparus par profession de la commune de Felletin, sans date.
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Document 7 – Statistique des morts ou disparus par profession de la commune de Gartempe, 4 août 1919.
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Document 8 – Statistique des morts ou disparus par profession de la commune de Grand-Bourg, 26 juillet 1919.
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Document 9 – Statistique des morts ou disparus par profession de la commune de Lafat, 21 juillet 1919.
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Document 10 – Statistique des morts ou disparus par profession de la commune de Marsac, 29 juillet 1919.
Télécharger (PDF, 359KB)
Document 11 – Statistique des morts ou disparus par profession de la commune de Saint-Pardoux, 24 juillet 1919.
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Document 12 – Statistique des morts ou disparus par profession de la commune de Tercillat, 20 août 1919.
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Enquête sur les vides causés par la guerre parmi les agriculteurs
Document 13 – Enquête sur les vides causés par la guerre parmi les agriculteurs de la commune de Boussac, 13 décembre 1919.
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Document 14 – Enquête sur les vides causés par la guerre parmi les agriculteurs de la commune de La Celle-Dunoise, 12 décembre 1919.
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Document 15- Enquête sur les vides causés par la guerre parmi les agriculteurs de la commune de Saint-Étienne-de-Fursac, 28 décembre 1919.
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Document 16 – Enquête sur les vides causés par la guerre parmi les agriculteurs de la commune de Saint-Sylvain-Montaigut, 11 février 1920.
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Document 17 – Enquête sur les vides causés par la guerre parmi les agriculteurs de la commune de Saint-Sulpice-le-Guérétois, 15 décembre 1919.
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Document 18 – Enquête sur les vides causés par la guerre parmi les agriculteurs de la commune de Saint-Vaury, 15 décembre 1919.
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Document 19 – Enquête sur les vides causés par la guerre parmi les agriculteurs du département de la Creuse, mars 1920.
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Monuments aux morts
Monument aux morts de Guéret
Document 20 – Liste des noms à inscrire sur le monument aux morts de la ville de Guéret (les 50 premiers noms).
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Monument aux morts de La Rochette
Document 21 – Décret approuvant l'érection d'un monument aux morts à La Rochette. Paris, le 26 décembre 1919.
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Document 22 – Copie du décret approuvant l'érection d'un monument aux morts à La Rochette. Aubusson, 15 janvier 1920.
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Document 23 – Arrêté du Préfet de la Creuse approuvant le projet de monument commémoratif de la Commune de La Rochette. Guéret, le 20 janvier 1920.
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Monument aux morts d'Aubusson
Document 24 – Courrier du Préfet de la Creuse au Maire d'Aubusson au sujet du placement de l'argent de la souscription recueilli pour le monument aux morts, 27 décembre 1920.
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Document 25 – Courrier du Maire d'Aubusson au Sous-Préfet au sujet d'une demande de trophées. Aubusson, le 2 juillet 1921.
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Document 26 – Courrier du Sous-Préfet au Maire d'Aubusson au sujet d'une demande de trophées. Aubusson, le 4 juillet 1921.
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Document 27 – Courrier du Maire d'Aubusson à l'Archiprêtre au sujet d'une demande de trophées. Aubusson, le 8 juillet 1921.
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Document 28 – Courrier du Sous-Préfet au Préfet de la Creuse au sujet d'une demande de trophées. Aubusson, 11 juillet 1921.
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Document 29 – Courrier du Préfet de la Creuse au Sous-Préfet d'Aubusson au sujet d'une demande de trophées. Guéret, 13 juillet 1921.
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Document 30 – Affiche sur l'inauguration du monument aux morts de la commune de Dontreix, le dimanche 26 février 1922.
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Les pensions
Document 31 – Courrier de demande de pension adressé au Ministre par Madame Berger, veuve avec deux enfants. La Serre-Bussière, 5 juin 1920.
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Document 32 – Courrier du Ministre des Pensions adressé au Préfet de la Creuse au sujet du dossier de pension de Madame Veuve Berger. Paris, 7 juillet 1921.
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Document 33 – Courrier de demande de pension adressé à un député de la Creuse par Madame Rollin, réfugiée de l'Oise à Aubusson. Aubusson, le 18 septembre 1920.
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Document 34 – Rejet d'une demande de pension à titre de blessures ou infirmités en faveur de M. Carrat François , domicilié à Lourdouaix-Saint-Pierre (Creuse). Fait à Paris, le 8 octobre 1921.
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Document 35 – Rejet d'une demande de pension pour infirmités en faveur de l'ex-soldat Soumy Jean, domicilié à Lepinas (Creuse). Fait à Paris, le 26 septembre 1922.
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Document 36 – Rejet d'une demande de pension à titre de blessures ou infirmités en faveur de M. Berger Jean domicilié à La Celle-Dunoise (Creuse). Fait à Paris, le 29 septembre 1922.
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Exhumations et transport de corps
Document 37 – Courrier du Préfet de Haute-Marne au Préfet de la Creuse demandant une enquête sur l'erreur dans l'exhumation et le transport des restes du soldat Jacquot, en place du soldat Chabot. Chaumont, 2 août 1920.
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Document 38 – Courrier du Sous-Préfet d'Aubusson au Préfet de Creuse concernant le dossier relatif à l'erreur dans l'exhumation et le transport des restes du soldat Jacquot, en place du soldat Chabot. Aubusson, 16 août 1920.
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Document 39 – Registre des gares de Creuse demandées par les familles pour la restitution des corps des militaires.
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Document 40 – Courrier de l'Inspecteur de la gare régulatrice de Brienne-le-Château (Aube) au Préfet de Creuse annonçant le transport de corps par un train spécial à destination de Guéret. Fait à Brienne-le-Château, le 11 août 1922.
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Document 41 – Liste des corps exhumés au cimetière de Guéret par le service de restitution aux familles, du lundi 20 novembre au jeudi 24 novembre 1922.
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Document 42 – Courrier de l'Inspection régionale de la gare régulatrice de Marseille (Bouches-du-Rhône) annonçant le transport des corps de militaires par un wagon funéraire spécial à destination du département de le Creuse. Fait le 24 janvier 1923.
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Document 43 – Télégramme annonçant le transport des corps d'Angladou Marieu et de Bellot André. La Flèche, 18 janvier 1923.
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Document 44 – Télégramme annonçant le transport du corps de Planchat Henri de Saint-Pardoux-Lavaud, par wagon à destination de la gare de Guéret. Avranches, le 19 janvier 1923.
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Document 45 – Télégramme annonçant le transport du cercueil de Fraisse Paul d'Aubusson, à destination de la gare de Guéret. Besançon, le 14 février 1923.
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Document 46 – Télégramme annonçant le transport du corps de Périchon Philippe par wagon. Brest, 16 février 1923.
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Il est possible de retrouver sur le site Mémoire de hommes les fiches individuelles des militaires dont les corps ont été transportés pour être restitués aux familles. Par exemple, pour le soldat de 2e classe Périchon Philippe, on apprend qu'il est décédé à l'hôpital temporaire n°1 à Brest, des suites de blessures de guerre, le 1er novembre 1914. Cela explique que le corps ait été transporté depuis Brest en février 1923, en direction de la Creuse, son département de naissance.
Les suites d'une condamnation pour désertion à l'étranger en temps de guerre
Document 47 – Premier courrier du Sous-Préfet d'Aubusson au Procureur de la République d'Aubusson concernant le cas d'un soldat condamné pour désertion à l'étranger en tant de guerre. Aubusson, le 10 février 1936.
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Document 48 – Second courrier du Sous-Préfet d'Aubusson au Procureur de la République d'Aubusson concernant le cas d'un soldat condamné pour désertion à l'étranger en tant de guerre. Aubusson, le 19 février 1936.
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Creuse, ECLAIRER Agriculteurs, Désertion, Exhumations, Monuments, Professions
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147. Exposition 14-18, Poussières de Guerre à Saint-Amand-le-Petit
25 février 2015 Luc Fessemaz
Cette exposition gratuite de 30 panneaux présente une histoire locale de la Grande Guerre : celle du Pays Monts et Barrages, territoire de 34 communes autour de Châteauneuf-la-Forêt, Eymoutiers et Saint-Léonard de Noblat.
Un guide-conférencier vous racontera la manière dont les soldats du Pays Monts et Barrages ont vécu la vie au front grâce à des lectures d'extraits de carnets de route inédits, écrits au jour le jour par de jeunes hommes originaires de Saint-Léonard, Linards, Bujaleuf...
L'exposition « 14-18, Poussières de guerre » installée dans la salle polyvalente de la mairie de St-Amand-le-Petit
Pour disposer de plus d'informations et découvrir les prochaines dates d'exposition vous pouvez cliquer sur les liens qui suivent :
► Article du site internet du Pays Monts et Barrages concernant l'exposition à Saint-Amand-le-Petit
► Page Facebook® du Pays d'art et d'histoire de Monts et Barrages
Agenda, ECLAIRER, Expositions, Haute-Vienne Front, Témoignages
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148. Croquer la guerre : Eugène Alluaud dessine 14-18
26 février 2015 Luc Fessemaz
L'exposition conçue par le Service commun de la documentation de l'Université de Limoges présente une cinquantaine de dessins originaux de l'artiste limougeaud Eugène Alluaud (1866-1947), personnalité associée à la colonie d'artistes de Crozant (Creuse), ami des peintres Guillaumin, Madeline, Detroy, ou encore du poète Maurice Rollinat.
Cette collection privée de fusains, encres, pastels, sanguines est particulièrement remarquable par la qualité des œuvres présentées. Jamais exposés depuis leur création, ces dessins originaux ne sont pas connus par ailleurs (pas de reproduction), ils ont servi pour partie de travaux préparatoires aux fascicules sur la guerre signés Alluaud et édités par Le Courrier du Centre en 1915-1917.
Exposition Croquer la guerre : Eugène Alluaud dessine 14-18 – du 7 avril au 30 mai 2015
Pendant 4 ans, l'artiste limougeaud Eugène Alluaud, également connu pour ses paysages creusois postimpressionnistes, dessine la guerre telle qu'elle s'incarne dans ses différents protagonistes. A Limoges ou sur le front, ce sont les soldats français, les Indiens, les Écossais. Ce sont aussi les prisonniers allemands, les blessés, les civils. Au-delà des lieux communs de la guerre, c'est avant tout l'individualité de chaque personne dessinée qui ressort dans cette série sensible de 50 dessins et 40 estampes.
Visites commentées : samedi 11 avril à 10h, mercredi 15 avril à 14h, mercredi 22 avril à 14h, mercredi 13 mai à 17h
Inauguration le 8 avril à 18h.
Entrée libre Bibliothèque universitaire de Droit – Faculté de Droit et Sciences économiques – 5 rue Félix-Eboué 87000 LIMOGES – 05 55 14 90 50
Il est possible par ailleurs d'accueillir des classes pour la visite de cette exposition ou encore d'effectuer gracieusement le prêt des panneaux et reproductions aux établissements qui en feraient la demande.
Agenda, Arts, ECLAIRER, Expositions, Haute-Vienne Blessés, Civils, Prisonniers, Soldats
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149. Affiches des emprunts liés à la Grande Guerre
27 février 2015 Luc Fessemaz
Documents des Archives Départementales de la Creuse
Quatre emprunts de la Défense nationale sont émis durant la Première Guerre mondiale , en novembre 1915, octobre 1916, novembre 1917 et octobre 1918.
Le 1er emprunt de la Défense nationale en novembre 1915
Document 1 – Affiche illustrée : “Pour la France versez votre or. L'or combat pour la victoire.” Auteur : Abel Faivre, 1915.
►Consultez la notice de l'affiche sur le site du Musée des Armées.
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Document 2 – Affiche illustrée : “Emprunt de la Défense nationale 1915. N'oublie pas de souscrire ... pour la Victoire et le retour”. Auteur : Francisque Poulbot, 1915.
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► Consultez les activités pédagogiques sur l'affiche proposées par les Archives Départementales du Cher.
Le 2e emprunt de la Défense nationale en octobre 1916
Document 3 – Affiche illustrée : “Français souscrivez au deuxième emprunt de la Défense nationale. Vous hâterez la victoire et vous aurez fait votre devoir envers la Patrie”. Auteur : Bernard Naudin, 1916.
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Document 4 – Affiche illustrée : “On les aura ! 2e emprunt de la Défense nationale, souscrivez”. Auteur : agence Rol, 1916.
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► Consultez la notice de l'affiche sur le site de la Bibliothèque Numérique Mondiale.
Document 5 – Affiche administrative : “République Française, emprunt de la défense nationale en rentes 5 % perpétuelles”. Loi du 15 septembre 1916.
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Il s'agit de l'émission d'un emprunt de la défense nationale, en rentes 5 % exemptées d'impôts et non remboursables avant le 1er janvier 1931.
Document 6 – Affiche administrative vierge : “Emprunt de la Défense nationale, Appel du Comité de ...”. Imprimerie nationale, 1916.
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Document 7 – Affiche administrative : ” Emprunt 5% de la Défense nationale. Souscrivez !”. Imprimerie nationale, 1916.
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Document 8 – Affiche administrative : ” Emprunt 5% de la Défense nationale (...). Aux porteurs de rente 3 % perpétuelle”. Imprimerie nationale, 1916.
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Document 9 – Affiche administrative : ” Emprunt 5% de la Défense nationale. Souscrivez !”. Imprimerie nationale, 1916.
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Document 10 – Affiche administrative : “Département de la Creuse. Comité de l'or et des émissions de la Défense Nationale. Chers concitoyens (...), aujourd'hui la France émet sont deuxième emprunt...”. Aubusson, Imprimerie E. Charpentier, 1916.
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Le 3e emprunt de la Défense nationale en novembre 1917
Document 11 – Affiche administrative : “République française, Ministère des Finances. 3e emprunt de la Défense nationale (Loi du 26 octobre 1917)”. Imprimerie nationale, 1917.
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Document 12 – Affiche illustrée : “3e emprunt de la Défense nationale. Souscrivez pour la France qui combat ! Pour celle qui chaque jour grandit.”. Auteur : Auguste Leroux, 1917.
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Document 13 – Affiche illustrée : “Vous aussi faites votre devoir : avec toutes vos ressources souscrivez à l'emprunt. Crédit Commercial de France”. Auteur, B. Chavannaz, 1917.
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Document 14 – Affiche illustrée : “Pour que vos enfants ne connaissent plus les horreurs de la guerre, souscrivez à l'emprunt national. Société Générale”. Auteur : Georges Redon, 1917.
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► Consultez les ressources sur les emprunts nationaux de 1916 et 1917 du site de l'Histoire par l'image.
Le 4e emprunt de la Défense nationale en octobre 1918
Document 15 – Affiche illustrée : “Souscrivez au 4ème emprunt et le drapeau tricolore, à Strasbourg, annoncera au Monde le Règne de la Paix, de la Liberté, de la Justice”. Auteur : Hansi, 1918.
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Document 16 – Affiche administrative : ” République française, Ministère des Finances. 4e emprunt de le Défense nationale.” Imprimerie nationale, 1918.
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Document 17 – Affiche administrative : “1918, Emprunt de la Libération. Appel des Maires de France”. 20 octobre 1918.
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Document 18 – Affiche administrative : “Emprunt de la Libération. Rente française 1918 (...). La souscription sera ouverte du 20 octobre au 24 novembre 1918”. Imprimerie nationale, 1918.
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Document 19 – Affiche administrative : “Pas d'argent improductif ! Employons nos billets de banque comme l'or, ils combattent pour la Victoire ! “. Paris, 1918 ?
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Document 20 – Affiche administrative : “Emprunt de la Libération. Appel des Poilus Creusois”. 1918.
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Document 21 – Affiche administrative : “Hâtez-vous de souscrire à l'Emprunt de la Libération. La soumission sera close le 24 novembre. Qui prête à la France s'enrichit.” 1918.
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Émissions d'obligations et de bons du Crédit National en décembre 1919 et novembre 1921
Document 22 – Affiche administrative : “Arrêté concernant l'émission de 8 millions d'obligations du Crédit National pour faciliter la réparation des dommages de guerre”. Imprimerie nationale, 1919.
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Document 23 – Affiche illustrée : “Crédit National pour faciliter la réparation des dommages causés par la guerre. Souscrivez pour hâter la renaissance des pays dévastés”. Auteur Constant-Duval, 1919.
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Document 24 – Affiche illustrée : “Crédit National pour faciliter la réparation des dommages causés par la guerre. Souscrivez pour la reconstitution des régions renaissance dévastés”. Auteur : René Lelong (1871-1933), 1919.
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► Consultez l'article “Dommages de guerre et reconstruction” du Centre des archives économiques et financières.
Document 25 – Affiche administrative : “Crédit National pour faciliter la réparation des dommages causés par la guerre. Émission de 6 millions de Bons de 500 Francs 6 %”. Émission ouverte du 24 octobre au 10 novembre 1921. Imprimerie Lapina, Paris, 1921.
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L'emprunt de la Paix en 1920
Document 26 – Affiche illustrée : “...Il faut maintenant souscrire à l'emprunt. Crédit de l'Ouest”. Auteur : Georges Scott, 1919.
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Document 27 – Affiche illustrée : “L'emprunt de la Paix”. Auteur, Henri Lebasque, 1920.
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► Consultez les activités pédagogiques sur cette affiche proposées par le site des Archives Départementales du Cher.
Document 28 – Affiche illustrée : “Emprunt national 1920. Sté Gle de Crédit Industriel et Commercial”. Auteur : Lucien Hector Jonas (1880-1947), 1920.
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Document 29 – Affiche illustrée : “Emprunt national de 1920, Souscrivez. Banque de Mulhouse”. Auteur : René Lelong, 1920.
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Document 30 – Affiche illustrée : “Emprunt de la Paix. Crédit Lyonnais”. Auteur : Bruno Chavannaz, 1920.
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► Consultez l'article consacré à l'exposition sur les banques et la Grande Guerre qui s'est tenue du 20 janvier au 10 février 2015 au Ministère de l'Économie et des Finances.
Document 31 – Affiche illustrée : “Pour forger une France puissante. Souscrivez à l'emprunt. Crédit Commercial de France”. Auteur : Bruno Chavannaz, 1920.
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Document 32 – Affiche administrative : “Emprunt de la Paix. Rente 5 %, remboursable à 50 % de la prime, exempté d'impôts tant sur l'intérêt que sur la prime”. Imprimerie nationale, 1920.
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Document 33 – Affiche administrative : “Confédération Nationale des Associations Agricoles. Agriculteurs ! Souscrivez à l'Emprunt”. Paris, 1920.
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Document 34 – Affiche illustrée : Emprunt national 1920. On y souscrit. Cox & Co. (France° Ld.” Auteur : A. Galland, 1920.
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Document 35 – Affiche administrative : “Emprunt national 1920. 5 % d'intérêts nets de tous impôts, garantis contre toute réduction”. Imprimerie nationale, 1920.
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Document 36 – Affiche administrative : “Emprunt national 6%. Émission du 20 octobre au 30 novembre 1920. Appel du Comité de la Creuse.
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Document 37 – Affiche illustrée : “Les gages de l'emprunt. Les Richesses de la France augmentent d'année en année. Le change baissera. La France produit tout ce dont elle a besoin pour vivre”. Auteur : Compagnie des Graphiques, vers 1919.
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► Consultez la notice sur le Portail des collections des musées de France.
Document 38 – Affiche illustrée : “Depuis l'Armistice, toutes les branches du commerce concourent à la renaissance du pays”. Auteur : Compagnie des Graphiques, 1920.
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Document 39 – Affiche administrative : ” Ligue des Combattants Volontaires de la Grande Guerre. Français ! Ceux qui volontairement ont tout donné jusqu'à leur vie sur les champs de bataille, pour défendre votre sol et préserver vos biens, vous demandent en retour de souscrire à l'emprunt national pour la renaissance économique du pays et l'organisation de la victoire”. Vers 1920.
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La reconstruction du pays dans les années 1920
Document 40 – Affiche administrative : “Ministères des Finances. Bons de la Défense Nationale”. Paris, 1922.
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Document 41 – Affiche illustrée : “Comité National de la Contribution Volontaire. Allons ! relevons la tête ! Ce pays se sauvera une fois de plus lui même !”. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée.” Paris, 1926.
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Autres ressources
► Consultez l'article Financer la Guerre, par Patrice Baubeau et Gerd Ambrosius sur le site de la Mission du centenaire
► Consultez l'article consacré à l'exposition sur les banques et la Grande Guerre qui s'est tenue du 20 janvier au 10 février 2015 au Ministère de l'Économie et des Finances.
Affiches, Archives, Arts, Creuse, ECLAIRER, Images Emprunts, Propagande, Reconstruction
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150. Affiches sur la solidarité des Français pendant la Grande Guerre
27 février 2015 Luc Fessemaz
Documents des Archives Départementales de la Creuse
Les formes prises par la solidarité nationale
La journée du Poilu
Document 1 – Affiche illustrée : “La journée du Poilu. 31 octobre-1er novembre 1915”.
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► Consultez l'analyse de l'affiche sur le site de L'Histoire par l'image.
Document 2 – Affiche administrative : “Journée du 75. Dimanche 7 février 1915. L'œuvre du soldat au front”.
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Document 3 – Affiche illustrée : “Journée du Poilu. 25 et 26 décembre 1915. Organisée par le Parlement”.
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Document 4 – Affiche illustrée : “Journée du Poilu. 25 et 26 décembre 1915. Organisée par le Parlement”.
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Document 5 – Affiche illustrée : “Journée du Poilu. 25 et 26 décembre 1915. Organisée par le Parlement”.
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Document 6 – Affiche illustrée : “Journée du Poilu. 25 et 26 décembre 1915. Organisée par le Parlement”.
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Les journées de l'orphelinat et des œuvres d'assistance
Document 7 – Affiche illustrée : “Journée de l'orphelinat des Armées. 20 juin 1915”.
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► Consultez la description sur le site galerie.verdun.fr
Document 8 – brochure illustrée : “Aux enfants de France. Un vieux mobilisé”. 1915.
Gravures racontant aux enfants l'histoire des victimes de guerre, illustrant une brochure publiée par la Fédération des Amicales d”Institutrices et d'Instituteurs dont le siège social est à Paris signature dans la gravure : “Georges Redon 15” Redon, Georges (1869-1943) : peintre, graveur, lithographe, dessinateur. Brochure vendue au bénéfice de “L'Accueil français” placé sous le patronage de M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.
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Document 9 – Affiche administrative : ” Journée organisée sur l'initiative du gouvernement au profit des œuvres d'assistance de l'armée d'Afrique et des troupes coloniales”. Paris, juin 1917.
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Document 10 – Affiche administrative : ” Journée organisée sur l'initiative du gouvernement au profit des œuvres d'assistance de l'armée d'Afrique et des troupes coloniales. 10 juin 1917. Tombola”.
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Document 11 – Affiche administrative : ” Journée organisée sur l'initiative du gouvernement au profit des œuvres d'assistance de l'armée d'Afrique et des troupes coloniales. 10 juin 1917″.
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Document 12 – Affiche administrative : “Office National des Pupilles de la Nation. République française 14 juillet 1918. Loi du 27 juillet 1917”.
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Affiches, Archives, Brochures, Creuse, ECLAIRER Orphelins, Poilus, Solidarité
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151. La presse creusoise pendant la Grande Guerre
27 février 2015 Luc Fessemaz
Documents des Archives Départementales de la Creuse
Articles de 1914
Document 1 – “Toujours tenir”. Article paru dans L'Union démocratique, Guéret, 5 septembre 1914.
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Document 2 – “Les Exploits d'Attila”. Article paru dans L'Union démocratique, Guéret, 17 octobre 1914.
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Articles de 1915
Document 3 – “Patriotisme unanime”. Article paru dans L'Union démocratique, le 17 janvier 1915.
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Document 4- “Un remède contre le rhume pour nos soldats”. Article paru dans le Courrier de la Creuse, le 31 janvier 1915.
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Document 5 – “L'Impudence des Barbares”. Article paru dans L'Union démocratique, le 20 février 1915.
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Document 6 – “Le casque va-t-il remplacer le képi ?”. Article paru dans le Courrier de la Creuse, le 20 juin 1915.
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Document 7 – “Contrôle des lettres du front”. Article paru dans le Courrier de la Creuse, le 25 juillet 1915.
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Document 8 – “La Censure et les journaux de province”. Article paru dans le Courrier de la Creuse, le 17 novembre 1915.
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Document 9 – “L'héroïsme d'une jeune fille”. Article paru dans le Courrier de la Creuse, le 17 novembre 1915.
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Articles de 1917 et 1918
Document 10 – “Appel aux Agriculteurs de France”. Article paru dans le Mémorial de la Creuse, le 4 février 1917.
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Document 11 – “Fête de l'Armistice à Aubusson”. Article paru dans le Mémorial de la Creuse, le 20 novembre 1918.
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► Pour aller plus loin, vous pouvez consultez en ligne l'Écho de la Creuse pour la période de la Grande Guerre (1914-1919) sur le site des Archives Départementales de la Creuse.
Creuse, ECLAIRER, Presse Armistice, Censure, Courrier, Front, Patriotisme
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152. Le Bulletin des communes : une information officielle au début de la Grande Guerre
27 février 2015 Luc Fessemaz
Documents des Archives Départementales de la Creuse
Le Bulletin des communes transmet à la population française une information officielle en provenance du ministère de l'Intérieur. À partir des télégrammes envoyés de Paris, les nouvelles officielles sont diffusées dans les départements par l'intermédiaire des préfets qui fournissent des affiches aux communes. Le service se met en place le 6 août 1914 et s'interrompt le 3 avril 1915, cette décision étant justifiée par l'amélioration des communications postales et télégraphiques. L'objectif de la publication est d'empêcher la diffusion de fausses rumeurs, mais l'information contrôlée se transforme souvent en propagande...
Document 1 – Bulletin des communes du 9 août 1914. La retraite des Allemands en Alsace. (...)
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Document 2 – Bulletin des communes du 17 août 1914. Sur le front. En Alsace. La sauvagerie allemande.
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Document 3 – Bulletin des communes du 19 août 1914. Un aviateur allemand prisonnier près de Dinant. Nomination au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur, le maire de Badonviller (Meurteh-et-Moselle)
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Document 4 – Bulletin des communes du 26 août 1914. En Belgique. En Lorraine. Dans le Nord. Situation générale.
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Document 5 – Bulletin des communes du 29 août 1914. Proclamation du Gouvernement.
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Document 6 – Bulletin des communes du 5-6 octobre 1914. A notre aile gauche. Russie.
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Document 7 – Bulletin des communes du 27 octobre 1914. Embouchure de l'Yser et région de Lens. Région d'Ypres et Roulers. Région de Soissons et Berry-au-Bac. Région de Nancy. Russie. Région de Dixmude.
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Document 8 – Bulletin des communes du 21 novembre 1914. Aucun incident notable à signaler.
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► Pour approfondir le sujet consultez l'article : “Une source pour découvrir ce que savait la population. Le Bulletin des communes”, sur le site combattant.14-18.
Affiches, Archives, Creuse, ECLAIRER Propagande
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153. Cartable numérique de la BDIC : la Première Guerre mondiale
1 mars 2015 Luc Fessemaz
Les débuts de la BDIC étant étroitement liés à la Première Guerre mondiale, elle conserve sur ce sujet des collections d'une richesse et d'une diversité exceptionnelles (photographies, journaux de tranchée, lettres et carnets de soldats, etc.). Ces dernières permettent d'aborder le conflit dans toutes ses dimensions : vie quotidienne des soldats dans les tranchées, nouvelles formes de combat et violence de masse, traités de paix et bouleversement de la carte de l'Europe, etc.
Une frise chronologique générale met en relation documents et événements.
Liste des dossiers : La vie dans les tranchées – Le temps du combat – Les mutineries de 1917 – La vie à l'arrière – 1918, de l'armistice à la paix – L'argonnaute, un journal de tranchées au fil de la guerre.
Dossiers, ECLAIRER Armistice, Arrière, Mutineries, Paix, Tranchées
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154. Sélection de ressources pour aborder en classe la guerre 14-18
1 mars 2015 Luc Fessemaz
Une sélection de ressources sur la Grande Guerre élaborée par le CDDP 81
Cliquez sur l'adresse suivante pour accéder à la sélection : http://www.scoop.it/t/grandeguerre81
Archives, Arts, Cartographie, ECLAIRER, Expositions, Images, Son, Télévision, Vidéos, Webdocumentaires Bilan de la guerre, Cinéma de guerre, Communications, Fusillés, Littérature de guerre, Monuments, Personnages, Poilus
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155. Notices sur la Grande Guerre en Creuse
2 mars 2015 Luc Fessemaz
Documents de la Société des Sciences Naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse
Document 1 – Notice relative à la guerre de 1914-1918. L'œuvre de la Croix-Rouge. SSNAHC, tome 1, pages 279-288, 1919.
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Document 2 – Genouillat pendant la Grande Guerre. Notice communale relative à la guerre de 1914-1918, publiée par le Comte de Beaufranchet dans la revue de la SSNAHC, tome 21 pages 369-378, 1919.
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► Sur le site de Geneanet vous pouvez consulter la page de Nos ancêtres dans la Grande Guerre consacrée aux soldats de la commune de Genouillat.
Les soldats référencés figurent sur les arbres généalogiques hébergés sur Geneanet.org dont l'accès est totalement libre et gratuit. Le domicile indiqué est celui du lieu de mobilisation. Cliquez sur la photo ou le nom pour visiter l'arbre généalogique, et sur les liens pour voir les autres soldats du régiment ou du domicile.
Document 3 – Dépôt de suspects d'Ajain. Notice rédigée sur les renseignements fournis par M. Parain, directeur du Dépôt et parue dans la revue de la SSNAHC, tome 22, pages 381-386, 1923.
“Le dépôt d'Ajain fonctionna sans interruption de septembre 1914 à décembre 1919 ; il reçut au total 2.060 internés, hommes, femmes et enfants parmi lesquels la mortalité fut très faible : 17 décès seulement furent enregistrés”.
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Archives, Creuse Arrière, Croix-Rouge, Suspects
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156. Monuments de mémoire
3 mars 2015 Luc Fessemaz
A la demande de la Mission Centenaire, le site www.monumentsdememoire.fr, développé par le Canopé de l'académie de Toulouse, est déployé sur l'ensemble du territoire national.
Ainsi, dans chaque académie, les enseignants peuvent s'inscrire avec leur classe sur le site pour travailler sur un monument aux morts puis publier leurs travaux sur le site après avoir géo localisé le monument étudié.
Ce projet a été labellisé par la Mission Centenaire.
Présentation du site
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Canopé, ECLAIRER, Sites Mémoire, Monumentsµ
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157. Mémoires creusoises de la Grande Guerre
3 mars 2015 Luc Fessemaz
Documents fournis par Guy Marchadier au Canopé de la Creuse
Document 1 – Témoignage sur la mobilisation d'un soldat creusois, 1 août-12 août 1914.
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Document 2 – Extraits du Courrier du Centre concernant le camp de la Courtine. Jeudi 6 août 1914 – Dimanche 9 août 1914 – Vendredi 14 août 1914 – Jeudi 15 octobre 1914.
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Document 3 – Chronique locale : 1- Blessés et Prisonniers Allemands. 2- Disposition relative au maintien provisoire dans leurs foyers de certains assujettis militaires.
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Document 4- Extrait d'un journal d'un poilu, 29 novembre 1914- 17 juin 1915.
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Document 5 – Souvenirs de la campagne 1914-1915 d'Edmond Pasquet (Le Chiroux), classe 1913, 78e RI, 9e compagnie, 3e bataillon.
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Document 6 – Lettres du soldat Auguste Guerrier à son fils Valentin, Argonne 5 novembre 1915 et 7 janvier 1916.
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Des armes et des larmes, Mémoires creusoises de la Grande Guerre. Auteur : Gérard Marchadier, date de parution : septembre 2003.
Résumé de l'ouvrage par l'éditeur
«La mémoire m'est venue d'écrire...» Ce début de témoignage tout simple d'un paysan montre bien ce que fut la nécessité pour ceux du front de confier leur vécu mais aussi de rester en contact avec leur pays de Creuse. Des hommes de la terre qui n'avaient pas l'habitude d'écrire racontèrent le conflit, gardèrent le lien avec leur famille: ce fut d'ailleurs l'une des particularités de la Grande Guerre. D'autres, qui avaient une plume habile, ont aussi livré des pages émouvantes... C'est grâce à ces correspondances et aux journaux écrits au jour le jour que l'on peut se replonger dans l'univers de «la Der des Der». C'est à la fois dans ces témoignages d'acteurs combattants, mais aussi dans les nouvelles quotidiennes apportées par la presse, les écrits et les discours officiels qu'il fallait chercher la matière de cet hommage aux Poilus, ces hommes dont il convenait d'honorer le souvenir et le sacrifice.
Document 7 – Entre “récit” et réalité. Un exemple de “bourrage de crâne” avec de fausses correspondances publiées dans le Courrier du Centre. Source : Des armes et des larmes.
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Document 8 – Aux femmes du Massif central. Lettre de Louise Compain (une des initiatrices du mouvement féministe en France), dimanche 4 octobre 1914. Source : Des armes et des larmes.
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Document 9 – Journal du soldat Alfred, 29 novembre 1914-1er décembre 1914- 2 décembre 1914. Source : Des armes et des larmes.
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Document 10 – Lettres du soldat Antoine à sa femme, le 11 et 14 avril 1915. Source : Des armes et des larmes.
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Document 11 – Lettre du soldat Louis, le 29 mars 1916. Source : Des armes et des larmes.
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Document 12 – Le récit de captivité et d'évasion d'Albert Lacrocq. Fait prisonnier à Étalon (Somme) le 25 mars 1918. Évadé du camp de Mannheim dans la nuit du 2 au 3 juillet 1918.
“Lors de la séance du 19 novembre 2005 de la Société des Sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse, Henri Lacrocq a présenté le récit de captivité et d'évasion de son père Albert Lacrocq. Évadé d'un camp de prisonniers en compagnie d'un camarade d'origine corse en juillet 1918, Albert Lacrocq a ensuite rédigé le récit détaillé de cette évasion. Trompant la surveillance des gardiens, les deux hommes quittèrent Mannheim le 3 juillet pour arriver en Suisse le 28, au terme d'une longue marche de 350 km. La chance avait été de leur côté, qui leur permit plusieurs fois de se tirer sans mal de situations difficiles. Ils bénéficièrent aussi manifestement de l'indifférence de la population, mais le succès de leur entreprise était dû surtout à la préparation minutieuse du trajet grâce à la carte et à la boussole qu'ils avaient pu se procurer au camp et à la prudence qui les poussait à ne marcher que la nuit.”
Source : Site de la Société des Sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse.
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Document 13 – Chanson de route des gars de la classe 19. Paroles de L. Gueton, sur l'air d'Auprès de ma blonde.
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Document 14 – ” A Emma Bujardet, morte de chagrin”. Le monument aux morts de la commune de La-Forêt-du-Temple inauguré le 25 mai 1922 est le seul à commémorer une femme.
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Creuse, ECLAIRER, Livres, Presse Femmes, Prisonniers, Propagande, Témoignages
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158. La mobilisation de la main d'oeuvre féminine en Creuse
3 mars 2015 Luc Fessemaz
Documents des Archives Départementales de la Creuse
Document 1 – Affiche administrative : “Aux femmes françaises”. Appel du Président du Conseil René Viviani du 7 août 1914.
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Document 2 – La main d'œuvre dans les usines de guerre. Article de L'Annonciateur de la Creuse du 12 décembre 1915.
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Document 3 – Note pour la presse. Par Dépêche Ministérielle N° 4919 1/5 du 25 mai 1916, le Ministre de la Guerre a réglementé l'emploi de la main d'œuvre féminine dans l'armée.
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Document 4 – Lettre du Médecin Inspecteur, Directeur du Service de Santé de la 12e Région au Préfet de la Creuse à Guéret. Objet : note à communiquer à la presse sur la main d'œuvre féminine concernée par les emplois vacants dans les formations sanitaires de le 12e Région. Limoges, le 8 juin 1916.
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Document 5 – Nos Ouvrières de Victoire. Première page du magazine hebdomadaire Le Courrier du Centre du 11 juin 1916.
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Document 6 – Lettre du Préfet du Cher au Préfet de la Creuse au sujet du recrutement de la main d'œuvre féminine. Bourges, le 22 septembre 1916.
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Document 7 – La Femme dans la Guerre. Article paru dans le Mémorial de la Creuse, le 29 mars 1917.
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Pour approfondir le sujet
► Consultez le dossier Les femmes et la 1ère guerre mondiale du site Histoire et mémoires des deux guerres mondiales du CRDP de Champagne-Ardenne.
Archives, Creuse, ECLAIRER Femmes, Mobilisation, Professions
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159. Le souvenir des morts de la Grande Guerre en Creuse
3 mars 2015 Luc Fessemaz
Documents des Archives Départementales de la Creuse
Les Monuments aux Morts
Document 1 – Une volonté précoce d'honorer les morts. Lettre du Préfet de la Creuse au Sous-Préfet de Boussac au sujet du vote par le Conseil municipal de Nouhant du principe de l'érection d'un monument aux morts pour la Patrie et d'une demande de subvention auprès de l'État. Guéret, 5 octobre 1915.
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Document 2 – Commune de Saint-Dizier-la-Tour, liste des souscripteurs à l'effet d'élever un Monument aux Enfants de la Commune morts pour la France. Sans date.
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Document 3 – Plan de l'emplacement du monument aux morts de la commune de La-Forêt-du-Temple. Vu et approuvé par le Préfet de la Creuse, le 21 novembre 1921.
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Document 4 – Plan du monument aux morts de la commune de Glénic. Vu et présenté à Glénic, le Maire, le 25 décembre 1921. Vu et approuvé par le Préfet de la Creuse, le 9 février 1922. Inauguré le 2 novembre 1924.
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Document 5 – Les symboles sur les monuments.
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Document 6 – Le poilu : des représentations différentes.
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Document 7 – Gentioux, un des rares monuments pacifistes.
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Document 8 – Les cérémonies d'inauguration : Chénérailles, 11 novembre 1922 ; La Souterraine, 8 juillet 1923.
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La commémoration de l'Armistice
Document 9 – Les cérémonies du 11 novembre 1930 dans la Creuse. Article de l'Écho de la Creuse du samedi 15 novembre 1930.
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Document 10 – Photographie de la cérémonie du 11 novembre 1930 à Moutier-Malcard.
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Document 11 – Circulaire du Préfet de la Creuse aux Maires du département au sujet des manifestations du 11 novembre. Guéret, le 7 novembre 1936.
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Source des documents : Francis Auréac et Arlette Weck, Mourir pour la patrie. L'hommage des Creusois : monuments et cérémonies 1915-1939, dossier du service éducatif des Archives Départementales de la Creuse, 1998.
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Cartes postales sur les inaugurations de Monuments au Morts en Creuse
Document 12 – Inauguration du Monument aux Morts d'Aubusson
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Document 13 – Inauguration du Monument aux Morts de Chénérailles
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Document 14 – Inauguration du Monument aux Morts de Crocq
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Document 15 – Inauguration du Monument aux Morts de Peyrat-la-Nonière.
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Ressources sur les Monuments aux Morts :
► A la demande de la Mission Centenaire, le site www.monumentsdememoire.fr, développé par le Canopé de l'académie de Toulouse, est déployé sur l'ensemble du territoire national. Ainsi, dans chaque académie, les enseignants peuvent s'inscrire avec leur classe sur le site pour travailler sur un monument aux morts puis publier leurs travaux sur le site après avoir géo localisé le monument étudié. Ce projet a été labellisé par la Mission Centenaire.
► Le site Les Monuments aux Morts sculptés de la Première Guerre Mondiale en France. Site conçu par Alain Choubard.
Archives, Creuse, ECLAIRER Commémorations, Mémoire, Monuments
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160. La mutinerie des soldats russes à La Courtine en 1917
4 mars 2015 Luc Fessemaz
Les débats autour de la répression de la mutinerie des soldats russes du camp de La Courtine en Creuse, les 16-18 septembre 1917
Document 1 – Couverture de l'ouvrage de Pierre Poitevin, Ce que la censure nous a caché pendant la guerre. Une bataille au centre de la France en 1917. La révolte des armées russes au camp de La Courtine. Limoges, Imprimerie de la Société des journaux et publications du Centre, 1934, 63 p.
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Document 2 – Les hauts lieux de mémoire. La Courtine, Creuse, 1917. Pascal Plas, directeur de la Chaire d'excellence Gestion du conflit et de l'après-conflit (Fondation partenariale de l'Université de Limoges).
Le texte résulte d'une conférence prononcée dans l'amphithéâtre de la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges le mardi 25 novembre 2008 dans le cadre des manifestations du 90ème Anniversaire de la Première guerre mondiale en Haute-Vienne. Il détaille l'historiographie du sujet et présente l'apport général de neuf décennies d'écrits et de recherches.
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► Consultez les publications en ligne de la Fondation : http://fondation.unilim.fr/chaire-gcac/publications-en-ligne/
Document 3 – Une stèle en mémoire des mutins russes de La Courtine. Radio France Creuse, 16 septembre 2012.
“En 1917, plus de 10.000 soldats russes sont internés dans le camp militaire parce qu'ils refusent de poursuivre les combats. Ils réclament leur retour en Russie. Leur révolte est réprimée par les armes. Selon les sources, le bilan varie de moins de 10 morts à 1 millier. Philippe Béquia a assisté à l'inauguration de cette stèle en leur mémoire.
Cette stèle vient d'être installée dans le cimetière de La Courtine à l'initiative de la fédération creusoise de la libre pensée. Marc Blondel, le président national, explique le pourquoi de cette stèle. »
► Pour écouter le reportage, cliquer sur le bouton « Annexe », puis sur les touches en forme de triangle. 2 annexes
Document 4 – Une stèle pour les mutins de La Courtine. Reportage de Télé Millevaches réalisé à l'occasion du Magazine du plateau d'octobre 2012.
Le 15 septembre 2012, l'association la Libre Pensée 23 a inauguré dans le cimetière de la Courtine (23) une stèle sur laquelle est inscrit en russe « A bas la guerre ! ». Pendant l'été 1917, alors que la révolution russe a commencé, l'armée française écarte du front quelques 10 300 soldats russes venus combattre dans les tranchées. Ces soldats réclament leur retour au pays. Cantonnés au camp militaire de La Courtine, les mutins refusent de rendre leurs armes et s'organisent en soviet. Après plusieurs semaines de négociations, l'armée française bombardera le camp militaire jusqu'à la reddition des soldats. Une histoire dans l'Histoire qui refait surface...presque un siècle après les faits.
► https://vimeo.com/52186928
Document 5 – Le corps expéditionnaire russe pendant la Première Guerre mondiale
Après les accords de décembre 1915 avec la France, le gouvernement impérial russe met sur pied quatre brigades d'infanterie, fortes de 44 000 hommes, réparties en huit régiments spéciaux.
Les 2e et 4e brigades débarquent à Salonique pour se battre sur le front d'Orient, aux côtés des Alliés commandés par le général Sarrail. Elles serviront jusqu'à leur dissolution en janvier 1918.
Les 1re et 3e, (généraux Lochwitsky et Maruchevski), arrivent au printemps 1916 à Marseille, Brest, La Rochelle, acclamées par la population. (...)
► Consultez la suite de l'article sur le site Chemins de Mémoire.
Conférences, Creuse, ECLAIRER, Son, Vidéos Mutineries
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161. Un article de 1921 sur les fusillés de Flirey
4 mars 2015 Luc Fessemaz
Le Bulletin de l'association des mutilés et réformés de guerre du département de la Creuse, dans son numéro 32 de septembre 1921, comporte en première page un article consacré aux fusillés de Flirey en avril 1915 et structuré en quatre paragraphes : les faits, les fautes, les réparations, les sanctions.
Télécharger (PDF, 323KB)
Autres ressources du site sur le sujet des fusillés :
► Les fusillés de la Grande Guerre du Limousin
► Un webdocumentaire de RFI sur les fusillés pour l'exemple de la Première guerre mondiale
Creuse, ECLAIRER, Presse Fusillés
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162. Les supports de la propagande pendant la Grande Guerre
5 mars 2015 Luc Fessemaz
Documents des Archives Départementales de la Creuse
Le dossier documentaire illustre trois supports de propagande utilisés pendant la Première Guerre mondiale : les affiches, les cartes postales, les vignettes postales.
Les affiches
Document 1 – Affiche illustrée : ” Toute la France debout pour la Victoire du Droit”. Auteur : Maurice Neumont, 1918.
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Document 2 – Affiche illustrée : “Le cœur de l'Amérique. A l'intérieur comme aux armées, aucune souffrance ne laisse indifférente la Croix-Rouge américaine”. Auteur : Benito, vers 1917-1918.
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Les cartes postales
Document 3 – “Barbarie allemande, générosité française”. Éditeur Gloria, 1914-1915.
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► Consultez l'article Barbares, ogres et assassins ... la propagande anti-allemande dans les cartes postales du site de la Mission du Centenaire.
► Consultez le site La Grande Guerre des cartes postales
Document 4 – “L'hommage suprême de la plus pure gloire va à nos combattants, (...)”. Extrait du discours de Clémenceau du 17 septembre 1918.
Télécharger (PDF, 374KB)
► Consultez le texte intégral du discours prononcé par Georges Clémenceau au Sénat, le 17 septembre 1918 ; document disponible sur le site du Sénat.
Document 5 – “Tels deux frères unis nous marcherons tous deux, et nous ferons chaque jour, un peu plus glorieux. Signé, La Pensée, sans date.
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Document 6 – “Les Alliés contre les barbares. LVD, Sans date.
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Document 7 – “Les Français sont 20 (cœurs), les Boches sont 20 Q”. Sans date
Télécharger (PDF, 438KB)
Document 8 – “Allons mesdames, travaillez pour la France”. Carte postale de le fête des mères, vers 1918.
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Vignettes postales
Document 9 – “Souvenez-vous de 1914...Et n'achetez plus de camelote Allemande”. Édité par les Imprimeries Aramboz, Lyon. Sans date.
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Pour aller plus loin
► Orages de papier. La Grande Guerre. Exposition de la BDIC du 27 octobre 2010 au 16 janvier 2011. Consultez le dossier de presse.
► L'image de la femme et de l'enfant dans la carte postale de propagande durant la Première Guerre Mondiale, une représentation bien différente du vécu. Les “Itinéraires de citoyenneté”. Consultez le document d'accompagnement pédagogique.
► « La représentation du soldat pendant la Grande Guerre ». Dossier du service éducatif et culturel de l'Historial de Péronne sur le site du CRDP de l'Académie d'Amiens, septembre 2004.
Affiches, Creuse, ECLAIRER, Images Propagande
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163. “Les quatre saisons sur le front de Jean Viallaneix”
2 avril 2015 Luc Fessemaz
Le carnet de guerre, intitulé « Les quatre saisons sur le front de Jean Viallaneix » a été achevé le 9 avril 2013. Il a été réalisé par l'école de Vitrac-sur-Montane en Corrèze, sous la conduite de Violaine Faramond-Pessayre, professeure des écoles. Le carnet retrace l'itinéraire de Jean Viallaneix, jeune Poilu originaire de Sarran qui fut tué sur le front le 25 septembre 1915. Il comporte des extraits de courrier, des photographies et il est illustré par les dessins des élèves.
L'école s'était engagée dans la participation au Concours “La Grande Guerre vue par les enfants petits artistes de la Mémoire”, organisé par l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Le carnet a obtenu, le 23 avril 2013, le premier prix du Département de la Corrèze. Il a également reçu en 2014 le label “Centenaire” de la Mission du Centenaire de la Guerre 14-18. Le livre a été édité en janvier 2015 et 250 exemplaires ont été distribués dans toutes les écoles de la Corrèze.
► Vous pouvez consulter les liens qui suivent pour découvrir le travail des écoliers et de leur maîtresse :
http://foiredulivrenaves.over-blog.com/2015/02/les-quatre-saisons-sur-le-front-de-jean-viallaneix.html
http://www.correze.fr/plus-dinfos/actualites/detail-actualites/article/un-carnet-de-guerre-realise/
https://fr-fr.facebook.com/archivesdepartementalescorreze/posts/897578316961346
http://www.lamontagne.fr/zone/limousin/correze/19800/vitrac-sur-montane.html
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Comment retrouver en quelques clics des données officielles sur Jean Viallaneix...
► Vous pouvez consultez les liens qui suivent pour découvrir les documents officiels permettant de retracer le parcours civil et militaire du soldat Jean Viallaneix (1890-1915) :
Sur le site Mémoire des Hommes du ministère de la Défense, en entrant le nom et le prénom dans la base des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale, vous obtenez la fiche individuelle du soldat Jean Viallaneix. Cette fiche renseigne sur le grade, le régiment, le numéro de matricule et le centre de recrutement, la date et le lieu de décès, le genre de mort, la date et le lieu de naissance, la date et le lieu de transcription du décès.
Sur le site des Archives Départementales de la Corrèze, on peut trouver trois types de documents officiels : les registres matricules, les actes d'état civil et les recensements de population.
• D'après la fiche individuelle de Mort pour la France, Jean Viallaneix né en 1890 est de la classe 1910, a été recruté au bureau de Tulle et a pour numéro de matricule de recrutement 232. Avec la classe, le bureau et le numéro de recrutement, on sélectionne le bon registre matricule (cote R1421, volume 1 : matricules 1 à 500). Il reste à feuilleter le volume pour retrouver le numéro 232 (en réalité 233, les erreurs sur les fiches individuelles ne sont pas rares). Avec le matricule numéro 233 sur 500, l'image se situe un peu avant la moitié du volume 1 : page 333/711.
• D'après la fiche individuelle de Mort pour la France, Jean Viallaneix est né à Sarran le 9 janvier 1890. Avec le nom nom de la commune et l'année de naissance, on sélectionne page 2/5 le registre de Naissances Cote 2E_251_14 dates 1882-1902. Dans le registre on sélectionne 1890N, et on arrive directement sur l'image de l'acte de naissance page 142/346.
• Il n'est pas possible de consulter en ligne l'acte de décès en 1915 de Jean Viallaneix, car l'état civil est numérisé jusqu'en 1902. Pour l'obtenir, il faut se rendre à la mairie de Sarran et demander à consulter le registre des décès de l'année 1915, en sachant que l'acte a été transcrit le 18 décembre 1915.
• Pour avoir une idée de la composition de la famille de Jean Viallaneix, il est également possible de consulter les recensements de population. Dans le moteur de recherche, il faut entrer la commune de Sarran et sélectionner une année parmi les six résultats obtenus (1906 à 1936). Le recensement de population de 1911 est le plus proche du début de la Grande Guerre. La famille Viallaneix habitant dans le bourg de Sarran, elle se trouve dans la première page des listes nominatives (cote 6M 252 page 3/31, numéros des individus 6 à 14). Le document permet de découvrir que Jean était l'aîné et qu'il avait quatre frères.
Sur le site des Archives Nationales, dans la salle des inventaires virtuelle, en entrant dans recherche libre “livre d'or de Sarran”, on peut consulter les archives numérisées associées (cote 19860711 art.108). On peut ainsi visualiser les 5 pages présentant la liste alphabétique des Morts pour la France de la commune de Sarran. Les informations concernant Viallaneix Jean apparaissent page 5.
Corrèze, ECLAIRER, Livres Front, Mémoire, Morts pour la France, Poilus
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164. La Grande Guerre sous le regard de la presse
7 avril 2015 Luc Fessemaz
Article de la Bibliothèque Multimédia du Grand Guéret
A l'initiative de la Fondation Varenne et du Conseil général de La Creuse, vous pourrez découvrir à la Bibliothèque Multimédia du Grand Guéret, entre le mardi 7 et le samedi 18 avril, une exposition du Centre de la Presse intitulée : « La Grande Guerre sous le regard de la Presse ».
L'association le Centre de la Presse gère une collection de plus de 300 000 revues et journaux, nationaux et régionaux, dont le plus ancien date de 1631, année de création de la presse française. Elle possède entre autres plusieurs milliers de périodiques édités entre 1914 et 1919 (année du Traité de Versailles). C'est dans cette collection qu'elle a pu sélectionner les nombreuses publications présentées dans cette exposition qui tournent en France depuis plus d'un an. C'est la première fois qu'elle est présentée au public dans la Creuse. Ces revues et journaux sont tous des documents originaux présentés sous cadres et légendés. Un siècle nous sépare de leur impression. Le papier est jauni, parfois abîmé, toujours fragile. Mais ces rares publications sont de remarquables témoins de cette sanglante et désastreuse période de l'Histoire internationale.
Les deux objectifs de cette exposition :
• Le premier objectif est de relater, de manière chronologique, les faits principaux de ce premier conflit mondial. Les événements qui se sont déroulés durant ces années de guerre sont si nombreux qu'il a fallu évidemment faire des choix. Le Centre de la Presse s'est principalement intéressé aux évènements qui se sont déroulés sur le front occidental et surtout sur les terres françaises. Toutefois, d'autres sujets internationaux sont abordés ; et au-delà des éclairages spécifiques mis sur certains faits majeurs, la lecture plus générale des Unes exposées permet au visiteur de mieux mesurer la mondialisation du conflit.
• Le second objectif est de montrer comment ce conflit a été couvert par la presse. Sur la forme et sur le fond. En 1914, on ne parlait pas de presse écrite, car la presse était forcément écrite. Pas de radio, pas de télévision et bien sûr pas d'internet. Seul média oui, mais pas monolithique : la presse était riche de sa diversité. Il y avait en ce début du XXème siècle des centaines de journaux et revues, et des chiffres de tirage qui peuvent faire rêver les patrons de presse d'aujourd'hui. Plusieurs millions de journaux sortaient chaque jour des rotatives de Paris et de province.
A noter aussi que dans la presse de l'époque, les textes dominaient par rapport aux images. Mais, c'est durant ce conflit que les photos de reportage vont se développer et que de nouveaux périodiques très fournis en photos vont voir le jour.
Sans volonté d'exhaustivité, le Centre de la Presse met l'éclairage sur des exemples marquants de cette presse française, ainsi que les diverses formes qu'elle pouvait prendre.
Et sur le fond, cette exposition a le désir de montrer comment les vérités écrites en noir sur blanc étaient parfois loin du réel, loin de la réalité des champs de bataille, loin des tranchées, loin des morts qui tombaient chaque jour par milliers sur la terre de cette planète devenue folle pendant plus de cinquante mois.
Dans le cadre du centenaire de la guerre 14-18, le Conseil général de la Creuse a conclu un partenariat avec la Fondation Varenne jusqu'en 2018, afin d'offrir aux collégiens l'ouvrage intitulé « 1914-1918 Auvergne Limousin » moyennant l'élaboration d'un projet culturel en lien avec le territoire. Cet ouvrage a été publié par les journaux La Montagne et Le Populaire du Centre en novembre 2013, et met en lumière des témoignages de poilus, recueillis dans les correspondances des familles auvergnates et limousines.
Le projet de célébration du centenaire s'inscrit plus globalement dans les actions culturelles du Département, qui s'appuient sur différents services tels que les Archives Départementales ou encore la Bibliothèque Départementale de Prêt. La guerre 1914-18 est riche d'une mémoire familiale et locale toujours vivante, particulièrement dans notre territoire rural où la transmission entre les générations se perpétue encore. A l'appui d'une étude préalable avec le réseau Canopé, quatre thématiques ont été identifiées, en lien avec les ressources disponibles sur le territoire :
• La mobilisation morale des enfants;
• Le rôle et l'influence des femmes;
• Les supports de propagande;
• L'impact de la 1ère Guerre Mondiale sur les sciences et technologies.
Pour l'année scolaire 2014/2015, 6 collèges ont répondu à cet appel à projet qui devrait impliquer 12 classes.
Il est important de rappeler que cette exposition se déroule également dans le cadre du partenariat avec le Musée d'Art et d'Archéologie de Guéret et les Archives Départementales de la Creuse.
Il s'agit du troisième volet de ce partenariat sur le thème de la Grande Guerre, après l'exposition des Archives “La Grande Guerre en Creuse” et celle du Musée “Regards sur la Grande Guerre à travers les collections du musée”.
Renseignements sur l'exposition : contact@lecentredelapresse.com – www.lecentredelapresse.com – 06 21 09 38 28
Inauguration de l'exposition le mardi 7 avril à 18h15 à la BM.
Visites guidées de l'exposition : par Pascal ROBLIN, Président du Centre de la Presse, le mardi 7 avril et le samedi 18 avril à 16h.
Agenda, Archives, Creuse, ECLAIRER, Presse Front de l'Ouest, Presse, Propagande
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165. Les Rencontres du web 14-18
8 avril 2015 Luc Fessemaz
Organisées par la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale les 10 et 11 avril 2015 à la Gaîté lyrique à Paris, les Rencontres du web 14-18 proposent de découvrir la Grande Guerre en numérique. Historiens, archivistes, généalogistes, mais aussi blogueurs, développeurs, designers... seront réunis autour de tables rondes pour aborder la manière dont le web a modifié notre perception de la Grande Guerre. Des ateliers et un salon d'exposition permettront également au grand public de découvrir les projets numériques remarquables développés à l'occasion du Centenaire.
► Pour avoir plus de détails sur les Rencontres et découvrir les documents à télécharger :
http://centenaire.org/fr/en-france/ile-de-france/paris/les-rencontres-du-web-14-18
Agenda, ECLAIRER, Images
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166. Les fusillés pour l'exemple de Souain et de Flirey
20 avril 2015 Luc Fessemaz
« Si les hommes ne partent pas à l'assaut, je fais tirer le 75 sur les tranchées » : menace qu'aurait prononcée le général Réveilhac, le 10 mars 1915 dans le secteur de Souain (Marne).
Le GQG de Joffre ne se soucie guère de ces soldats qui sont qualifiés de « matériel humain » dans certains rapports ! Les témoignages d'officiers montrent qu'au printemps 1915, les fantassins en ont assez des sacrifices inutiles des offensives de Champagne et d'Artois. La démoralisation des soldats va finir par se transformer dans quelques cas par le refus de sortir des tranchées pour se faire massacrer. Un premier incident se produit les 8 et 10 mars 1915 dans le secteur de Souain, où les hommes du 336e régiment d'infanterie refusent de partir à l'assaut. Vingt-quatre hommes, dont six caporaux seront traduit en conseil de guerre, et quatre seront condamnés et « fusillés pour l'exemple » le 17 mars 1915.Il faudra attendre le 3 mars 1934 pour que la Cour spéciale de justice militaire prononce leur réhabilitation.
L'histoire se reproduit quelques semaines plus tard, à Flirey, en Lorraine. Des fantassins du 63e régiment d'infanterie de Limoges reviennent des combats de Regnéville du 3 au 5 avril 1915 et pensent avoir droit à un repos bien mérité. L'annonce que la 5e compagnie a été désignée pour former la première vague d'assaut d'une prochaine attaque entraîne protestations et discussions. Un soldat va même jusqu'à interpeler le général Proye sur ce qui est jugé par la troupe comme une injustice. Le 19 avril, après une préparation d'artillerie courte et approximative, seuls quelques hommes de la 5e compagnie s'élancent hors des tranchées pour être immédiatement fauchés par les mitrailleuses allemandes. Face à cette désobéissance, le général Delétoille, qui commande le 31e corps, veut faire fusiller les 250 soldats de la compagnie ! Au final, après un procès expéditif, il y aura quatre condamnés à mort qui seront fusillés devant le régiment le 20 avril. La démonstration pour l'exemple tourne au désastre : face à cet horrible spectacle les soldats crient en direction de leurs chefs : « Assassins ! Crapules ! Assassins ! » . La « réputation de carnassier » du général Delétoille s'étend à d'autres régiments. A la fin du mois d'avril, son automobile est caillassée par des soldats du 100e régiment d'infanterie de Tulle. Il faudra attendre également deux décennies pour que les quatre fusillés de Firey soient réhabilités le 2 juin 1934 par la Cour spéciale de justice militaire (*).
(*) Les informations de cet article sont tirées du chapitre : « Je les grignote » disait Joffre, pages 72-76 du livre de Jean-Yves Le Naour,1915, L'enlissement, éditions Perrin, octobre 2013.
Autres ressources sur les fusillés pour l'exemple :
• Les fusillés de la Grande Guerre, dossier de la collection Pour mémoire : http://www.cndp.fr/fileadmin/user_upload/POUR_MEMOIRE/fusilles/120106_PM-fusilles-grande-guerre.pdf
• Le monument à la mémoire des caporaux de Souain à Suippes, article de Jean-Pierre Husson : http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/lieux/1GM_CA/monuments/suippes_caporaux_souain.htm
• 14-18 : l'affaire des caporaux de Souain-Perthes-lès-Hurlus : http://france3-regions.francetvinfo.fr/champagne-ardenne/2015/01/05/14-18-l-affaire-des-caporaux-de-souain-perthes-les-hurlus-624690.html
• Les fusillés de Flirey – Etudes Touloises, par Frédéric Steinbach : http://www.etudes-touloises.fr/archives/99/art2.pdf
• Les fusillés de la Grande Guerre du Limousin, article du site : http://14-18.crdp-limousin.fr/blog/2014/11/14/les-fusilles-grande-guerre-du-limousin/
Creuse, Dossiers, ECLAIRER Fusillés
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167. Quatre témoignages sur la Grande Guerre depuis les services de santé
17 mai 2015 Luc Fessemaz
Il s'agit de quatre témoignages de grande qualité, de la part de deux médecins et de deux brancardiers, qui ont en commun d'avoir traversé toute la Grande Guerre. Ils illustrent toute la violence et l'horreur des combats, mais également les moments moins dramatiques de la vie quotidienne de ceux qui avaient pour mission de secourir et d'apporter les premiers soins.
1. J'étais médecin dans les tranchées. 2 août 1914 – 14 juillet 1919
Louis Maufrais (1889-1977), originaire de Dol-de-Bretagne a été médecin au 94e régiment d'infanterie, puis au 40e régiment d'artillerie de campagne et termine la guerre comme chirurgien assistant à l'ambulance 1/10 de la 42e division. Dans la préface, l'historien Mar Ferro met en avant le parcours exceptionnel d'un homme qui a traversé les champs de bataille les plus sanglants : l'Argonne, la Champagne, Verdun, la Somme, le Chemin des Dames... Son récit nous est parvenu en 2008 par l'intermédiaire de sa petite-fille, Martine Veillet,, qui a travaillé sur les cassettes enregistrées par son grand-père quelques années avant sa mort, ainsi que sur les nombreuses photos qu'il avait prises à l'époque.
2. Destins ordinaires dans la Grande Guerre : un brancardier, 4 août 1914 – 9 janvier 1919
Martial Goulmy (1891-1937) originaire de Donzenac en Corrèze a été brancardier-musicien au 108e régiment d'infanterie de Bergerac. Il a également traversé l'ensemble de la Grande Guerre, depuis la Belgique en passant par la Marne, les tranchées de Lorraine et d'Artois, la Somme et l”enfer” de Verdun, pour finir par le front italien. C'est dés la fin de la guerre qu'il a mis en forme les notes prises tout le long du conflit. Le récit a été publié par les Presses Universitaires de Limoges en 2012, accompagné de notes tirées du Journal des marches et opérations du 108e RI. Dans sa courte introduction, l'auteur indique que ses souvenirs de guerre sont écrits “sans aucune préoccupation littéraire”, mais que le lecteur y découvre “des détails sur la vie du soldat en campagne et la preuve que les brancardiers, quoique non combattants, ne sont pas toujours loin du feu ni à l'abri du danger”.
3. Les carnets de Laurent Pensa, musicien-brancardier au 31e RI (1914-1918)
” À l'instar de milliers d'hommes, Laurent Pensa a été conscrit en 1914 et a souhaité garder la trace de son expérience qu'il relatait quotidiennement dans ses carnets de notes écrites et les centaines de photographies qu'il prenait. Son témoignage exprime ce que de nombreux soldats de la Première Guerre mondiale ont vécu.”
Ce témoignage est une ressource pédagogique produite par le CRDP de l'académie d'Amiens en 2006. Il se présente sous la double forme d'un DVD-vidéo contenant un film sur les traces du soldat Pensa, des interviews de spécialistes ; et d'un CD-Rom avec l'intégralité des carnets et photographies de Laurent Pensa.
Consultez le site qui accompagne cette ressource et qui propose des pistes pédagogiques pour exploiter le film et le cédérom : http://crdp.ac-amiens.fr/pensa/
4. « Ce que j'ai vu de la Grande Guerre », photographies de Frantz Adam
Frantz Adam (1886-1968) d'origine alsacienne, était médecin au 23e régiment d'infanterie de Bourg-en-Bresse. Après-guerre il deviendra un psychiatre réputé. Son témoignage est à la fois celui d'un écrivain et d'un photographe. Il a publié en 1931 « Sentinelles... prenez garde à vous... ». Souvenirs et enseignements de quatre ans de guerre avec le 23ème R.I. ►Consultez l'analyse du témoignage sur le site du CRID 14-18 http://www.crid1418.org/temoins/2008/07/31/adam-frantz-1886-1968/
Mais c'est en tant que photographe que son apport est d'actualité. Équipé d'un Vest Pocket Kodak à soufflet il a pris de nombreuses photographies du front pendant toute la durée de la Grande Guerre. Cent cinquante d'entre elles ont été transmises par la famille à l'Agence France-Presse et publiées en 2013 dans l'ouvrage « Ce que j'ai vu de la Grande Guerre », aux éditions La Découverte.
► Consultez une sélection des photographies sur le site de la Mission du Centenaire http://centenaire.org/fr/tresors-darchives/fonds-prives/archives/ce-que-jai-vu-de-la-grande-guerre-photographies-de-frantz
► Lisez l'article Frantz Adam, photographe des tranchées sur le site du journal Le Monde http://www.lemonde.fr/centenaire-14-18-livres/article/2014/05/05/frantz-adam-photographe-des-tranchees_4411956_4366945.html
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168. Les archives photographiques de la Casa de la Imagen
18 mai 2015 Luc Fessemaz
Le centre culturel la Casa de la Imagen (Espagne) a acquis une impressionnante collection de photographies de la Première Guerre mondiale réalisées par un officier Français notamment sur les fronts de la Somme, d'Ypres et d'Arras. On compte environ cinq cents plaques stéréoscopiques originales. La spécificité de cette collection repose sur le portrait de la guerre donné du point de vue des officiers. Source : Site de la Mission du Centenaire.
► Voir la collection sur le site web de la Casa de la Imagen ainsi qu'un montage vidéo consacré au fond.
Archives, ECLAIRER, En espagnol, Images Front, Témoignages
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169. La carte des Morts pour la France de Tulle
22 mai 2015 Luc Fessemaz
L'élaboration de la carte des Morts pour la France de Tulle a nécessité plusieurs semaines de travail de saisie et de vérification des données, de recherche de ressources complémentaires. Il en résulte un produit complexe, mais que chacun peut parcourir à sa guise en fonction de ses centres d'intérêt. La carte donne une vision d'ensemble des lieux de décès des militaires originaires de Tulle, mais elle peut être utilisée à différents niveaux. On peut imaginer s'en servir pour reconstituer des parcours individuels, en s'appuyant sur les registres matricules disponibles en ligne auprès des archives départementales de la Corrèze, de même que sur les journaux des marches et opérations et les historiques régimentaires disponibles en ligne auprès du site Mémoire des hommes. Dans une optique plus collective, les différents lieux de décès ont été reliés afin de suivre dans le temps les principales batailles et opérations de la Grande Guerre où les militaires originaires de Tulle sont tombés. Il est également proposé de suivre le parcours du 100e régiment d'infanterie de Tulle depuis son départ pour le front le 8 août 1914, jusqu'à l'armistice du 11 novembre 1918. Les différentes étapes de ce parcours sont illustrées par des extraits de l'Historique et des JMO du régiment.
La carte des Morts pour la France de Tulle s'inscrit dans le prolongement du Portrait statistique des Morts pour la France de Tulle, présent sur le site La Grande Guerre et le Limousin sous la forme d'un diaporama synthétique et d'un article détaillé. La carte comporte trois calques qui permettent différentes approches.
Premier calque : les lieux de décès des Morts pour la France de Tulle
Le calque principal est composé des 387 lieux de décès des 648 Morts pour la France de Tulle. Il fournit une approche géographique des décès, à condition de bien choisir l'échelle d'analyse. En effet, la carte Google se présente à l'ouverture à l'échelle de l'Europe et à ce niveau elle est pratiquement illisible : la France est couverte par un nuage de repères, particulièrement dense dans sa partie Nord et Est ; on peut cependant deviner que la France de l'arrière comporte des repères symbolisés par une croix blanche sur fond rouge et observer quelques décès en dehors du territoire national associés à des repères de différentes couleurs. En reprenant les données du Portrait statistique, on peut rappeler que 56 Morts pour la France de Tulle sont décédés dans des pays étrangers, dont une majorité en Belgique. A l'échelle de l'Europe, les lieux de décès en Belgique ne sont pas visibles, par contre on distingue les autres lieux de décès : Italie, Allemagne, mer Méditerranée, Balkans, Russie (lieu aujourd'hui en Ukraine).
Pour pouvoir lire la carte, il faut d'abord en comprendre la légende. Les repères se distinguent en fonction du genre de mort, critère qui apparaît sur les fiches individuelles des Morts pour la France. Les repères les plus nombreux concernent les morts au combat qui regroupent les “tués à l'ennemi” et les “disparus” à partir d'une hiérarchie de couleurs : les lieux en blanc comportent 1 ou 2 morts, les lieux en jaune 3 ou 4 morts, les lieux en orange 5 à 9 morts, les lieux en rouge 10 à 19 morts, les lieux en rouge foncé 20 à 29 morts (à chaque fois il s'agit du total des morts en un lieu de 1914 à 1919). La seconde catégorie de repères concerne les morts à l'arrière décédés de “blessures de guerre” ou de “maladies contractées dans le cadre du service”, il peut s'agir d'ambulances situées quelques kilomètres à l'arrière du front ou d'hôpitaux plus éloignés. Les repères de cette catégorie sont symbolisés par une croix sur fond rouge : une croix blanche représente 1 à 2 morts, une croix jaune 3 à 4 morts, une croix orange 5 à 9 morts, une croix saumon 10 à 19 morts. Il y a également quelques repères particuliers: la croix de la multiplication sur fond gris désigne les lieux associés à des morts par accident (le plus tragique est celui de Saint-Michel-de-Maurienne), deux repères en bleu désignent les morts en mer, et deux repères en noir désigne les morts en captivité en Allemagne.
Si vous zoomez à l'échelle de la France (avec la molette de la souris ou avec le curseur à droite de la carte), vous pouvez observer qu'il y a eu des morts à l'arrière dans des hôpitaux répartis sur une grande partie du territoire. Le repère de la ville de Tulle se distingue par une croix saumon sur fond rouge, et si vous cliquez sur le repère, vous découvrez que 13 militaires de Tulle (cela représente 2% des Morts pour la France de Tulle) ont pu être rapatriés dans leur ville d'origine et y sont décédés entre le 14 septembre 1914 et le 16 février 1919.
D'une façon générale, tous les repères de la carte avec une * fournissent des liens vers des ressources en ligne et ceux avec deux ** fournissent en plus le tableau statistique des Morts pour la France de Tulle du département concerné. Il est donc conseillé de zoomer au niveau d'un département pour bénéficier d'une échelle lisible et renseignée (Le graphique ci-dessous rappelle les départements les plus meurtriers, vous pouvez taper le code du département dans le moteur de recherche de la carte, et déplacer la carte avec un clic gauche sur la main).
A titre d'exemple, le département de la Marne qui est le plus meurtrier avec 141 Morts pour la France de Tulle, compte 63 lieux de décès (la liste est consultable dans le tableau Excel feuille 4, disponible plus bas dans l'article en téléchargement). La ferme détruite de Beauséjour se distingue par son repère rouge, c'est le lieu le plus sanglant du département pour les tullistes qui y enregistrent 12 morts de septembre 1914 à mars 1917. Plusieurs autres lieux associés à des repères oranges ou jaunes se situent à proximité de la ligne de front établie à partir d'octobre 1914 (tracé en noir disponible dans le second calque de la carte) : d'est en ouest on relève La Harazée, Maisons-de-Champagne, Minaucourt, Tahure, Perthe-les-Hurlus, Souain, le moulin et la ferme des Wacques, Saint-Hilaire-le-Grand et les faubourgs de la ville de Reims (le bombardement de la cathédrale, le 19 septembre 1914, provoquera un important émoi dans le pays). En arrière de la ligne de front on va trouver des lieux où vont décéder les soldats blessés et malades, dans la Marne on peut citer Mourmelon-le-Grand, Châlons-sur-Marne, Sainte-Menehould. Plus au sud dans le département, on note que Vitry-le-François est aussi un lieu de morts au combat... Sur les cinq morts du lieu, quatre sont morts dans la poursuite des armées allemandes qui se déroule après la bataille de la Marne, dans la seconde quinzaine de septembre 1914. On est encore dans la phase de la guerre de mouvement qui va se terminer dans cette partie du front début octobre.
On pourrait poursuivre la visite de la carte en passant en revue les différents départements de la ligne de front, puis se déplacer vers ceux de l'arrière, et enfin parcourir les neuf pays étrangers et les deux lieux en mer qui comportent des Morts pour la France de Tulle. Chaque lieu mériterait une explication, mais dans cette première approche ouverte, on laisse la liberté au lecteur de construire son propre parcours et de s'informer sur les lieux de décès à travers les ressources associées.
► Pour disposer de l'ensemble des informations du premier calque, vous pouvez télécharger la liste des 387 lieux de décès avec leurs descriptions (document PDF de 32 pages)
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► Pour accompagner la visite de la carte, vous pouvez également consulter le tableau statistique des 648 morts de Tulle classés : en fonction des départements et de l'ordre alphabétique des lieux de décès (feuille 1) ; en fonction des départements et de l'ordre chronologique des décès (feuille 2) ; en fonction des armes et des régiments. La feuille 4 indique la répartition des 397 lieux dans les départements français et les pays étrangers, et ceux qui ont des ressources numériques associées (indication avec des *). La feuille 5 indique les reclassements géographiques effectués entre la version 1 (janvier 2015) et la version 2 (mai 2015) du tableau statistique.
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Second calque : batailles et opérations associées aux Morts pour la France de Tulle
Dans cette seconde approche, le lecteur est invité à suivre un parcours chronologique qui relie des lieux de décès à une bataille donnée (1). Le second calque propose 24 étapes que l'on peut visualiser seules ou en combinaison avec le premier calque (il suffit de cocher ou décocher les calques pour en disposer ou non). Les lieux de décès des Morts de Tulle associés à une bataille, et donc à une période, sont reliés par des lignes (parfois des polygones quand les lignes se rejoignent) qui se distinguent par des couleurs différentes en fonction des années.
(1) ” Quant à la Grande Guerre, nous persistons en effet à user du terme de “bataille” pour qualifier un type d'événement guerrier qui, en fait , ne répond plus le moins du monde à la définition de la bataille admise jusque-là”. Article de l'Encyclopédie de la Grande Guerre: Les batailles de la Grande Guerre, Gerd Krumeich et Stéphane Audouin-Rouzeau. Édition du Centenaire, page 284.
Les trois premières étapes du parcours chronologique concernent la bataille des frontières. Du 19 au 22 août 1914, dans le cadre d'offensives menées par les armées françaises, des soldats de Tulle sont tombés en Alsace-Lorraine (batailles de Morhange et de Sarrebourg), en Ardenne belge (combats d'Izel), en Sambre-et-Meuse.
L'étape suivante concerne la Grande retraite qui se déroule du 24 août au 4 septembre 1914 : on retrouve des Morts de Tulle des Ardennes, fin août (Carignan, Raucourt, Yoncq, La Besace) à la Marne, début septembre (Sommepy et Souain).
La cinquième étape concerne la première bataille de la Marne qui se déroule du 5 au 12 septembre 1914. Les soldats de Tulle appartenant à la 4e armée française du général de Langle de Cary sont engagés dans la bataille de Vitry-le-François et sont tombés au sud de cette ville (Saint-Ouen, Petites-Perthes, Frignicourt, Thiéblemont-Farémont).
La sixième étape montre qu'après la Marne, les armées allemandes ne sont pas vaincues, la bataille de Flirey du 19 septembre au 11 octobre 1914, va leur permettre de constituer le saillant de Saint-Mihiel et de stabiliser la ligne de front dans cette région en creusant les premières tranchées.
La ligne de front en octobre 1914 (tracé en noir sur la carte long de 729 km), montre combien le saillant de Saint-Mihiel est une position stratégique pour les Allemands qui fragilise l'approvisionnement de la place forte de Verdun en coupant la voie Verdun-Nancy.
Avec le blocage de la ligne de front à l'est de la Marne, s'engage la course à la mer, dernière phase de la guerre de mouvement. En ce qui concerne les soldats de Tulle, on peut en suivre les évolutions dans l'Aisne et dans le Pas-de-Calais en septembre et octobre 1914 (8e étape). La bataille des Flandres en novembre-décembre 1914 (9e étape) termine la phase de la course à la mer. La ligne de front rejoint alors la mer du nord au-dessus de Nieuport, et la guerre de position va s'installer jusqu'au printemps 1918.
De 1915 à 1917 vont se succéder une série d'offensives de la part des armées françaises et britanniques, dans l'espoir d'obtenir une véritable percée. Elles auront toutes pour résultat des gains territoriaux dérisoires, au prix de pertes humaines monstrueuses (2). Le tribut payé par les soldats de Tulle témoigne de l'importance du carnage.
(2) ” Il nous paraît particulièrement intéressant de relever que cette “mort de la bataille” – ou à tout le moins cette mutation complète du phénomène – a elle même partie liée avec l'extraordinaire radicalisation de la violence de guerre à laquelle on assiste à cette occasion L'intensité du feu donne en effet une supériorité écrasante à la défensive sur l'offensive et, en empêchant le mouvement, empêche aussi la bataille”. Article de l'Encyclopédie de la Grande Guerre: Les batailles de la Grande Guerre, Gerd Krumeich et Stéphane Audouin-Rouzeau. Édition du Centenaire, page 291.
On retrouve des Morts de Tulle lors de la première bataille de Champagne du 14 décembre 1914 au 19 mars 1915 (10e étape), et quelques kilomètres plus au nord on repère la seconde bataille de Champagne du 25 septembre au 6 octobre 1915 (prise de Tahure le dernier jour de l'offensive) (13e étape). La seconde bataille de l'Artois se déroule du 9 mai au 25 juin 1915 (12e étape), et la troisième bataille de l'Artois du 25 septembre au 4 novembre 1915 (14e étape). Le Portrait statistique rappelle que le 25 septembre 1915, premier jour de l'offensive d'automne, fut le jour le plus meurtrier de la Grande Guerre pour les soldats de Tulle avec 29 morts, dont 16 à Neuville-Saint-Vaast dans le Pas-de-Calais.
Les soldats de Tulle ont également subi des pertes lors d'offensives allemandes, comme la deuxième bataille d'Ypres en Belgique du 22 avril au 24 mai 1915 (11e étape), et surtout lors de l'immense bataille de Verdun du 21 février au 19 décembre 1916 (15e étape). Sur les dix mois de combats, l'enfer de Verdun se solde par 37 Morts de Tulle (environ 6% des 648 morts ; feuille 2 du tableau statistique).
Il y aura encore de nombreux morts à la bataille du Chemin des Dames du 16 avril au 24 octobre 1917 (16e étape), et lors de la deuxième bataille de Verdun du 20 août au 18 septembre 1917 (17e étape). L'échec sanglant de l'offensive Nivelle, dès les premiers jours des combats, sera à l'origine des mutineries du printemps 1917.
Suite à la sortie de la guerre de la Russie révolutionnaire, les alliés doivent faire face à la vaste offensive allemande du Printemps du 21 mars au 18 juillet 1918 (18e étape). La guerre de mouvement reprend, en témoigne le vaste polygone des morts de Tulle (en bleu foncé sur la carte) dont les limites s'approchent des villes de Compiègne, Villers-Cotterêts et Château-Thierry. La seconde bataille de la Marne du 15 au 20 juillet 1918 (19e étape), est la dernière grande offensive allemande de la guerre, et elle se solde par un échec.
La contre-offensive alliée du 18 juillet au 6 août 1918 (étape 20), et l‘offensive des Cent-Jours du 8 août au 11 novembre (étape 21) sont marquées par l'implication décisive des troupes américaines et l'utilisation des chars d'assaut. La progression dans la libération du territoire français peut se lire à travers le déplacement vers le nord-est des lieux de décès des soldats de Tulle. Le 19 juillet 1918, on repère un mort à Courchamps dans le sud de l'Aisne, alors que le 5 août 1918, à une cinquantaine de kilomètres, un autre soldat est tombé à Mont-Notre-Dame. Dans les dernières semaines du conflit, on observe dans l'Aisne, un mort à Laon le 17 octobre 1918 et un mort (des suites de blessures) à Guise le 11 novembre 1918 ; dans les Ardennes, on comptabilise un mort à Villers-Semeuse le 25 octobre 1918 et un mort à Saint-Quentin-le-Petit le 31 octobre 1918. La ligne de front à l'Armistice du 11 novembre 1918 (tracé en noir sur la carte long de 338 km) montre l'ampleur du terrain reconquis des Flandres en Belgique au saillant de Saint-Mihiel.
Les deux dernières étapes proposées concernent deux autres fronts moins connus : le front d'Orient et le front italien.
Le front d'Orient (23e étape) est évoqué à travers le parcours du 176e régiment d'infanterie que l'on peut suivre depuis son débarquement dans la presqu'île de Gallipoli en mai 1915, jusqu'à son passage à Salonique et ses combats en Macédoine en octobre-novembre 1915. Il est possible de découvrir les évolutions du front dans les Balkans de 1916 à 1918, en suivant les lieux de décès en Albanie, en Serbie et en Bulgarie, de soldats de Tulle appartenant à divers régiments. Les combats vont même se prolonger bien après l'Armistice du 11 novembre 1918, car on peut noter la présence d'un mort de Tulle à Berezivska (petite ville aujourdhui en Ukraine), le 18 mars 1919, face à l'armée bolchévique.
Vers le front italien de novembre 1917 à novembre 1918 (24e étape) permet de suivre les voies d'accès des renforts français (depuis Vintimille ou Modane) en direction des lieux de décès de trois soldats de Tulle (Pastrengo, Monte Tomba, Asiago). Le parcours permet également de s'informer sur la catastrophe ferroviaire de Saint-Michel-de-Maurienne, dans la nuit du 12-13 décembre 1917. Le déraillement d'un train de permissionnaires de retour du front italien a fait près de 700 morts, dont une cinquantaine originaires du Limousin (on compte un mort originaire de Tulle).
► Pour disposer de l'ensemble des informations du second calque, vous pouvez télécharger la liste des 24 étapes avec leurs descriptions (document PDF de 4 pages).
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Troisième calque: le parcours du 100e régiment d'infanterie de Tulle
Il est proposé de suivre les différentes étapes dans la Grande Guerre du 100e régiment d'infanterie de Tulle, depuis sa mobilisation et son départ pour le front le 8 août 1914, jusqu'à son dernier engagement armé qui s'achève le 28 octobre 1918. Cela concerne directement 62 des 648 Morts pour la France de Tulle (presque 10%).
► Pour plus de détails sur les 62 Morts pour la France de Tulle du 100e RI, téléchargez le tableau Excel qui comporte en plus quatre autres indicateurs tirés des registres matricules en ligne auprès des Archives départementales de la Corrèze : la profession, la taille, le degré d'instruction au moment du recrutement, ainsi que le calcul de la durée de campagne.
Le 100e régiment d'infanterie n'est pas passé sur tous les fronts, mais son parcours est représentatif des multiples déplacements et combats endurés par les fantassins pendant les 52 mois du conflit. A chaque étape, une description est proposée, fondée le plus souvent sur des extraits des Journaux de Marches et Opérations ou de l'Historique du régiment.
Les deux premiers mois du conflit, qui correspondent à la guerre de mouvement, sont parmi les plus meurtriers. En août 1914, on compte 10 morts, dont 4 à Izel en Belgique le 21 août ; et 6 dans les Ardennes du 25 au 28 août, lors de la grande retraite. Le mois de septembre 1914 enregistre 15 morts, dont 5 au Moulin des Wacques le 20-21 septembre, lors de la phase de poursuite des armées allemandes.
La guerre des tranchées fait également des victimes (3) au gré des offensives dans lesquelles le régiment est engagé. On notera 10 morts en avril 1915, dont 9 au Bois d'Ailly dans la Meuse du 24 au 26 avril, lors d'une des multiples tentatives pour réduire le saillant de Saint-Mihiel. Il y aura encore 6 morts en septembre 1915, dont 4 du 25 au 28 septembre, dans le cadre de la seconde bataille de Champagne (Saint-Thomas et Servon) et de la troisième bataille d'Artois (le Labyrinthe).
(3) ” 1915 sera après 1914 la plus meurtrière année de la guerre” (Duroselle) : 31 000 morts par mois en moyenne , soit 370 000 en tout pour l'année 1915, contre 60 000 morts par mois en 1914. Article de l'Encyclopédie de la Grande Guerre: Les batailles de la Grande Guerre, Gerd Krumeich et Stéphane Audouin-Rouzeau. Édition du Centenaire, page 288.
L'année 1916 ne compte que 3 morts, dont 2 dans le secteur de Vého en Meurthe-et-Moselle. L'année 1917 est la moins meurtrière, elle ne compte que 2 morts. Un soldat de Tulle du 100e RI est tombé dans le secteur de Verdun à la cote 378, le 2 janvier 1917.
Avec la reprise de la guerre de mouvement, l'année 1918 comporte 7 morts. Le 100e RI participe plusieurs mois à la défense de Reims, il en résulte 4 morts dans le secteur, entre le 24 novembre 1917 et le 1er juin 1918. Le dernier tué à l'ennemi originaire de Tulle est tombé dans le secteur de Vouziers (Ardennes), le 18 octobre 1918. Il y aura encore par la suite 3 morts pour maladie, dont 2 décédés à l'hôpital mixte de Tulle après l'Armistice, le 27 novembre 1918 et le 4 février 1919.
► Pour disposer de l'ensemble des informations du troisième calque, vous pouvez télécharger la liste des 69 étapes du parcours du 100e RI de Tulle avec leurs descriptions (document PDF de 8 pages).
Télécharger (PDF, 355KB)
Pour conclure, il faut retenir que les JMO et l'Historique du 100e régiment de Tulle donnent une vision de la Grande Guerre centrée sur les faits militaires saisis dans l'instant. Pour élargir le récit, il faut se tourner vers des témoignages individuels qui traitent de l'ensemble des conditions de vie et de mort du soldat pendant la Grande Guerre.
Concernant le 100e RI, le site chtimiste.com propose le carnet de route 1914-1918 du sergent Léon Lebret et le journal du 1ère classe Jean Marie Marchegay.
Dans une perspective pédagogique beaucoup plus large, on retiendra deux ressources du réseau Canopé sur la Grande Guerre : le DVD Maurice Genevoix, l'expérience combattante, qui contient un entretien avec l'écrivain et des extraits de son livre Ceux de 14 ; l'ouvrage 50 activités autour de la Grande Guerre, qui en deux tomes fait un tour très complet de toutes les thématiques liées au sujet.
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► Pour vérifier vos connaissances sur les lieux de décès, les batailles, et le parcours du 100e RI, complétez les 20 questions du Quiz sur la Carte des Morts pour la France de Tulle.
Canopé, Cartographie, Corrèze, MAITRISER Batailles, Morts pour la France
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170. L'Italia entra in guerra
24 mai 2015 Luc Fessemaz
“Corriere della Sera”, 24 maggio 1915 : “Guerra! La parola formidabile tuona da un capo all'altro dell'Italia e si avventa alla frontiera orientale (...)
Soldati italiani attraversano la frontiera con l'Austria
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Video : ► Maggio 1915: l'Italia va in guerra
“Il tempo e la storia” è un programma realizzato da Rai Educational.
Riproponiamo qui la puntata dedicata al maggio del 1915, quando in una manciata di giorni, l'Italia decide di entrare nella Grande Guerra, giornate che per alcuni sono rimaste una manifestazione di patriottismo, ardore e giovinezza ma per altri rappresentano l'inizio di una carneficina costata al popolo italiano oltre 600.000 morti e un milione di feriti.
Di Giancarlo Mancini, con il prof. Giovanni Sabbatucci
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La sagoma di un fante della grande guerra in posizione di riposo che si staglia su una base grigia, sullo sfondo il tricolore, quasi una ideale strada da percorrere. E' questo il logo ufficiale del Centenario della Prima Guerra Mondiale.
► Allez voir sur le site de la Mission du centenaire les ressources sur le thème : “Sur les pas des soldats italiens, 1914-1918”
http://centenaire.org/fr/espace-pedagogique/mobilisation-de-la-communaute-educative/sur-les-pas-des-soldats-italiens-1914
ECLAIRER, En italien, Sites Front italien
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171. L'armée d'Orient, des expériences combattantes loin de Verdun
15 juin 2015 Luc Fessemaz
81 | 2010 : La Grande Guerre en Méditerranée
Dossier : La Grande Guerre en Méditerranée - Article p. 91-103
Résumé | Index | Plan | Texte | Notes | Citation | Auteur
Résumé
L'expérience combattante de la Grande Guerre ne se résume pas à la bataille de Verdun ou à celle de la Somme. Les marins et soldats français de l'armée d'Orient connaissent des conditions de combat spécifiques et endurent des souffrances particulières. Les marins connaissent l'angoisse des mines, tandis que les soldats débarqués aux Dardanelles connaissent la difficulté de creuser des tranchées, celle d'un improbable ravitaillement en eau et la capacité guerrière des soldats ottomans, motivés par la guerre sainte. Les parcours d'évacuation des blessés sont encore plus tragiques que sur le front occidental. à bien des égards, les conditions de combat connues par l'armée d'Orient constituent une synthèse entre le front « industrialisé » occidental et des fronts de type « colonial ».
Mots-clés : conditions de combat, expérience combattante, témoignage combattant
Plan
Marins courageux
Les combats des troupes françaises de l'armée d'Orient
Qualifier l'adversaire : des soldats durs à la guerre
L'expérience combattante
Les souffrances spécifiques du combattant de l'armée d'Orient
Auteur : François Cochet
Agrégé d'histoire, docteur, professeur des universités (histoire contemporaine) à l'université Paul Verlaine – Metz. Spécialiste des prisonniers de guerre et de l'expérience combattante. Responsable d'un programme de recherche dans le cadre de la MSH Lorraine : EXPECOM19-21 (expérience combattante, xixe – XXIe siècles), 2010-2013 qui rassemble les principaux chercheurs français et étrangers en histoire militaire en collaboration avec des partenaires institutionnels (West Point, Université de la Bundeswehr-Munich, CEDF/ DREX, Écoles de Saint-Cyr). Auteur de nombreux ouvrages personnels et en direction, dont : Soldats sans armes : la captivité de guerre une approche culturelle, Bruxelles, Bruylant, 1998 ; Les soldats de la « Drôle de guerre », Paris, Hachette, 2004 ; Survivre au front, les poilus entre contrainte et consentement, Saint-Cloud, Soteca / 14/18 éditions, 2005. Co-Direction avec le LCl Remy Porte du Dictionnaire de la Grande Guerre, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2008.
Référence papier
François Cochet, « L'armée d'Orient, des expériences combattantes loin de Verdun », Cahiers de la Méditerranée, 81 | 2010, 91-103.
Référence électronique
François Cochet, « L'armée d'Orient, des expériences combattantes loin de Verdun », Cahiers de la Méditerranée [En ligne], 81 | 2010, mis en ligne le 15 juin 2011, consulté le 02 juin 2014. URL : http://cdlm.revues.org/5498
ECLAIRER, Revues Front d'Orient
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172. Les Femmes en 14-18, rencontre avec le romancier Jean-Guy Soumy
18 juin 2015 Luc Fessemaz
L'association Mémoire de Nieul et Alentours propose une rencontre avec Jean-Guy Soumy sur Les Femmes en 14-18, vendredi 26 juin à 20 heures à la salle des fêtes de Saint-Gence.
Texte de Jean-Guy SOUMY
“Les conditions de vie imposées aux femmes, leurs rêves, leurs échappées, constituent l'un des axes de mon travail d'écriture. Peut-être parce que je vois un rapport entre l'exil accepté de l'écrivain et certaines formes d'empêchements imposées aux femmes.
Comment, lorsqu'on est un romancier, ne pas rencontrer un jour la Grande Guerre ? Lorsque je me suis trouvé confronté à cette nécessité intérieure, j'ai tout de suite compris que je ne désirais pas descendre dans les tranchées. Mais que je souhaitais aborder l'écho de ce drame, vécu directement par les hommes, sur la société de « l'arrière ». Qui d'autre alors mieux qu'un personnage féminin peut traduire le souffle destructeur propagé depuis le front ? Si bien exprimé dans cette parole d'épouse : « Je leur ai donné un agneau, ils m'ont rendu un loup ».
Dans mes livres, les femmes cantonnées sur une rive traversent le fleuve ou l'océan qui bornait leur univers. Contraintes à l'immobilité, elles deviennent voyageuses. Engeôlées dans le silence, elles prennent la parole. C'est ce franchissement qui m'intéresse. Ce passage qui renvoie à ma propre traversée du plafond de verre que constitue l'idée même d'écrire. Mais toute émancipation est douloureuse. Les conditions de travail de la munitionnette Anna, héroïne de La Chair des étoiles, sont épouvantables. Comme si cette peine ne suffisait pas, en temps de guerre, le corps des femmes ne leur appartient pas. Il relève de la Nation. Des juges se prononcent. Aimer ailleurs est impossible. Ou bien il faut fuir. Mais s'échapper c'est déjà se libérer.
Sur le plan littéraire, écrire un roman qui n'est pas un roman historique mais un récit se déroulant dans le passé, pose de nombreuses questions. Si l'Histoire apporte une forme d'exotisme confortable à l'auteur, elle peut aussi se révéler piégeuse. La distance aux personnages, en particulier à Anna, est un point central. Choisir d'écrire à la première personne est une décision aux conséquences importantes. La langue, le conflit entre la vraisemblance et le vrai, l'espace, le temps, sont autant d'aspects déterminants.
C'est sur cet ensemble de points, et d'autres encore qui vous apparaîtraient, que je vous propose d'échanger”.
Agenda, Conférences, ECLAIRER, Haute-Vienne Femmes
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173. 3349 Morts pour la France de Haute-Vienne en 1915
1 juillet 2015 Luc Fessemaz
Après le choc des cinq premiers mois de la Grande Guerre qui se traduit par un total de 3712 Morts pour la France de Haute-Vienne en 1914, les douze mois de combats de l'année 1915 entraînent encore 3349 Morts supplémentaires.
L'usure de l'ennemi ou de l'armée française ?
Avec l'épuisement de la guerre de mouvement et le passage à la guerre des tranchées, l'année 1915 est une “impasse” (1) car le front se fige sur 750 kilomètres, de la mer du Nord en Belgique à la frontière suisse. Depuis octobre 1914, dix départements français (2) qui contiennent l'essentiel de l'industrie et des mines de charbon et de fer du pays, sont occupés partiellement ou totalement par les armées allemandes, qui s'installent dans la défensive. Durant l'année 1915, des troupes allemandes sont transférées d'Ouest en Est pour soutenir l'allié autrichien, et dans l'espoir d'en finir avec la Russie. Dans ce contexte, le général Joffre, commandant en chef des armées françaises, auréolé de la victoire de la Marne en septembre 1914, met en place une stratégie d'”usure” qui consiste à harceler l'ennemi par de fréquentes opérations locales. Il organise également de grandes offensives en Artois et en Champagne, en promettant à chaque fois une “percée” qui ne se concrétise jamais. Le bilan humain de cette stratégie française est terrible : ” En 1915, 370 000 soldats français sont morts au champ d'honneur, 31 000 par mois, et tout cela pour un gain de 4 km en Artois et de 5 km en Champagne. (...). L'objectivité commande de constater que la tactique employée durant cette année sanglante, la plus meurtrière après le choc de 1914, n'a conduit qu'à de grands massacres inutiles.” (3) A cette comptabilité macabre, il faudrait encore ajouter des milliers de blessés et d'estropiés...
(1) Titre du chapitre 6 du livre de l'historien John Keegan, La Première Guerre mondiale. Éditions Perrin, 2013, p.219.
(2) Nord, Pas-de-Calais, Somme, Oise, Aisne, Ardennes, Marne, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Vosges.
(3) 1915, l'Enlisement. Jean-Yves Le Naour. Éditions Perrin, 2013, pages 50-51.
Les 3349 Morts de 1915 selon les dates et les lieux
Le bilan mensuel des Morts pour la France de Haute-Vienne permet de retrouver l'impact des offensives menées en 1915. Les premières attaques en Artois (5 au 19 janvier) et en Champagne (16 février au 15 mars) expliquent les pertes des trois premiers mois de l'année. Avec la seconde bataille d'Artois (9 mai au 18 juin), le nombre de Morts de Haute-Vienne grimpe à 422 en mai 1915. Mais c'est l'offensive simultanée en Artois et en Champagne (25 septembre au 7 octobre) qui est la plus meurtrière, le nombre de Morts de Haute-Vienne en septembre atteint le maximum de 668.
212 Morts de Haute-Vienne en janvier 1915
264 Morts de Haute-Vienne en février 1915
260 Morts de Haute-Vienne en mars 1915
414 Morts de Haute-Vienne en avril 1915
422 Morts de Haute-Vienne en mai 1915
287 Morts de Haute-Vienne en juin 1915
152 Morts de Haute-Vienne en juillet 1915
123 Morts de Haute-Vienne en août 1915
669 Morts de Haute-Vienne en septembre 1915
362 Morts de Haute-Vienne en octobre 1915
95 Morts de Haute-Vienne en novembre 1915
89 Morts de Haute-Vienne en décembre 1915
Une analyse plus détaillée des pertes permet de repérer les dates et les les lieux les plus meurtriers (► Consultez les tableaux statistiques 1 et 2). Il s'agit à chaque fois des premiers jours d'une opération. Il y a en moyenne un peu plus de 10 Morts par jour le premier semestre, et ensuite 8 Morts par jour au second semestre.
C'est ainsi que lors du déroulement de la première bataille de Champagne, il y a 42 Morts le 16 février 1915, principalement du 11e RI à Mesnil-les-Hurlus et du 14e RI à Perthes-les-Hurlus dans la Marne.
On enregistre 69 Morts le 5 avril 1915, essentiellement des soldats du 63e et du 78e RI tombés dans le secteur de Regniéville en Meurthe-et-Moselle (4). A peine sortis de ces durs combats, les hommes de la 5e compagnie du 63e RI sont désignés pour attaquer à Flirey le 19 avril. Le refus de la compagnie d'attaquer conduira à l'exécution de 4 soldats, “fusillés pour l'exemple” (5).
(4) Pour le détail des combats de Regniéville, lire l'article sur le site de Christian Faurillon http://www.faurillon.com/regnieville.html
(5) Lisez sur ce site l'article sur Les fusillés pour l'exemple de Souain et de Flirey http://14-18.crdp-limousin.fr/blog/2015/04/20/les-fusilles-pour-lexemple-de-souain-et-de-flirey/
Le 5 mai 1915, on compte encore 40 Morts qui se partagent entre Flirey en Meurthe-et-Moselle, les Éparges et le Bois d'Ailly (situé à l'Est du saillant de Saint-Mihiel) en Meuse.
Le 9 mai 1915, avec le déclenchement de la seconde bataille d'Artois, on compte 38 morts, pour la plupart à Roclincourt dans le Pas-de-Calais.
Le 6 juin 1915, on compte 37 Morts qui se partagent entre la ferme de Quennevières dans l'Oise et plusieurs lieux du Pas-de-Calais (Arras, Neuville-Saint-Vaast, Notre-Dame-de-Lorette, Souchez).
Au second semestre de l'année, l'hécatombe se concentre les quatre premiers jours de la grande offensive en Artois et en Champagne : le 25 septembre 1915 est le jour plus sanglant de l'année avec 348 Morts ; il y a encore 63 Morts le 26 septembre ; 58 Morts le 27 septembre et 38 Morts le 28 septembre. Face à l'énormité des pertes, l'offensive connaît une pause. Malgré la supériorité en divisions et en canons, l'emploi d'obus à gaz, de l'aviation pour bombarder et du casque Adrian pour mieux protéger les soldats, la percée tant attendue n'a pas eu lieu. La reprise de l'offensive le 6 octobre 1915 entraîne 43 Morts de plus, c'est le prix à payer pour s'emparer de la butte de Tahure.
Après l'échec de la seconde bataille de Champagne, les deux derniers mois de l'année sont moins mortifères : la moyenne par jour tombe en dessous de 3 Morts et il a même quatre jours sans Morts (les 2 et 13 novembre, les 3 et 25 décembre).
Les 3349 Morts de 1915 selon les départements et les pays
Les deux graphiques sur la répartition des Morts selon les départements montrent qu'au premier semestre 1915, quatre départements rassemblent 70% des Morts : à cause des batailles de Champagne et d'Artois, la Marne arrive en première position avec 22,2% des Morts, suivie par le Pas-de-Calais avec 18,8% des Morts. Viennent ensuite, la Meuse avec 16% des Morts et la Meurthe-et-Moselle avec 12,6%.
Au second semestre 1915, les Morts se concentrent dans deux départements qui totalisent plus de 75% du total : le Pas-de-Calais avec 39,5% des Morts est passé devant la Marne qui compte 35,9% des Morts. Cela signifie que dans la grande bataille de septembre, les soldats de Haute-Vienne ont été plus engagés sur le front de l'Artois qu'en Champagne.
Au niveau des Morts de Haute-Vienne tombés dans des pays étrangers, on enregistre 109 Morts en Belgique (5,9%) au premier semestre et seulement 7 Morts au second semestre (0,5%). Les soldats de Haute-Vienne ne sont pas directement engagés dans la seconde bataille d'Ypres lancée par les Allemands le 22 avril 1915, attaque où ils utilisent pour la premier fois des gaz toxiques sur le front occidental. Les Morts en Allemagne représentent des décès en captivité des suites de blessures ou de maladies : il y a 31 Morts au premier semestre (1,7%) et 8 Morts au second semestre (0,5%). L'opération des Dardanelles fait 20 Morts, du 26 avril au 30 juin 1915, à Seddul-Bahr en Turquie (extrémité de la presqu'île de Gallipoli). On trouve ensuite, sur le second semestre, des traces de l'Armée d'Orient, avec 6 Morts en Grèce et 9 Morts en Serbie. Au total, l'engagement de soldats en dehors du territoire national reste marginal, on compte 171 Morts dans 6 pays étrangers et en mer au premier semestre et 38 morts dans 8 pays étrangers et en mer au second semestre.
Les 3349 Morts de 1915 selon les régiments
Avec la nécessité de compléter, au fur et à mesure des pertes, les effectifs des régiments, on assiste à une importante dispersion des affectations. Cependant, c'est l'arme de l'infanterie qui cumule l'immense majorité des décès : les 3349 militaires nés en Haute-Vienne et décédés en 1915 se répartissent dans 168 régiments d'active (65,8% des Morts), 78 régiments de réserve (10,5%), 29 régiments de territoriaux (4,4%), 55 régiments de coloniaux (7,6% des Morts en y incluant les zouaves et les tirailleurs), 34 régiments de chasseurs (6%). Pour les autres armes, les effectifs concernés sont limités, on recense des Morts dans 61 régiments d'artilleurs (1,8%), 31 régiments de cavalerie (0,9%), 10 régiments du génie (1,9%), 7 sections du service de santé (0,4%) et 4 escadrons du train (0,4%).
Dans une logique géographique, sur les 27 régiments qui comptent le plus de décès (1655, soit presque la moitié des Morts), on retrouve 8 régiments du Limousin : le 63e RI de Limoges se détache nettement avec 263 Morts en 1915 (combats de Regniéville et Flirey en Lorraine, Roclincourt et Thélus en Artois (► Consultez le tableau 3 du document Excel), mais on remarque également que des territoriaux du 89e RIT de Limoges sont tombés en première ligne (combats en Belgique) ou dans les hôpitaux du département du Nord (blessures de guerre et maladies en service) . En dehors du Limousin, on observe plusieurs régiments du Sud-Ouest qui comptent de 111 à 52 Morts (Cahors, Toulouse, Angoulême, Périgueux, Montauban).
Encore combien de Morts avant la fin de la Grande Guerre ?
La situation militaire des Alliés à la fin de l'année 1915 est bien dégradée : l'armée russe est affaiblie, la Bulgarie est entrée en guerre au côté des puissances centrales et a contribué à l'écrasement de la Serbie. L'espoir repose sur une offensive coordonnée prévue pour juin 1916, mais avant cela, l'initiative reviendra à l'Allemagne : les soldats français devront subir l'enfer de Verdun...
► Pour retrouver le détail des informations sur les 3349 Morts de 1915, consultez les trois tableaux statistiques du document Excel : http://14-18.crdp-limousin.fr/wp-content/uploads/2015/07/1915-MPF-HV.xlsx
Base, Canopé, Haute-Vienne, MAITRISER Batailles, Morts pour la France
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174. Quiz sur le Portrait statistique des Morts pour la France de Tulle
3 juillet 2015 Luc Fessemaz
Le Portrait statistique des Morts pour la France de Tulle en 20 questions
Départ
Pour pouvoir répondre au mieux, vous êtes invité à lire l'article du site sur “Les Morts pour la France de Tulle“.
AGIR, Canopé, Corrèze, Quiz Morts pour la France
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175. Quiz sur la Carte des Morts pour la France de Tulle
7 juillet 2015 Luc Fessemaz
La Carte des Morts pour la France de Tulle en 20 questions
Départ
Premier calque : les lieux de décès des Morts pour la France de Tulle : 7 questions
Second calque : batailles et opérations associées aux Morts pour la France de Tulle : 9 questions
Troisième calque: le parcours du 100e régiment d'infanterie de Tulle : 4 questions
►Pour pouvoir répondre au mieux, vous êtes invité à lire l'article du site sur « La Carte des Morts pour la France de Tulle ».
AGIR, Canopé, Cartographie, Corrèze, Quiz Batailles, Front d'Orient, Front de l'Ouest, Front italien, Morts pour la France
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176. Exposition 14-18 Poussières de guerre aux Archives Départementales de la Haute-Vienne du 6 au 24 juillet 2015
6 juillet 2015 Luc Fessemaz
Ce mois de juillet, c'est à Limoges, au sein des Archives Départementales de la Haute-Vienne, que sera installée l'exposition “14-18, Poussières de guerre”.
Cette exposition créée en 2014 par le Pays d'art et d'histoire raconte une histoire locale de la Première Guerre mondiale : celle du Pays Monts et Barrages. Elle présente la guerre vue par ses habitants, paysans partis au front ou familles restées à l'arrière, l'impact du conflit sur ce territoire rural, ainsi que les traces mémorielles qu'il en reste (monuments aux morts, plaques funéraires dans les cimetières...).
Les témoignages et documents qui l'illustrent ont été collectés par le Pays d'art et d'histoire auprès des habitants du Pays Monts et Barrages depuis 2 ans. Près de 100 personnes ont transmis à ce jour plus de 900 cartes postales et lettres, environ 300 objets de l'art des tranchées, des carnets de route de soldats racontant « leur » guerre au jour le jour, etc.
La visite est libre du lundi au vendredi de 8h30 (9h le jeudi) à 17h et des visites guidées animées par le guide-conférencier du Pays d'art et d'histoire sont proposées gratuitement les vendredis 10, 17 et 24 juillet (durée 1h15).
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177. Brive dans la Grande Guerre
27 juillet 2015 Luc Fessemaz
L'exposition « Brive dans la Grande Guerre »
Richement documentée, l'exposition des Archives municipales revient sur le bouleversement vécu par les brivistes, au front et à l'arrière, lorsqu'éclate la Première Guerre mondiale.
Parmi les 14 000 Corréziens qui disparaissent lors du conflit, on compte près de 700 Brivistes. L'exposition des Archives municipales revient ainsi sur la mobilisation de la ville dans la Grande Guerre et fait partager le quotidien vécu par les Poilus et ceux de l'arrière pendant le conflit. La diversité des expériences vécues par la population est présentée à travers de nombreux objets issus de la Grande Collecte, mais aussi des documents d'archives publiques et une riche collection d'objets militaires.
L'exposition a été réalisée en partenariat avec le Centre d'arts plastiques de Brive. Exposées dans le jardin des Archives municipales, les œuvres des élèves et professeurs du Centre d'arts plastiques de Brive, ainsi que le dessins réalisés par des poilus permettent d'appréhender l'ambiance tragique de cette période.
Cette exposition prolonge les actions de la ville, initiées depuis juillet 2014 dans le cadre du site 14-18.brive.fr et qui présente le témoignage de Marguerite Genès, femme de lettre du Limousin.
Informations pratiques
Archives municipales de Brive-la-Gaillarde
Du 13 juillet au 20 novembre 2015 - Du lundi au vendredi, de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h
Entrée libre
Agenda, Archives, Arts, Corrèze, ECLAIRER, Expositions Arrière
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178. Les offensives de Champagne et d'Artois : brillants succès ou terribles échecs ?
25 septembre 2015Luc Fessemaz
Du 25 septembre au 6 octobre 1915 se déroulent les offensives franco-anglaises en Champagne et en Artois. La presse de l'époque, sans moyens de vérifier sur le terrain la réalité des combats, reprend la propagande développée dans les communiqués officiels. Un siècle plus tard, la tonalité des articles tirant le bilan de ces offensives est bien différente. La percée des lignes allemandes n'a pas eu lieu et pour quelques kilomètres grignotés, les pertes sont énormes. Rappelons qu'en ce qui concerne le Limousin, le 25 septembre 1915 est la journée la plus meurtrière de la Grande Guerre pour les soldats de Tulle (maximum absolu de 29 Morts sur un total de 648 Morts de 1914 à 1919), et qu'elle se détache comme la journée la plus sanglante de l'année 1915 pour les soldats de Haute-Vienne (348 Morts en une seule journée, sur un total de 3349 Morts pour l'ensemble de l'année).
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Le Populaire du Centre (1), journal socialiste publié à Limoges, reprend les communiqués officiels et titre deux jours après le début des offensives sur les “brillants succès”, en citant le chiffre de 12 000 Allemands faits prisonniers.
Le Populaire du Centre du 27 septembre 1915
(1) Le site de la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges permet de consulter en ligne deux siècles de la presse limousine. Pour la période de la Grande Guerre, vous pouvez télécharger chaque numéro du Populaire du Centre en faisant une recherche par date ou en saisissant un texte.
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Le Petit Journal (2), quotidien de la presse parisienne, résume le 30 septembre 1915, le déroulement de la bataille de Champagne, et décrit avec enthousiasme l'assaut des fantassins français : “En quelques minutes, nos hommes, aux prix de pertes légères, sautaient dans les tranchées allemandes, en maîtrisaient les défenseurs et poursuivaient leurs course en avant avec entrain et audace, malgré la difficulté du terrain détrempé, malgré la résistance des Allemands (...)”. Vous pouvez suivre la suite de la bataille, jusqu'à la prise de Tahure, le 6 octobre 1915, sur le blog Nos ancêtres dans la Grande Guerre du site Geneanet.
(2) Chaque jour, le site généalogique Geneanet propose de découvrir un extrait de la Une du “Petit Journal”, quotidien parmi les plus lus de son époque, un siècle précisément après sa publication, afin de vivre comme vos ancêtres l'actualité de leur temps.
L'extrait provient du site de la Bibliothèque Nationale de France, Gallica. Vous pouvez retrouver chaque numéro complet sur cette page, et appréhender ainsi la totalité de l'actualité du jour avec ses faits divers et autres. Les suppléments du dimanche sont accessibles sur cette page.
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L'article de Geneanet “Il y a 100 ans, l'un des plus gros massacres de la Première Guerre mondiale”, montre que dans les arbres généalogiques de nombreuses familles, on retrouve la trace de la journée sanglante du 25 septembre 1915.
Nombre de tués par jour calculé d'après la base des combattants de la Grande Guerre du site Geneanet
Sur le site de la Mission du Centenaire, l'article “25 septembre 1915, les offensives de Champagne et d'Artois” de l'historien François Cochet, présente les motivations stratégiques et les moyens considérables mobilisés lors de cet épisode de la Grande Guerre. Il en tire un bilan globalement négatif : “l'échec est bien réel, malgré des actions d'éclat et les exploits locaux”.
Corrèze, Haute-Vienne, MAITRISER, Presse Batailles, Champagne, Morts pour la France, Propagande
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179. Adama – Avant-première « Enseignants »
29 septembre 2015 Luc Fessemaz
Le Réseau Canopé, en partenariat avec Zéro de conduite, a le plaisir de vous inviter à l'avant-première du long métrage d'animation Adama, de Simon Rouby (sélection officielle Festival d'Annecy 2015).
Dans le cadre de son partenariat avec Zéro de conduite, Canopé vous informe de la sortie du film Adama : 21 octobre 2015.
Une avant-première gratuite pour les enseignants (sur réservation – voir plus bas) aura lieu le 04 octobre 2015 à 10h30 au Cinéma « Grand Ecran Centre » (11 place Denis Dussoubs) à Limoges.
ADAMA
Un film de Simon Rouby, 2015, France, durée : 93 mn
Adama, 12 ans, vit dans un village isolé d'Afrique de l'Ouest. Au-delà des falaises, s'étend le Monde des Souffles. Là où règnent les Nassaras. Une nuit, Samba, son frère aîné, disparaît. Adama, bravant l'interdit des anciens, décide de partir à sa recherche. Il entame, avec la détermination sans faille d'un enfant devenant homme, une quête qui va le mener au-delà des mers, au Nord, jusqu'aux lignes de front de la Première Guerre mondiale. Nous sommes en 1916.
CONTEXTE
Entre l'Afrique et l'Europe, entre le conte et l'Histoire, entre l'enfance et l'âge adulte : le premier long-métrage d'animation de Simon Rouby, Adama, est à la croisée des chemins.
Si le film s'inspire de l'histoire vraie des tirailleurs sénégalais qui ont combattu dans les rangs français au cours de la Première Guerre mondiale, c'est pour raconter la quête initiatique d'un jeune africain de 12 ans, parti chercher son grand frère dans les tranchées de Verdun, en 1916. Adama ne sait pas ce que sont la France ou l'Allemagne, ni qu'un sanglant conflit les oppose ; il n'a jamais quitté son village, ni même vu un homme blanc en vrai. Au cours de cette extraordinaire aventure, il va découvrir les horreurs de la guerre, mais aussi faire l'expérience de la fraternité.
En renversant la perspective habituelle (ici “l'autre” c'est le blanc, et le pays exotique à explorer c'est la France), Adama nous invite à poser un regard neuf sur notre histoire (le film a été labellisé par la Mission du centenaire), tout en nous proposant aussi un conte universel sur le passage à l'âge adulte.
Par la puissance de sa narration et la richesse de ses thèmes, par son inventivité formelle (mélange de techniques artisanales et d'animation 3D), par le message de paix et de tolérance qu'il délivre, Adama est un support pédagogique de premier choix, qu'on pourra mobiliser de la fin de l'école Primaire (cycle 3) jusqu'aux premières classes du lycée, dans un cadre disciplinaire très large (français, histoire, arts plastiques, éducation musicale).
Zérodeconduite et Réseau Canopé proposent des ressources pédagogiques (primaire / collège / lycée – français, histoire) autour de ce film :
Renseignements et réservation :
http://www.zerodeconduite.net/adama
info@zerodeconduite.net
Agenda, ECLAIRER, Films Tirailleurs, Verdun
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180. Mémoires de jeunesse
30 septembre 2015 Luc Fessemaz
Génération perdue
C'est l'histoire d'une génération fauchée par la Grande Guerre. Mémoires de jeunesse, le premier film de fiction du documentariste de la BBC James Kent est fondé sur le best-seller de Vera Brittain publié en 1933, Testament of youth, et sur sa correspondance de guerre publiée par son biographe Mark Bostridge, consultant sur le film, sous le titre : Letters from a lost generation : First World war letters of Vera Brittain and four friends (« Lettres d'une génération perdue : lettres de la Première Guerre mondiale entre Vera Brittain et quatre amis »).
La destinée de Vera Brittain (1893-1970) fut exceptionnelle. Après avoir intégré le Somerville College à Oxford, elle ne se doutait pas qu'elle contribuerait comme infirmière à l'effort de guerre dans le programme Voluntary Aid Detachment, et consacrerait le reste de sa vie à militer en faveur du pacifisme dans le cadre de son métier d'écrivaine tout en étant conférencière à la Société des nations.
Vera Brittain est interprétée par la bouleversante Alicia Vikander. Nous suivons ses années de jeunesse heureuse dans la campagne anglaise avant le désastre. Dans la haute société britannique, les femmes ne travaillent pas et se préparent au mariage. Mais Vera finit par faire plier son industriel de père (Dominic West) et arrive à Oxford en octobre 1914, deux mois avant le déclenchement des hostilités. Son frère Edward (Taron Egerton) s'engage en compagnie du jeune poète Roland Leighton (Kit Harington), le grand amour de Vera, et de son ami d'enfance Victor Richardson (Colin Morgan). Vera partira à son tour pour la guerre au cours de l'été 1915 comme infirmière... En 1921, elle fera partie des premières femmes diplômées d'Oxford. « Ce qui m'a plu dans ce projet, dit le cinéaste à propos de ce très beau film, c'est qu'il s'adresse aussi à la jeune génération actuelle qui, tout comme celle de Vera, se sent abandonnée par ses aînés. Certes, cela n'est pas comparable à la Première Guerre mondiale, mais il existe toujours un vrai gouffre entre les générations. »
Source : article de François Quenin paru le 29 septembre 2015 dans Témoignage Chrétien.
Mémoires de jeunesse, de James Kent, 2 h 10, en salles.
Agenda, En allemand, Films Femmes, Pacifisme, Témoignages
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181. Les Morts de la Grande Guerre de Guéret
1 octobre 2015 Luc Fessemaz
Portrait statistique des Morts de la Grande Guerre de Guéret (1914-1919)
Cet article se propose de dresser le portrait statistique des 296 Morts de la Grande Guerre de Guéret à partir de la liste constituée par le croisement entre la liste des 275 Morts inscrits sur le monument aux morts et la liste des 207 Morts du Livre d'Or. Il s'agit essentiellement d'une analyse descriptive conduite à partir de onze indicateurs présents sur les fiches individuelles des Morts pour la France que l'on trouve sur le site Mémoire des hommes du ministère de la défense ou sur les registres matricules que l'on trouve sur le site des Archives départementales de la Creuse.
[1] Le classement des Morts de la Grande Guerre de Guéret selon le nom
Un siècle après la Grande Guerre, se souvenir de ceux qui sont décédés, c'est d'abord leur donner un nom. Les noms sont gravés à jamais sur le monument aux morts de la commune, mais tous les soldats morts de la Première Guerre mondiale n'y figurent pas nécessairement. La liste des 296 Morts de la Grande Guerre de Guéret a été composée en croisant la liste des 275 Morts de la Grande Guerre qui figure sur le monument aux morts inauguré le 1er juillet 1923 et situé dans le jardin public du Musée de la Sénatorerie, et la liste des 207 Morts pour la France du Livre d'or de Guéret élaboré en 1929-1930 par le ministère des Pensions et disponible sur le site des Archives nationales.
Liste des noms du monument aux morts de Guéret
Source : document manuscrit des Archives municipales de Guéret et des Archives départementales de la Creuse.
Noms inscrits sur le monument aux morts de Guéret. Source : Jardin du Musée de la Sénatorerie
Morts inscrits sur le monument aux morts de Guéret. Source : Jardin du Musée de la Sénatorerie
Liste des Morts pour la France du Livre d'or de Guéret. Source : Archives nationales
Plaques des Morts de la Grande Guerre. Source : Église de Guéret
Dans la liste des 296 Morts de Guéret on compte 253 noms différents. 218 noms figurent une seule fois et 35 noms figurent de deux à quatre fois (graphique circulaire 1). Ces statistiques traduisent la grande diversité du stock des noms en France par rapport à de nombreux autres pays. Cette diversité est cependant moindre que celle que l'on peut observer aujourd'hui, car la liste porte sur des générations nées à la fin du XIXe siècle, époque où l'effet des migrations de population au niveau national ou international reste encore faible dans un département comme la Creuse. Les trois noms les plus fréquents apparaissent quatre fois dans la liste, il s'agit de Dubreuil, Dumont et Tourteau. On peut supposer qu'il s'agit le plus souvent de membres d'une même famille (des frères ou des cousins), mais il faudrait mener une enquête généalogique auprès de l'état civil pour le confirmer. Martin qui est le nom le plus fréquent en France figure trois fois dans la liste, il en est de même pour Sudron qui est un nom typiquement creusois. Parmi les 30 noms qui figurent deux fois dans la liste, on note d'autres noms typiquement creusois comme Lecante, Suchaud et Vernaudon. Par contre, on remarque que Moreau qui est le nom le plus fréquent en Creuse sur la période 1891-1990, est absent de la liste (1).
(1) Article Patronymes et toponymes courants en Limousin : un déterminisme géographique. Auteur : Joselito Mancuso – Insee Limousin, novembre 2007.
Graphique 1
► Téléchargez le fichier qui détaille les 296 Morts selon le nom
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[2] Le classement des Morts de la Grande Guerre de Guéret
selon les prénoms
Le prénom est le second marqueur d'identité pour une personne. Sur les monuments aux morts ne figurent parfois que l'initiale du prénom d'usage, par contre sur les fiches individuelles des Morts pour la France ou sur les registres matricules, on trouve l'ensemble des prénoms dans l'ordre de l'état civil. 114 Morts de la Grande Guerre de Guéret (39%) s'inscrivent encore dans ce que la sociologie des prénoms (2) appelle le modèle classique caractérisé par un prénom unique transmis par parrainage (3). Mais on compte 182 Morts (61%) avec deux prénoms ou plus.
Les premiers prénoms
Pour les premiers prénoms, les 296 Morts de Guéret mobilisent un stock de 69 prénoms. Dans ce stock de premiers prénoms, la concentration est forte car les dix prénoms les plus fréquents rassemblent 50% des Morts (3). Trois prénoms se détachent : Jean est nettement en première position (33 Morts ; 11,1%), Henri vient en seconde position (24 Morts ; 8,1%) et Louis en troisième position (20 Morts, 6,8%). Jean et Pierre (4e position), correspondent aux prénoms chrétiens traditionnels qui se sont imposés en France à partir du XIIIe siècle. Les premières places occupées par Henri et Louis (premier prénom en France sur la période 1890-1899), s'expliquent plus par un phénomène de mode qui caractérise les générations nées à la fin du XIXe siècle (4).
Dans le classement des dix premiers prénoms de la liste, on note la présence de François (5e position, prénom doté de saints patrons importants) et l'absence de Joseph (troisième prénom en France sur la période 1890-1899) qui a progressé à partir du XVIe siècle. On observe enfin la faible présence d'un prénom typiquement limousin comme Léonard (21e position avec 4 Morts) (5).
Notes :
(2) Sociologie des prénoms, Baptiste Coulmont, collection Repères, Éditions La Découverte, octobre 2014.
(3) De Jean à Théo, de Marie à Léa : un siècle de prénoms. Auteur : Joselito Mancuso – Insee Limousin, novembre 2005.
L'article montre que le stock des prénoms a quadruplé en Limousin en un siècle : ” Jusqu'à la fin des années 1940, la palette des prénoms attribués oscillait entre 200 et 300 prénoms pour les femmes, et entre 150 et 200 prénoms pour les hommes. (...) Au début du siècle dernier, les dix prénoms les plus fréquemment attribués représentent plus de la moitié des naissances. Aujourd'hui, seulement un nouveau-né sur cinq porte l'un des dix prénoms les plus couramment donnés aux enfants.”
(4) La Cote des prénoms (ouvrage annuel), Philippe Besnard, Guy Desplanques, Éditions Balland.
(5) Léonard, Marie, Jean et les autres : les prénoms en Limousin depuis un millénaire [par] Louis Perouas, Bernadette Barrière, Jean Boutier, Jean-Claude Peyronnet, Jean Tricard et le groupe Rencontre des historiens du Limousin. Éditions du Centre national de la recherche scientifique, 1984.
Graphique 2.1
Les seconds prénoms
182 Morts de la Grande Guerre de Guéret (61%) ont un second prénom et mobilisent un stock de 68 prénoms. Dans ce stock de seconds prénoms, la concentration est un peu moins forte car les dix prénoms les plus fréquents rassemblent 45 % des Morts. Par rapport au classement des premiers prénoms, Jean reste en première position à égalité avec François et Auguste. On retrouve également Louis (4e position), Henri et Pierre (5e position) et Émile (7e position). On constate l'entrée dans ce classement de Baptiste (prénom chrétien), Marie (prénom féminin protecteur) et Eugène (prénom à la mode à la fin du XIXe siècle)
Graphique 2.2
Les troisièmes prénoms
58 Morts de la Grande Guerre de Guéret (20%) ont un troisième prénom et mobilisent un stock de 44 prénoms. La dispersion augmente encore, car les dix troisièmes prénoms rassemblent moins de 40% du total. Le prénom d'Auguste occupe la première position avec Gabriel et Léon. Le troisième prénom élargit le choix à d'autres prénoms traditionnels comme Antoine, Jacques, Joseph et des prénoms plus récents comme Armand et Lucien.
Graphique 2.3
Les quatrièmes prénoms
Plus marginal statistiquement, on observe que 10 Morts de la Grande Guerre de Guéret ont un quatrième prénom (3%). On remarque la présence de Sylvain et Silvain, prénom lié à un saint berrichon et répandu dans le département voisin de l'Indre (6). Parmi les prénoms rares de ce classement, on peut retenir Julien et Raoul, et surtout Delphin.
(6) Léonard, Marie, Jean et les autres : les prénoms en Limousin depuis un millénaire [par] Louis Perouas, Bernadette Barrière, Jean Boutier, Jean-Claude Peyronnet, Jean Tricard et le groupe Rencontre des historiens du Limousin. Éditions du Centre national de la recherche scientifique, 1984, page 112.
Graphique 2.4
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[3] Le classement des Morts de la Grande Guerre de Guéret selon la date de naissance
La répartition des Morts de la Grande Guerre de Guéret selon les générations est liée à l'organisation de l'armée française et à sa mobilisation à partir du 2 août 1914. Les hommes de 21 à 23 ans de l'armée d'active et les hommes de 24 à 34 ans de la réserve de l'armée d'active sont mobilisés en premier et envoyés au front. Les hommes de 35 à 41 ans de l'armée territoriale et ceux de 42 à 49 ans de la réserve de l'armée territoriale sont mobilisés plus tardivement et à l'arrière du front. Cette structure par âge de l'armée française explique que les décès se concentrent sur les générations nées entre 1881 (classe 1901 âgée de 33 ans à la mobilisation générale en août 1914) et 1896 (classe 1916 mobilisée en avril 1915). Les trois générations les plus frappées sont celles de 1889 avec 23 Morts, 1890 et 1893 avec 21 Morts. Dans les générations les plus âgées, on compte un à trois Morts pour ceux qui sont nés entre 1863 et 1874. Dans les générations les plus jeunes mobilisées au cours de la guerre, on recense 8 Morts nés en 1897 et 5 Morts nés en 1898, mais il n'y a pas de Morts pour les générations nées en 1899 et 1900.
Graphique 3
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[4] Le classement des Morts de la Grande Guerre de Guéret selon le lieu de naissance
Dans la liste des 296 Morts de la Grande Guerre de Guéret, 122 sont nés à Guéret (41%) et 97 sont nés dans 49 autres communes du département de la Creuse (33%). Le quart restant rassemble 75 Morts nés dans 28 autres départements. En dehors de Paris qui est un lieu traditionnel d'émigration pour les Creusois, on trouve le plus souvent des départements proches géographiquement comme la Haute-Vienne, l'Allier, la Dordogne, la Corrèze, la Charente, l'Indre et la Vienne. On note une seule naissance dans un pays étranger (Bulgarie) et un cas où le lieu de naissance est inconnu.
Graphique 4.1
Les Morts de la Grande Guerre de Guéret nés en Creuse
On compte 219 Morts de la Grande Guerre de Guéret répartis dans 50 des 260 communes de Creuse (7). 122 Morts de la Grande Guerre de Guéret sont originaires de la capitale du département qui compte 8 281 habitants en 1911. Les 97 Morts du reste de la Creuse sont le plus souvent originaires de communes qui se situent à la périphérie de Guéret comme Saint-Sulpice-le-Guéretois (11 Morts), Saint-Fiel (7 Morts), Saint-Vaury (7 Morts) ; où dans des communes qui ont une taille démographique relativement importante comme Aubusson (2 Morts) ou La Souterraine (2 Morts). On trouve cependant des Morts de Guéret dans des communes de très petite taille comme Savennes (2 Morts) et Saint-Christophe (2 Morts).
(7) Consultez la feuille 4 du tableau statistique sur les lieux de naissance, en ligne sur le site La Grande Guerre et le Limousin. Elle permet de comparer la population des communes de Creuse au recensement de 1911 avec le nombre de Morts de la Grande Guerre de Guéret.
Carte 4.2
Les Morts de la Grande Guerre de Guéret selon les départements de naissance
En dehors des 219 Morts de la Grande Guerre de Guéret nés en Creuse, on compte 75 Morts dans 28 autres départements. Paris et la Haute-Vienne arrivent en seconde position avec respectivement 11 Morts chacun. Il est impossible, dans le cadre de cet article, d'expliquer d'une façon détaillée la répartition géographique des départements de naissance car il faudrait pour cela connaître l'histoire de chaque famille conduisant, à un moment donné, à une migration vers Guéret.
Carte 4.3
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[5] Le classement des Morts de la Grande Guerre de Guéret selon la date de décès
Le nombre de Morts par année
Pour les soldats de Guéret, l'année 1914 est la plus meurtrière avec 72 Morts (24%). Viennent ensuite les années 1916 et 1918 qui enregistrent des données assez similaires avec respectivement 63 Morts (21%) et 61 Morts (21%). L'année 1915, qui enchaîne pourtant plusieurs offensives meurtrières, vient seulement en quatrième position avec 53 Morts (18%). L'année 1917 est la moins meurtrière avec 40 Morts (14%), si on met à part l'année 1919 qui fait suite à l'Armistice du 11 novembre 1918 et qui ne compte que 6 Morts (2%).
Graphique 5.1
Le nombre de Morts par mois
Si on examine le nombre de Morts par mois, on observe que les deux premiers mois de la Grande Guerre sont très meurtriers avec 28 Morts en août 1914 et 21 Morts en septembre 1914. Cette période correspond à la guerre de mouvement qui a vu le choc brutal des armées française et allemande se dérouler en plusieurs phases : échecs des offensives françaises et grande retraite, arrêt de l'offensive allemande avec la bataille de la Marne et poursuite. Après la phase de la course à la mer, les armées s'installent dans la guerre des tranchées. Les violents combats en Lorraine (Les Éparges et le bois de Mort-Mare) se traduisent par 10 Morts en avril 1915. L'année 1916 connaît un sommet relatif en juin 1916 avec 14 Morts, en rapport avec la bataille de Verdun. Le nombre de Morts s'élève de nouveau en avril 1917 avec l'offensive du Chemin-des-Dames (11 Morts, et en octobre 1918 (13 Morts), au moment de la contre-offensive des Alliés qui allait mener à la Victoire.
Graphique 5.2
Août 1914 : Le mois le plus meurtrier
Si on se focalise sur le mois le plus meurtrier pour les soldats de Guéret, on observe un profil journalier très particulier.
Pendant les deux premières semaines qui suivent la mobilisation du 2 août 1914, il n'y a pas de Morts car c'est la phase d'acheminement des troupes vers le front. Les deux premiers Morts de la Grande Guerre de Guéret sont tombés en Moselle, alors territoire allemand, le 20 août 1914 (bataille de Dieuze). Le 22 août 1914, la bataille des frontières se poursuit et se traduit par 2 Morts dans les Ardennes belges et 1 Mort dans les Vosges. Le choc le plus violent se produit le 28 août 1914 lors de la Grande Retraite des armées françaises : on compte 19 Morts liés à l'engagement des soldats de Guéret dans les combats de Raucourt (Ardennes) avec le 78e régiment d'infanterie et dans les combats de Rocquigny (Pas-de-Calais) avec le 263e régiment d'infanterie.
Graphique 5.3
► Téléchargez le fichier qui détaille les 296 Morts selon la date de décès
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[6] Le classement des Morts de la Grande Guerre de Guéret selon l'âge au décès
L'âge au décès est en rapport avec la date de naissance, dont on a vu qu'elle déterminait l'appartenance aux différentes structures de l'armée française (armée d'active, armée de réserve, armée territoriale). On retrouve donc un profil de graphique qui est comparable à celui fonction de la date de naissance. L'écart entre les deux provient de la date de décès : pour une même année de naissance, l'âge au décès peut varier selon que le soldat est mort au début de la guerre ou 4 ans plus tard, à la fin de la guerre. L'âge au décès le plus fréquent des Morts de la Grande Guerre de Guéret est de 21 ans avec 24 Morts. Les âges de 20 à 28 ans rassemblent 169 Morts (57%) ; et les âges de 29 à 38 ans comptent 99 Morts (33%). Parmi les plus jeunes, il y a 9 Morts âgés de 18 et 19 ans (3%) ; et parmi les plus anciens, 19 Morts âgés de 39 à 52 ans (6%). L'âge moyen au décès se situe à 28,6 ans.
Graphique 6
► Téléchargez le fichier qui détaille les 296 Morts selon l'âge au décès
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[7] Le classement des Morts de la Grande Guerre de Guéret selon le lieu de décès
On compte 274 Morts en France, répartis dans 25 départements. Les principaux départements de décès se trouvent sur la ligne de front (voir le graphique 7.1 et la carte de France 7.2) : on trouve 55 Morts dans la Meuse (17%), 41 Morts dans la Meuse (15%), 37 Morts dans la Somme (14%), 36 Morts dans l'Aisne (13%) , 23 Morts dans le Pas-de-Calais (8%), 14 Morts dans les Ardennes (5%), 14 Morts dans l'Oise (5%), 12 Morts en Meurthe-et-Moselle (4%) et 4 Morts dans le Nord (1%). Ces neuf départements rassemblent plus des 4/5 des Morts en France.
La Creuse, en tant que lieu d'origine des soldats, est le département de l'arrière qui compte le plus de Morts (26 Morts dans des hôpitaux ou à domicile, essentiellement de maladie). On compte ensuite 4 départements avec 2 Morts et 11 départements avec 1 Mort. Il s'agit pour l'essentiel de décès dans des hôpitaux liés à des maladies ou des suites de blessures.
Graphique 7.1
Les Morts selon les départements de décès
Carte 7.2
Les Morts dans les pays étrangers
L'immense majorité des décès de la Grande Guerre se situe en France (93% des Morts) car le pays doit faire face pendant plus de quatre ans à l'occupation d'une partie de son territoire par l'Allemagne. On compte cependant 22 Morts dans sept pays étrangers.
Les 9 Morts de la Grande Guerre de Guéret décédés en Belgique l'ont été à des moments et dans des lieux différents : dans les Ardennes belges lors de la bataille des frontières en août 1914, et sur le front de l'Yser d'octobre 1914 à octobre 1918.
Les 4 Morts en Allemagne sont décédés de maladie en captivité, entre mars 1917 et décembre 1918.
Sur le front italien, on compte 4 Morts entre juin et novembre 1918 (1 Mort de blessures, 2 Morts de maladie, 1 Mort dans une usine pour une cause inconnue).
Sur le front d'Orient, on compte 2 Morts en Grèce et 1 Mort en Bulgarie, tous décédés de maladie.
Il y a aussi 1 Mort dans le port de Malte lors de l'explosion du cargo mixte Saint-Laurent, le 5 février 1917 et 1 Mort au Maroc, tué par balle le 1er avril 1919, lors d'un accrochage avec des rebelles marocains.
Graphique 7.3
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[8] Le classement des Morts de la Grande Guerre de Guéret selon le lieu de résidence
Le lieu de résidence au décès détermine la commune dans laquelle se fait la transcription de l'acte de décès auprès de l'état civil, quelques jours, quelques semaines ou quelques mois après la date de décès. Il est en général indiqué dans la partie basse de la fiche individuelle de Mort pour la France, mais son renseignement n'est pas systématique.
Fort logiquement, les trois quarts (74%) des Morts de la Grande Guerre de Guéret ont Guéret comme lieu de résidence au décès. Dans cet ensemble de 220 Morts, on peut distinguer deux cas de figure : 96 Morts (44% des résidents de Guéret) sont nés à Guéret et y ont certainement résidé jusqu'au début de la guerre ; 124 Morts sont nés ailleurs (56 % des résidents de Guéret) et sont venus à un moment donné résider à Tulle (78 sont nés dans des communes de Creuse et 46 sont nés dans des communes du reste de la France).
Dans le quart restant, 22 Morts de la Grande Guerre de Guéret (7%) ont un lieu de résidence dans d'autres communes de Creuse, 19 Morts (6%) ont un lieu de résidence dans l'ancien département de la Seine (principalement à Paris). On trouve ensuite des lieux de résidence dans des départements géographiquement proches de la Creuse comme la Haute-Vienne, l'Allier, la Charente, la Corrèze ou l'Indre. Le reste des Morts se disperse dans dix autres départements (le Nord et 9 autres départements) dont les lieux de résidence ne peuvent s'expliquer que par des histoires familiales spécifiques. On note enfin la présence de 9 Morts dont le lieu de résidence n'est pas renseigné.
Graphique 8
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[9] Le classement des Morts de la Grande Guerre de Guéret selon le type de régiment
Le régiment au décès est une information importante pour dresser le parcours individuel d'un soldat car cela permet ensuite de consulter sur le site de Mémoire des hommes les Journaux des Marches et Opérations et l'Historique de ce régiment pendant la Grande Guerre. Il n'est pas envisagé dans le cadre de cet article de passer en revue tous les régiments associés aux 296 Morts de la Grande Guerre de Guéret. Pour donner une vision synthétique, on a regroupé les données des régiments appartenant à un même type d'un point de vue militaire.
Les statistiques illustrent le fait que les Morts se concentrent très fortement dans l'infanterie : toutes catégories rassemblées (chasseurs, coloniaux, actifs, réservistes, territoriaux) on est presque à la proportion de 9/10 (86%). Dans cet ensemble, les 141 Morts de l'infanterie d'active sont majoritaires (48%), ils se répartissent dans 66 régiments (Graphique 9.2 : le 78e RI de Guéret et Limoges est le plus frappé avec 36 Morts). En seconde position, on trouve l'infanterie de réserve avec 72 Morts (24%) répartis dans 27 régiments (Graphique 9.2 : parmi les trois régiments les plus frappés, on trouve deux régiments de réserve, les 278e RI et 263e RI de Limoges qui comptent 20 et 11 Morts). En troisième position on trouve les régiments coloniaux au sens large (infanterie coloniale, tirailleurs, zouaves) avec 20 Morts (7%), ils devancent les bataillons de chasseurs qui comptent 14 Morts (5%) et les soldats plus âgés de l'infanterie territoriale qui comptent 8 Morts (3%).
Dans les autres catégories on relève 20 Morts dispersés dans 19 régiments d'artillerie (7%), 6 Morts pour la cavalerie, 6 Morts dans les sections d'infirmiers, 4 Morts parmi les sapeurs du génie, 1 Mort dans les escadrons du train des équipages militaires (transport et logistique), 1 Mort dans l'aviation (nouvelle arme rattachée à l'armée de terre jusqu'en 1934), 1 Mort dans l'administration (section de commis et ouvriers d'administration) et 1 Mort dans la gendarmerie.
Graphique 9.1
Les régiments ayant le plus de Morts
Les 18 régiments qui comptent 3 Morts et plus concentrent 44% du total des pertes de la Grande Guerre de Guéret. On recense 8 régiments d'active, 6 régiments de réserve, 3 régiments de coloniaux et de zouaves et 1 régiment de territoriaux. La logique d'affectation des recrues fait que l'on y trouve d'abord des régiments dont le casernement se trouve dans la 12e région militaire (Charente, Corrèze, Creuse, Dordogne, Haute-Vienne). Il y a également deux régiments de la 13e région militaire voisine (Montluçon et Clermont-Ferrand) et quatre régiments situés à proximité du front (Valenciennes, Reims et Verdun, Bar-le-Duc et Lérouville). Les deux régiments de zouaves sont situés en Afrique du Nord (Oran, Tunis) et le 7e RIC à Bordeaux.
Graphique 9.2
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[10] Le classement des Morts de la Grande Guerre de Guéret selon le grade
Toute la hiérarchie militaire est touchée par l'ampleur des pertes. Dans le cas des Morts de la Grande Guerre de Guéret, on peut retenir les ordres de grandeur suivants : un officier mort pour trois sous-officiers et petits gradés et six hommes de troupe.
Dans le détail, les officiers comptent 27 Morts (9%), les sous-officiers 42 Morts (14%) et les petits gradés 38 Morts (brigadiers et caporaux, 13%).
Les Morts des hommes de troupe rassemblent 177 soldats d'infanterie (60%), 6 canonniers et 1 maître pointeur, 3 sapeurs, 1 infirmier, 1 gendarme.
Parmi les grades les plus élevés, on trouve deux commandants : un chef de bataillon d'infanterie et un chef d'escadron d'artillerie.
Graphique 10
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[11] Le classement des Morts de la Grande Guerre de Guéret selon le genre de mort
Le genre de mort est une indication essentielle dans les fiches individuelles car il détermine l'attribution de la mention Mort pour la France fixée par la loi du 2 juillet 1915. Cette mention est attribuée à tout militaire tué à l'ennemi ou mort de blessures de guerre, décédé de maladie ou lors d'un accident survenu en service. La Première Guerre mondiale est synonyme de “mort industrielle de masse” (7), elle se traduit par plus de 1,3 million de militaires décédés avec la mention Mort pour la France. Dans la liste des 296 Morts de la Grande Guerre de Guéret, on trouve 279 Morts pour la France et 17 « Non Morts pour la France »
La première origine des décès est la mort trouvée directement lors des combats : le genre « tué à l'ennemi » rassemble 146 Morts (49%), les fiches précisant parfois les armes qui ont tué (tué par balle ou par éclat d'obus). La seconde origine est la mort de “blessures de guerre” ou des « suites de blessures », elle rassemble 62 Morts (21%). Dans le premier cas le décès se produit à proximité du front dans des ambulances ou hôpitaux d'évacuation, dans le second cas le décès se produit plus tardivement dans les hôpitaux de l'arrière. La troisième origine est la “maladie en service” avec 31 Morts (11%), ce genre de mort rassemble plusieurs types de maladies largement liées aux mauvaises conditions de vie dans les tranchées : fièvre typhoïde, typhus, pneumonie, tuberculose, grippe... La quatrième origine concerne les militaires « disparus » au combat avec 16 Morts (5%), elle résulte de la violence de la guerre qui fait disparaitre les corps des victimes (7). Administrativement, c'est souvent une position provisoire entre prisonnier et tué, et qui a pu se prolonger jusqu'à un jugement déclaratif de décès prononcé par un Tribunal civil après la fin de la guerre. On compte aussi 10 « Morts pour la France » (3%) pour lesquels le genre de mort n'est pas renseigné, en réalité il s'agit souvent de « disparus » que l'on pourrait regrouper avec l'ensemble précédant. La cinquième origine concerne les 8 décédés en captivité qui désigne des prisonniers morts de blessures ou de maladie en Allemagne ou sur le territoire français occupé. Le cas particulier des 17 « Non Morts pour la France » comporte l'ensemble des 14 Morts pour maladie aggravée ou non imputable au service, 2 Morts par accident et 1 Mort dont la cause de décès est inconnue. Il y a enfin quelques Morts liés à des circonstances particulières : intoxication par gaz, combat aérien, accident en service.
(7) André Bach, « La mort en 1914-1918 », Revue historique des armées, 259 | 2010, 23-32.
Graphique 11
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► Pour vérifier vos connaissances sur les onze indicateurs, complétez les 20 questions du Quiz sur le Portrait statistique des Morts de la Grande Guerre de Guéret.
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182. Diaporama sur les Morts de la Grande Guerre de Guéret
1 octobre 2015 Luc Fessemaz
Portrait statistique des Morts de la Grande Guerre de Guéret (1914-1919)
Le diaporama comporte 34 diapositives qui permettent de visualiser de façon synthétique le Portrait statistique des Morts de la Grande Guerre de Guéret. On y retrouve les graphiques et les cartes analysés par ailleurs de façon détaillée dans un article de 24 pages.
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► Vous pouvez également télécharger la version PowerPoint : http://14-18.crdp-limousin.fr/wp-content/uploads/2015/10/Diaporama-Portrait-statistique-des-Morts-de-la-Grande-Guerre-de-Guéret.pptx
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183. La carte des Morts de la Grande Guerre de Guéret
1 octobre 2015 Luc Fessemaz
La carte des Morts de la Grande Guerre de Guéret peut être utilisée à différents niveaux. À la recherche de soldats de Guéret morts entre 1914 et 1918, on peut imaginer s'en servir pour reconstituer des parcours individuels, en s'appuyant sur les registres matricules disponibles en ligne auprès des Archives départementales de la Creuse, de même que sur les journaux des marches et opérations et les historiques régimentaires disponibles en ligne auprès du site Mémoire des hommes. Dans une optique plus collective, les différents lieux de décès ont été reliés afin de suivre dans le temps les principales batailles et opérations de la Grande Guerre où les soldats de Guéret sont tombés. Il est également proposé de suivre le parcours du 78e régiment d'infanterie de Guéret depuis son départ pour le front le 5 août 1914, jusqu'à l'armistice du 11 novembre 1918. Les différentes étapes de ce parcours sont illustrées par des extraits de l'Historique et des JMO du régiment.
La carte des Morts de la Grande Guerre de Guéret s'inscrit dans le prolongement du Portrait statistique des Morts de la Grande Guerre de Guéret, présent sur le site La Grande Guerre et le Limousin sous la forme d'un diaporama synthétique et d'un article détaillé. La carte comporte dix calques qui permettent différentes approches.
Les six premiers calques : les Morts de la Grande Guerre de Guéret de 1914 à 1919
Les 296 Morts de la Grande Guerre sont répartis dans six calques en fonction de leur année de décès. Pour chaque année de décès, le menu déroulant qui accompagne la carte présente les noms de Morts dans l'ordre chronologique des décès. Les repères sur la carte se distinguent par des couleurs différentes selon l'année (bleu ciel, vert, marron, rose, bleu foncé, jaune) et par des formes différentes en fonction du genre de mort (par exemple : une “étoile” pour “tué à l'ennemi”). En saisissant le nom d'un Mort de Guéret dans l'onglet recherche de la carte, il est ainsi possible de découvrir son lieu de décès et sa fiche d'informations qui l'accompagne. Pour comparer les lieux de décès de plusieurs années, il suffit de cocher les calques associés.
Septième calque : les lieux de décès des Morts de la Grande Guerre de Guéret
Ce calque permet de visualiser les 195 lieux de décès des 296 Morts de la Grande Guerre de Guéret. Les repères sur la carte se distinguent par des couleurs différentes en fonction du genre de mort. Les repères en rouge désignent les lieux associés aux Morts au combat (tués ou disparus), ils sont particulièrement denses dans les départements de la ligne de front. Les repères en blanc concernent les lieux associés aux Morts à l'arrière décédés de blessures ou de maladies, il peut s'agir d'ambulances situées quelques kilomètres à l'arrière du front ou d'hôpitaux plus éloignés. Les repères en gris désignent les lieux associés aux Morts par accident, le plus dramatique étant celui de Saint-Michel-de-Maurienne en Savoie dans la nuit du 12 décembre 1917. Les repères en noir désignent des lieux associés aux Morts en captivité en Allemagne, des suites de blessures ou de maladie.
En dehors de Guéret qui compte 24 Morts des suites de blessures ou de maladie, les lieux de décès les plus importants (4 à 10 Morts) sont représentés en rouge foncé, car ils désignent des Morts au combat. On relève ainsi 10 Morts à Verdun, 9 Morts au bois Gerfaux (commune de Raucourt dans les Ardennes), 7 Morts à Rocquigny dans le Pas-de-Calais, 5 Morts à Moulin-sous-Touvent dans l'Oise, 4 Morts à Flirey en Meurthe-et-Moselle, 4 Morts à Esnes-en-Argonne et 4 Morts aux Éparges dans la Meuse. Le département de la Marne n'est pas cité dans la liste précédente, il compte cependant le plus grand nombre de lieux de décès (31 sur un total de 195).
En dehors du territoire français, on trouve également 23 lieux de décès dans 7 pays étrangers (Allemagne, Belgique, Bulgarie, Grèce, Italie, Malte, Maroc).
Huitième calque : batailles et opérations associées aux Morts de la Grande Guerre de Guéret
Cette approche propose un parcours chronologique qui relie des Morts au combat de Guéret à une bataille donnée (1).
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Le huitième calque propose 26 étapes que l'on peut visualiser seules ou en combinaison avec les autres calques (il suffit de cocher ou décocher les calques pour en disposer ou non). Les Morts de Guéret associés à une bataille, et donc à une période de temps, sont reliés par des lignes (parfois des polygones quand les lignes se rejoignent) qui se distinguent par des couleurs différentes en fonction des années.
(1) ” Quant à la Grande Guerre, nous persistons en effet à user du terme de “bataille” pour qualifier un type d'événement guerrier qui, en fait , ne répond plus le moins du monde à la définition de la bataille admise jusque-là”. Article de l'Encyclopédie de la Grande Guerre: Les batailles de la Grande Guerre, Gerd Krumeich et Stéphane Audouin-Rouzeau. Édition du Centenaire, page 284.
Les deux premières étapes du parcours chronologique concernent la bataille des frontières. Du 20 au 22 août 1914, dans le cadre d'offensives menées par les armées françaises, des soldats de Guéret sont tombés en Alsace-Lorraine (bataille de Morhange) et en Ardenne belge (Saint-Médard et Saint-Vincent).
L'étape suivante concerne la Grande retraite qui se déroule du 24 août au 4 septembre 1914 : on trouve en particulier des Morts de Guéret le 28 août à Raucourt (bois Gerfaux) dans les Ardennes, et à Rocquigny dans le Pas-de-Calais.
La quatrième étape concerne la première bataille de la Marne qui se déroule du 5 au 12 septembre 1914. Les soldats de Guéret appartenant à la 4e armée française du général de Langle de Cary sont engagés dans la bataille de Vitry-le-François .
Les deux étapes suivantes montrent qu'après la Marne, les armées allemandes ne sont pas vaincues, à partir de la fin septembre 1914, on assiste à une fixation du front avec le creusement des premières tranchées. Pour les soldats de Guéret, le combat le plus marquant est celui du 20 septembre à Quennevières dans l'Oise.
La septième étape indique la ligne de front en octobre 1914 (tracé en noir sur la carte long de 729 km). Elle montre en particulier combien le saillant de Saint-Mihiel est une position stratégique pour les Allemands qui fragilise l'approvisionnement de la place forte de Verdun en coupant la voie Verdun-Nancy.
Avec le blocage de la ligne de front à l'est de la Marne, s'engage la course à la mer, dernière phase de la guerre de mouvement. En ce qui concerne les soldats de Guéret, on peut en suivre les évolutions dans la Somme en octobre 1914 (8e étape). La bataille des Flandres en novembre-décembre 1914 (9e étape) termine la phase de la course à la mer. La ligne de front rejoint alors la mer du nord au-dessus de Nieuport, et la guerre de position va s'installer jusqu'au printemps 1918.
De 1915 à 1917 vont se succéder une série d'offensives de la part des armées françaises et britanniques, dans l'espoir d'obtenir une véritable percée. Elles auront toutes pour résultat des gains territoriaux dérisoires, au prix de pertes humaines monstrueuses (2). Le tribut payé par les soldats de Guéret témoigne de l'importance du carnage.
(2) ” Il nous paraît particulièrement intéressant de relever que cette “mort de la bataille” – ou à tout le moins cette mutation complète du phénomène – a elle-même partie liée avec l'extraordinaire radicalisation de la violence de guerre à laquelle on assiste à cette occasion L'intensité du feu donne en effet une supériorité écrasante à la défensive sur l'offensive et, en empêchant le mouvement, empêche aussi la bataille”. Article de l'Encyclopédie de la Grande Guerre: Les batailles de la Grande Guerre, Gerd Krumeich et Stéphane Audouin-Rouzeau. Édition du Centenaire, page 291.
On retrouve des Morts de Guéret lors de la première bataille de Champagne du 14 décembre 1914 au 19 mars 1915 (10e étape), et quelques kilomètres plus au nord on repère la seconde bataille de Champagne du 25 septembre au 6 octobre 1915 (prise de Tahure le dernier jour de l'offensive) (13e étape). La première bataille de Woëvre du 5 avril au 5 mai 1915 (11e étape) se traduit par des pertes importantes dans deux lieux tristement célèbres : le bois de Mort-Mare à Flirey et la crête des Éparges. La seconde bataille de l'Artois se déroule du 9 mai au 25 juin 1915 (12e étape), et la troisième bataille de l'Artois du 25 septembre au 4 novembre 1915 (14e étape). Pour les soldats de Guéret, les combats en Artois se prolongent au premier trimestre 1916 au Labyrinthe à proximité de la commune d'Écurie.
Les soldats de Guéret ont également subi des pertes lors d'offensives allemandes, en particulier lors de l'immense bataille de Verdun du 21 février au 19 décembre 1916 (15e étape). Sur les dix mois de combats, l'enfer de Verdun se solde par 22 Morts tués ou disparus et 7 Morts de blessures, soit 10% des 296 morts.
Il y aura encore de nombreux morts lors de la bataille de la Somme du 1er juillet au 18 novembre 1916 (16e étape), la bataille du Chemin des Dames du 16 avril au 24 octobre 1917 (17e étape), et la deuxième bataille de Verdun du 20 août au 18 septembre 1917 (17e étape). L'échec sanglant de l'offensive Nivelle, dès les premiers jours des combats, sera à l'origine des mutineries du printemps 1917.
Suite à la sortie de la guerre de la Russie révolutionnaire, les alliés doivent faire face à la vaste offensive allemande du Printemps du 21 mars au 18 juillet 1918 (19e, 20e et 21e étapes). La guerre de mouvement reprend, l'offensive Michael fin mars frappe principalement les troupes britanniques dans la Somme, l'opération Georgette ou bataille de la Lys se déroule dans les Flandres en avril. La seconde bataille de la Marne du 15 au 20 juillet 1918 est la dernière grande offensive allemande de la guerre, et elle se solde par un échec.
La contre-offensive alliée du 18 juillet au 6 août 1918 (22e étape), et l‘offensive des Cent-Jours du 8 août au 11 novembre (23e étape) sont marquées par l'implication décisive des troupes américaines et l'utilisation des chars d'assaut. La progression dans la libération du territoire français peut se lire à travers le déplacement vers le nord-est des lieux de décès des soldats de Guéret. La ligne de front à l'Armistice du 11 novembre 1918 (24e étape, tracé en noir sur la carte long de 338 km) montre l'ampleur du terrain reconquis des Flandres en Belgique au saillant de Saint-Mihiel.
Les deux dernières étapes proposées concernent deux autres fronts moins connus : le front italien et le front d'Orient.
Vers le front italien de novembre 1917 à novembre 1918 (25e étape) permet de suivre les voies d'accès des renforts français (depuis Vintimille ou Modane) en direction des lieux de décès de trois soldats de Guéret (Vérone, Vincence, Pennar). Le parcours permet également de s'informer sur la catastrophe ferroviaire de Saint-Michel-de-Maurienne, dans la nuit du 12-13 décembre 1917. Le déraillement d'un train de permissionnaires de retour du front italien a fait près de 700 morts, dont une cinquantaine originaires du Limousin (on compte un mort originaire de Guéret).
Le front d'Orient (26e étape) est évoqué à travers le parcours d'un soldat de Guéret appartenant au 210e régiment d'infanterie. On peut suivre le régiment en 18 stations : depuis son débarquement à Salonique le 14-15 janvier 1916, jusqu'à son arrivée à Roussé en Bulgarie le 27 octobre 1918, et ainsi découvrir les évolutions du front dans les Balkans.
► Pour disposer de l'ensemble des informations du huitième calque, vous pouvez télécharger la liste des 26 étapes avec leurs descriptions (document PDF de 8 pages)
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Neuvième et dixième calques: le parcours du 78e régiment d'infanterie de Guéret
Il est proposé de suivre les différentes étapes dans la Grande Guerre du 78e régiment d'infanterie de Guéret, depuis sa mobilisation et son départ pour le front le 5 août 1914, jusqu'à son dernier engagement armé qui s'achève le 4 novembre 1918, après le franchissement du Piave en Italie.
Le 78e régiment d'infanterie n'est pas passé sur tous les fronts, mais son parcours est représentatif des multiples déplacements et combats endurés par les fantassins pendant les 52 mois du conflit. Le neuvième calque propose un parcours en 16 étapes pour l'ensemble du conflit, alors que le dixième calque détaille le parcours du régiment du 5 août au 12 septembre 1914. A chaque étape, une description est proposée, fondée le plus souvent sur des extraits des Journaux de Marches et Opérations ou de l'Historique du régiment.
Au niveau des Morts de la Grande Guerre de Guéret, le 78e RI est le régiment le plus touché avec 36 Morts sur un total de 296 (12%). On retrouve l'hécatombe liée au combat du 28 août 1914 à Raucourt dans les Ardennes (10 Morts), et celles liées aux offensives en Lorraine et en Artois en 1915 (11 Morts) (3). L'année 1916 compte 5 Morts au premier semestre. Dans l'attente des troupes américaines, l'année 1917 ne compte qu'un Mort. Avec la reprise de la guerre de mouvement, on retrouve 4 Morts en 1918.
(3) ” 1915 sera après 1914 la plus meurtrière année de la guerre” (Duroselle) : 31 000 morts par mois en moyenne , soit 370 000 en tout pour l'année 1915, contre 60 000 morts par mois en 1914. Article de l'Encyclopédie de la Grande Guerre: Les batailles de la Grande Guerre, Gerd Krumeich et Stéphane Audouin-Rouzeau. Édition du Centenaire, page 288.
► Pour disposer de l'ensemble des informations du neuvième calque, vous pouvez télécharger la liste des 16 étapes du parcours du 78e RI de Guéret avec leurs descriptions (document PDF de 7 pages).
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Pour conclure, il faut retenir que les JMO et l'Historique du 78e régiment de Guéret donnent une vision de la Grande Guerre centrée sur les faits militaires saisis dans l'instant. Pour élargir le récit, il faut se tourner vers des témoignages individuels qui traitent de l'ensemble des conditions de vie et de mort du soldat pendant la Grande Guerre.
Concernant le 78e RI, le site du CRID 14-18 propose la recension de deux témoignages : le livre Le Chemin des Croix 1914-1918, du colonel Louis-Benjamin Campagne, aux éditions Tallandier, 1930, 369 p. (le colonel Campagne commande le 78e RI à partir d'avril 1917) ; les carnets de Jérôme Castan (1893-1980), mobilisé comme simple soldat au 78e RI en décembre 1914. Sur le site histoire-genealogie.com on trouve les Mémoires de guerre du lieutenant Charles Rungs qui couvrent la période du 2 au 30 août 1914.
Dans une perspective pédagogique beaucoup plus large, on retiendra deux ressources du réseau Canopé sur la Grande Guerre : le DVD Maurice Genevoix, l'expérience combattante, qui contient un entretien avec l'écrivain et des extraits de son livre Ceux de 14 ; l'ouvrage 50 activités autour de la Grande Guerre, qui en deux tomes fait un tour très complet de toutes les thématiques liées au sujet.
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► Pour vérifier vos connaissances sur les lieux de décès des Morts de Guéret, les batailles, et le parcours du 78e RI, complétez les 20 questions du Quiz sur la Carte des Morts de la Grande Guerre de Guéret.
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184. Quiz sur le Portrait statistique des Morts de la Grande Guerre de Guéret
1 octobre 2015 Luc Fessemaz
Le Portrait statistique des Morts de la Grande Guerre de Guéret en 20 questions
Départ
► Pour pouvoir répondre au mieux, vous êtes invité à lire l'article du site sur Les Morts de la Grande Guerre de Guéret
AGIR, Canopé, Creuse, Quiz
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185. Quiz sur la Carte des Morts de la Grande Guerre de Guéret
1 octobre 2015 Luc Fessemaz
La Carte des Morts de la Grande Guerre de Guéret en 20 questions
Départ
Septième calque : les lieux de décès des Morts de Guéret : 6 questions
Huitième calque : batailles et opérations associées aux Morts de Guéret : 10 questions
Neuvième et dixième calques: le parcours du 78e régiment d'infanterie de Guéret : 4 questions
► Pour pouvoir répondre au mieux, vous êtes invité à lire l'article du site sur La Carte des Morts de la Grande Guerre de Guéret.
AGIR, Canopé, Cartographie, Creuse, Quiz Batailles, Front d'Orient, Front de l'Ouest, Front italien, Morts pour la France
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186. Tulle 14-18, Portraits croisés
16 octobre 2015 Luc Fessemaz
Exposition temporaire au Musée des Armes de Tulle
Dans le cadre de la commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, les Archives municipales de Tulle, vous proposent de découvrir le quotidien de la ville de Tulle. Bien qu'éloignée du front, toute la société tulliste est profondément bouleversée par le déroulement des évènements de 1914 à 1918.
L'exposition, réalisée à partir de documents publics conservés par les Archives municipales et d'archives privées collectées depuis 2014, cherche à mettre en lumière les particularités de la vie à l'arrière et les nécessaires adaptations dont ont dû faire preuve les Tullistes. Au travers du parcours de 4 personnalités célèbres ou anonymes, l'exposition doit permettre aux visiteurs de mieux appréhender les enjeux qui sont liés à la participation de l'arrière à l'effort de guerre. Pendant la période, la population double, passant de 15000 à 30000 habitants. L'afflux constant de blessés en provenance du front, de réfugiés fuyant les zones de combats et des soldats en permission crée une animation permanente dans la Préfecture corrézienne. Si les combats ont lieu à plus de 700 km, la guerre est toujours présente dans les esprits. Les familles des mobilisés sont d'abord partagées entre enthousiasme et inquiétude. Peu à peu, face aux restrictions, au contrôle exercé par les autorités, aux difficultés d'approvisionnement et aux décès des soldats qui s'enchaînent, la lassitude s'empare de tullistes qui ne voient pas le bout d'un conflit qui s'enlise. Confrontés à une censure et une propagande active, les Tullistes font preuve pendant le conflit d'une formidable solidarité et d'un dévouement exemplaire en participant à l'effort de guerre au sein des œuvres de secours ou dans les usines d'armement.
Source : Site de la ville de Tulle.
L'exposition se tient au Musée des Armes de Tulle du 15 octobre 2015 au 30 avril 2016. Elle sera inaugurée le jeudi 15 octobre 2015 à 18h.
Télécharger le dossier de presse
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187. Conférence “Portrait des Morts pour la France de Tulle”
5 novembre 2015 Luc Fessemaz
Médiathèque Eric Rohmer
Le jeudi 5 novembre à 18h30 à l'auditorium de la médiathèque Eric Rohmer à Tulle.
Animée par Luc Fessemaz et le Pôle musées de Tulle.
Dans le cadre des commémorations du centenaire de la Grande Guerre, les Archives municipales de Tulle ont dressé la liste des 648 Morts pour la France de Tulle. À partir de ces informations, le Canopé de l'académie de Limoges, auprès duquel Luc Fessemaz est professeur chargé de mission centenaire, a réalisé deux types de ressources disponibles sur le site La Grande Guerre et le Limousin : le Portrait statistique des Morts pour la France de Tulle qui fournit une analyse descriptive de onze indicateurs présents sur les fiches individuelles du site Mémoire des hommes du ministère de la Défense. La Carte des Morts pour la France de Tulle qui propose trois formes de visites : les 387 lieux de décès des soldats de Tulle ; les principales batailles de la Grande Guerre en 24 étapes, le parcours du 100e régiment d'infanterie de Tulle.
Cette conférence se propose de présenter la méthode d'élaboration et les principaux résultats de ces travaux.
Gratuit.
►Vous pouvez télécharger le diaporama et le texte de la conférence.
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► Pour vérifier vos connaissances sur les onze indicateurs, complétez les 20 questions du
Quiz sur le Portrait statistique des Morts pour la France de Tulle.
► Pour vérifier vos connaissances sur les lieux de décès, les batailles, et le parcours du 100e RI, complétez les 20 questions du Quiz sur la Carte des Morts pour la France de Tulle.
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► Lien vers l'article sur les Morts pour la France de Tulle paru dans le journal La Montagne, le 27 février 2015.
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188. Mutinerie de La Courtine : qui s'en souvient ?
6 novembre 2015 Luc Fessemaz
Dans le cadre du Festival documentaire organisé par France 3 Limousin le vendredi 6 novembre 2015, vous pourrez découvrir en avant-première à 20h15 au Théâtre de l'Union à Limoges “Les mutins de La Courtine” de Pierre Goetschel. Qui se souvient de cette page d'Histoire ?
► Pour plus de détails consultez le site de France 3 Limousin http://france3-regions.francetvinfo.fr/limousin/creuse/mutinerie-de-la-courtine-qui-s-en-souvient-844489.html
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189. La liste des 296 Morts de la Grande Guerre de Guéret
11 novembre 2015 Luc Fessemaz
La parution d'un article consacré aux 296 Morts de la Grande Guerre de Guéret dans la Montagne (*), en lien avec la commémoration du 11 novembre 2015, est l'occasion de revenir sur la composition de la liste à l'origine des ressources publiées sur ce site (portrait, diaporama, carte, quiz sur le portrait, quiz sur la carte).
Comme l'indique le titre de chaque tableau statistique qui accompagne les 11 indicateurs analysés dans le Portrait des Morts de la Grande Guerre de Guéret, la liste des 296 Morts a été élaborée en recoupant la liste des 275 Morts du monument aux morts de Guéret (monument inauguré en 1923 et qui se situe dans le jardin de la Sénatorerie) et la liste des 207 Morts pour la France du livre d'or de Guéret (liste disponible sur le site des Archives nationales et qui a été publiée en 1930). Le schéma ci-dessous montre que les deux ensembles ne se recoupent que partiellement.
Dans l'ensemble des 275 Morts du monument, on peut distinguer trois sous-ensembles : 186 sont des Morts pour la France qui figurent sur le livre d'or de Guéret (sous-ensemble en jaune) ; 71 sont des Morts pour la France qui sont absents du livre d'or de Guéret (ils ont une fiche individuelle sur le site Mémoire des hommes, mais ils figurent sur les livres d'or d'autres communes car leur dernier lieu de domicile n'était pas Guéret, sous-ensemble en blanc) ; 17 sont des “Non Morts pour la France” (sous-ensemble en noir). Il faut savoir que la mention “Mort pour la France” a été instituée au cours de la Grande Guerre par la loi du 2 juillet 1915 et qu'elle n'est attribuée que lorsqu'il est prouvé que la cause du décès est la conséquence directe d'un fait de guerre. Sur les fiches individuelles, le genre de mort qui justifie la mention peut être : “tué à l'ennemi”, “disparu au combat”, “blessures de guerre”, “maladie dans le cadre du service”, “accident dans le cadre du service”. Les 17 soldats de Guéret qui n'ont pas obtenu la mention sont décédés le plus souvent d'une “maladie non imputable au service”, d'un “accident non imputable au service” (2 cas) et de suicide (2 cas). On peut s'étonner de la présence de ces soldats sur le monument aux morts, car en principe d'après la loi du 25 octobre 1919, ne devraient y figurer que les Morts pour la France natifs ou domiciliés dans la commune à la date de leur décès. Lors de la recherche d'informations auprès des Archives départementales de la Creuse et des Archives municipales de Guéret, il m'a été présenté uniquement un document manuscrit dressant la liste des 275 Morts du monument avec les noms et les prénoms. Il n'a pas été retrouvé de traces des démarches administratives effectuées par les familles en 1923 pour que leur soldat défunt figure sur le monument. On peut cependant penser que ces 17 soldats n'avaient pas “démérité” de la Patrie et que l'application de la loi par chaque municipalité a été assez souple. On remarquera également que parmi les 71 Morts pour la France non domiciliés à Guéret (les absents du livre d'or), seulement 24 sont nés à Guéret, ce qui signifie qu'un lien direct et explicite avec la commune de Guéret n'a pas toujours été retenu pour figurer sur le monument. On peut imaginer que la demande a été acceptée pour des parents ou des veuves domiciliés ou originaires de Guéret.
Pour obtenir les 275 Morts du monument, il faut tenir compte du cas particulier d'un Mort de Guéret dont l'identité est incomplète (il s'agit du soldat Henry MARTIN qui a le malheur de porter le nom le plus courant en France et dont la fiche de Mort pour la France et le registre matricule n'ont pu être retrouvés. La seule indication retrouvée est celle qui figure sur la plaque de l'église de Guéret qui précise qu'il appartenait au 21e RCC).
Pour arriver au total de 296 Morts, il faut encore rajouter au 275 Morts du monument, les 21 Morts pour la France du livre d'or de Guéret qui ne figurent pas sur le monument (autre sous-ensemble en jaune extérieur à l'encadrement en violet sur le schéma). Dans ce sous-ensemble, il y a 4 natifs de Guéret, dont on peut se demander pourquoi ils ne figurent pas sur le monument. Par contre pour les 17 autres, natifs d'autres communes, il est possible qu'ils figurent sur le monument de leur commune de naissance. Les fiches individuelles des soldats du site MémorialGenWeb permettent de connaître les monuments aux morts sur lesquels ils figurent, mais l'identification n'est pas toujours possible à cause des homonymes ou quand le prénom est seulement indiqué par la première lettre.
(*) Jean, 21 ans, l'un des 296 Guérétois victimes de la guerre de 14-18, article paru dans le journal La Montagne, le 11/11/2015.
Canopé, Creuse, MAITRISER Monuments, Morts pour la France
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190. Un film sur Honoré-Jean Champcommunal
13 novembre 2015 Luc Fessemaz
Un Soldat ordinaire
Un film de Tessa Racine sur Honoré-Jean Champconmmunal (1896-1991).
• 2015 • France • Documentaire • 52 mn • Couleur • Mode de production : Télévision
Honoré-Jean Champcommunal originaire de Saint-Sylvestre en Haute-Vienne fut mobilisé en avril 1915, à 19 ans comme la majorité des jeunes de sa génération. En juin 1916 il découvre le front, les combats, la mort. Il apprend à vivre avec la peur, les souffrances, les blessures, les moments de doute et les rares et brèves permissions. Tout cela il le décrit jour après jour dans ses carnets de campagne. Le quotidien d'un soldat ordinaire. C'est ce vécu là que le film va restituer, la vision d'un anonyme à l'intérieur des tranchées que l'expérience de la guerre va à jamais changer.
Une production Leitmotiv Production avec télim TV, et le soutien de la Région Limousin en partenariat avec le CNC.
Débat possible avec la réalisatrice Tessa Racine et les historiens Vincent Brousse et/ou Philippe Grandcoing (sous réserve).
Le film sera présenté à Limoges en avant-première le vendredi 13 novembre à l'Espace Cité par Leitmotiv Production avec Culture et Patrimoine en Limousin.
Programmation possible entre le 14 et le 30 novembre 2015.
Agenda, ECLAIRER, Films, Haute-Vienne Témoignages, Tranchées
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191. Labellisation du site La Grande Guerre et le Limousin
7 janvier 2016 Luc Fessemaz
Dans le cadre de la commémoration du centenaire de la guerre 1914-1918, l'action “Appréhender la Grande Guerre en Limousin et en Haute-Vienne grâce au numérique, mais pas que...” vient de recevoir la labellisation “mission du centenaire”.
Le projet présenté par le Canopé de Limoges devant le comité départemental du centenaire de la Haute-Vienne le 5 octobre 2015, comporte deux volets :
• le site La Grande Guerre et le Limousin mis en ligne depuis novembre 2014 ;
• l'exposition En mémoire d'elles consacrée à la statuaire féminine dans les monuments aux morts du Limousin.
La labellisation valide la qualité et la pertinence du projet, elle garantit sa mise en valeur dans les sites officiels locaux comme au niveau du portail internet centenaire.org.
Canopé, ECLAIRER, Expositions, Sites
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192. Le centenaire de la bataille de Verdun au théâtre
22 février 2016 Luc Fessemaz
A Condat-sur-Vienne, l'acteur Jérôme Laguzet rend hommage aux soldats de la Première Guerre mondiale pour le centenaire de Verdun. Dans son spectacle d'improvisation “Embrasse la petite”, il s'inspire des lettres de Sylvain Coudoin, un poilus haut-viennois, mort au combat en 1916.
C'est bientôt le centième anniversaire de la bataille de Verdun. Il y a 100 ans, jour pour jour, les combats faisaient rage.
Le 21 février 1916, commençait la bataille de Verdun. Grande bataille avec celle de la Somme, elle est l'une des plus meurtrières de la Première Guerre mondiale.
Pendant dix mois l'armée française et l'armée allemande s'affrontent. Les poilus résistent à l'offensive allemande, le résultat militaire est nul.
700 000 soldats sont victimes de cette bataille. Un peu plus de la moitié était des Français.
A la veille de cet anniversaire, certains décident de rendre un hommage aux victimes de la bataille de Verdun sur scène.
L'acteur Jérôme Laguzet se produit samedi 20 février 2016 à l'espace Confluence à Condat-sur-Vienne. “Embrasse la petite” est un spectacle d'improvisations.
L'acteur, et metteur en scène, s'inspire des lettres de Sylvain Coudoin. Le poilus originaire de Bessine sur Gartempe écrivait à sa femme et sa fille depuis le champ de bataille à Verdun jusqu'à sa mort en mai 1916.
► Consultez la vidéo sur le spectacle “Embrasse la petite” (Sujet de Pascal Coussy et Marie Saint-Jours. Montage de Nicolas Colombeau).
Source : Site de France 3 Limousin, par Gwendoline Duval, le 20/02/2016
► Consultez également l'article paru dans le Populaire du 12/02/2016 : Embrasse la petite, espace Confluences, le 20 février
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Sur le site Mémoire des Hommes du ministère de la défense, on trouve dans la base de données des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale, les fiches individuelles de plus de 1,3 million de militaires décédés au cours de la Grande Guerre. Depuis le 11 novembre 2014, on dispose également des 95 000 fiches concernant des soldats n'ayant pas obtenu la mention “Mort pour la France”. Chacun peut ainsi partir à la recherche de tous ces poilus tombés pendant les 52 mois du conflit, en particulier lors de la terrible bataille de Verdun en 1916.
La fiche de Sylvain Coudoin nous apprend qu'il est né le 7 septembre 1882 à Morterolles (ancienne commune fusionnée avec Bessines en 1973), dans le département de la Haute-Vienne. Étant originaire du nord du département, il est passé en 1902 (classe) par le centre de recrutement de Magnac-Laval, au moment d'effectuer son service militaire. Rappelé sous les drapeaux lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, soldat du 138e régiment d'infanterie de Magnac-Laval, il a été “tué à l'ennemi” le 27 mai 1916 à Bras dans la Meuse, trois mois après le début de la bataille de Verdun. Le décès a été transcrit à Bessines le 30 juillet 1916, cette information indique le lieu de domiciliation du défunt et permettrait de retrouver l'acte auprès de l'état civil de la commune. Pour en apprendre plus sur le parcours militaire de Sylvain Coudoin, il faut consulter le registre matricule 1185 de la classe 1902 du centre de recrutement de Magnac-Laval. Jusqu'à tout récemment, cela impliquait de se rendre en salle de lecture des Archives départementales de la Haute-Vienne pour faire cette recherche, mais depuis quelques jours les registres matricules des classes 1878 à 1921 sont en ligne. De même, avec la mise en ligne de l'état civil de la plupart des communes de Haute-Vienne jusqu'en 1902, on apprend dans la mention marginale associée à l'acte de naissance que Sylvain Coudoin s'était marié le 12 mars 1908 à Bessines. C'était le cas de la plupart des soldats nés dans les années 1880, et qui avaient plus d'une trentaine d'années au moment de leur décès et qui laissent une veuve et une orpheline d'après le titre du spectacle...
J.M.O du 138e régiment d'infanterie le 27 mai 1916 : ” Le 3e Bataillon se porte en avant (...) il se trouve tout entier rassemblé dans le ravin Ouest du bois des trois Cornes. (...). Pertes : tués 7 hommes, blessés : sous-lieutenant Balencie, 30 hommes. Source : Mémoire des Hommes.
Dans la base des 14064 Morts pour la France de la Haute-Vienne présente sur le site la Grande Guerre et le Limousin, Sylvain Coudoin fait partie des 24 Morts pour la France nés dans l'ancienne commune de Morterolles et des 80 Morts pour la France transcrits à Bessines. Il est à noter que pour les soldats nés à Morterolles, deux sont morts lors de la bataille de Verdun en 1916, mais quatre sont tombés en une seule journée le 28 août 1914 à Rocquigny dans le Pas-de-Calais.
Agenda, Arts, ECLAIRER, Haute-Vienne, Morts pour la France, Verdun
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193. 700 000 soldats disparus
4 mars 2016 Luc Fessemaz
700 000 est une exploration documentaire à la recherche des soldats disparus, toutes nationalités confondues, sur les champs de bataille de la Première Guerre Mondiale. Vous êtes invités à parcourir l'ancienne ligne de front à travers les paysages d'aujourd'hui pour rejoindre les archéologues.
Naviguez dans cinq zones de fouille : Roclincourt et Saint-Laurent-Blangy dans le Pas-de-Calais, les Carrières de l'Aisne, Boult-sur-Suippe et Massiges dans la Marne...
Visualisez le webdocumentaire 700000
Auteur réalisateur Olivier Lassu
Directeur artistique Maxime Chillemi
Production Drôle de Trame & Narratio Films
En coproduction avec l'Inrap, Pictanovo et Universcience
Avec la participation de TV5Monde, RMC Découverte, la Carac, le CNC, la DMPA, la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale.
En partenariat avec France Inter
► Article de présentation sur le site de la Mission du Centenaire : Le webdocumentaire « 700 000 » sur les disparus de la Grande Guerre
Cartographie, MAITRISER, Webdocumentaires Disparus
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194. 6 mars 1916 : déluge de feu sur Forges
7 mars 2016 Luc Fessemaz
Dans le cadre de la bataille de Verdun qui s'est engagée le 21 février 1916, deux soldats de la commune de Panazol sont tombés à Forges le 6 mars 1916, lors d'un nouvel assaut de l'armée allemande qui englobe maintenant la rive gauche de la Meuse. Il s'agit d'Henri Faure, né à Ambazac en Haute-Vienne le 16 décembre 1882, domicilié au Petit Buisson à Panazol depuis le 28 décembre 1907, et de Jean Quanty, né à Lanouaille en Dordogne le 27 janvier 1883, domicilié au bourg de Panazol depuis le 18 août 1907. Dans les deux cas, il s'agit de soldats mariés avec enfants, ayant franchi la trentaine et appartenant au 211 régiment d'infanterie, régiment de réserve caserné avant le conflit à Montauban. La violence du bombardement, en prélude à l'attaque des troupes du Kronprinz, est décrite dans l'extrait de l'Historique du 211e RI, et il en résulte que nos deux soldats de Panazol sont portés disparus, avec même une incertitude sur le jour exact du décès pour le second...
Le champ de bataille de Verdun
La fiche de Mort pour la France du site Mémoire des hommes, indique “Verdun” sans autres précisions, mais le registre matricule en ligne sur le site des Archives départementales de la Haute-Vienne précise qu'Henri Faure est porté disparu le 6 mars 1916 à Forges, décès fixé par jugement déclaratif du Tribunal de Limoges rendu le 23 juillet 1920.
La fiche de Mort pour la France du site Mémoire des hommes, indique une période de décès du 6 au 8 mars 1916, mais le registre matricule en ligne sur le site des Archives départementales de la Haute-Vienne précise que Jean Quanty est tué à l'ennemi le 8 mars 1916 au village de Forges, décès fixé par jugement déclaratif du Tribunal de Limoges rendu le 14 juillet 1919.
Historique du 211e Régiment d'Infanterie
Verdun !
Verdun couronne et termine la glorieuse campagne du 211e d'Infanterie pendant la « Grande Guerre ». C'est à Verdun que va se livrer une bataille telle que l'Histoire n'en a jamais connu avec, des deux côtés, une accumulation d'un matériel formidable mis en œuvre pour tout détruire, pour tout anéantir. Des milliers et des milliers d'hommes se succédant vont venir lutter sous les murs de la vaillante citadelle : le 211e, à qui est revenu l'honneur de compter parmi ses défenseurs de la première heure, a eu, de ce fait, à supporter le premier choc c'est-à-dire le choc le mieux préparé, le plus formidable.
Le 15 février 1916, après trois jours de marche, le 211e arrive au bois Bourrus, ayant quitté le camp d'instruction de Bebrain où il vient d'être éprouvé par une épidémie de grippe.
Dès son arrivée, et pendant 15 jours, il fournit un travail intensif d'organisation sur la crête du bois Bourrus dans des conditions particulièrement pénibles : tout le jour sous la pluie, la neige, les bourrasques, les bombardements; la nuit en position d'attente sous bois, sans autre abri que quelques branchages.
Dans les nuits du 2 au 3 mars et du 3 au 4 mars il relève le 288e sur ses positions de Forges, Regnéville, Côte de l'Oie.
La situation du 211e sur ces positions, qui s'enfoncent de trois kilomètres dans la position occupée par l'ennemi sur la rive droite, est unique peut-être et exceptionnellement difficile.
De front, de flanc et de derrière, il est en butte aux coups incessants de l'ennemi qui, de la Côte 344, de la Côte de Talou, de Brabant, de Samogneux, de Champneuville, l'observe à petite distance et en toute facilité. Il a reçu l'ordre de tenir jusqu'au dernier homme. Il va combattre les 6 et 7 mars sans autre espoir que de retarder l'ennemi.
Le 7, à midi, il ne restera presque plus rien du 211e et son chef, blessé et prisonnier, aura partagé son sort.
L'organisation défensive se résume ainsi : pas de ligne continue — trois points d'appui complètement séparés : Forges, Regnéville, Côté 265, sans vues réciproques, à peu près sans communications par boyaux, ni entre eux, ni avec le P. C. du Chef de Corps — des tranchées déjà en partie ruinées par le bombardement, ou, comme à Regnéville, existant à peine et seulement face au Nord.
Le 6 mars, vers 7 heures, commence un vif bombardement sur tout le secteur par des obus de tous calibres. La terre projetée, trouée comme une écumoire, tremble sous les coups répétés de l'artillerie qui nivelle et anéantit tout.
Ici, se trouvait Forges ! Maintenant ce n'est plus qu'un amas de ruines croulantes, de ruines glorieuses qui fument au milieu d'un terrain qui semble être dévasté par le plus terrible des cyclones.
Au milieu de tout cet enfer, dans les trous d'obus, le « Poilu de Verdun », le poilu couvert de sang et de boue, résiste malgré les assauts acharnés de l'ennemi.
Après ce bombardement d'une violence inouïe, l'attaque ennemie commence.
Une brume légère estompe les contours des ruines de Forges et de Regnéville favorisant ainsi les surprises.
Grâce à ce brouillard, l'ennemi a pu jeter un pont sur la Meuse qu'il a traversée, et il déborde la gauche de Forges.
La résistance se concentre alors autour de la droite du village.
Le commandant RECORD chargé de la défense de Forges, et qui devait être tué quelques jours plus tard, envoie un billet au Chef de Corps se terminant par ces mots qui prouvent que tout le monde est prêt à recevoir le choc : « Autour de moi le moral est bon ».
A la Côte 266 (2 km. Ouest de Regnéville) commande le capitaine BITH. Soumis à un « marmitage » intensif, les effectifs fondent rapidement. Le Colonel, voyant cela, demande la mise à sa disposition de la réserve de Brigade et renforce l'effectif de la Côte 265 avec une compagnie.
Regnéville, attaqué le 6 à 10 heures du matin, est cerné complètement dès 13 heures. Le capitaine BOUNIOL, commandant de ce point d'appui, sans aucunes communications, sur le point de manquer de cartouches, ne dispose plus que de 5 sections.
Regnéville disparaît, petit à petit, se transformant en un chaos indescriptible de pierres qui s'éboulent sur ses héroïques défenseurs.
Vers 16 heures, le Colonel reçoit une compagnie de renfort qui arrive de Cumières. Il part en tête de cette compagnie et décide de la porter vers l'Est en vue d'une contre-attaque sur la Côte 265 menacée d'un débordement.
En terrain découvert, la compagnie progresse lentement, Les agents de liaison : le capitaine LIBAUD, le sous-lieutenant SAHUC, adjoint au colonel, suivent les traces de leur Chef. Mais, bientôt, survolée, à faible altitude, par des avions ennemis qui règlent le tir de l'artillerie, la Compagnie ne peut plus progresser et se trouve clouée sur place pendant plus de deux heures.
Favorisées par ce tir qui se concentre sur les différents points d'appui, annihilant toute défense par le feu, des unités allemandes progressent par petites fractions entre la côte 265 et la butte qui domine Régneville, d'autres
sur la droite le long de la voie ferrée.
La Compagnie fait face une moitié au nord, l'autre moitié au sud et tous les Allemands qui, homme par homme, cherchent à progresser, tombent à mesure qu'ils se lèvent pour ne plus se relever. La Colonel, révolver au poing, fait le coup de feu à côté de ses poilus enflammés par son exemple.
Le lendemain 7, il ne reste plus rien de Forges et de Regnéville. Les quelques survivants qui existent encore parmi les ruines sont faits prisonniers et l'ennemi occupe ces positions.
Les débris du 211e, tant bien que mal groupés et rassemblés, s'établissent sur la ligne : bois des Corbeaux,
Cumières.
L'ennemi commence le 7, vers 7 h., sa préparation d'artillerie sur ces nouvelles positions.Après Forges et Regnéville, c'est au tour de Cumières de disparaître. Après la côte 265, c'est au tour du bois des Corbeaux ! Et l'ennemi, bien qu'au prix de pertes terribles, avance toujours, petit à petit, de trou d'obus en trou d'obus, luttant pour un amas de pierres, un vestige de tranchées !...
Dans d'autres trous d'obus semblables, au milieu d'un véritable enfer, les rares poilus survivants luttent en désespérés, supportant les plus atroces souffrances.
Depuis longtemps, les corvées ne se font plus ; l'eau, la soupe ont cessé d'arriver en première ligne. Les brancardiers ne réussissent qu'à grand peine à évacuer quelques blessés.
A midi, malgré la résistance la plus acharnée l'ennemi, débordant par le bois des Corbeaux, prenant ainsi à revers nos positions progresse toujours.
Le capitaine LIBAUD, aidé du sous-lieutenant SAHUC, déterre une mitrailleuse enfouie par un obus et tire dans la direction de la route de Forges, sous le feu des tirailleurs ennemis établis à moins de 100 mètres. Finalement, encerclés de tous côtés par les Boches, le colonel MOLLANDIN qui, blessé n'a plus l'usage de sa main droite, et ceux qui l'entourent, sont faits prisonniers.
Le 7 au soir, le Régiment a perdu plus des trois quarts de son effectif. Il ne lui reste plus comme officiers combattants que les capitaines ROSFELTER et GRAND et le sous-lieutenant SAHUC. Les trois chefs de bataillon
(commandant RECORD, commandant CAYROL, commandant DE CARRAYOL) qui commandaient autour du colonel sont morts glorieusement.
Ce qui reste du Régiment rassemblé dans la nuit du 9 au 10 à la lisière sud du bois Bouchet s'embarque en auto le 14 et va au repos à Buisson-sur-Saulx. Ils ne sont plus que 500 échappés par miracle de la fournaise !...
Boueux, meurtris, harassés, ils descendent de Verdun couverts de gloire!..
Source : Historique du 211e Régiment d'Infanterie, campagne 1914-1918. Edouard Julien imprimeur, Albi (Tarn), pages 13-15.
Le combat de Forges du 6 au 8 mars 1916
Source : Source : J.M.O. du 211e Régiment d'Infanterie sur la période 1er janvier-14 avril 1916. 26 N 715/12, image 9/16. Site Mémoire des hommes.
Canopé, Haute-Vienne, MAITRISER Disparus, Morts pour la France, Verdun
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195. Ressources sur les victimes de la Grande Guerre de Panazol
29 mai 2016 Luc Fessemaz
À l'occasion des commémorations du centenaire de la bataille de Verdun, le Canopé de l'académie de Limoges met à votre disposition sept ressources pour mieux connaitre les 70 victimes de la Grande Guerre de Panazol, commune de Haute-Vienne située à proximité de Limoges.
Schéma des sept ressources
Le texte sur les sources de la liste des victimes est en ligne sur le site depuis le 11 octobre 2014. Il passe en revue les trois sources qui ont permis de dresser la liste des 70 victimes : le monument aux morts, les fiches des Morts pour la France, le Livre d'Or des Morts pour la France de la commune. Le schéma qui accompagne cette présentation montre la complexité des sous-ensembles qui structurent la liste.
Le portrait statistique des 70 victimes est construit à partir de 20 indicateurs et se décline sous trois formes de ressources :
• le diaporama du portrait présente de façon synthétique les graphiques et les cartes associés aux 20 indicateurs ;
• le texte du portrait présente une analyse détaillée de chacun des 20 indicateurs ;
• les tableaux du portrait renseignent sur les 10 indicateurs liés à l'identité civile des victimes et sur les 10 indicateurs liés à leur identité militaire.
Exemple du tableau sur les indicateurs 11 et 12 du portrait statistique des 70 victimes
Le graphique qui suit permet de représenter les 70 victimes selon l'année de naissance qui détermine la classe de recrutement ► https://infogram.com/les-70-victimes-de-la-grande-guerre-de-panazol-selon-lannee-de-naissance-1gv02g1e7krj21x
Les fiches individuelles présentent les décès des 70 victimes dans l'ordre chronologique, du 22 août 1914 au 29 avril 1922. Pour chaque victime, on dispose des reproductions de sa fiche matricule qui retrace sa carrière militaire, de sa fiche de Mort pour la France (pour 62 victimes), d'extraits des Historiques et des Journaux des Marches et Opérations (JMO) des régiments. La lecture de ces récits régimentaires permet de s'imprégner du contexte dans lequel les victimes ont vécu leurs derniers jours.
Les fiches individuelles des Morts pour la France de Panazol
Télécharger (PDF, 14.98MB)
La frise des familles des victimes présente les renseignements tirés des recensements de population de Panazol de 1901, 1906, 1911 et 1921. Ces information complétées par celles obtenues auprès des registres de l'état civil, en ligne sur le site des Archives départementales de la Haute-Vienne, ont permis de construire deux indicateurs présentés dans le portrait statistique : le nombre d'enfants des familles des victimes et le statut familial des victimes (célibataire ou marié). Il est également possible de consulter les arbres généalogiques des victimes, le plus souvent sur trois générations (frères et sœurs, parents, grands-parents), sur le site Geneanet.
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La carte des lieux de décès des victimes comporte quatre calques. Le premier calque indique les lieux de décès des 70 victimes dans l'ordre alphabétique. Le second calque fournit les contours des départements de décès des victimes : en jaune on repère deux provinces belges, en rouge on retrouve les 10 départements de la ligne de front, en vert on distingue les 6 départements de l'arrière. Le troisième calque propose un parcours historique qui permet de suivre dans l'ordre chronologique les batailles ou combats associés aux décès des victimes. Pour chaque bataille, une description rappelle le contexte historique, avec – quand cela est disponible – l'image d'une carte de l'époque. Le quatrième calque propose les lieux de décès des 70 victimes dans l'ordre chronologique des décès.
Télécharger (PDF, 559KB)
►Une fiche d'activités pédagogiques accessibles à des élèves du cours moyen de l'école primaire est disponible pour exploiter la carte.
Canopé, Haute-Vienne, MAITRISER Batailles, Morts pour la France
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196. Les recensements à Panazol en 1911 et 1921
12 juin 2016 Luc Fessemaz
Cet article se propose de dresser le portrait statistique des habitants de la commune de Panazol à partir des informations contenues dans les listes des recensements de population effectués en 1911 et 1921. La période choisie permet d'étudier les effets démographiques et économiques de la Grande Guerre, sur une commune rurale de Haute-Vienne située à proximité de Limoges.
Liste nominative et récapitulation des recensements de la commune de Panazol en 1911 et 1921
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La saisie informatique des feuilles de recensement issues des Archives départementales de la Haute-Vienne est présentée dans un fichier structuré autour de neuf indicateurs : les noms de famille, les prénoms, le sexe et l'âge, les lieux de naissance, les tailles et les types de ménage, le rapport au chef de ménage, le sexe et la profession, les statuts selon les secteurs, le bourg et les hameaux.
http://14-18.crdp-limousin.fr/wp-content/uploads/2016/08/Panazol-RP-1911-RP-1921.xlsx
Un diaporama de 42 pages présente d'une façon synthétique les neuf indicateurs à partir de graphiques et de cartes.
Télécharger (PDF, 2.99MB)
Une illustration du contenu du diaporama :
Le solde naturel de la commune de Panazol est fortement négatif de 1914 à 1918, à cause de l'augmentation des décès et de la diminution des naissances liées à la Grande Guerre. Les mariages sont rares de 1915 à 1917, et il y a un rattrapage en 1919-1920.
Pour aller plus loin dans l'analyse, un texte de 25 pages détaille les répartitions et les évolutions des neuf indicateurs sur la période 1911-1921. Sur certains indicateurs (pyramides des âges, professions et secteurs), il est également proposé une comparaison avec le recensement de 2012 qui montre l'ampleur des changements socio-économiques à un siècle de distance.
Télécharger (PDF, 3.82MB)
Les pyramides des âges de la commune de Panazol en 1911,1921 et 2012
Pyramide des âges de Panazol en 1911
Pyramide des âges de Panazol en 1921
Pyramide des âges de Panazol en 2012
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Un exemple en rapport avec la date de publication de l'article et qui fait le lien entre les recensements et la Grande Guerre : il y a 100 ans, Jean Descouture disparaissait durant la bataille de Verdun, à l'ouvrage de Thiaumont, le 12 juin 1916.
Jean Descouture était né à Panazol le 25 février 1889, cultivateur célibataire, fils de François et de Jeanne Célicroux. D'après les recensements de 1891 à 1906, Jean était domicilié aux hameaux des Prades avec ses parents, ses deux frères François et Joseph et sa sœur Marie. Au recensement de mars 1911, la famille Descouture est toujours présente aux Prades, mais Jean n'est pas recensé car il fait son service militaire du 1er octobre 1910 au 25 septembre 1912.
Vous pouvez retrouver plus de détails sur Jean Descouture dans les fiches individuelles des 70 victimes de la Grande Guerre de la commune de Panazol, pages 149-152 et dans la frise des familles des 70 victimes de la Grande Guerre de Panazol.
Au recensement de mars 1911, le hameau des Prades de la commune de Panazol compte 19 habitants répartis dans 3 maisons et 3 ménages
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La carte des villages et hameaux de Panazol en 1911 et en 1921
https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=195jAm4sy1IseqUxF1fPRiByKPeo&hl=fr&ll=45.84620668718325%2C1.3109927263672034&z=13
Une application pour classer les 45 villages et hameaux de Panazol en 1911
https://learningapps.org/watch?v=p8y3i2aak16
Une application pour mémoriser les 15 principaux villages et hameaux de Panazol classés selon le nombre d'habitants au recensement de 1911
https://learningapps.org/watch?v=p2va4oq8c16
La carte des communes de naissance des habitants de Panazol aux recensements de 1911 et 1921
https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=1UFrM3_aPUH9QJRzwipUuKS08Mo0&ll=46.55784673910685%2C1.0657543749999832&z=6
L'article d'Octave d'Abzac sur le recensement de population à Panazol en mai 1793, paru dans le Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin en 1905.
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Canopé, Cartographie, Haute-Vienne, Jeu de paires, MAITRISER Arrière, Classes creuses, Pertes militaires
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197. 2615 Morts pour la France de Haute-Vienne en 1916
1 juillet 2016 Luc Fessemaz
Il y a exactement 100 ans, le 1er juillet 1916, commençait la bataille de la Somme. Au sein des armées françaises, les soldats de Haute-Vienne participent à cette bataille et sont aussi engagés depuis le 21 février 1916 dans la bataille de Verdun.
L'année des batailles
Après l'échec des grandes offensives de 1915 en Artois et en Champagne, les Français et les Britanniques décident de poursuivre leurs efforts en 1916 en attaquant le long de la Somme, mais ces plans alliés ne tiennent pas compte des intentions des Allemands qui pensant avoir vaincu les Russes, mettent au point une vaste offensive sur la forteresse de Verdun. Le début de l'opération allemande baptisée Gericht (Jugement) est prévu pour le 10 février, mais le mauvais temps le retarde au 21 février. La Ve armée du Kronprinz entre en action sur un front de treize kilomètres, appuyée par une énorme concentration d'artillerie qui est censée écraser préalablement les défenses françaises. Le fort de Douaumont tombe sans résistance le 25 février. L'offensive allemande s'élargit à la rive ouest de la Meuse, la crête du Mort-Homme est conquise le 8 mai, le fort de Vaux tombe le 7 juin. Le point culminant de l'offensive est atteint le 23 juin, mais dans un ultime effort les Allemands sont arrêtés devant le fort de Souville le 11 juillet. Le plan du général Falkenhayn a échoué, et il est remplacé en août à la tête de l'armée allemande par le maréchal Hindenburg. La bataille de Verdun va encore durer cinq mois, et du mois d'octobre au 19 décembre qui en marque la fin, les Français vont reprendre l'essentiel du terrain perdu.
L'autre grande bataille de l'année 1916 est celle de la Somme, et elle concerne surtout les Britanniques. Elle s'ouvre le 1er juillet par un véritable massacre qui se solde par 20 000 morts et 40 000 blessés, les pertes les plus lourdes de toute l'histoire militaire britannique (1). Par la suite, l'utilisation en septembre de la nouvelle arme que représente le char d'assaut, évite un enlisement complet de l'offensive alliée. Cependant quand l'offensive s'arrête le 18 novembre, les Alliés ont perdu (morts, disparus, blessés) plus de 600 000 hommes pour une avancée territoriale d'à peine onze kilomètres...
(1) John Keegan, La Première Guerre mondiale.Éditions Perrin, 2013, page 365.
Malgré l'ampleur des pertes des deux grandes batailles de Verdun et de la Somme, les 2615 des Morts pour la France de Haute-Vienne en 1916 représentent un bilan annuel inférieur de 22% à celui des 3349 Morts de 1915.
Les 2615 Morts de 1916 selon les dates et les lieux
Le profil mensuel des pertes en 1916 est un peu moins prononcé que celui de 1915 : les pertes sont moindres pendant les mois d'hiver (janvier, février, décembre), elles culminent à 351 Morts en septembre 1916, mais on est loin des 668 morts de septembre 1915.
116 Morts pour la France de Haute-Vienne en janvier 1916
172 Morts pour la France de Haute-Vienne en février 1916
256 Morts pour la France de Haute-Vienne en mars 1916
230 Morts pour la France de Haute-Vienne en avril 1916
239 Morts pour la France de Haute-Vienne en mai 2016
233 Morts pour la France de Haute-Vienne en juin 1916
286 Morts pour la France de Limoges en juillet 1916
196 Morts pour la France de Haute-Vienne en août 1916
351 Morts pour la France de Haute-Vienne en septembre 1916
193 Morts pour la France de Haute-Vienne en octobre 1916
234 Morts pour la France de Haute-Vienne en novembre 1916
109 Morts pour la France de Haute-Vienne en décembre 1916
Une analyse plus fine permet de repérer les dates et les lieux les plus meurtriers (► Consultez les tableaux statistiques 1 et 2).
Dans les premiers jours de la bataille de Verdun, on enregistre 21 Morts le 24 février 1916, principalement au bois des Fosses. Le 3 mars 1916, on compte 20 Morts aux alentours de Douaumont. Du 6 au 11 mars 1916, il y a 101 Morts qui concernent surtout la rive ouest de la Meuse (Forges, la Côte de l'Oie, Bois des Corbeaux), mais il y a encore de nombreux morts sur la rive est (Vaux-devant-Damloup). Les 9 et 11 avril 1916, on compte 43 Morts, principalement tombés à la Côte du Poivre pour le 63e RI et à Bras pour les 78e RI et 138 RI. Le 9 juin 1916, on compte 24 morts, principalement à la cote 304 dans les rangs du 412e RI, et le 23 juin 1916 on compte 21 morts, principalement à Thiaumont.
Carte de la bataille de Verdun du 21 février au 19 décembre 1916
Au mois de juillet 1916, la moyenne journalière des Morts passe à 9,2 contre 7,7 à 7,8 d'avril à juin, car aux soldats de Haute-Vienne tombés à Verdun s'ajoutent ceux qui sont frappés dans la Somme : le 12 juillet 1916 on enregistre un premier sommet de 27 Morts et le 20 juillet 1916 le pic du premier semestres est atteint avec 38 Morts (essentiellement dans quatre lieux de la Somme : Asservillers, Barleux, Estrées (combat du 417e RI), Hardecourt). Le mois d'août est plus calme avec une moyenne de 6,3 Morts par jour, par contre on atteint une moyenne record de 11,7 Morts par jour en septembre. Le 4 septembre 1916 est le jour le plus meurtrier de l'année avec un maximum de 39 Morts (en particulier à Bois Chênois à proximité de Damloup o% sont tombés des soldats du 214e RI) (2), et on compte encore 31 Morts le 6 septembre. Le mois d'octobre revient à une moyenne comparable à celle du mois d'août avec 6,2 Morts par jour. Novembre rebondit à une moyenne de 7,8 Morts par jour, avec un pic de 33 morts le 15 novembre 1916 (combat du 338e RI à Pressoire), quelques jours avant la fin de la bataille de la Somme.
(2) À titre de comparaison, il faut rappeler que le premier jour de l'offensive en Artois et en Champagne, le 25 septembre 1915, culmine à 348 Morts, et que le jour le plus sanglant de la Grande Guerre pour les soldats de Haute-Vienne reste le 28 août 1914 avec 863 Morts.
Carte de la bataille de la Somme du 1er juillet au 18 novembre 1916
Les 2615 Morts de 1916 selon les départements et les pays
Le graphique sur la répartition des Morts pour la France de Haute-Vienne selon les départements et les pays montre qu'au premier semestre de 1916, les Morts se concentrent essentiellement dans le département de la Meuse (62,5%) à cause de la bataille de Verdun. Parmi les autres départements du front français, on trouve ensuite le Pas-de-Calais (9,3%) avec des lieux de combats tristement célèbres comme Écurie et Neuville-Saint-Vaast, et la Marne (8,3%) avec des lieux de combats comme la Harazée et Minaucourt. La Haute-Vienne, en tant que département d'origine des soldats, est le premier département de l'arrière avec 17 Morts (1,4%). On notera la présence de 6 Morts en mer du 3e RIC, le 26 février 1916, suite au torpillage de la Provence II (paquebot servant de transport de troupes) et seulement 7 Morts dans des pays étrangers (Belgique, Grèce, Suisse, Tunisie).
Au second semestre 1916, le département de la Somme rassemble le plus de Morts (54,9%) à cause de la bataille qui s'y déroule. Le département de la Meuse occupe la seconde place (26,7%) car la bataille de Verdun s'y poursuit. On observe une proportion relativement plus importante de Morts à l'étranger (Grèce, Serbie, Macédoine) en liaison avec les opérations de l'Armée d'Orient, mais aussi suite à des maladies (décès dans les hôpitaux du camp de Salonique). On notera également que 8 soldats du 15e ETEM (escadron du train des équipages militaires) disparaissent en mer, suite au torpillage du Gallia, le 4 octobre 1916.
Les 2615 Morts de 1916 selon les régiments
La répartition des Morts pour la France de Haute-Vienne selon les types de régiments connaît deux modifications notables en 1916 par rapport à celle de 1915 : l'une concerne l'infanterie et l'autre l'artillerie. L'infanterie, toutes catégories rassemblées, continue de concentrer l'essentiel des pertes, mais si la part de l'infanterie d'active reste majoritaire, elle recule à 54,3% contre 65,8% en 1915, inversement la part de l'infanterie de réserve passe à 20% contre 10,5% en 1915. Compte tenu de l'hécatombe dans les rangs des classes 1911-1913 et d'une base démographique plus étroite que celle de l'Allemagne et de la Russie, l'armée française est obligée de mettre en première ligne des classes d'âge plus élevées pour augmenter ses effectifs en 1916 (3). Du côté de l'artillerie, on observe une augmentation du poids des pertes qui passe à 5,5% (143 Morts) contre 1,8% (61 Morts) en 1915. Ces pertes plus lourdes sont liées à l'usage massif de cette arme dans les batailles de Verdun et de la Somme.
(3) : “L'armée française de 1916 est plus importante que celle de 1914 avec 25 pour cent d'effectifs supplémentaires”. John Keegan, La Première Guerre mondiale.Éditions Perrin, 2013, pages 341-342.
Les 2615 Morts pour la France de Haute-Vienne en 1916 se répartissent dans 493 unités (régiments, bataillons, escadrons, sections...), mais les 25 premiers régiments comptent 953 Morts, soit 36,4% du total. Dans cette liste on retrouve aux premières places des régiments d'infanterie de Haute-Vienne dont les dépôts sont à Limoges (63e RI, 78e RI, 278e RI, 89e RIT) et Magnac-Laval (138e RI et 338 RI). Viennent ensuite des régiments de la France du sud-ouest (Cahors, Angoulême, Montauban, Brive, Toulouse, Périgueux, Tulle, Saintes) ou des départements de la ligne de front (Reims, Verdun, Belfort, Valenciennes, Lille). On notera la présence des 412e RI, 418e RI et 417e RI qui sont de nouveau régiments formés en 1915, ainsi que celle du 21e RAC qui traduit les pertes plus élevées des artilleurs en 1916.
Le triste bilan de 1916
L'année 1916 se termine sans que les deux grandes batailles de Verdun et de la Somme ne permettent de l'emporter sur l'autre camp.”Dans l'enfer du feu industriel, sous les orages d'acier, les soldats ont tenu” (4), mais la mort de masse est toujours présente. Le remplacement du général Joffre par le général Nivelle à la tête de l'armée française en décembre 1916 suffira-t-il à emporter la décision en 1917 ?
(4) Phrase extraite de la conclusion : ” ils grognaient, mais ils marchaient”. Jean-Yves Le Naour, 1916, l'enfer, éditions Perrin, octobre 1914, pages 345-349.
► Pour retrouver le détail des informations sur les 2615 Morts pour la France de Haute-Vienne en 1916, consultez les trois tableaux statistiques du fichier Excel : http://14-18.crdp-limousin.fr/wp-content/uploads/2016/06/1916-MPF-HV.xlsx
Base, Canopé, Haute-Vienne, MAITRISER La Somme, Morts pour la France, Verdun
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198. En mémoire d'elles
8 juillet 2016 Luc Fessemaz
En mémoire d'elles
Une exposition interactive pour vous
Toutes les photographies de l'article, de la carte et des applications sont de Janette Cathalifaud.
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L'exposition “En mémoire d'elles”, élaborée par Canopé, est consacrée à la statuaire féminine dans les monuments aux morts du Limousin à partir de l'ouvrage du même nom de Janette Cathalifaud et Josépha Herman-Bredel (Éditions Culture et Patrimoine en Limousin, 2008.
Les 9 panneaux de cette exposition interactive (des QR codes permettent de consulter des ressources complémentaires) sont empruntable auprès de la médiathèque Canopé/Espé de Limoges à partir de septembre 2016.
Pour tous renseignements, veuillez contacter Frédéric NONY : frederic.nony@reseau-canope.fr
Tél. : 05 55 01 61 34
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La carte de la statuaire féminine dans les monuments aux morts du Limousin 1914-1918
https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=1PwUGG8Od_17jiK6sSXzAAAszS7s&ll=45.697461508083755%2C1.6285092460936994&z=8
Trois applications pour mémoriser les images des 33 monuments aux morts du Limousin avec une statuaire féminine
Les 14 monuments en Corrèze ►https://learningapps.org/watch?v=pi1st169j16
Les 6 monuments en Creuse ► https://learningapps.org/watch?v=p29rgxan516
Les 13 monuments en Haute-Vienne ► https://learningapps.org/watch?v=pv7r6j55k16
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Dans sa version initiale, l'exposition En mémoire d'elles comportait 30 panneaux, vous pouvez consulter la version papier des panneaux et du livret d'accompagnement
Arts, Canopé, Cartographie, Corrèze, Creuse, Expositions, Haute-Vienne, Jeu de paires, MAITRISER Monuments
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199. Les 142 soldats allemands de Louyat
1 septembre 2016 Luc Fessemaz
L'immense cimetière de Louyat, situé au nord de la commune de Limoges, contient un carré militaire avec 142 soldats allemands décédés dans les hôpitaux et les casernes de la ville, principalement dans les premiers mois de la Grande Guerre. Dominique Wilmart s'est intéressé à ces soldats oubliés, et en particulier aux 17 soldats inconnus. Après une longue enquête menée simultanément en France et en Allemagne, il a réussi à redonner une identité à deux de ces soldats. Une cérémonie a eu lieu pour cette raison au cimetière de Louyat, le samedi 4 juin 2016.
► Texte du discours prononcé par Dominique Wilmart lors de la cérémonie du 4 juin 2016.
Cet article propose le témoignage de Dominique Wilmart sur la démarche et le contenu de ses recherches. Il propose également un dossier avec un portrait statistique et des cartes interactives qui permettent de situer les dates et les lieux de naissance dans l'Empire allemand, les dates et les lieux de décès à Limoges, des soldats allemands.
Le témoignage de Dominique Wilmart
“Dès 2013, je souhaitais comme beaucoup participer aux commémorations du centenaire de la Grande Guerre. Les recueils de lettres de poilus, les expositions de l'artisanat des tranchées, d'uniformes et de maquettes, tous intéressants, promettaient déjà de fleurir un peu partout début 2014. Je n'aurais probablement rien apporté de neuf en me joignant à cette abondance.
Habitant à proximité du cimetière communal de Limoges, appelé cimetière de Louyat, je m'interrogeais régulièrement sur la présence d'un carré militaire français, d'un autre allemand, dans lesquels reposent des soldats de la 1ère guerre alors que les fronts se trouvaient à plusieurs centaines de kilomètres. Pourquoi, le Centenaire approchant, ne pas essayer d'en savoir davantage ? Que chercher, et où ? Encouragé par l'adage selon lequel on trouve plus facilement ce qu'on ne cherche pas, je passais des journées aux archives municipales et à celles du SAMHA (Service des Archives Médicales Hospitalières des Armées) se trouvant, par chance, dans notre ville.
Je compris rapidement que ces soldats blessés, 636 français et 142 allemands, évacués par train du front vers Limoges étaient morts dans les casernes et lycées transformés en hôpitaux.
17 des 142 croix du carré allemand portent l'inscription «Ein unbekannter deutscher soldat », « Inconnu ». Je remarquai que les rédacteurs des actes militaires et civils avaient plus ou moins bien retranscrit les numéros de la plaque d'identité de 11 d'entre eux. Sans trop y croire je décidai d'explorer cette piste et adressai ces relevés aux archives militaires à Berlin, lesquelles se montrèrent fort intéressées et, après une année de laborieux échanges, m'adressèrent les documents identifiant 2 soldats jusqu'ici inconnus.
S'ensuivirent 2 ans et demi pour trouver l'organisme allemand propriétaire des croix, pour le décider à les changer et pour organiser une cérémonie avec la municipalité de Limoges, laquelle s'impliqua pleinement en tous points. Et c'est ainsi que le 04 juin 2016 le nombre de croix de soldats inconnus allemands passait de 17 à 15.
La ténacité l'emportait !
Le point fort de ces recherches fut bien sûr ces identifications mais je voulus aussi relever toutes les données concernant les autres soldats pour les archiver sous forme de tableaux et de photos”.
Dossier documentaire
Documents sur l'identification des deux soldats allemands inconnus : Gustav Becker et Max Redel
• Rectification d'état civil concernant Gustav Becker (15 octobre 2014).
• Transcription de l'acte de décès de Gustav Becker (22 octobre 2014).
• Rectification d'état civil concernant Max Redel (15 octobre 2014).
• Transcription de l'acte de décès de Max Redel (22 octobre 2014).
• Courrier du Délégué pour la France du VDK au sujet des deux soldats allemands identifiés par Dominique Wilmart (20 février 2016).
Le portrait statistique des 142 soldats allemands de Louyat
Les informations disponibles permettent de localiser les lieux de naissance dans l'Empire allemand de 60 des 142 soldats (42,3% de l'ensemble). L'Empire allemand fondé en janvier 1871, suite à la victoire sur la France, est un état fédéral composé de 25 États, dont le plus important est le royaume de Prusse. Cela explique que l'on trouve majoritairement des soldats nés dans les différentes provinces du Royaume de Prusse dans le sous-ensemble étudié (35 soldats, soit 58,3% du total). La province la plus représentée est celle de Hanovre (11 soldats) qui correspond aujourd'hui à la Basse-Saxe. On trouve ensuite des soldats nés dans les provinces occidentales de Rhénanie, Hesse-Nassau, Westphalie (11 soldats cumulés), dans le Schleswig-Holstein conquis sur le Danemark et l'Autriche en 1864-1866 (4 soldats), dans les provinces centrales de Brandebourg et de Saxe (8 soldats cumulés), et enfin dans les provinces orientales de Prusse (1 soldat). En dehors de la Prusse, les 25 autres soldats sont nés principalement dans le royaume de Saxe (18 soldats) et de façon ponctuelle dans les royaumes de Bavière et du Wurtemberg, dans la principauté de Lippe, dans les villes libres de Brême et Hambourg.
Un exemple d'acte de naissance d'un soldat allemand mort à Limoges le 13 décembre 1914
En France, la consultation en ligne de l'état civil est possible sur la plupart des sites des Archives départementales. En Allemagne, cette possibilité est encore peu répandue. Dans cette étude, sur les trois soldats originaires de Hesse-Nassau, il a été retrouvé auprès des Archives du Land de Hesse, l'acte de naissance de Johann Peter Hildebrand(t), né à Breitenbach le 2 avril 1892, fils de Georg Wilhelm et Catharina Elisabeth Witzel.
On ne dispose des années de naissance que pour 65 des 142 soldats allemands inhumés à Louyat (45,8% de l'ensemble). Dans ce sous-ensemble, 50 soldats sont nés de 1888 à 1893, soit 76,9% (les deux années étant les plus représentées étant 1890 et 1893, car il s'agit des générations les plus fortement mobilisées). Le sous-ensemble comporte 13 soldats nés entre 1879 et 1887, et aux deux extrêmes, le plus vieux soldat est né en 1876 et le plus jeune en 1896, soit 20 ans plus tard.
L'âge au décès concerne également 65 soldats, car il se calcule par différence entre la date de décès et la date de naissance. 49 soldats sont décédés à un âge compris entre 21 et 26 ans, soit 75,4% du sous-ensemble. L'âge au décès le plus fréquent est de 22 ans avec 12 soldats. L'âge moyen au décès se situe à 25,6 ans, alors que l'âge médian est un peu inférieur avec 24,5 ans. Aux deux extrémités du sous-ensemble, on trouve deux soldats ayant 39 ans, et un soldat ayant 20 ans.
Les 142 soldats allemands sont décédés dans des casernes ou des établissements scolaires de la commune de Limoges qui pendant la Grande Guerre étaient transformés en hôpitaux ou en lieux de détention. Au niveau des casernes, il s'agit principalement des casernes Jourdan et des Bénédictins, et plus marginalement des casernes de Beaupuy et de la Visitation. La place de l'Hôtel de ville désigne probablement l'adresse de l'hôpital général de Limoges et la “caserne du Sablard” serait en réalité une annexe représentée par l'asile de Chastaingt. Au niveau des établissements scolaires, on trouve le lycée de garçons Gay-Lussac et le lycée de filles de la rue des Argentiers (futur lycée Léonard Limosin), ainsi que les deux écoles normales, celle des instituteurs et celle des institutrices.
Les 142 soldats allemands inhumés à Louyat sont majoritairement décédés en septembre (48%) et octobre 1914 (25%). Cette période de la Grande Guerre correspond au repli des armées allemandes consécutif à la première bataille de la Marne. La guerre de mouvement s'épuise, et le conflit va s'installer dans la guerre des tranchées. On peut penser qu'à l'occasion de ce repli, des prisonniers allemands blessés ont été transférés par train à Limoges, et que les cas les plus désespérés y sont décédés, quelques jours ou quelques semaines plus tard. Ce mouvement de décès se prolonge jusqu'en décembre 1914. Par la suite on ne compte que 9 décès en 1915 (6%) et 1 ou 2 décès pour les années 1917,1918 et 1919.
Sur les 142 soldats allemands inhumés à Limoges, 18 cas ne sont pas renseignés (13%). Sur les 124 soldats dont le grade est connu, on ne compte que 4 officiers avec le grade de lieutenant, ce qui représente 3% de l'ensemble. Les sous-officiers (adjudant ou sergent) et petits gradés (caporal) rassemblent 25 décès soir 20% de l'ensemble et la majorité des décès concernent des hommes de troupe (95 décès, 77% de l'ensemble, principalement soldats de l'infanterie).
Compte tenu des circonstances de leur présence à Limoges, il est logique de retrouver dans le genre de mort une très forte majorité liée à des suites de blessures : cela concerne 120 soldats allemands (84%). Le reste se partage entre des suites de maladie – bronchite, méningite, pneumonie, tuberculose – (7 soldats, 5%) et des décès en captivité (15 soldats, 11%), sans que dans ce dernier cas les causes exactes des décès ne soient précisées.
► Téléchargez le fichier statistique sur les 142 soldats allemands de Louyat pour retrouver toutes les données utilisées pour construire les graphiques ci-dessus
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Une carte pour localiser les lieux de naissance dans l'Empire allemand et les lieux de décès à Limoges des 142 soldats allemands inhumés au cimetière de Louyat
https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=1mALQLwF-kZgsv2eNdvgyDsudKtk&ll=49.571304710203904%2C13.881510000000048&z=4
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Quatre pages de la publication Limoges-Illustré d'octobre et novembre 1914 qui traitent des conséquences de la Grande Guerre sur une ville de l'arrière comme Limoges, avec en particulier des paragraphes consacrés aux blessés allemands.
“Il nous est bien agréable de constater que sur le passage des blessés allemands, il ne s'est produit aucune manifestation hostile ou malveillante. Cette attitude est toute à l'honneur de nos concitoyens, qui ont compris que, devant les maux de la guerre, comme devant la morts, tous les hommes sont égaux.”.
Source : Extrait de la publication bi-mensuelle Limoges-Illustré du 1er-15 octobre 1914, page 4928. Document disponible en ligne sur le site Gallica.
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Consultez les articles du Populaire du Centre consacrés à l'accueil des blessés et des prisonniers allemands à Limoges en septembre 1914 (source Gallica)
Le Populaire du Centre du 16 septembre 1914
Le Populaire du Centre du 19 septembre 1914
Le Populaire du Centre du 20 septembre 1914
Le Populaire du Centre du 21 septembre 1914
Le Populaire du Centre du 22 septembre 1914
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10 lieux de décès des soldats allemands à Limoges, 1914-1919 (Plan de Limoges en 1934, source Gallica)
https://www.thinglink.com/card/804680677898321922?fullscreen=true
Une application pour mémoriser les images des lieux de décès à Limoges des 142 soldats allemands
► https://learningapps.org/watch?v=pkrcx6hxt16
► Vous pouvez télécharger la version PDF de l'article les 142 allemands de Louyat
Canopé, Haute-Vienne, Jeu de paires, MAITRISER Hôpitaux temporaires, Limoges, Soldats allemands
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200. Les hommes politiques de la Grande Guerre
7 octobre 2016 Luc Fessemaz
Une sélection de 14 hommes politiques français qui ont marqué la Grande Guerre
La IIIe République en France est née de l'effondrement du Second Empire, à la suite du désastre de Sedan de septembre 1870, dans la cadre de la guerre franco-prussienne. Elle s'est effondrée à son tour 70 ans plus tard, lors de la débâcle de juin 1940, face au IIIe Reich allemand. Mais elle a été capable d'affronter et de surmonter les 52 mois de conflit de la Première Guerre mondiale. Quels étaient les principaux hommes politiques amenés à gouverner le pays pendant cette période cruciale ? Cet article ne propose pas une présentation exhaustive de la classe politique de l'époque, mais une sélection de 14 hommes politiques français qui ont marqué la Grande Guerre.
Raymond Poincaré (1860-1934)
Jean Jaurès (1859-1914)
René Viviani (1863-1925)
Louis-Jean Malvy (1875-1949)
Théophile Delcassé (1852-1923)
Abel Ferry (1881-1918)
Jules Guesde (1845-1922)
Marcel Sembat (1862-1922)
Albert Thomas (1878-1932)
Aristide Briand (1862-1932)
Alexandre Ribot (1842-1923)
Paul Painlevé (1863-1933)
André Maginot (1877-1932)
Georges Clemenceau(1841-1929)
Dans cette liste de personnalités politiques, Raymond Poincaré (1860-1934) a occupé la fonction la plus prestigieuse en étant élu président de la République par le Parlement réuni à Versailles le 17 janvier 1913. Il l'emporte au second tour de scrutin avec l'appui de la droite républicaine et contre le candidat des Radicaux soutenu par Clemenceau. Parmi les faits politiques les plus marquants, on retiendra que Raymond Poincaré a soutenu l'adoption en juillet 1913 de la loi des trois ans qui prolonge le service militaire d'une année supplémentaire, qu'il a renforcé l'alliance avec la Russie lors de son voyage officiel dans ce pays en juillet 1914, et qu'il est à l'origine de la politique d'Union sacrée qui permet de rassembler la plupart des forces politiques, syndicales et religieuses autour du gouvernement.
Jean Jaurès (1859-1914) est la seule personnalité de la sélection qui n'a pas exercé le pouvoir, mais en tant que député socialiste SFIO, il a marqué la période par son engagement pacifiste. Il est assassiné à Paris le 31 juillet 1914, à la veille du déclenchement de la Première Guerre Mondiale.
Cinq présidents du Conseil et sept gouvernements de juin 1914 à janvier 1920
La stabilité politique n'est pas une des premières qualité de la IIIe République, malgré l'Union sacrée, la France va connaître pendant la Grande Guerre cinq présidents du Conseil et sept gouvernements. René Viviani (1863-1925), Républicain socialiste, dirige les deux premiers gouvernements de la Grande Guerre, du 13 juin 1914 au 29 octobre 1915 (1 an 4 mois et 17 jours). Il laisse la place à Aristide Briand (1862-1932), Républicain socialiste qui dirige également deux gouvernements, du 29 octobre 1915 au 17 mars 1917 (1 an 4 mois et 20 jours). Lui succède Alexandre Ribot (1842-1923), membre de l'alliance démocratique (centre-droit), qui dirige le gouvernement du 20 mars au 12 septembre 1917 (5 mois et 23 jours), une période marquée par l'échec de l'offensive Nivelle et par les mutineries dans l'armée française. Il est remplacé par le ministre de la Guerre Paul Painlevé (1863-1933) qui n'occupe la place de président du Conseil que pendant deux mois, du 12 septembre au 13 novembre 1917. Est alors appelé le plus connu des hommes politiques de la Grande Guerre, le radical Georges Clemenceau (1841-1929), qui va diriger le gouvernement du 16 novembre 1917 au 18 janvier 1920 (2 ans 2 mois et 2 jours). Partisan acharné de la poursuite de la guerre qui lui vaut son surnom de “Père la Victoire”, il mène ensuite les négociations de paix qui conduisent au Traité de Versailles signé le 28 juin 1919. Malgré sa forte popularité au sortir de la guerre, il n'est pas désigné comme candidat à la présidence de la République, il quitte alors le gouvernement et se retire de la vie politique.
Une sélection de cinq ministres et de deux sous-secrétaires d'État
Dans le premier gouvernement d'Union sacrée formé par René Viviani le 26 août 1914, on a retenu comme personnalité politique connue, Théophile Delcassé (1852-1923), qui retrouve la fonction de ministre des Affaires étrangères qu'il avait occupée durablement de 1898 à 1905, période où son action diplomatique avait conduit à la signature de l'Entente cordiale avec le Royaume-Uni en 1904. Il réussit à détacher l'Italie de la Triple-Alliance en la faisant enter en guerre aux côtés des Alliés le 23 mai 1915, mais il échoue à écarter la Bulgarie du camp des puissance centrales, ce qui le conduit à démissionner le 13 octobre 1915.
Autre fonction importante, celle de ministre de l'Intérieur, est occupée durablement par Louis-Jean Malvy (1875-1949) dans les six gouvernements qui se succèdent du 17 mars 1914 au 31 août 1917. On retiendra que lors de la déclaration de guerre, en décidant de ne pas appliquer les mesures d'arrestation et de détention préventive contre les militants socialistes et syndicalistes (fichés sur le carnet B), il contribue à l'adhésion des milieux ouvriers à l'Union sacrée. Au cours de l'année 1917, il sera victime d'une campagne de calomnie de la part de l'extrême-droite et de violentes attaques sur sa politique de la part de Clemenceau. Poussé à la démission, il demandera a être traduit devant la Haute Cour de Justice, émanation du Sénat. La Haute Cour le condamne pour “forfaiture” à cinq ans de bannissement le 6 août 1918. L'historien Jean-Yves Le Naour, considère aujourd'hui qu'il s'agit d'une “nouvelle affaire Dreyfus”.*
* L'affaire Malvy. Le Dreyfus de la Grande Guerre, de Jean-Yves Le Naour, éd. Hachette Littératures, 2007, 377 pages.
Trois autres personnalités sont significatives de l'ouverture politique du gouvernement Viviani sur sa gauche car il s'agit de membres de la SFIO : Jules Guesde (1845-1922) devient ministre d'Etat, Marcel Sembat (1862-1922), ministre des Travaux publics, et Albert Thomas (1878-1932), sous-secrétaire d'État à l'artillerie et à l'équipement militaire. Ce dernier conserve son portefeuille dans le gouvernement Briand, et il est même promu ministre de l'Armement et des fabrications de guerre, le 12 décembre 1916. Il exercera cette fonction jusqu'au 12 septembre 1917, et il faut souligner combien son sens de l'organisation a permis la mobilisation de toutes les ressources du pays pour la production d'armement. On retiendra également qu'il deviendra après-guerre, le premier directeur du Bureau International du Travail à Genève de 1921 à 1932.
Autre personnalité remarquable, Abel Ferry (1881-1918), neveu de Jules Ferry, jeune député des Vosges de la Gauche radicale (groupe de position centriste) est nommé sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères dans le premier gouvernement Viviani formé le 14 juin 1914. Mobilisé, il rejoint son régiment sur le front, tout en étant confirmé à son poste dans le second gouvernement Viviani jusqu'à sa chute, le 29 octobre 1915. Par la suite, en tant que député il est nommé contrôleur des Armées, le 29 juin 1916. Il parcourt inlassablement le front et rédige de nombre rapports pour la commission de l'Armée du Parlement. C'est lors d'une mission dans l'Aisne qu'il est grièvement blessé par un obus et qu'il décède sept jours plus tard à Jaulzy dans l'Oise, le 15 septembre 1918. Il fait ainsi partie des dix-sept députés Morts pour la France pendant la Grande Guerre.
Le dernier de la sélection, André Maginot (1877-1932), fait également partie des députés combattants. Mobilisé comme simple soldat, nommé sergent, il est blessé très grièvement et revient siéger à la Chambre en 1915. Adversaire de Briand, il devient Ministre des Colonies dans le gouvernement Ribot du 19 mars au 9 septembre 1917, et fait participer l'Empire français à l'effort de guerre. Dans l'entre-deux-guerres , il sera plusieurs fois ministres de la Guerre et à l'origine de la fameuse “ligne Maginot“.
La carte des lieux de naissance et de la carrière parlementaire des 14 hommes politiques
https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=1i7RBNZjfabkJpt-QO8b09MSydr8&ll=42.525273215251424%2C5.641197500000089&z=5
Trois sites pour aller plus loin sur le sujet
Pour commémorer la bataille de Verdun, le site gouvernement.fr a mis en ligne un webdocumentaire intitulé Gouverner en temps de guerre structuré en cinq parties. La première partie traite du contexte à la veille du déclenchement du conflit : la division politique des Français, la loi des trois ans, les élections législatives du printemps 1914. la seconde partie intitulée “Union sacrée” présente les mesures d'exceptions prises dès le 2 août 1914, le remaniement du gouvernement Viviani du 26 août 1914, et le départ du président de la République et du gouvernement à Bordeaux le 2 septembre 1914. La troisième partie intitulée “remaniements” montre qu'après le retour de l'exécutif à Paris, le 10 décembre 1914, le Parlement est désormais associé étroitement à la conduite de la guerre. Après la démission de René Viviani le 29 octobre 1915, trois autres gouvernements d'Union sacrée se succèdent, les deux premiers dirigés par Aristide Briand et le dernier par Alexandre Ribot. Le gouvernement suivant conduit par Paul Painlevé n'est plus d'Union sacrée et est renversé au bout de deux mois, le 13 novembre 1917. La quatrième partie est consacrée à l'action déterminée du gouvernement présidé par Georges Clemenceau et qui cumule également la fonction de ministre de la Guerre. La cinquième partie traite des négociations et de la convention d'armistice signée le 11 novembre 1918, et évoque la conférence de la Paix qui conduit à la signature du Traité de Versailles. Le portail national de ressources éduscol, recommande l'usage de cette ressource numérique auprès des élèves de Troisième .
Sur le site de l'Assemblée nationale, le dossier thématique 1914-1918 propose une chronologie de la Grande Guerre, les contenus de l'exposition “les députés et le Grande Guerre” et en particulier le catalogue de l'exposition (48 pages), un visuel sur la chambre des députés en 1914 (un filtre permet de sélectionner les députés par département), des informations sur les débats de la Chambre et les comités secrets.
Répartition des groupes politiques dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale en juin 1914
Le site de SciencesPo intitulé Gagner la guerre (1914-1918) : la République de l'Union sacrée à la Victoire, propose en ligne une riche sélection de textes parus entre 1913 et 1919 : documents émanant du gouvernement et des deux Chambres du Parlement ; textes législatifs et rapports institutionnels ; documents de partis ou organisations politiques ; articles de journaux.
Deux applications ludiques sur les hommes politiques de la Grande Guerre
https://learningapps.org/watch?v=p6dwr3okj16
https://learningapps.org/watch?v=pp9wb4fhk16
Cartographie, ECLAIRER, Sites, Webdocumentaires Personnages, Union sacrée
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201. La liste des Limougeauds Morts pour la France
26 octobre 2016 Luc Fessemaz
Conférence de presse : 14/18 Hommage à nos morts
Mairie de Limoges, mercredi 26 octobre, 11h
Dans le cadre des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, et après deux ans de travaux de recherches, la ville de Limoges rend hommage aux soldats de Limoges disparus pendant la Grande Guerre. Ainsi, la liste des 3003 soldats tués au front est désormais consultable sur le site internet de la ville www.ville-limoges.fr. La ville souhaite ensuite créer un mémorial faisant apparaître les noms de ces soldats permettant enfin la reconnaissance de ces enfants de Limoges Morts pour la France. Source : dossier de presse.
Les vidéos de 7ALimoges sur les 3003 Morts pour la France de Limoges
https://www.7alimoges.tv/Hommage-numerique-aux-morts-pour-la-France-de-Limoges-en-14-18_v3579.html
https://youtu.be/FD6tnGoGFZI
►Retrouvez sur le site du Populaire du Centre l'article : La ville de Limoges a recensé le nom des Limougeauds tombés pour la France entre 1914 et 1919
Télécharger (PDF, 3.36MB)
Intervention de Luc Fessemaz, Canopé de Limoges
Introduction : l'origine du projet
[► Diapositive 1] À l'origine de ce travail, il y a la rencontre entre le projet de la ville de Limoges de dresser la liste des soldats décédés lors de la Première Guerre mondiale et le projet du Canopé de
[► Diapositive 2] l'Académie de Limoges construit autour du site La Grande Guerre et le Limousin et qui comporte un important volet statistique sur les Morts pour la France.
La phase d'élaboration de la liste
[► Diapositive 3] Dans un premier temps, une longue phase de collecte et de recoupement des données a permis de dresser la liste des 3003 Morts pour la France de Limoges fondée sur le croisement de deux critères : la naissance à Limoges et/ou la transcription du décès à Limoges.
L'exploitation de la liste
[►Diapositive 4] Dans un second temps, il m'a paru important d'en proposer une exploitation dans une perspective statistique, cartographique et pédagogique. Il en résulte cinq ressources : un portrait statistique sous la forme d'un texte et d'un diaporama, une carte interactive sur les lieux de décès et deux questionnaires pédagogiques.
Le portrait statistique
[► Diapositive 5] Le portrait statistique repose sur l'étude de douze indicateurs figurants sur les fiches individuelles des Morts pour la France du site Mémoire des hommes du ministère de la Défense. Dans sa version détaillée, un texte présente une analyse descriptive de chaque indicateur ; dans sa version synthétique, un diaporama présente les indicateurs à travers des graphiques et des cartes.
Je vous propose quelques illustrations des indicateurs les plus significatifs.
[► Diapositive 6] Pour ce qui est des dates de décès, on retiendra que l'année 1914 est la plus meurtrière avec plus du quart des Morts de la Grande Guerre, en seulement 5 mois de conflit. Cela n'efface pas les pertes des autres années : l'année 1915 est de celle de l'échec des grandes offensives en Artois et en Champagne ; l'année 1916, celle des batailles de Verdun et de la Somme ; l'année 1917, la moins meurtrière, est cependant marquée par l'échec du Chemin des Dames ; l'année 1918 cumule les pertes liée à l'offensive allemande de printemps puis la contre-offensive alliée qui mène à la victoire.
[► Diapositive 7] Une analyse plus fine des statistiques montre que le mois de septembre 1914 est le plus sanglant avec 300 Morts (10% de l'ensemble des Morts et cinq fois plus que la moyenne mensuelle du conflit). Derrière ces chiffres il y a l'impact de la bataille de la Marne et de la poursuite des armées allemandes. Par contre, il faut retenir le 28 août 1914 comme jour le plus noir avec 132 Morts en une seule journée, au moment de la Grande retraite des armées françaises.
[► Diapositive 8] Au niveau de l'âge au décès, on observe qu'il s'étale de 17 à 61 ans, mais que la plupart des Morts se concentrent entre 20 et 33 ans, avec un maximum de décès à 21 ans.
[► Diapositive 9] Les statistiques montrent que les MPF de Limoges se dispersent dans de très nombreux régiments (à titre indicatif, l'armée française compte près de 200 régiments d'active et plus de 170 régiments de réserve en 1915). Cependant 20 régiments rassemblent plus du tiers des pertes (37%). Il s'agit quasi exclusivement de régiments d'infanterie, la plupart casernés à Limoges (en particulier le 63e et le 78e RI), en Limousin ou dans la France du sud-ouest.
[► Diapositive 10] Le genre de mort est essentiel dans les fiches individuelles, car il détermine l'attribution de la mention Mort pour la France pour ceux qui sont décédés dans le cadre du service. Au niveau national, on recense près de 1,3 million de militaires décédés avec la mention. Les soldats de Limoges sont bien sûr d'abord morts au combat : « tués à l'ennemi » ou disparus dans les 2/3 des cas. Mais tous ne pas morts directement sur le champ de bataille, les autres sont décédés blessés ou malades, à proximité du front ou dans des hôpitaux de l'arrière.
La carte et les questionnaires pédagogiques
[► Diapositive 11] En dehors du Portrait statistique, un autre type de ressource permet de visualiser dans l'espace et dans le temps les Morts pour la France de Limoges : il s'agit d'une carte interactive élaborée avec l'outil Google Maps et qui comporte neuf calques.
[► Diapositive 12] Les six premiers calques permettent de visualiser séparément ou simultanément les Morts de l'année 1914 à l'année 1919. À titre illustratif, on retrouve sur le calque de l'année 1914, les 776 Morts classés en fonction du genre de mort. On réalise que la plupart sont tombés sur la ligne de front, mais on perçoit également la dispersion des Morts dans les villes de l'arrière. En cliquant sur chaque repère nominatif, on retrouve la fiche individuelle du soldat avec les 12 indicateurs et des liens sur l'historique du lieu et l'historique de son régiment.
[► Diapositive 13] un septième calque présente les 1087 lieux de décès, à l'évidence, ils se concentrent en France (91% des Morts), et principalement sur la dizaine de départements qui constituent la ligne de front. Mais il ne faut pas oublier les 9% de Morts dans les pays étrangers : en Belgique principalement, sur les autres fronts d'Orient et d'Italie, et pour quelques cas ceux qui sont morts en captivité en Allemagne ou en mer.
Un huitième calque propose un parcours chronologique des principales batailles et opérations en 44 étapes. Les lieux de décès sont ainsi reliés à leur contexte historique.
Pour être complet, je signale qu'un neuvième calque est consacré au parcours du 63e RI de Limoges, en tant que premier régiment concerné par la liste.
[► Diapositive 14] Après avoir pris connaissance du Portait statistique et de la Carte, vous pouvez vérifier ce que vous en avez mémorisé en remplissant deux questionnaires pédagogiques. Ils comportent chacun 20 questions à choix multiples, avec un corrigé précisant les réponses justes et les réponses fausses.
Esquisse d'un portrait-type
[► Diapositive 15] Au terme de cette, présentation, il est difficile de dresser le portrait-type du Mort pour la France de Limoges, car au-delà des grandes proportions et tendances que permettent de dégager l'analyse statistique, c'est la diversité qui l'emporte.
Diversité des identités civiles car on compte près de 2000 noms différents et près de 160 prénoms différents dans la liste.
Diversité des années de naissance et des âges au décès, même si les deux classes les plus frappées sont celles de 1913 et 1914, c'est-à-dire des jeunes soldats d'un peu plus de 20 ans.
Diversité des années de décès, même si c'est l'année 1914 qui est la plus meurtrière (un quart des Morts)
Il y a cependant des faits majoritaires pour 7 indicateurs.
Compte tenu des deux critères constitutifs de la liste, il est logique de retrouver 62% de soldats nés à Limoges et 84% ayant Limoges comme lieu de résidence au décès.
Du côté des lieux de décès, on a vu et qu'ils sont décédés surtout en France (9 Morts sur dix).
L'indicateur du centre de recrutement est lié au domicile du soldat à l'âge de 20 ans quand il est appelé pour effectuer son service militaire : en toute logique, le centre de Limoges rassemble près de 8 soldats sur 10.
En ce qui concerne les régiments et les grades, l'immense majorité des décès se concentre sur l'infanterie (85%) et concerne des soldats de seconde classe (68%).
Enfin, ils sont d'abord morts au combat (2 Morts sur trois)
Conclusion : apports et limites de la démarche
L'énumération de toutes ces données statistiques apporte une froide vision de ce que fut la Grande Guerre, mais elle n'épuise pas le sujet. Au-delà du vertige des chiffres, il faut lire les témoignages des soldats, les historiques régimentaires, les ouvrages des historiens, il faut visualiser les images et les films de l'époque, pour tenter de s'approcher du destin tragique de tous ces hommes.
Au final, je suis convaincu que l'ensemble des ressources sur les Limougeauds Morts pour la France en 14-18, mises à la disposition du public sur le site de la ville de Limoges comme sur le site de Canopé, contribueront à une meilleure connaissance de ces générations sacrifiées et à leur inscription durable dans la mémoire collective.
Canopé, Conférences, ECLAIRER, Haute-Vienne Morts pour la France
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202. La liste des 3003 Morts pour la France de Limoges
26 octobre 2016 Luc Fessemaz
Le projet d'élaboration d'une liste des morts de la Grande Guerre
Le monument aux morts de la commune de Limoges a été érigé en 1931, mais il ne comporte pas les noms des combattants morts de la Grande Guerre. Afin de réparer cet oubli, le projet d'élaborer une liste des morts a été confié par la municipalité actuelle aux Archives Municipales de Limoges.
Les sources sur les Morts pour la France
L'élaboration de cette liste des morts, 97 ans après la fin de la Première Guerre Mondiale, et 84 ans après l'érection du monument aux morts de Limoges est une opération complexe. Le groupe de travail mis en place par les Archives Municipales a fonctionné essentiellement à partir de deux sources de données :
– les fiches individuelles des Morts pour la France, élaborées en 1920-1921 et disponibles sur le site Mémoire des hommes du Ministère de la Défense ;
– le livre d'or des Morts pour la France de la commune de Limoges, élaboré en 1929-1930 et disponible sur le site des Archives Nationales.
Une troisième source constituée par les registres de l'état civil de la commune de Limoges a été utilisée ponctuellement, pour vérifier des informations, à partir des actes de naissance et des actes de décès.
Une quatrième source constituée par les registres matricules des militaires de Haute-Vienne, et disponible auprès des Archives Départementales de la Haute-Vienne n'a pas été retenue. Elle aurait nécessité un temps de recherche trop considérable car les documents ne sont pas encore numérisés et doivent être consultés manuellement en salle de lecture.
La composition de la liste des morts
Les sources de données sélectionnées déterminent la composition de la liste des morts. Elle concerne les personnes décédées entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919, et ayant la mention « Mort pour la France ». Cette mention est instituée par la loi du 2 juillet 1915, modifiée par la loi du 22 février 1922. Elle porte sur « tout acte de décès d'un militaire ou civil tué à l'ennemi ou mort dans des circonstances se rapportant à la guerre ». La ligne « genre de mort » des fiches individuelles précise les différentes circonstances retenues : tué ou disparu sur le champ de bataille, mort de blessures de guerre, mort de maladie ou d'accident dans le cadre du service.
Par la loi du 25 octobre 1919, « relative à la commémoration et à la glorification des morts pour la France au cours de la Grande guerre », l'État lance le projet d'un Livre d'or comprenant les noms de tous les Morts pour la France, et qui serait déposé au Panthéon. Les listes élaborées dans chaque commune française en 1930 comportent en principe les Morts pour la France nés ou qui résidaient dans la commune à la date du décès. En réalité, des deux critères de naissance et de résidence, c'est le second critère qui l'emporte. Cela signifie que la liste du livre d'or comporte les Morts pour la France qui résidaient dans la commune, les uns nés dans la commune et les autres nés ailleurs.
Les résultats de la recherche
Le travail de recherche mené à partir des données des fiches individuelles et du livre d'or de Limoges met en avant deux grands ensembles :
– 1855 Morts pour la France nés à Limoges issus des fiches individuelles ;
– 2504 Morts pour la France nés ou transcrits à Limoges issus du livre d'or.
Le recoupement entre les deux sources fait ressortir trois sous-ensembles de Morts pour la France :
– 1366 Morts pour la France nés à Limoges et dont les actes de décès ont été transcrits à Limoges constituent en quelque sorte le « noyau dur » de la liste car ils cumulent les deux critères de naissance et de domiciliation ;
– 489 Morts pour la France nés à Limoges et dont les actes de décès ont été transcrits en dehors de Limoges. Par définition, ils ne sont pas retenus par le livre d'or de Limoges, et ils ont été comptabilisés uniquement à partir des fiches individuelles du site Mémoire des hommes. Le critère de résidence en dehors de Limoges conduit à ce que souvent ils figurent sur le monument aux morts de leur commune d'accueil : une enquête menée auprès des fiches individuelles du site MémorialGenWeb montre qu'au moins 49% sont déjà inscrits sur un autre monument, mais on peut supposer que certaines familles de ce groupe auraient souhaité que leur défunt figure sur le monument de Limoges lors de son édification en 1931, si elles en avaient eu la possibilité ;
– 1166 Morts pour la France nés en dehors de Limoges mais dont les actes de décès ont été transcrits à Limoges. Le critère de résidence au décès à Limoges fait qu'ils figurent dans le livre d'or. Dans ce sous-ensemble, on peut distinguer une majorité de 750 Morts qui sont nés dans d'autres communes de Haute-Vienne, et une minorité de 398 Morts qui sont nés dans des communes en dehors de la Haute-Vienne.
Les apports et les limites de la liste
Dans le souci de n'écarter aucun cas de figure, les trois sous-ensembles ont été retenus, ce qui conduit à une liste de 3003 Morts pour la France de Limoges. Ce choix le plus large est aussi celui qui a été effectué par les Archives municipales de Tulle pour dresser la liste des Morts pour la France de la commune.
Dans le cas de Limoges, la proximité entre la période d'élaboration du livre d'or (1929-1930) et celle de l'édification du monument aux morts (1931), amène à penser que cette source est la plus fiable dans l'élaboration d'une liste qui se voudrait « idéale ». Cependant, l'apport des fiches individuelles élaborées en 1920-1921 n'est pas négligeable. Elles permettent de vérifier les informations individuelles du livre d'or qui portent sur l'orthographe du nom et des prénoms, la date et le lieu de naissance, le grade et le régiment d'affectation, la date et le lieu de décès. Elles apportent également d'autres informations comme le registre matricule, le centre de recrutement, et le genre de mort. Elles complètent le livre d'or qui ne contient pas les Morts non transcrits à Limoges, et les marins Morts pour la France (la commune de Limoges n'étant pas située à proximité de la mer, cela ne porte que sur 9 individus).
L'élaboration en 2015 de la liste des morts de la Grande Guerre de la commune de Limoges comporte par construction une part d'arbitraire. Elle ne peut être parfaite car il est impossible de reconstituer a posteriori ce qu'auraient été les choix des familles si elles avaient eu la possibilité en 1931 d'indiquer à la commune si elles souhaitaient voir le nom du parent décédé figurer sur le monument aux morts. Elle n'est pas exhaustive car les sources sélectionnées ne prennent pas en compte les militaires qui n'ont pas obtenu la mention « Mort pour la France »
Luc Fessemaz, professeur chargé de mission Documentation au Canopé de l'académie de Limoges.
Références bibliographiques :
– Morts pour la France de la Première Guerre mondiale, article du site Mémoire des hommes.
– Les livres d'or des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale, article du site des Archives Nationales.
Données statistiques comparatives :
– Les 3003 Morts pour la France nés ou transcrits à Limoges représentent 3,26% des 92 181 habitants au recensement de 1911.
– Les 648 Morts pour la France nés ou transcrits à Tulle représentent 4,06% des 15 942 habitants au recensement de 1911.
Document annexe
Note sur le schéma : Le livre d'or de Limoges, disponible en ligne sur le site des Archives nationales, comporte une liste alphabétique de 2511 noms de Morts pour la France. Par construction, il ne contient pas les fiches des marins Morts pour la France. À l'examen, il faut en soustraire 7 cas en double pour arriver au total de 2504 Morts pour la France. Il existe également un cas de Mort pour la France, né et dont le décès a été transcrit à Limoges, d'après sa fiche individuelle du site Mémoire des hommes, mais qui semble avoir été oublié par le livre d'or...
Archives, Canopé, Haute-Vienne, MAITRISER Limoges, Morts pour la France
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203. Les Morts pour la France de Limoges
26 octobre 2016 Luc Fessemaz
Portrait statistique des Morts pour la France de Limoges pendant la Grande Guerre (1914-1919)
Cet article se propose de dresser le portrait statistique des 3003 Morts pour la France de Limoges à partir des informations contenues dans la liste dressée par les Archives Municipales de Limoges. Il s'agit essentiellement d'une analyse descriptive conduite à partir de douze indicateurs présents sur les fiches individuelles des Morts pour la France que l'on trouve sur le site Mémoire des hommes du ministère de la défense.
[1] Le classement des Morts pour la France de Limoges selon le nom
Un siècle après la Grande Guerre, se souvenir de ceux qui sont décédés lors de ce conflit, c'est d'abord leur donner un nom. Dans les petites communes, les noms sont gravés à jamais sur le monument aux morts, ce qui n'est pas le cas de villes plus importantes comme Limoges ou Tulle. D'où l'importance du travail mené par les Archives municipales de ces villes pour dresser cette liste de noms qui répond au devoir de mémoire.
Dans la liste des 3003 Morts pour la France de Limoges, on compte 1961 noms différents. 1476 noms figurent une seule fois (49% des Morts) et 485 noms (51% des Morts) figurent de deux à dix-sept fois (graphique 1). Ces statistiques traduisent la grande diversité du stock des noms en France par rapport à de nombreux autres pays. Cette diversité est cependant moindre que celle que l'on peut observer aujourd'hui, car la liste porte sur des générations nées à la fin du XIXe siècle, époque où l'effet des migrations de population au niveau national ou international reste encore faible dans un département comme la Haute-Vienne. Parmi les 9 soldats nés à l'étranger, seulement deux ont un nom à consonance étrangère : Korngut (né en Autriche) et Canellakis (né en Grèce). On note que cinq noms Thomas, Dupuy, Faure, Faucher, Texier, apparaissent de douze à dix-sept fois dans la liste, il s'agit de patronymes très courants dans le département. On remarque également la présence de noms typiquement haut-viennois comme Nouhaud (9 fois), Laplaud (4 fois), Boulesteix et Lathière (seulement 2 fois) (1).
(1) Article Patronymes et toponymes courants en Limousin : un déterminisme géographique. Auteur : Joselito Mancuso – Insee Limousin, novembre 2007.
Graphique 1
► Téléchargez le fichier qui détaille les 3003 Morts selon le nom
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[2] Le classement des Morts pour la France de Limoges selon les prénoms
Le prénom est le second marqueur d'identité pour une personne. Sur les monuments aux morts ne figurent parfois que l'initiale du prénom d'usage, par contre sur les fiches individuelles des Morts pour la France, on trouve l'ensemble des prénoms dans l'ordre de l'état civil. La majorité des Morts pour la France de Limoges s'inscrit encore dans ce que la sociologie des prénoms (2) appelle le modèle classique caractérisé par un prénom unique transmis par parrainage (3). On compte 1692 Morts avec un seul prénom (56%) et 1311 Morts avec deux à cinq prénoms.
Graphique 2.0
Les premiers prénoms
Pour les premiers prénoms, les 3003 Morts mobilisent un stock de 158 prénoms. Dans ce stock de premiers prénoms, la concentration est forte car les dix prénoms les plus fréquents rassemblent 59% des Morts (4). Deux prénoms se détachent : Jean est nettement en première position (482 Morts ; 16,1%), Pierre vient en seconde position (314 Morts ; 10,4%). Plus loin dans le classement, on trouve Joseph (8e position) et André (10e position). Ces premiers prénoms correspondent aux grands prénoms chrétiens qui se sont imposés en France à partir du XIIIe siècle. Il y a également des prénoms royaux comme François (3e position, prénom doté de saints patrons importants), Louis (4e position seulement alors qu'il est le premier prénom en France sur la période 1890-1899), et Henri (6e position, ce prénom ne bénéficiant pas d'un saint patron important n'a pas été courant avant la fin du XIXe siècle). On retiendra enfin la présence de prénoms typiquement limousins avec Léonard (5e position), son diminutif Léon (7e position), et Martial (9e position) (5). A l'inverse ne figurent pas dans ce classement les prénoms de Marcel, Georges, Paul et Émile situés de la 5e à la 10e position dans le classement des dix premiers prénoms masculins en France sur la période 1890-1899 (3).
Notes :
(2) Sociologie des prénoms, Baptiste Coulmont, collection Repères, Éditions La Découverte, octobre 2014.
(3) La Cote des prénoms (ouvrage annuel), Philippe Besnard, Guy Desplanques, Éditions Balland.
(4) De Jean à Théo, de Marie à Léa : un siècle de prénoms. Auteur : Joselito Mancuso – Insee Limousin, novembre 2005.
L'article montre que le stock des prénoms a quadruplé en Limousin en un siècle : ” Jusqu'à la fin des années 1940, la palette des prénoms attribués oscillait entre 200 et 300 prénoms pour les femmes, et entre 150 et 200 prénoms pour les hommes. (...) Au début du siècle dernier, les dix prénoms les plus fréquemment attribués représentent plus de la moitié des naissances. Aujourd'hui, seulement un nouveau-né sur cinq porte l'un des dix prénoms les plus couramment donnés aux enfants.”
(5) Léonard, Marie, Jean et les autres : les prénoms en Limousin depuis un millénaire [par] Louis Perouas, Bernadette Barrière, Jean Boutier, Jean-Claude Peyronnet, Jean Tricard et le groupe Rencontre des historiens du Limousin. Éditions du Centre national de la recherche scientifique, 1984.
Graphique 2.1
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Les deuxièmes prénoms
1311 Morts pour la France de Limoges (44%) ont un deuxième prénom et mobilisent un stock de 150 prénoms. Dans ce stock de deuxièmes prénoms, la concentration est un peu moins forte car les dix prénoms les plus fréquents rassemblent 48 % des Morts. Par rapport au classement des premiers prénoms, les deux modifications importantes consistent en l'apparition de Baptiste (6) (1ère position) et de Marie (3e position, prénom féminin protecteur choisi dans la tradition chrétienne). On retrouve dans ce classement les prénoms classiques de Haute-Vienne pour l'époque : Jean passe en 2e position, Louis se maintient en 4e position, viennent ensuite Pierre, Joseph, François, Henri, et les prénoms locaux Léon et Léonard.
(6) Il est impossible de distinguer les prénoms simples des prénoms composés dans les fiches individuelles des Morts pour la France. En conséquence dans cette étude, tous les prénoms ont été traités comme des prénoms simples. Il en résulte un biais dans les classements : par exemple, la non prise en compte du prénom composé Jean-Baptiste entraîne une surestimation du prénom simple Jean dans le classement des premiers prénoms et du prénom simple Baptiste dans les deuxièmes prénoms.
Graphique 2.2
Les troisièmes prénoms
382 Morts pour la France de Limoges (13%) ont un troisième prénom et mobilisent un stock de 95 prénoms. Dans ce stock de troisièmes prénoms, les dix premiers prénoms rassemblent 49% des Morts. On retrouve aux trois premières places les prénoms chrétiens Baptiste, Joseph, Marie qui témoignent encore de l'ancrage religieux d'une partie de la population de la Haute-Vienne. On retrouve également des prénoms classiques qui dominaient les deux classements précédents : Louis, Henri, Jean, André, François. On note aussi l'apparition de René (5e position), un prénom typique de l'Anjou et de Gabriel (10e position), prénom du troisième archange dans la Bible.
Graphique 2.3
Les quatrièmes prénoms
Plus marginal statistiquement, on observe que 92 Morts pour la France de Limoges (3%) ont un quatrième prénom et mobilisent un stock de seulement 46 prénoms. La concentration est comparable aux deux classements précédents puisque les onze quatrièmes prénoms les plus fréquents rassemblent 48% des Morts. On retrouve dans ce classement les prénoms chrétiens de Marie, Joseph, Antoine, André, et le prénom local Martial. Le reste du classement fait apparaître des prénoms à la mode à la fin du XIXe siècle comme Charles, Édouard, René, Alfred, Émile et Lucien.
Graphique 2.4
Les cinquièmes prénoms
La présence d'un cinquième prénom est exceptionnelle car elle ne concerne que 9 Morts pour la France de Limoges (0,3%). Dans les 7 cinquièmes prénoms, on retrouve encore des grands classiques comme Jean, Pierre, Antoine, Joseph et Marie. On note la présence de deux prénoms plus originaux que sont Casimir et Xavier. On peut avancer qu'en tendance, il existe une relation entre le nombre de prénoms et le niveau social de l'individu. Dans cette étude, le seul indicateur qui mesure approximativement le milieu social est le grade. On observe qu'il n'y a qu'un seul soldat de seconde classe parmi les 9 Morts pour la France ayant un cinquième prénom, les 8 autres ont des grades plus ou moins élevés (capitaine, lieutenant, médecin auxiliaire, adjudant, sergent, brigadier et caporal). Il faudrait connaître le milieu socioprofessionnel et socioculturel des familles pour affiner cette analyse.
Graphique 2.5
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[3] Le classement des Morts pour la France de Limoges selon la date de naissance
La répartition des Morts pour la France de Limoges selon les générations est liée à l'organisation de l'armée française et à sa mobilisation à partir du 2 août 1914. Les hommes de 21 à 23 ans de l'armée d'active et les hommes de 24 à 34 ans de la réserve de l'armée d'active sont mobilisés en premier et envoyés au front. Les hommes de 35 à 41 ans de l'armée territoriale et ceux de 42 à 49 ans de la réserve de l'armée territoriale sont mobilisés plus tardivement et à l'arrière du front. Cette structure par âge de l'armée française explique que les décès se concentrent sur les générations nées entre 1881 (classe 1901 âgée de 33 ans à la mobilisation générale en août 1914) et 1896 (classe 1916 mobilisée en avril 1915). Les deux générations les plus frappées sont celles de 1893 avec 217 Morts et de 1894 avec 190 Morts. Dans les générations les plus âgées, on compte quelque Morts pour ceux qui sont nés entre 1853 (les 50 ans et plus sont des militaires de carrière) et 1871. Dans les générations les plus jeunes mobilisées au cours de la guerre, on recense également deux à trois Morts pour ceux nés en 1900 et 1901 (des apprentis marins et de jeunes engagés).
Graphique 3
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[4] Le classement des Morts pour la France de Limoges selon le lieu de naissance
La liste des 3003 Morts pour la France de Limoges est construite à partir de deux critères : le lieu de naissance à Limoges et/ou le lieu de résidence au décès à Limoges. 1855 Morts sont nés à Limoges, soit une proportion un peu en dessous de deux sur trois (62%). L'ensemble restant (38%) rassemble des Morts dont la commune de résidence au décès est Limoges mais qui sont nés dans une autre commune. Dans le détail, on observe que 749 Morts (25%) sont nés dans des communes de Haute-Vienne en dehors de Limoges ; 390 Morts (13%) sont nés dans des communes d'autres départements français (principalement des départements limitrophes), et 9 Morts sont nés dans des colonies françaises ou des pays étrangers (dont 5 en Algérie).
On peut avancer que ces proportions reflètent la situation démographique de la ville de Limoges à la veille de la Première Guerre Mondiale (92 181 habitants au recensement de 1911), mais il faudrait connaître les flux migratoires et comparer avec d'autres villes pour pouvoir les apprécier.
Graphique 4.1
Les Morts pour la France de Limoges nés en Haute-Vienne
Les 2604 Morts pour la France de Limoges nés en Haute-Vienne se répartissent dans 130 communes (voir la carte et le tableau qui l'accompagne). En dehors de Limoges qui compte 1868 Morts (y compris Beaune et Landouge), les communes de naissance se situent à la périphérie de la capitale régionale, et d'une façon plus large essentiellement dans la partie sud du département.
Carte 4.2
Les Morts pour la France de Limoges nés en dehors de la Haute-Vienne
En dehors des 2604 Morts pour la France de Limoges nés en Haute-Vienne (86,7%) ; 390 Morts sont nés dans 66 autres départements français (13%), principalement des départements périphériques (Corrèze, Dordogne, Charente, Creuse, Gironde, Allier) ou des départements caractérisés par des mouvements migratoires importants (Paris, Nord) ; et 9 Morts (0,3%) sont nés dans des colonies françaises (Algérie, Indochine) ou des pays étrangers (Argentine, Autriche, Grèce). Il est impossible, dans le cadre de cet article, de justifier dans le détail cette répartition géographique car il faudrait pour cela connaître l'histoire de chaque famille conduisant, à un moment donné, à une migration vers Limoges.
Carte 4.3
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[5] Le classement des Morts pour la France de Limoges selon la date de décès
Le nombre de Morts par année
En rassemblant la moitié des décès, les deux premières années de la Grande Guerre sont les plus meurtrières : on compte 776 Morts pour la France de Limoges en 1914 (26%) et 725 Morts en 1915 (24%). L'année 1916 enregistre des décès légèrement inférieurs à ceux de l'année 1918 avec 543 Morts (18%) contre 578 Morts (19%). L'année 1917 est la moins meurtrière avec 354 Morts (12%), si l'on met à part l'année 1919 qui fait suite à l'Armistice du 11 novembre 1918 et qui ne compte que 27 Morts (En dehors du cas particulier d'un matelot disparu en mer Noire, les autres cas concernent des décès des suites de “maladie en service” et de “blessures de guerre” principalement dans des hôpitaux français).
Graphique 5.1
Le nombre de Morts par mois
Si l'on examine le nombre de Morts par mois, cinq mois se détachent nettement en se situant bien au-delà de 100 Morts (bâtons les plus foncés du graphique) alors que la moyenne sur les 52 mois du conflit est de 57 Morts. Les deux premiers mois de la guerre sont les plus meurtriers avec 230 Morts en août 1914 et 300 Morts en septembre 1914 (maximum absolu). Cette période correspond à la guerre de mouvement qui a vu le choc brutal des armées française et allemande se dérouler en plusieurs phases : échecs des offensives françaises et grande retraite, arrêt de l'offensive allemande avec la bataille de la Marne et poursuite. D'octobre 1914 à juin 1915, le nombre mensuel de Morts reste à un niveau élevé (toujours plus de 50 Morts) : après la phase de la course à la mer qui se termine en décembre 1914 (113 Morts), les armées s'installent dans la guerre des tranchées. La stratégie du “grignotage” de général en chef Joffre coûte la vie inutilement à des milliers de soldats français (7). Un nouveau sommet dans l'horreur est atteint avec les pertes catastrophiques liées à l'échec de la grande offensive française en Artois et en Champagne (8). Cela se traduit par 148 Morts en septembre 1915. L'année 1916 connaît des fluctuations mensuelles en rapport avec la bataille de Verdun et la bataille de la Somme. En 1917, le nombre de Morts atteint un sommet relatif de 76 Morts en avril, lors de de l'échec de l'offensive du Chemin des Dames. Après une phase moins meurtrière pendant l'hiver 1917-1918, la guerre de mouvement reprend et le nombre de Morts s'élève de nouveau de juin (59 Morts) à octobre 1918 (126 Morts), au moment de la contre-offensive des Alliés qui allait mener à la Victoire.
(7) 1915. L'enlisement. Jean-Yves Le Naour, Éditions Perrin, 2013.
(8) D'Onte ses ? n°12 – automne-hiver 2015 – L'offensive d'Artois : le rêve brisé de la percée décisive, Philippe Grandcoing, p.19-22.
Graphique 5.2
Les trois mois les plus meurtriers
Si l'on se focalise sur les trois mois les plus meurtriers on observe que les profils journaliers sont très différents.
Dans la première quinzaine d'août 1914, on ne compte que 3 Morts pour la France de Limoges en Alsace-Lorraine, car pour la plupart des régiments, c'est la phase d'acheminement des troupes vers le front. Avec la multiplication des combats lors de la bataille des frontières, les pertes s'élèvent à 27 Morts le 22 août 1914, jour le plus meurtrier pour l'ensemble des armées françaises avec 27 000 Morts (7). Par contre pour les soldats de Limoges, le jour le plus meurtrier de la Grande Guerre se situe le 28 août 1914 (10) avec 132 Morts, car il coïncide avec l'engagement simultané de plusieurs régiments limousins (63e RI, 78e RI, 100e RI, 263e RI, 278e RI, 338e RI) lors de la phase de la Grande Retraite des armées françaises.
(9) Le Jour le plus meurtrier de l'histoire de France: 22 août 1914. Jean-Michel Steg, Éditions Fayard, 2013.
(10) « Le 28 août, le 63e RI subit d'effroyables pertes : 724 hommes et 9 officiers furent mis hors de combats en moins de trois heures. (...). Ce même 28 août, plus à l'ouest, les 263e, 278e et 338e RI défendent les passages de la Somme dans le secteur de Péronne. Près de 2500 hommes sont tués, blessés ou faits prisonniers ». Donte ses ? n°10 – automne-hiver 2014 – 1914. Le grand massacre des régiments limousins, Philippe Grandcoing, p.81-88.
Graphique 5.3
En septembre 1914, suite à la bataille de la Marne et à la poursuite des armées allemandes, on n'observe pas de jours de pertes qui se détachent nettement. La moyenne est de 10 Morts par jour, avec des fluctuations allant d'un minimum absolu de 1 Mort le 18 septembre, à deux maximums relatifs de 37 Morts le 20 septembre et de 48 Morts le 26 septembre 1914, lors de la fixation du front dans la Marne et dans l'Oise.
Graphique 5.4
Par contre en septembre 1915, le profil journalier des Morts est très irrégulier. Dans l'attente de l'offensive, les pertes sont minimes, mais le 25 septembre 1915, elles grimpent à un maximum absolu de 86 Morts. Le premier jour de la double offensive en Artois et en Champagne est le deuxième jour le plus meurtrier de la Grande Guerre pour les soldats de Limoges. Face à l'ampleur des pertes, l'offensive est stoppée le 29 septembre, avant de reprendre du 6 au 8 octobre 1915.
Graphique 5.5
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[6] Le classement des Morts pour la France de Limoges selon l'âge au décès
L'âge au décès est en rapport avec la date de naissance, dont on a vu qu'elle déterminait l'appartenance aux différentes structures de l'armée française (armée d'active, armée de réserve, armée territoriale). On retrouve donc un profil de graphique qui est comparable à celui fonction de la date de naissance. L'écart entre les deux provient de la date de décès : pour une même année de naissance, l'âge au décès peut varier selon que le soldat est mort au début de la guerre ou 4 ans plus tard, à la fin de la guerre. L'âge au décès le plus fréquent des Morts pour la France de Limoges est de 21 ans avec 253 Morts. Les âges de 20 à 33 ans rassemblent 2306 Morts, soit plus des 3/4 de l'ensemble (77%). Parmi les plus jeunes, il y a cependant 116 décès de 17 à 19 ans (4%) ; et à l'opposé l'âge au décès s'étale de 34 à 61 ans (19% des Morts), mais en voyant le nombre de Morts diminuer. L'ensemble du profil statistique fait que l'âge moyen au décès se situe à 28,5 ans.
Graphique 6
Source : Canopé de l'académie de Limoges, janvier 2016.
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[7] Le classement des Morts pour la France de Limoges selon le lieu de décès
Avec 2743 Morts (91% du total des 3003 Morts), l'immense majorité des décès de la Grande Guerre se situe en France, car le pays doit faire face pendant plus de quatre ans à l'occupation d'une partie de son territoire par l'Allemagne. On compte cependant 260 Morts (9%) dans des pays étrangers, des colonies françaises ou en mer.
Les Morts selon les départements de décès
Les principaux départements de décès se trouvent sur la ligne de front (voir le graphique 7.1 et la carte de France 7.2). Deux départements se détachent : la Marne avec 727 Morts (27%), et la Meuse avec 473 Morts (17%). Viennent ensuite trois autres départements : le Pas-de-Calais avec 295 Morts (11%), l'Aisne avec 260 Morts (10%) et la Somme avec 245 Morts (9%). Ces cinq premiers départements de décès rassemblent presque les 3/4 des Morts pour la France de Limoges (73%). Les huit départements de décès suivants rassemblent 19 % des Morts : en dehors de six départements du front (Oise, Ardennes, Meurthe-et-Moselle, Haut-Rhin – département qui fait partie à l'époque de l'Alsace annexée à l'empire allemand depuis 1870 -, Vosges, Nord), on note la présence de deux départements de l'arrière (Haute-Vienne, Paris) qui enregistrent pour l'essentiel des Morts dans des hôpitaux liés à des maladies ou des suites de blessures. La Haute-Vienne est le département de l'arrière qui compte le plus de Morts car c'est le lieu d'origine des soldats, pour Paris cela s'explique par l'existence de grandes infrastructures médicales permettant de soigner les malades et les blessés. Le reste des Morts pour la France de Limoges se répartit dans 61 autres départements de l'arrière (215 Morts ; 8%).
Graphique 7.1
Carte 7.2
Les Morts selon les communes de décès
Les 21 principaux lieux de décès représentent 22% des Morts pour la France de Limoges. On y trouve des villes de l'arrière comme Limoges et Paris, et des lieux de combats comme Verdun.
Graphique 7.3
Les Morts dans les pays étrangers
Sur les 260 Morts pour la France de Limoges dans des pays étrangers, presque la moitié est décédée en Belgique (48%), le plus souvent au moment de la bataille des frontières (21-22 août 1914), ou pendant la première bataille d'Ypres (24 octobre- 24 novembre 1914).
On recense ensuite 34 Morts en captivité en Allemagne (13%) de septembre 1914 à décembre 1918. Le genre de mort n'est pas toujours précisé sur les fiches individuelles, mais les prisonniers de guerre sont décédés le plus souvent de maladie ou des suites de blessures de guerre.
On enregistre 58 Morts liés au parcours de l'Armée d'Orient : 10 Morts en Turquie lors de la Bataille des Dardanelles (avril-juillet 1915) (11), 17 Morts en Grèce (le plus souvent de maladie), 28 Morts en Serbie et en Macédoine (principalement en 1917-1918), 2 morts en Bulgarie et 1 Mort en Roumanie décédés de maladie après la signature des armistices à l'automne 1918 par les alliés de l'Allemagne (Autriche-Hongrie, Bulgarie, Empire Ottoman).
On compte également 18 Morts sur le front italien liés aux divisions françaises envoyées pour soutenir l'armée italienne éprouvée par la défaite de Caporetto en octobre 1917. Les soldats morts au combat sont tombés dans la région d'Asiago de février à juin 1918, et lors de la bataille du Piave en octobre 1918.
Les 16 Morts en mer sont le plus souvent liés à des torpillages de navires, mais il y a aussi des décès sur des navires hôpitaux des suites de blessures de guerre ou de maladie.
En marge du conflit en Europe, on trouve 8 Morts dans les colonies françaises d'Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie), 1 Mort de la Colonne Expéditionnaire du Cameroun (colonie allemande conquise début 1916), et 1 Mort du 16e RIC envoyé en août 1918 en Extrême-Orient combattre l'Armée rouge (Sibérie).
(11) Les deux généraux de la liste des 3003 Morts sont décédés à la suite de combats dans la presqu'île de Gallipoli : le général de brigade Ganeval le 07/06/1915 et le général de division Masnou le 17/07/1915.
Graphique 7.4
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[8] Le classement des Morts pour la France de Limoges selon le lieu de résidence
La liste des 3003 Morts pour la France de Limoges est construite à partir de deux critères : la naissance à Limoges et/ou la résidence à Limoges au moment du décès à la Grande Guerre. Pour obtenir les données statistiques, deux sources ont été utilisées : le Livre d'Or des Morts pour la France de Limoges disponible en ligne sur le site des Archives nationales, et les fiches individuelles des Morts pour la France du site Mémoire des hommes. Le Livre d'Or de Limoges comporte 2504 Morts (7 doubles ont été éliminés), il faut y ajouter 9 marins comptés à part et un Mort absent du Livre d'Or, ainsi que 489 Morts pour la France nés à Limoges, mais dont les actes de décès ont été transcrits dans d'autres communes (voir schéma). Cette structure reflète l'importance des mouvements de population entre Limoges et d'autres communes de Haute-Vienne ou du reste de la France.
Schéma 8.1
84% des Morts pour la France de Limoges ont Limoges comme lieu de résidence au décès. Dans cet ensemble de 2514 Morts on peut distinguer trois sous-ensembles : 1366 Morts sont à la fois résidents au décès et nés à Limoges ; 750 sont résidents au décès mais sont nés dans d'autres communes de Haute-Vienne ; 398 Morts sont résidents au décès mais sont nés en dehors de la Haute-Vienne. Autrement dit cela signifie que presque la moitié des Morts de l'ensemble sont nés ailleurs et sont venus à un moment donné résider à Limoges (750 + 398 = 1148 / 2514 = 46%)
Les 16% restants sont nés à Limoges, mais en sont partis pour résider ailleurs au moment de leur décès à la Grande Guerre. Si l'on décompose cet agrégat de 489 Morts, on observe des migrations liées à l'attrait économique ou à la proximité géographique. Pour l'attrait économique on peut retenir les 160 Morts nés à Limoges et qui ont une résidence au décès dans le département de la Seine (département qui regroupe à l'époque Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne), de même pour ceux qui sont partis résider dans les départements de Gironde (attrait de Bordeaux), Seine-et-Oise (attrait de Versailles), Meurthe-et-Moselle (attrait de Nancy), ou de Loire-Inférieure (attrait de Nantes). Pour la proximité géographique, il s'agit des 114 Morts nés à Limoges et qui ont une résidence au décès en Haute-Vienne, ainsi que ceux partis résider en Creuse, Charente, Dordogne, Corrèze et Indre. Le reste de l'agrégat se disperse dans 47 autres départements et dans deux pays qui font partie de l'empire colonial français (Algérie, Maroc).
Graphique 8.2
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[9] Le classement des Morts pour la France de Limoges selon le centre de recrutement
78% des Morts pour la France de Limoges sont passés par le centre de recrutement de Limoges au moment de leur service militaire (12). Les registres matricules des soldats de Haute-Vienne ne sont pas encore numérisés par les Archives départementales de la Haute-Vienne, pour les consulter il faut se rendre en salle de lecture muni du numéro de matricule au recrutement trouvé sur les fiches individuelles du site Mémoire des hommes.
Pour les 22% restants, cela signifie qu'ils ont été appelés par d'autres centres de recrutement car leur commune de résidence à 20 ans se situait en dehors de la zone de recrutement du centre de Limoges. On trouve en seconde position les 104 Morts pour la France appelés par les 5 bureaux de recrutement de l'ancien département de la Seine. Les tables de recrutement de la Seine qui fournissent par ordre alphabétique les numéros matricules pour la période (1875-1921), sont disponibles en ligne auprès des Archives de Paris, mais il faut ensuite se rendre en salle de lecture pour consulter les registres matricules militaires. Viennent ensuite des centres de recrutement situés dans le reste du Limousin (Magnac-Laval recrute dans la partie nord du département de la Haute-Vienne à partir des cantons de Saint-Junien, Nantiat et Bessines, Brive et Tulle en Corrèze, Guéret en Creuse), puis des centres situés principalement dans des départements du sud-ouest (Angoulême, Bordeaux, Périgueux, Bergerac, Montauban, Rodez, Toulouse) ou des départements du centre du pays (Châteauroux, Montluçon). En dehors de cette proximité géographique, on trouve les centres de recrutements de Versailles, Lille et Nantes et 90 autres centres avec moins de 6 Morts pour la France de Limoges. Les registres matricules de la plupart des départements sont numérisés et à terme seront indexés sur le site Grand Mémorial du ministère de la culture.
(12) « La réforme de 1889 avait aussi organisé le recrutement des régiments sur une base régionale ». Donte ses ? n°10 – automne-hiver 2014 – 1914. Le grand massacre des régiments limousins, Philippe Grandcoing, p.82.
Graphique 9
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[10] Le classement des Morts pour la France de Limoges selon le régiment
Le régiment au décès est une information importante pour dresser le parcours individuel d'un soldat car cela permet ensuite de consulter sur le site de Mémoire des hommes les Journaux des Marches et Opérations et l'Historique de ce régiment pendant la Grande Guerre. Il n'est pas envisagé dans le cadre de cet article de passer en revue tous les régiments associés aux 3003 Morts pour la France de Limoges. Pour donner une vision synthétique, on a regroupé les données des régiments appartenant à une même catégorie d'un point de vue militaire.
Les statistiques illustrent le fait que les Morts se concentrent très fortement sur l'infanterie : toutes catégories rassemblées (chasseurs, coloniaux, actifs, réservistes, territoriaux), on est presque à la proportion de 9/10 (85%). Dans cet ensemble, les 1528 Morts de l'infanterie d'active sont majoritaires (51%), ils se répartissent dans 175 régiments. En seconde position, on trouve l'infanterie de réserve avec 551 Morts (18%) répartis dans 101 régiments. En troisième position on trouve les régiments coloniaux au sens large (infanterie coloniale, tirailleurs, zouaves) avec 237 Morts (8%), ils devancent les bataillons de chasseurs qui comptent 130 Morts (4%) et les soldats plus âgés de l'infanterie territoriale qui comptent 104 Morts (3%).
Dans les autres catégories, on relève 199 Morts dans les régiments d'artillerie (7%), 74 Morts parmi les sapeurs du génie (2%),70 Morts dans la cavalerie (2%), 27 Morts dans les sections d'infirmiers , 24 Morts dans les escadrons du train des équipages militaires (transport et logistique). On retient seulement 17 morts dans la Marine (la Haute-Vienne n'est pas un département maritime), 16 Morts dans l'aviation (nouvelle arme rattachée à l'armée de terre jusqu'en 1934), et 10 Morts dans l'intendance. Le reste des Morts se situe dans des structures statistiquement marginales : chemins de fer, groupes de cyclistes, gendarmerie, quartier général, télégraphie.
Graphique 10.1
Les Morts dans les principaux régiments
Dans les 20 régiments qui comptent le plus de Morts pour la France de Limoges, on compte 19 régiments d'infanterie, dont 11 régiments d'active.
Les conscrits de Limoges étant d'abord affectés à des régiments locaux, cela explique que l'on trouve en première position le 63e Régiment d'Infanterie avec 187 Morts et le 78e Régiment d'Infanterie avec 107 Morts, deux régiments casernés à Limoges. Dans la suite du classement, on distingue des régiments du Limousin : des régiments d'active comme les 100e RI de Tulle, 138e RI de Magnac-Laval, 126e RI de Brive ; des régiments de réserve comme les 278e RI de Limoges, 338e RI de Magnac-Laval, 263e RI de Limoges ; un régiment de l'infanterie territoriale, le 89e RIT de Limoges. On distingue également des régiments casernés dans des départements du sud-ouest : des régiments d'active comme les 11e RI de Montauban, 7e RI de Cahors, 50e RI de Périgueux, 14e RI de Toulouse, 9e RI d'Agen , 107e RI d'Angoulême ; des régiments de réserve comme les 211e RI de Montauban, 207e RI de Cahors et 214e RI de Toulouse. Aux deux dernières positions du classement, on trouve le 2e Régiment de Zouaves cantonné à Sathonay-Camp dans le Rhône (29 Morts) et le 4e Régiment du Génie de Grenoble dans l'Isère (26 Morts).
Au total, les 20 premiers régiments de décès rassemblent 1116 Morts pour la France de Limoges et concentrent 37% des Morts.
Graphique 10.2
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[11] Le classement des Morts pour la France de Limoges selon le grade
Toute la hiérarchie militaire est touchée par l'ampleur des pertes. Dans le cas des Morts pour la France de Limoges, on peut retenir les ordres de grandeur suivants : un officier mort pour deux sous-officiers et petits gradés et sept hommes de troupe.
En rassemblant les grades par grandes catégories, on compte 243 Morts (8%) parmi les officiers, 658 Morts (22%) parmi les sous-officiers et les petits gradés (brigadiers et caporaux), et 2102 Morts (70%) parmi les hommes de troupe (soldats de première classe, maîtres pointeurs de l'artillerie, soldats de seconde classe)
Dans le vaste ensemble des hommes de troupe, on trouve très majoritairement des fantassins (actifs, réserves, territoriaux, chasseurs, tirailleurs, zouaves...), des artilleurs (maîtres pointeurs, canonniers), des cavaliers (chasseurs, cuirassiers, hussards...), des sapeurs, des infirmiers, des matelots et quelques Morts dans des postes spécifiques (brancardiers, chauffeurs, conducteurs, cyclistes, gendarmes, musiciens, ouvriers...).
Graphique 11
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[12] Le classement des Morts pour la France de Limoges selon le genre de mort
Le genre de mort est une indication essentielle dans les fiches individuelles, car il détermine l'attribution de la mention Mort pour la France fixée par la loi du 2 juillet 1915. Cette mention est attribuée à tout militaire tué à l'ennemi ou mort de blessures de guerre, ou à tout militaire décédé de maladie ou lors d'un accident survenu en service. La Première Guerre mondiale est synonyme de “mort industrielle de masse” (13), elle se traduit par plus de 1,3 million de militaires décédés avec la mention Mort pour la France.
La première origine des décès est la mort trouvée directement lors des combats : dans cette étude, le genre “tué à l'ennemi” rassemble 1776 Morts (59%), les fiches précisant parfois les armes qui ont tué (tué par balle ou par éclat d'obus). La seconde origine est la mort de “blessures de guerre” ou des “suites de blessures de guerre”, elle rassemble 575 Morts (19%). Dans le premier cas, le décès se produit à proximité du front dans des ambulances ou hôpitaux d'évacuation, dans le second, cas le décès se produit plus tardivement dans les hôpitaux de l'arrière. La troisième origine est la “maladie en service” avec 316 Morts (11%), ce genre de mort rassemble plusieurs types de maladies largement liées aux mauvaises conditions de vie dans les tranchées : fièvre typhoïde, typhus, pneumonie, tuberculose, grippe... La quatrième origine concerne les militaires “disparus” au combat et les cas assimilés (jugement déclaratif et Mort pour la France sans précision du genre de mort) avec 220 Morts (7%), une proportion relativement importante qui résulte de la violence de la guerre qui fait disparaître les corps des victimes (13). Administrativement c'est une position provisoire entre prisonnier et tué, qui a pu se prolonger jusqu'à un jugement déclaratif de décès prononcé par un Tribunal civil après la fin de la guerre. On compte encore 43 Morts en captivité, le plus souvent en Allemagne, 33 Morts pour « accident en service » dont plusieurs accidents de chemin de fer, combat aérien, 16 Morts en mer (le plus souvent suite à un torpillage), 12 Morts en avion (accident, chute, combat), 6 Morts par intoxication par gaz, et enfin 6 Morts dont le genre de mort n'est par renseigné.
(13) André Bach, « La mort en 1914-1918 », Revue historique des armées, 259 | 2010, 23-32.
Graphique 12
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204. La Carte des Morts pour la France de Limoges
26 octobre 2016 Luc Fessemaz
La Carte des Morts pour la France de Limoges peut être utilisée à différents niveaux. À la recherche de soldats de Limoges morts entre 1914 et 1919, on peut imaginer s'en servir pour reconstituer des parcours individuels, en s'appuyant sur les registres matricules disponibles auprès des Archives départementales de la Haute-Vienne, de même que sur les journaux des marches et opérations et les historiques régimentaires disponibles en ligne auprès du site Mémoire des hommes. Dans une optique plus collective, les différents lieux de décès ont été reliés afin de suivre dans le temps les principales batailles et opérations de la Grande Guerre où les soldats de Limoges sont tombés. Il est également proposé de suivre le parcours du 63e régiment d'infanterie de Limoges depuis son départ pour le front le 5 août 1914, jusqu'à l'armistice du 11 novembre 1918. Les différentes étapes de ce parcours sont illustrées par des extraits de l'Historique et des JMO du régiment.
La Carte des Morts pour la France de Limoges s'inscrit dans le prolongement du Portrait statistique des Morts pour la France de Limoges, présent sur le site La Grande Guerre et le Limousin sous la forme d'un diaporama synthétique et d'un article détaillé. La carte comporte neuf calques qui permettent différentes approches.
Les six premiers calques : les Morts pour la France de Limoges de 1914 à 1919
Les 3003 Morts pour la France de Limoges sont répartis dans six calques en fonction de leur année de décès. Pour chaque année de décès, le menu déroulant qui accompagne la carte présente les Morts en fonction du genre de mort. Les repères sur la carte se distinguent par des couleurs différentes selon l'année (1914 : bleu ciel, 1915 : vert, 1916 : marron, 1917 : rose, 1918 : bleu foncé, 1919 : jaune) et par des formes différentes en fonction du genre de mort (par exemple : une “étoile” pour “tué à l'ennemi”). En saisissant le nom d'un Mort de Limoges dans l'onglet recherche de la carte, il est ainsi possible de découvrir son lieu de décès et sa fiche d'informations. Pour comparer les lieux de décès de plusieurs années, il suffit de cocher les calques associés.
Septième calque : les lieux de décès des Morts pour la France de Limoges
Ce calque permet de visualiser les 1087 lieux de décès des 3003 Morts pour la France de Limoges.
Les repères sur la carte se distinguent par des couleurs différentes en fonction du genre de mort. Les repères en rouge désignent les lieux associés aux Morts au combat (tués ou disparus), ils sont particulièrement denses dans les départements de la ligne de front. Les repères en blanc concernent les lieux associés aux Morts à l'arrière, décédés de blessures ou de maladies, il peut s'agir d'ambulances situées quelques kilomètres à l'arrière du front ou d'hôpitaux plus éloignés. Les repères en gris désignent les lieux associés aux Morts par accident, le plus dramatique étant celui de Saint-Michel-de-Maurienne en Savoie dans la nuit du 12 décembre 1917. Les repères en noir désignent des lieux associés aux Morts en captivité en Allemagne, des suites de blessures ou de maladie.
Les lieux de décès au combat les plus des importants (10 Morts et plus) sont représentés par des repères en rouge foncé. C'est à Verdun dans la Meuse que l'on relève le plus de tués au combat avec 42 Morts. Viennent ensuite, avec plus de 30 Morts, des lieux de combat particulièrement meurtriers en 1914-1915 comme La Besace dans les Ardennes ; Perthes-les-Hurlus et Jonchery dans la Marne ; Roclincourt, Rocquigny et Neuville-Saint-Vaast dans le Pas-de-Calais. Les lieux de décès à l'arrière les plus importants (10 Morts et plus) sont représentés par des repères en jaune. On trouve à la première place, Limoges qui compte 77 Morts des suites de blessures ou de maladies. Viennent ensuite Châlons-sur-Marne avec 27 Morts et Paris avec 23 Morts.
En dehors du territoire français métropolitain qui cumule 936 lieux de décès (86%), on recense également 151 lieux de décès à l'étranger (14%). Ces lieux de décès peuvent se trouver : dans des pays alliés comme la Belgique (55 lieux), l'Italie, la Serbie, la Grèce, et ponctuellement la Roumanie ; dans des pays ennemis comme l'Allemagne (29 lieux de captivité), et plus marginalement la Turquie, la Bulgarie, le Cameroun (colonie allemande), la Sibérie (contre l'Armée rouge) ; dans des territoires de l'empire français (Algérie, Maroc, Tunisie) ; et enfin en mer (12 lieux de décès identifiés par des repères en bleu, et situés pour la plupart en Méditerranée).
Huitième calque : batailles et opérations associées aux Morts pour la France de Limoges
Cette approche propose un parcours chronologique qui relie des Morts au combat de Limoges à une bataille (1) donnée.
Note (1) : « Quant à la Grande Guerre, nous persistons en effet à user du terme de “bataille” pour qualifier un type d'événement guerrier qui, en fait , ne répond plus le moins du monde à la définition de la bataille admise jusque-là ». Article de l'Encyclopédie de la Grande Guerre : Les batailles de la Grande Guerre, Gerd Krumeich et Stéphane Audouin-Rouzeau. Édition du Centenaire, page 284.
Le huitième calque propose 44 étapes que l'on peut visualiser seules ou en combinaison avec les autres calques (il suffit de cocher ou décocher les calques pour en disposer ou non). Les 1380 Morts de Limoges associés à une bataille, et donc à une période de temps, sont reliés par des lignes (parfois des polygones quand les lignes se rejoignent) qui se distinguent par des couleurs différentes en fonction des cinq années de combats.
Les premières étapes du parcours chronologique concernent la bataille des frontières. Du 7 au 23 août 1914, dans le cadre d'offensives menées par les armées françaises, des soldats de Limoges sont tombés en Alsace-Lorraine (12 Morts), en Ardenne belge (28 Morts) et plus marginalement en Sambre-et-Meuse (5 Morts).
Les étapes suivantes concernent la Grande retraite des armées françaises qui se déroule du 24 août au 4 septembre 1914. On recense de nombreux Morts de Limoges le 28 août à La Besace dans les Ardennes (79 Morts), à Rocquigny dans le Pas-de-Calais (46 Morts), à Moislains et Sailly-Saillisel dans la Somme (22 Morts).
La première bataille de la Marne se déroule du 5 au 12 septembre 1914. Dans la cadre de cette vaste bataille, les soldats de Limoges appartenant à la 4e armée française du général de Langle de Cary sont engagés dans la bataille de Vitry (50 Morts) et plus marginalement dans la bataille des Marais de Saint-Gond (4 Morts).
Les étapes suivantes montrent qu'après la bataille de la Marne, les armées allemandes ne sont pas vaincues. Dans la seconde partie du mois de septembre 1914, on assiste à une fixation du front avec le creusement des premières tranchées. Les soldats de Limoges affrontent des combats meurtriers en Champagne (91 Morts) et dans l'Oise (29 Morts).
Le tracé en noir sur la carte indique approximativement la ligne de front en octobre 1914 (729 km). Il montre en particulier combien le saillant de Saint-Mihiel est une position stratégique pour les Allemands qui fragilise l'approvisionnement de la place forte de Verdun, en coupant la voie Verdun-Nancy.
Avec le blocage de la ligne de front à l'ouest de la Marne, s'engage la course à la mer, dernière phase de la guerre de mouvement. En ce qui concerne les soldats de Limoges, ils participent à la première bataille d'Ypres en novembre-décembre 1914 (25 Morts). La ligne de front rejoint alors la mer du Nord au-dessus de Nieuport, et la guerre de position va s'installer jusqu'au printemps 1918.
De 1915 à 1917 vont se succéder une série d'offensives de la part des armées françaises et britanniques, dans l'espoir d'obtenir une véritable percée. Elles auront toutes pour résultat des gains territoriaux dérisoires, au prix de pertes humaines monstrueuses (2). Le tribut payé par les soldats de Limoges témoigne de l'importance du carnage.
Note (2) : « Il nous paraît particulièrement intéressant de relever que cette “mort de la bataille” – ou à tout le moins cette mutation complète du phénomène – a elle-même partie liée avec l'extraordinaire radicalisation de la violence de guerre à laquelle on assiste à cette occasion L'intensité du feu donne en effet une supériorité écrasante à la défensive sur l'offensive et, en empêchant le mouvement, empêche aussi la bataille ». Article de l'Encyclopédie de la Grande Guerre : Les batailles de la Grande Guerre, Gerd Krumeich et Stéphane Audouin-Rouzeau. Édition du Centenaire, page 291.
On retrouve des Morts de Limoges lors de la première bataille de Champagne du 14 décembre 1914 au 19 mars 1915 (103 Morts), et quelques kilomètres plus au nord on repère la seconde bataille de Champagne du 25 septembre au 6 octobre 1915 (prise de Tahure le dernier jour de l'offensive) (57 Morts). La première bataille de la Woëvre du 5 avril au 5 mai 1915 se traduit par des pertes importantes dans des lieux tristement célèbres (66 Morts): le bois de Mort-Mare à Flirey, la crête des Éparges et le bois d'Ailly. La seconde bataille de l'Artois se déroule du 9 mai au 25 juin 1915 (49 Morts), et la troisième bataille de l'Artois du 25 septembre au 4 novembre 1915 (91 Morts). Pour les soldats de Limoges, les combats en Artois se prolongent au premier trimestre 1916 au Labyrinthe à proximité des communes d'Écurie et de Neuville-Saint-Vaast.
Les soldats de Limoges ont également subi des pertes lors d'offensives allemandes, en particulier lors de l'immense bataille de Verdun du 21 février au 19 décembre 1916. Sur les dix mois de combats, l'enfer de Verdun se solde par 210 Morts tués ou disparus, auxquels il faut rajouter 29 Morts de blessures et 12 Morts de suite de blessures, soit plus de 8% de l'ensemble de 3003 Morts.
Il y aura encore de nombreux morts lors de la bataille de la Somme du 1er juillet au 18 novembre 1916 (102 Morts), de la bataille du Chemin des Dames du 16 avril au 24 octobre 1917 (65 Morts), et de la deuxième bataille de Verdun du 20 août au 18 septembre 1917 (22 Morts). L'échec sanglant de l'offensive Nivelle, dès les premiers jours des combats, sera à l'origine des mutineries dans l'armée française du printemps 1917.
Suite à la sortie de la guerre de la Russie révolutionnaire, les Alliés doivent faire face à la vaste offensive allemande du Printemps du 21 mars au 18 juillet 1918. La guerre de mouvement reprend, l'offensive Michael fin mars frappe principalement les troupes britanniques dans la Somme, l'opération Georgette ou bataille de la Lys se déroule dans les Flandres en avril. La troisième bataille de l'Aisne et la bataille du Matz dans l'Oise se déroulent début juin. La seconde bataille de la Marne du 15 au 20 juillet 1918 est la dernière grande offensive allemande de la guerre, et elle se termine par un échec. Pour les soldats de Limoges, ces cinq bataillent se soldent par 62 Morts au combat.
La contre-offensive alliée du 18 juillet au 6 août 1918, et l‘offensive des Cent-Jours du 8 août au 11 novembre sont marquées par l'implication décisive des troupes américaines et l'utilisation des chars d'assaut. La progression dans la libération du territoire français peut se lire à travers le déplacement vers le nord-est des lieux de décès des soldats de Limoges. Pour les soldats de Limoges, l'ensemble des combats de cette dernière phase entraîne 92 Morts. La ligne de front à l'Armistice du 11 novembre 1918 (tracé en noir sur la carte long de 338 km) montre l'ampleur du terrain reconquis des Flandres en Belgique au saillant de Saint-Mihiel.
■ Source du tableau : fichier « les 3003 Morts selon la date de décès », téléchargeable dans l'article « Les Morts pour la France de Limoges » sur le site La Grande Guerre et le Limousin.
Les deux dernières étapes proposées concernent deux autres fronts moins connus : le front d'Orient et le front italien.
Pour les soldats de Limoges, les combats sur le front d'Orient s'ouvrent avec le débarquement à la pointe de la péninsule de Gallipoli, le 26 avril 1915. La bataille des Dardanelles face à l'Empire ottoman est un échec, bloqués à Seddul-Bahr, les soldats de Limoges comptent 10 Morts jusqu'au 5 juillet 1915. Avec l'entrée en guerre de la Bulgarie au côté des Empires centraux, les troupes des Alliés sont évacuées de Turquie. Pour les soldats de Limoges, les combats se déroulent alors en Grèce et en Serbie, avec 11 Morts au combat du 24 septembre 1916 au 15 septembre 1918. Sur la période, il faut également prendre en compte une proportion relativement élevée de décès suite à des maladies (24 Morts) et à des blessures (11 Morts). Cependant, tous genres de décès confondus, les 56 Morts pour la France de Limoges sur le front d'Orient représentent moins de 2% du total des Morts.
Vers le front italien, de novembre 1917 à novembre 1918, permet de suivre les voies d'accès des renforts français (depuis Vintimille ou Modane) en direction des lieux de décès de 17 soldats de Limoges. Les 9 Morts au combat sont tombés sur le plateau d'Asiago de février à juin 1918, et sur les rives du Piave, dans les derniers jours de la guerre. On compte aussi 5 Morts de maladie dans des ambulances de grandes villes (Vérone, Vicence, Milan). Le parcours permet également de s'informer sur la catastrophe ferroviaire de Saint-Michel-de-Maurienne, dans la nuit du 12-13 décembre 1917. Le déraillement d'un train de permissionnaires de retour du front italien a fait près de 700 morts, dont une cinquantaine originaires du Limousin (on compte 7 Morts de Limoges).
► Pour disposer des informations du huitième calque de la Carte Google, vous pouvez télécharger le document qui présente la liste des 44 étapes avec leurs descriptions (10 pages).
Neuvième calque : le parcours du 63e régiment d'infanterie de Limoges
Il est proposé de suivre les différentes étapes dans la Grande Guerre du 63e régiment d'infanterie de Limoges, depuis sa mobilisation et son départ pour le front le 5 août 1914, jusqu'à son dernier engagement armé qui s'achève le 28 octobre 1918 à Vouziers dans les Ardennes.
Le 63e régiment d'infanterie n'est pas passé sur tous les fronts, mais son parcours est représentatif des multiples déplacements et combats endurés par les fantassins pendant les 52 mois du conflit. Le neuvième calque propose un parcours en 38 étapes pour l'ensemble du conflit. A chaque étape, une description est proposée, fondée le plus souvent sur l'Historique du régiment, et ponctuellement sur des extraits des Journaux de Marches et Opérations.
Au niveau des Morts pour la France de Limoges, le 63e RI est le régiment le plus touché avec 187 Morts sur un total de 3003 (6%). On retrouve l'hécatombe liée au combat du 28 août 1914 à La Besace dans les Ardennes (33 Morts), et celles liées aux offensives en Lorraine et en Artois en 1915 (52 Morts) (3). L'année 1916 compte 17 Morts dans le secteur de Verdun d'avril à juin. Dans l'attente des troupes américaines, l'année 1917 ne compte que 5 Morts. En 1918, les soldats de Limoges du 63e RI comptent 2 Morts au combat dans la défense de Reims entre février et juin, et 8 Morts de maladie en service, dont au moins 3 liés à l'épidémie de grippe espagnole entre septembre et novembre.
Note (3) : « 1915 sera après 1914 la plus meurtrière année de la guerre » (Duroselle) : 31 000 morts par mois en moyenne, soit 370 000 en tout pour l'année 1915, contre 60 000 morts par mois en 1914. Article de l'Encyclopédie de la Grande Guerre: Les batailles de la Grande Guerre, Gerd Krumeich et Stéphane Audouin-Rouzeau. Édition du Centenaire, page 288.
Pour conclure, il faut retenir que les JMO et l'Historique du 63e régiment d'infanterie de Limoges donnent une vision de la Grande Guerre centrée sur les faits militaires saisis dans l'instant. Pour élargir le récit, il faut se tourner vers d'autres sources qui traitent de l'ensemble des conditions de vie et de mort du soldat pendant la Grande Guerre.
Au niveau des ressources en ligne, il faut signaler le site de Christian Faurillon entièrement consacré au 63e RI pendant la guerre 1914-1918. Dans une perspective pédagogique beaucoup plus large, on retiendra deux ressources du réseau Canopé sur la Grande Guerre : le DVD Maurice Genevoix, l'expérience combattante, qui contient un entretien avec l'écrivain et des extraits de son livre Ceux de 14 ; l'ouvrage 50 activités autour de la Grande Guerre, qui en deux tomes fait un tour très complet de toutes les thématiques liées au sujet.
Vous pouvez télécharger l'article sur la Carte des Morts pour la France de Limoges
► Pour vérifier vos connaissances sur les lieux de décès des Morts de Limoges, les batailles, et le parcours du 63e RI, vous pouvez répondre aux 20 questions du Quiz sur la Carte des Morts pour la France de Limoges.
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205. Diaporama sur les Morts pour la France de Limoges
26 octobre 2016 Luc Fessemaz
Portrait statistique des Morts pour la France de Limoges (1914-1919)
Le diaporama comporte 41 diapositives qui permettent de visualiser de façon synthétique le Portrait statistique des Morts Pour la France de Limoges. On y retrouve les graphiques et les cartes analysés par ailleurs de façon détaillée dans un article de 28 pages.
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206. Quiz sur le Portrait statistique des Morts pour la France de Limoges
26 octobre 2016 Luc Fessemaz
Questionnaire pédagogique comportant 20 questions
► Pour pouvoir répondre au mieux, vous êtes invité au préalable à lire l'article du site sur « Les Morts pour la France de Limoges »
Le Portrait statistique des Morts pour la France de Limoges en 20 questions
Départ
► Vous pouvez télécharger le corrigé du quiz
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207. Quiz sur la Carte des Morts pour la France de Limoges
26 octobre 2016 Luc Fessemaz
Questionnaire pédagogique comportant 20 questions
► Pour pouvoir répondre au mieux, vous êtes invité au préalable à lire l'article la « Carte des Morts pour la France de Limoges » sur le site La Grande Guerre et le Limousin.
Septième calque : les lieux de décès des Morts pour la France de Limoges : 6 questions
Huitième calque : batailles et opérations associées aux Morts pour la France de Limoges : 10 questions
Neuvième calque : le parcours du 63e régiment d'infanterie de Limoges : 4 questions
La Carte des Morts pour la France de Limoges en 20 questions
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208. Ressources sur les Morts pour la France de Limoges
26 octobre 2016 Luc Fessemaz
À l'occasion des commémorations du centenaire de la Grande Guerre, le Canopé de l'académie de Limoges met à votre disposition cinq ressources pour mieux connaitre les 3003 Morts pour la France de Limoges.
En introduction à ces cinq ressources, le texte sur la liste des 3003 Morts pour la France de Limoges présente l'origine du projet, les sources utilisées pour élaborer la liste, la composition de la liste et les résultats de la recherche, les apports et les limites de la liste.
Schéma des cinq ressources
Les cinq ressources se composent d'un portrait statistique, d'une carte interactive et de deux questionnaires pédagogiques.
Le portrait statistique des Morts pour la France de Limoges se décline sous deux formes : un texte de 28 pages présente de façon détaillée les douze indicateurs analysés (nom, prénoms, lieu de naissance, date de naissance, date de décès, lieu de décès, lieu de résidence, centre de recrutement, régiment, grade, genre de mort) ; un diaporama de 41 pages présente de façon synthétique les douze indicateurs à travers des graphiques et des cartes.
La carte des Morts pour la France de Limoges comporte neuf calques : les six premiers calques permettent de visualiser les lieux de décès par année (de 1914 à 1919), le septième calque présente l'ensemble des 1087 lieux de décès, le huitième calque présente les batailles et opérations associées aux Morts pour la France de Limoges en 44 étapes, le neuvième calque propose de suivre le parcours du 63e régiment d'infanterie de Limoges pendant la Grande Guerre (régiment qui comporte le plus de Morts pour la France de Limoges).
Les questionnaires pédagogiques comportent 20 questions à choix multiples, avec des explication à la fois pour les réponses justes et les réponses fausses. Le questionnaire sur le portrait statistique permet de revisiter les principaux résultats des douze indicateurs statistiques. Le questionnaire sur la carte porte sur principaux lieux ou événements associés aux neuf calques.
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209. Conférence sur Panazol et la Grande Guerre
10 novembre 2016 Luc Fessemaz
Panazol, un village limousin pendant la Grande Guerre
Texte intégral de la conférence et son diaporama
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210. Quiz sur Panazol et la Grande Guerre
11 novembre 2016 Luc Fessemaz
Panazol, un village limousin pendant la Grande Guerre
Questionnaire pédagogique comportant 20 questions
► Pour pouvoir répondre au mieux, vous êtes invité au préalable à parcourir les ressources sur les recensements de population à Panazol en 1911 et 1921 et celles sur les 70 victimes de la Grande Guerre sur le site La Grande Guerre et le Limousin.
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211. La Grande Guerre a tué dans tous les milieux sociaux
15 novembre 2016 Luc Fessemaz
Cet article* propose deux illustrations tirées de la liste des 3003 Morts pour la France de Limoges : Firmin Tarneaud (1894-1914), engagé volontaire et fils de banquier ; Henri Dumont (1882-1918), syndicaliste et fils d'ouvrier.
* Il n'est présenté ici que des extraits de l'article paru en intégralité dans la revue D'Onte ses ? du Cercle de Généalogie et d'Histoire des Marchois et Limousins (CGHML), n°14, automne-hiver 2016.
Firmin Tarneaud, Mort pour la France en août 1914
Firmin Tarneaud est le descendant d'une « authentique famille limousine » originaire de Saint-Priest-sous-Aixe, commune de Haute-Vienne située à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Limoges. Après avoir quitté leur campagne pour la ville de Limoges, les Tarneaud font partie de la bourgeoisie dirigeante : en 1573, Christophe Tarneaud est consul et conseiller répartiteur des tailles. Jean-Baptiste Tarneaud (1783-1867), arrière-grand-père de Firmin, est le fondateur en 1809 de la banque Tarneaud, installée à l'époque rue Cruche d'Or. (...).
En raison de sa courte vie, le portrait de Firmin est dressé en quelques lignes dans l'ouvrage consacré au bicentenaire de la banque Tarneaud : « Firmin Tarneaud, de dix ans le cadet d'Adrien, est lui aussi mobilisé, mais il va être tué dans les premiers mois du conflit. Il n'avait pas rejoint la banque et était resté célibataire »6. (...).
Note 6 : Patrick de Gmeline, Depuis 1809. La banque Tarneaud, éditions de Venise et Lavauzelle, 2009. p.83.
Henri Dumont, Mort pour la France en mai 1918
Henri Dumont et Firmin Tarneaud ont en commun d'être nés à Limoges et Morts pour la France lors de la Grande Guerre, mais au-delà de ces points communs, plusieurs éléments biographiques diffèrent tant au niveau de la vie civile que du parcours militaire. Henri Dumont est plus âgé de douze ans, orphelin et appartenant à un milieu populaire, il a commencé à travailler jeune. Son expérience professionnelle dans le cadre de l'industrie de la porcelaine se prolonge par un engagement syndical et politique. À la veille de la Première Guerre mondiale, c'est un père de famille qui va être rappelé sous les drapeaux pour endurer près de quatre ans de conflit, avant de mourir au combat lors d'une des offensives allemandes du printemps 1918. (...).
La fiche d'Henri Dumont est partiellement erronée : le bureau de recrutement est Limoges (et non Montbrison), il est né le 15 février 1882 et l'adresse indiquée à Limoges est celle de son domicile après son mariage...
Deux destins brisés par la Grande Guerre : Firmin Tarneaud et Henri Dumont sont nés à Limoges et sont morts sur les champs de bataille de 14-18
Dossier documentaire sur Henri Dumont (1882-1918)
Henri Dumont est secrétaire de la société de secours mutuels contre le chômage des modeleurs et mouleurs en plâtre fondée en 1883
Société des modeleurs et mouleurs en plâtre
Henri Dumont est élu conseiller municipal de Limoges en 1912
Les élections municipales à Limoges en 1912
Éloge funèbre d'Henri Dumont prononcé par M. Léon Betoulle, Maire de Limoges, le 21 juin 1918
Nouvelle dénomination de rue : la rue du Clos-Sainte-Marie devient la rue Henri-Dumont, le 26 juin 1926
Henri Dumont – Procès-verbaux des Archives Municipales de Limoges
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212. Limoges et la Grande Guerre
20 février 2017 Luc Fessemaz
Les effets de la Grande Guerre sur une ville de l'arrière comme Limoges
Un article sur le blog “Ici c'est Limoges ” de Laurent Bourdelas, historien et écrivain, auteur de L'Histoire de Limoges (Geste Editions) qui propose des posts sur l'histoire de la ville qu'il connaît intimement. Anecdotes, souvenirs, singularités, récits, fantaisie... Un véritable plaidoyer pour un limogeage.
Il relate l'atmosphère dans la ville au moment de la mobilisation en août 1914, les articles hostiles à la guerre parus dans le Populaire du Centre, le parcours des régiments limousins appartenant au XIIème corps d'armée, le “limogeage” d'officiers par Joffre, l'accueil de blessés et de prisonniers allemands, l'impact sur les industries locales, la liesse populaire suite à l'armistice du 11 novembre 1918, les étapes de l'édification du monument aux morts de Limoges...
► Lien vers l'article : https://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/ici-c-est-limoges/2017/02/20/limoges-et-la-grande-guerre-1914-18.html
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213. 1638 Morts pour la France de Haute-Vienne en 1917
1 juillet 2017 Luc Fessemaz
1917 : l'échec de l'offensive Nivelle et l'attente des Américains
” Le visage de la guerre au début de 1917 n'a pas beaucoup évolué par rapport à celui qu'il offrait au monde au début de 1915, quand l'apparition des tranchées avait divisé l'Europe en deux camps armés. (...). En France, aucun changement n'est intervenu. Les endroits où les armées se sont battues en 1914, à savoir l'Yser, les bas plateaux flamands, la crête de Vimy, les hauteurs calcaires de la Somme, l'Aisne et le Chemin des Dames, la Meuse à Verdun, les forêts de l'Argonne, les montagnes de l'Alsace, demeurent les points d'ancrage de la ligne de tranchées.” Source : La Première Guerre mondiale, John Keegan, éditions Perrin, septembre 2013, page 381.
L'enlisement sur le terrain ne signifie pas absence de changement, au contraire l'année 1917 est riche en bouleversements au niveau des hommes et des idées. Le général Nivelle qui en France a remplacé le maréchal Joffre au commandement suprême promet une rupture décisive du front... Malgré l'usage très intensif de l'artillerie, l'offensive du Chemin des Dames déclenchée le 16 avril est un terrible échec, c'est “le massacre de trop” (1). Dans les semaines qui suivent éclatent des mutineries dans l'armée française, une “grève des tranchées” qui traduit une immense lassitude de la guerre. Dès le 29 avril, le général Nivelle est remplacé par le général Pétain qui sera amené à prendre des mesures pour rétablir le moral des troupes et à adopter une stratégie défensive en attendant que les troupes américaines, qui débarquent en France depuis l'entrée en guerre des États-Unis le 6 avril, ne soient opérationnelles.
On retiendra également de cette année 1917, que dans les deux camps, les populations aspirent à la paix, mais que toutes les initiatives dans ce sens vont échouer car les gouvernants ne sont pas prêts à faire des concessions pour y arriver. Mais dans une Russie épuisée par le conflit, la crise politique s'aggrave et se transforme en révolution en février et en octobre 1917. Les bolchéviques qui ont pris le pouvoir proposent un armistice aux puissances centrales et ouvrent des négociations de paix. La sortie de la Russie de la Première Guerre mondiale permet à l'Allemagne de transférer la plupart des divisions à l'est vers le front occidental, dans la perspective d'une grande offensive au printemps 1918.
(1) Titre du chapitre pages 135-164 du livre de Jean-Yves Le Naour : 1917, la Paix impossible. Éditions Perrin, octobre 2015.
Une année relativement moins meurtrière
Pour les soldats de Haute-Vienne, l'année 1917 est la moins meurtrière depuis le début de la Grande Guerre : avec 1638 Morts, elle se situe à des niveaux deux fois inférieurs à ceux de 1914 et 1915, et à près de 30% de moins de celui de 1916. Mensuellement, 87% des pertes se concentrent sur les 8 mois de l'année qui vont de mars à octobre, avec en particulier un bond en avril à 388 Morts lors de l'offensive Nivelle.
Les dates de décès
Quand on se penche sur le détail des pertes journalières, on comptabilise 40 jours sans Morts (essentiellement pendant les mois d'hiver) contre seulement 7 en 1916. À l'opposé, le 16 avril 1917, jour du déclenchement de l'offensive Nivelle, est le plus meurtrier de l'année avec 78 Morts. Il est suivi par le 20 août 1917 qui de façon isolée enregistre 45 Morts lors du lancement de la seconde bataille de Verdun. Les trois autres jours à plus de 30 Morts se situent dans le prolongement de la bataille du Chemin des Dames, les 17 et 19 avril et le 5 mai.
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Les lieux de décès
Les départements de décès reflètent les lieux des principales batailles de l'année. Sur le premier semestre 1917, les 1003 Morts se concentrent sur deux départements : l'Aisne avec 382 Morts (38,1%) et la Marne avec 367 Morts (36,6%).
Sur le second semestre, le nombre de Morts est moins important et il est plus dispersé dans l'espace : la Meuse enregistre 204 Morts (32,1%), viennent ensuite l'Aisne avec 149 Morts (23,4%) et la Marne (12,9%).
On notera la présence de quelques Morts à l'étranger, en captivité en Allemagne où dans les combats qui se déroulent dans les Balkans (Serbie, Grèce, Macédoine), ainsi que dans le réduit encore libre de la Belgique (31 Morts au second semestre, soit près de 5% du total de la période). Les troupes franco-anglaises envoyées à partir de novembre 1917 pour soutenir l'allié italien, suite à la très lourde défaite de Caporetto, ne se soldent que par 3 Morts. Il faut cependant y ajouter ceux de la plus grande catastrophe ferroviaire en France qui s'est produite dans la nuit du 12 au 13 décembre 1917 à Saint-Michel-de-Maurienne en Savoie et qui a vu un train de permissionnaires de retour du front italien dérailler, s'écraser et prendre feu entrainant 22 Morts pour les soldats de Haute-Vienne (sur un total officiel de 425 Morts).
Les 28 principaux lieux de décès se situent pour la plupart sur la ligne de front de l'année 1917 : on y trouve les principaux lieux de combats dans l'Aisne liés à l'offensive Nivelle (Vauxaillon, Craonne, les plateaux de Laffaux et de Vauclerc, le Chemin des Dames, Berry-au-Bac, Cerny et Ailles) ; dans la Meuse il s'agit de la seconde bataille qui se déroule à l'avant de Verdun (bois d'Avocourt, Bois des Caurières, Champneuville, Esnes) ; dans la Marne on retrouve des lieux tristement célèbres depuis le début du conflit (fort de la Pompelle, Saint-Hilaire-le-Grand, butte de Souain) et ceux liés à la bataille des monts de Champagne le long du massif de Moronvilliers (Prosnes, Aubérive, Mont Cornillet, Mont sans Nom, Mont Haut). À l'arrière du front, on trouve les blessés et malades décédés dans les hôpitaux de Limoges, Soissons et Châlons-sur-Marne et le cas particulier de l'accident de chemin de fer de Saint-Michel-de-Maurienne.
La bataille du Chemin des Dames du 16 avril au 24 octobre 1917
La bataille des Monts de Champagne du 17 avril au 20 mai 1917
La seconde bataille de Verdun du 20 août au 18 septembre 1917
Les régiments des Morts de Haute-Vienne
Dans la répartition des Morts selon les types de régiments, on retrouve l'idée que l'on meure d'abord dans l'infanterie au sens large (active, réserve, territoriale, chasseurs, coloniaux), mais il y a une tendance au recul de cette part dominante : 85% des décès en 1917, contre 90% en 1916 et plus de 94% en 1915. En contrepartie il y a une augmentation de la part des Morts dans l'artillerie qui passe à près de 8% en 1917, contre moins de 2% en 1915, car cette arme est de plus en plus massivement utilisée dans les batailles. Cette augmentation se retrouve aussi au niveau des Morts des régiments du génie, mais dans une moindre ampleur : 2,6% en 1917 contre 1,9% en 1915. Plus significativement, on retiendra la recomposition des proportions au sein de l'infanterie : la part des Morts dans l'infanterie d'active recule alors que celles de l'infanterie de réserve et de l'infanterie territoriale augmentent. Avec le prolongement de la guerre, les classes les plus jeunes s'épuisent et on est obligé de mettre en première ligne des soldats plus âgés.
L'observation sur l'âge des soldats décédés et la nature des régiments se retrouve dans le détail des 28 régiments qui comptent plus de 10 Morts en 1917. Aux deux premiers rangs on trouve deux régiments de réserve de Haute-Vienne : le 338e RI de Magnac-Laval avec 46 Morts et le 278e RI de Limoges avec 38 Morts qui sont tombés principalement à Vauxaillon et à Laffaux lors de l'offensive Nivelle. On note également les pertes du 89e RIT de Limoges lors de combats à Sillery dans la Marne et à Verdun, et celles du 90e RIT de Magnac-Laval lors de combats au fort de la Pompelle. On remarquera que l'artillerie est présente dans ce classement avec les 14 Morts du 112e RAL. Les autres régiments de la liste sont essentiellement des régiments d'active dont les dépôts de situent en Limousin, dans le reste du sud-ouest ou dans des casernes à proximité du front.
► Pour consulter le détail des statistiques sur lesquels reposent les graphiques téléchargez le document Excel 1917 MPF HV
Base, Canopé, Haute-Vienne, MAITRISER Morts pour la France, Mutineries, Révolution
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214. Le conflit 14-18 en Limousin
28 août 2017 Luc Fessemaz
Ce diaporama, réalisé à partir d'extraits du journal d'un Limousin qui fut acteur et témoin de la guerre 14-18 évoque le vécu des combattants sur le front.
Il retrace le départ en masse des soldats en 1914 et situe les ressources militaires du Limousin au moment du conflit.
La vie à l'arrière est évoquée, ainsi que le retour des blessés avec les traumatismes physiques et moraux engendrés par les combats.
Il se clôt sur un bilan : celui des pertes avec leur traduction sur d'innombrables monuments aux morts dans toutes les communes du Limousin.
Cette production du CRDP du Limousin a été réalisée pour les cérémonies du 11 novembre 1988 afin d'accompagner une exposition sur la Première Guerre mondiale présentée à Limoges au pavillon du Verdurier.
Co-Production : Office National des Anciens Combattants, Direction départementale ACVG, CRDP du Limousin
Réalisation : Robert Deconchat, 1988.
Durée : 10 minutes.
Sauvegarde à partir d'une cassette VHS : Dominique Larcher, 2017.
► https://youtu.be/ggK8MJUI6lE
Canopé, ECLAIRER, Vidéos Arrière, Blessés, Morts pour la France
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215. Spectacle “Le Cabaret du Poilu”
1 septembre 2017 Luc Fessemaz
La grande guerre racontée et chantée avec humour, gravité, émotion...
Le “Cabaret du Poilu ” est un spectacle labellisé “Centenaire
La fête bat son plein, nous sommes à la Belle Epoque. Soudain les cloches sonnent et le monde bascule dans l'horreur...
Mêlant le répertoire du café-concert du début du 20e siècle à celui des tranchées et de la chanson française, ce cabaret évoque avec humour et émotion la guerre de 14/18. Il en retrace le déroulement de Sarajevo à Rethondes et raconte la vie sur le front ou à l'arrière, le destin singulier de plusieurs personnalités...
Chansons en barre est une troupe de chanteurs/comédiens et de musiciens, dont l'originalité est de mêler la musique au théâtre, d'explorer avec humour et fantaisie la chanson à travers différents thèmes.Ils créent un ensemble de numéros chantés, drôles et pétillants, parfois émouvants, entrecoupés de transitions théâtrales.
“De la bonne humeur et de l'émotion à l'état pur.” L'Est Républicain
“Ces mélodies enchainées avec un enthousiasme communicatif ont su évoquer le sentiment d'impuissance face à cette effroyable boucherie et l'espoir irrépressible des lendemains qui chantent”. Le Dauphiné libéré.
La Compagnie envisage une tournée en Limousin, dans l'attente de plus de précisions sur les lieux et les dates du spectacle, nous vous invitons à le découvrir sur le site de la Compagnie sans Lézard
Agenda, Arts, ECLAIRER Arrière, Front, Poilus
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216. Le monument aux morts du Lycée Gay-Lussac
11 novembre 2017 Luc Fessemaz
Édifié à l'initiative de l'Association des anciens élèves, le monument aux morts a été inauguré le 16 février 1922.
Source : www.memorialgenweb.org – Licence d'usage CC BY-NC-SA 2.0
A l'occasion du 150ème anniversaire de sa création, l'association des anciens élèves et fonctionnaires du Lycée Gay-Lussac a fait restaurer le monument en 2017.
Pour en savoir plus consultez les liens suivants :
• Article du site de l'association des Anciens de Gay-Lu, “Le monument aux morts du lycée”, par Bernard Gorce, 24 septembre 2017 : http://www.anciensdegaylu.com/le-monument-aux-morts-du-lycee/
• En ligne sur le site Gallica de la BNF, le livret d'inauguration du Monument : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1460397/f1.image
• Article du Populaire du Centre du 11 novembre 2017, “Lycée Gay-Lussac, le monument aux morts sera bientôt classé” : https://www.lepopulaire.fr/limoges/armee-conflit/institutions/2017/11/11/le-monument-aux-morts-sera-bientot-classe_12625262.html
ECLAIRER, Haute-Vienne Limoges, Monuments
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217. Le futur mémorial aux Limougeauds morts lors de la Grande Guerre
12 décembre 2017 Luc Fessemaz
Le futur mémorial de la place Jourdan à Limoges
Initié au printemps 2014, le projet de mémorial en hommage aux soldats de Limoges Morts pour la France pendant la Grande Guerre va entrer dans sa phase de réalisation au début de l'année prochaine, afin d'être prêt pour le centenaire de l'armistice, le 11 novembre 2018.
Sur l'écritoire en granit noir qui entourera le monument aux morts actuel, figureront dans l'ordre alphabétique les noms des 3003 Morts pour la France de Limoges sur la période 1914-1919, auxquels ont été rajoutés 2 autres Morts pour la France reconnus postérieurement en tant que grands invalides de guerre ainsi que ceux des 5 fusillés pour l'exemple originaires de Limoges.
La répartition des noms en fonction des lettres de l'alphabet est très inégale. Dans la liste, les noms commençant par B sont les plus nombreux (435 noms ; 14,5% du total). Les 6 lettres B,D, M, C, L, P, rassemblent 62,1% des noms, alors qu'a l'opposé 9 lettres (voir fin du tableau ci dessous) rassemblent moins de 1% des noms.
► Pour plus de détails sur le projet : lisez l'article du Populaire du Centre publié le 12 décembre 2017.
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Le classement des Morts pour la France de Limoges selon le nom
Un siècle après la Grande Guerre, se souvenir de ceux qui sont décédés lors de ce conflit, c'est d'abord leur donner un nom. Dans les petites communes, les noms sont gravés à jamais sur le monument aux morts, ce qui n'est pas le cas de villes plus importantes comme Limoges ou Tulle. D'où l'importance du travail mené par les Archives municipales de ces villes pour dresser cette liste de noms qui répond au devoir de mémoire.
Dans la liste des 3003 Morts pour la France de Limoges, on compte 1961 noms différents. 1476 noms figurent une seule fois (49% des Morts) et 485 noms (51% des Morts) figurent de deux à dix-sept fois (graphique 1). Ces statistiques traduisent la grande diversité du stock des noms en France par rapport à de nombreux autres pays. Cette diversité est cependant moindre que celle que l'on peut observer aujourd'hui, car la liste porte sur des générations nées à la fin du XIXe siècle, époque où l'effet des migrations de population au niveau national ou international reste encore faible dans un département comme la Haute-Vienne. Parmi les 9 soldats nés à l'étranger, seulement deux ont un nom à consonance étrangère : Korngut (né en Autriche) et Canellakis (né en Grèce). On note que cinq noms Thomas, Dupuy, Faure, Faucher, Texier, apparaissent de douze à dix-sept fois dans la liste, il s'agit de patronymes très courants dans le département. On remarque également la présence de noms typiquement haut-viennois comme Nouhaud (9 fois), Laplaud (4 fois), Boulesteix et Lathière (seulement 2 fois) (1).
(1) Article Patronymes et toponymes courants en Limousin : un déterminisme géographique. Auteur : Joselito Mancuso – Insee Limousin, novembre 2007.
Graphique
Source : extrait de l'article Les Morts pour la France de Limoges, portrait statistique.
► Téléchargez le fichier qui détaille les 3003 Morts selon le nom
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Arts, Base, ECLAIRER, Haute-Vienne Limoges, Mémoire, Monuments, Morts pour la France
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218. Les cartes du site La Grande Guerre et le Limousin
11 janvier 2018 Luc Fessemaz
Liste des 24 cartes du site et liens vers les articles associés
De nombreuses cartes portent sur les Morts pour la France du Limousin, avec en particulier des cartes très approfondies liées aux monuments aux morts de Guéret, Limoges, Panazol et Tulle et d'autres moins élaborées concernant les principaux lieux de décès des Morts pour la France de Haute-Vienne.
On présente également des parcours individuels de soldats comme ceux du creusois Jean Jamet dont on dispose des lettres échangées avec sa famille pendant le conflit, et ceux de Firmin Tarneaud et Henri Dumont en tant que personnalités de Limoges.
On retiendra également la carte consacrée à la statuaire féminine dans les monuments aux morts du Limousin qui est liée à l'exposition En mémoire d'elles, la carte sur les hommes politiques de la Grande Guerre qui invite à parcourir le webdocumentaire intitulé Gouverner en temps de guerre.
La dernière carte de la liste consacrée à la porcelaine à Limoges en 1905 n'est pas liée à la Grande Guerre, mais fait partie d'une exposition de Canopé sur Charles Haviland.
Lien vers la carte Lien vers l'article associé sur le site
1 Morts pour la France des 201 communes de Haute-Vienne
La base des Morts pour la France de Haute-Vienne construite par Canopé Limoges
2 Population de Haute-Vienne 1911-1921
Cartes interactives des Morts pour la France de Haute-Vienne de la Grande Guerre
3 Guerre 14-18 : hommage franco-allemand au Hartmannswillerkopf
La commémoration du centenaire la déclaration de guerre au Hartmannswillerkopf
4 Principaux lieux de décès des combattants de Haute-Vienne le 28 août 1914
Le 28 août 1914 : le jour le plus meurtrier de l'histoire de la Haute-Vienne
5 Quelques fermes célèbres dans le département de la Marne pendant la Grande Guerre
6 Principaux lieux de décès des Morts pour la France de Haute-Vienne en septembre 1914
1310 morts pour la France originaires de Haute-Vienne en septembre 1914
7 Principaux lieux de décès des Morts pour la France de Haute-Vienne en octobre 1914
352 Morts pour la France originaires de Haute-Vienne en octobre 1914
8 Principaux lieux de décès des Morts pour la France de Haute-Vienne en novembre 1914
274 Morts pour la France originaires de Haute-Vienne en novembre 1914
9 Carte des Morts pour la France de Tulle
La carte des Morts pour la France de Tulle
10 Les 62 Morts pour la France du 100e RI de Tulle
11 MPF de Tulle du 100e RI et lieux de résidence
12 Lieux de décès les plus meurtriers des MPF de Tulle
13 Jean Jamet, soldat creusois pendant la Grande Guerre
Jean Jamet, un soldat creusois pendant la Grande Guerre
14 Carte des Morts de la Grande Guerre de Guéret
La carte des Morts de la Grande Guerre de Guéret
15 Firmin Tarneaud (1894-1914) et Henri Dumont (1882-1918)
La Grande Guerre a tué dans tous les milieux sociaux
16 Carré allemand du cimetière de Louyat à Limoges
Les 142 soldats allemands de Louyat
17 Carte des Morts pour la France de Limoges
La Carte des Morts pour la France de Limoges
18 Lieux de décès des victimes de la guerre de 1914 à 1922 pour la commune de Panazol
Les victimes de la Grande Guerre de la commune de Panazol
19 Lieux de naissances des habitants de Panazol en 1911 et 1921
20 Recensements de Panazol en 1911 et 1921
Les recensements à Panazol en 1911 et 1921
21 Lieux de décès des soldats de Vaulry pendant la Grande Guerre
La commune de Vaulry en Haute-Vienne pendant la Grande Guerre
22 En mémoire d'elles. La statuaire féminine dans les monuments aux morts du Limousin
En mémoire d'elles
23 Les hommes politiques de la Grande Guerre
Les hommes politiques de la Grande Guerre
24 La porcelaine à Limoges en 1905
Exposition Haviland réalisée par Canopé
Canopé, Cartographie, ECLAIRER Commémorations, Mémoire, Morts pour la France
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219. 2591 Morts pour la France de Haute-Vienne en 1918
21 mars 2018 Luc Fessemaz
1918, l'année de la Victoire
Le traité de Brest–Litovsk signé le 3 mars 1918 entre les gouvernements des Empires centraux et la République bolchevique, issue de la révolution russe, met fin aux combats sur le front de l'Est. Il permet de rapatrier sur le front de l'Ouest les divisions allemandes les plus performantes et de recréer une situation stratégique de supériorité numérique contre les armées françaises et britanniques. Il faut cependant agir vite avant que l'intervention des troupes américaines ne renverse l'équilibre des forces. Ludendorff propose une attaque près de Saint-Quentin pour percer le front de la Somme et avec comme but final de “battre les britanniques”. L'opération connue sous le nom de code “Michael” commence le 21 mars. Les troupes allemandes réussissent une percée et trois jours après le début de l'offensive, la menace d'une séparation des armées britanniques et françaises entraîne une crise interalliée. Dans l'urgence de la situation, il est décidé de nommer Foch comme général en chef des Alliés afin de mieux coordonner les actions des deux armées. L'offensive allemande est en échec à partir du 5 avril, elle bute devant Amiens et elle est arrêtée dans la région de Montdidier. Lundendorff riposte le 9 avril en lançant l'opération “Georgette” contre les Britanniques dans les Flandres. Elle vise à conquérir Ypres et à atteindre les côtes de la Manche. Cette seconde offensive allemande se traduit par le conquête du mont Kemmel le 25 avril, et se termine par celle du mont Scherpenberg le 29 avril, sans apporter le décision espérée. Lundendorff réoriente alors son effort contre les Français. Cette troisième offensive lancée le 27 mai à partir du Chemin des Dames, menace Paris situé à 120 kilomètres bombardé par un canon à longue portée appelé “grosse Bertha”. L'engagement des marines, corps d'élite de l'armée américaine, permet de renverser la situation à l'ouest de Château-Thierry le 6 juin. Ludendorff lance une quatrième offensive sur le Matz le 9 juin, mais elle est rapidement brisée le 14 juin par les Français assistés des Américains. Les troupes allemandes s'épuisent avec l'accumulation des pertes et avec le début de l'épidémie de “grippe espagnole” qui frappe des soldats moins résistants car moins bien nourris. Le 15 juillet, Ludendorff lance toutes ses forces dans une cinquième offensive : lors de cette seconde bataille de la Marne, les troupes allemandes progressent pendant trois jours, mais dès le 18 juillet elles subissent un contre-offensive de la part des Français soutenus par cinq puissantes divisions américaines. C'est le tournant de la Grande Guerre, l'implication massive des troupes américaines et la supériorité écrasante dans le domaine de l'arme blindée vont permettre de mener les troupes allées à la Victoire finale. Une percée à l'aide des chars est réalisée le 8 août devant Amiens, “jour noir de l'armée allemande”. Au cours du mois de septembre, les Allemands se replient vers leur ultime ligne de résistance, la Ligne Hindenburg. Au mois d'octobre les armées allemandes sont au bord de l'effondrement, mais les combats meurtriers se poursuivent jusqu'à la signature de l'Armistice le 11 novembre 1918.
Les dates de décès
Après la baisse des Morts pour la France de Haute-Vienne enregistrée en 1917, on observe en 1918 un niveau plus élevé avec 2591 décès, ce qui est comparable à l'année 1916 mais représente une proportion de 70% par rapport au sommet des 3711 décès des cinq mois de l'année 1914. Mensuellement, les deux premiers mois de l'année sont les moins meurtriers de la Grande Guerre. Par la suite on note une augmentation des Morts lors de cinq offensives allemandes : on passe de 129 Morts en mars lors de l'offensive Michael qui frappe relativement plus les troupes britanniques, à 342 Morts en juillet lors du tournant de la seconde bataille de la Marne. Le dernier mois complet de combats en octobre est particulièrement meurtrier pour les soldats de Haute-Vienne avec 545 Morts : c'est le quatrième mois le plus meurtrier des 52 mois de la Grande Guerre, après ceux d'août-septembre 1914 et celui de septembre 1915.
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Les lieux de décès
Au premier semestre de l'année 1918, quatre départements (Aisne, Oise, Marne, Somme) concentrent 64,1% des Morts, en liaison avec les quatre premières offensives allemandes. À l'étranger, on relève 60 Morts en Belgique, en particulier à Locre (23 Morts) lors de la bataille des Monts de Flandres.
Au second semestre 1918, les pertes sont un peu plus dispersées : les quatre premiers départements rassemblent 56,3% avec en particulier les combats qui se déroulent dans l'Aisne et dans la Marne, et dans une moindre mesure dans l'Oise et dans les Ardennes. Le 15 juillet 1918, premier jour de la seconde bataille de la Marne est le plus meurtrier de l'année avec 50 Morts. Les 28-30 juillet 1918 enregistrent 26 Morts à Fère-en-Tardenois dans l'Aisne, ce qui en fait le lieu de combat le plus meurtrier de l'année. Le total dans les pays étrangers rassemble 14% des Morts au second semestre contre 11,2% au premier trimestre : cette progression s'explique en particulier par la forte hausse des décès de prisonniers en Allemagne (59 Morts contre 10), et par celle des Morts sur le front italien (53 Morts contre 18). Il y a aussi 77 Morts sur le front d'Orient (Albanie, Bulgarie, Grèce, Macédoine, Serbie), plus souvent décédés de maladies que de combats.
Sur le graphique des 25 principaux lieux de décès en 1918, on retrouve des lieux de combats (Aisne, Belgique, Marne, Ardennes) déjà signalés et de grandes villes de l'arrière où l'on enregistre dans les hôpitaux des décès causés par des blessures ou des maladies (la “grippe espagnole” en particulier). Limoges occupe la première place avec 70 Morts, viennent ensuite les villes Paris, Châlons-sur-Marne, Vicence (Italie), Beauvais, Châteauroux, Ognon, Compiègne, Épernay et Meaux. Reims est une exception à cette liste car il s'y déroule de violents combats à proximité depuis 1914.
Les régiments de décès
Les pertes restent massivement concentrées sur les régiments d'infanterie, mais tous types rassemblés (chasseurs, coloniaux, active, réserve, territoriale) le total est moindre que les années précédentes (79,7% contre 84,9% en 1917 et 89,8% en 1916) car les ressources humaines s'épuisent et on assiste à un usage toujours plus intensif de l'artillerie avec une nouvelle arme comme les chars (8,6% des Morts contre 7,8% en 1917 et 5,2% en 1916) et de l'aviation (0,8% des Morts contre 0,4% en 1917 et 0,2% en 1916). On observe aussi une progression importante des pertes dans la cavalerie (3,4% contre 1,8% en 1917 et 0,7% en 1916) et dans le génie (3,8% contre 2,6% en 1917 et 2,0% en 1916).
► Pour consulter le détail des statistiques de l'article et des graphiques, téléchargez le document Excel 1918 MPF HV
Base, Haute-Vienne, MAITRISER Batailles, Morts pour la France
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220. Retrouver un ancêtre blessé en 1914-1918
10 juin 2018 Luc Fessemaz
Plus de quatre millions de blessés
Sur huit millions de combattants français de la Grande Guerre, quatre millions ont été blessés, dont la moitié au moins à deux reprises, et 700 000 ont été réformés pour invalidité. Autant dire que toutes les familles ou presque sont concernées.
Dans le cadre des commémorations de la Grande Guerre, le service de Santé des Armées a montré comment il avait du à cette époque s'adapter aux conditions médicales « hors normes » du conflit.
Tant publiques que privées, des archives permettent de retracer le parcours d'un ancêtre blessé et soigné, mais elles sont réparties sur l'ensemble du territoire français, voire au-delà pour les soldats alsaciens-lorrains qui ont combattu du côté allemand. Il est ainsi difficile, pour celui qui cherche un aïeul, de se retrouver sans guide dans la masse des fonds et des sites d'archives disponibles.
Ce livre indique donc la démarche et les documents à consulter en fonction de leurs lieux de conservation. Grâce aux exemples illustrant chaque type de recherche, le généalogiste découvrira les nombreuses pistes qui s'offrent à lui.
Une façon, en retrouvant toutes ces informations biographiques, de rendre hommage à cet ancêtre soldat qui a gardé dans sa chair les traces de son dévouement.
Cet ouvrage a reçu la Médaille d'or de la Société française d'histoire des hôpitaux et de l'AP-HP dans le cadre de Paris Healthcare en mai 2018. Plus d'informations.
L'auteur :
Sandrine Heiser, conservateur du patrimoine aux Archives nationales, est à l'initiative de la première Journée du généalogiste tenue au Service historique de la Défense en juin 2012. Elle a co écrit le guide Archives militaires, mode d'emploi, réedité en 2017.
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221. Les derniers jours des soldats de Panazol
19 octobre 2018 Luc Fessemaz
Conférence à la médiathèque de Panazol le samedi 10 novembre 2018 à 16h30
il s'agit de parcourir chronologiquement et géographiquement les derniers instants des 70 victimes en s'appuyant sur les renseignements tirés des fiches de Morts pour la France, des registres matricules des soldats, des JMO et historiques des régiments.
Le texte et le diaporama de la conférence seront mis en ligne à la suite de son déroulement
Cinq portraits de soldats de Panazol
20. François LABESSE 21 ans 15/02/1915
28. Baptiste BEAULIEU 29 ans 17/06/1915
36. Martial MOURGUET 25 ans 27/09/1915
44. Paul DEYSSET 37 ans 29/05/1916
50. Léonce MOURGUET 22 ans 11/01/1917
Diaporama et texte de la conférence du samedi 10 novembre 2018
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Tableau de synthèse sur le parcours des 70 victimes de Panazol
Les régiments au décès des soldats de Panazol
Les 70 soldats de Panazol se répartissent dans 56 régiments différents, principalement des régiments d'infanterie de la 12e région militaire (Limoges) et de la 17e région militaire (Toulouse). Les soldats les plus âgées sont décédés dans des régiments d'infanterie de réserve ou dans des régiments d'infanterie territoriale. Parmi les fantassins on trouve aussi des décès dans cinq bataillons de chasseurs à pied et dans trois régiments de zouaves de l'armée d'Afrique. En dehors de l'infanterie, on trouve des soldats parmi cinq régiments d'artillerie, deux régiments du train (logistique), deux régiments de cavalerie, un régiment du génie et un régiment de la marine.
Les résidences au décès des 70 victimes de la Grande Guerre de Panazol
• Les résidences au décès de 58 victimes de la Grande Guerre de Panazol se répartissent dans le bourg et 28 des 47 hameaux de la commune.
• Pour 5 victimes le hameau de Panazol n'est pas identifié.
• 7 victimes étaient domiciliées en dehors de la commune à Limoges, Saint-Just, Paris et Saint-Maur.
• La résidence civile au décès détermine la commune d'enregistrement de l'acte d'état civil.
Cliquez sur chacune des croix de la carte pour avoir des informations sur les soldats décédés du hameau considéré
https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=17dq2oCifuLRAlg9oP7jXxQcxDbekmGJl&ll=45.839369470405785%2C1.3046985320945623&z=13
Photos de la conférence du samedi 10 novembre 2018 à la médiathèque de Panazol
Photos : Cécile Denis Franceschi, responsable de la communication de la Mairie de Panazol
Le monument aux morts de Panazol après la cérémonie du centenaire du dimanche 11 novembre 2018
Photo : Luc Fessemaz
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222. L'odyssée des soldats d'Orient
24 octobre 2018 Luc Fessemaz
Les oubliés de la Victoire
Un documentaire vidéo de 52 minutes des historiens Didier Sapaut et Cédric Gruat
► Suivez ce lien pour voir la vidéo : https://www.reseau-canope.fr/notice/les-oublies-de-la-victoire.html
Ce documentaire, labellisé par la « mission du Centenaire de la Première Guerre Mondiale », est une co-production Réseau Canopé et Les Bons Clients. Avant l'avant-première du 18 octobre au Ministère des Armées et sa mise en ligne sur reseau-canope.fr, le documentaire de 52 min sera diffusé sur France3 le 7 novembre 2018.
Le film traite d'une période primordiale quant à l'issue de la Première Guerre mondiale, mais néanmoins oubliée, voire inconnue du grand public. Il s'appuie ainsi sur des images d'archives totalement inédites.
La volonté des auteurs est de proposer dans ce documentaire un regard nouveau sur l'année 1918 et sur l'après armistice et mettre en exergue l'odyssée de centaines de milliers de poilus d'Orient.
« Notre film souhaite, à travers l'histoire de cette armée d'Orient, poser un regard original sur la Grande guerre et ses prolongements, tout en inscrivant notre propos dans le temps présent et dans un questionnement actuel : Que signifie aujourd'hui commémorer la Première Guerre mondiale ? De quelle façon est-elle racontée et transmise ? Comment, à 100 ans de distance, faire « parler » les images de ce conflit sans les trahir ? Enfin, comment rendre compte de l'oubli dans une œuvre documentaire?»
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Chronologie du Front d'Orient
1915
• Bataille des Dardanelles du 18 mars 1915 au 9 janvier 1916 (9 mois et 22 jours)
• 18 mars : Échec de la tentative de forcement du détroit des Dardanelles, plusieurs cuirassés britanniques et français sont coulés.
• 24 avril : Arrestation et déportation de plus de 600 intellectuels arméniens de Constantinople par les Jeunes-Turcs, date qui marque le début du génocide arménien.
• 25 avril : Débarquement très difficile d'un corps expéditionnaire allié au cap Helles et dans la baie ANZAC à l'extrémité sud de la péninsule de Gallipoli.
• 11 juin : Les troupes serbes envahissent l'Albanie et occupent Tirana.
• 21 août : L'Italie déclare la guerre à l'Empire ottoman.
• 6 septembre : Traité secret entre la Bulgarie et les empires centraux, selon lequel la Bulgarie obtiendrait la Macédoine et un débouché sur l'Adriatique si elle déclare la guerre à la Serbie et à l'Entente.
• 5 octobre : Entrée en guerre de la Bulgarie contre la Serbie. Arrivée des premières troupes de l'Armée d'Orient (A.O.) mais renvoie du premier ministre grec Vénizélos, favorable à une entrée en guerre de son pays aux côtés des alliés, par le roi Constantin, cousin du Kaiser et partisan de la neutralité de la Grèce.
• Expédition de Salonique ou Front de Macédoine du 6 octobre 1915 au 29 septembre 1918
• 6 octobre : Invasion de la Serbie par la Bulgarie.
• 9 octobre : les troupes germano-autrichiennes entrent dans Belgrade.
• 28 octobre : Le président du Conseil roumain Ion Bratianu refuse le libre passage sur le territoire roumain de l'armée russe qui viendrait renforcer les Serbes.
• 23 novembre : Battue sur tous les fronts, l'armée serbe bat en retraite vers l'Albanie (indépendante depuis 1913 et neutre) d'où elle est évacuée vers l'île grecque de Corfou.
• 2 décembre : Les troupes alliées de Salonique reçoivent l'ordre de se replier au-delà du Vardar.
• 4 décembre : À Calais, les états-majors de France et de Grande-Bretagne examinent la question de Salonique, hésitant entre l'évacuation et le maintien des troupes.
1916
• 11 janvier : Les Austro-hongrois occupent le Monténégro.
• 16 janvier : Occupation française de Corfou. Les troupes serbes débarquent dans l'île.
• 3 juin : Les Alliés proclament l'état de siège à Salonique à la suite de la prise du fort de Rupel par les troupes germano-bulgares.
• 22 juin : Le Premier ministre grec Zaïmis ordonne la démobilisation de l'armée à la suite de dissensions avec les Alliés.
• 4 juillet : Le Premier ministre roumain Ion Bratianu rappelle aux Alliés que son pays interviendra à leurs côtés s'ils ne se retirent pas des Dardanelles et s'ils déclenchent une offensive contre les Bulgares à partir de Salonique.
• 4 août : Offensive serbe dans la région du lac Prespa en Macédoine.
• 9-18 août : Bataille de Doïran : trois divisions françaises et une division britannique du corps expéditionnaire de Salonique avec 45 000 hommes et 400 canons lancent une offensive contre les positions de l'armée bulgare au lac Doïran. Les alliés sont contraints de se replier sur leurs positions de départ avec de lourdes pertes.
• 17 août : Traité d'alliance entre l'Entente et la Roumanie signé à Bucarest : en échange de son entrée en guerre contre l'Autriche, on lui promet la Bucovine, la Transylvanie et le Banat.
• 23 août : L'armée bulgare bouscule les troupes serbes à l'ouest du dispositif allié.
• 27 août : La Roumanie déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie.
• 28 août : L'Allemagne, puis la Turquie, déclarent la guerre à la Roumanie. Les troupes roumaines du général Averescu entrent en Transylvanie.
• 1er septembre : La Bulgarie déclare la guerre à la Roumanie.
• 12 septembre – 19 novembre : bataille de Monastir (aujourd'hui Bitola) qui permet aux troupes françaises et serbes de l'expédition de Salonique, commandée par le général Sarrail, de percer les lignes bulgares et d'atteindre la vallée de la Cerna. Les deux armées s'affrontent sur le sol théoriquement neutre du royaume de Grèce.
• 14 septembre : Les troupes bulgaro-allemandes d'August von Mackensen lancent une offensive à l'est de Silistra contre la Roumanie
• 7 octobre : Les Allemands forcent les Roumains à évacuer la Transylvanie.
• 9 octobre : Eleftherios Venizelos constitue à Salonique un gouvernement provisoire favorable aux Alliés.
• 19 novembre : Prise de Monastir en Macédoine par le général Sarrail et les forces alliées (franco-anglo-russo-italiano-serbes).
• 2 décembre : L'Armée d'Orient du général Sarrail occupe Athènes après de sévères affrontements avec les Grecs.
• L'armée allemande de Falkenhayn traverse la Valachie, fait la jonction avec les Germano-bulgares de Mackensen venus de Dobrogea, et entre à Bucarest le 6 décembre, évacuée la veille par le gouvernement Bratianu qui se retire en Moldavie.
1917
• 12-18 mars : Bataille du Lac Prespa et de la cote 1248. Mai : Bataille de la Boucle de la Cerna et du Vardar. Tentative des troupes françaises et serbes, commandées par le général Sarrail de dégager la ville de Monastir enserrée par les troupes germano-bulgares.
• 29 juin : La Grèce entre dans la guerre au côté des Alliés.
1918
• 18 mars : La Roumanie signe un traité de paix préliminaire avec les puissances centrales à Buftea.
• 29-31 mai : Bataille de Skra di Legen qui se déroule autour de la position fortifiée de ce sommet du massif montagneux du Páiko, au nord-est de Salonique, et lors de laquelle les troupes grecques appuyées par une brigade française remportèrent une victoire sur les forces bulgares.
• 8 mai : Traité de paix de Bucarest : la Roumanie est dépossédée de la Dobroudja par la Bulgarie et d'une partie des Carpates par la Hongrie. Elle libère la Bessarabie de l'occupant russe.
• 15 septembre : Bataille de Dobro Polje. Début de l'offensive alliée qui permet aux troupes françaises et serbes de percer les lignes bulgares et qui allait mener à une victoire décisive sur les troupes bulgares.
• 24-29 septembre : Manœuvre d'Uskub (aujourd'hui Sopje en Macédoine). Elle permet aux troupes alliées, commandée par le général Franchet d'Espèrey, d'exploiter la percée du front en remontant la vallée du Vardar en direction de Vélès et d'Uskub, coupant ainsi l'armée bulgare en deux et obligeant la Bulgarie à demander l'armistice.
• 29 septembre : L'armistice de Salonique est signé par la Bulgarie et les puissances alliées, représentées par le général Franchet d'Espèrey.
• Octobre : Les forces de Franchet d'Espèrey marchent vers la Hongrie.
• 31 octobre : La Turquie signe l'armistice à Moudros.
• 1er novembre : Les Serbes entrent dans Belgrade désertée par les troupes austro-hongroises.
• 10 novembre : La Roumanie entre à nouveau en guerre et libère la Transylvanie.
• 13 novembre : L'armistice de Belgrade signée par le général Franchet d'Espèrey avec le gouvernement de Mihály Károlyi fixe la ligne de démarcation entre Hongrois et Roumains en Transylvanie. Le Banat est occupé par la Serbie.
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” D'avril 1915 à fin 1918, les armées alliées d'Orient (britannique, française, italienne, serbe, russe puis grecque) affrontent dans des conditions effroyables les troupes turques, austro-hongroises, allemandes et bulgares. Au plus fort de la bataille, ce sont près de 600 000 hommes de part et d'autre qui s'opposent. Les débarquements et les combats des Dardanelles débutent en avril 1915, avec l'objectif de prendre Constantinople.
Décevants, sanglants, ils vont durer neuf mois, au terme desquels les Alliés prennent conscience de l'ampleur du désastre et de l'échec de l'opération. Puis, pendant deux ans, les tensions entre Alliés, le manque de troupes et la complexité de la situation se conjuguent et aboutissent, malgré quelques opérations, à une quasi-neutralisation du front de Salonique. Des centaines de milliers d'hommes y sont immobilisés, souvent dans l'inaction et la douleur, car loin d'avoir vécu une expédition exotique, ” la fleur au fusil “, les poilus d'Orient y ont connu des souffrances terribles, autant, si ce n'est plus, qu'en France.
Il faut attendre fin 1917 pour que le général Guillaumat, nommé à la tête des armées alliées, redresse la situation et permette à son successeur, le général Franchet d'Esperey, de disposer d'une force efficace et puissante. Ce dernier, grâce à ses talents de stratège et à son audace, va conduire les armées alliées d'Orient à la victoire, imposer des armistices à la Bulgarie et à la Turquie, accélérant ainsi la fin de la Première Guerre mondiale. Le Front d'Orient, Max Schiavon, 2014.
Cartes sur le front d'Orient
” J'ai participé à beaucoup d'autres combats un peu partout dans le monde, témoigne le lieutenant-colonel Mézig. Nulle part , je dis biens nulle part, je n'ai vu les cadres et les hommes souffrir de la guerre comme sur cette presqu'île de Gallipoli. Souffrances de toutes sortes, dévorés par la vermine, condamnés à boire une eau infecte, à vivre au milieu des cadavres, guerre impitoyable de jour et de nuit. Là, il n'était pas question de repli stratégique, car derrière, à droite et à gauche, était la mer, toujours la mer.”
Tapuscrit inédit du lieutenant-colonel Mézig, caporal à Gallipoli. Archives de Max Schiavon, Front d'Orient p.83
Le front de Macédoine en 1915 en six cartes
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Les Balkans en 1914 et en 1918
Les Balkans en 1914
Percée du front d'Orient du 15 au 29 septembre 1918
Front d'Orient du 15 septembre au 3 novembre 1918
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Livrets sur le front d'Orient
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« 300 000 soldats français ont combattu sur le front d'Orient. Plus de 50 000 y sont Morts pour la France. »
Livret Le Front d'Orient et les Poilus de Salonique, 1915-1918, p. 12.
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Les Morts pour la France de Haute-Vienne décédés sur le front d'Orient
217 soldats nés en Haute-Vienne sont tombés sur le front d'Orient, c'est-à-dire dans les Balkans, du débarquement sur la presqu'île de Gallipoli dans l'Empire Ottoman en avril 1915 à l'occupation de la Hongrie en avril 1919. Cela représente 21,6% des Morts pour la France de Haute-Vienne décédés dans des pays étrangers (graphique de répartition des 1148 MPF) et seulement 1,6% de l'ensemble des 14 058 Morts pour la France du département.
Carte des lieux de décès sur le front d'Orient, des communes de naissance et des communes de transcription du décès
https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=15OG29Ramy4op2UNmk5jPHOlXVItbuAqr&ll=43.094532202309786%2C12.280047700000068&z=6
Les Morts sur la presqu'île de Gallipoli sont essentiellement tués à l'ennemi à Seddul-Bahr du 26 avril au 30 juin 1915. La plupart des Morts en Grèce sont décédés de maladie dans les hôpitaux du camp de Salonique, alors que les Morts en Macédoine et en Serbie se partagent entre décès de maladie ou de blessures (ambulance de Cer, ambulances d'Ochrida et Vélès), et décès au combat (Skra-di-Legen, boucle de la Cerna, Kenali, Monastir).
« Mon armée est immobilisée dans les hôpitaux. »
Formule célèbre contenue dans une lettre au ministre de la Guerre en 1916 du Général Maurice Sarrail, Commandant en chef des Armées Alliées d'Orient, au sujet de l'épidémie de paludisme.
...
(En octobre 1918) Une grave épidémie de grippe espagnole atteint le régiment et lui occasionne des pertes très élevées : plus de 300 officiers, sous-officiers, caporaux et soldats sont inhumés au cimetière de Cer (Serbie). Historique du 176e Régiment d'infanterie p.19.
...
Les 217 Morts pour la France de Haute-Vienne sur le front d'Orient en 15 graphiques
1. Année de décès
2. Mois de décès
3. Pays de décès
4. Lieu de décès
5. Régiment de décès
6. Grade
7. Nom
8. Premier prénom
9. Nombre de prénoms
10. Année de naissance
11. Age au décès
12. Commune de naissance
13. Département de transcription
14. Centre de recrutement
15. Genre de mort
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Liste des 217 Morts pour la France de Haute-Vienne sur le front d'Orient selon la date de décès
Source : base des 14058 Morts pour la France de Haute-Vienne
▼ Téléchargez le fichier complet des 217 Morts pour la France sur le front d'Orient
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Pour aller plus loin :
Articles
Le front d'Orient de la Grande Guerre – Mission du Centenaire
http://centenaire.org/fr/le-front-dorient-de-la-grande-guerre
Le front d'Orient : 1915 – 1919 – Chemins de Mémoire
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/le-front-dorient-1915-1919
L'armée d'Orient, des expériences combattantes loin de Verdun – François Cochet p. 91-103, Cahiers de la Méditerranée n°81, 2010.
https://journals.openedition.org/cdlm/5498
La Grande guerre vue des commissions du Sénat : les troupes françaises à Salonique
https://www.senat.fr/evenement/archives/D48/salon.html
Histoire de la lutte contre le paludisme dans l'armée française : de l'Algérie à l'Armée d'Orient pendant la Première Guerre mondiale – Médecine et Santé Tropicales 2014 ; 24 : 349-361.
Lutte contre le paludisme dans l'Armée Française d'Orient sur le front de Salonique de 1916 à 1918 – Conférence du Professeur René Migliani, Marseille, hôpital de La Timone, 4 octobre 2017.
Ouvrages :
1914-1919 – Le Front d'Orient. Les soldats oubliés – Serge Truphemus, Jean-Yves Le Naour, 61 p. Éditeur : CRDP de l'académie d'Aix-Marseille, Ville de Marseille. Date de parution : 01/11/2014.
https://www.reseau-canope.fr/notice/1914-1919-le-front-dorient.html
Le front d'Orient. Du désastre des Dardanelles à la victoire finale (1915-1918). Max Schiavon, Éditions Tallandier, août 2016, 416 p.
https://www.tallandier.com/livre/le-front-dorient/
Vidéos :
Les oubliés de la victoire. L'odyssée des soldats d'Orient. Éditeurs : Les Bons Clients / Réseau Canopé / ECPAD / France Télévisions- 2018. Vidéo en SD ou HD en version gratuite. Durée 51 :49
https://www.reseau-canope.fr/notice/les-oublies-de-la-victoire.html
Reporters : Le front d'Orient, prélude à la victoire de 1918 – Diffusé le 09/11/2018 sur France 24. Durée 16 :15
https://youtu.be/9lmZwzmM1vs
https://www.france24.com/fr/reporters/20181109-grande-guerre-1918-salonique-victoire-front-orient-poilus
AGIR, Base, Canopé, Vidéos Front d'Orient, Morts pour la France
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223. Les cinq fusillés de Limoges
25 octobre 2018 Luc Fessemaz
Fusillés pour l'exemple
Les cinq fusillés de Limoges désignent des soldats nés à Limoges et “fusillés pour l'exemple” suite à des condamnations à mort prononcées par des Conseils de guerre en 1915 et 1916, pendant la Grande Guerre. Il s'agit de Jean Faucher, Charles Francis Fournerie, Nicolas Leboutet, Pierre Tranchant, et Antoine Voisin. Conformément à la décision du conseil municipal de la ville de Limoges du 13 décembre 2016, les noms des fusillés figureront sur la stèle entourant le monument aux morts de la place Jourdan inaugurée le 11 novembre 2018 et où seront également gravés les 3005 noms des Morts pour la France nés ou domiciliés à Limoges au moment de leur décès. Il faudrait parler des “quatre plus un” car le cas du soldat Antoine Voisin comporte une part de mystère : sur le site Mémoire des hommes du Ministère de la défense, il figure dans la base des fusillés de la Première Guerre mondiale (1), mais il figure aussi dans la base des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale, sans avoir été réhabilité par un procès pendant l'entre-deux-guerres... En conséquence Antoine Voisin s'est retrouvé dans la liste des 3005 Morts pour la France de Limoges et la Libre Pensée qui milite pour la réhabilitation de tous les fusillés et la presse locale n'évoquent que quatre fusillés pour l'exemple.
Cet article se propose de présenter pour chaque fusillé des indications biographiques tirées des actes d'état civil en ligne auprès des Archives départementales de la Haute-Vienne et de résumer les informations contenues dans les archives des conseils de guerre conservées au Service historique de la Défense et composées des minutes de jugement et des dossiers de procédure (2).
(1) Le corpus des fusillés documentés ne comporte pas que des “fusillés pour l'exemple”, mais aussi des fusillés condamnés pour crimes ou délits de “droit commun” ou pour espionnage, des fusillés sans jugement et des exécutés sommairement. Sur 1009 fusillés recensés on compte 640 “fusillés pour l'exemple”. Pour plus de détails sur la Base des fusillés consultez le site Mémoire des Hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?larub=211&titre=fusilles-de-la-premiere-guerre-mondiale
(2) Les archives des conseils de guerre : “Dossiers de procédure et minutes de jugement constituent le reflet le plus direct de l'activité des conseils de guerre. Une même minute ou un même dossier peuvent concerner plusieurs fusillés ou plusieurs accusés jugés lors d'une même séance du tribunal. Les minutes présentent un aperçu sommaire des affaires jugées : elles ne contiennent en effet que l'état civil du prévenu, l'acte d'accusation, les attendus du jugement et la sentence du tribunal. Le dossier de procédure est la source la plus complète, dans la mesure où il comprend l'ensemble des documents ayant servi à l'instruction.” Site Mémoire des hommes.
Comment fonctionnait la justice militaire pendant la Première Guerre mondiale
“Un bon moyen de connaître ce fonctionnement en détail est de consulter mon livre Fusillés pour l'exemple, 1914-1915, car j'y consacre de longs développements. Pour résumer, la justice militaire s'appuyait sur un code adopté en 1857 sous Napoléon III, durci pour le temps de guerre par une loi du 18 mai 1875. Le souci étant que la manifestation de le justice n'entrave pas la bonne marche des opérations militaires et pour ce faire l'instruction était des plus rapides et le jury réduit à cinq personnes. Un officier remplissait les deux fonctions de juge d'instruction et de commissaire du gouvernement. L'appel à jugement était possible mais, en temps de guerre, pouvait être suspendu sur décision du président de la République. Ce qui fut le cas dès le début du conflit. De même, le président accepta de ne pas être consulté avant exécution si les circonstances l'imposaient, le recours à la grâce présidentielle devant , suivant l'instruction qui l'annonçait, “constituer l'exception”. Seul le général qui avait provoqué la mise en jugement pouvait suspendre l'exécution.” Extrait de l'article : Fusillés pour l'exemple ? Entretien avec André Bach, publié le 6 juin 2017 sur le site de la Mission du Centenaire.
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Nicolas LEBOUTET soldat au 109e RI fusillé le 29 mars 1915 à Hersin dans le Pas-de-Calais à l'âge de 21 ans
D'après son acte de naissance, Nicolas Leboutet est né le 28 février à Limoges, fils de Simon Leboutet, forgeron âgé de 53 ans et de Marie Peyrichon, sans profession âgée de 48 ans, domiciliés 72 route de Toulouse, mariés à Panazol le 25 juin 1873.
Le registre matricule n°577, classe 1914, centre de recrutement de Limoges indique qu'au moment de son appel sous les drapeaux, Nicolas Leboutet exerce la profession de journalier (1) et qu'il est domicilié 6 rue du Clos Sainte-Marie à Limoges. Appelé à l'activité le 6 septembre 1914, il est soldat de 2e classe au 109e RI caserné à Chaumont en Haute-Loire. Parti aux armées le 15 novembre 1914, il est condamné par le Conseil de guerre de la 13e DI le 27 mars 1915, pour abandon de poste en présence de l'ennemi et sur un territoire en état de guerre. Il est fusillé deux jours plus tard le 29 mars 1915 à Hersin (et non Hesdin) à 6h30 et inhumé dans cette commune dans la fosse 4, tombe 118.
(1) Dans le procès-verbal d'interrogatoire du 23 mars 1915, la profession indiquée est “porcelainier”.
Document conservé aux Archives départementales de la Haute-Vienne, sous la cote 1R 761 vue 156.
Nicolas Leboutet dispose d'une fiche individuelle de “non Mort pour la France” sur le Site Mémoire des hommes qui indique qu'il a été fusillé à Hersin dans le département du Pas-de-Calais. Elle comporte une erreur sur le centre de recrutement qui n'est pas Langres mais Limoges.
Document issu de la base des morts la Première Guerre mondiale du site Mémoire des hommes
Son dossier de procédure est consultable dans la base des fusillés (34 vues classées dans l'ordre inverse de la chronologie). L'inventaire des pièces de procédure indique que le soldat Nicolas Leboutet du 109e RI est inculpé d'abandon de poste en présence de l'ennemi et sur un territoire de guerre. Le délit est constitué le 9 mars 1915 et la séance du Conseil de guerre se tient le 27 mars 1915 (vue 1/34).
Le dossier de procédure contient :
• la plainte en Conseil de guerre (vues 31 à 32)
• le rapport du Capitaine Pieyre sur les faits reprochés au soldat Leboutet (vues 27 à 30)
• la délégation des fonctions d'officier de police judiciaire (vue 26)
• le procès-verbal d'interrogatoire au corps de l'inculpé (vues 22 à 25)
• la liste nominative des témoins et les procès-verbaux d'information au corps des trois témoins (vues 15 à 21)
• l'ordre d'informer contre le dit Leboutet (vue 14)
• le procès-verbal d'interrogatoire au Conseil de guerre de l'inculpé (vues 11 à 13)
• le rapport sur l'affaire Leboutet rédigé par le rapporteur près le Conseil de guerre de la 13e Division (vues 9 et 10)
• l'ordre de mise en jugement (vue 8)
• l'original de notification (vue 7)
• l'original de signification de cédules d'assignation à comparaître (vue 6)
• le jugement au nom du peuple français du Conseil de guerre aux armées de la 13e DI (vues 3 à 5)
• la note de service pour l'organisation de l'exécution (vues 2 et 3)
La plainte en Conseil de guerre adressée par le Lieutenant-Colonel H. Schmidt Commandant le 109e RI à M. le Général Commandant la 13e Division d'Infanterie concerne le soldat Nicolas Leboutet qui s'est rendu coupable le 11 mars 1915 d'abandon de poste en présence de l'ennemi et s'accompagne de huit pièces de procédure en date du 22 mars 1915 (vue 32).
Le rapport du Capitaine Pieyre Commandant la 3e Compagnie du 109e RI sur les faits reprochés au soldat de 2e classe Leboutet Nicolas en date du 1er mars indique que le 11 mars 1915 le soldat de 2e classe Leboutet était puni de prison pour le motif suivant : ” après avoir, sans autorisation, quitté le Compagnie qui se rendait en 1ère ligne est rentré au cantonnement prétendant n'avoir pu poursuivre parce qu'il avait perdu un brodequin dans les boyaux. Ayant reçu en remplacement des snow-boots et ayant été chargé d'accompagner les cuisiniers est resté de nouveau en arrière sous prétexte qu'il lui était difficile de marcher aussi vite qu'eux et a abandonné un sac de pain dans les boyaux et est rentré au cantonnement disant avoir perdu un snow-boot”. La suite du rapport précise les circonstances et les faits qui sont reprochées au soldat Leboutet et se termine par l'avis suivant : “En conséquence, vue la mauvaise conduite habituelle de ce soldat qui est pour ses camarades d'un très mauvais exemple sous tous les rapports, le Commandant de le Compagnie a l'honneur de demander que Leboutet ne soit l'objet d'aucune mesure de clémence, car malgré les nombreuses recommandations qui lui ont été faites, il a continué à très mal se conduire. Son capitaine demande donc qu'il soit traduit devant un Conseil de guerre et qu'il lui soit fait application de l'article 213 du Code de justice militaire.” (vue 30)
Le procès-verbal d'interrogatoire au corps de l'inculpé rédigé le 20 mars 1915 apporte les précision suivantes : “D. Au moment ou vous avez perdu vos chaussures, pourquoi n'avez-vous pas cherché à les retrouver ? R. J'ai fait ce que j'ai pu pour les retrouver mais je n'ai pas pu, nous avions de la boue jusqu'au ventre. (...) D. Vous rendez-vous compte que vous avez commis une faute grave en quittant la Compagnie sans autorisation ? R. Oui. D. Regrettez-vous cette faute ? R. Oui. D. Avez-vous quelque chose à ajouter ? R. Non. ” (vue 24)
Le témoignage du caporal Paul Houdaille (classe 1909) de la 3e Compagnie et remplissant les fonctions de fourrier au cantonnement de Bouvigny reprend l'enchainement des faits reprochés au soldat Leboutet et se termine par des réponses défavorables : “D. Est-ce un bon soldat ? R. Non c'est un très mauvais soldat. D. Est-ce-le 1ère fois qu'il abandonne la Compagnie au feu ? R. Il avait déjà été puni au combat de Vermelles par le Lieutenant Guillot chef de Section pour avoir quitté la Compagnie qui était aux tranchées et s'être enivré au cantonnement.” (vue 21)
Le témoignage du caporal Eugène Martin (classe 1914) de la 3e Compagnie se termine par des appréciations moins affirmatives : “D. Connaissez-vous Leboutet depuis longtemps ? R. Je l'ai connu au dépôt à la 25e Compagnie et l'ai retrouvé à la 3e Compagnie au mois de novembre. D. Est-ce un bon soldat ? R. Non. Je ne le considère pas comme un bon soldat. D. Est-il brave au feu ? R. Je ne sais pas, il n'est pas de ma section.” (vue 19)
Le témoignage du soldat René Poublan (classe 1901) 2e classe à la 3e Compagnie n'accable pas non plus l'inculpé : “D. Avez-vous retrouvé le sac de pain ? R. Oui dans le boyau, sur un petit escalier. D. Est-ce qu'il aurait pu vous suivre s'il avait voulu ? Je ne sais pas, je ne l'ai pas revu. D. Connaissiez-vous Leboutet depuis longtemps ? R. Depuis le mois de novembre qu'il est arrivé à la Compagnie. D. Est-ce un bon soldat ? R. Il est un peu indiscipliné. D. Est-il brave au feu ? R. Je ne sais pas.” (vue 17)
Le Général Commandant la 13e Division d'Infanterie, suite à la plainte en Conseil de guerre déposée ordonne la mise en jugement du soldat Leboutet, fait au quartier général, à Sains-Gohelle le 22 mars 1915. (vue 14)
Le procès-verbal d'interrogatoire du soldat Leboutet par le Conseil de guerre se tient le 23 mars à Sains-en Gohelle. Il rappelle les faits imputés : ” avoir le 9 mars 1915, à Notre-Dame-de-Lorette, abandonné son poste en présence de l'ennemi et sur un territoire en état de guerre”. L'inculpé répond dans le détail aux faits qui lui sont reprochés. L'interrogatoire se termine ainsi : “D. D'après votre propre déclaration il vous restait quarante mètres à faire pour rejoindre vos camarades. Comment admettre que vous “n'ayez pas eu la force d'avancer”, alors que pour retourner en arrière, vous avez fait quinze cents mètres dans le boyau, avec de l'eau boueuse jusqu'à mi-jambe ? R. L'inculpé ne répond rien. Puis il déclare : Quand je suis rentré au cantonnement, vers dix heures, j'ai prévenu le caporal Houdaille. Je regrette vivement la faute dont je me suis rendu coupable.” (vue 13)
Le rapport sur l'affaire Leboutet rédigé par le rapporteur près le Conseil de guerre de la 13e Division le 23 mars 1915 se termine dans la logique de la procédure militaire par l'avis suivant : “L'abandon de poste étant nettement caractérisé, le Commissaire rapporteur soussigné estime qu'il y a lieu de renvoyer le soldat Leboutet devant le Conseil de guerre de la Division sous l'inculpation : d'avoir le 9 et 10 mars 1915, à Notre-Dame-de-Lorette, abandonné son poste en présence de l'ennemi et sur un territoire en état de guerre, crime prévu et puni par l'article 213 du Code de justice militaire et vous prie de prononcer sur la mise en jugement”. (vue 10)
Le même jour, au quartier général à Sains-en-Gohelle, le Général Commandant la 13e Division d'Infanterie convoque le Conseil de Guerre pour statuer sur les faits imputés au soldat Leboutet, le 27 mars 1915, à 13 heures. (vue 8)
Le jugement du Conseil de guerre déclare le soldat Leboutet coupable et le condamne à la peine de mort conformément à l'article 213 du Code de justice militaire. (vue 4).
La note de service rédigée au nom du Général Cadoudal Commandant par intérim de la 13e Division d'Infanterie, depuis le Q.G. le 28 mars 1915, fixe l'exécution de Nicolas Leboutet ainsi que René Marie Bolle (une autre soldat du 109e RI également condamné) au 29 mars 1915, à 6 heures 30 à Hersin. Elle désigne aussi les pelotons d'exécution et les troupes qui assisteront à la prise d'armes de l'exécution. (vues 2 et 3)
La transcription de l'acte de décès de Nicolas Leboutet dans l'état civil de la commune de Limoges le 19 juin 1915 reprend les informations sur le jour de l'exécution mais n'indique pas que le soldat a été fusillé. On notera en marge de l'acte la présence de la mention erronée de “Mort pour la France”...
Document conservé aux Archives départementales de la Haute-Vienne, sous la cote 3E 85/458 vue 216.
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Jules TRANCHANT soldat au 142e RI fusillé le 1er août 1915 à Hans dans la Marne à l'âge de 20 ans
D'après son acte de naissance, Jules Tranchant est né le 30 janvier 1895 à Limoges, fils d'Édouard Tranchant, journalier, âgé de 25 ans, et de Marie Richemont, retoucheuse, âgée de 19 ans, domiciliés à Limoges 16 rue Vigenaud, et mariés en cette mairie le 6 août 1892.
Le registre matricule n°2158, classe 1915, centre de recrutement de Limoges indique qu'au moment de son appel sous les drapeaux, Jules Tranchant réside à Saint-Germain-du-Puy dans le département du Cher mais ne précise pas sa profession. Appelé à l'activité le 17 décembre 1914, il est arrivé le lendemain au 142e RI en dépôt à Lodève dans l'Hérault, et intégré soldat de 2e classe. Il est signalé décédé le 1er août 1915 à Hans dans la Marne, sans autres précisions. On notera qu'au niveau des antécédents judiciaires, dans une accusation de vol et de complicité de vol, il est acquitté pour avoir agi sans discernement et confié à l'assistance publique par le Tribunal de Limoges, le 15 janvier 1912.
Document conservé aux Archives départementales de la Haute-Vienne, sous la cote 1R 775 vue 307.
Jules Tranchant dispose d'une fiche individuelle de “non Mort pour la France” sur le Site Mémoire des hommes qui indique qu'il a été condamné à mort par le Conseil de guerre de la 31e DI le 30 juillet 1915 et fusillé le 1er août à Hans dans le département de la Marne.
Document issu de la base des morts la Première Guerre mondiale du site Mémoire des hommes
Son dossier de procédure est consultable dans la base des fusillés (62 vues classées dans l'ordre inverse de la chronologie). L'inventaire des pièces de procédure indique que le soldat Jules Tranchant du 142e RI est inculpé 1° d'abandon de poste en présence de l'ennemi et 2° de désertion en présence de l'ennemi. Le délit est constitué le 6 mai 1915 et la séance du Conseil de guerre se tient le 30 juillet 1915 (vue 1/62).
Le dossier de procédure contient :
• la plainte en Conseil de guerre (vue 7)
• la note relative aux pièces matricules (vues 57 à 60)
• le procès-verbal d'arrestation (vues 55 et 56)
• le rapport du Commandant de Compagnie (vues 53 et 54)
• le rapport du Commandant du 2e Bataillon du 142e RI (vues 49 à 52)
• l'interrogatoire de l'inculpé au corps (vues 45 à 48)
• les déclarations des témoins (vues 41 à 44)
• l'ordre d'informer (vue 40)
• l'interrogatoire de l'inculpé lors de l'instruction (vues 36 à 39)
• la commission rogatoire et le bordereau d'envoi des pièces (vues 33 à 35)
• la cédule de citation et signification (vues 30 à 32)
• les déclarations des témoins (vues 23 à 29)
• le rapport et conclusions du Commissaire (vues 19 à 21)
• l'ordre de mise en jugement (vue 18)
• la citation à comparaître (vues 16 et 17)
• le rapport du Commissaire après le jugement et l'avis du Général Commandant la 31e DI (vues 12 et 13)
• l'ordre d'exécution (vue 11)
• le procès-verbal d'exécution (vues 9 et 10)
• le compte rendu médical de l'exécution (vue 8)
• le jugement du Conseil de guerre (vues 3 à 6)
Le procès-verbal d'arrestation du soldat Tranchant est rédigé par le gendarme à cheval Henri Pervalet et daté du 19 mai 1915. Il rapporte ce qui suit : ” De service au camp d'aviation de Bouy (Marne), nous avons vu un militaire, sans armes, circulant sur la route de Mourmelon à Bouy. Ce militaire, en nous apercevant, s'est avancé vers nous et nous a déclaré : “Je me nomme Tranchant, Jules, âgé de 20 ans, né à Limoges le 30 janvier 1895 de feu Edmond et Richemont Marie, célibataire. J'appartiens à la classe 1915 et suis affecté au 142e Régiment d'Infanterie, (sixième Compagnie) que j'ai quitté il y a environ 12 jours, vers dix-sept heures. J'ai abandonné mon régiment parce que j'étais fatigué de la vie de tranchées. J'ai couché depuis dans les abris construits par la troupe et j'ai vécu de ce que je pouvais trouver çà et là. Je regrette beaucoup mon acte. Je suis sans armes, les ayant laissées, ainsi que ma tunique et mon livret militaire, dans les boyaux où nous étions en repos à huit cents mètres environ des tranchées. Je n'est emporté que mon bidon. Mon régiment se trouvait, autant que je puis croire, aux alentours de Somme-Tourbe.” Lecture faite, persiste et signe. Nous avons aussitôt arrêté ce militaire que nous avons conduit à la prévôté du Quartier Général du 4e Corps d'armée, en attendant son transfèrement. Fouillé, cet homme n'a été trouvé en possession d'aucune pièce susceptible de lui être retirée.” (vue 55)
Le rapport du Lieutenant Guibert Commandant la 6e Compagnie du 142e RI daté du 26 mais 1915, détaille les faits suivants : “Le 6 mai 1915 à 23h, le sergent Lacvivier constatait après la relève que le soldat Tranchant Jules mle 6840 classe 1915 de la 6e Cie n'avait pas suivi la Cie et manquait à l'appel. Le sergent me signala aussitôt l'absence de ce soldat, et le lendemain 7 nous le portions comme disparu. Au cours de notre séjour dans les tranchées nous avons vu une croix portant le nom de Tranchant, et nous en avions déduit que ce soldat avait été tué. Quelques jours auparavant le sergent Lacvivier et le caporal Fourcade avaient vu le soldat Tranchant inscrire son nom sur une croix qu'il avait faite et lui avaient fait des remontrances à ce sujet sur l'inanité d'une pareille chose. Il est à présumer que la croix que nous avons vue avait été placée par Tranchant lui-même qui avait ainsi prémédité son acte et tenté d'empêcher toutes recherches. Depuis ce soldat a été arrêté le 19 mai par la prévôté aux armées sur la route de Mourmelon à Bouy (Marne) aux environs du parc d'aviation. Le soldat Tranchant Jules était arrivé à notre Cie le 16 avril, il n'est donc resté sous nos ordres que 20 jours pendant lesquels il n'avait été l'objet d'aucune remontrance et rien de faisait supposer qu'il put commettre un acte pareil. En conséquence nous demandons que le soldat Tranchant soit traduit devant un Conseil de guerre pour y répondre du crime de “désertion en présence de l'ennemi”.” (vues 53 et 54)
La note relative aux pièces matricules datée du 26 mai 1915 indique que le relevé de punition du soldat Tranchant ne peut être versé au dossier car “le livret matricule n'existant pas à la Compagnie, aucune pièce officielle n'a permis d'établir cet état”. Il en est de même pour l'état signalétique du soldat matricule 6840, classe 1915. (vues 57 à 60)
Le rapport du Commandant Guillet Commandant le 2e Bataillon daté du 24 mai 1915 apporte d'autres informations. Le soldat Tranchant a été instruit à Lodève de décembre 1914 au 15 avril 1915 par l'adjudant Ginestet. Il était employé dans des ateliers de porcelaine à Limoges (Guérin, Théodore Haviland, Paroutaud (noms mal orthographiés), etc... À la question : “Pourquoi n'étiez-vous pas toujours dans la même maison ?” Il répond : “C'est à cause des grèves (doublement souligné). Je faisais comme mes camarades” (1). Fouillé en présence du Commandant et de deux sous-officiers, le soldat Tranchant fut trouvé porteur de différents papiers et entre autres d'une lettre adressée à sa mère dans laquelle il disait : “Je sais que je passerai en Conseil de guerre et que je ne vous reverrai plus”. Le Commandant poursuit son rapport en affirmant : “Tranchant me paraît intelligent. Il est en parfaite santé et s'est certainement très bien nourri pendant son absence. Il sera facile je crois de savoir qui l'a hébergé à Bouy. (...) Tranchant pendant l'interrogatoire que je lui ai fait subir paraissait très abattu. (...) Tranchant est en prison à Somme-Tourbe. En résumé, je crois que s'il y a à chercher une menée antimilitariste, c'est à la 6e Cie – mouvement tout à fait local, qui n'aura certainement aucune répercussion sur l'ensemble du Bataillon. Je ne crois pas me tromper en disant que l'esprit général du 2e Bataillon est bon et que les hommes me demanderaient qu'une chose, c'est d'être débarrassés des meneurs, si toutefois il y en a”. (vues 49 à 52)
(1) La porcelaine à Limoges en 1905, carte Google de Canopé Limoges https://www.google.fr/maps/d/u/0/viewer?mid=1_tGpu0JoSFHbsLsOAZRljvv8Tzo&hl=fr&ll=45.83797830336878%2C1.2578331589843401&z=14
Le procès-verbal d'interrogatoire de l'inculpé daté du 29 mai 1915 apporte les réponses suivantes : “D. Vous êtes inculpé de “désertion en présence de l'ennemi”, qu'avez-vous à dire pour votre justification ? R. J'avoue avoir déserté, je regrette ; je demande à retourner sur le front. D. Pourquoi avez-vous déserté ? L'avez-vous fait seul ou quelqu'un vous a-t-il poussé à le faire ? R. J'étais seul, personne ne m'a poussé à le faire ; c'est un coup de folie de ma part.” Dans la suite de ses réponses Jules Tranchant précise les phases successive de son errance. L'interrogatoire se termine par les éléments suivants : “D. Vous prétendez n'avoir parlé à personne et n'avoir été reçu par personne du 7 mai au 15 mai. Comment avez-vous pu vivre pendant tout ce temps là ? R. J'ai toujours mangé des croutes de pain de je trouvais sur ma route. D. Vous avez été reçu les 16 et 17 par le 134e territorial ? R. Oui, mon Commandant. D. Vous avez dit aux hommes qui vous recevaient que vous étiez déserteur ? R. Ils m'ont demandé d'où je venais et le numéro de mon régiment, je leur ai répondu que j'étais égaré, et que je cherchais mon régiment.” (vues 45 à 47)
Les procès-verbaux d'information datés du 29 mai 1915 contiennent les dépositions de deux témoins.
Le témoignage du caporal Paul Fourcade, de la 6e Cie, âgé de 22 ans et coiffeur de profession se limite à rapporter le manquement à l'appel du soldat Tranchant, dans la nuit du 6 au 7 mai à 20 heures au moment de la relève. L'unique question posée par le Commandant porte sur l'affaire de la croix : “D. Savez-vous quelque chose au sujet de la croix qui se trouve dans le secteur B et qui porte le nom de Tranchant ? R. J'ai remarqué que Tranchant travaillait avec le couteau à fabriquer une petite croix. Je l'ai réprimandé, et il m'a répondu qu'il faisait cela pour s'amuser.” (vue 43)
Le témoignage du sergent-major Pierre de Lacvivier, âgé de 32 ans et avoué de profession apporte les mêmes informations sommaires que le témoignage du caporal Fourcade. (vue 41)
La plainte en Conseil de guerre contre le soldat Tranchant est déposée le 31 mai 1915 par le Colonel Tahon Commandant le 142e RI. Elle demande que le soldat soit traduit devant le Conseil de guerre pour “désertion en présence de l'ennemi“. (vue 7)
L'ordre d'informer contre le soldat Tranchant est émis par le Général Commandant la 31e DI le 6 juin 1915, depuis le Quartier Général à Hans. Il charge le Commissaire du Gouvernement près du Conseil de guerre d'en assurer l'exécution. (vue 40)
Le Commissaire rapporteur près le Conseil de guerre procède à l'interrogatoire de l'inculpé le 25 juin 1915. Le questionnement permet de repréciser le déroulement des faits, du jour de l'abandon de poste, jusqu'au jour où l'inculpé se constitue prisonnier auprès de la gendarmerie. Interrogé sur l'épisode de la fabrication d'une petite croix à son nom, Jules Tranchant réfute avoir voulu simuler sa mort et affirme l'avoir jetée par dessus la tranchée et non plantée en terre. L'interrogatoire se termine ainsi : ” D. Qu'avez-vous à ajouter pour votre défense ? R. Je regrette d'avoir abandonné mon poste et d'être parti de ma compagnie. Je ne savais ce que je faisais. J'ai agi dans un moment de défaillance que je ne m'explique. J'avais toujours bien fait mon devoir jusque là. J'ai toujours été bon soldat. C'est moi même qui ai demandé à partir pour le front quand j'étais au dépôt de Lodève. La veille où je suis parti j'avais résisté à une attaque allemande qui nous a surpris avec des grenades. Je regrette encore ma faute et ne demande qu'à revenir au front pour la racheter et à faire mon devoir. Encore une fois j'ai agi dans un moment de folie mais j'affirme de nouveau que je n'ai pas mis mon nom sur la croix que j'avais faite pour me distraire.” (vues 38 et 39)
Le Commissaire rapporteur adresse au Prévôt de la Division une commission rogatoire le 25 juin 1915, afin de citer à comparaître cinq témoins qui auront à répondre à une liste de sept questions : le Commandant Guillet, le Lieutenant Guibert, l'adjudant Gineste, le sergent-major de Lacvivier et le caporal Fourcade, tous du 142e RI (vue 34). La cédule de citation émise par la Prévôté depuis Mourmelon-le-Petit le 30 juin se heurte au fait que le gendarme à cheval qui s'est transporté au bivouac du 142e RI ne trouve pas l'adjudant Gineste. Il consigne dans son rapport : “parlant à la personne de M. le Colonel Commandant le 142e RI, qui a déclaré que l'adjudant Gineste était inconnu audit régiment.” (vue 32). Par ailleurs, le Rapporteur est informé par courrier que le Commandant Guillet ne se trouve plus dans la zone des armées car il a été évacué à la date du 1er juin et il a été impossible de connaître le dépôt ou la formation sanitaire sur lequel cet officier supérieur a été dirigé. (vue 29)
Les procès-verbaux d'information enregistrent les réponses au sept questions des trois témoins disponibles le 2 juillet. Des réponses du Lieutenant Guibert on retiendra : “5e question R. Je suppose que la confection de la croix et son placement sur une tombe simulée avait pour but de masquer sa désertion et faire croire à son décès. 7e question R. Le soldat Tranchant a passé trop peu de temps à la Compagnie pour que j'ai pu me faire une opinion sérieuse sur son compte.” (vue 28). Les réponses apportées par le sergent-major de Lacvivier montrent que l'affaire de la croix est plus complexe : ” 5e question R. À mon avis trois croix ont dû être placées sur des tumulus sous lesquels ont été ensevelis trois hommes décapités par un obus la veille ou l'avant-veille de notre relève. L'une de ces trois croix aurait été remplacée par celle qui avait été confectionnée par Tranchant et l'équipe qui a ensuite réfectionné le parapet aura fait une croix unique avec les inscriptions figurant sur les trois autres. J'ignore absolument quelle est l'équipe (infanterie ou génie) qui a refait le parapet et qui probablement a dû remplacer les trois croix par une croix unique”. (vue 26). Les réponses données par le caporal (devenu sergent) Fourcade sont les suivantes : “5e question R. Je ne crois pas qu'il y ait une relation entre la confection de la croix et la désertion. Quant à la croix qui a été découverte dans le boyau il est possible que ce soit Tranchant qui l'y ait plantée pour faire croire à sa mort et éviter les recherches. 6e question R. Tranchant a toujours fait normalement son service, quand il tombait des bombes à proximité des tranchées il était émotionné comme tout le monde, peut-être un peu plus parce qu'il était tout nouveau. 7e question R. Tranchant m'avait produit, depuis son arrivée, une bonne impression et je n'aurais pas supposé qu'il était capable de déserter. Il vivait en bonne intelligence avec tous ses camarades.” (vue 24)
Le rapport sur l'affaire rédigé par le Commissaire rapporteur le 11 juillet 1915 à Hans synthétise les informations des témoignages et se termine par la formulation suivante : “En conscience, on ne peut délibérément rejeter des faits si troublants dont la concordance est flagrante, faits qui, s'ils n'établissent pas nettement après enquête et déductions la préméditation des crimes d'abandon de poste et de désertion commis par l'accusé, n'en constituent pas moins une charge morale accablante à son actif. Cette préméditation écartée, l'abandon de poste et la désertion dont s'est rendu coupable le soldat Tranchant n'en restent pas moins flagrants. En conséquence, notre avis est que soit ordonnée la mise en jugement du soldat Tranchant sous l'inculpation 1° d'abandon de poste en présence de l'ennemi 2° de désertion en présence de l'ennemi, crimes prévus et punis par les articles 213 et 239 du Code de justice militaire.” (vue 22)
L'ordre de mise en jugement du soldat Tranchant est signé par le Général Vidal Commandant la 31e Division d'Infanterie le 23 juillet au Quartier Général à Hans. Le Conseil de guerre est convoqué pour le 30 juillet à 8 heures. (vue 18)
Le Parquet du Conseil de guerre donne citation à comparaître au soldat Tranchant le 26 juillet 1915 et lui désigne d'office pour défenseur le sergent Rodez du 81e RI. (vue 16)
Le Conseil de guerre réuni le 31 juillet 1915 a rendu le jugement suivant à l'encontre du soldat Jules Tranchant : “1° à la majorité de trois voix contre deux, coupable d'avoir le 6 mai 1915, au Bois Jaune (Marne) abandonné son poste en présence de l'ennemi ; 2° à l'unanimité coupable d'avoir dans les mêmes circonstances de temps et de lieu, abandonné son corps en présence de l'ennemi, du 6 mai 1915 au 19 mai 1915, jour de son arrestation. En conséquence, ledit Conseil condamne, à l'unanimité, le soldat Tranchant, sus-qualifié, à la peine de mort, par application des articles 213, 239 et 135 du Code de Justice militaire.” (vue 5)
Le rapport circonstancié rédigé par le Commissaire rapporteur le 30 juillet 1915, après le jugement du Conseil de guerre, justifie l'emploi lors de l'instruction des commissions rogatoires adressées aux témoins par le fait que le 142e RI n'appartenait plus à la 31e DI (2). Il se termine par la demande d'exécution de la sentence prononcée, demande adressée au Général Vidal, Commandant la 31e DI. Celui-ci rédige à la suite l'avis suivant : ” La préméditation ne saurait faire de doute ; le cas du soldat Tranchant n'est pas celui d'un homme qui, sous l'effet d'un bombardement, quitte le rang et abandonne son poste. Tranchant a voulu délibérément se soustraire au danger qu'il pouvait courir dans la tranchée. Il appartient à un régiment – et en particulier, à un bataillon – qui n'a pas toujours tenu la conduite qu'il aurait dû avoir en présence l'ennemi. J'estime donc que tant au point de vue de l'exemple qu'à celui des circonstances qui ont accompagné l'abandon de poste, le soldat Tranchant ne doit être l'objet d'aucune mesure de clémence.” (vues 12 et 13)
(2) Le 142e RI est rattaché à la 31e DI d'août 1914 à juin 1915, puis à la 124e DI jusqu'en novembre 1916 puis à la 163e DI.
La note de service rédigée le 31 juillet au Quartier Général de la 31e DI fixe l'exécution au 1er août à 18 heures à Hans et en précise son organisation. (vue 11)
Document issu de la base des fusillés du site Mémoire des hommes : dossier de procédure SHD/GR 11 J 1189 – Conseil de guerre, vues 9 et 10.
Le compte-rendu de l'exécution rédigé par le médecin auxiliaire, à Hans le 2 août 1915, indique que “la mort du condamné a été instantanée”. En bas de page le Général Vidal a écrit : “le condamné est mort courageusement en criant : vive la France”. (vue 8)
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Jean FAUCHER soldat du 126e RI fusillé le 22 février 1916 à Tilloy-lès-Hermaville dans le Pas-de-Calais à l'âge de 26 ans
D'après son acte de naissance, Jean Faucher est né Jean-Baptiste Bideau le 1er juin 1889 à Limoges, fils naturel de Marie Bideau (Bidaud), mouleuse sur porcelaine, âgée de 24 ans native de Limoges, demeurant faubourg des Casseaux, et de père inconnu. Il a été reconnu par sa mère à la mairie de Limoges le 28 juin 1889, et légitimé par le mariage entre Antoine Faucher et Marie Bidaud à Limoges le 24 novembre 1896.
Le registre matricule n°1071, classe 1909, centre de recrutement de Limoges indique qu'au moment de son appel sous les drapeaux, Jean-Baptiste Faucher exerce la profession de peintre et qu'il est domicilié 35 rue du Masgoulet à Limoges. Appelé à l'activité le 3 octobre 1910, il effectue son service militaire au 100e RI de Tulle. Tambour le 25 septembre 1911, il est envoyé dans la disponibilité le 25 septembre 1912 avec un certificat de bonne conduite accordé. Rappelé à l'activité par le décret de Mobilisation générale du 1er août 1914, il arrive au 100e RI le 3 août. Passé au 126e RI le 2 février 1915, il est condamné à la peine de mort par le Conseil de guerre de la 24e DI aux armées, le 20 février 1916 et est “décédé” le 22 février 1916 à Tilloy-lès-Hermaville dans le Pas-de-Calais.
Document conservé aux Archives départementales de la Haute-Vienne, sous la cote 1R 702 vue 126.
Jean Faucher ne dispose pas d'une fiche individuelle de “non Mort pour la France” sur le Site Mémoire des hommes, mais son dossier de procédure est consultable dans la base des fusillés (92 vues classées dans l'ordre inverse de la chronologie).
L'inventaire des pièces de procédure concerne trois soldats du 126e RI : Jean Faucher, Jean Dulaurans et Henri Smaghe, inculpés de refus d'obéissance pour marcher contre l'ennemi. Le délit est constitué le 18 janvier 1916 et la séance du Conseil de guerre se tient un mois plus tard le 20 février 1916. Le résultat du jugement est une condamnation à mort avec dégradation militaire pour les deux premiers soldats et une condamnation à 6 ans de travaux publics pour le dernier.
Le dossier de procédure contient :
• les interrogatoires des trois soldats en date du 25 janvier 1916 (vues 62, 71, 82 et 83)
• les rapports des trois militaires cités comme témoins dans la plainte en Conseil de guerre (vues 62 à 66, 72 à 77, 84 à 89)
• les plaintes en Conseil de guerre formulées par le Lieutenant-Colonel Labourdette Commandant le 126e RI en date du 30 janvier 1916 (vues 67, 78, 90)
• les relevés des punitions infligées au trois soldats sur l'ensemble de leur service militaire et les états signalétiques et des services (vues 59 à 61, 68 à 70, 79 à 81)
• les cassiers judiciaires des trois inculpés (condamnation à une amende pour Jean Baptiste Faucher et vide dans les deux autres cas, vues 52 à 57)
• les procès-verbaux d'interrogatoire des trois inculpés en date du 4 février 1916 (vues 43 à 51)
• les témoignages du Lieutenant Armand Duplaix qui commandait la 12e Cie du 126e RI, du soldat Jean Joubert du 126e RI, du sergent-fourrier Raymond Audubert de la 12e Cie du 126e RI en date du 9 et 10 février 1916 (vues 37 à 42)
On retiendra qu'à la dernière question des procès-verbaux d'interrogatoire des trois inculpés “Avez-vous autre chose à ajouter pour votre défense ?“, les réponses ont été les suivantes : ” Je regrette la faute commise et ne pensait pas que ce fut si grave” (Faucher) ; “Si j'ai refusé d'obéir c'est parce que j'étais fatigué et me sentais incapable de monter aux tranchées. Je regrette la faute que j'ai commise et je ne pensais pas que ce soit si grave” (Dulaurans) ; “Je suis sur le front depuis 17 mois et je regrette la faute que j'ai commise” (Smaghe).
Le rapport sur l'affaire des trois soldats rédigé par le commissaire rapporteur le 14 février 1916 détaille le déroulement des faits pour lesquels ils sont inculpés. ” Le 18 janvier 1916, vers 17h30, les trois inculpés rentrant de permission se présentèrent au sergent-fourrier Audubert, à Marœuil, pour remettre leurs titres ; ce gradé, qui se trouvait dans cette localité en qualité de comptable leur fit tout d'abord des observations sur l'heure tardive à laquelle ils arrivaient car des permissionnaires débarqués du même train s'étaient présentés vers midi, puis leur donne l'ordre de revenir dès le lendemain matin à Hermaville pour s'équiper et se rendre , immédiatement après aux tranchées pour rejoindre leur unité” (vue 34/92). On note que “interrogés à l'instruction, ils reconnaissent n'avoir pas obéi à l'ordre du sergent-fourrier parce qu'ils étaient fatigués mais prétendent ne pas avoir fait les réflexions qui leur sont reprochées“. Un peu plus loin, le rapport charge les trois inculpés et laisse peu de doute sur la condamnation finale : “Les renseignements fournis sur le compte de ces trois militaires sont défavorables, ce sont des soldats indisciplinés et difficiles à commander – Le plus mauvais des trois dit M. le Lieutenant Duplaix est Faucher, il n'a que de la haine vis-à-vis de ses chefs et est l'ennemi de tout ce qui représente l'autorité, il excite sournoisement les esprits faibles et est d'un fâcheux exemple pour ses camarades”. Le rapport reprend à son compte l'unique condamnation qui figure dans son registre matricule : ” Dans la vie civile il a encouru une condamnation à trente deux francs d'amende devant le Tribunal de Limoges en 1906 pour contravention à la police des chemins de fer“. (vue 35/92).
Les trois soldats sont accusés “d'avoir, le 18 janvier 1916 à Marœuil, refusé d'obéir à un ordre relatif au service à aux donné par leur supérieur, le sergent-fourrier Audubert, du même régiment, qui leur ordonnait de partir aux tranchées rejoindre leur compagnie. Crime prévu et puni par l'article 218 du Code de justice militaire “(vue 32/92).
Cet article est ainsi conçu : « Est puni de mort, avec dégradation militaire, tout militaire qui refuse d'obéir lorsqu'il est commandé pour marcher contre l'ennemi, ou pour tout autre service ordonné par son chef en présence de l'ennemi ou de rebelles armés.
Si hors le cas prévu par le paragraphe précédant, la désobéissance a eu lieu sur un territoire en état de guerre ou de siège, la peine est de 5 à 10 ans de travaux publics ou si le coupable est officier de la destitution avec emprisonnement de 2 à 5 ans. » (vue 25/92).
Le jugement “au nom du peuple français” du Conseil de guerre du 20 février 1916 a déclaré “à l'unanimité des voix” coupables de refus d'obéissance pour marcher contre l'ennemi les trois soldats (vue 19/92).
L'Ordre Général signé du Général H. Mordacq commandant par intérim de la 24e DI et daté du 21 février 1916 indique qu' “il y aura parade d'exécution le 22 février février à 16h30 à 300 m. Est de Tilloy-lès-Hermaville (...)” et précise les troupes devant y assister (dont un bataillon du 126e RI) (vue 17/92).
Le rapport du médecin major de 2e classe Biau, chef de service au 126e RI, au sujet de la mort des soldats Faucher et Dulaurens du 126e RI (12e Compagnie – 3e Bataillon.), exécutés le 22 février 1916 à 16 heures 30, indique que dans les deux cas il y a “mort immédiate due à la pénétration de (8 balles pour l'un et 5 balles pour l'autre) qui ont produit les plaies suivantes... (détails non repris)” et que “le coup de grâce a été inutile” (vue 16/92).
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Charles Francis FOURNERIE soldat du 126e RI fusillé à Breteuil dans l'Oise le 22 mars 1916 à l'âge de 26 ans
D'après son acte de naissance, Charles Francis Fournerie est né le 4 novembre 1889 à Limoges, fils de Charles Fournerie, polisseur sur porcelaine, et de Marie Marquet, décalqueuse sur porcelaine, demeurant 66 faubourg des Casseaux à Limoges et mariés en cette mairie le 18 mai 1889.
Le registre matricule n°1830, classe 1909, centre de recrutement de Limoges indique qu'au moment de son appel sous les drapeaux, Charles Francis Fournerie exerce la profession de manœuvre et qu'il est domicilié 82 rue Grange-Garat (devenue plus tard rue Victor Thuillat) dans le canton Nord de Limoges. Appelé à l'activité le 3 octobre 1910, il effectue son service militaire au 126e RI de Brive. Il est envoyé dans la disponibilité le 25 septembre 1912 avec un certificat de bonne conduite accordé. Rappelé à l'activité par le décret de Mobilisation générale du 2 août 1914, il arrive au 126e RI le 4 août. Le registre matricule indique qu'il est “décédé” le 22 mars 1916 à Breteuil dans l'Oise sans préciser l'origine du décès.
Document conservé aux Archives départementales de la Haute-Vienne, sous la cote 1R 703 vue 585
Charles Francis Fournerie dispose d'une fiche individuelle de “non Mort pour la France” sur le Site Mémoire des hommes qui indique qu'il a été fusillé au bois du Gard à Breteuil dans le département de l'Oise. Elle comporte une erreur sur son second prénom qui est transformé en François.
Document issu de la base des morts la Première Guerre mondiale du site Mémoire des hommes
Son dossier de procédure est consultable dans la base des fusillés (50 vues classées dans l'ordre inverse de la chronologie). L'inventaire des pièces de procédure indique que le soldat Charles Francis Fournerie du 126e RI est inculpé d'abandon de poste en présence de l'ennemi, de désertion en présence de l'ennemi, de dissipation d'armes et d'effets. Le délit est constitué le 28 janvier 1916 et la séance du Conseil de guerre se tient le 21 mars 1916 (vue 1/50).
Le dossier de procédure contient :
• le rapport du Lieutenant Seurin Commandant la 4e Cie du 126e RI sur les faits reprochés au soldat Fournerie en date du 24 février 1916 (vues 47 et 48)
• la plainte en Conseil de guerre formulée par le Lieutenant-Colonel Labourdette Commandant le 126e RI en date du 24 février (vues 46)
• le relevé des punitions infligées sur l'ensemble du service militaire et les états signalétiques et des services (vues 38 à 45)
• les déclarations du caporal Jean Perrier du 126e RI, témoin dans l'affaire en date du 24 février (vue 37)
• les déclarations du soldat Fournerie en tant qu'inculpé en date du 24 février (vues 35 et 36)
• l'ordre de conduite de la gendarmerie nationale et la réquisition pour faire conduire le soldat Fournerie de la prison de Brive au 126e RI aux armées (au Bourget) le 17 février 1916 (vues 31 à 34)
• l'ordre du Général Mordacq Commandant la 24e DI d'instruire contre le soldat Fournerie en date du 27 février (vue 30)
• le caissier judiciaire de l'inculpé (vues 28 et 29)
• les requêtes à comparaître des trois témoins (l'adjudant Berjot, le caporal Perrier, le sergent Duchet) auprès du greffe du Conseil de guerre (vues 7 à 11)
• les témoignages devant le Lieutenant Peberay, Rapporteur près du Conseil de guerre, du caporal Jean Perrier, du sergent Auguste Duchet, de l'adjudant Auguste Berjot, tous de la 4e Cie du 126e RI (vues 23 à 27)
• le procès-verbal d'interrogatoire de l'inculpé en date du 12 mars 1916 (vues 20 à 22)
• le rapport sur l'affaire du soldat Fournerie rédigé par le Lieutenant Peberay (vues 16 à 19)
• l'ordre du Général Mordacq Commandant la 24e DI de mise en jugement du soldat Fournerie devant le Conseil de guerre, en date du 18 mars (vue 15)
• la citation au soldat Fournerie à l'effet de comparaître à l'audience du Conseil de guerre du 21 mars et le procès-verbal de lecture de pièces en date du 19 mars (vue 12 à 14)
• le jugement au nom du peuple français du Conseil de guerre aux armées de la 24e Division en date du 21 mars 1916 (vues 2 à 6)
Le rapport du Lieutenant Seurin détaille les circonstances qui ont conduit le soldat Fournerie à s'extraire de son escouade le 28 janvier 1916 sur la route Ecoivres-La-Targette (Pas-de-Calais) et à être porté manquant à l'appel le 29 janvier. Il indique qu'il s'est constitué prisonnier au poste de police de la caserne du 126e à Brive le 30 janvier. ” Ramené au front par la gendarmerie, le soldat Fournerie explique ainsi sa faute : “J'ai peur du canon, j'ai beau faire tous mes efforts pour surmonter cette peur, je ne puis y parvenir. Le 28 janvier, j'avais d'autant plus peur que nous allions occuper un secteur qui avait été attaqué par les boches quelques jours auparavant. Je n'ai pas eu le courage de suivre la compagnie”. (...) Le soldat Fournerie a déjà été condamné le 10 mars 1915 à 5 ans de travaux publics pour désertion à l'intérieur en temps de guerre ; il était en effet resté 13 jours à Sept-Saulx pendant que ses camarades étaient aux tranchées. C'est donc un récidiviste, ce n'est cependant pas un mauvais soldat et rien ne pouvait faire prévoir sa dernière faute qu'il vient de commettre. Au cantonnement on a que des éloges à lui faire, mais devant l'ennemi, il manifeste une certaine appréhension qui a été remarquée par tous ses chefs et ses camarades. Il a fait toute la campagne (1) et a pris part à tous les combats livrés par le régiment ; il manifeste actuellement un véritable repentir de sa faute. Malgré cela, en raison du mauvais exemple donné par le soldat Fournerie, exemple qui pourrait être suivi par quelques camarades moins bien trempés, en raison surtout de ce qu'il a abandonné ses arme, ses munitions et son équipement, le Commandant de la compagnie estime qu'il doit être puni”.
(1) Campagne contre l'Allemagne depuis le 4 août 1914, soit 19 mois, d'après son registre matricule.
Les déclarations du soldat Fournerie du 24 février consistent en huit demandes-réponses qui tiennent en un page et qui confirment le traumatisme dont il souffre au front : ” Sachant que nous allions dans un secteur où on s'était battu quelques jours auparavant, j'ai eu peur ; d'ailleurs j'ai toujours peur du canon et je peux pas m'habituer à ce bruit”. Après s'être laissé dépassé par sa compagnie, le soldat avoue : “Je suis revenu sur mes pas, j'ai abandonné mon sac, mon fusil et mon équipement dans un baraquement à Ecoivres et me suis dirigé sur Aubigny.” Arrivé sur place : “je me suis embarqué dans un train de permissionnaires”. Le soldat originaire de Limoges ne s'y arrête pas : “En cours de route, j'ai réfléchi ; je me suis rendu compte de ma faute, j'ai pensé à la peine que je causerais à ma mère (2) si elle me voyait arriver sans permission ; j'ai alors décidé de me rendre à Brive et là, de me constituer prisonnier”. À la dernière demande sur le motif pour abandonner son poste, il répond : “Aucun, la peur seule a été lé cause de mon acte”.
(2) Le père est décédé avant 1910, d'après son registre matricule.
Le témoignage de l'adjudant Auguste Berjot rappelle les circonstances conduisant aux faits reprochés au soldat Fournerie et se termine par cette affirmation : “Je suis chef de section depuis le mois de novembre 1915 et je n'ai jamais eu à me plaindre de lui. C'est un soldat obéissant et facile à commander mais faible de caractère”.
Le témoignage du sergent Auguste Duchet apporte les appréciations suivantes : “Je le connais particulièrement car j'ai fait comme soldat deux années d'active avec lui et je suis sur le front également avec lui depuis le 19 octobre 1914. J'ai été successivement son caporal, son sergent et son chef de section. Je le considère comme un esprit faible mais qui a un bon fond. Lorsqu'il se rend aux tranchées, il a toujours très peur mais dès qu'il y est arrivé il fait bien son devoir. J'ai eu l'occasion de l'apprécier à l'attaque du 25 septembre (3) car il est venu avec moi “aux Tilleuls”. Plus tard, dans le secteur de Neuville-Saint-Vaast, il se trouvait à une barricade et c'est lui qui m'a signalé l'arrivée des Allemands. Il est obéissant mais faible de caractère”.
(3) Le 25 septembre 1915 et le premier jour très meurtrier d'une double offensive en Artois et en Champagne. http://14-18.crdp-limousin.fr/blog/2015/07/01/3349-morts-pour-la-france-de-haute-vienne-en-1915/ Pour des détails sur les combats consultez l'Historique du 126e RI pages 28-30 http://www.bn-limousin.fr/archive/files/06d2341f04ed636d64ed943adc589a67.pdf
Le témoignage du caporal Jean Perrier confirme plus sommairement les autres déclarations : ” Je connais Fournerie depuis le mois de mars (?) 1914. C'est un soldat qui fait très bien son service mais qui est peureux. À l'attaque du 25 septembre, il a très bien fait son devoir”.
Le procès-verbal d'interrogatoire du soldat Fournerie par le Lieutenant Peberay, rapporteur près le Conseil de guerre, en date du 12 mars 1916, indique au niveau de sont identité civile qu'il exerce la profession de cordonnier. Les réponses apportées reprennent le contenu des déclarations en date du 24 février. On retiendra qu'a la dernière demande : “Avez-vous autre chose à ajouter ?”, il a été répondu : “Je suis sur le front depuis le début de la campagne et n'ai encouru que huit jours de prison comme punition disciplinaire. J'ai fait mon possible à l'attaque du 25 septembre et à une barricade, mais je ne puis surmonter ma peur lorsque je me rends aux tranchées. Je regrette les fautes que j'ai commises”.
Le rapport du Lieutenant Peberay en date du 11 mars reprend fidèlement les informations apportées par les témoignages et se termine dans la logique de la justice militaire par un avis défavorable au soldat Fournerie : ” Les faits étant caractérisés et établis, notre avis est que le soldat Fournerie doit être traduit en Conseil de guerre pour abandon de poste en présence de l'ennemi, pour désertion en présence de l'ennemi, et pour dissipation d'armes et effets à lui remis pour le service”. On notera que par rapport à la plainte déposée le 24 février (vue 46), on est passé de deux à trois infractions avec l'ajout de la désertion (vue 17), infractions qui constituent des crimes et délit prévus et punis par les articles 213, 239 et 245 du Code de justice militaire.
La machine de la justice militaire poursuit alors son chemin, au vu de la procédure instruite et au vu du rapport et de l'avis du rapporteur, le Général Mordacq Commandant la 24e DI ordonne le 18 mars la mise en jugement du soldat Fournerie devant le Conseil de guerre qui doit statuer le 21 mars. Le parquet du Conseil de guerre adresse le 19 mars la citation à comparaître au soldat Fournerie qui indique les trois infractions reprochées, les trois témoins assignés, et précise ” Que nous avons désigné d'office pour son défenseur M. Magadoux, soldat au 126e Régiment d'Infanterie, l'avertissant, toutefois, qu'il peut en choisir un autre jusqu'au moment de l'ouverture des débats” (vue 12).
Le 21 mars 1916, le Conseil de Guerre aux armées de la 24e DI a prononcé le jugement “au nom du peuple français” déclarant à l'unanimité des voix le soldat Fournerie Charles coupable des trois infractions qui lui sont reprochées . En conséquence, ledit Conseil le condamne à la peine de Mort conformément aux articles 213, 239, 245 et 135 du Code de justice militaire (texte manuscrit peu lisible, vue 2).” Et, vu les articles 139 du Code de justice militaire et 9 de la loi du 22 juillet 1867, le Conseil condamne ledit Fournerie à rembourser, sur ses biens présents et à venir, au profit du Trésor public, le montant des frais de procès”. Le montant des frais s'élève à douze francs soixante-cinq centimes.
Le jugement a reçu son exécution conformément à la loi le 22 mars 1916, à cinq heures. La transcription de l'acte de décès dans l'état civil de la ville de Limoges le 31 juillet 1916 ne précise pas que le soldat Fournerie à été fusillé mais confirme qu'il est décédé au bois du Gard commune de Breteuil (Oise) le 22 mars 1916 à cinq heures. L'acte a été dressé par Edouard François Fourcade, sous-lieutenant officier de l'état civil sur la déclaration de Georges Lacombe (25 ans) sergent au 126e RI et de Jean Perrier (22 ans).
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Antoine VOISIN soldat du 63e RI Mort pour la France et fusillé pour l'exemple en avril 1915 ?
D'après son acte de naissance, Antoine Voisin est né le 1er juin 1891 à Limoges, fils de Pierre Adolphe Voisin, coupeur de chaussures, âgé de 28 ans et de Marcelle Legay, mécanicienne, âgée de 21 ans, demeurant 32 rue de Châteauroux à Limoges et mariés en cette mairie le 20 août 1887.
Le registre matricule n°1975, classe 1911, centre de recrutement de Limoges indique qu'au moment d'effectuer son service militaire, son père est décédé et sa mère s'est remariée, mais ne précise pas sa profession. Il devance l'appel sous les drapeaux en se portant engagé volontaire pour trois ans le 22 février 1910 à la mairie de Limoges, auprès du 50e Régiment d'Infanterie caserné à Périgueux. Il arrive dans son régiment le lendemain, 23 février 1910. Il est condamné le 8 décembre 1911 par le Conseil de guerre de la 12e Région de Corps d'armée à un an de prison pour vol de deniers au préjudice d'un militaire, (avec) circonstances atténuantes, jugement exécutoire à compter du 1er octobre 1911. Il a obtenu par décret du 8 juillet 1912 une remise de peine de deux mois qui fait que la peine est expirée le 1er août 1912 (cette condamnation est rayée à la suite d'une amnistie article 15 de la loi du 29 avril 1921, formulation en rouge dans le texte). Passé le 1er août 1912 au 2e Bataillon d'Afrique par décision du Général Commandant la Division d'Alger du 23 octobre 1912. Il arrive au corps le 6 septembre 1912 et est intégré soldat de 2e classe. Après avoir stationné en Algérie du 1er août 1912 au 8 décembre 1912, il est affecté dans le Maroc occidental en guerre du 9 décembre 1912 au 8 janvier 1914. À ce titre, il a pris part au combat de Koudiah, le 14 mai 1913 (1). Passé dans la réserve le 22 décembre 1913, il est maintenu au corps par application de l'article 39 de la loi du 21 mars 1905, jusqu'au 3 janvier 1914. Le certificat de bonne conduite délivré à la fin du service lui est refusé. Le relevé des localités successives habitées montre que revenu à la vie civile pour quelques mois, le 6 avril 1914 il est domicilié 1 rue Jules César à Paris. Avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, il est rappelé à l'activité par le décret de Mobilisation Générale du 1er août 1914, et arrive au corps le 3 août 1914. Il est alors affecté au 63e Régiment d'Infanterie dont le dépôt est à Limoges. Il n'y a pas de détails sur la période passée au front avant son décès. Il est simplement inscrit sur le registre matricule : ” Disparu le 5 avril 1915 à Regniéville (Meurthe-et-Moselle). Présumé décédé, avis ministériel 9908.6.du 17 août 1917″. En conséquence, Antoine Voisin aurait effectué la campagne contre l'Allemagne du 4 août 1914 au 5 avril 1915...
(1) Historique succint du 2e Bataillon d'Infanterie Légère d'Afrique page 4 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63445534/f6.image
Document conservé aux Archives départementales de la Haute-Vienne, sous la cote 1R 726 vue 906
Antoine Voisin dispose ainsi d'une fiche individuelle de “Mort pour la France” sur le Site Mémoire des hommes qui apporte les mêmes informations que celles du registre matricule. Il serait Mort pour la France le 5 avril 1915 à Regniéville, “tué à l'ennemi”. Le bas de la fiche indique que la présomption de décès, qui concerne les soldats disparus au combat, a été levée par le jugement rendu par le Tribunal civil de Limoges le 22 septembre 1920. Le jugement a été transcrit dans les registres de décès de l'état civil de Limoges le 21 octobre 1920.
Document issu de la base des morts la Première Guerre mondiale du site Mémoire des hommes
On notera que la transcription du jugement rendu par la première chambre du Tribunal civil de Limoges comporte une erreur sur la date de naissance qui n'est pas le 1er juillet mais le 1er juin 1891, mais que pour le reste elle reprend la mention de Mort pour la France le 5 avril 1915 à Regniéville (mal orthographié dans l'acte). En fonction de ces documents, Antoine Voisin se trouve dans le projet Générations 14 qui éditorialise la base des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale du site Mémoire des hommes. http://generations-14.fr/
Document conservé aux Archives départementales de la Haute-Vienne, sous la cote 3E 85/465 vue 107.
Il se trouve qu'Antoine Voisin possède également un dossier dans la base des fusillés de la Première Guerre mondiale qui donne une toute autre version de son décès.
Son dossier de procédure est consultable dans la base des fusillés (56 vues classées dans l'ordre inverse de la chronologie). L'inventaire des pièces de procédure indique que le soldat Voisin Antoine du 63e RI est inculpé de 1°refus d'obéissance ; 2° outrages par paroles et menaces envers deux supérieurs ; 3° voies de faits envers un supérieur. Les délits sont constitués les 7 et 11 février 1915 et la séance du Conseil de guerre se tient le 28 mars 1915 (vue 1/56).
Le dossier de procédure contient 29 pièces :
• l'ordre d'informer (vue 54)
• le rapport du Lieutenant Mohr et les avis des officiers supérieurs (vues 50 à 53)
• les déclarations des témoins (vues 44 à 49)
• l'état signalétique et des services (vues 42 et 43)
• le relevé de punitions (vues 40 et 41)
• le procès-verbal d'interrogatoire (vues 37 à 39)
• le rapport du Chef d'escadron Remillon sur l'arrestation (vue 36)
• le compte rendu sur l'évasion (vue 35)
• le rapport du Capitaine de Rosier (vues 33 et 34)
• le procès-verbal de gendarmerie (vues 31 et 32)
• le casier judiciaire ( vue 30)
• les procès-verbaux de déposition des témoins (vues 15, 16, 19 à 29)
• le procès-verbal d'interrogatoire sur l'évasion (vues 17 et 18)
• le rapport du Commissaire rapporteur et ses conclusions (vues 12 à 14)
• l'ordre de mise en jugement (vue 11)
• la liste des témoins entendus (vues 9 et 10)
• les pièces de forme (7 et 8)
• l'ordre de suspension de la peine (vue 6)
• l'ordre d'exécution de la peine (vue 5)
Le rapport du Lieutenant Mohr Commandant la 2e Compagnie du 63e RI du 15 février 1915 a pour objet la traduction devant un Conseil de Guerre du soldat Voisin. Il relate le déroulement des faits qui lui sont reprochés en faisant la synthèse des déclarations des témoins (vues 44 à 49) : ” Le sept février mil neuf cent quinze vers vingt heures trente, le soldat Voisin Antoine sortant de prison préventive et venant de passer devant un Conseil de guerre se présente au poste de commandement du Lieutenant-Colonel commandant le 63e Régiment d'Infanterie à Jonchery. L'adjudant Chaillac, secrétaire du Colonel, lui donna l'ordre ferme de rejoindre son unité aux tranchées de 1ère ligne, il affirma à ce sous-officier qu'il connaissait le secteur où sa Compagnie était placée. Le lendemain matin à la première heure le chef de section avertit le Commandant de la Compagnie que le soldat Voisin Antoine n'avait pas rejoint son unité. Le Lieutenant Commandant la Cie fit faire des recherches aussitôt. La Compagnie rentra le huit février vers vingt trois heures au cantonnement à Mourmelon, le soldat Voisin Antoine attendait au cantonnement le retour de son unité. Le Lieutenant Commandant la Cie lui demanda alors la raison pour laquelle il n'avait pas rejoint son unité aux tranchées : le soldat Voisin Antoine répondit : ” J'étais fatigué, ça n'a rien d'étonnant, quand on vient de passer vingt jours en prison. Le Lieutenant lui demanda s'il s'était présenté à la visite médicale, il obtint une réponse négative de la part du soldat Voisin Antoine. Outre ce fait, le 11 février vers quinze heures 30′ le soldat Voisin Antoine pris de boisson faisait du scandale sur la voie publique (Petite rue à Mourmelon-le-Grand) séparant le cantonnement des deux pelotons de la Compagnie. Le Sergent Goudard voulut lui imposer silence et le faire rentrer au cantonnement. Le soldat Voisin Antoine le traita : “d'enculé, d'enviandé” et lança une chaise dans sa direction. Cette dernière n'atteignit pas ce sous-officier qui avait eu le temps de se mettre à l'abri derrière une voiture. Des camarades intervinrent pour maintenir Voisin Antoine très surexcité, qui cria alors, pour entrainer ses compatriotes à le défendre : “Les Limousins où sont-ils.” Il frappa ses camarades qui le retenaient en leur disant : “Vous êtes tous des enculés, et je m'en fous, c'est de votre faute si je suis passé en Conseil de guerre ; je m'en fous, qu'on me fusille, je demande la mort.” Le Sous-Lieutenant Jumancourt qui se trouvait à proximité du cantonnement, entendant tout ce bruit intervint alors, le soldat Voisin Antoine, lui dit : ” Je vous connais depuis longtemps, je veux vous parler à condition qu'on me lâche. ” Une fois lâché cet homme commença à causer sans déraisonner puis tout à coup serrant les poings il dit à cet officier : “Toi aussi tu en veux des châtaignes.” Immédiatement saisit par les hommes présents, Voisin Antoine fut réduit à l'impuissance. Le Sous-Lieutenant fit avertir le Commandant de Cie pendant que le Sous-Lieutenant Liard étant intervenu, essayait de calmer ce soldat en faisant appel à ses sentiments familiaux et patriotiques. Le soldat Voisin Antoine, n'écouta pas les sages conseils de cet officier qui put néanmoins le conduire dans un endroit reculé pour le soustraire à la vue de ses camarades, en particulier à la vue des jeunes soldats qui venaient de rejoindre la Cie. Le Commandant de la Cie essaya encore d'amener le soldat Voisin Antoine à de meilleurs sentiments ; voyant qu'il ne pouvait y parvenir et qu'il lui était impossible d'amener ce soldat aux tranchées, il le fit conduire au Poste de Police Central par le service de jour ; il fut même obligé de faire ligoter ce soldat qui cherchait à frapper tous ceux qui étaient autour de lui. Le soldat Voisin Antoine est un très mauvais sujet qui ne mérite aucune indulgence. Il a comparu déjà devant une Conseil de guerre pendant son service actif (pour vol de deniers au préjudice d'un camarade), tout dernièrement encore il comparut devant le Conseil de guerre pour “abandon de poste” et fut condamné à 3 ans de prison, à peine sorti il se rend coupable des deux faits graves qui sont énoncés ci-dessus. En conséquence le Lieutenant Commandant la Cie a l'honneur de demander que le soldat Voisin Antoine, soit traduit devant un Conseil de guerre. ” (vues 50 à 52)
L'avis du Lieutenant-Colonel Paulmier Commandant le 63e RI, rédigé le 17 févier 1915, appuie le rapport du Lieutenant Mohr : “Le soldat Voisin est un indiscipliné qui ne mérite aucune indulgence. (...) Pour ces motifs, j'estime que le soldat Voisin doit être traduit en Conseil de guerre”. Il en est de même de l'avis du Colonel Proye Commandant la 45e Brigade, rédigé le 18 février 1918. Le même jour l'ensemble de ces éléments sont transmis au Commissaire rapporteur près le Conseil de guerre de la 23e DI. (vue 53)
Au vu du rapport et des avis précédents, Le Général commandant la 23e Division donne l‘ordre d'informer contre le soldat Voisin le 20 février 1915. (vue 54)
L'état signalétique et des services délivré pour la traduction devant le Conseil de guerre recoupe les informations du registre matricule présenté plus haut. On y retrouve les condamnations pour vol de deniers du 8 décembre 1911 et pour abandon de poste du 5 février 1915, ainsi que les campagnes effectuées en Algérie et au Maroc du 1er août 1912 au 8 janvier 1914. On y apprend en plus qu'au niveau de la vie civile, Antoine Voisin exerçait la profession de garçon de magasin. (vues 42 et 43)
Le relevé des punitions consigne l'ensemble des punitions infligées depuis le début de son parcours militaire en 1910. En dehors du vol de deniers, les punitions sanctionnent le plus souvent des retards sur la période 1910-1913. Les faits les plus graves se produisent en janvier et février 1915 et conduisent Antoine Voisin à passer successivement deux fois en Conseil de guerre. (vues 40 et 41)
L'évasion et l'arrestation du soldat Voisin
Le compte-rendu du Capitaine de la 5e Compagnie signale l'évasion du soldat Voisin : ” C'est bien le samedi 13 février vers 16 heures que Voisin s'est évadé. Il n'y a aucun doute à cet égard, la 5e Cie ayant quitté Mourmelon le dimanche 14. C'est la veille qu'à eu lieu l'évasion.” (vue 35)
Le rapport du Capitaine de Rosier Commandant la 5e Cie du 63e RI au sujet de l'évasion du soldat Voisin précise le contexte dans lequel celui-ci a été enfermé dans une cave par manque de sentinelle disponible, et comment il profita d'une sortie afin de satisfaire ses besoins pour s'échapper. Le rapport est transmis au Lieutenant-Colonel Commandant le régiment et au Général Proye Commandant la 45e Brigade qui ajoute l'appréciation suivante : “Le soldat Voisin déjà passible de Conseil de guerre pour “abandon de poste” a aggravé son cas en s'évadant. C'est un sujet peu intéressant qui ne mérite aucune indulgence.” (vues 33 et 34)
Le procès-verbal dressé par les gendarmes Ducoux et Aubreton le 16 février à 10 heures rapporte les déclarations du soldat Voisin suite à son arrestation : “ J'ai quitté mon Corps le 14 février courant vers 16 heures pour les motifs suivants : deux jours auparavant, étant pris de boisson, j'ai été, sur l'ordre du Capitaine Commandant ma Compagnie, conduit au poste de police puis, sur son ordre, enfermé dans la cave d'une maison pendant deux jours, où ne me donnait que du pain ; puis un camarade de mon régiment, dont j'ignore le nom m'a ouvert la porte pour me faire prendre l'air, a-t-il-dit, et que de plus il en avait l'ordre. Aussitôt dehors, j'ai quitté mon cantonnement à Mourmelon-le-Grand (Marne) où mon bataillon était en repos ; puis je me suis dirigé sur le bourg de La Veuve en me cachant dans les bois où je suis arrivé le 15 courant vers 18 heures. C'est la sentinelle du troupeau à qui je me suis présenté et ai demandé à manger qui m'a arrêté et conduit au poste de police. Si j'ai quitté mon Corps c'est parce qu'on m'avait enfermé dans une cave, et qu'en raison du froid on ne me donnait rien pour me couvrir, néanmoins je regrette ce que j'ai fait. Je suis parti sans armes ; je n'ai qu'une capote, un pantalon rouge, un pantalon bleu, un képi, une paire de souliers et une paire de bandes molletières appartenant au corps.” Fouillé minutieusement au moment de son arrestation, le soldat Voisin Antoine n'a été trouvé porteur que d'un porte monnaie contenant une somme de 0 fr. 15 centimes. En foi de quoi nous avons dressé le présent procès-verbal avec seule expédition destinée à M. le Colonel Commandant le 63e Régiment d'Infanterie. (vues 31 et 32)
Le rapport du Chef d'escadron Remillon du 12e Escadron du train des équipements militaires Commandant le cantonnement de La Veuve date du 16 février 1915 et porte sur l'arrestation du soldat réserviste Voisin Antoine du 63e RI. Il résume les faits : “Le 15 février vers 19 heures, un soldat du 63e RI, sans armes ni équipement se présentait à la sentinelle de la Section des COA placée en faction près des autobus du troupeau de bétail et lui demandait à manger. Conduit au poste de police il déclare au chef de poste le sergent Lechat de la Section de COA : “Je me nomme Voisins Antoine, classe 1909, soldat réserviste à la 2e Cie du 1er Bataillon du 63e de ligne stationné à Mourmelon-le-Grand. J'ai quitté mon cantonnement le 14 vers 16 heures parce que : puni de prison pour ivresse, j'ai été enfermé dans une cave par ordre de mon Capitaine, je n'ai reçu que du pain comme nourriture et j'ai été privé de couverture. Un soldat que je ne connais pas étant venu m'ouvrir la porte pour que je prenne l'air, je me suis enfui à travers champs et j'ai erré jusqu'à maintenant sans avoir rien mangé. Le soldat Voisin ne portait ni livret individuel ni plaque d'identité, il a déclaré les avoir perdus. Transféré au poste de police central du cantonnement, il y a passé la nuit et a été remis le 16 février à 16h40 aux gendarmes Ducoux et Aubreton de la Prévauté du QG du 12 e CA, en service ce jour à La Veuve. (vue 36)
La procédure devant le Conseil de guerre
Le casier judiciaire (bulletin n°2) fournit par la Cour d'Appel de Limoges reprend les différentes condamnations d'Antoine Voisin pour vols et abandon de poste. (vue 30)
Le 23 février, lors de l'interrogatoire mené par le Commissaire rapporteur, l'inculpé ne répond rien à deux questions portant sur son refus d'obéissance du 7 février ; il admet avoir été en état d'ivresse le 11 février mais prétend ne pas se souvenir de ses agissements. (vues 37 à 39)
Le 6 mars, le Capitaine Alpy du 78e Régiment d'Infanterie désigné Rapporteur près du Conseil de guerre de la 23e DI interroge individuellement quatre témoins, tous de la 2e Cie du 63e RI, et hors de la présence du prévenu. Les questions portent sur les faits relatifs au soldat Voisin le 11 février. Le sergent Eugène Goudard raconte comment à la suite du signalement à l'adjudant Dumas du scandale sur la voie publique causé par l'état d'ivresse du soldat Voisin, ce dernier l'a insulté et lui a jeté une chaise. (vues 27 à 29). Le caporal Jean Rebeyrat confirme le témoignage du sergent Goudard, et rajoute que “le soldat Voisin continua à chercher chicane dans le cantonnement à ses camarades”. Suite aux interventions des Lieutenants Jumancourt et Liard, Voisin semble se calmer, mais reprenant ses invectives, il est arrêté et conduit les bras attachés au poste de police. (vues 25 et 26). Le Lieutenant Raymond Jumancourt raconte comment il a essayé en vain de le raisonner : “Il était très excité mais il m'apparut pas qu'il fut en état d'ivresse.” (vues 23 et 24) Le Lieutenant Jean-Baptiste Liard rapporte comment il a essayé de prendre Voisin par la persuasion en lui parlant de sa famille, mais il termine en répondant : “Je considère qu'il était ivre”. (vues 21 et 22)
Le 15 mars, le Capitaine Alpy, en sa qualité de rapporteur, interroge un témoin de l'évasion du soldat Voisin qui s'est produite le 13 février à Mourmelon-le-Grand. Le soldat Pierre Coulon du 63e RI raconte qu'il était chargé avec son escouade de surveiller le prisonnier Voisin, mais que celui-ci “a demandé d'aller aux feuillées” (argot militaire utilisé pour aller aux toilettes) et en a profité pour s'enfuir. (vues 19 et 20)
Le même jour, le Capitaine Alpy interroge le soldat Voisin sur son évasion. Aux quelques questions sommaires posées, l'inculpé répond brièvement qu'il ne savait pas où aller et qu'il a erré pendant deux jours dans les bois sans rien manger, avant de se présenter à une sentinelle au village de La Veuve pour y être arrêté. (vues 17 et 18)
Le 20 mars, le Capitaine Alpy, en sa qualité de rapporteur, interroge l'adjudant Henri Chaillac sur les conditions dans lesquelles le 7 février il avait donné l'ordre au soldat Voisin de rejoindre sa compagnie aux tranchées de première ligne. Ordre que ce dernier n'a pas suivi. (vues 15 et 16)
Le 21 mars, le rapport rédigé par le Capitaine Alpy reprend dans le détail les faits reprochés au soldat Voisin et demande sa mise en jugement pour refus d'obéissance en présence de l'ennemi le 7 février, et pour voies de fait et insultes envers des supérieurs le 11 février, délits prévus et punis par les articles 218, 223, et 224, du Code de justice militaire. (vues 12 à 14)
Le même jour, le soldat Voisin est informé des motifs d'accusation et se choisi comme défenseur le sergent Bourdin du 107e RI (vues 7 et 8).
Le 25 mars, le Général Émile Arlabosse Commandant la 23e Division ordonne la mise en jugement du soldat Voisin et convoque le Conseil de guerre pour le 28 mars. (vue 11)
Le 28 mars le Conseil de guerre de la 23e Division condamne le soldat Voisin à la peine de mort. Les minutes du jugement (SHD/GR 11 J 963-2 – Conseil de guerre, en ligne sur le site Mémoire des hommes) détaillent la composition du Conseil de guerre dont les membres sont tous nommés par le Général Commandant la 23e Division. Le soldat Voisin étant du 63e RI, il s'agit d'officiers appartenant aux autres régiments de la Division : le Président du Conseil de guerre est le Lieutenant-colonel Delouche du 78e RI et les quatre juges sont, le Capitaine de Beaucorps Commandant un bataillon du 107e RI, le Capitaine Ogeline Commandant la Prévôté de la 23e Division, le Lieutenant Sperius du 107e RI, l'Adjudant Chabrol du 107e RI. Le soldat Voisin est inculpé de 1° refus d'obéissance, 2° outrages par paroles et geste envers deux supérieurs 3° voies de fait envers un supérieur et ses condamnations antérieures sont rappelées. Après lecture de l'accusation, interrogatoire de l'accusé, déclarations des témoins, réquisitions du Commissaire rapporteur et parole à la défense, le Président a déclaré les débats terminés et a ordonné au défenseur et à l'accusé de se retirer. L'accusé a été reconduit en prison et le Conseil a délibéré à huit clos sur neuf questions. Les juges se sont prononcés sur chaque question et les voix ont été recueillies séparément, en commençant par le grade inférieur, le Président ayant émis son opinion en dernier. Sur huit questions l'accusé est déclaré coupable à l'unanimité, seule la troisième question portant sur le fait de savoir si “le dit refus d'obéissance a eu lieu en présence de l'ennemi” a recueilli une majorité de quatre voix contre une. En conséquence, le Conseil a condamné le soldat Voisin Antoine, à l'unanimité, à la peine de mort avec dégradation militaire, et aux frais envers l'État (le jugement détaille les frais qui s'élèvent à 12,65 francs) par application des articles 218, 223, 224, 135, et 139 du Code de Justice militaire.
Le 30 mars, le Général Émile Arlabosse ordonne la suspension du jugement du Conseil de guerre condamnant le soldat Voisin à la peine de mort avec dégradation militaire, conformément à l'article 150 du Code de justice militaire et à la circulaire ministérielle du 20 septembre 1914, et jusqu'à la décision prise par Monsieur le Président de la République. (vue 6)
L'exécution d'Antoine Voisin
Le 23 avril, le Général Émile Arlabosse ordonne l'exécution de la condamnation capitale pour le 24 avril 1915 à 16 heures (1), suite au rejet de la commutation de peine par le Président de la République. (vue 5)
(1) « En dehors des « Quatre de Flirey », le seul autre fusillé du 63e de toute la guerre, le soldat Voisin, fut exécuté quatre jours après, en même temps que le fusillé du 107e, mais pour des motifs tout autres. Voisin, apparemment forte tête, était passé en conseil de guerre fin mars, un mois après les faits qui lui étaient reprochés, et sa mise à mort intervint avec un délai d'un mois, après rejet de son recours en grâce par le président de la République [3]. » Note [3] Dossier d'Antoine Voisin, consultable sur le site internet Mémoire des Hommes. Sa fiche Mémoire des Hommes le signale cependant « Mort pour la France – tué à l'ennemi » le 5 avril... Extrait de l'article de Michel C. Kiener et Valérie Mazet, Centenaire des 4 fusillés de Flirey : Officiers et soldats face aux ordres en Woëvre, Avril 1915. http://fondation.unilim.fr/chaire-gcac/2016/01/04/michel-c-kiener-valerie-mazet-centenaire-des-4-fusilles-de-flirey-officiers-et-soldats-face-aux-ordres-en-woevre-avril-1915/
Le procès-verbal d'exécution à mort donne les détails sur l'organisation de la sentence à Griscourt en Meurthe-et-Moselle.
Document issu de la base des fusillés de la Première Guerre mondiale du site Mémoire des hommes, minutes du jugement d'Antoine Voisin SHD/GR 11 J 963-2 – Conseil de guerre.
Le 25 avril, le greffier près le Conseil de guerre écrit à l'Officier faisant fonction d'Officier d'état civil au 63e RI pour lui transmettre les renseignements devant servir à l'établissement de l'acte de décès du soldat Voisin Antoine, exécuté le 24 avril 1915. (vue 2)
Le même jour, le Commissaire rapporteur adresse un bulletin n°1 (condamnation à inscrire au casier judiciaire) au Procureur de la République près le Tribunal civil de première instance de Limoges. L'accusé de réception indique que le document a été reçu le 29 avril 1915. (vue 3). Comment alors expliquer le jugement déclaratif de décès rendu le 22 septembre 1920 par ce même Tribunal et qui fixe le décès du soldat Antoine Voisin au 5 avril à Regniéville en lui accordant la mention Mort pour la France ? Dans la masse des documents traités par les tribunaux après-guerre, l'extrait du jugement du Conseil de guerre du 24 avril 1915 s'est-il égaré ?
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Un siècle plus tard, chaque citoyen peut se forger à partir des faits exposés une opinion sur le fonctionnement de la justice militaire en temps de guerre, sur les circonstances et les motivations des condamnations à mort, ainsi que sur l'inscription des fusillés pour l'exemple sur les monuments aux morts et sur leur réhabilitation.
Pour aller plus loin :
• Nicolas Offenstadt. Les Fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective (1914-2009). Éditions Odile Jacob, octobre 2009.
“Les poilus français sont principalement passés par les armes pour abandon de poste en présence de l'ennemi (cette qualification recouvre les mutilations volontaires), désertion, refus d'obéissance, outrages et voies de fait sur un supérieur16. Une fois le délit reconnu, le conseil de guerre n'a pas souvent le choix de la peine17. Les codes de justice militaire établissent un véritable tarif des crimes et délits. La qualification « en présence de l'ennemi » est, à cet égard, décisive. Dans le code français, l'abandon de poste en présence de l'ennemi est puni de mort mais l'abandon de poste « sur un territoire en état de guerre ou en état de siège », de deux à cinq ans de travaux publics ou d'emprisonnement (articles 211 à 213 du Code de justice militaire). L'appréciation de la proximité de l'ennemi laisse, dans certains cas, une marge de manœuvre aux juges pour ce délit fort fréquent (les soldats angoissent devant l'attaque ou la montée en ligne et tentent d'y échapper).” Extrait du Chapitre premier : Les fusillés, 1914-1918.
Liens externes
• Les fusillés de la Grande Guerre, site Pour mémoire du Réseau Canopé.
• Prisme 14-18, publication indépendante autour des fusillés et exécutés de la Grande Guerre.
• Fusillés pour l'exemple ? Entretien avec André Bach sur le site de la Mission du Centenaire.
Haute-Vienne, MAITRISER Fusillés
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224. Les soldats morts et disparus de Markt Erlbach – Die gefallenen und vermissten Soldaten aus Markt Erlbach
26 octobre 2018 Luc Fessemaz
Hommage aux soldats morts et disparus lors de la Grande Guerre de Markt Erlbach en Moyenne-Franconie, commune jumelée avec Panazol en Haute-Vienne. Ehrung der im ersten Weltkrieg gefallenen und vermissten Soldaten aus Markt Erlbach in Mittelfranken, der Partnergemeinde von Panazol im Département Haute-Vienne
Carte des lieux de décès des soldats de Markt Erlbach – Karte der Orte des Todes der Soldaten aus Markt Erlbach
https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=11V5uKKd1p3xWOtA94LW-XevaOBiOnU5C&ll=49.45075919687033%2C9.455491674060113&z=5
Légende de la carte : les couleurs des icônes distinguent les années de décès des soldats
Rouge : 1914 – Violet : 1915 – Marron : 1916 – Orange : 1917 – Bleu : 1918 – Vert clair : 1919 – Vert foncé : 1920
Legende der Karte : die Farbe der Icons bestimmt das Todesjahr der Soldaten
Rot : 1914 – Lila : 1915 – Braun : 1916 – Orange:1917 – Blau : 1918 – Hellgrün : 1919 – Dunkelgrün : 1920
• La majorité des soldats de Markt Erlbach sont décédés en France (23 soldats soit 67%).
• Au grès des déplacements de la ligne de front ils se répartissent dans 9 départements français, avec en premier lieu la Meuse puis l'Aisne.
• Une petite minorité est décédée en Belgique (5 soldats soit 15%), à proximité d'Ypres ou à l'arrière du front de la Flandre occidentale (Tournai).
• Une autre minorité est décédée à Markt Erlbach en Allemagne, le plus souvent après la fin de la Guerre (5 soldats soit 15%).
• On ne compte qu'un décès sur le front russe, dans la province de Galicie aujourd'hui en Ukraine sans plus de précisions.
• Die Mehrzahl der Soldaten aus Markt Erlbach sind in Frankreich gestorben (23 Soldaten, das heißt 67%).
• Entsprechend der Verlagerung der Frontlinie sind sie auf 9 französische Départements verteilt, an erster Stelle im Département Meuse, an zweiter Stelle im Département Aisne.
• Nur wenige sind in Belgien gestorben (5 Soldaten, das heißt 15%), in der Nähe von Ypres oder hinter der Front in Westflandern (Tournai).
• Auch nur wenige sind in Markt Erlbach in Deutschland gestorben, zumeist nach Kriegsende (5 Soldaten, das heißt 15%)
• Nur ein Todesfall wird an der russischen Front, in der Provinz Galizien in der heutigen Ukraine, ohne weitere Angaben, vermerkt.
Graphique de répartition dans le temps des décès des 34 soldats de Markt Erlbach
Grafik der zeitlichen Verteilung des Todes der 34 Soldaten aus Markt Erlbach
La comparaison de la répartition dans le temps des décès de Markt Erlbach et de Panazol met en avant plusieurs différences :
• les deux premières années de la Grande Guerre 1914-1915 sont relativement moins meurtrières à Markt Erlbach avec 39% des décès contre 54% à Panazol ;
• l'année la plus meurtrière est 1914 à Markt Erlbach avec 21% des décès alors qu'à Panazol c'est l'année 1915 avec 30% des décès ;
• l'année 1916 est la moins meurtrière à Markt Erlbach avec 12% des décès alors qu'à Panazol c'est l'année 1917 avec 10% des décès ;
• les deux dernières années du conflit 1917-1918 sont plus meurtrières à Markt Erlbach avec 36% des décès qu'à Panazol avec 23% des décès ;
• les années d'après-guerre 1919 et suivantes rassemblent 15% des décès à Markt Erlbach contre seulement 6% à Panazol.
Der Vergleich der zeitlichen Verteilung des Todes der 34 Soldaten aus Markt Erlbach und aus Panazol zeigt mehrere Unterschiede hervor :
• in den ersten beiden Jahren des Ersten Weltkriegs 1914-1915 stellt man in Markt Erlbach relativ weniger Todesfälle fest: 39% Tote, 54% dagegen in Panazol ;
• das Jahr mit den meisten Toten ist für Markt Erlbach 1914 mit 21% der Todesfälle, während es für Panazol das Jahr 1915 mit 30% der Todesfälle ist ;
• das Jahr 1916 ist in Markt Erlbach das Jahr mit den wenigsten Toten (12% der Todesfälle) während es in Panazol das Jahr 1917 mit 10% der Todesfälle ist ;
• die zwei letzten Kriegsjahre 1917-1918 weisen in Markt Erlbach mit 36% mehr Tote auf als in Panazol mit 23% der Todesfälle ;
• in den Jahren nach dem Krieg, 1919 und den darauf folgenden Jahren, kommt man auf 15% der Todesfälle in Markt Erlbach gegen nur 6% in Panazol.
Plaque commémorative pour les membres de la commune de Markt Erlbach tombés ou disparus lors de la Guerre Mondiale 1914-1918
Gedenktafel 1914-1918 für die im Weltkrieg gefallenen und vermissten Angehörigen der Gemeinde Markt Erlbach
Vingt portraits de soldats de Markt Erlbach
Zwanzig Lebenswege von Soldaten aus Markt Erlbach
Soldats de Markt Erlbach 1
Soldats de Markt Erlbach 2
Soldats de Markt Erlbach 3
Soldats de Markt Erlbach 4
Soldats de Markt Erlbach 5
Soldats de Markt Erlbach 6
Soldats de Markt Erlbach 7
Soldats de Markt Erlbach 8
Soldats de Markt Erlbach 9
Soldats de Markt Erlbach 10
Soldats de Markt Erlbach
Soldats de Markt Erlbach 12
Soldats de Markt Erlbach 13
Soldats de Markt Erlbach 14
Soldats de Markt Erlbach 15
Soldats de Markt Erlbach 16
Soldats de Markt Erlbach 17
Soldats de Markt Erlbach 18
Soldats de Markt Erlbach 19
Soldats de Markt Erlbach 20
Biographies de quatre soldats de Markt Erlbach
Lebensläufe von vier Soldaten aus Markt Erlbach
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Téléchargez le texte de l'article et le tableau Excel
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Cartographie, ECLAIRER, En allemand Commémorations, Morts
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225. Les Morts pour la France de Haute-Vienne
5 novembre 2018 Luc Fessemaz
14058 Morts pour la France de Haute-Vienne pendant la Grande Guerre (1914-1919)
La base statistique des Morts pour la France de Haute-Vienne a été constituée en juillet 2014 à partir du traitement des fiches individuelles de la base du site Mémoire des hommes.Le critère retenu a été celui du département de naissance.
Les Morts pour la France de Haute-Vienne en 12 graphiques
1. Noms
2. Prénoms
3. Année de naissance
4. Année de décès
5. Mois de décès cumulés
6. Mois de décès
7. Jours les plus meurtriers
8. Départements de décès
9. Pays étrangers de décès
10. Grade au décès
11. Régiment au décès
12. Genre de mort
Téléchargez le diaporama des 12 graphiques
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Télécharger (PDF, 692KB)
Téléchargez le fichier excel des 14058 MPLF de Haute-Vienne
Vous pouvez naviguer dans les 8 feuilles du classeur et utiliser les filtres pour sélectionner les données voulues
Les graphiques se situent en bas de feuille avec des tableaux de synthèse
1. Nom
2. Prénoms
3. Année de naissance
4. Année de décès, mois et jours les plus meurtriers
5. Lieu de décès (départements et pays étrangers)
6. Grade au décès
7. Régiment au décès
8. Genre de mort
Télécharger (XLSX, 15.2MB)
Pour comprendre et interpréter les statistiques, reportez-vous aux articles publiés sur le site depuis le début des commémorations du Centenaire
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• La base des Morts pour la France de Haute-Vienne construite par Canopé Limoges (1 août 2014)
• 1332 morts pour la France originaires de Haute-Vienne en août 1914 (31 août 2014)
• 1310 morts pour la France originaires de Haute-Vienne en septembre 1914 (30 septembre 2014)
• 352 Morts pour la France originaires de Haute-Vienne en octobre 1914 (31 octobre 2014)
• 274 Morts pour la France originaires de Haute-Vienne en novembre 1914 (30 novembre 2014)
• 443 Morts pour la France originaires de Haute-Vienne en décembre 1914 (31 décembre 2014)
• 3349 Morts pour la France de Haute-Vienne en 1915 (1 juillet 2015)
• 2615 Morts pour la France de Haute-Vienne en 1916 (1 juillet 2016)
• 1638 Morts pour la France de Haute-Vienne en 1917 (1 juillet 2017)
• 2591 Morts pour la France de Haute-Vienne en 1918 (21 mars 2018)
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Autre ressource : Grand format du Populaire du Centre mis en ligne le 10 novembre 2018
1914 – 1919 : La Haute-Vienne donne 14.000 de ses enfants à la guerre
” A l'heure du bilan, 14.058 hommes de la Haute-Vienne ont été déclarés morts pour la France entre 1914 et 1919.
Ce chiffre représente 3,65 % de la population de la Haute-Vienne en 1911. Cette proportion est à peine plus élevée que la proportion nationale. Les 1.397.800 morts représentent en effet 3,53 % de la population française de 1911.
En revanche, il existe de grandes disparités entre les deux cent une communes de la Haute-Vienne.
https://youtu.be/iT30Pjag02k
La commune qui a subi le plus de pertes par rapport à sa population de 1911 est effectivement une petite commune rurale de la montagne limousine, Augne. Sur les 542 habitants recensés en 1911, 44 natifs de la commune ont été déclarés morts pour la France. Cela représente une proportion de 8,12 %.
À l'opposé de l'échelle des pertes, seuls quatre natifs de Glandon* ont été déclarés morts pour la France, sur une population de 901 habitants, soit une proportion de 0,44 %. ”
Source : Extrait du Grand Format du Populaire du Centre, mis en ligne samedi 10 novembre 2018.
*Petite précision sur les chiffres...
Pour bien interpréter et relativiser les chiffres, il faut garder à l'esprit que les données statistiques du site Mémoire des hommes sont construites à partir du lieu de naissance des Morts pour la France. En conséquence, il y a nécessairement un écart entre les chiffres produits dans la base de Canopé des natifs des 201 communes de Haute-Vienne et les chiffres des soldats qui figurent sur les monuments aux morts des communes qui ne comportent pas forcément tous les natifs décédés, qui comportent aussi des soldats domiciliés au décès dans la commune mais nés ailleurs, et éventuellement des “non Morts pour la France”. Dans le cas particulier de la commune de Glandon, il faut préciser que la commune a été rattachée à Saint-Yrieix-la-Perche en 1795 et rétablie seulement en 1902, ce qui explique le faible chiffre de quatre natifs déclarés Morts pour la France. Par contre sur le monument aux morts du Glandon, on compte pour le conflit 1914-1918, 56 noms d'après le site MémorialGenWeb, et 36 noms de Morts pour la France dans le Livre d'Or de la commune. Sur une population de 901 habitants en 1911, la part des Morts du monument représente 6,22% et la part des Morts du Livre d'Or 4,00%, des proportions bien au-dessus de la moyenne du département, ce qui permet de donner une plus juste valeur au sacrifice consentie par la population de Glandon à la Grande Guerre. Luc Fessemaz, mardi 13/11/2018.
Base, Canopé, Haute-Vienne, MAITRISER Morts pour la France
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226. Inauguration du mémorial de Limoges
12 novembre 2018 Luc Fessemaz
Dans le cadre du centenaire de la Grande Guerre, inauguration le dimanche 11 novembre 2018 du mémorial de 3009 noms situé place Jourdan à Limoges
Photos du mémorial prises lors de la visite guidée le 11/11/2018 à 16 h.
Mémorial de Limoges
Bleuet en porcelaine de la Maison Bernardaud
Thomas, le nom le plus fréquent sur l'écritoire
Mémorial avant droit
Mémorial face avant
Mémorial avant droit
Visite guidée : intervention de Luc Fessemaz de Canopé
Panneau d'information du mémorial
Centenaire de l'Armistice : Léonard Jabet, un nouveau nom gravé sur le monument aux morts de Limoges, reportage diffusé par Tf1 dans le journal de 13h du jeudi 08/11/2018
https://www.tf1.fr/tf1/jt-13h/videos/centenaire-de-l-armistice-leonard-jabet-un-nouveau-nom-grave-monument-aux-morts-de-limoges.html
Visites guidées en direction des écoliers
Du mardi 13/11/2018 au vendredi 16/11/2018 six classes de CM1 et CM2 de Limoges (école des Bénédictins, école des Feuillants, école Sainte-Valérie, école Léon Berland, école Odette Couty, école Marcel Madounier) combinent visite de tombes de soldats au cimetière de Louyat et visite du mémorial. Les mêmes classes ont visité la semaine précédente l'exposition des Archives municipales à la mairie de Limoges. Chaque élève aura à remplir lors de ce parcours mémoriel un livret de 4 pages.
Télécharger (PDF, 4.34MB)
1. École des Feuillants CM2 Mme Debeaulieu – Mardi 13/11/2018
2. École Sainte-Valérie CM1 Mme Zumello – Jeudi 15/11/2018
3. École Sainte-Valérie CM1 Mme Zumello – Jeudi 15/11/2018
4. École Léon Berland Mme Estrade – Jeudi 15/11/2018
5. École Odette Couty CM1 Mme Fromage – Vendredi 16/11/2018
6. École Odette Couty CM1 Mme Fromage – Vendredi 16/11/2018
7. École Odette Couty CM1 Mme Fromage – Vendredi 16/11/2018
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227. Musée de l'Armée : À l'est la guerre sans fin, 1918–1923
4 décembre 2018 Luc Fessemaz
La Première Guerre mondiale n'a pas pris fin le 11 novembre 1918.
Alors que les conflits cessent en Europe de l'Ouest, la guerre se poursuit à l'Est et au Proche-Orient jusqu'en 1923 : ponctuée de révolutions et de guerres civiles qui bousculent le travail des négociateurs de la paix, elle fait tomber des empires, crée de nouveaux pays et déplace des frontières.
100 ans après l'armistice et grâce à plus de 250 œuvres issues de 15 pays, souvent inédites ou exceptionnelles (originaux des traités, le clairon qui sonna l'armistice, cartes et films d'archives...), l'exposition A l'Est, la guerre sans fin. 1918-1923 propose de redécouvrir cette période méconnue et de comprendre comment l'Europe s'est recomposée après la Première Guerre mondiale.
De la Finlande aux pays du Levant – sur les traces du célèbre Lawrence d'Arabie –, voyagez aux marches de l'Est, explorez les coulisses du monde des archives et plongez dans la fabrique des traités qui redéfinirent l'Europe.
Une exposition indispensable pour redécouvrir l'histoire et mieux comprendre le monde d'aujourd'hui.
https://youtu.be/ggmFq4F1xrA
Parcours Découvrez le parcours de l'exposition : de la dissolution des Empires à la création de nouveaux États.
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228. Le centenaire du génocide arménien
6 décembre 2018 Luc Fessemaz
Le génocide des Arméniens : un bilan des recherches.
Dans le contexte du centenaire du génocide des Arméniens, la communauté scientifique internationale entend faire le bilan de cent ans de recherche en proposant notamment un colloque dans une perspective globalisée et pluridisciplinaire à Paris, du 25 au 28 mars 2015. Sont également prévues de nombreuses manifestations culturelles et scientifiques, en province et à l'étranger. Annette Becker et Raymond Kevorkian dressent un état des connaissances sur le génocide des Arméniens.
Camp de concentration de Ras ul-Aïn, janvier 1916, coll. Archives nationales d'Arménie. © D.R.
” Si les Ottomans ont perdu la guerre, les Turcs l'ont gagnée. Mais la tentative d'homogénéisation de leur nation a été payée par les minorités chrétiennes qui ont été détruites : les Arméniens, situés au cœur du programme meurtrier de l'État (sans doute 1,3 millions de morts, accompagnés de viols, d'enlèvements de femmes et d'enfants et de conversions forcées) et, secondairement, les Assyro-Chaldéens ou Syriaques.”
► Lire la suite de l'article publié le 28 janvier 2015 par Annette Becker et Raymond Kevorkian sur le site de la Mission du Centenaire. http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/pays-belligerants/le-genocide-des-armeniens-un-bilan-des-recherches
L'extermination des Arméniens
” En 1914, la population arménienne dépasse les deux millions d'individus, soit 10% du total de l'Empire ottoman. Au recensement turc de 1927, on n'en compte plus que 64 000. Ce qu'il est advenu de ce peuple rayé de la carte de l'Anatolie orientale porte un nom, et peu importe qu'il ait été forgé plus tard, en 1944, à l'occasion d'une nouvelle hécatombe : un génocide. Parce que les Arméniens sont apparus comme des ennemis de l'intérieur, la logique de la guerre totale a conduit les Turcs à décider leur extermination en camouflant leurs noirs desseins derrière de prétendus impératifs militaires.” 1915, L'enlisement, Jean-Yves Le Naour, Éditions Perrin 2014, p.275.
” Qui se souvient du massacre des Arméniens ?” interrogeait Adolf Hitler à la veille du second conflit mondial. id. p.289.
• Autres articles sur le génocide :
• Le génocides des Arméniens, cent ans après. Dossier du journal Libération, avril 2015
• Génocide des Arméniens, une commémoration pour la paix.. Article du journal Le Monde, 23 avril 2015.
La célébration du centenaire du génocide arménien, le 24 avril, est un événement international à Erevan, en Arménie. Mais la Turquie demeure campée dans un négationnisme d'État.
• Le génocide arménien, un fait méconnu. Vidéo de Franceinfo, 13 avril 2015, durée 05:08.
Pour la première fois hier, le pape a explicitement employé le terme de “génocide” pour dénoncer le massacre des Arméniens il y a un siècle, provoquant la colère des autorités turques. Que s'est-il passé exactement ?
http://embedftv-a.akamaihd.net/1a78614df4dc94dd19db26df3d64f244
• « Pour les Turcs, reconnaître le génocide est une trahison ». Article du journal Le Monde , 22 avril 2015.
A l'occasion de la commémoration des cent ans du génocide des Arméniens, l'historien Edhem Eldem explique les origines du négationnisme de l'État turc.
• Ce qu'il faut savoir du génocide des Arméniens. Vidéo Le Monde.fr, 23 avril 2015, durée 05:12
En 1915, les Arméniens de l'Empire ottoman sont victimes du premier Génocide du 20ème siècle. 100 ans plus tard, cet épisode tragique de l'histoire cristallise toujours des tensions entre le gouvernement turc, qui refuse de le reconnaître en tant que tel, et les Arméniens qui poursuivent le travail de mémoire et d'histoire.
https://dai.ly/x2nk8jz
• Génocide arménien : une si lente reconnaissance. Les décodeurs, Le Monde, 24 avril 2015.
Au total, seuls 23 pays reconnaissent comme génocide le massacre d'1,5 million d'Arméniens entre 1915 et 1923. Et il existe des différences de taille entre ces reconnaissances.
” Le choix de la reconnaissance ou non du génocide arménien est en tout cas toujours lié à une stratégie diplomatique. Cela explique pourquoi les États-Unis ont tellement de mal à avancer sur ce point, en dépit de son importante diaspora arménienne : la Turquie est une alliée de longue date de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) et joue un rôle stratégique dans les intérêts américains au Moyen-Orient.”
Actualisation de l'article le 6 décembre 2018 :
• Taner Akçam, l'historien du génocide des Arméniens. Enquête publiée dans le journal Le Monde, 26 septembre 2018.
Au bout de la quête d'une vie, l'universitaire turc publie des preuves irréfutables, selon lui, que la Turquie a bien ordonné le massacre des Arméniens.
• Erdogan au G20 nie le Génocide des Arméniens. Jean Eckian, lundi 3 décembre 2018 © armenews.com 2018
• Des preuves qui accablent la Turquie ottomane. Jean Eckian mercredi 5 décembre 2018 © armenews.com 2018
L'Historien turc Taner Akçam, professeur d'études sur le génocide arménien à l'Université Clark dans le Massachusetts, a lancé sur internet une archive numérique d'éléments de preuves recueillies par Krikor Guerguerian, un rescapé du génocide arménien documentant les atrocités de 1915. ► https://wordpress.clarku.edu/guerguerianarchive/
• Remise du rapport de la mission d'étude sur la recherche et l'enseignement des génocides et des crimes de masse. Site education.gouv.fr, mardi 4 décembre 2018. Vincent Duclert, historien et inspecteur général de l'Éducation nationale, a remis le rapport de la mission d'étude en France sur la recherche et l'enseignement des génocides et des crimes de masse, qu'il préside, à Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal, le mardi 4 décembre 2018 au Collège de France.
ECLAIRER, Livres, Presse, Vidéos Génocide
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229. Commémoration de l'Armistice de la Grande Guerre du 11 novembre 2019
6 novembre 2019 Luc Fessemaz
À l'occasion de la commémoration de l'Armistice de la Première Guerre mondiale, le site La Grande Guerre et le Limousin vous propose plusieurs vidéos reprenant les informations statistiques publiées depuis novembre 2014.
► Vidéos sur les Morts pour la France de Haute-Vienne des années 1914 à 1918, sur le front d'Orient et sur l'ensemble de la période 1914-1919 :
https://youtu.be/WY0-XrEJiqc
https://youtu.be/aCqiu0t6QBc
https://youtu.be/0ZcMkkDEkx0
https://youtu.be/8LlOPQwubZo
https://youtu.be/SDGp6W_8ovw
https://youtu.be/GL048LR7FF8
https://youtu.be/mU86STiAR9I
► Vidéos des Morts de la Grande Guerre de Guéret et des Morts pour la France de Limoges et de Tulle de 1914 à 1919 :
https://youtu.be/1NhLv8Wy24g
https://youtu.be/PEh6FUtkve4
https://youtu.be/lGmp8GSdeGc
https://youtu.be/alVJJz-9bm8
► Vidéos sur les Morts de la Grande Guerre de Panazol de 1914 à 1919 :
https://youtu.be/G51n0XxCZWU
https://youtu.be/_WBuYT3lWzk
https://youtu.be/6CJuounDyWU
► Autres documents et événements sur la Grande Guerre en cette fin d'année 2019 :
Verdun, ou “l'abattoir du monde”. Il y a plus d'un siècle, de février à décembre 1916, Français et Allemands se sont livré une bataille démentielle pour le contrôle de quelques collines à proximité de la ville de Verdun, en Lorraine. Trois cent mille soldats y sont morts dans la boue et le sang, 400 000 autres ont été blessés. Retour en archives sur ces dix mois d'enfer. Vidéo d'Arte de 82 min. Disponible du 05/11/2019 au 12/11/2019; Prochaine diffusion le vendredi 15 novembre à 09:25 ►https://www.arte.tv/fr/videos/055934-000-A/verdun-ils-ne-passeront-pas/
Mémoire et Histoire de la Grande Guerre sur le web. Un parcours guidé dans les archives de l'internet par la Bnf, septembre 2019.
Exposition temporaire : 7 millions ! Les soldats prisonniers dans la Grande Guerre En partenariat avec le Comité International de la Croix-Rouge, 26 juin 2019 – 15 décembre 2019
Exposition temporaire : Dans les coulisses de la paix, au musée de la Grande Guerre de Meaux. L'exposition revient sur cette période qui, de novembre 1918 à la signature le 28 juin 1919 du traité de Versailles, principal traité de paix entre l'Allemagne et les Alliés, a façonné l'histoire européenne. Exposition à découvrir du 8 juin au 8 décembre 2019. ► https://www.museedelagrandeguerre.eu/fr/expositions-evenements/expositions-temporaires/expopaix1919.html
En 2019, l'Historial de la Grande vous propose une exposition temporaire inspirée de la bande dessinée collective Traces de la Grande Guerre. L'exposition Il était une fois... interroge l'héritage de la Grande Guerre en confrontant la BD avec les objets des collections de l'Historial. Inauguration le 3 juin 2019 pour une durée de 1 an. Exposition familiale, tout public. ► https://www.historial.fr/musee-de-collection-peronne/expositions-temporaires/iletaitunefois/
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230. La Grande Guerre et le Limousin sur Canoprof
1 février 2020 Luc Fessemaz
Les articles principaux du site La Grande Guerre et le Limousin sont disponibles auprès de la suite éditoriale Canoprof mise à disposition des enseignants par le Réseau Canopé.
■ Lien vers le dossier : ► https://luc-fessemaz.canoprof.fr/eleve/La Grande Guerre et le Limousin/
La présentation rappelle que le site a été créé par le Canopé de Limoges (ex CRDP du Limousin) en novembre 2014 pour illustrer les commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale au niveau des trois départements du Limousin. Il se caractérise par une approche statistique et cartographique des Morts pour la France.
Les articles sont regroupés autour de quatre entrées géographiques centrées sur les Morts pour la France :
• La Grande Guerre et la Haute-Vienne
• La Grande Guerre et le Corrèze
• La Grande Guerre et la Creuse
• La Grande Guerre et les soldats allemands
■ Autres productions de l'auteur disponibles sur Canoprof : ► https://luc-fessemaz.canoprof.fr/eleve/
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